Friends of the Richelieu. A river. A passion.



"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Monday, March 8, 2010

La forêt et la femme


Je dois avouer que la nature me passionne presque autant en forêt qu'une rivière. Et je me sentirais beaucoup plus à l'aise de souligner la journée de la femme s'il y avait une journée de l'homme! Voici quand même un compromis.

Je ressens cruellement le sevrage de ne plus connaître la joie de me baigner dans une rivière propre comme dans mon enfance. La sensation de l'eau qui porte mon corps, défiant la gravité terrestre; cette chose vivante qu'est une rivière qui transporte tout sur son passage, vers une marche irréversible vers la mer, cet océan d'eau salée iodée, fluide utérin de toute vie.

Mais c'est toujours possible de se plonger, bien que temporairement, dans la cathédrale verte d'une forêt, si petite soit-elle. L'air humide, riche des parfums de tourbe, habitée d'une vie ailée si différente de la banlieue! Tous ces arbres de tous les âges, toutes ces espèces co-habitant ensemble en harmonie, en compétion, en symbiose.

La rivière nous parle de clapotis, de murmures, de grondements. Mais la forêt nous parle de silences, jusqu'à ce que l'oreille nous laisse entendre les insectes, leur bruissements sous les feuilles, ou les autres s'en nourrir. Puis les oiseaux, voler de branche en branche, l'air battu de leurs ailes, puis leur chant faisant écho de l'un à l'autre.

Bien triste la femme (et l'homme!) qui ne connaît pas le bonheur de nager dans une rivière ou de marcher dans un sentier de forêt. Des plaisirs qui ne coûtent rien, mais que la pollution et le déboisement ont rendu si rares qu'ils n'ont plus de prix.
Of forests and women

I'd be much more comfortable celebrating women's day if we also celebrated men's day! But here is some kind of compromise.

I must admit that I enjoy nature almost as much in a forest as in a river. I suffer deeply from the too early weaning from swimming in a clean river. The feeling of water defying gravity, floating my body irrevocably down towards the ocean, matrix of all living things.

But it is still possible to immerse oneself into a green cathedral, even so temporarily into this small oasis from civilization. The air heavy from peat smells, full of birds so different from the suburbs! All these trees of all ages, of so many species, living in harmony, competing, in symbiosis.

Rivers talk to us by plopping, murmuring, roaring. But at first, forests impress us with their silence, until one can hear insects crawling under the leaves, munching away. Then the birds, shy at first, fly up closer; the swish of air on their feathers, then their call echoing, answering back to another further down the trail.

How I feel sorry for a woman (or a man!) who never knew the joy of swimming in a river, of not walking down a forest trail. Pleasures of life that cost nothing, but that pollution and deforestation have made so rare as to make them priceless.

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