Friends of the Richelieu. A river. A passion.



"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Friday, May 30, 2014

Le communiqué de presse sur les hydrocarbures


Voici le communiqué de presse paru aujourd'hui. Je mets en lettre majuscules les mêmes promesses que le gouvernement de l'Alberta a fait à la population de cette province. Demandez à Jessica Ernst ce qu'elle pense de ces promesses.


Hydrocarbures - Une approche globale, cohérente, intégrée et rigoureuse pour le développement responsable de la filière des hydrocarbures

Québec, le 30 mai 2014 – Le ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles et ministre responsable du Plan Nord, M. Pierre Arcand, et le ministre du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, M. David Heurtel, ont rendu public aujourd’hui le plan d’action gouvernemental à l’égard du développement de la filière des hydrocarbures.

Le gouvernement du Québec, même s’il se montre favorable au développement de la filière des hydrocarbures, veut d’abord et avant tout s’assurer de la sécurité des personnes et de la protection de l’environnement. « Nous agirons avec prudence, transparence et de façon ordonnée, dans le meilleur intérêt de la population québécoise. Le potentiel des hydrocarbures devra tout d’abord être confirmé, la rentabilité économique évaluée et LES MEILLEURES PRATIQUES APPLIQUÉES», a affirmé Pierre Arcand.

« Exploration n’est pas synonyme d’exploitation. Avant que ne soit autorisée l'exploitation, celle-ci devra être encadrée et contrôlée. Plus important encore, les promoteurs des projets devront susciter l’adhésion des populations concernées. LE GOUVERNEMENT S'ENGAGE À ÊTRE À L'ÉCOUTE DES PRÉOCCUPATIONS DES CITOYENS, à les informer et à agir de manière responsable », a ajouté David Heurtel.

Évaluation environnementale stratégique globale (EES)

Pour le gouvernement, il est impératif d’encadrer l’exploration gazière et pétrolière. Pour ce faire, une démarche globale et intégrée sera entreprise. Elle prévoit notamment une évaluation environnementale stratégique (EES) de l’ensemble de la filière des hydrocarbures.

Grâce à cette EES, le gouvernement procédera à une RÉVISION GLOBALE ET À UNE MODERNISATION DE L'ENCADREMENT LÉGISLATIF ET RÉGLEMENTAIRE propre aux hydrocarbures. Cet encadrement législatif révisé permettra au Québec de s’adapter aux nouvelles façons de faire et d’INTÉGRER LES MEILLEURES PRATIQUES dans le domaine tout en assurant aux Québécois que les actions seront prises avec prudence, dans le respect de la population et des communautés autochtones ainsi que de l’environnement et dans un souci de développement régional. L’objectif du gouvernement est de déposer, en 2015, un projet de loi complet et intégré sur les hydrocarbures.

Anticosti

Menée parallèlement, l’EES propre aux travaux sur Anticosti permettra d’acquérir des connaissances sur le réel potentiel de l’île d’Anticosti.

À la suite de l’entente conclue le 31 mars 2014 avec ses partenaires privés, le gouvernement ira de l’avant dans les travaux exploratoires à Anticosti. Un arrêté ministériel fixera les conditions nécessaires afin de veiller à la sécurité et à la protection de l’environnement lors de la réalisation des sondages stratigraphiques prévus sur l’île. Pour garantir la qualité des travaux d’exploration, le gouvernement a déployé une équipe permanente composée d’ingénieurs, de techniciens et d’experts dont la mission sera d’encadrer les activités d’exploration qui auront lieu cet été.

Transport des hydrocarbures

L’EES globale abordera non seulement la question de l’exploration et l’exploitation, mais également les enjeux liés au transport des hydrocarbures et aux infrastructures requises. Dans cette optique, le gouvernement s’inscrira comme intervenant dans les causes entendues devant l’Office national de l’énergie en ce qui a trait au projet d’oléoduc Énergie-Est de TransCanada de même que sur l'entente survenue entre TransCanada PipeLines Limited et les distributeurs de gaz naturel de l'Est canadien.

Par ailleurs, le projet et les travaux prévus à Cacouna seront soumis à la procédure d’évaluation et d’examen des impacts sur l’environnement dont font partie les audiences publiques tenues par le BAPE. Le gouvernement confiera également un mandat à la Régie de l’énergie pour qu’elle évalue les impacts de ce projet sur les approvisionnements en gaz naturel au Québec.

Toujours concernant le transport des hydrocarbures, le ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MDDELCC) a mandaté la firme Dynamik Risk Assessment Systems Inc. pour étudier les impacts en matière de sécurité et d’environnement de l’inversion de la ligne 9B d’Enbridge. Par souci de transparence, LE GOUVERNEMENT S'ENGAGE À RENDRE PUBLIC CE RAPPORT.

Le Saint-Laurent : au cœur de nos préoccupations

Le gouvernement a adopté, en juin 2011, la Loi limitant les activités pétrolières et gazières. Cette loi est de nature permanente et ne comporte aucune échéance. Elle interdit toute activité pétrolière et gazière dans l’estuaire du Saint-Laurent. Elle comporte également des dispositions visant à exempter les titulaires de permis de leur obligation de mener un minimum de travaux d’exploration, lesquelles viennent à échéance le 13 juin 2014. Par conséquent, la démarche gouvernementale prévoit aussi des actions visant à reconduire ces dispositions.

Du côté du golfe du Saint-Laurent, où se trouve la structure géologique transfrontalière Old Harry, le gouvernement désire accélérer les négociations avec le gouvernement fédéral afin de finaliser, d’ici l’automne prochain, les projets de loi miroirs en vue du dépôt à l’Assemblée nationale du projet de loi permettant d’encadrer d’éventuelles activités de mise en valeur dans la portion québécoise du golfe du Saint-Laurent.

Eau potable : ressource vitale

Le gouvernement du Québec PROTÉGERA ÉGALEMENT L'EAU POTABLE PAR L'ENTRÉE EN VIGUEUR DE MESURES RÉGLEMENTAIRES STRICTES. Des dispositions relatives aux distances séparatrices sécuritaires entre les forages et les puits privés seront instaurées. CE RÈGLEMENT SERA L'UN DES PLUS SÉVÈRES EN AMÉRIQUE DU NORD.

Lutte contre les changements climatiques

Les objectifs en matière de lutte contre les changements climatiques ne sont pas incompatibles avec le développement du secteur des hydrocarbures. Le développement de ce secteur ne portera pas ombrage aux ambitions du gouvernement de maintenir et d’accroître la contribution du Québec aux efforts internationaux de réduction des émissions de GES.

Un potentiel économique pour le Québec

« Notre gouvernement croit qu’il est possible de répondre aux questionnements légitimes que soulèvent les hydrocarbures tout en vérifiant si nos aspirations peuvent se concrétiser, à la lumière des résultats des travaux. Le développement de nos hydrocarbures est une source potentielle de création de richesse collective et d’emplois, en plus d’assurer le développement économique du Québec et de ses régions », a affirmé M. Arcand.

« Avant d’envisager l’exploitation des hydrocarbures sur le territoire québécois, notre gouvernement veut s’assurer de posséder toutes les informations nécessaires pour proposer des SOLUTIONS ADAPTÉES. Notre position est claire : conjuguer développement économique et protection de l’environnement », a conclu M. Heurtel.

Soulignons que le gouvernement lancera sous peu UN SITE INTERNET DÉDIÉ AUX HYDROCARBURES SUR LEQUEL LA POPULATION POURRA OBTENIR DES INFORMATIONS SUR LE PROCESSUS ET LES ÉTAPES reliés à la mise en valeur d’un site pétrolier et gazier et en connaître davantage sur la vision et les actions du gouvernement. La population peut également obtenir l’information pertinente sur les sites www.mddelcc.gouv.qc.ca et www.mern.gouv.qc.ca.

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Here is my translation of above press release (the capital letters are my own, comparing Quebec's promises with Alberta's):

Hydrocarbons - A global, coherent, integrated and rigorous approach for a responsible development of hydrocarbons.

Quebec, May 30 2014 - The Energy and Natural Resources Minister and Minister in charge of the Northern Plan Pierre Arcand, an the Sustainable Development, Environment and Fight against Climate Change Minister David Heurtel made public today the government action plan for the development of hydrocarbons.

The Quebec government, even though it is favorable to the development of hydrocarbons, first wants the security of people and the environment. "We will act with caution, transparency and orderly, in the best interest of the Quebec population. First, the hydrocarbon potential has to be confirmed, the economic profitability has to be evaluated and the best practices applied", says Pierre Arcand.

"Exploration is not synonym to exploitation. Even before exploitation is authorized, it has to be supervised and controlled. Even more importantly, the project promoters will have to arouse the approval of concerned populations. The government pledges to listen to the preoccupations of the citizens, to inform them and act responsibly", added David Heurtel.

Strategic Environmental Assessment (EES)

For the government, it is imperative to supervise gas and oil exploration. To do so, a global and integrated approach will be adopted. This includes a strategic environmental assessment of the whole hydrocarbon file.

Thanks to this EES, the government will then proceed with a global revision and modernisation of the legislative and regulatory oversight especially of hydrocarbons. This revised legislative supervision will let Quebec adapt itself to the new ways of using and integrating the best practices in the field while reassuring Quebecois that the actions will be done carefully, respecting the population and aboriginal people as well as the environment, benefiting regional development. The objective of the government is to present in 2015 a complete and integrated bill on hydrocarbons.

Anticosti

Simultaniously, the EES for Anticosti Island will let us acquire the knowledge about the real potential of Anticosti Island.

After the agreement of March 31 2014 with private partners, the government will go ahead with exploratory work on Anticosti. A ministerial decree will determine the necessary conditions in order to see to the security and the protection of the environment during the stratigraphic sounding planned on the island. In order to guarantee the quality of the exploration work, the government has deployed a permanent crew composed of engineers, technicians and experts whose mission is to supervise the exploration activities that will happen there this summer.

Transportation of hydrocarbons

The global EES will not only look at the exploration and exploitation question, but also the transportation of hydrocarbons and required infrastructure issues. For this, the government will intervene in the causes heard before the National Energy Board concerning the Energy-East pipeline project of TransCanada as well as the deal between TransCanada PipeLines Limited and the natural gas distributors of Eastern Canada.

Furthermore, the project and work planned in Cacouna will be submitted to the procedure of assessment and examination of the impacts on the environment that are part of the public hearings of the BAPE. The government will five a mandate to the Régie de l'énergie that will assess the impacts of this project on the supply of natural gas in Quebec.

Also about the transportation of hydrocarbons, the ministry of the Environment (MDDELCC) mandated the firm Dynamik Risk Assessment Systems Inc. to study the impacts of the reversal of Enbridge line 9B in matters of security and the environment. For transparency reasons, the government promises to make this report public.

The St. Lawrence, at the heart of our concerns

In June 2011, the government adopted a Law limiting oil and gas activities. This law is permanent and has expiry date. It bans all oil and gas activity in the St. Lawrence estuary. It also includes dispositions to exempt permit holders of their obligation to have a minimum of exploration work, this expires June 13 2014. Consequently, the government also plans actions to renew these dispositions.

As for the gulf of St. Lawrence, where the transborder geological structure Old Harry is, the government wishes to accelerate negotiations with the federal government in order to finalize by this fall the mirror bills in order to present to the National Assembly a bill that will allow supervision of eventual activities of development in the Quebec portion of the gulf of St. Lawrence.

Drinking water: a vital resource

The Quebec government will also protect drinking water by bringing into force strict regulatory measures. Dispositions about the security separation distances between drilling and private wells will be established. This regulation will be one of the most strict in North America.

Fight against climate change

The objectives to fight climate change are not incompatible with the development of the hydrocarbon sector. The development of this sector will not take away from the government ambitions to maintain and increase Quebec's contribution to the international effort to reduce greenhouse gases emissions.

An economic potential for Quebec

"Our government believes that it is possible to answer the legitimate concerns raised by hydrocarbons while checking if our aspirations can materialize after getting the results of the work. The development of our hydrocarbons is a potential source of collective wealth and job creation, while also insuring economic development in Quebec and its regions", says Mr Arcand.

"Before considering the exploitation of hydrocarbons in Quebec territory, our government wants to insure the possession of all necessary information in order to propose adapted solutions. Our position is clear: combining economic development and protection of the environment", concludes Mr Heurtel.

Let's mention that the government will launch shortly an Internet site dedicated to hydrocarbons in which the population will be able to get information on the process and the stages used to develop oil and gas sites and better familiarize themselves with the government vision and actions. The population can also get pertinent information on these websites: www.mddelcc.gouv.qc.ca and www.mern.gouv.qc.ca.

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Saturday, May 24, 2014

Le gaz naturel ne nous aide pas à nous sevrer des combustibles fossiles


Ma traduction libre du plus récent reportage d'Andrew Nikiforuk publié dans le quotidien The Tyee:

Le gaz naturel est un pont qui mène nulle part selon cet expert du méthane de Cornell

Une nouvelle étude d'un écologiste et expert en méthane de l'université Cornell prétend que "le gaz naturel est un pont qui mène nulle part" quand il s'agit de stopper la déstabilisation du climat.

Robert W. Howarth, un scientifique en systèmes planétaires et bio-chimiste, ajoute que remplacer les moteur à diesel avec ceux qui fonctionnent au gaz naturel comme le gouvernement de la Colombie-Britannique veut le faire, est une mauvaise idée à cause de inefficacité énergétique et les fuites de méthane.

De plus, ses études révèlent que les pressions pour utiliser le gaz naturel pour chauffer les maisons et l'eau pourraient être mal avisées parce que le gaz naturel "n'est pas une source d'énergie qui aide le climat pour ces usages."

"La consommation de combustibles fossiles est la principale source des émissions de gaz à effet de serre, et tout effort véritable pour réduire nos émissions doit commencer avec les combustibles fossiles," lit-on dans la conclusion de son étude.

La nouvelle étude, une mise à jour d'un rapport controversé de 2011, contredit la base de la stratégie du gouvernement de la C.-B. qui fait une promotion du gaz naturel liquéfié.

Le gouvernement de la C.-B. prétend que le gaz naturel est "le combustible fossile qui brûle le plus proprement de la planète," et que l'exportation provinciale du gaz naturel liquéfié "peut aider à diminuer les émissions globales des gaz à effet de serre de façon importante en remplaçant les stations génératrices d'électricité au charbon et les combustibles utilisés pour le transport à la base de pétrole avec une source alternative plus propre."

Mais Howarth met au défi ces affirmations en argumentant que l'empreinte de gaz à effet de serre du méthane est si importante à court terme, à cause des fuites considérables durant l'extraction du gaz naturel, qu'ultimement, le "gaz naturel est un pont qui mène nulle part."

Une source de réchauffement atmosphérique puissante

Se référant à plusieurs études sur les fuites de méthane, le rapport de Howarth argumente que le gaz naturel trouvé dans les formations de schiste, qui nécessitent le procédé de fracturation hydraulique pour l'extraire, fuit et évente à un rythme d'environ 50% de méthane durant la production de plus que les forages conventionnels. (Seulement dans les régions d'exploitation pétrolière du Bakken, l'industrie évente dans l'atmosphère tout près d'une valeur de $100 million de méthane par mois parce qu'elle ne se donne pas la peine d'entreposer le gaz extrait avec la production pétrolière.)

De plus, le méthane est un gaz à effet de serre beaucoup plus néfaste que le dioxyde de carbone à court terme.

Le méthane, qui est 21 fois plus puissant que le CO2 et prend 12 ans à se dissiper dans l'atmosphère, compte pour presque 40% du réchauffement atmosphérique planétaire.

Même si la société éliminerait demain toutes les émissions de CO2 mais pas le méthane, Howarth prétend que la planète se réchaufferait tout de même d'un dangereux seuil 1,5 C à 2 C en dedans de 15 à 35 ans.

"En réduisant les émissions de méthane, la société se donne des décennies critiques nécessaires pour abaisser la température," selon son étude.

Pour évaluer correctement le rôle du méthane et l'empreinte des gaz à effet de serre de l'industrie du gaz de schiste, un gouvernement a besoin de mesurer 4 choses, selon l'écologiste.

Il doit calculer la quantité d'émissions de CO2 venant de l'énergie consommée pour extraire le gaz de schiste; compter exactement les taux véritables de fuites de méthane venant du système de gaz naturel; faire l'estimation du potentiel de réchauffement global du méthane à court terme, et voir si le méthane consommé actuellement pour générer de l'énergie se fait efficacement.

Très peu de ces calculs n'ont été fait par le gouvernement de la C.-B., un promoteur avoué de l'industrie du gaz naturel liquéfié.

Des études récentes démontrent que les fuites de méthane aux É.-U. venant de l'industrie du gaz naturel sont probablement plus importantes que le 1,8% avancé par l'EPA des É.-U. et se situeraient plutôt entre 3,6% et 7,1%.

Le gouvernement de la C.-B. évalue les fuites dans les régions exploitées pour le gaz naturel à environ 0,3% venant de la production qui aboutit dans l'atmosphère, mais les critiques, dont Howart, avance que ce chiffre, tout comme les niveaux très bas publiés par l'industrie, ne se fient pas sur les mesures faites sur le terrain.

Une étude partiellement financée par la commission pétrolière et gazière de la C.-B. et publiée par l'EPA des É.-U. en 2004 avait trouvé, par exemple, une différence étonnante entre les estimations et les vraies fuites de méthane rapportées par les stations à gaz naturel.

De plus, des études américaines récentes ont trouvé des taux de fuites de 4% dans une région d'exploitation de gaz non conventionnel au Colorado, et 9% dans une région exploitée pour le gaz de schiste. La majorité du gaz naturel en C.-B. viendra de régions non conventionnelles exigeant des fracturations hydrauliques intensives.

Selon Howarth, passer du diesel au gaz naturel est insensé

Le gaz naturel a une empreinte inférieure au charbon dans des systèmes énergétiques où les taux de fuites de méthane des puits, des gazoducs, des stations gazières et l'infrastructure est de 3,2% ou moins.

Selon les calculs d'Howarth, cela est insensé de consommer le gaz naturel pour remplacer "le diesel comme source d'énergie pour le transport sur de grandes distances" parce que cela augmenterait de beaucoup les émissions de gaz à effet de serre.

Le gouvernement de la C.-B., qui subventionne beaucoup l'industrie du gaz de schiste avec de l'eau gratuite, des services de géosciences et de faibles redevances, a proposé de remplacer le diesel pour son parc de camions avec du gaz naturel ainsi que construire trois ferry qui navigueraient le long des côtes grâce au gaz naturel liquéfié.

Non seulement l'énergie du gaz naturel est consommée de façon moins efficace dans les moteurs de camion que le diesel, mais les émissions de méthane et les fuites venant des systèmes de transport n'ont pas été quantifiées exactement encore.

Howart nous prévient qu'il pourrait se faire des émissions importantes pendant les opérations de ravitaillement des autobus et des camions, ainsi que venant des évents des citernes de gaz naturel des véhicules pour assurer la sécurité de la pression du gaz quand il fait chaud.

Son étude arrive à la conclusion que "consommer du gaz naturel plutôt que du charbon pour générer de l'électricité pourrait avoir le résultat d'une très modeste réduction des émissions totales de gaz à effet de serre," mais seulement "si ces émissions peuvent se maintenir sous le seuil de 2,4% à 3,2%."

Ministre de la C.-B. mis au courant du méthane

Les opinions varient sur la signification du problème des fuites de méthane.

Fred Krupp, le président du groupe Environmental Defense Fund, et ancien maire de la ville de New York Michael Bloomberg ont discuté dernièrement dans le quotidien The New York Times que le problème de fuites de méthane était "essentiellement l’acquisition de données et un problème de gestion - ce que nous savons nous pouvons corriger" avec un meilleur monitorage et des règlements plus sévères.

D'autres, comme des membres de l'industrie du gaz de schiste, ont accusé Howarth de faire de la fausse science et "dire des choses très folles comme la consommation de gaz naturel est pire pour l'environnement que brûler du charbon."

La nouvelle étude du scientifique répète les avertissements inclus dans des notes d'informations présentées récemment à Mary Polak, la ministre de l'environnement de la C.-B.

Les notes obtenues par Canadian Press, préviennent que "les émissions de méthane sont particulièrement inquiétantes parce qu'elles ont un impact sur le réchauffement climatique 21 fois plus élevé que le dioxyde de carbone."

"Une petite augmentation dans le pourcentage de gaz naturel qui s'échappe peut avoir un impact important sur le total final des émissions," peut-on lire dans les notes.

Tout comme une étude faite par l'institut Oxford Institute for Energy Studies qui rapportait que les compagnies comme Encana, Shell et Exxon, qui se fiaient beaucoup pour faire des profits avec le gaz de schiste, ont déclaré un total de $35 milliards en pertes à cause du faible prix du gaz naturel et les coûts élevés des forages.

Les raisons des pertes incluent le besoin constant de forer et acquérir des nouveaux baux à cause des taux rapides de diminution de production, "les besoins en infrastructures, les coûts de transport, les coûts en augmentation pour gérer les considérations environnementales qui viennent avec la croissance des opérations, et surtout, le fait que les coûts de forer et fracturer réagissent aux fluctuations du prix du pétrole et du gaz ainsi qu'à la demande, ce qui laisse très peu d'excès de profits à long terme."


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'Natural Gas Is a Bridge to Nowhere': Cornell Methane Expert

Much-hyped industry in BC plagued by leaks of potent warmer.


By Andrew Nikiforuk, TheTyee.ca

A new study by a Cornell University ecologist and expert on methane argues that "natural gas is a bridge to nowhere" in terms of arresting climate destabilization.

Robert W. Howarth, an Earth systems scientist and biogeochemist, also contends that replacing diesel engines with those running on liquefied natural gas, as proposed by the government of British Columbia, is a bad idea due to energy inefficiencies and methane leakage.

Moreover, his study finds the push to use more natural gas to heat homes and water may be wrongheaded because natural gas is "not a climate friendly fuel for these uses."

"The use of fossil fuels is the major cause of greenhouse gas emissions, and any genuine effort to reduce emissions must begin with fossil fuels," his study concludes.

The new study, an update on a controversial 2011 paper, contradicts the basis for the B.C. government's much-hyped liquefied natural gas strategy.

The B.C. government argues that natural gas is the "world's cleanest-burning fossil fuel," and that provincial exports of LNG "can significantly lower global greenhouse gas emissions by replacing coal-fired power plants and oil-based transportation fuels with a much cleaner alternative."

But Howarth squarely challenges these claims by arguing that the greenhouse gas footprint of methane is so large in the short term, with leakage from natural gas extraction so significant, that ultimately "natural gas is a bridge to nowhere."

A potent atmospheric warmer

Citing a flurry of recent methane leakage studies, Howarth's report argues that natural gas found in shale formations, which requires hydraulic fracturing to extract, leaks and vents about 50 per cent more methane during production than conventional drilling. (In the Bakken oil fields alone, industry dumps into the atmosphere nearly $100-million worth of methane a month because it can't be bothered to conserve gas associated with oil production.)

In addition, methane is a much more potent atmospheric warmer than carbon dioxide in the short term.

Methane, which is 21 times more potent than CO2 and takes about 12 years to dissipate in the atmosphere, accounts for nearly 40 per cent of global atmospheric warming.

Even if society eliminated CO2 emissions tomorrow but ignored methane, Howarth argues the planet would still warm to the dangerous 1.5 to 2 degree Celsius threshold within 15 to 35 years.

"By reducing methane emissions, society buys some critical decades of lower temperatures," his study says.

To properly evaluate the role of methane and the greenhouse gas footprint of the shale gas industry, a government needs to measure four things, the ecologist says.

It must calculate the amount of CO2 emissions from energy burned to mine shale gas; accurately tally the real leakage methane rate from the natural gas system; estimate the global warming potential of methane in the short term, and figure out how efficiently methane is now burned for energy.

Little of this accounting has been yet done by the B.C. government, an advocate for the LNG industry.

Recent studies show that U.S. methane leakage from the natural gas industry is likely greater than the 1.8 per cent assumed by the U.S. Environmental Protection Agency and could range anywhere between 3.6 and 7.1 per cent.

The B.C. government estimates that its natural gas fields leak about 0.3 per cent of production to atmosphere, but critics, including Howarth, argue that this number, among the lowest ever published by the industry, is not based on real measurements in the field.

A study partly funded by the BC Oil and Gas Commission and published by the U.S. Environmental Protection Agency in 2004 found, for example, a startling discrepancy between estimated and real methane leaks reported by natural gas plants.

In addition, recent U.S. studies have found leakage rates of four per cent in an unconventional gas field in Colorado, and nine per cent in a Utah shale gas field. Most of BC's natural gas comes from unconventional fields requiring extensive hydraulic fracturing.

Diesel-to-natural gas transition makes no sense: Howarth

Natural gas only has a lower footprint than coal in energy systems where the methane leakage rate from wells, pipelines, gas plants and infrastructure is 3.2 per cent or less.

By Howarth's calculations, it makes no sense to use natural gas to replace "diesel fuel as a long-distance transportation fuel" because it would greatly increase greenhouse emissions.

The B.C. government, which heavily subsidizes the shale gas industry with free water, geoscience services and low royalties, has proposed to replace diesel in heavy and medium vehicle fleet trucks with natural gas as well as build three new coastal ferries fueled by LNG.

Not only is the energy of natural gas used less efficiently than diesel in truck engines, but methane emissions and leaks from transportation systems have not been well quantified.

Howarth warns that there could be significant emissions during refuelling operations for buses and trucks, as well as from the venting of on-vehicle natural gas tanks to keep gas pressures significantly safe during warm weather.

His study concludes that "using natural gas rather than coal to generate electricity might result in a very modest reduction in total greenhouse gas emissions," but only "if those emissions can be kept below a range of 2.4 to 3.2 per cent."

BC minister briefed on methane

Opinion varies on the significance of the methane leakage problem.

Fred Krupp, president of the Environmental Defense Fund, and former New York City mayor Michael Bloomberg recently argued in the New York Times that methane seepage issue was "essentially a data acquisition and management problem -- the kind that we know we can solve" with better monitoring and tougher regulations.

Others, such members of the shale gas industry, have accused Howarth of bogus science and "saying outrageously silly things like burning natural gas is worse for the environment than burning coal."

The scientist's new paper echoes warnings in briefing notes recently presented to B.C. Environment Minister Mary Polak.

The notes, obtained by Canadian Press, warn that "methane emissions are a particular concern since they have a global warming impact 21 times higher than carbon dioxide."

"A small increase in the percentage of natural gas that escapes can have a significant impact on overall emissions," one note said.

In related news, a study by the Oxford Institute for Energy Studies reported that companies such as Encana, Shell and Exxon, which banked heavily on making money from shale gas, have declared a total of $35 billion in write-offs due to low natural gas prices and high drilling costs.

The reasons from the write-offs include the constant need to need to drill and acquire leases due to rapid depletion rates, "infrastructure needs, transportation costs, increasing costs to manage environmental considerations as operations grow, and importantly, the fact that drilling and hydraulic fracturing costs respond to fluctuations in gas and oil prices as well as demand, leaving little excess profit for long."

Link: http://thetyee.ca/News/2014/05/23/Natural-Gas-Bridge-to-Nowhere/

Friday, May 23, 2014

Pétrolia n'a pas sali l'eau dit l'étude de Québec

Photo: M C Costisella

Pétrolia à Gaspé : l'exploration n'a pas affecté l'eau, dit une étude de Québec

Les activités d'exploration pétrolière dans le secteur Haldimand, près de Gaspé, n'ont pas eu d'impacts, jusqu'à présent, sur la qualité de l'eau de la municipalité, selon un rapport rendu public jeudi par le ministère du Développement durable, de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques.

La publication de ce rapport survient quelques heures après que Pétrolia eut annoncé qu'elle espérait reprendre les travaux de forages à Gaspé dès cet été.

L'étude géologique avait été commandée par Québec à l'Institut national de la recherche scientifique pour répondre aux inquiétudes de la ville de Gaspé et de ses citoyens quant aux activités de la firme Pétrolia dans le secteur. L'entreprise avait accepté d'attendre les résultats de l'évaluation avant de reprendre ses travaux.

Les résultats ont été communiqués aux propriétaires et à la municipalité, selon le communiqué publié jeudi soir par le ministère.

Le mandat de l'étude était « d'évaluer les effets, réels ou potentiels, des puits pétroliers et des suintements, présents sur ce territoire, sur la qualité des eaux souterraines ou de surface. »

Pour réaliser l'étude, le ministère a recueilli des échantillons d'eau provenant de 75 puits résidentiels et 14 puits d'observation situés dans un rayon de deux kilomètres autour du site Haldimand 4.

Peu à craindre

« L'eau souterraine du secteur Haldimand est généralement de très bonne qualité, et très peu de dépassements de critères de santé ou esthétiques ont été observés dans les puits résidentiels ou d'observation », peut-on lire dans les conclusions du rapport.

Les chercheurs notent que bien que des hydrocarbures ont été repérés à trois endroits à la surface de la région d'étude, les niveaux restent très faibles dans l'eau souterraine.

Selon l'étude, si les activités liées au site de forage Haldimand 4 provoquaient une contamination des eaux souterraines, « la localisation du site ferait en sorte que leur migration n'affecterait pas les prises d'eau dans ce secteur ».

La composition géologique du sol permettrait également d'agir rapidement pour prévenir une contamination puisque la migration des contaminants dans les eaux souterraines y serait lente. Les chercheurs ajoutent que la pose d'une membrane sous le site de forage permettrait également de limiter le risque de contamination de l'aquifère au roc.

Le rapport suggère aussi de mettre sur pied une gestion rigoureuse des opérations de transport et d'entreposage des fluides pour réduire les risques de contamination.

En somme, les conditions actuelles respectent la réglementation du ministère, concluent les auteurs de l'étude.

Perplexité dans la ville

Même si cette étude était demandée depuis longtemps par la ville et la population, elle laisse toutefois sur leur faim plusieurs des 60 résidents qui ont assisté au dévoilement des résultats.

Ils déplorent que le mandat de l'étude n'était pas d'évaluer les risques d'une exploration et d'une exploitation à plus grande échelle. Les impacts de la fracturation hydraulique n'ont donc pas été évalués, alors que cette technique est envisagée par Pétrolia pour espérer lancer un jour une production commerciale.

« Au Québec on a depuis trop longtemps tendance à faire en sorte que les profits sont privés et que les dépenses sont publiques », a décrié Louise Basson, une résidente de Gaspé. « On le voit avec Lac-Mégantic et ce que je dis, en tant que contribuable, c'est que je ne veux pas que mon argent, que des centaines de millions aillent à nettoyer la marde (sic). »

Les résultats de cette étude n'ont toutefois pas le pouvoir de donner le feu vert à Pétrolia pour qu'il relance ses activités l'exploration, a tenu à rappeler le ministère.

« Ensuite c'est à la population, aux élus et ensuite à la société en général de décider si ce risque d'activité industrielle là il est trop élevé ou acceptable par rapport aux retombées sociales économiques et autres de ce projet-là, donc c'est une question beaucoup plus large qu'environnementale », a expliqué René Lefevbre, professeur à l'Institut national de recherche scientifique.

Le site Haldimand est situé aux abords de la baie de Gaspé, à environ 5 kilomètres de la Ville de Gaspé. Les forages de Petrolia y avaient été suspendus en janvier 2013 à la suite de l'adoption d'une réglementation qui limite les forages, notamment près d'une source d'eau potable.

Lien: http://ici.radio-canada.ca/regions/est-quebec/2014/05/22/012-haldimand-etude-geologique.shtml

Lien pour consultez le rapport final transmis au ministère du Développement durable: http://www.mddelcc.gouv.qc.ca/eau/Rapport-Haldimand/Haldimand_Rapport.pdf

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My translation of above article:

Petrolia drilling in Gaspé: the exploration did not affect the water says provincial study

The oil exploration activities in the Haldimand sector, near Gaspé, have not had any impacts yet on the quality of the municipality's water says a study made public May 22 by the Environmental Ministry.

The publication of this study comes out just a few hours after the Petrolia announcement that the company wished to start working again at drilling in Gaspé this summer.

Quebec had asked the National Institute of Scientific Research to do the geological study in response to the city's and its citizens' preoccupations about Petrolia's activities in the region. The company had accepted to wait for the results of the assessment before restarting working there.

The results were presented to the owners and the municipality as per the Ministry's press release published Thursday night.

The objective of the study was to "evaluate the effects, real or potential, of the oil wells and of the seepage found in the area, on the quality of the groundwater or the surface water."

In order to do this study, the ministry did water samples from 75 residential wells and 14 observation wells within a radius of 2 km around the Haldimand 4 well.

Little to fear

"The groundwater of the Haldimand sector is of very good quality generally, and very few of them exceeded the health of aesthetic norms were found in the residential or observation wells", says the conclusion of the report.

The researchers noted that even though hydrocarbons were found in 3 places on the surface in the studied area, the levels stayed very low in the groundwater.

As per the study, if the activities tied to the Haldimand 4 drilling site provoked a contamination of groundwater, "the location of the site makes it so the migration does not affect the water sources in this region".

The underground geological composition also would allow quick action to prevent contamination because the migration of the contaminants into the groundwater would be slow. The researchers add that a membrane under the drilling site would also limit the risk of contaminating the aquifer.

The study also suggests a rigorous management of the transportation and stocking operations for the fluids to reduce contamination risks.

Overall, actual conditions respect ministerial regulations, say in conclusion the authors of the study.

The town is puzzled

Even if this study was requested a long time ago by the town and the population, it does not answer all the questions of the 60 residents that attended the publication of the results.

They deplore the fact that the study was not meant to assess the risks of exploration and exploitation on a larger scale. The impacts of hydraulic fracturing have not been assessed, even though this technique could be used by Petrolia that hopes to go commercial one day.

"In Quebec, we too often tend to see that profits stay private while the expenses become the public's burden", denounced Louise Basson, a Gaspé resident. "We see it in Lac-Mégantic, and what I say is, as a taxpayer, I don't want my money, that hundreds of millions go to clean up the mess."

The study's results don't enable the go ahead for Petrolia so it can restart exploration activities, the ministry wants to point out.

"Then it is up to the population, to the elected officials and then society at large to decide if the risks of this industrial activity is too high or acceptable compared to the social and economical spin-offs among others from this project, so it is a much wider question than only environmental", explains René Lefevbre, professor at the National Institute of Scientific Research.

The Haldimand site is by the Gaspé Bay, at about 5 km from the Town of Gaspé itself. Petrolia had stopped drilling in January 2013 after a bylaw was voted in that limited drilling near a drinking water source.

Wednesday, May 21, 2014

Fi!



Le 20 mai 2014

Fi!

Aimez-vous les tours de carrousel? Vous savez ces attractions foraines que l’on nomme du joli nom anglais «Merry-go-round»? C’est splendide, on a l’impression de chevaucher et de parcourir des kilomètres, jusqu’au moment où l’on comprend que l’on tourne en rond. Allez savoir pourquoi, mais la militance écologique a parfois l’air d’un tour de manège.

En août 2010, j’ai commencé à m’inquiéter de la question des gaz de schiste qui a connu une première implantation presque en cachette. Des «claims» avaient été vendus, on avait fait des levés sismiques sans que quiconque comprenne ce qui se tramait, quand soudainement les populations des villages québécois ont compris qu’on allait faire du développement industriel et minier dans des zones rurales. Alors, nous nous sommes mobilisés et nous avons refusé cet envahissement de notre territoire. Nous nous sommes fâchés, nous avons manifesté, battu de la casserole, fait des marches de centaines de kilomètres et des rassemblements monstres.

Nous avons traversé un BAPE, suivi d’une étude environnementale stratégique qui s’est terminée sur un autre BAPE, lequel se tient présentement. Un tour complet de carrousel. Rien n’a fait, si ce n’est que nous avions obtenu du futur gouvernement péquiste, en 2012, une promesse de moratoire. La loi est morte au feuilleton lors des dernières élections.

Sans doute suis-je naïve, mais j’avais une certaine confiance dans le système démocratique: s’il est vrai que généralement on prend en compte le besoin des corporations, quand la population refuse quelque chose fermement, on peut avoir confiance que le gouvernement écoutera ses électeurs. C’est une certitude à laquelle nous nous accrochons avec ferveur, c’est une idée très importante que nous chérissons et que nous ne voulons surtout pas qu’elle s’avère fausse. Nous vivons en démocratie, c’est le peuple qui décide, n’est-ce pas? N’est-ce pas?

Sauf que notre démocratie est de type britannique, uninominale à un tour, dans un régime fédéral dont nous ne contrôlons pas tous les pouvoirs et qui est soumis à des accords de libre-échange favorisant la libre entreprise et la protection des investissements, lesquels ont été négociés en secret. Autrement dit, quand on y regarde de près, la démocratie et le pouvoir du peuple, c’est très théorique. Quatre ans de militance active m’ont appris cela.

Il y a un penseur nommé Chomsky qui a développé un concept qui se nomme «la fabrication du consentement.» Dans diverses analyses, il réussit à démontrer comment les gouvernements, ou les agences de publicité, arrivent à influencer des pans entiers de la population pour leur faire accepter ce qu’ils veulent. Une des techniques répandues est d’épuiser les adversaires en multipliant les instances de consultation. Cela finit par leur donner le tournis.

En écologie, notre ennemi se nomme l’acceptabilité sociale. Il s’agit d’une notion de développement durable (apprécions la contradiction profonde d’une société capitaliste qui prospère justement sur le gaspillage) dont on se soucie beaucoup pour préserver l’environnement. Son existence est attestée par la loi sur le développement durable de 2006. Ainsi, lorsqu’il est question de développement, on doit vérifier que la population est d’accord.

Cette notion est aberrante, parce qu’elle ne se base pas sur la démocratie, elle en est un faux-semblant. Aurait-on pu demander à la population par référendum si elle voulait du développement gazier et pétrolier? Moins cher que la série d’opérations que sont le BAPE de 2010, l’ÉES de 2011 à 2013, la commission parlementaire partiellement avortée de 2014 et finalement le nouveau BAPE de 2014. N’oublions pas aussi les consultations sur l’avenir énergétique. On pose la question clairement, une bonne fois et nous avons une réponse démocratique. Et définitive. Mais, ça ne nous permet pas d’obtenir la réponse attendue, celle que veulent les industriels: «M. Binnion affirme d’ailleurs qu’il a bon espoir de voir les compagnies gazières pouvoir fracturer à nouveau dans la Vallée du Saint-Laurent. «Nous avons vu avec l’étude environnementale, il n’y a pas de problème pour l’eau. (…) Je suis un éternel optimiste pour ce qui est du développement du gaz de schiste. Nous avons bon espoir d’avoir une acceptation sociale pour aller de l’avant»»1 Le président de l’association gazière serait-il un fanfaron? D’où peut-il prendre l’idée que les gens sont d’accord pour la fracturation après tout le tapage que nous avons fait contre son implantation depuis quatre ans? La population aurait changé d’opinion, aurait oublié? Peut-être est-ce juste que nous avons trop fait de tours de manège et que nous avons mal au coeur.

L’acceptabilité sociale n’est pas une notion politique. Elle n’est pas, par ailleurs, une notion scientifique. Y a-t-il ou non danger de pollution des nappes phréatiques? Les liquides de fracturation sont-ils toxiques ou non? 99.5% de monsieur et madame tout-le-monde pourraient être convaincus que c’est une bonne idée de développer l’industrie gazière au Québec, si les scientifiques démontrent que l’on va contaminer l’eau de manière irrémédiable, procède-t-on? Binnion nous dit que l’ÉES n’a pas trouvé de liens significatifs entre la contamination des nappes phréatiques et la fracturation hydraulique.2 Ils n’ont pas cherché très fort, parce que le collectif scientifique contre les gaz de schiste en a trouvé, lui, des études bien documentées, mais les commissaires de l’étude environnementale ont refusé d’entendre ce groupe. Rappelons aussi que l’étude environnementale ne se préoccupe pas fondamentalement du procédé de fracturation, mais de la possibilité d’implanter l’industrie, autrement dit, elle n’étudie pas spécifiquement les problèmes de santé ou de pollution. C’est comme d’essayer d’observer les étoiles avec des jumelles plutôt qu’un télescope, c’est possible, mais ce n’est pas le meilleur outil.

Les consultations répétitives sont une manière de faire fi de l’opinion démocratique et scientifique d’une population avec des tours de magie et des carrousels pour fabriquer notre consentement. J’invite les citoyens à ne pas être dupes: nous ne sommes pas plus avancés aujourd’hui qu’il y a quatre ans, mais nous restons déterminés à protéger ce qui nous appartient. Chassons ces bonimenteurs de foire de chez nous. Fi, nous descendons du manège et nous vous chassons.

Marie-Ève Mathieu, militante écosocialiste

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1 -
http://argent.canoe.ca/nouvelles/lindustrie-­-des-­-gaz-­-de-­-schiste-­-veut-­-calmer-­-le-­-jeu-­-
13052014


2 -
http://quebec.huffingtonpost.ca/michael-­-binnion/fracturation-­-hydraulique-­-
informations_b_5255711.html




My translation of above rant:

May 20 2014

Away with you!

Do you like carousel rides? You know! Those fairground rides called 'merry-go-round'? It's wonderful! It gives the impression of riding for kilometers until you realize that you are going around in circles. It is surprising how environmental activism sometimes is like a roundabout.

Back in August 2010, I started wondering about the shale gas question that started almost on the sly. "Claims" had been sold, seismic soundings were done without anybody understanding what was going on, when all of a sudden people in Quebec communities started to understand that industrial and mining development would be happening in rural regions. So, we started to mobilize, and we refused this invasion of our territory. We got mad, we went down in the streets, banged our pots and pans, marched for hundreds of kilometers and assembled in monstrous crowds.

We went through a BAPE (provincial environmental public hearings body), followed by a Strategic Environmental Assessment that ended up with another BAPE still going on right now. A complete carousel ride. All for naught, except we ended up getting from a future PQ government a promise of a moratorium. The bill was dropped from the agenda with the latest elections.

Call me naive, but I still had some trust left in the democratic system: if it is usually true that corporation needs are taken into account, when the population firmly refuses something, one can be fairly certain that the government will listen to the electorate. It is a certainty we are fervently holding on to, it is a very important idea that we cherish and we certainly don't want to end up as being false. We live in a democracy, the people decide, doesn't it? Doesn't it?

Except that our democracy comes from the British type, uninominal first past the post, in a federal regime in which we do not control all the power and submitted to free trade accords favoring free enterprise and the protection of investments negotiated in secret. In other words, upon closer scrutiny, democracy and people power are very theoretical. Four years of full-fledged activism taught me this much.

A thinker named Chomsky developed the concept called "the fabrication of consent". In various analyses, he successfully demonstrates how governments, or advertising agencies, come to influence whole sectors of society to make them accept what they want. One of the well known techniques is to burn out the adversary by multiplying consultation procedures. It ends up by making you dizzy.

In the environmental movement, the enemy is called social acceptability. It is a notion of sustainable development (let's appreciate the deep contradiction of a capitalist society that flourishes thanks to waste) that receives a lot of attention to protect the environment. Its existence is certified by the law of sustainable development of 2006. So when there is talk of development, one must check if the population agrees.

This notion is outrageous because it is not base on democracy, it is a smokescreen. Could we have asked by referendum if the population wanted oil and gas development? It would have been less expensive than the series of exercises of the 2010 BAPE, the 2011-2013 ÉES, the 2014 parliamentary commission partially aborted and finally the latest 2014 BAPE. Also, let us not forget the consultations on our energy future. We could have asked a clear question, once and for all, and we would have had a democratic answer. Definitly. But, it would not have given us the expected answer, the one the industry wants: "Mr Binnion says that he is hopeful to see the gas companies go ahead and start fracking again in the St. Lawrence Valley. 'We have seen in the environmental study that there is no problem for water. (...) I am forever an optimist when it comes to the development of shale gas. We hope to get social acceptability so we can go ahead'" (1). Is the president of the gas association a braggart? Where did he get the idea that the people agree to fracking after all the hoopla we did against it's invasion for the past 4 years? Would the population have already changed it's mind, forgotten everything? Maybe it is because we have ridden the merry-go-round for too long and we are now nauseous.

Social acceptability is not a political notion. And by the way, it is not a scientific notion either. Is there risk of pollution for the groundwater table, yes or no? Are the fracking fluids toxic or not? 99,5% of the men and women of the street could be convinced that it is a good idea to develop the gas industry in Quebec, if the scientists prove that the water could be contaminated with no going back, do we go ahead? Binnion tells us that the ÉES did not find significant links between the underground water table contamination and hydraulic fracturing. (2) They did not look very far, because the Scientific Collective on the Shale gas question did find some well documented studies, but the commissioners of the environmental study refused to hear that group. Let us remember that the environmental study does not look specifically at the fracking process, but the possibility of letting the industry in; in other words, it does not study specifically health or pollution. It is like trying to study the stars with binoculars rather than a telescope: it can be done, but it is not the best tool to do it.

The repetitive consultations are a way of making a fool out of the democratic and scientific opinion of a population thanks to magic tricks and merry-go-rounds to fabricate our consent. I invite the citizens to not let themselves be fooled: there has been no progress now, 4 years later, but we remain determine to protect what belongs to us. Let us chase these fairground hucksters from here. Away with you! We are getting off this carousel and chasing you away.

Marie-Ève Mathieu, ecosocialist activist

Monday, May 19, 2014

Anticosti : penser avant de forer

Schéma: André Desrochers

À partir d’un simple monticule de calcaire d’un mètre de haut trouvé sur l’île d’Anticosti, le géologue de l’Université d’Ottawa André Desrochers et son équipe ont déterré une information inquiétante sur l’impact d’une éventuelle exploitation de pétrole de schiste sur cette île située au cœur du golfe du Saint-Laurent. Découverte près de la rivière Chaloupe, cette formation laisse présager la présence d’une faille naturelle d’importance sous la surface. « Si elle n’est plus active, elle est toujours perméable », note André Desrochers, professeur au Département des sciences de la Terre. Le monticule serait formé à partir d’une eau salée, contenant notamment du méthane, qui des profondeurs remonte jusqu’en surface.

La crainte du géologue c’est que le processus de fracturation nécessaire pour aller chercher le pétrole de schiste interagisse avec cette faille. Dans l’éventualité d’un tel scénario, les hydrocarbures enfouis ne suivraient sans doute pas le chemin du puits mais la voie naturelle, pour fuir dans les eaux souterraines et de surface, explique André Desrochers. Un désastre écologique et socioéconomique assuré.

L'entreprise Pétrolia, qui a racheté en 2008 des permis d'exploration à la défunte division Pétrole et Gaz d’Hydro-Québec, est pourtant déjà au travail avec plusieurs forages à son actif. Son objectif est de dénicher le meilleur endroit pour une exploitation commerciale. Les informations relatives à ces forages sont confidentielles, ce qui entretient le flou quant aux risques impliqués.

Sauter les étapes

Cet empressement à explorer n’a pas de raison d’être selon André Desrochers, qui rappelle que le sol de l’île comporte plusieurs de ces failles, dont quelques-unes sont considérables. Face au « manque de connaissances fiables », il est nécessaire selon lui de mener d’autres études environnementales avant d'aller plus loin. Il faut par exemple « évaluer la capacité d’assimilation du milieu » puisqu’il est déjà en contact avec des substances toxiques. De même, la technique de fracturation, incontournable pour l'extraction du pétrole de schiste, demeure très controversée et sa faisabilité dans le respect de l’environnement est toujours à prouver scientifiquement.

C’est aussi le message que livraient les signataires du Manifeste pour sortir de la dépendance au pétrole en janvier dernier face au « préjugé favorable » du gouvernement péquiste de mener une exploitation pétrolière dans le golfe du Saint-Laurent. Pour sa part, le nouveau gouvernement libéral n'a pas encore précisé ses intentions quant à l’exploitation de pétrole sur la plus grande île du Québec. Chose certaine, le message d’André Desrochers est limpide : « On n’a pas suffisamment de données pour se lancer dans l’exploitation ».
«Chose certaine, le message d’André Desrochers est limpide : "On n’a pas suffisamment de données pour se lancer dans l’exploitation".»

Lien: http://www.acfas.ca/publications/decouvrir/2014/05/anticosti-penser-avant-forer

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Here is my translation of above article


Anticosti : think before you drill

From a simple mound of limestone one meter high found on Anticosti Island, André Desrochers, geologist of the University of Ottawa, with the help of his team, have unearthed worrisome information about the impact of eventual exploitation of shale oil on this island sitting in the heart of the St. Lawrence. Found near the Chaloupe River, this information could predict the presence of an important natural fault underground. "If it is no longer active, it is still permeable", insists André Desrochers, professor in the Sciences of the Earth Department. The mound would have been formed from salt water containing methane, among other things, that is coming up to the surface from deep underground.

The geologist fears that the fracking process needed to go get the shale oil would interact with this fault. If this ever happens, the hydrocarbons deep down would probably not follow the wellbore but the natural passageway, then leak into groundwater and surface water, goes on to explain André Desrochers. An ecological and socioeconomical disaster, for sure.

The company Petrolia that bought back exploration permits in 2008 from the then Pétrole et Gaz belonging to Hydro-Quebec is already at work with a few drilling sites done already. Its objective is to find the best site for a commercial exploitation. The information about these drilling sites is confidential, which maintains the vague risks involved.

Skipping stages

This rush to explore has no reason to be says André Desrochers, reminding us that the island soil has many of these faults, some of which are quite important. Because of the "lack of dependable knowledge", he says it is necessary to do more environmental studies before going further. We must, for example, "assess the region's capacity to assimilate" because it is already in contact with toxic substances. Also, the fracking technique, inevitable to extract shale oil, is still very controversial, and its feasibility while respecting the environment is yet to be scientifically proven.

That is also the message coming from the people who had signed the Manifest to get out of oil last January responding to the PQ government's "favorable prejudice" to go ahead and do oil exploration in the St. Lawrence Gulf. As for the new Liberal government, its intentions are still unknown regarding the oil exploitation on the biggest island of Quebec. What is certain is that André Desrochers' message is very clear: "We do not have sufficient data to go ahead with exploitation".

Sunday, May 18, 2014

Toute seule, est est sortie...

nous nous sommes dit

Ma traduction libre d'un poème trouvé sur le site Reading Children's Books



et toute seule
elle est sortie
dans le monde
et a raconté son histoire

nous avons attendu
et l'avons testée
abandonnera-t-elle?
est-elle décidée?

comprenait-elle
que tout
n'était qu'opportunité
que l'échec était impossible?

et toute seule
elle est sortie
dans le monde
et a raconté son histoire

nous ne l'avons pas accompagnée
nous avons attendu qu'elle fasse tout le travail
pour nous tous
nous nous sommes dit

c'était trop dangereux
d'aller contre la famille des Tory
nous savions que leurs racines étaient partout
et que la canopée était féroce

et toute seule
elle est sortie
dans le monde
et raconta son histoire

fait attention, ils lui ont dit
il n'y a aucune chance
que tu réussiras
avec toutes les ressources du gouvernement

et l'industrie
braquée contre toi
nous avons attendu qu'elle baisse les bras
nous avons attendu qu'elle se fasse ruiner par les Tories

et toute seule
elle est sortie
dans le monde
et raconta son histoire

un jour, j'ai vu cette femme défaillir
chaque jour et continuer
je l'ai vue seule
je l'ai perçue comme la souris manipulée

par les gros matous
dans le gouvernement qui sont tous
de connivence avec l'industrie pétrolière et gazière
j'ai vu tout mettre sur pied pour échouer et j'ai compris la corruption

et toute seule
elle est sortie
dans le monde
et a raconté son histoire

notre démocratie a été vendue
nos chefs sont des gros matous qui jouent avec les victimes
qui ne sont pas des souris
nous comprenons qu'on nous a trompés

et nous voulons que les Tories sortent du gouvernement
nous voulons que la compagnie pétrolière et gazière
admette qu'elle a fracturé le puits de Jessica Ernst
qu'elle fait brûler l'eau dans Rosebud et finalement, nous voulons la victoire

et toute seule
elle est sortie
dans le monde
et a raconté son histoire


http://www.ernstversusencana.ca/

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we told ourselves


and all alone
she went out
into the world
and said her story

we waited
and tested her
would she give in?
was she resolute?

did she have the understanding
that everything
was opportunity?
that there was no failure?


and all alone
she went out
into the world
and said her story

we did not come to her side
we waited for her to do the work
for all of us
we told ourselves


it was too dangerous
to go against the Tory family
we knew their roots were everywhere
and that the canopy was fierce



and all alone
she went out
into the world
and said her story


be careful they told her
there is no chance in hell
you will succeed
with the full resources of government

and the industry
pitted against you
we waited for her to give up
we waited for her to be bankrupted by the Tories



and all alone
she went out
into the world
and said her story


one day I saw this woman failing
each day and keep on going
I saw her alone
I saw her as the mouse played at

by the fat cats
in government who are all
in bed with the oil and gas industry
I saw the set up to fall and I understood the corruption


and all alone
she went out
into the world
and said her story


our democracy has been sold
our leaders are fat cats playing with victims
who are not mice
we understand we have been deceived

and we want the Tories out of government
we want the oil and gas company
to admit they fracked Jessica Ernst's well
to burning water in Rosebud and we want victory finally


and all alone
she went out
into the world
and said her story

Link: http://readingchildrensbooks.blogspot.ca/2014/05/we-told-ourselves.html

Une autre militante contre la fracturation hydraulique



Ma traduction de l'un des écrits d'Elizabeth Arnold

Le cycle de la mort de la fracturation

Je ne suis pas particulièrement brave, je crois seulement qu'il n'y a rien de pire qu'on puisse me faire que ce qu'on inflige à notre planète et aux familles qui ne peuvent plus vivre dans leur maison. Quand j'ai monté sur l'estrade, je tenais une liste de 1,700 familles lésées par la fracturation hydraulique. La liste intitulée "The List of the Harmed" a été compilée par Jenny Lysak et compte maintenant plus de 6,000 familles. Mon imprimante a cessé d'imprimer à la 1,700 ième.

En réalité, je déteste être sous les projecteurs, mais quelqu'un devait le faire. Je ne pouvais pas restée assise et laisser cette question controversée passée sous silence. À mi-chemin du "débat", j'ai réalisé qu'ils ne parleraient même pas de la fracturation. J'étais assise dans la rangée d'en avant, très proche des marches de la scène. J'avais entendu les candidats utiliser la phrase "n'ont pas répondu aux questions difficiles" plusieurs fois et tout à coup je me suis précipitée sur la scène sans réaliser que je tenais toujours dans ma main gauche les notes que j'avais prises. J'ai tout oublié ce que je voulais dire et j'ai improvisé. C'est seulement plus tard quand j'ai regardé le vidéo que j'ai entendu les mots qui sont vraiment sortis de ma bouche. Il y a plusieurs choses que j'aurai voulu dire en plus, mais j'espère que mon "comportement inapproprié" aura provoqué une véritable discussion sur un sujet que les candidats évitent comme la lèpre, pendant que nous, nous devons le vivre.

L'animatrice me foudroyait des yeux et les candidats portaient de faux sourires. Mais ils y sont habitués. Je les ais à l'oeil depuis novembre. Ils ont dû sentir que çà s’en venait. La sécurité ne semblait pas trop menacée par ma personne. L'un des gardiens qui m'a sorti de la salle m'a félicité en disant "bon travail."

Ils n'étaient pas certains de ce qu'ils devaient faire avec moi, mais puisque je ne voulais pas cesser de parler des enfants qui se réveillent en saignant du nez, des personnes qui perdent connaissance quand elles prennent leur couche, des familles qui se font dire de ne pas allumer leur poêle parce que leur maison pourrait exploser, des familles qui vivent toujours sans eau trois ans plus tard - ils souhaitaient tout simplement que je parte avant qu'ils en soient encore plus déprimés.

Ensuite je suis sortie dehors respirer l'air du printemps et jasé avec les gens qui m'appuient. J'ai parlé avec Craig Stevens qui lui aussi s'est fait jeté dehors pour s'être objecté qu'on m'ait jeté dehors.

Craig est un propriétaire terrien de 6e génération du nord-est de la Pennsylvanie. Depuis toujours, il est un Républicain conservateur du Tea Party. Il avait loué sa terre et a un pipeline qui traverse sa cour arrière. Maintenant, il passe beaucoup de temps à se rendre dans les bureaux des politiciens partout dans la région pour leur dire comment la fracturation est horrible et pourquoi cette pratique doit être interdite.

Il songe voter pour les Démocrates pour la première fois de sa vie à cause de notre horrible gouverneur Corbett. Malheureusement, les Démocrates ne sont pas bien mieux quand il s'agit de cette question (n'importe qui d'autre serait mieux que Corbett, bien sûr!)

J'ai vu le mouvement contre la fracturation prendre de l'ampleur de manière exponentielle en Pennsylvanie depuis ces 4 dernières années. L'opinion publique est devenue anti-fracturation en Pennsylvanie au fur à mesure que les gens s'informent sur la pratique, et de plus en plus de personnes sont directement impactées par le cycle mortel de la fracturation. Pourtant, il y a très peu de discussion dans les médias ou dans les bureaux de politiciens sur si oui ou non cette pratique devrait être permise et comment nous pouvons s'assurer que les gens de la Pennsylvanie sont en sécurité et prospère.

Si la fracturation peut se faire de façon sécuritaire (ce qui reste à démontrer), alors nous aurions besoin de s'assurer que l'état en profite, ce qui n'est pas le cas. Quand les fracturations ont commencé intensément en Pennsylvanie dans les années 2007-2008, plusieurs pensaient que cela pouvait se faire sécuritairement si la règlementation était sévère. Le groupe du nord-est de la Pennsylvanie appelé 'Responsible Drilling Alliance' s'appelle maintenant 'RDA' et ne mentionne plus la signification sous-entendue, parce qu'ils ont décidé que les forages responsables, çà n'existe pas. Nous ne l'avons pas vu nulle part au pays.

La fracturation, c'est plus que le site de forage. Cela demande des stations de compression bruyantes et toxiques, des gazoducs, des installations de prélèvement d'eau, de la circulation sans arrêt 24 heures sur 7 jours sur des routes qui servent toujours aux calèches à chevaux, des déchets de fracturations déversées au beau milieu de la nuit (ou en plein jour, utilisés comme déglaçage, ce qui gruge le dessous des autos), des mines des rives du Mississippi pour le sable, des travailleurs qui attrapent la silicose, de la fabrication de produits chimiques utilisés dans le cocktail toxique liquide des fracturations, des puits d'injections pour se débarrasser des millions de gallons d'eaux contaminées radioactives qui ressortent avec le gaz quand un puits est fracturé. Et maintenant, ils tentent de permettent des installations d'exportation de gaz naturel liquéfié, qui est un procédé dangereux, nuisible qui pourrait laisser sortir tout notre gaz outre-mer.

Nous n'en demandons pas beaucoup; juste une chance pour que la Pennsylvanie puisse protéger notre santé économique et environnementale à long terme. Personne ne devrait devoir vivre sans eau potable propre et sans un environnement sain. Aucune partie de la Pennsylvanie ne devrait devenir une zone sacrifiée pour le profit. Il est grand temps que le bien-être de tous les gens de la Pennsylvanie soit discuté dans la place publique où les candidats donnent des réponses précises et claires de la façon qu'ils géreront le bien commun. Ne soyez pas gênés d'exiger qu'ils agissent.

Ce texte a été écrit par Elizabeth Arnold, une électricienne de métier et militante à ses heures. Elle vit à Philadelphie et s'organise avec d'autres activistes de partout en Pennsylvanie depuis l'ère Bush. Ensembles, ils s'organisent pour le long terme. Ils lancent une maison de promotion dans le nord-est de la Pennsylvanie où les jeunes peuvent passer leur été à apprendre et travailler dans des communautés directement impactées par la fracturation. Elle est une fière guerrière du groupe MoveOn.org contre la fracturation.

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The Death-cycle of Fracking

I’m not particularly brave, I just feel that there is nothing anyone could do to me worse than what they are doing to our planet and to the families who can no longer live in their homes. When I rushed the stage I held up a list of 1700 families impacted by fracking. The List of the Harmed is compiled by Jenny Lysak and is now up to over 6,000 families. My printer stopped printing at 1700.

I actually hate the spotlight, but someone had to do it. I could not sit by and let this critical issue go unaddressed. About half way through the ‘debate’ I realized they were not even going to discuss fracking. I was sitting in the front row, very close to the stage steps. I had heard the candidates use the phrase “haven’t answered the tough questions” repeatedly and suddenly I just bolted on to stage without realizing the notes I had been scribbling were still in my left hand. I blanked on everything I was going to say and just winged it. Only later when watching the video did I hear what words actually came out of my mouth. There are many things I wish I had said, but hopefully my ‘inappropriate behavior’ creates some real discussion on a subject the candidates avoid like the plague, while we live the scourge.

The female moderator was beaming at me while the candidates just held fake smiles. But they are use to it. I’ve been bird-dogging them since November. They must have seen it coming. Security didn’t seem too threatened by me. One of the guards who hauled me out commended me saying “Great job.”

They weren’t sure what to do with me, but since I wouldn’t stop talking about children waking up with nose-bleeds, people passing out from the fumes while taking a shower, families being told not to light their stoves because their houses may explode, families living without water three years later — they just wanted me to leave before I depressed them further.

Then I walked out into the spring air and talked to supporters. I spoke with Craig Stevens, who also got thrown out for speaking up after they hauled me out.

Craig is a 6th generation landowner from Northeast PA. He is a lifelong conservative Tea Party Republican. He leased his land and has a pipeline running through his backyard. He now spends a lot of time visiting the offices of politicians all over the country to tell them how horrible fracking is and why we need to ban it.

He is considering voting Democrat for the first time in his life, because of our horrible Gov. Corbett. Unfortunately the Democrats are not much better on this issue (everyone is, of course, better than Corbett!)

I have seen the anti-fracking movement grow exponentially in Pennsylvania over the past four years. Public opinion has become more anti-fracking in PA as people learn about the practice, and as more people are directly impacted by the death-cycle of fracking. Yet there has been little discussion in the media or in political offices about whether this practice should be permitted and how we can ensure Pennsylvanians are safe and prosperous.

If fracking could be done safely (which has yet to be proven), then we would need to insure that the state benefits, which it has not. When they first started fracking PA heavily back in 2007/2008, many thought it could be done safely if tightly regulated. The NE PA group ‘Responsible Drilling Alliance’ is now just ‘RDA’ and has dropped the underlying meaning, because they have decided there is no such thing as responsible drilling. We haven’t seen it anywhere in the country.

Fracking is more than just the drill pad. It requires noxious loud compressor stations, pipelines, water withdraw facilities, endless 24/7 truck traffic on roads still often used by horse and buggy, fracking waste dumped in the middle of the night (or in plain sight on the roads as ‘de-icer,’ which eats away at the underside of cars), mining the bluffs of the Mississippi for sand, workers developing silicosis, chemical production for the toxic frack fluid cocktail, injection wells to get rid of the millions of gallons of contaminated radioactive water that flowbacks with the gas when a well is fracked. And now they are trying to permit Liquid Natural Gas export facilities, which is a dangerous, harmful process that would allow all our gas to be shipped overseas.

We are not asking for much, just a chance for PA to protect our long-term economic and environmental health. No one should live without clean drinking water and a safe environment. No part of PA should be a for-profit sacrifice zone. It’s about time the well-being of all Pennsylvanians is addressed in public forums where candidates give clear and precise answers on how they will advance the common good. Don’t be shy about demanding action.

Elizabeth Arnold is an electrician by day and activist by night. She lives in Philadelphia and has been organizing with amazing activists from across PA since the Bush-era. Together they are organizing for the long haul. They are starting a campaign house in NE PA where youth can spend their summers learning and working in communities directly impacted by fracking. She is a proud MoveOn.org #FrackingFighter."

Link: http://www.dailykos.com/story/2014/05/14/1299126/-The-Death-cycle-of-Fracking

Friday, May 16, 2014

AVERTISSEMENT! : Un autre livre controversé vient de paraître


Ezra Levant, un homme dont on doit se méfier

Il est un journaliste de la droite profonde de l'Alberta, ayant fait la promotion de la séparation du Québec pour que le Canada devienne Anglais et puisse mettre de côté des Premières Nations et les environnementalistes.

Il a fait la promotion des sales sables bitumineux avec un bouquin et vient d'en publier un autre qui affirme qu'il n'y a pas eu une seule goutte d'eau "salie" par la fracturation hydraulique.

Il est raciste, est contre la radio et la télé de l'état (la CBC et Radio-Canda), a déjà été lobbyiste pour l'industrie du tabac, et est un fanatique contre les Musulmans. Il a eu des déboires avec la loi pour avoir proféré des propos injurieux sur les ondes, pour avoir fait passer des faux évènements comme de l'information. Il a affirmé que les militants d'Idle No More sont des personnes qui ont une carrière d'être payées pour manifester.

Le meilleur outil pour contrecarrer les affirmations dans le tout nouveau livre de cet homme, c'est le document scientifiquement appuyé par des références cumulé par Jessica Ernst, une consultante indépendante en environnement pour l'industrie pétrolière et gazière pendant plus de 30 ans, intitulé "Brief review of threats to Canada’s groundwater from the oil and gas industry’s methane migration and hydraulic fracturing" que l'on peut télécharger ici: http://www.ernstversusencana.ca/wp-content/uploads/2013/06/Brief-review-of-threats-to-Canadas-groundwater-from-oil-gas-industrys-methane-migration-and-hydraulic-fracturing-v4.pdf

et que j'ai traduit en français ici:

http://lesamisdurichelieu.blogspot.ca/2013/06/fracturation-hydraulique-expose-de.html

Friday, May 9, 2014

Le gouvernement doit-il se soumettre à la Charte des Droits et Libertés?


Est-ce que la régie de l'énergie de l'Alberta est soumise à la Charte?

La cour entend les différents argumentaires faisant parti de la poursuite enclenchée par Jessica Ernst sur la fracturation


Ma traduction libre du reportage d'Andrew Nikiforuk publié aujourd'hui dans le quotidien The Tyee.

Dans une salle d'audience aveuglément blanche et ultra-moderne du 26e étage de la tour de TransCanada Pipeline au centre-ville de Calgary, trois juges de la cour d'appel entendaient hier des argumentaires à savoir si les régulateurs du gouvernement ou leurs fonctionnaires sont protégés lors des infractions sous la Charte des Droits de la nation à cause des clauses d'immunité.

L'audience se penchait sur la poursuite charnière de $33 millions de Jessica Ernst contre le gouvernement de l'Alberta, Encana, et l'agence Energy Resources Conservation Board (ERCB) - le régulateur énergétique de l'Alberta maintenant connu comme AER -- pour négligence et avoir enfreint la Charte des Droits.

La poursuite prétend que les activités de l'industrie, incluant la fracturation hydraulique dans des veines peu profondes de houille entre 2001 et 2004 dans le coeur de l'Alberta, aurait contaminé les nappes aquifères locales avec du méthane, rendant l'eau de Mme Ernst inflammable.

Dans les détails, la poursuite prétend que le ERCB aurait violé les droits de libre expression de Mme Ernst sous la Charte en lui interdisant d'entrer en contact avec le comité pendant qu'elle s'occupait des problèmes de pollution sur sa propriété.

L'an dernier, le juge en chef Neil Wittmann arrivait au jugement que le procès contre Encana et Alberta Environment pouvait aller de l'avant en cour, mais annulait la requête contre le régulateur énergétique sous prétexte qu'une clause d'immunité officielle l’exemptait des actions légales au civil et toutes requêtes sous la Charte.

Murray Klippenstein, l'avocat de Mme Ernst, présentait l'argumentaire hier qu'aucun gouvernement ni province ne peuvent se légiférer eux-mêmes à cause des droits fondamentaux garantis sous la Charte des Droits, la base de la requête de Mme Ernst. Il qualifiait la Charte comme étant "la loi suprême du pays."

Il débattait que les droits de liberté d'expression de Mme Ernst ont été abusés en 2005 quand le régulateur lui a envoyé une lettre l'accusant de faire des "menaces criminelles." La lettre lui avisait que le personnel du régulateur avait été avisé "d'éviter tout contact à l'avenir" avec Ernst.

Une lettre de Ernst demandant des éclaircissements sur cette décision et demandant sur quoi elle était basée a été refusée par le comité et retournée à l'expéditeur sans l'avoir ouverte.

Pendant une période de 6 mois, le comité, qui a un mandat de protéger les intérêts du public, a refusé de s'occuper du problème de contamination de l'eau ou répondre aux appels de Mme Ernst, selon la requête originale de Ernst.

Dans une conversation enregistrée de juin 2005 avec l'avocat Rick McKee du ERCB, McKee dit que des "menaces criminelles" n'ont jamais étées un problème, mais que le comité était contrarié en constatant que la propriétaire terrienne éventait ses doléances sur la place publique et donc mettait dans l'embarras le régulateur.

"Ce que vous faites est, vous savez, je ne veux pas dire que les gens ne sont qu'un groupe de sensibles, mais en fin de compte, vous voulez, vous semblez vouloir essayer d'humilier l'organisation. Et si c'est çà votre intention, hé bien grand bien vous fasse, mais ne vous attendez pas à ce qu'on vous aide," McKee a dit à Ernst.

(Le quotidien The Tyee a écouté l'enregistrement, lu les transcriptions et vérifié avec des témoins. L'incident est détaillé dans la requête originale.)

"Les dommages y étaient quand elle est venu nous voir" dit le régulateur

Sans faire mention de cet incident, Glen Solomon, l'avocat du ERCB, débattait que la clause d'immunité du comité l'exemptait de toute requête sous la Charte, et que le comité n'avait pas causé aucun dommage ou aucun mal.

"Les dommages existait déjà quand elle s'est adressée à nous," dit-il. En d'autres mots, la poursuite devrait se limiter à ceux qui sont règlementés pour les dommages, et non pas le régulateur.

Pendant l'audience, le juge Jack Watson disait que les questions en jeu n'étaient pas "insignifiantes", et qu'il éprouvait de la sympathie pour un problème aussi sérieux que la contamination de l'eau souterraine. Plus de 20 citoyens et propriétaires terriens occupaient des bancs des témoins durant les procédures.

"Jessica se bat pour le bien-être du public en général," dit Shawn Campbell, une rancher de 65 ans à la semi-retraite de Ponoka, en Alberta. "En ce qui me concerne, le problème, c'est la transparence du gouvernement, et nous ne l'acceptons pas. Ils se sont cachés dans le garde-robe le plus profond qu'ils pouvaient trouver."

Don Bester, un rancher et président du groupe Alberta Surface Rights Group, dit que la décision de la cour aura des ramifications au travers la province.

"Si le ERCB n'a aucune responsabilité et ne doit pas rendre les comptes pour les projets qu'il a approuvés, alors il n'a plus le droit de donner des permis sur mes terres."

Le juge Jean Edouard Leon Cote dit que la cour va émettre un jugement écrit bientôt.

Un jugement différent à savoir si oui ou non Alberta Environment est aussi exempté de toute action légale au civil ne sera pas émis tant que la cour d'appel n'aura pas rendu sa décision.

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Is Alberta's Energy Regulator Immune to the Charter?

Court hears varied arguments as part of Jessica Ernst's ongoing fracking lawsuit.


By Andrew Nikiforuk, Today, TheTyee.ca


In a blindingly white and ultra-modern courtroom on the 26th floor of the TransCanada Pipeline Tower in downtown Calgary, three Court of Appeal justices heard arguments yesterday on whether government regulators or officials are protected from violating the nation's Charter of Rights due to immunity clauses.

The hearing concerned Jessica Ernst's landmark $33-million lawsuit against the Alberta government, Encana, and the Energy Resources Conservation Board (ERCB) -- Alberta's energy regulator now known as the AER -- for negligence and breach of Charter of Rights.

The lawsuit alleges that industry activity including the hydraulic fracturing of shallow coal seams between 2001 and 2004 in central Alberta contaminated local aquifers with methane, making Ernst's water flammable.

In particular, the lawsuit alleges that the ERCB violated Ernst's right to free expression under the Charter by banishing her from contact with the board while she was dealing with the pollution issues on her property.

Last year, Chief Justice Neil Wittmann ruled that the case against Encana and Alberta Environment could proceed to trial, but he dismissed the claim against the energy regulator on the grounds that a statutory immunity clause excepted it from civil action and Charter claims.

Ernst's lawyer Murray Klippenstein argued yesterday that no government or province can legislate themselves out of the fundamental rights guaranteed by the Charter of Rights, on which Ernst's claim is based. He called the Charter "the supreme law of the land."

He argued that Ernst's right to freedom of expression was breached in 2005 when the regulator sent her a letter accusing her of making "criminal threats." It informed her that regulator staff had been told "to avoid any further contact" with Ernst.

A letter by Ernst seeking clarification on that decision and what basis it was made was refused by the board and returned unopened.

For a six month period, the board, which had a mandate to protect the public interest, refused to address the issue of water contamination or answer Ernst's calls, according to Ernst's original statement of claim.

In a taped conversation in June 2005 with ERCB lawyer Rick McKee, McKee said that "criminal threats" were never an issue, but that the board was upset with the landowner for airing her grievances in public and therefore embarrassing the regulator.

"What you are doing is, hey, I don't want to make it sound like people are a bunch of sensitive, you know, but at the end of the day, you are, you seem to be, attempting to humiliate the organization. And if that is your intention good on you, but don't expect us to help you," McKee told Ernst.

(The Tyee has heard the recording, read the transcripts and checked with actual witnesses. The incident is detailed in the original statement of claim.)

'The damages existed when she came to us': regulator

Without alluding to this incident, Glen Solomon, the lawyer representing the ERCB, argued that board's immunity clause exempted it from Charter claims, and that the board didn't cause any damages or harm.

"The damages existed when she came to us," he said. In other words, the lawsuit should only address the regulated for damages, and not the regulator.

During the hearing, Justice Jack Watson said that the issues at stake were "not trivial," and that he was not unsympathetic to a matter as serious as groundwater contamination. More than 20 citizens and landowners filled the benches to witness the proceedings.

"Jessica is fighting for the welfare of the public in general," said Shawn Campbell, a semi-retired 65-year-old rancher from Ponoka, Alberta. "To me, the issue is government transparency, and we have none of it. They're in the deepest closet they can find."

Don Bester, a rancher and president of the Alberta Surface Rights Group, said the court's decision will have ramifications throughout the province.

"If the ERCB doesn't have any liability or accountability for projects they have approved, then they will have no right to make any approvals on my land."

Justice Jean Edouard Leon Cote said the court will issue a written judgement soon.

A different ruling on whether or not Alberta Environment is also exempt from civil action will not be issued until after the Court of Appeal makes its decision.

Link: http://thetyee.ca/News/2014/05/09/Alberta-Energy-Regulator-Charter/