Saturday, January 28, 2012
Il n'y a pas d'eaux usées, seulement de l'eau gaspillée
Un jeu de mots qui se traduit bien mal: en anglais, les eaux usées se traduisent par "wastewater", et gaspiller, c'est le verbe "to waste". Mais voici quand même une traduction libre d'un article bien intéressant. Je suis toute pour qu'on traite mieux nos eaux usées, mais nous avons aussi besoin d'assainir le milieu naturel qui nous entoure, en même temps.
Gaspiller les eaux usées
Chaque jour, les municipalités américaines déversent assez d'eaux usées traitées dans les cours d'eau naturel pour remplir le lac Champlain en 6 mois. La pression croissante qui se fait sur les sources d'eau et les appels à mettre à jour les infrastructures souterraines désuètes font qu'on porte plus attention à cette étape du procédé de traitement qui est souvent qualifié de gaspilleur et non nécessaire par une variété de voix.
"À ce début du 21e siècle, la communauté humaine se cherche des nouveaux paradigmes pour s'alimenter en eau et la gérer." dit un rapport rendu public ce mois-ci (janvier 2012) par le comité Water Science and Technology Board du National Research Council, une division du National Academy of Sciences. Le rapport fait l'enquête du potentiel d'établir une source d'eau pour la nation qui serait plus résiliente grâce au recyclage direct des eaux usées municipales. "Selon la loi et en pratique, on a toujours retourné l'eau dans la rivière ou sous terre, ou dans l'océan, avant d'en reprendre pour la traiter davantage." dit Brent Haddad, fondateur et directeur du centre Center for Integrated Water Research à l'université de la Californie à Santa Cruz, et un membre du comité qui a écrit le rapport. La question cruciale, selon lui, est: "Est-ce que cette étape naturelle de traitement est vraiment une étape efficace pour traiter."
Seize experts qui représentaient l'industrie, le gouvernement, et les différents domaines de recherche dansa les sciences sociales et les sciences pures ont collaboré pendant 3 ans pour produire cette étude. Ils ont tout examinés, des risques des pathogènes jusqu'aux perceptions du public sur la réutilisation. Ultimement, le comité a conclus que la ré-utilisation des eaux usées municipales peut augmenter l'eau potable et non-potable disponible pour la nation d'une façon sécuritaire et importante, sans la déverser dans l'environnement naturel à un moment donné dans le cycle. "La technologie pour traiter les eaux usées est assez efficace que nous n'avons pas besoin de cette intervention-là." dit le Docteur Haddad.
La réutilisation non-potable des eaux usées n'est pas une nouvelle idée, surtout dans les régions où l'eau est une ressource rare depuis le début de l'histoire humaine. Depuis des décennies, en Floride, le Southwest Florida Water Management District utilise des eaux usée recyclées dans l'industrie, en agriculture et dans les commerces. Dix pour-cent de toute l'eau utilisée dans ce district est recyclée aujourd'hui.
Par contre, on recycle moins de trois tiers d'un pour-cent de toute l'eau consommée aux États-Unis.
Malgré l'exemple donné par la Floride, pas une seule goutte n'est versée d'une bouteille ou bue dans un verre: l'eau réutilisée sert à arroser les pelouses et les terrains de golf, ou pour refroidir de la machinerie industrielle ou faire tourner des turbines à la vapeur. Il y a toujours un préjugé contre l'idée de boire des eaux usées recyclées, bien que des experts disent que cette crainte est en grande partie injustifiée.
"Dans la réalité, les gens boivent déjà de l'eau réutilisée." dit Ken Herd, le directeur du programme fournisseur d'eau pour le district sud-ouest de la Floride. C'est un procédé connu sous le nom de "réutilisation de facto": les installations municipales de prises d'eau sont habituellement situées sur des rivières ou des réservoirs en aval d'autres installations de traitement d'eaux usées, ce qui mène à une progression de réutilisation d'eau d'une manière non planifiée et non règlementée, d'une usine à l'autre au fil des cours d'eau.
Le rapport indique que les niveaux de concentrations de produits chimiques dans les sources d'eau actuelles et dans l'eau recyclée sont essentiellement les mêmes. Les concentrations de pathogènes étaient aussi équivalentes, et même parfois moindres dans l'eau recyclée, selon le rapport. "Néanmoins, quand la réutilisation devient le but premier dans la gestion de l'eau, cela tend à ne pas passer avec le public." dit M. Herd.
Les défis légaux et règlementaires pour la réutilisation "at large" des eaux usées persistent toujours. Le rapport indique que les usines de traitement d'eaux usées qui déversent dans les océans ou les estuaires, comme beaucoup en Floride par exemple, sont mieux conçues pour se transformer en usines de recyclage; des taux élevés de recyclage sur des rivières à l'intérieur des terres pourraient diminuer le volume d'écoulement du cours d'eau et soulever des questions légales sur les droits d'accès aux usagers en aval. Sur les 32 milliards de gallons d'eaux usées déversées à tous les jours, 12 milliards de gallons sont déversés dans des océans et des estuaires. Les règlements sur les programmes de réutilisation de l'eau pourraient s'avérer être une question controversée. Des programmes au niveau des états ou des districts pourraient être refusés si une agence fédérale venait à être mise responsable d'établir des directives de santé publique ou environnementale, par exemple.
"Plusieurs états et fonctionnaires locaux sont méfiants à l'idée de nouvelles normes nationales, soit écrites ou implantées de façon unilatérale (la même chose pour tout le monde)." dit Ben Grumbles, le président du Clean Water America Alliance et membre du Water Science and Technology Board. Les coûts et les bienfaits de la réutilisation de l'eau dépend du contexte, argumente-il, et les mandats fédéraux pourraient s'avérer inutilement coûteux dans bien des régions. "C'est pourquoi tellement de gens croient que les questions de l'eau sont toujours locales." dit-il.
Ce n'est pas clair si l'EPA fédérale a l'autorité pour pouvoir imposer des normes de réutilisation de l'eau à la grandeur de la nation, puisque ce genre de gestion de l'eau se trouve dans une région grise entre le Clean Water Act et le Safe Drinking Water Act.
Malgré ces défis, M. Grumbles affirme que "l'avenir de l'eau est dans le mouvement vers la réutilisation." La population croissante de la nation et la densification urbaine augmentent la demande pendant que les changements climatiques déstabilisent lentement la ressource, note-il. La désalinisation est déjà aux limites de sa capacité d'exploitation, ajoute-il. "Tout ceci donne à la réutilisation de l'eau toute son importance." dit M. Grumbles.
Bien que la réutilisation de l'eau n'est pas une sinécure, de tels efforts doivent se faire avec de la conservation, moins coûteuse, et des programmes d'efficacité, les eaux recyclées deviendront inévitablement "une partie bien importante de notre portfolio national de la gestion de l'eau." prédit M. Herd.
M. Grumbles est d'accord avec lui. "Essentiellement, des eaux usées, çà n'existe pas; il y a seulement de l'eau gaspillée." dit-il.
"Wasting the Wastewater
Each day, American municipalities discharge enough treated wastewater into natural sources to fill Lake Champlain within six months. Growing pressure on water supplies and calls for updating the ancient subterranean piping infrastructure have brought new scrutiny to this step in the treatment process, which is labeled wasteful and unnecessary by a spectrum of voices.
“As the world enters the 21st century, the human community finds itself searching for new paradigms for water supply and management,” says a report released this month (January 2012) by the Water Science and Technology Board of the National Research Council, a division of the National Academy of Sciences. The report investigates the potential for establishing a more resilient national water supply through the direct recycling of municipal wastewater. “Law and practice have always been that water goes back into a river or into groundwater or the ocean before it returns for further treatment,” said Brent Haddad, founder and director of the Center for Integrated Water Research at the University of California, Santa Cruz, and a member of the committee that wrote the report. The critical question, he said, is “whether that natural stage of treatment is actually an efficient stage of treatment.”
Sixteen experts representing industry, government, and research fields in the social sciences and hard sciences collaborated over three years to produce the study, examining everything from pathogenic risks to public attitudes about reuse. The committee ultimately concluded that the reuse of municipal wastewater can safely and significantly increase the nation’s available water resources – potable and non-potable – without intermediate discharge into the natural environment. “The technology for treating wastewater is good enough that we don’t need that intervention,” Dr. Haddad said.
The non-potable reuse of wastewater is not a new idea, especially where water is a historically stressed resource. For decades, the Southwest Florida Water Management District has used recycled wastewater in industry, agriculture and commerce. Ten percent of total water use district-wide now comes from recycling.
By contrast, less than three-tenths of 1 percent of total water use across the United States involves recycling.
Despite Florida’s national leadership in water reuse, not one drop is ever poured from a pitcher or sipped from a glass; it is instead used to keep lawns and golf courses green or to cool industrial machinery and drive steam turbines. A stigma tilts against the idea of drinking recycled wastewater, though experts say that this is largely unwarranted.
“The fact is, people already drink reused water,” said Ken Herd, the water supply program director for the southwest Florida district. In a process known as “de facto reuse,” municipal water facilities are commonly sited on rivers or reservoirs downstream from other wastewater treatment facilities, which leads to a progression of unplanned and unregulated water reuse, from one plant down to the next.
The report found that levels of chemicals in existing water supplies and recycled water are essentially equivalent. Pathogen levels were also equivalent, and sometimes even lower, in recycled water, it said. “Nonetheless, when reuse becomes the primary intention of water management, this tends to create public pause,” Mr. Herd said.
Legal and regulatory hurdles to widespread wastewater reuse persist. The report notes that wastewater plants that make discharges into ocean and estuaries, like many in Florida, are most suitable for recycling retrofits; high recycling rates along inland rivers could inhibit stream flow and raise legal questions over access rights for downstream users. Of the 32 billion gallons of wastewater discharged every day, 12 billion gallons is discharged into oceans and estuaries. Regulation of water reuse programs could prove a contentious issue. State- or district-level programs could be upset or overturned if a federal agency were charged with setting public or environmental health guidelines, for example.
“Many state and local officials are leery of a new national standard, either written or implemented as one size fits all,” said Ben Grumbles, the president of the Clean Water America Alliance and a member of the Water Science and Technology Board. The costs and benefits of water reuse depend on context, he argues, and federal mandates could prove unnecessarily costly in many areas. “That’s why so many people believe that water issues are always local,” he said.
It is not clear whether the federal Environmental Protection Agency has the authority to impose national water reuse standards, as this kind of water management falls into a gray area between the Clean Water Act and the Safe Drinking Water Act.
Despite these challenges, Mr. Grumbles asserts, “the future of water is the reuse movement.” The nation’s swelling population and increasing urban density are driving up demand as climate change slowly destabilizes the supply, he noted.
Desalination and long-distance imports are energy-intensive and costly. Aquifers are being overdrawn, and most dammable rivers are already at the limits of exploitability, he added. “All of this puts a premium on water reuse,” Mr. Grumbles said.
Though reuse is not a silver bullet – such efforts must be accompanied by less costly conservation and efficiency programs – recycled water will inevitably become a “very important part of our national water management portfolio,” Mr. Herd predicts.
Mr. Grumbles agrees. “In essence, there is no wastewater,” he said. “Just wasted water.”"
Article written by DYLAN WALSH published in The New York Times here: http://green.blogs.nytimes.com/2012/01/24/wasting-the-wastewater/
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