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"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Tuesday, December 7, 2010

Gaz de schiste - la radioactivité des déchêts provenant des forages

Photo: drillingcontractor.org

Voici la traduction libre d'un rapport scientifique préparé pour le comité de citoyens "Residents for the Preservation of Lowman and Chemung" (RFPLC) dans l'état de New York daté du 19 mai 2010 intitulé: "La radioactivité dans le shale du Marcellus"

Auteurs: Marvin Resnikoff, Ph.D., Ekaterina Alexandrova et Jackie Travers, des associés de la firme "Radioactive Waste Management Associates" dont les bureaux sont à New York, N.Y.

Les qualifications des auteurs:

Marvin Resnikoff est l'associé sénior à Radioactive Waste Management Associates et est un consultant international en gestion de déchêts radioactifs. Il est le gérant en chef et directeur de projet des études d'évaluation des risques et reconstructions des sites d'entreposage des déchêts radioactifs ainsi que du transport des matériaux radioactifs. Le Docteur Resniskoff s'est concentré exclusivement sur le sujet des déchêts radioactifs depuis 1974. Il est auteur et co-auteur de 4 livres sur le sujet également. En juin 2000, le secrétaire du DOE (Department Of Defence) lui a discerné le Blue Ribbon Panel on Alternatives to Incineration. Il a gradué de l'Université du Michigan en 1965 avec un Doctorat en philosophie de physique théorique. Il est membre de la Health Physics Society et a fait de la recherche et écrit des rapports sur la radioactivité dans les opérations d'exploitation pétrolière et gazière depuis 18 ans...et on continue encore un peu plus sur les travaux du Docteur.

Suit une explication sommaire des étapes du forage et de la fracturation hydraulique. Premièrement, un trou vertical est foré dans la formation de shale (schiste). Au fur à mesure que la foreuse entre plus profondément dans le sol, des tuyeaux additionnels sont ajoutés. Ces tuyeaux appelés "drill string" quand ils sont tous reliés ensemble mesurent environ 30 pieds de longueur et ajoute du poids au foret, ou à la mèche de la foreuse. Afin de permettre au foret de pénétrer plus creux dans le roc, les rognures de roche produits pendant le forage doivent être enlevées et ramenées à la surface. Ce pourquoi un fluide de forage circule durant le creusage au travers du "drill string" pour ramener les rognures du roc à la surface du puits. Le fluide de forage peut être un liquide ou un gaz ou un mélange des deux. La plupart du temps, le fluide de forage est un liquide boueux fait d'eau, de glaise et d'additifs chimiques comme des diluants de tartre et des biocides. Du barium est aussi utilisé pour ajouter du poids, et du sulfate de radium peut se former également. La recette exacte du fluide de forage varie d'un puits à un autre et pour différentes formations rocheuses. Dans le cas du forage vertical dans le Marcellus, de l'air sous pression sert de fluide de forage: la section horizontale dans le Marcellus demande un liquide boueux.

Une fois que le trou vertical rejoint la formation Marcellus, la direction du forage est redirigée à l'horizontale à l'intérieur du shale du Marcellus. Souvent, un puit horizontal produira un meilleur rendement en pétrole ou en gaz que plusieurs puits verticaux: c'est pour cela que c'est plus efficace de forer horizontalement. La majorité du gaz naturel dans la région est dans le Marcellus, ce pourquoi la méthode de forage horizontale est préférée par les compagnies. En circulant dans le "drill string", le fluide de forage descend et remonte à la surface du puits tout en se mélangeant avec les rognures de roc et les eaux déjà présentes dans les formations souterraines (appelées "formation water"). Les eaux de formation "formation water" est de l'eau qui se trouve naturellement à l'intérieur des pores et des fractures ou dans les formations rocheuses souterraines. Selon l'exacte géologie de la formation rocheuse, l'eau "formation water" peut avoir été présente lors de la formation de la couche rocheuse elle-même.

L'uranium, un radionucléide présent dans la formation du shale Marcellus, n'est pas soluble dans l'eau, mais le radium-226, un dérivé de l'uranium, est soluble dans l'eau et peut migrer quand l'eau de formation (formation water) est ramenée à la surface avec les fluides de forages et les rognures de forage. Parce que la "formation water" a passé beaucoup de temps dans une formation souterraine, elle peut devenir très concentrée en radium-226 et d'autres radionucléides.

Pendant le forage horizontal, un fluide de forage liquide est employé pour ramener les rognures de forage à la surface du puits. Encore une fois, ces mélanges de fluides de forage se mêlent avec la "formation water" qui pourrait contenir une concentration élevée de radium-226 et d'autres radionucléides solubles. Une fois la région contenant le pétrole ou le gaz est atteinte et le forage est terminé, le coffrage est inséré dans le trou nouvellement foré et le ciment est injecté dans l'espace vide entre les murs du coffrage et la formation rocheuse. Le tuyeau d'exploitation dans lequel le pétrole ou le gaz va circuler est donc maintenant inséré dans le coffrage.

Il existe plusieurs méthodes de gestion des déchêts de forage sur le site qui séparent le liquide des solides avant d'en disposer d'une manière définitive. Deux des méthodes les plus employées en Pennsylvanie consistent en bassins de décantation et des "shale shakers", un dispositif fait de grillages vibrateurs qui filtrent les matières solides. Dans les bassins de décantation, les rognures de forage sont entreposées dans un réservoir scellé avec une membrane étanche plastifiée où le liquide (le fluide de forage et l'eau de formation) se sépare des rognures de forage et se déverse à une extrémité du bassin. Ces fluides sont pompées dans une citerne et réutilisés dans le trou du puits ou transportés à une usine de traitement d'eaux usées. Les rognures sont disposées à un site d'enfouissement.

Les rognures de forage sont aussi asséchées grâce aux "shale shakers", d'immenses tamis qui séparent les liquides des solides. Les fluides de forage et les déchêts qu'ils contiennent sont passés dans des grillages qui vibrent: les liguides passent au travers pour s'accumuler dans une citerne en dessous, tandis que les solides sont receuillis par les grillages. Ce procédé retire environ 80% des liquides au total qui sont pompés dans une citerne et peuvent être réutilisés dans le trou du puits ou transporté à une usine de traitement. Les rognures de forage avec ce qui reste de liquide tombent éventuellement des grillages et sont ramassés pour être envoyés à un site d'enfouissement. Ces rognures de forage sont parfois mêlées avec du bran de scie ou des morceaux d'écorce pour former une masse fibreuse qui est ensuite envoyée à un site d'enfouissement.

Avant que le gaz puisse être extrait du puits, de petites charges sont explosées grâce à un détonateur précis qui fait des petits trous dans le coffrage et le ciment pour que le gaz puisse pénétrer dans le puits.

Comme on a expliqué plus haut, l'eau de formation (formation water) existe dans les pores et les fractures des formations souterraines, même dans les réservoirs d'hydrocarbures trouvés dans ces formations géologiques. Donc, cette eau de formation est extraite de la formation avec le pétrole ou le gaz quand ils sont extraits et ramenés à la surface. Quand les eaux usées sont amenées à la surface, elles charrient avec elles des solides dissous et d'autres composés chimiques qui pourraient se trouver dans le réservoir et les formations de roc, dont le Ra-226. Une fois les fluides des réservoirs sont ramenés à la surface, le pétrole, le gaz et les eaux usées sont séparés. Le pétrole et le gaz naturel sont redirigés vers un pipeline, tandis que les eaux usées sont entreposées sur le site et l'on s'en débarasse plus tard, ou réinjectées dans des formations souterraines.

La radioactivité dans le shale du Marcellus est à cause qu'il contient naturellement des éléments radioactifs comme l'uranium et le thorium, leurs dérivés de désintégration comme le Radium-226, et des éléments radioactifs de potassium. La présence élevée de radionuclides a été observée dans des études géochimiques et dans des journaux de bord des puits forés dans la formation Marcellus.

En 1981, le United States Geological Survey a fait une étude géochimiques des éléments traces et de l'uranium dans le shale Devonian du bassin des Appalaches. Les couches Devonian sont les couches de sédiments qui se sont déposés il y a 350 millions d'années, des boues dans des mers peu profondes. Son profil au complet est composé de plusieurs couches. Le shale du Marcellus appartient au groupe Hamilton de la formation moyenne du Devonian. Parce que les couches ne forment pas des lignes parallèles à la surface, la profondeur du Marcellus varie beaucoup, entre les endroits où il perce la surface jusqu'à 7,000 pieds ou plus sous la surface le long de la frontière de la Pennsylvanie dans la vallée de la rivière Delaware, et jusqu'à 9,000 pieds en Pennsylvanie.

L'étude du USHS a analysé 17 carottes provenant de puits en Pennsylvanie, dans l'état de New York, l'Ohio, la Virginie Occidentale, le Kentucky, le Tennessee et l'Illinois. Les chercheurs ont amassé une variété de données géochimiques pour être utilisées comme ressource d'évaluation et d'identification en cas de problèmes environnementaux possibles. Plutôt que d'utiliser la spectroscopie gamma directe employée par CoPhysics, l'uranium a été mesuré dans chaque carotte avec une méthode plus appropriée et plus précise: l'analyse appelée "delayed-neutron analysis". Bien que les carottes varient en épaisseur et en profondeur, les géologues analysent les couches du Marcellus dans plusieurs carottes en prenant des données des contenus organiques, de souffre et d'uranium des échantillons.

Les 4 carottes ont été prélevées de différents sites géographiques, mais les charactéristiques de la couche identifiée du Marcellus, surtout l'épaisseur de la couche et le contenu élevé d'uranium sont constants. L'épaisseur de la formation Marcellus varie entre zéro et 250 pieds, selon les cartes. En Ohio et dans l'état de New York, l'épaisseur du Marcellus est moins de 100 pieds, excepté dans la partie sud-est de New York où elle est légèrement plus épaisse. La concentration d'uranium dans ces 4 carottes est très élevée, comme on peut s'y attendre du Marcellus, et vont jusqu'à 83,7 ppm, ce qui est l'équivalent de 59,4 pCi/gramme. Si l'on tient compte que le bruit de fond de l'uranium dans les 4 spécimens est d'environ 4ppm, la radioactivité du Marcellus est plus de 20 fois plus que le rayonnement naturel. On attribue la rayonnement naturel de l'uranium à l'uranium-234 et l'uranium-238. Les données démontrent que la radioactivité dans le Marcellus est constante et élevée partout.

En plus des études géochimiques, les journeaux de bord sur les rayons gamma indiquent aussi la présence élevée de la radioactivité dans le Marcellus. Au fait, la formation Marcellus est identifiée par un détecteur de rayons gamma qui produit une charte de radioactivité comparée à la profondeur. Le shale provoque toujours un pic sur de tels graphiques, mais le Marcellus est reconnu pour être particulièrement marqué.

Les lectures de rayons gamma dans le shale Marcellus est uniforme. La profondeur varie, mais l'épaisseur des formations et les pics d'uranium à tous les puits forés sont remarquablement constants. Comme mentionné plus tôt dans ce rapport, les fluides de forage sont employés pour enlever les rognures de roc des puits horizontaux et les transporter à la surface du puits. Plusieurs étapes dans le procédé de forage dans le Marcellus qui permet aux radionuclides, surtout le Radium-226, de se concentrer dans les déchêts liquides. Premièrement, les fluides de forage qui contiennent une variété d'additifs chimiques sont introduits artificiellement dans le puits à de grandes pressions d'injection. Les fluides de forage sont utilisés pendant le forage pour refroidir et lubrifier la mèche de forage, empêcher le trou du puits de s'effondrer et ramener les rognures de roc à la surface. L'eau de formation (formation water), ou l'eau de saumure naturelle, dans les pores et les fractures du roc dans lesquels s'insère le foret, peut se mélanger avec les fluides de forage et remonter à la surface. L'eau de formation peut demeurer dans les formations rocheuses pendant des siècles et peuvent contenir des concentrations extrêmement élevées de radionuclides solubles dans l'eau qui sont déjà présents dans les formations souterraines. En plus de se mêler avec la saumure, les fluides de forage peuvent aussi se faire contaminer quand ils rentrent en contact avec des roches radioactives. Le Radium-226 est un radionuclide très soluble dans l'eau et va facilement se dissoudre dans les fluides de forage sous haute pression et aux températures trouvées dans les profondeurs du sol. Les fluides de forage peuvent être réutilisés plusieurs fois et le radium va augmenter en concentration à chaque fois. Puisqu'aucune source spécifie la radioactivité des eaux usées, nous prenons pour acquis qu'elle est la même que la saumure qui a été mesurée par le NYSDEC à 15,000 pCi/L.

À un site d'enfouissement dans New York, on permet les liquides, les boues et les déchêts chimiques ou industriels qui sont au moins 20% solides. Ce qui veut dire qu'autant que 80% des déchêts emmenés aux sites d'enfouissement peuvent contenir des liquides ou des boues.

On a déjà dit qu'il existait 4 méthodes de gestion des déchêts de forage du Marcellus. Les trois méthodes en Pennsylvanie et qui seront donc probablement employées dans l'état de New York également, utilisent les "shale shaker", les sites de forage, les bassins de décantation scellés ave une toile de plastique pour séparer les rognures de roc solides des fluides de forage, qui ont une concentration élevée de radium-226 et d'autres radionuclides. Puisque les rognures de forage sont en suspension dans les fluides de forage quand ils sont déposés dans un "shale shaker" ou dans un bassin de décantation, il serait impossible d'enlever tout le liquide des rognures. Les rognures de forage sont des particules d'une grosseur approchant la grosseur des grains de sable et donc ont une surface considérable pour une petite quantité de particules. Il en résulte qu'un montant considérable de fluides de forage contaminés viendront avec les solides qui aboutiront dans les sites d'enfouissement.

Les rognures de roche forée rehaussée de Ra-226 déposées dans les sites d'enfouissement seront la source de plusieurs problèmes auxquels on n'aura pas prévu.

Le Radium-226 a une demie-vie de 1,600 ans, et si dans un site d'enfouissement, y restera pratiquement pour toujours. Les employés des sites d'enfouissement qui rentrent en contact avec les matériaux contaminés peuvent être exposés. De plus, si le site d'enfouissement devient habité dans l'avenir, les récoltes qui pousseront dans le sol vont concentrer le radium et serviront de nourriture. Le Ra-226 est cancérigène, et quand ingéré ou respiré, se concentre dans les os et peut provoquer la leucémie. Ceux qui mangeront des fruits ou légumes qui auront poussé sur le site d'enfouissement réhabilité dans 1,000 ans dépasseront la dose limite acceptable aujourd'hui.

Nos calculs démontrent que la dose de radiation des rognures de roc du Marcellus, dont la dose directe de rayons gamma, dépasseront la limite permise. Selon les critères d'assainissement des sites contaminés des installations de traitement d'uranium désaffectés, les limites acceptables de l'EPA garde les concentrations de radium dans les 6 premiers pouces de sol à 5 pCi/gramme et à 15 pCi/gramme à plus grandes profondeurs. Donc, les rognures de roc des forages avec des concentrations de radium de plus de 20 pCi/g dépasseraient ces limites si déposées dans des sites d'enfouissement municipaux. En utilisant le programme habituellement employé par le Department of Energy, RESRAD, nous constatons que les concentrations de radium de 20 pCi/g dans le sol donnera des doses directes de rayons gamma et des doses de source végétale contaminée totalisant 200 mrem/année. Nous avons supposé un fermier résident dans le futur sur un sol non recouvert dans le site d'enfouissement, un résident à temps plein et un jardin. La consommation des fruits et légumes contaminés fournissent la majorité de la dose.

La lixiviation radioactive

Le Ra-226 est très facilement soluble dans l'eau et se dissout dans l'eau à des températures et à une pression qui existent dans la formation du shale Marcellus et dans l'eau qui est introduite dans le puits pendant le procédé d'exploitation. Les concentrations de radium dans la saumure de la formation, ou l'eau de production contaminée, ont été mesurées par le NYSDEC à 15,000 pCi/L. En supposant que le site d'enfouissement à Chemung County accepte 2,000 tonnes de rognures de forage par semaine et que jusqu'à 20% de ces déchêts sera des fluides, nous estimons que jusqu'à 400 tonnes, ou 40,000 litres d'eaux contaminées pourraient se trouver dans les déchêts. Si nous présumon que ces fluides contiennent jusqu'à 15,000 pCi/L de radium-226, alors nous arrivons avec la conclusion que 3,12E+11 picocuries de radium par année seront disposées dans le site d'enfouissement. D'autres estimés pourraient être raisonnables, et le radium ne serait pas relâché avec les produits de lixiviation immédiatement, mais nous pensons que le NYSDEC ne s'est pas assez penché sur le problème et n'a pas fait une analyse complète des risques que court le site d'enfouissement de Chemung County et ses produits de lixiviation quand jusqu'à 2,000 tonnes de déchêts de forage du Marcellus sera entreposé dans le site d'enfouissement.

Quelques problèmes peuvent survenir à cause des liquides contaminés dans le site d'enfouissement. Premièrement, les sites d'enfouissements municipaux sont scellés avec une couche de glaise et du plastique et ne sont pas conçues pour recevoir des déchêts légèrement radioactifs. Les produits de lixiviation pourraient déplacer des radionuclides et les mobiliser vers d'autres endroits à l'intérieur du site ou potentiellement transporter les radionucléides dans des sources d'eau souterraine en dehors du site dans le cas d'une fuite dans la membrane du site. Deuxièment, le mélange liquide va se mélanger avec les produits de lixiviation du site: ces produits de lixiviation contenant des résidus de radionucléides seront envoyés à l'usine de traitement des eaux usées d'Elmira qui est, comme le site d'enfouissement lui-même, pas conçu pour traiter des déchêts radioactifs. Le radium-226 a une demi-vie de 1,600 ans, alors c'est un problème à long terme. Troisièmement, d'après l'inventaire croissant de radium-226, le site d'enfouissement va générer progressivement des volumes toujours croissants de gaz radon dont la majorité va s'échapper librement probablement. Étant un gaz inerte, le brûleur de gaz du site d'enfouissement ne peut pas contrôler le radon. Quatrièmement, les camions qui transporteront les déchêts de forage vers le site d'enfouissement déplaceront un volume substantiel de liquide avec les déchêts solides de forage et donc pourraient dégoûter à l'occasion. Le liquide qui s'échappera sera particulièrement radioactif, et avec le temps pourrait contaminer les routes locales vers et dans le site d'enfouissement.

Les camions qui transportent les déchêts de forage du Marcellus des sites de forage vers le site d'enfouissement seront monitorés pour détecter la radioactivité par un détecteur de radiation 375P-1000, fabriqué par Ludlum Measurements Incorporated. Ces détecteurs seront placés à aproximativement 6 pieds de chaque côté des véhicules qui entrent dans le site d'enfouissement. Selon la compagnie qui fabrique le détecteur, ce modèle déclenchera un son d'alarme quand il détecte des niveaux de radioactivité d'un taux d'exposition de 0,95 microCi par heure (µR/hr) au-dessus du rayonnement naturel. Nous avons utilisé un programme informatique pour calculer le montant minimum de radioactivité nécessaire pour faire déclencher le système d'alarme du détecteur.

Nous avons supposé que les déchêts du forage du Marcellus seront transportés par des camions de 15 à 18 tonnes. Nous assumons que le réceptacle de ces camions est environ 12 pieds de long, 4 pieds de haut et 7 pieds de large. De plus, nous supposons que chaque camion est fait de 2 côtés d'acier environs 0,188 pouces d'épaisseur à l'intérieur et 0,135 pouces d'épaisseur pour la paroi extérieure. Plusieurs camions ont des parois qui ont plusieurs points d'impact, des grafignures ou d'autres dommages qui viennent de leur chargement qui ne paraîtraient pas de l'extérieur. Nous avons spécifié au programme informatique que le volume du chargement du camion est le mieux représenté par un prisme rectangulaire. Nous avons calculé avec ce programme la quantité de doses de radiation vers le haut, le centre et le bas du détecteur qui est de forme cylindrique.

Le shale n'est pas une source habituellement calculée par le programme informatique, alors nous avons conçu un matériel qui représenterait le mieux que possible les déchêts de forage du Marcellus. Nous avons supposé que le shale consiste surtout en quartz (SiO2), en calcite (CaCO3) et a une densité de 2,35 grammes par centimètre cube. Bien que les rognures de forage du Marcellus contiendront de l'uranium radioactif U-238 et tous ses dérivés qui émettent des rayons gamma, nous calculons seulement le taux d'exposition causé par le radium-226 (Ra-226) qui est soluble dans l'eau et se concentrera dans toute eau résiduelle transportée avec les déchêts de forage dans le camion.

Le programme MicroShield calcule les taux d'exposition en millirads par heure (mR/hr) qui vient d'être exposé à de la radioactivité d'une source précise. Afin de calculer la radioactivité des déchêts de forage du Marcellus selon des taux d'exposition, nous avons calculé la quantité de radioactivité nécessaire pour recevoir 0,95 µR/heure. La connection entre la radiation aux gammas externes et les taux d'exposition est linéaire. En se basant sur les taux d'exposition aux déchêts de forage du shale du Marcellus avec des concentrations de Ra-226 à 50, 150, 500 et 1,500 pCi/g, nous avons calculé le le Ra-226 dans les déchêts de forage du shale Marcellus qui ont enregistré 0,95 µR/hr sont 2,340 pCi/g en haut et dans le bas du détecteur et 2,043 au centre du détecteur.

Comme nous l'avons dit précédemment, le site d'enfouissement acceptera 2,000 tonnes de déchêts de forage du shale Marcellus contenant jusqu'à 20% d'eau contaminée. Puisque les rognures de roc et les fluides sont beaucoup moindres que la présumée sensibilité des détecteurs, les rognures de forage de roc avec moins de 20% d'eau contaminée peuvent ne pas être détectées.

Le rapport CoPhysics demandé par Fortuna conclut que les rognures de roc sont seulement de 2 à 3 fois au-dessus du rayonnement naturel. Toutefois, ils font quelques erreurs dans leur méthodologie. Premièrement, ils utilisent le protocole de mesures de l'EPA 701,1 dans leur analyse. Le protocole de l'EPA 701,1 est une méthode utilisée pour la détection des gamma dans les matériaux radioactifs dissous dans l'eau et ne devrait pas être employée pour mesurer les matières solides. Pour mesurer le contenu de radionucléides dans un solide, le matériel doit être dissous dans l'acide. Le Ra-226 est ensuite séparé chimiquement pour être détecté en mesurant le radon qui s'échappe. Deuxièment, l'étude CoPhysics ne mesure pas le radium directement mais mesure un substitut à la place. Pour détecter le thorium-232, CoPhysics mesure l'actinium-228, un produit de décomposition qui émet des rayons gamma très forts, ce qui est acceptable puisque les 2 radionucléides sont en équilibre et parce que le traitement n'altère pas cet équilibre. Donc, employer le bismuth-214 à la place du radium-226 dans le rappot n'est pas acceptable. Finalement, ce n'est pas clair où les mesures ont été prises et si des traitements ont été faits avant les enregistrements des lectures gamma du détecteur. Le rapport CoPhysics ne dit pas si les rognures de forage de roc viennent d'un forage horizontal ou vertical. Dans les conditions de température et de pression qui existent dans un trou très profond, l'introduction de liquides dans un puits horizontal rehausse le Ra-226. Puisqu'on a dit que le site de Fortuna dans Bradford County aura des puits horizontaux, l'étude aurait dû analyser les rognures de roc venant de puits horizontaux.

Conclusions

1- Les risques de disposer de déchêts de forage du shale Marcellus incomplètement asséchés ainsi que de fluides de forage dans un site d'enfouissement municipal n'a pas été complètement étudié par le NYSDEC. Le shale Marcellus contient des concentrations élevées de radioactivité, environs 25 à 30 fois plus élevé que le rayonnement naturel. Le forage et les procédés d'assèchement augmentent la concentration de radium dans les fluides de forage. Les rognures de roc qui contiennent jusqu'à 20% de ces fluides sont quand même classées comme déchêts solides et seront entreposées dans le site d'enfouissement municipal. L'ajout de ces matériaux radioactifs dans le site d'enfouissement sera une source de problèmes à cause de la production de radon, des produits de lixivia contaminés et les usages potentiels du site dans l'avenir. Les règlements de NYSDEC sur les doses de radiation d'un site d'enfouissement réhabilité et les concentrations permises de radium dans le sol seront dépassées. Selon nous, les rognures de roc venant des forages et les fluides de forage radioactifs qui viennent avec devraient être entreposés dans un site d'enfouissement pour déchêts radioactifs.

2- Des inconnus importants sont toujours à résoudre. Les données du rapport de CoPhysics ne concordent pas avec les données de rayons gamma de puits et avec les mesures indépendantes du USGS. Le rapport de CoPhysics ne précise pas la source des rognures de forage. La méthodologie de mesures EPA 701.1 et l'utilisation du substitut Bi-214 pour mesurer le Ra-226 ne sont appropriés dans ce cas-ci.

3- L'exposition des employés à la radioactivié sur le site de travail du site d'enfouissement qui accepte de tels déchêts pourraient s'attendre à dépasser les doses limites acceptables fixées par l'EPA et le NRC.

4- Les déchêts dont on parle ici ne peuvent qu'être produites par des procédés industriels durant 2 phases: (a) les fluides avec les additifs chimiques sont injectées dans les formations souterraines de shale à grande pression où ils dissoudent des NORM (Naturally Occurring Radioactive material - les matières radioactives naturelles de l'endroit), rendant les fluides beaucoup plus radioactives qu'ils ne l'étaient avant d'être injectés. Des déchêts solides dont ramenés à la surface avec les eaux usées grâce à un autre procédé industriel, dont un "shale shaker", une centrifuge et probablement d'autres méchanismes.

5- Les fluides de forage qui génèrent les déchêts solides sont changés chimiquement par le contact sous pression avec les NORM, concentrant les NORM dans les fluides. Par exemple, le barium est ajouté à la boue de forage pompée dans le puits horizontal afin d'extraire le sulfate de radium des rognures. Ce solide peut se trouver à être entreposé avec les rognures de forage de roc.

6- En se basant sur les calculs de RESRAD, les expositions à la radiation reçue par un futur fermier résident dépassera les limites légales permises. Les concentrations de radium dans le sol dépassera les limites légales permises par l'EPA. Le NYSDEC ne s'est pas penché les implications environnementales, sanitaires et sécuritaires d'entreposer des rognures de forage du shale dans un site d'enfouissement de déchêts solides. Selon nous, il serait plus approprié d'entreposer les rognures radioactifs et les fluides dans un site d'enfouissement conçu pour les déchêts radioactifs.

Le rapport lui-même en anglais peut être lu en téléchargeant le pdf de 14 pages, et inclut les chartes, tableaux et cartes ainsi que les références du rapport, ici: http://www.rwma.com/Marcellus%20Shale%20Report%205-18-2010.pdfPhoto: era00an

1 comment:

  1. Bonjour,
    Votre article est très intéressant. Les produits radioactifs issus du l'uranium ou du thorium font parties intégrantes de la radioactivité naturelle qui est présente sur terre.

    Je vous invite à visiter mon blog qui traite de nucléaire en général et de radioprotection en particulier.
    http://radioprotection.unblog.fr/

    Cordialement
    Deedoff

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