Photo: Erin Trieb pour ProPublica
À part du problème que les actions légales contre les gazières se règlent hors cour et donc très peu de documentation est disponible sur les cas de contamination et litiges entre les gazières et les citoyens qui en paient avec leur santé et leur qualité de vie, il y a aussi le fait que très peu de compilation de données sur les cas de problèmes de santé liés aux activités gazières et pétrolières. Comment alors prouver hors de tout doute que l'exploitation des gaz de schiste n'est pas bon pour l'environnement et les humains?
De plus, en ne connaissant pas les recettes secrètes des fluides de forage et de fracturation, comment faire la preuve des contaminations?
Pour ajouter du vinaigre à la plaie, pourquoi est-ce que le fardeau de la preuve repose sur les épaules des instances publiques, déjà à court d'argent, alors que l'industrie elle, atteint des profits records année après année?
Voici une traduction libre d'un article récent publié dans ProPublica qui décrit un nombre impressionnant de témoignages de gens qui souffrent à cause de la pollution générée par l'exploitation du gaz de schiste autour d'eux.
La science prend du retard tandis que les problèmes de santé émergent près des activités gazières
Durant une soirée d'été en juin 2005, Susan Wallace-Babb (dans la photo ci-haut) est sortie dans un champs avoisinant près de son ranch dans l'ouest du Colorado afin de fermer un sas dans un fossé d'irrigation. Elle stationna son véhicule sur l’accotement du sentier de terre, débarqua de son camion sous un soleil couchant, prit un grand respire et s'effondra, inconsciente.
Un puits de gaz naturel et 2 citernes de stockage se trouvaient à moins d'un demi-mille de là. Plus tard, après avoir repris conscience, elle voulut avoir des réponses. Un officier du shérif lui a dit qu'une citerne pleine de condensé de gaz, des hydrocarbures liquides produit durant la transformation du gaz sorti de terre, avait débordé et coulé dans un autre récipient. Les émanations gazières ont dû se diriger vers le champs où elle se trouvait, suggéra-t-il.
Le lendemain, Susan était si malade qu'elle pouvait à peine bouger. Elle vomissait et souffraient de diarrhées violentes. Une douleur intense s'élança dans sa cuisse. En quelques jours, des irritations cutanées brûlantes qui se sont transformées en lésions couvraient la peau qui avait été exposée cette journée-là. Durant les semaines suivantes, à chaque fois qu'elle allait dehors, ses symptômes empiraient. Son médecin commençait à croire à un empoisonnement.
"J'ai pris l'habitude de porter un respirateur et des lunettes de baignade quand j'allais dehors pour voir à mes bêtes." dit Susan. "J'ai fermé les fenêtres de la maison et me suis procuré un air climatisé qui recycle l'air de la maison sans prendre l'air du dehors."
Les symptômes de Susan sont semblables à ceux rapportés par une poignée d'autres personnes qui vivent près de son ranch à Parachute, au Colorado et des douzaines d'autres résidents dans des communautés partout dans le pays, surtout celles qui ont connu le plus de forages de gaz naturel. La fracturation hydraulique ainsi que les autres procédés utilisés pour forer les puits génèrent des émissions et des millions de gallons de déchets dangereux qui sont disposés dans des bassins à ciel ouvert. On sait que des bassins ont des fuites qui se rendent aux eaux souterraines et émettent des émissions chimiques quand les fluides s'évaporent. Les plaintes qui reviennent le plus souvent chez les résidents sont des infections respiratoires, des maux de tête, des problèmes neurologiques, de la nausée et des irritations cutanées. On voit plus rarement des effets plus graves comme des fausses couches et des tumeurs, de l'empoisonnement au benzène et des cancers.
ProPublic a examiné des rapports environnementaux faits par le gouvernement ainsi que des documents de cas légaux privés, en plus d'avoir passé en entrevues des résidents, des médecins, des toxicologues de 4 états: Colorado, Texas, Wyoming et Pennsylvanie, là où il se fait le plus de forages. Notre étude démontre que des cas comme Susan Wallace-Babb existent depuis une décennie dans certaines régions du Colorado et du Wyoming où les forages se font depuis des années. Ils commencent à apparaître en Pennsylvanie où le boom gazier dans le Marcellus a commencé sérieusement en 2008.
Les préoccupations vis-à-vis de tels problèmes de santé sont de longue date. Le Congrès a tenu des audiences à ce sujet en 2007 où Susan a témoigné. Mais l'étendue et les causes des problèmes demeurent inconnus. Ni les gouvernements des états ni le gouvernement fédéral n'ont cumulé les données et les rapports sur les personnes comme Susan, ni enquêté sérieusement sur les impacts des forages sur la santé humaine.
"Dans certaines communautés, c'était un désastre." dit Christopher Portier, le directeur du U.S. Agency for Toxic Substances and Disease Registry (ATRSDR) - l'agence des substances toxiques et registre des maladies - et le National Center for Environmental Health - le centre national de santé environnementale. "Nous n'avons pas assez d'information disponible pour être capable de tirer de bonnes conclusions solides à savoir si il y a un risque pour la santé publique en général."
Les exemptions aux règlements environnementaux fédéraux dont bénéficient les compagnies de forage ont compliqué les efforts pour cumuler les données de pollution et pour comprendre la source des plaintes de problèmes de santé. Les lois courantes permettent aux compagnies pétrolières et gazières de ne pas rapporter les émissions toxiques et les déchets dangereux générés, à par des plus grosses installations. Cela exclut des centaines de milliers de puits et de petites installations. Plusieurs des chimiques employés durant la fracturation et le forage demeurent secrets, ce qui complique la tâche des enquêteurs qui tentent de déterminer la source des contaminations. L'industrie gazière elle-même est moins qu'enthousiasmée à propos des études sur la santé. Les foreurs ne veulent pas coopérer dans des études à long terme pour étudier les impacts des forages gaziers près de la municipalité de Susan Wallace-Babb cet été, ce qui décourage les autorités de l'état qui laissent tomber leurs projets et doivent recommencer.
Ces facteurs font qu'un défi épidémiologique difficile devient encore plus considérable. Des médecins et des toxicologues disent que les symptômes rapportés par les gens qui travaillent ou vivent près des champs d'exploitation gaziers sont souvent de passage et temporaires. Ils disent qu'ils ont besoin de données précises sur la prévalence et les débuts des problèmes de santé, ainsi que des échantillons d'air et d'eau, afin d'évaluer correctement les dangers venant des forages.
"Il y a beaucoup de problèmes sur les effets sur la santé." dit John Deutch, l'ancien directeur de la CIA et professeur de chimie à MIT qui est à la tête d'un comité du département de l'énergie qui se penche sur les impacts environnementaux du forage pour le gaz de schiste avec une emphase sur la fracturation hydraulique. "Franchement, je ne suis même pas certain qu'un travail sérieux en santé publique ait été fait pour trouver des liens."
Les questions sanitaires s'intensifient à un moment où les communautés et les états évaluent déjà les bénéfices et les coûts de forer pour le gaz naturel. Le forage crée des emplois qui sont si en demande et attire des infusions économiques dans les régions les plus pauvres du pays. Des prévisions optimistes sur les réserves de gaz aux États-Unis promettent du développement considérable pour l'avenir. En même temps, les coûts environnementaux à long terme de la fracturation, surtout les menaces aux sources d'eau potable, sont devenus des sujets chaudement débattus. Depuis 2008, ProPublica a rapporté environ une centaine de cas de contamination d'eau dans plus de 6 états où le forage et la fracturation ont eu lieu ainsi que les problèmes qui viennent avec les grandes quantités de déchets générés par les procédés de forage.
Des groupes médicaux et gouvernementaux commencent à sonner l'alarme sur les dommages potentiels à la santé causés par les forages.
Au mois de mai, le sénateur Robert Casey Jr, démocrate de la Pennsylvanie, a écrit à l'EPA (Environmental Protection Agency). Une lettre adressée à Lisa Jackson à la tête de l'EPA, ainsi qu'à la CDC (Centers for Disease Control and Prevention) et d'autres officiels de l'état, leur demandait d'enquêter sur les groupuscules de maladies en Pennsylvanie. "Bien que ces taux d'incidences de maladie plus élevés dans certaines régions sont plus élevés que la normale, ces groupuscules de maladies sont souvent balayées du revers de la main comme étant statistiquement insignifiants." écrit Casey.
En juillet, quand l'EPA a proposé des nouveaux règlements sur les émissions pour l'industrie du forage, il a prévenu que sans eux, il y aurait des risques élevés inacceptables pour des cancers chez les gens qui vivent près des principales installations. En août, une association nationale pour les médecins spécialisés en soins pour les enfants ont publié un feuillet informatif qui décrit leurs préoccupations sur la fracturation et prévient que les enfants sont plus susceptibles aux expositions chimiques. Le groupe a demandé pour plus de recherche épidémiologiques et de transparence sur les chimiques utilisés pendant les forages.
L'industrie du forage pour le gaz affirme qu'elle est toute pour davantage de recherche et que les préoccupations sanitaires devraient être prises au sérieux, mais que le public ne doit pas en tirer des conclusions trop rapidement. "La science solide n'existe pas sur ces questions." écrit dans un courriel Chris Tucker, un porte-parole pour le groupe industriel Energy in Depth. Tucker donne comme exemple un cas en Pennsylvanie où une femme accusait le forage d'avoir contaminé son eau et la rendait malade. Une enquête de l'état découvrit que son eau était en effet contaminée, mais qu'elle l'était depuis bien avant le début des forages. "Éventuellement, des conclusions pas mal solides peuvent être avancées sur les liens potentiels de causes à effets. Malheureusement, cela prend du temps pour le faire d'une façon rigoureuse en se basant sur les données."
Aucune recherche de ce genre n'est en marche à grande échelle, malheureusement.
Portier, dont l'agence est affiliée à la CDC et est chargée de déterminer la toxicité des chimiques industriels et la prévention d'en être exposé, dit que les preuves anecdotiques sur les maladies environnementales sont suffisantes pour justifier une approche plus sérieuse et systématique pour les étudier. Son agence, en conjoncture avec l'EPA, dirige au moins 5 consultations sur la santé des communautés impactées, dont 2 en Pennsylvanie. Ces études à plus petite échelle évaluent les risques pour la santé en se basant sur des données déjà colligées, donnant une image d'une communauté figée à un moment donné dans le temps. Mais le besoin d'une étude nationale qui suit les personnes qui vivent près des forages au fil du temps, selon Portier. Cela pourrait coûter plus de $100 millions. "Nous ne pouvons pas tout faire jusqu'à date." dit Porter. "Nous avons un certain montant d'argent disponible."
Le nombre de nouveaux puits de gaz naturel forés à tous les ans aux États-Unis a explosé, de 17,500 en 2000 à un sommet de plus de 33,000 en 2008. La technique de fracturation, utilisé exceptionnellement dans un petit pourcentage de puits dans le passé, a rendu possible l'extraction de réserves de gaz insoupçonnées dans l'est des É.-U.. Les puits sont maintenant forés dans des régions densément peuplées de la Louisiane, la Pennsylvanie et le Colorado, et même dans les banlieues de Fort Worth, au Texas.
En même temps de l'accroissement des nombres de forages, les rapports d'eaux polluées, de mauvaises odeurs et des plaintes de problèmes de santé ont augmentés. Aux quelques endroits où des prélèvements environnementaux ont été faits, les résultats confirment que la pollution de l'eau et l'air est bien présente dans les mêmes régions où les résidents disent qu'ils sont malades. Au printemps passé, l'EPA a doublé son estimation des fuites de méthane venant des équipements de forage et a dit que la quantité de pollution au méthane qui émane des opérations de fracturation était 9,000 fois plus élevées que ce que pensaient préalablement les chercheurs.
Au Colorado, l'ATSDR a pris des spécimens d'air pour mesurer les polluants sur 14 sites pour un rapport de 2008 qui incluait la propriété de Susan Wallace-Babb. 15 contaminants ont été détectés à des niveaux de concentration que le gouvernement fédéral considère comme étant au-dessus de la normale. Parmi eux, il y avait les cancérigènes comme le benzène, le tetra-chloroéthène et le 1,4-dichlorobenzène. La contamination se situait en dessous des normes tolérées pour les risques pour le cancer, mais l'agence a tout de même indiqué qu'il y avait lieu d'être préoccupé, car puisque le forage continue, cela pourrait être un risque possible pour provoquer des cancers dans le futur. Même au moment des prélèvements, l'agence rapportait que les résidents pourraient être exposés à d'importantes doses de contaminants pendant de courtes périodes.
"Puisque les résidents peuvent être exposés répétitivement à ces pics élevés de concentration de benzène," indique le rapport de l'ATSDR, " les concentrations justifient un monitorage soigneux et une évaluation d'exposition."
À Pavillion, au Wyoming, où des résidents se sont plaints de dommages névralgiques et de perte de sensations de goût et d'odorat, les enquêteurs de l'EPA superfund ont trouvé du benzène et d'autres hydrocarbures dans des échantillons d'eau potable prélevés dans des puits, ainsi que du méthane, des métaux et une variation chimique inhabituelle d'un composé utilisé dans la fracturation hydraulique. Un sondage sur la santé menée à cet endroit par un groupe environnemental à la fin de 2010 indiquait que 94% des répondants se plaignaient de problèmes de santé qu'ils pensaient étaient nouveau ou liés aux forages, et 81% se plaignaient de problèmes respiratoires. L'ATSDR, en consultation avec l'EPA, a avisé au moins 19 familles de Pavillion de ne pas boire leur eau et de ventiler leur chambre de bain quand ils se lavaient, en partie parce que les composés organiques volatils peuvent devenir en suspension pendant la douche. Mais le gouvernement n'a pas dit que le forage était la source de la contamination ni de leurs symptômes.
En 2009, une firme en sciences environnementales a aussi trouvé des contaminants répandus partout dans l'air à Dish, au Texas, une petite municipalité au coeur de la formation Barnett juste au nord de Fort Worth. La firme Wolf Eagle Environmental engagée par le maire de la ville et les résidents locaux a prélevé des données de 7 stations de monitorage et détecté 16 produits chimiques dont le benzène et d'autres cancérigènes connus ou probables. Le benzène avait des lectures au-dessus des normes tolérées d'exposition du Texas à 3 des stations.
Wilma Subra, la consultante en environnement qui a mené le sondage à Pavillion a aussi sondéer les résidents de Dish sur leur état de santé. Environ 60% des répondants ont rapporté avoir des symptômes habituellement rencontrés chez des personnes exposées à des niveaux élevés de chimiques trouvés dans les spécimens d'air, selon Subra.
La commission sur la qualité de l'environnement du Texas, Commission on Environmental Quality, a revu le travail de Wolf Eagle et était d'accord pour dire que les contaminants pourraient devenir un danger pour la santé des résidents à long terme. Cette année, on a suivi avec du monitorage de l'air près de Fort Worth. Bien que l'agence n'a pas déterminé que les niveaux de contamination n'étaient pas un danger pour la santé publique, les émissions à 5 sites testés étaient en infraction aux normes de l'état. L'état a documenté des hauts niveaux de benzène et de formaldéhyde, 2 cancérigènes, à ces endroits.
"Des preuves comme celles-là font que le travail de notre agence est très urgent." dit Al Armendariz, l'administrateur régional de l'EPA dont les bureaux sont au Texas.
L'une des conséquences du boom gazier est que les agences environnementales dont la tâche est d'émettre les permis et de la disposition des déchets sont très peu formées ou ont peu d'expérience avec les questions de santé et d'épidémiologie.
En Pennsylvanie et au Colorado, les législateurs sont aux balbutiements d'établir les procédés pour suivre et enquêter les cas de maladies liées aux forages.
Le département de la protection de l'environnement de la Pennsylvanie (DEP) a reçu 1,306 plaintes relatives aux forages depuis 2009, dont 45% sont pour des allégations de pollution de l'eau. Mais les autorités admettent qu'ils ne pourraient pas faire le tri et dire combien sont pour des problèmes de santé. Les autorités dans le département de santé de l'état (Department of Health) disent qu'ils travaillent avec le DEP pour les plaintes de problèmes de santé liés avec les forages, mais ne voulaient pas répondre aux questions pour ce reportage et ont refusé la demande de ProPublica pour voir les dossiers des plaintes, plaidant la confidentialité.
Le secrétaire de la santé de la Pennsylvanie a demandé urgemment la création d'un registre pour suivre les plaintes sur les problèmes de santé dans les régions où il se fait du forage dans l'état, à un coût annuel d'environ $2 millions, mais jusqu'à date le gouverneur n'a pas suivi cette recommandation.
Les dossiers indiquent que la commission du Colorado Oil and Gas Conservation Commission a reçu 496 plaintes entre la mi 2006 et la fin de 2008. Mais les autorités dans cet état, tout comme en Pennsylvanie, ne peuvent pas dire lesquelles de ces plaintes sont pour des problèmes de santé, même les plaintes refilées au département de santé publique, Department of Public Health and Environment, de celles qui ont été déposées à cause de déversements, du bruit ou d'autres nuisances.
Dans un rapport interne gouvernemental, la commission a séparé les plaintes pour les odeurs durant cette période. Il y en avait 121. Mais ceux-ci sont des dossiers publics limités à ceux auxquels les autorités de l'état ont réagi. Souvent, les dossiers indiquent que les autorités de l'état ont retracé et trouvé la source d'une odeur, mais pas si elle aurait des impacts possibles sur la santé.
"Ce sont des allégations, des plaintes. Elles pourraient ou ne pourraient pas être des plaintes valables. " dit Debbie Baldwin, la gérante environnementale de la commission. "Vu le nombre de personnes dans l'état, la quantité de puits dans l'état et les nombreuses activités associées avec le pétrole et le gaz, c'est un petit chiffre."
Ce n'est pas clair, en se fiant sur les dossiers disponibles, si la commission a jamais évalué indépendamment les affirmations de Susan Wallace-Babb qui dit que les émissions toxiques ont ruiné sa santé. Le rapport de l'agence indique que les inspecteurs ont confirmé son histoire d'un débordement et de vapeurs et ont demandé à Williams, la compagnie de forage près de chez elle, si des polluants dangereux ont été générés. La compagnie l'a nié, et les inspecteurs en on conclut que c'est un non-incident, selon les dossiers. Dans la partie du rapport de l’incident étiqueté "résolution", l'agence note aussi que la compagnie suspecte selon Susan "pourrait avoir été influencée par les autres ennuyés par les opérateurs des sites de forages locaux."
En réplique pour une demande de commentaires, Williams a référé ProPublica à une lettre soumise au U.S. House Oversight and Government Reform commitee après le témoignage de Wallace-Babb en 2007. Dans la lettre, la compagnie dit qu'elle avait scellé (capped) une citerne ouverte près de la maison de Wallace-Babb et a mené ses propres tests de monitorage de l'air pour les polluants qui pourraient être dangereux pour la santé, et n'en a pas trouvé. Le monitorage fait par l'état et le fédéral n'ont pas trouvé non plus des niveaux d'émissions qui seraient nettement un danger pour la santé, dit la compagnie. "Nous avions des employés ou des contracteurs sur le site du puits sur une base régulière et aucun d'eux ne s'est jamais plaint de se sentir malade après avoir été près de la citerne." dit la lettre de Williams.
La santé publique du Colorado a répondu aux questions par courriel sur les façons que l'état fait le suivi des plaintes sur les problèmes de santé venant des gens qui vivent près des sites de forage. Le porte-parole du département dit que l'état n'a pas suffisamment de données pour démontrer un lien entre les forages et les problèmes de santé. "Il continue d'avoir beaucoup d'intérêt sur les impacts potentiels des activités entourant la production gazière sur la santé." écrit Mark Salley. "Ce département continuera de travailler avec le Colorado Oil and Gas Conservation Commission pour protéger la santé publique."
En septembre 2009, Range Resources a commencé à creuser un puits de gaz naturel près de la résidence de Beth Voyles dans l'un des comtés les plus forés de la partie sud-ouest de la Pennsylvanie. Au printemps suivant, Range a commencé à remplir un grand bassin de décantation près de la maison des Voyles, et les eaux usées ont commencé à s'accumuler par flaques sur les routes d'accès de terre où l'eau était arrosée pour diminuer la poussière, selon les documents d'un procès entamer par les Voyles contre l'état et dans des entrevues avec ProPublica. La famille a immédiatement remarqué une mauvaise odeur, et leur chien qui avait lapé le fluide dans les flaques est tombé malade.
Un vétérinaire a déterminé que le chien avait été exposé au éthylène glycol, un composant de l'antigel qui est aussi utilisé durant la fracturation hydraulique. Les organes internes du chien ont commencé à se cristalliser et ont cessé de fonctionner, selon le vétérinaire, et la famille a dû euthanasier l'animal. Peu après, la famille a dû euthanasier un cheval après qu'il ait souffert lui aussi de symptômes similaires, Voyles a dit a ProPublica. "Si cela cristallise leurs organes internes," dit Voyles en parlant de ses bêtes, "combien de temps cela prendra-t-il pour que çà le fasse à nous aussi?" Ensuite toute la famille a commencé à souffrir d'irritations cutanées, de douleurs et des gerçures dans leur nez et leur gorge. Leur médecin ne pouvait pas dire ce qui était la cause de ces symptômes.
"Vous vous sentez comme droguée parce que votre cerveau ne pense plus." dit-elle. "Nous voulons ravoir notre vie."
Quand Voyles a commencé à se douter que le forage pourrait être la cause, elle a demandé à ses médecins de faire des tests de sang pour détecter les chimiques reconnus comme étant utilisés dans les procédés de forage et de fracturation. Les résultats sont revenus indiquant des concentrations élevées de benzène, de toluène et d'arsenic.
En août 2010, après avoir reçu plusieurs plantes de la région, selon les documents du procès de Voyles, le DEP (Department of Environmental Protection) de l'état a demandé à Range de traiter le bassin de décantation pour le sulphure d'hydrogène, un gaz toxique qui peut être mortel à de hautes concentrations et provoquer de la nausée, des vomissements et des maux de tête en quantités moindres. Le bassin a été brièvement vidé en juin, selon Voyles, mais a été rempli de nouveau en août. Les irritations cutanées ont réapparus, elle n'a plus d'odorat et elle dit que tout goûte comme du métal.
Voyles entame un procès contre le DEP, parce qu'elle dit que le département ne tient pas compte de ses préoccupations: que les chimiques dans son sang pourraient venir des déchets dans le bassin tout près, ne l'a jamais avisée que les tests indiquaient que son eau de puits était aussi contaminée avec un solvant industriel et n'a jamais émis d'avis d'infraction à Range. Selon elle, parmi les infractions les plus évidentes ignorées par le DEP, est le fait que le bassin de décantation ne rencontrait pas les normes minimum requises de l'état. Son procès ne demande pas de compensations, mais demande à l'agence d'enquêter ses plaintes selon les règlements de l'état. Le DEP n'a pas retourné les appels de ProPublica pour leurs commentaires.
Range Resources n'a pas retourné les appels de ProPublica sur le cas des Voyles non plus. Dans un rapport précédent, la compagnie a nié qu'il y avait des problèmes avec le bassin près de la maison.
Après avoir consulté plusieurs spécialistes de la santé et des épidémiologistes, Voyles ne sait pas encore quoi faire pour la santé de sa famille. "Ils ne savent pas comment nous soigner." dit-elle.
En évaluant le cas des Voyles et d'autres comme celui-là, les épidémiologistes environnementaux préviennent que la proximité et la corrélation ne font pas la preuve. Même si les symptômes et la contamination se produisent au même endroit, selon eux, cela ne veut pas nécessairement dire que la contamination est la cause des symptômes.
"Vous avez une communauté où il y a exposition présumée, et une communauté avec une maladie présumée." dit Daniel Teitelbaum, un toxicologue qui a passé des années à se pencher sur des problèmes de santé autour des forages et a aidé à structurer certaines des premières recherches au Colorado. "Mais vous ne pouvez pas affirmer que les gens exposés sont les personnes qui sont malades."
Dans le cas en Pennsylvanie donné en exemple par le porte-parole Chris Tucker, par exemple, une femme s'est plaint pendant des années de symptômes similaires à ceux de Wallace-Babb. Elle avançait que les activités de forage avait contaminé son eau avec du baryum. Elle parlait aux réunions des opposants aux forages et des groupes environnementaux ont rapporté son cas. Mais quand les autorités de la Pennsylvanie ont fait leur enquête, ils ont trouvé que son exposition importante ne venait pas des forages: c'était une infiltration naturelle dans son puits.
Teitelbaum dit que colliger les résultats des tests de contaminants dans l'air et dans l'eau est une première étape essentielle. Mais il dit que les épidémiologistes vont ensuite suivre la trace du chemin d'exposition en comparant les gens exposés aux polluants avec des gens qui ne le sont pas, pour ensuite identifier comment l'exposition s'est faite. Aucun tel protocole scientifique n'a été rédigé pour examiner les sites de forage. Sans cela, les problèmes respiratoires et d'irritations cutanées les plus récurrentes sont acceptés de plus en plus comme étant liés avec la pollution, dit Teitelbaum. Mais est-ce que les symptômes les plus sévères ont quelque chose à voir avec les forages? On est toujours totalement dans l'inconnu. "Vous entendez et voyez tout ce que vous pouvez possiblement vous imaginer, des fausses couches jusqu'à la sclérose en plaque et les tumeurs au cerveau." dit-il. "Il y a aucune façon de documenter ces choses-là à savoir si elles sont vraies ou pas."
C'est pourquoi un registre de santé, une base de données pour documenter les tendances des symptômes et les régions où ils se produisent avec des tests d'eau et d'air, est si important, dit-il. Sans ce contexte, les plaintes des résidents peuvent ne pas être prises au sérieux par les médecins ou les autorités environnementales, en partie parce que les gens réagissent aux différents chimiques dans l'environnement différemment. Leurs symptômes peuvent varier et peuvent être difficile à reconnaître.
"Si quelqu'un entre et dit seulement qu'il a des problèmes à se concentrer, ou qu'il est très fatigué, ou qu'il souffre de maux de tête, cela ne se mesure pas." dit le Docteur Kendall Gerdes, un médecin qui travaille à Denver spécialisé en expositions écologiques et a vu plusieurs patients qui se plaignent des activités gazières. "C'est donc classé comme un problème psychosomatique selon la plupart des formations de médecins."
Gerdes dit que plusieurs symptômes sont sensiblement les mêmes que ce que les spécialistes des désordres écologiques appellent la sensibilité chimique. C'est une classification générale qui englobe tout ce qui pourrait expliquer les réactions intenses aux composés chimiques comme les maladies cutanées et les dommages névralgiques.
Selon Gerdes, ceux qui sont prédisposés à la sensibilité chimique sont plus sujets à avoir des réactions plus sévères aux expositions chimiques dans les régions de forage. "C'est caractéristique pour cette personne de savoir qu'elle ne peut pas se tenir près de la peinture fraîchement appliquée, ou ne pourra pas porter de parfum." dit-il. "Alors, selon moi, c'est une vulnérabilité non reconnue que, tout cela mis ensemble avec une exposition importante, tout cela est assez pour causer des problèmes."
Plus les gens avec des sensibilités chimiques sont exposés, plus ils deviennent sensibles, selon Gerdes. Avant de perdre connaissance en plein champs à côté de son camion, Wallace-Babb s'était déjà sentie étourdie et avait des maux de tête. Mais durant les semaines suivantes, elle ne pouvait plus endurer la moindre exposition dans des endroits où elle se sentait en sécurité auparavant.
"Je me réveillais au beau milieu de la nuit avec des douleurs et des vomissements et si malade que je pouvais à peine me rendre à la chambre de bain." dit-elle. "Et la maison était toute fermée à ces moments-là!"
Gerdes et d'autres experts disent que ce qui affecte Susan Wallace-Babb devrait aussi affecter d'autres personnes dans sa communauté, mais elles pourraient ne pas souffrir des mêmes symptômes ou réagir aussi rapidement.
De tous les mystères qui entourent la condition de Wallace-Babb, une chose est claire: quand elle est loin de sa résidence, elle se sent mieux. Quand elle y retourne, ses symptômes empirent. "C'est probablement l'association la plus claire que vous pouvez établir." dit Gerdes. "Quand cela se reproduit plusieurs fois, il y a une corrélation."
Wallace-Babb a finalement décider de déménager, à regret.
"Mon corps ne pouvait plus se débarrasser des toxines." dit Wallace-Babb. Son médecin l'avait prévenue que si elle ne partait pas, elle ne se guérirait jamais. "J'ai pensé, mon doux, c'est ma maison de rêve. Ma maison de rêve est finie et qu'est-ce que je vais devenir?"
Vers la fin de l'an 2009, des histoires comme celle de Wallace-Babb étaient devenues routinières dans le Garfield County, au Colorado où elle avait vécu et l'exploitation du gaz naturel était 8 fois plus productive que durant les 8 dernières années précédentes.
Rick Roles a un ranch plein de puits de gaz et vivait près de 2 bassins de rétention à ciel ouvert. Il se plaignait de fatigue extrême. Ses yeux et sa gorge brûlaient sans cesse a-t-il dit à ProPublica durant une entrevue en 2008. Même des tâches légères faisait battre son coeur à toute volée, et tout comme Voyles, les médecins ont trouvé du benzène dans son sang. Roles était un fumeur, ce qui pourrait expliquer la présence de benzène dans son sang. Mais il élevait aussi des chèvres pur-sang, et après le forage des puits, plusieurs des chèvres faisaient des fausses-couches ou avait des chevreaux difformes.
Quelques milles plus loin, Laura Amos a été diagnostiquée avec un tumeur rare qu'elle croyait être causé par les chimiques de forage qui sont employés pour la fracturation. En 2001, son puits d'eau potable a explosé avec du méthane et des sédiments grisâtres la même journée que les foreurs ont pompé des fluides sous terre pour fracturer un puits tout près. Dès 2003, elle était très malade. Après que ses avocats ont obtenu des documents de la compagnie de forage, Encana démontrant que les chimiques suspects avaient été utilisés dans les puits tout près, Amos a accepté une entente hors cours de plusieurs millions de dollars. L'entente demeure confidentielle, excepté pour le fait que Amos ne peut plus parler de son cas. Colorado a donné une amende à EnCana pour ne pas avoir disposé de ses déchets de forage correctement. EnCana a dit qu'elle n'était pas d'accord avec l'action de l'état et qu'il n'y a pas de preuves que la fracturation est la cause des problèmes de puits d'eau potable d'Amos.
Un autre couple de l'endroit, les Mobaldis, ont eut des symptômes similaires à ceux de Wallace-Babb et Voyles, mais encore pire. Steve Mobaldi a témoigné de l'état de santé de son épouse à une audience du congrès en 2007. "Chris a commencé par être très fatiguée, à avoir des maux de tête, à avoir les mains engourdies, des selles saignantes, des irritations cutanées et des marques sur sa peau." dit-il. "Des petites gerçures sur tout son corps. Les gerçures coulaient, et après sa peau pelait... des plaies sont apparues dans sa bouche et au fond de sa gorge, puis disparaissaient le lendemain. La douleur était intenable."
Chris Mobaldi développa un tumeur pituitaire et est décédée en 2010 d'une complication de ses traitements.
En réagissant à ces cas et d'autres, les autorités de l'état et des comtés ont mené une série de projets de monitorage qui ont déterminé que les forages pour le gaz était la source la plus importante de plusieurs polluants dangereux dans l'air de la région, dont le benzène et des émissions génératrices d'ozone. Pendant plusieurs années, avec l'aide des autorités de la santé au fédéral, le Colorado a fait le monitorage de la qualité de l'air dans Garfield County, découvrant que bien que la pollution dans la région ne dépassait pas les normes tolérées pour la santé, cela voulait probablement dire qu'il y avait un risque légèrement plus élevé pour des cas de cancers et d'autres effets sanitaires. Mais aucune de ces étapes n'ont été suffisantes pour aider aux autorités à déterminer le niveau de risque de façon précise. Ils n'avaient pas de façon pour cumuler les plaintes de problèmes de santé ou pour suivre les résidents qui pourraient avoir été exposés à certains polluants et à quel moment: tous des liens essentiels pour compléter une étude épidémiologique.
Pourtant, des études incrémentielles soulignaient les préoccupations des résidents.
Quand Antero Resources a annoncé ses projets au printemps de 2009 pour forer 200 puits additionnels dans le Battlement Mesa, une communauté autour d'un club de golf presque voisin de la résidence de Wallace-Babb, environ 400 résidents ont envoyé une pétition au comté pour demander une étude sur les impacts potentiels avant de permettre le forage.
En février 2010, comité de commissaires du Garfield County ont engagé des chercheurs du Colorado School of Public Health pour mener une autre évaluation en impacts sur la santé pour analyser des spécimens d'air prélevés par les autorités fédérales et de l'état au cours des années pour évaluer les dangers d'avoir d'autres forages et comment mieux en diminuer les impacts. Les recherches précédentes avaient analysé les spécimens des émissions venant de sites au travers le pays, cette fois-ci les chercheurs se sont concentré sur les risques dans une petite région bien définie en essayant d'évaluer le potentiel de risque en croissance à long terme. Les chercheurs avaient aussi la tâche de concevoir un plan à long terme pour colliger des données une fois les forages commencés pour suivre les effets des émissions sur les résidents. L'effort sur les 2 fronts promettait d'être l'une des analyses les plus poussées jusqu'à date sur les impacts des sites de forage gaziers sur la santé du pays.
Dans le rapport préliminaire de l'évaluation des impacts sur la santé rendu public en février 2011, les chercheurs du School of Public Health ont conclu que sans mesures prises pour contrôler la pollution, les émissions venant des forages seraient probablement suffisantes pour causer des maladies dans Battlement Mesa, comme des problèmes respiratoires et neurologiques, des déformations congénitales et des cancers. Le rapport affirmait que la pollution de l'air était un plus grand danger que la pollution de l'eau, et précisait que la fracturation était l'étape de forage qui laissait échapper les émissions les plus toxiques. La conclusion était bien différente que les évaluations gouvernementales précédentes qui se limitaient à déterminer si la pollution était dangereuse au moment que les échantillons étaient prélevés. L'opinion du School of Public Health était que le forage émettait des carcinogènes de façon évidente et que tôt ou tard, cela causerait des problèmes, selon Roxana Witter, une assistante prof de recherche au Colorado School of Public Health et l'auteur principal de l'étude.
Les auteurs soulignaient que les données de la phase de monitorage à long terme de leur recherche étaient nécessaires afin de combler les manques de connaissances pour évaluer les risques venant des émissions générées par les forages, mais le projet ne se rendra pas jusque là.
Le rapport préliminaire a tout de suite suscité de la controverse.
"C'est devenu politique." dit John Martin, l'un des commissaires de Garfield County qui gérait l'étude. Martin dit que les groupes environnementaux voulaient se servir de l'étude pour arrêter les forages. "Cela a pris des proportions exagérées et ils en ont profité pour faire avancer leur cause."
L'industrie du forage était très critique de l'étude préliminaire et ses auteurs et ont fait des pressions auprès des autorités du comté pour qu'ils retardent l'émission du rapport final en allongeant la période de commentaires du public. De l'argent venant de d'autres groupes ont commencé à remplir les coffres des élections des membres de la commission de Garfield County et en novembre 2010, un commissaire perçu comme une personne favorable à plus de recherche sur la santé a été battu aux élections.
En mai, la commission a décidé de ne pas prolonger le contrat des chercheurs et une version finale du rapport n'a jamais été déposé, ce qui limite l'impact de ses conclusions.
"L'étude n'a jamais été finalisée." dit David Neslin, le directeur du Colorado Oil and Gas Conservation Commission. "Nous devons toujours prendre des précautions quand nous utilisons des rapports préliminaires qui n'ont pas été finalisés."
Martin, l'un des commissaires qui a voté contre l'octroi d'argent pour finir le projet, dit que les commissaires avaient déjà eu ce qu'ils voulaient: des recommandations générales pour savoir comment mitiger les effets potentiels sur la santé. Si il y a des incertitudes plus générales sur les effets potentiels sur la santé publique des forages, selon Martin, c'est à l'état ou au fédéral à faire ces études.
"Nous avons des limites, et ceci va au-delà de ce que nous avons besoin de faire." dit-il.
Pour la prochaine phase de l'étude, le projet de monitorage à long terme, le comté et le School of Public Health ont demandé de l'aide du département de la santé du Colorado. Le département avait prévu de faire la demande de financement à l'EPA pour mesurer les émissions des forages et suivre les mouvements pendant le déroulement des travaux de forage.
Mais au mois d'août, les compagnies de forage locales ont avisé les autorités gouvernementales qu'elles ne coopéreraient pas avec l'étude à moins que Garfield County et l'état soient d'accord pour remplacer l'équipe de Witter par d'autres chercheurs académiques et recommencer.
"Les opérateurs de GarCO ont décidé ensemble qu'une étude de l'air de Garfield County menée par le Colorado Public School of Health n'était pas acceptable et ne pouvaient pas y participer à partir de ce moment-là." écrivait David Ludlam, le directeur exécutif du West Slope Colorado Oil & Gas Association, dans un courriel daté du 3 août qui a été acheminé au Colorado Department of Public Health and Environment.
Antero n'a pas répondu aux demandes de ProPublica pour ses commentaires. Dans un courriel adressé à ProPublica, Ludlam a expliqué que l'industrie voulait voir une organisation scientifique comme le Department of Atmospheric Science du Colorado State University pour faire le travail, plutôt que Witter. "C'est moins un préjugé tangible que plus un environnement de manque de confiance dans Garfield County causé par leur travail précédent qui a été politisé par des tierces parties externes." écrit-il.
Le département de santé de l'état a abandonné pour le moment ses projets de recherche une semaine après avoir reçu le courriel de Ludlam, et retira sa demande de financement fédéral.
L'abandon du projet a laissé les principaux médecins environnementaux de l'état découragés. "C'est tragique." dit Teitelbaum. "Nous allons de l'avant avec le forage sur la côte est et personne ne sait ce qui se passe. Et personne ne veut dépenser de l'argent là-dessus."
Tandis que Teitelbaum et d'autres attendent pour des réponses, Wallace-Babb continue de faire avec ses problèmes de santé qui l'ont forcée de quitter le Colorado.
En 2006, elle est déménagée à Winnsboro, au Texas, une petite ville à 2 heures à l'est de Dallas. Pendant 3 années, ses symptômes se sont graduellement améliorés, à tel point qu'elle peut jardiner et continuer sa vie routinière. Jusqu'au début de l'an passé quand Exxon a lancé un projet dans un ancien site de forage de pétrole à 14 milles de chez elle et a commencé à fracturer des puits pour en extraire encore plus de pétrole. En dedans de quelques mois, les symptômes de Wallace-Babb ont recommencés. Elle a dû recommencer à porter un masque respiratoire pour faire son épicerie. Encore une fois, elle cherche à déménager.
"C'est une chose que de choisir de travailler pour une industrie et se faire dédommager pour une exposition." dit Wallace-Babb. "Au moins, ils gagnent de l'argent. Mais si vous ne faites que vivre et vous mêler de vos affaires et votre vie est complètement bouleversée, çà, c'est différent. Je n'ai rien gagné. J'ai subi tous les dommages. "
Photo: osfphila.org
"Science Lags As Health Problems Emerge Near Gas Fields
On a summer evening in June 2005, Susan Wallace-Babb went out into a neighbor's field near her ranch in Western Colorado to close an irrigation ditch. She parked down the rutted double-track, stepped out of her truck into the low-slung sun, took a deep breath, and collapsed, unconscious.
A natural gas well and a pair of fuel storage tanks sat less than a half-mile away. Later, after Wallace-Babb came to and sought answers, a sheriff's deputy told her that a tank full of gas condensate -- liquid hydrocarbons gathered from the production process -- had overflowed into another tank. The fumes must have drifted toward the field where she was working, he suggested.
The next morning Wallace-Babb was so sick she could barely move. She vomited uncontrollably and suffered explosive diarrhea. A searing pain shot up her thigh. Within days she developed burning rashes that covered her exposed skin, then lesions. As weeks passed, any time she went outdoors, her symptoms worsened. Wallace-Babb's doctor began to suspect she had been poisoned.
"I took to wearing a respirator and swim goggles outside to tend to my animals," Wallace-Babb said. "I closed up my house and got an air conditioner that would just recycle the air and not let any fresh air in."
Wallace-Babb's symptoms mirror those reported by a handful of others living near her ranch in Parachute, Colo., and by dozens of residents of communities across the country that have seen the most extensive natural gas drilling. Hydraulic fracturing, along with other processes used to drill wells, generates emissions and millions of gallons of hazardous waste that are dumped into open-air pits. The pits have been shown to leak into groundwater and also give off chemical emissions as the fluids evaporate. Residents' most common complaints are respiratory infections, headaches, neurological impairment, nausea and skin rashes. More rarely, they have reported more serious effects, from miscarriages and tumors to benzene poisoning and cancer.
ProPublica examined government environmental reports and private lawsuits, and interviewed scores of residents, physicians and toxicologists in four states -- Colorado, Texas, Wyoming and Pennsylvania -- that are drilling hot spots. Our review showed that cases like Wallace-Babb's go back a decade in parts of Colorado and Wyoming, where drilling has taken place for years. They are just beginning to emerge in Pennsylvania, where the Marcellus Shale drilling boom began in earnest in 2008.
Concern about such health complaints is longstanding -- Congress held hearings on them in 2007 at which Wallace-Babb testified. But the extent and cause of the problems remains unknown. Neither states nor the federal government have systematically tracked reports from people like Wallace-Babb, or comprehensively investigated how drilling affects human health.
"In some communities it has been a disaster," said Christopher Portier, director of the U.S. Agency for Toxic Substances and Disease Registry (ATSDR) and the National Center for Environmental Health. "We do not have enough information on hand to be able to draw good solid conclusions about whether this is a public health risk as a whole."
Exemptions from federal environmental rules won by the drilling companies have complicated efforts to gather pollution data and to understand the root of health complaints. Current law allows oil and gas companies not to report toxic emissions and hazardous waste released by all but their largest facilities, excluding hundreds of thousands of wells and small plants. Many of the chemicals used in fracking and drilling remain secret, hobbling investigators trying to determine the source of contamination. The gas industry itself has been less than enthusiastic about health studies. Drillers declined to cooperate with a long-term study of the health effects of gas drilling near Wallace-Babb's town this summer, prompting state officials to drop their plans and start over.
These factors make a difficult epidemiological challenge even tougher. Doctors and toxicologists say symptoms reported by people working or living near the gas fields are often transient and irregular. They say they need precise data on the prevalence and onset of medical conditions, as well as from air and water sampling, to properly assess the hazards of drilling.
Photo: Dale Blackwell
"There are considerable issues about health effects," said John Deutch, former director of the CIA and a professor of chemistry at MIT, who heads a Department of Energy panel examining the environmental effects of shale gas drilling, with an emphasis on hydraulic fracturing. "Frankly, I'm not even sure ... what serious public health work has been done in making a connection."
The health questions are intensifying at a moment when communities and states are already weighing the benefits and costs of drilling for natural gas. Drilling has brought much-needed jobs and cash infusions to some of the nation's poorer regions; bullish estimates of U.S. gas reserves promise plenty of drilling development in the future. At the same time, fracking's lasting environmental toll -- particularly the threat it may pose to water supplies -- has become the subject of intense debate. Since 2008, ProPublica has reported about hundreds of cases of water contamination in more than six states where drilling and fracking are taking place as well as the difficulties of handling the vast quantities of waste the drilling processes produce.
Medical and government groups are beginning to sound alarms about drilling's potential to damage health.
In May, Sen. Robert Casey Jr., D-Pa., wrote to Environmental Protection Agency administrator Lisa Jackson, the Centers for Disease Control and Prevention, and state officials, asking them to investigate illness clusters in Pennsylvania. "Despite being above the normal rate, these disease groupings are often dismissed as statistically insignificant," Casey wrote.
In July, when the EPA proposed new emissions rules for the drilling industry, it warned that without them, there could be an unacceptably high risk of cancer for people living close to major facilities. In August, a national association of childrens' doctors published a fact sheet detailing concerns about fracking and warning that children are more susceptible to chemical exposure. The group called for more epidemiological research and disclosure of chemicals used in drilling.
The gas drilling industry says it supports such research and that health concerns should be taken seriously, but that the public should be careful of jumping to conclusions. "Sound science does exist on these issues," wrote Chris Tucker, a spokesman for the industry group Energy in Depth, in an email. Tucker pointed to a case in Pennsylvania where a woman alleged drilling had contaminated her water and made her sick. A state investigation found that her water was indeed foul, but that it had been that way long before drilling began. "Eventually, pretty firm conclusions can be made with respect to potential causes and effects. Unfortunately, it takes time to do all that in a rigorous, data-driven way."
No such research is underway on a significant scale, however.
Portier, whose agency is a sister agency of the CDC and charged with determining the toxicity of industrial chemicals and preventing exposure to them, says the anecdotal evidence of environmental illness is sufficient to warrant a more serious and systematic approach to studying it. His agency, in conjunction with the EPA, is performing at least five health consultations for communities concerned about health impacts, including two in Pennsylvania. These smaller-scale studies assess health risks based on data already collected, giving a snapshot of a community at a particular moment. But what's needed is a nationwide study that tracks people living close to drilling over time, Portier said. That could cost upward of $100 million. "We can't do everything yet," Portier said. "We only have so much money available."
The number of new natural gas wells drilled each year in the United States has skyrocketed, from 17,500 in 2000 to a peak of more than 33,000 in 2008. Fracking technology, once used in just a small percentage of wells, has made it possible to get gas out of deeply buried reserves and has become an essential part of drilling almost every new well. At the same time, fracking has opened up vast new reserves in the eastern United States. The wells are now being drilled in heavily populated parts of Louisiana, Pennsylvania and Colorado, and even into urban neighborhoods of Fort Worth.
Alongside the growth in drilling, reports of fouled water, bad odors and health complaints also have increased. In the few places where basic environmental sampling has been done, the results confirm that water and air pollution is present in the same regions where residents say they are getting sick. Last spring, the EPA doubled its estimates of methane gas leaked from drilling equipment, and said the amount of methane pollution that billows from fracking operations was 9,000 times higher than researchers had previously thought.
In Colorado, the ATSDR sampled air for pollutants at 14 sites for a 2008 report, including on Susan Wallace-Babb's property. Fifteen contaminants were detected at levels the federal government considers above normal. Among them were the carcinogens benzene, tetrachloroethene and 1,4-dichlorobenzene. The contamination fell below the thresholds for unacceptable cancer risk, but the agency called it cause for concern and suggested that as drilling continued, it could present a possible cancer risk in the future. Even at the time of the sampling, the agency reported, residents could be exposed to large doses of contaminants for brief "peak" periods.
"Since residents may be repeatedly exposed to these peak concentrations of benzene," the ATSDR report said, "the concentrations... warrant careful monitoring and exposure evaluation."
In Pavillion, Wyo., where residents have complained of nerve damage, and loss of sense of taste and smell, EPA superfund investigators found benzene and other hydrocarbons in well water samples, as well as methane gas, metals, and an unusual chemical variant of a compound used in hydraulic fracturing. A health survey conducted there by an environmental group in late 2010 found that 94 percent of respondents complained of health issues they thought were new or connected to the drilling, and 81 percent reported respiratory troubles. The ATSDR, in consultation with the EPA, advised at least 19 families in Pavillion not to drink their water and to ventilate bathrooms when they bathed, in part because volatile organic compounds can become airborne in a shower. But the government stopped short of saying that drilling caused the contamination or their symptoms.
In 2009, an environmental sciences firm also found widespread air contaminants in Dish, Texas, a small town in the heart of the Barnett Shale just north of Fort Worth. Wolf Eagle Environmental, hired by the town's mayor and local residents, collected readings from seven monitoring stations and detected 16 chemicals, including benzene and other known and suspected carcinogens. Benzene exceeded Texas' exposure standards at three of the stations.
Wilma Subra, the environmental consultant who ran the survey in Pavillion, also surveyed Dish residents about their health. About 60 percent of respondents reported symptoms that would be expected in people exposed to high levels of the chemicals found in the air samples, Subra said.
Texas' Commission on Environmental Quality reviewed Wolf Eagle's work and agreed that the contaminants could pose a long-term health risk to residents. This year, it followed up with air monitoring of its own in nearby Fort Worth. While the agency determined that contamination levels did not present a public health risk, emissions at five test sites violated state regulatory guidelines. The state documented high levels of benzene and formaldehyde -- both carcinogens -- in those spots.
"Evidence like that really gives our agency a bit of urgency in its work," said Al Armendariz, the EPA's regional administrator for south central states, based in Texas.
* * *
One of the byproducts of the natural gas boom has been that environmental agencies set up to handle issues of permitting and waste disposal are grappling with questions of health and epidemiology, subjects for which they have little training or experience.
In Pennsylvania and Colorado, regulators are still taking the first awkward steps toward developing processes to track and investigate reports of illness related to drilling.
Pennsylvania's Department of Environmental Protection has received 1,306 drilling-related complaints since 2009 -- 45 percent of which alleged water pollution -- but officials acknowledged they couldn't separate out how many involved health issues. Officials with the state Department of Health said they coordinated with the DEP on drilling-related health complaints, but would not respond to questions for this story and denied ProPublica's request for complaint records, citing privacy concerns.
Pennsylvania's secretary of health has urged the creation of a registry to track health complaints in the state's drilling areas -- at an annual cost of about $2 million -- but so far, the governor has not acted upon the recommendation.
Records show Colorado's Oil and Gas Conservation Commission received 496 complaints between mid-2006 and the end of 2008. But officials there, much like their Pennsylvania counterparts, have no way to separate those related to health -- even the ones passed on by the state Department of Public Health and Environment -- from those concerning spills, or noise, or other disruptions.
In an internal government report, the commission separated out complaints related to odors for this period. There were 121. But there are limited public records reflecting what state officials did in response to these reports. Often, records show state officials pursued or fixed the source of an odor, but not whether they tracked any possible health effects connected to the odors.
"Those are allegations, they're complaints, they may or may not be valid complaints," said Debbie Baldwin, the commission's environmental manager. "Given the number of people in the state, the number of wells in the state and the amount of activity associated with oil and gas ... that's a small number."
It is unclear from available records whether the commission ever independently evaluated Susan Wallace-Babb's assertion that toxic emissions harmed her health. The agency's report shows that inspectors confirmed her story about an overflow and fumes and asked Williams, the company drilling near her home, whether dangerous pollutants had been emitted. The company said no, assuring inspectors "this is a non-incident," records show. In the segment of the incident report labeled "resolution," the agency also noted that the company suspected Wallace-Babb "may have been influenced by others annoyed with local gas-field operators."
In response to a request for comment, Williams referred ProPublica to a letter it submitted to the U.S. House Oversight and Government Reform committee after Wallace-Babb testified in 2007. In the letter, the company says that it placed a cap on an open tank near Wallace-Babb's home and conducted its own air monitoring for pollutants that would post a health risk, finding none. State and federal air monitoring also did not find levels of emissions that would clearly pose a health risk, the company said. "We had employees or contractors at the well site on a regular basis and none of them ever complained about feeling sick as a result of being near the tank," Williams’ letter states.
Colorado's health department responded to questions by e-mail about how the state tracks health complaints from people in drilling areas. The department's spokesman said the state had insufficient data to show a relationship between drilling and health issues. "There continues to be much interest in the potential health effects of gas production activities," wrote Mark Salley. "This department will continue to work with the Colorado Oil and Gas Conservation Commission to protect the public's health."
* * *
In September 2009, Range Resources began drilling a natural gas well near the home of Beth Voyles in one of the most heavily drilled counties in southwestern Pennsylvania. The following spring, Range began filling a giant waste impoundment near Voyles' home, and wastewater accumulated in puddles on the dirt roads, where the water was sprayed to hold down the dust, according to a lawsuit Voyles filed against the state and interviews with ProPublica. The family immediately noticed a stench, and its dog, which lapped the fluid from the puddles, got sick.
A veterinarian determined that the dog had been exposed to ethylene glycol, a component of antifreeze that is also used in hydraulic fracturing. The dog's organs began to crystalize, and ultimately failed, the vet told Voyles, and the family had to euthanize the dog. A short time later the family had to euthanize a horse after it exhibited similar symptoms, Voyles told ProPublica. "If it's crystalizing their organs," Voyles said of her animals, "just how long before it's going to do that to us?" Then the whole family started getting rashes, aches and blisters in their noses and throats. Her doctors couldn't pinpoint what was causing their symptoms.
"You feel like you're drugged because your brain's not thinking," she said. "We want our life back."
When Voyles began to suspect drilling might be the cause, she had her doctors run blood tests for chemicals known to be used in the processes. The results came back showing high levels of benzene, toluene and arsenic.
In August 2010, after several complaints from the area, according to Voyles' lawsuit, the state Department of Environmental Protection asked Range to treat the impoundment pond for hydrogen sulfide, a toxic gas that can be fatal at high levels and cause nausea, vomiting and headaches in lower amounts. The impoundment was briefly emptied in June, Voyles said, but then filled again in August. Now the rashes are back, she's lost much of her sense of smell and she says everything tastes like metal.
Voyles is suing the DEP, which she says ignored her concerns that the chemicals in her blood could be from the waste in the impoundment nearby, never advised her that its tests showed her well water was also contaminated with an industrial solvent and never issued any violations to Range. Among the clear violations that DEP overlooked, she alleges, was that the waste impoundment did not meet minimum state regulatory requirements. Her lawsuit does not seek compensation, but asks that the agency investigate her complaints according to state regulations. The DEP did not respond to calls requesting comment.
Range Resources did not respond to a call from ProPublica about Voyles' case either. In an earlier report, the company denied there were problems with the impoundment near her home.
After seeing several medical specialists and epidemiologists, Voyles still doesn't know what to do about her family's health.
"They don't know how to treat us," she said.
* * *
In assessing Voyles' case and others like it, environmental epidemiologists warn that proximity and correlation don't add up to proof. Even when symptoms and contamination occur in the same place, they say, it doesn't necessarily mean the contamination caused the symptoms.
"You have a community where there is a putative exposure, and a community with putative illness," said Daniel Teitelbaum, a toxicologist who has spent years examining health issues around drilling and helped frame some of the early research in Colorado. "But you can't say whether the people exposed are the people who are ill."
In the Pennsylvania case pointed out by industry spokesman Chris Tucker, for example, a woman complained for years of symptoms similar to Wallace-Babb's. She alleged that drilling activities had contaminated her water with barium. She spoke at anti-drilling rallies and environmental groups used her case. But when Pennsylvania officials investigated, they found her intense exposure to barium hadn't come from drilling –--it was a natural seepage into her well.
Teitelbaum says that collecting measurements of contaminants in the air and water is an essential first step. But he said epidemiologists then set out to track an "exposure pathway," comparing people exposed to pollutants to people not exposed, and then identifying how the exposure occurred. No such scientific protocol has been developed to examine the gas fields. Without one, the more common respiratory and skin ailments are increasingly accepted as being related to pollution, Teitelbaum said. But whether the more serious symptoms have anything to do with drilling is a complete unknown. "You hear and see everything you can possibly imagine, from miscarriages to multiple sclerosis to brain tumors," he said. "There is no way to document whether those things are real or not real."
That's why a health registry -- a database to cross reference patterns of symptoms and locations where they occur with water and air tests -- is so important, he said. Without this context, complaints from residents may not be taken seriously by doctors or environment officials, partly because people respond to chemical exposures differently. Their symptoms can vary widely and can be difficult to recognize.
"If someone comes in and just says I can't think straight, or I'm really tired or I have headaches, that's not measureable," said Dr. Kendall Gerdes, a Denver-based physician who specializes in ecological exposure cases and has seen a number of patients complaining about the gas patch. "Therefore it's considered psychosomatic by most doctors' training."
Gerdes said many of the symptoms roughly fit what ecological-disorder specialists in ecological disorders call multiple chemical sensitivity. It's a sort of catch-all to explain intense reactions to chemical compounds ranging from skin maladies to nerve damage.
According to Gerdes, those predisposed to chemical sensitivity are likely to have the most pronounced reactions to chemical exposures in drilling areas. "Characteristically that person will know they can't be around fresh paint, or can't wear perfume," he said. "So to me, it is an unrecognized vulnerability that, when put together with significant exposures, is enough to cause troubles."
The more people with chemical sensitivity are exposed, the more sensitized they get, Gerdes said. Before Susan Wallace-Babb passed out in the field by her truck, she had felt wooziness and headaches. In the weeks after, she couldn't bear the slightest exposure in places where she had previously felt safe.
"I would wake up in the middle of the night in pain and vomiting and so sick I could barely make it to the bathroom," she said. "And that was with the house closed."
Gerdes and others experts say that whatever affected Susan Wallace-Babb likely also affected others in her community, but they may not have exhibited the same symptoms or reacted as quickly.
For all the mysteries surrounding Wallace-Babb's condition, one thing was clear: When she was away from home, she felt better. When she returned, her symptoms worsened. "That's probably the clearest association you can make," Gerdes said. "When it happens several different times there is a correlation."
Wallace-Babb reluctantly decided to move.
"My body could not rid itself of the toxins," Wallace-Babb said. Her doctor warned her that if she didn't leave, she would never get better. "I thought gosh, there is my dream house. There is my dream all gone and what am I going to do?"
* * *
By late 2009, stories like Wallace-Babb's had become common in Garfield County, Colo., where she had lived and the natural gas production had jumped eight-fold in the previous eight years.
Rick Roles, whose ranch is dotted with gas wells and used to be near a set of large open-air waste pits, complained of intense fatigue. His eyes and throat burned relentlessly, he told ProPublica during a visit in 2008. Light work made his heart race, and, like Voyles, doctors detected benzene in his blood. Roles was a smoker, which could explain the Benzene. But he also raised goats with prized bucks, and after the wells were drilled, many of the kids were stillborn or deformed.
A few miles away another woman, Laura Amos, was diagnosed with a rare adrenal tumor she believed was caused by drilling chemicals that are used in fracking. In 2001, her water well exploded with methane and gray sediment the same day drillers pumped fluids underground to frack a well nearby. By 2003 she was sick. After her lawyers obtained documents from the drilling company, EnCana, showing that the suspected chemical was used in nearby wells, Amos accepted a multi-million-dollar settlement. The terms remain confidential, except for the fact that Amos is no longer allowed to talk about her case. Colorado fined EnCana for failing to contain its drilling waste properly. EnCana has said it disagreed with the state action and that there was no proof that fracking caused Amos' well problems.
Another local couple, the Mobaldis, experienced symptoms similar to those of Wallace-Babb and Voyles, but worse. Steve Mobaldi testified about his wife's condition at a 2007 congressional hearing. "Chris began to experience fatigue, headaches, hand numbness, bloody stools, rashes, and welts on her skin," he said. "Tiny blisters covered her entire body. The blisters would weep, then her skin would peel ... Canker-type sores appeared in her mouth and down her throat, and they would disappear the next day... The racking pain was unbearable."
Chris Mobaldi developed a pituitary tumor and died in 2010 from a complication in her treatment.
In response to these cases and others, state and county health officials conducted a series of monitoring projects that found gas drilling was the area's largest source of several hazardous air pollutants, including benzene and ozone-forming emissions. For several years, with the cooperation of federal health officials, Colorado monitored air quality in Garfield County, determining repeatedly that while pollution in the area did not exceed health standards, it probably meant there was a slightly elevated risk of cancer and other health effects. But none of those steps were sufficient to help officials determine the precise risk level. They didn't have a way to systematically record health complaints or to track which residents might have been exposed to which pollutants and when -- the essential link in completing an epidemiological study.
Still, the incremental studies underscored concern among residents.
When Antero Resources announced plans in the spring of 2009 to drill 200 more wells in Battlement Mesa, a golf-course community almost within sight of Wallace-Babb's old home, about 400 residents petitioned the county to study the potential health impacts before they permitted the drilling.
In February 2010, the Garfield County board of commissioners hired researchers at the Colorado School of Public Health to conduct another health impact assessment, analyzing air samples collected by federal and state officials over the years to gauge the dangers of new drilling and how best to mitigate them. Whereas previous research had analyzed samples of emissions from sites across the county, this time researchers focused on the risk to one small, well-defined area, trying to assess the potential of risk increasing over time. The researchers also were tasked with designing a long-term plan to collect data on the drilling once it began, tracing how emissions affected residents. The two-pronged effort promised to be one of the most in-depth analyses so far of gas field health effects in the nation.
In a draft of the health impact assessment released in February 2011, the School of Public Health researchers concluded that without pollution control measures, emissions from drilling would likely be high enough to cause disease in Battlement Mesa, including respiratory and neurological problems, birth defects and cancer. The report said that air pollution was a greater risk than water pollution, and pointed to fracking as the stage of drilling that released some of the most toxic emissions. The conclusion was starkly different from past government assessments, which were limited to determining whether pollution was dangerous at the time the samples were taken. The School of Public Health's view was that the drilling was clearly emitting carcinogens and that sooner or later, this would lead to problems, according to Roxana Witter, an assistant research professor at the Colorado School of Public Health and the lead author of the study.
The authors stressed that data from the long-term monitoring phase of their research were needed to fill crucial gaps in evaluating the risks from drilling emissions, but the project wouldn't get that far.
The draft findings were immediately controversial.
"It got political," said John Martin, one of the Garfield County commissioners who oversaw the study. Martin said environmental groups wanted to use the study to stop drilling. "It got blown completely out of proportion and they took advantage of that issue to further their agenda."
The drilling industry was highly critical of the draft and its authors and pressed county officials to delay issuing its final report by extending the period for public comments. Money from outside interest groups had been flowing into elections for Garfield County commission seats and, in November 2010, a commissioner seen as a supporter of more health research was defeated.
In May, the commission decided not to extend the researchers' contract, and a final draft of the report was never produced, limiting the impact of its conclusions.
"The study wasn't finalized," said David Neslin, director of the Colorado Oil and Gas Conservation Commission. "We always have to be careful about using draft documents which haven't been finalized."
Martin, one of the commissioners who voted against paying to finish the project, said the commissioners had already gotten what they were looking for: general recommendations for how to mitigate potential health effects. If there are larger uncertainties about how drilling can affect public health, Martin said, that's for state and federal agencies to study.
"We have limitations and this is beyond the scope of what we need to be doing," he said.
For the next phase of the study -- the long-term monitoring project -- the county and the School of Public Health sought the help of Colorado's health department. The department had planned to apply to the EPA for funding to measure drilling emissions and track their movement as drilling progressed.
But in August, local gas drilling companies informed government officials they would not cooperate with the study unless Garfield County and the state agreed to replace Witter's team with other academic researchers and start over.
"GarCO operators have collectively decided a Garfield County air study, conducted by the Colorado Public School of Health [sic], is unworkable and one they are unable to participate in moving forward," wrote David Ludlam, executive director of the West Slope Colorado Oil & Gas Association, in an Aug. 3 email that was forwarded to the Colorado Department of Public Health and Environment.
Antero did not respond to requests for comment. In an email to ProPublica, Ludlam explained the industry wanted to see a scientific organization like Colorado State University's Department of Atmospheric Science do the work, rather than Witter. "It is less about a tangible bias and more about an overall environment of distrust in Garfield County resulting from their previous work product being politicized by outside parties," he wrote.
The state health department abandoned, for the time being, its plans for the research one week after receiving Ludlam's e-mail, withdrawing its application for federal funding.
The project's demise has left the state's leading environmental doctors discouraged. "It is tragic," said Teitelbaum. "We are going lickety split ahead with the drilling along the East Coast and nobody knows what the hell is going on. And nobody wants to spend any money on it."
While Teitelbaum and others wait for answers, Wallace-Babb continues to grapple with the ailments that drove her from Colorado.
In 2006, she moved to Winnsboro, Texas, a small town two hours east of Dallas. For three years her symptoms gradually improved, until she could work in her garden and go about her normal daily routine. Then, early last year, Exxon launched a project in an old oil field 14 miles away and began fracking wells to get them to produce more oil. Within months, Wallace-Babb's symptoms returned. Again, she wears a respirator to visit the grocery store. Again, she is looking to move.
"It's one thing if you choose to work for that industry and you get damaged from that exposure," Wallace-Babb said. "At least they made money. But if you are just living and minding your own business and your life gets torn asunder, it's different.
"I made nothing. I got all the damage.""
Excerpts from article written by Abrahm Lustgarten and Nicholas Kusnet published in ProPublica here: http://www.propublica.org/article/science-lags-as-health-problems-emerge-near-gas-fields/single
In other words, the policy is, what you don't know can't hurt you. And if you're not happy with that, you can move!
Sunday, September 18, 2011
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