Saturday, September 6, 2014
Les menaces non dites du fracking sur la santé: la contamination toxique détruit des vies
photo: Bill Schaeffer, Reuters
Le boom gazier en Amérique a de vraies conséquences pour les enfants et les animaux, disent des chercheurs à Salon.
Ma traduction libre d'une entrevue menée par Lindsay Abrams et publiée en ligne sur Salon.
Si nous devons parler de la fracturation hydraulique, nous ne pouvons pas seulement parler d'indépendance énergétique, ou de l'économie, ou du potentiel du gaz naturel pour servir de source d'énergie de transition pour aider à régler le problème global des changements climatiques. Nous avons aussi besoin de parler des effets de la fracturation hydraulique sur les communautés où le processus se déroule, et se demander si le coût, sur la santé des gens et leurs propriétés, est trop élevé.
Le principal obstacle à cette conversation, évidemment, c'est que l'industrie ne veut pas qu'elle se fasse, à part de dire que le fracking est sécuritaire. Michelle Bamberger, une vétérinaire, et Robert Oswald, un professeur en médecine moléculaire à Cornell, ne le croient pas, et leur recherche appuie leurs dires. Ces deux-là ont documenté des cas de contamination de l'eau et de l'air, d'animaux de compagnie malades, de bétail à l'agonie, et de symptômes similaires chez les propriétaires de ces bêtes, le tout avec très peu d'explications apparentes. Et c'est cela le vrai scandale, disent les chercheurs: cela revient aux gens affectés, et non à l'industrie qui est la cause des dommage, de faire la preuve que cela ne va pas.
Dans “The Real Cost of Fracking: How America’s Shale Boom is Threatening Our Families, Pets and Food,” Bamberger et Oswald partagent les histoires des gens dont les vies ont été affectées, et dans certains cas, détruites, par le fracking, d'une façon qui veut démarrer la conversation sur les enjeux. "En d'autres mots," écrivent-ils, "nous ne sommes pas certains des implications sur la santé publique des forages industriels pétroliers et gaziers à grande échelle." Les effets que nous constatons, ajoutent-ils, se voient surtout chez les animaux, les enfants et les travailleurs pétroliers et gaziers: ceux qui, parce qu'ils sont si sensibles aux dangers des opérations gazières, finissent par nous servir de canari dans la mine de charbon (signes avant-coureurs).
Bamberger et Oswald ont parlé avec Salon sur les défis d'étudier les dangers à la santé du fracking, et sur ce pourquoi ils croient que les preuves qu'ils ont trouvé sont suffisantes pour que nous nous demandions si ces risques valent la peine d'être pris. Cette entrevue a été légèrement éditée pour la longueur et clarté.
Qu'est-ce qui vous a motivé à commencer à enquêter sur cet aspect du fracking?
MB: Nous avions entendu parlé de ce problème il y a environ 5 ans quand nous avons lu dans le journal local qu'un groupe communautaire qui passait au travers de tous les beaux et traçait où se trouvait les droits de surface et miniers loués dans le comté. Cela permettait facilement de se situer et qui était les voisins qui avaient loués, les terres qui étaient loués autour de soi. Nous sommes dans la campagne, à environ 15 minutes d'Ithaca, et nous savions que nous étions entourés de fermiers propriétaires de 100 acres ou plus et avaient loué (à l'industrie). La façon dont l'intégration forcée fonctionne dans l'état de New York est que vous êtes dans une unité de terre, qui est habituellement un mille carré, qui est louée à 60% ou plus, alors ont peut forer sous votre propriété.
Alors cela a vraiment attiré notre attention, parce que nous n'avions pas loué, mais on pourrait forer sous notre propriété. Alors nous avons pensé que nous devrions porter davantage à cette question. Alors nous avons commencé à aller à des réunions et en apprendre un peu plus sur la question. Et durant le processus, j'ai commencé à entendre parler de cas en Pennsylvanie où les animaux tombaient malades, et personne n'essayait de comprendre pourquoi, ou les propriétaires ne savaient pas pourquoi, ou leur vétérinaire ne savait pas pourquoi. C'est ce qui m'a poussée à m'en mêler; pour ce qui est de Robert, je pense que je peux parler pour lui: il a commencé à s'en mêler en lisant la documentation que je commençais à ramasser.
Est-ce que cela a été difficile de trouver des gens disposés à parler de leurs expériences?
MB: J'ai commencé à recevoir des courriels de gens qui savaient que j'étais vétérinaire, qui étaient des fermiers locaux ici dans New York qui avaient des liens avec des gens dans d'autres états grâce aux groupes agricoles. Alors ils ont commencé à me mettre en contact avec ces gens-là, et j'ai commencée à être connue comme un vétérinaire qui était intéressée à ces cas-là et qui avait commencé à les documenter, et c'est comme çà que j'ai été entraînée dans cette affaire.
Quelles ont été les choses les plus choquantes que vous avez trouvées?
MB: Je pense à un cas en particulier, c'était en Louisiane en avril 2009, la fois que le bétail était exposé aux fluides de fracturation hydraulique et il en est mort en moins d'une heure. Qu'est ce qui était choquant était le fait que ces animaux, qui pèsent plus de 1,000 livres, ont dû avoir affaire à quelque chose de très puissant pour les assommer, pour qu'une fois qu'ils en sont exposés, qu'ils en meurent en 1 heure. Cela m'a vraiment saisie, parce que ce que je lisais surtout, c'était du bétail qui était exposé, même si c'est assez toxique, c'est habituellement de 1 à 3 jours. Un à trois jours, c'est déjà pas mal rapide, en fait, mais en moins d'une heure, c'est surprenant. Alors je pense que ce cas-là est celui que je retiens le plus. Robert secoue la tête pour dire qu'il est d'accord avec moi.
RO: Je pense que cela était le cas le plus dramatique que nous avons vu. Nous avions beaucoup de cas intéressants mais celui-là était dramatique.
MB: Robert, l'autre réponse que tu donnes pour cette question est le cas où nous étions assis dans la cuisine...
RO: Celui-là n'est pas dramatique mais il a eu un gros effet sur moi, disons. Nous étions en visite chez des gens et ils avaient de la contamination documentée sur leur terre et leurs vaches étaient en quarantaine. Et nous sommes assis dans leur salle à diner, attenante à la cuisine, et on pouvait voir dehors par la fenêtre de la cuisine, et tout ce que l'on pouvait voir par la fenêtre de la cuisine, c'était un site de puits. Nous regardons par la fenêtre de la salle à diner et à environ 10 pieds, il y a une entrée, et c'est la route d'accès au site de forage. Alors je réalise que pour ces gens, tout ce forage et ces fracturations et tout, c'est pratiquement dans leur maison. Ces gens avaient plusieurs centaines d'acres et ils ne voulaient pas que le site de forage soit là, mais la compagnie insistait pour mettre le site de forage tout à côté de leur maison. Çà c'est passé très tôt durant toute cette affaire, et cela était quelque chose que je ne comprenais vraiment pas, comment les gens pouvaient vivre comme çà, et comment les compagnies pouvaient agir de la sorte.
Diriez-vous que cela équivaut à de la domination sur la vie des gens, ou leur ruine, par les opérations de forage? Ou est-ce que nous n'entendons pas assez souvent parler de ce genre de choses qui se produisent régulièrement?
MB: Je pense que leurs vies sont dominées, dans plusieurs cas, et je pense que c'est vrai surtout dans les cas où les gens perdent leur eau; nous savons tous comment cela se passe quand on perd l'électricité ou quand il n'y a plus d'eau qui sort du robinet. Quand cela est tout le temps, comment compenser pour cela? Que faites-vous quand l'eau n'est plus bonne, et vous ne pouvez plus la boire et peut-être vous ne pouvez plus vous laver avec? Çà vous donne des irritations cutanées, vous tombez malade, cela vire vraiment votre vie à l'envers et cela vous domine, en effet. Nous avions une femme que nous décrivons dans notre livre qui dit: "Je m'endors en pensant à l'eau. Je me réveille en pensant à l'eau. Chaque minute, je pense à l'eau." Cela m'a fait réalisé que nous prenons trop les choses pour acquises. Mais ceci est énorme: quand vous devez penser à chaque goutte, compter exactement combien d'eau vous aurez besoin et comment vous l'utiliserez et pensez à votre communauté et vos voisins, c'est vraiment écrasant. C'est difficile de vraiment comprendre. Nous y avons goûté un peu en rendant visite chez ces gens et passé du temps avec eux, mais je pense que personne ne peut vraiment le comprendre à moins de le vivre soi-même.
RO: Vous savez, Tony Hayward, le PDG de BP, pendant le désastre pétrolier de BP, il disait qu'il voulait ravoir sa vie comme avant. Cela semble tellement des paroles vides. Ces gens-ci sont des personnes qui ont vraiment besoin de ravoir leur vie, mais ils ne l'auront jamais.
À un moment donné dans votre livre, vous comparez certaines de ces personnes à des victimes de viol, ce qui semble être une comparaison un peu extrême.
MB: Ce que j'essayais de faire comprendre dans cette analogie, c'est qu'il y a une perte de contrôle. Ils sont sans pouvoirs. Et encore, vous pouvez retrouver ce sentiment dans tous les chapitres que nous avons écrits en décrivant les cas. Surtout dans ce dernier chapitre sur la justice environnementale, où ils sont complètement à la merci de ces compagnies qui travaillent autour d'eux, et ensuite à la merci des compagnies à savoir si on va leur fournir un réservoir d'eau de remplacement (water buffalo), à savoir si les résultats des tests d'eau confirmera qu'ils en ont besoin. Que doivent-ils prouver pour être capable de ravoir de la bonne eau? Je pense que c'est ce genre de chose que je tentais d'établir avec cette analogie: sans pouvoirs et sans contrôle.
En parlant de votre recherche, combien de ces cas étudiés que vous décrivez sont appuyés par des preuves concluantes qui disent: "Oui, la fracturation hydraulique est définitivement la cause de tous ces problèmes?"
MB: Alors pour la plupart de ces cas, quelques-uns le sont, la plupart ne le sont pas. Nous croyons fermement que c'est à cause des méthodes de tests utilisées couramment et le fait que beaucoup de ces produits chimiques, nous ne savons pas ce qu'ils utilisent vraiment, surtout les mélanges à marques déposées, nous ne connaissons pas tous les composants. Mais aussi, nous ne connaissons pas les niveaux maximums de contaminants (MCL). Alors, en d'autres mots, quel est le niveau sous lequel il n'y a pas d'effets sur la santé et au-dessus duquel il y en a sans aucun doute? Et quels sont les niveaux efficaces de dépistage pour l'air? Si nous ne les connaissons pas,alors nous croyons que ces gens n'ont pas de recours parce qu'il n'y a pas de MCL. Et cela m'a fortement choqué. Nous avons quelques cas dans le livre qui ont fait parti de l'étude de l'EPA, où j'ai été choqué quand j'ai vu les résultats des tests d'eau qui montraient qu'une grande majorité de ces produits chimiques que l'EPA testait n'avaient pas de MCL. Et si vous n'avez pas de MCL, vous ne pouvez pas aller en procès, vous ne pouvez pas aller en cours et dire: "nous avons des preuves concluantes." Peut importe s'ils sont très malades, ou qu'ils ne peuvent plus se servir de leur eau, ou quand ils cessent d'utiliser leur eau ils se sentent mieux et quand ils recommencent à s'en servir, ils se sentent plus mal. Rien de cela ne peut servir de preuve concluante. Ayant dit cela, nous avons quelques cas que vous pouvez lire dans le livre où il y a des preuves concluantes. Mais c'est l'exception à cause des raisons que nous présentons dans le livre.
RO: Vous devez aussi vous rendre compte que cela a pris environ 30 ans pour arriver à la conclusion que les cigarettes causaient le cancer, et qu'une partie de la raison c'est qu'il y avait toujours un genre de déni plausible. Cela dépend vraiment sur ce que nous acceptons comme un niveau de vérité et ce qui importe le plus. Est-ce plus important de faire la preuve absolue qu'il y a contamination ici, ou est-ce plus important de faire la preuve qu'il n'y a pas de contamination ici? Et où trouver l'équilibre? L'équilibre, malheureusement, est beaucoup plus du côté des compagnies et non du côté des gens qui vivent avec çà.
Alors vous suggérer plus de tests. Existe-il des choses simples qu'on pourrait mettre en place pour aider à faire le lien, ou pour aider à protéger les gens?
MB: Çà, c'est une vraiment bonne question. En ce moment, pour revenir aux tests, nous pensons regarder cela d'un autre oeil, le faire plus simplement pour que les gens le sachent tout de suite: "Est-ce de l'eau que je ne devrais pas boire? Et si elle a besoin d'autres tests que je ne peux pas me payer, alors au moins je sais que je ne devrais pas la boire."
Pour ce qui est des petites choses simples qui pourraient être faites qui pourraient diminuer les effets tout de suite, je pense que la meilleure discussion sur ce sujet est dans notre première thèse où nous parlons de ce qui pourrait être fait: juste s'éloigner un peu de ces opérations, que les compagnies de forage opèrent un peu plus loin; dernièrement, aussi, il y a eu beaucoup de défaillances dans les cimentations de coffrages. Je pense que ce qui nous a le plus frappés était le nombre d'inspecteurs. Il y a tellement peu d'inspecteurs qu'ils ne peuvent pas vraiment aller sur le terrain et s'assurer que tout se déroule correctement, même maintenant, à l'heure qu'on se parle. Alors c'est quelque chose qui est vraiment simple et de base, et les régulateurs de l'état vous dirons probablement qu'ils n'ont pas l'argent pour cela, nous ne pouvons pas nous le payer. Mais quand il s'agit de cette question, ce que nous entendons partout au pays maintenant est : "Qu'est-ce qui est le plus important, sortir l'énergie de la terre ou la santé des gens?" C'est cela la vraie question de base; on en est rendu là maintenant et nous croyons fermement que la santé des gens et des enfants et des animaux et notre nourriture et tout cela devrait être avant une source d'énergie qui n'est pas vraiment viable, surtout avec les changements climatiques, mais çà, c'est une autre question.
J'imagine que l'industrie ne voit pas votre travail d'un bon oeil.
MB: Energy In Depth est l'un des sites Web de l'industrie de l'énergie et ils attaquent pas mal n'importe quelle personne qui ne dit pas qu'ils font un travail excellent. Alors nous ne sommes pas les seuls à être attaqués. Mais nous agissons comme si nous nous préoccupons pas de ce qu'ils ont à dire. Nous allons tout simplement faire la meilleure science de la manière la plus objective que possible, et c'est ce que nous continuons de faire. La raison d'avoir écrit le livre, en plus des articles, est de rejoindre un lectorat qui ne lirait pas nécessairement un article, même si notre article était pas mal facile à lire. Beaucoup de gens ne lirait pas un article dans un journal scientifique. Alors le livre est un effort pour rejoindre ces gens qui lisent des livres. Alors nous espérons que davantage de personnes seront alertées de cette situation, et si plus de gens le savent, peut-être que les choses vont finir par changer, éventuellement.
Diriez-vous que les ententes de non-divulgation font que ces histoires sont difficiles à faire connaître par le grand public?
MB: C'est vrai, et je pense que cela se produit de plus en plus. Et c'est difficile; nous avons eu quelques cas qui se sont fermés et les gens disent: "Je ne peux plus vous fournir de l'information," ou dès le départ nous n'avons pas pu faire un suivi sur un vrai bon cas parce que les gens avaient déjà signé. Alors pour nous chercheurs, cela nous enlève beaucoup d'information quand nous essayons de découvrir ce qui se passe, surtout en tant que chercheurs en santé publique: c'est difficile de protéger la santé publique quand vous ne pouvez pas demander ce qui se passe.
Sans parler de la question des changements climatiques, et seulement en regardant les effets directs sur les gens qui vivent près des opérations de fracking, entrevoyez-vous dans le futur le moment quand l'industrie pourrait faire des améliorations suffisamment importantes pour que le fracking devienne sécuritaire, ou du moins assez sécuritaire, pour être justifiable du point de vue énergétique?
RO: Bien, je pense qu'ils peuvent faire mieux, c'est vrai. Et peut-être qu'ils se sont améliorés. Je ne sais pas. Je ne crois pas qu'on arrive à un moment que ce sera toujours sécuritaire. Il y aura toujours des problèmes; des erreurs, çà arrive. Et quand ils anéantissent l'eau d'une communauté à cause d'une erreur, c'est un problème majeur. En bout de ligne, qu'est-ce qui importe le plus: trouvons-nous des façons alternatives pour faire de l'énergie? Je crois qu'il existe des alternatives, mais je pense que ce qui se passe, c'est que nous envoyons toute notre argent pour subventionner l'industrie pétrolière et gazière et très peu de subventions vont aux énergies alternatives. C'est un équilibre pour le changement vers les énergies alternatives qui sont maintenant beaucoup plus abordables pour les gens. Je crois que cela ne vaut pas la peine de risquer la contamination de l'eau et de l'air et ruiner la vie de ces gens.
Fracking’s untold health threat: How toxic contamination is destroying lives
America's natural gas boom has real consequences for children and animals, researchers tell Salon
Lindsay Abrams
If we’re going to talk about fracking, we can’t just talk about energy independence, or the economy, or the potential for natural gas to act as a “bridge fuel” to help solve the global warming crisis. We also need to talk about the effect that hydraulic fracturing is having on the communities where it’s taking place, and to ask whether that cost — to people’s health and property — is too high.
The main barrier to that conversation, of course, is that it’s one the industry definitely doesn’t want to be having, aside from insisting that fracking is safe. Michelle Bamberger, a veterinarian, and Robert Oswald, a professor of molecular medicine at Cornell, believe differently, and they have the research to back up their claims. The two have documented cases of contaminated water and air, of sick pets and dying livestock and of similar symptoms experienced by the animals’ owners, all with few apparent explanations. And that, the researchers, argue, is the real scandal: It’s up to the people being affected, and not the industry causing the damage, to prove that something’s wrong.
In “The Real Cost of Fracking: How America’s Shale Boom is Threatening Our Families, Pets and Food,” Bamberger and Oswald share the stories of people whose lives have been affected — and in some cases, destroyed — by fracking, in a way that aims to open up the conversation to what’s at stake. “Simply put,” they write, “we are not certain of the public health implications of large-scale industrial oil and gas drilling.” The effects we are seeing, they add, are being seen most prominently in animals, children and oil and gas workers: the ones who, because they are so sensitive to hazards from gas operations, end up serving as the canaries in the coal mine.
Bamberger and Oswald spoke with Salon about the challenges of studying the health risks of fracking, and about why they believe the evidence they’ve found is enough to make us seriously question whether they’re risks worth taking. This interview has been lightly edited for length and clarity.
What got you started investigating this aspect of fracking?
MB: We heard about this issue about five years ago when we read in our local paper about a community group that was going through all the leases and just plotting out where surface and mineral rights were leased in the county. It made it really easy to know where you were and who your neighbors were that were leased — the land that was leased around you. We’re out in the country, about 15 minutes from Ithaca, and we saw that we were surrounded by farmers who owned 100 acres or more of land and had leased. The way compulsory integration works in New York is that if you are in a land unit, which is usually one square mile, that is 60 percent or more leased, then your land could be drilled under.
So that got us really interested in the issue, because we’re not leased, but we would be drilled under. So we thought, we’d better start paying attention to this. So we started attending meetings and learning more about it. And in the process, I started hearing about cases in Pennsylvania where animals were becoming ill, and no one was trying to figure out why, or owners didn’t know why, or their vets didn’t know why. That’s what pulled me into it; and for Robert’s part, I think I can speak for him, he started getting involved with it from looking at the documentation I was starting to collect.
Was it hard to find people who were willing to speak about the experiences they’re having?
MB: I started to get emails from people who knew I was a veterinarian who were local farmer-type people up here in New York who had connections with people in other states through the farming groups. So they started putting me in contact with people, and I started to become known as a vet who was interested in looking into these cases and starting to document them, and that’s how I got pulled into this.
What are some of the more shocking things you turned up?
MB: I can think of one particular occasion — this was in Louisiana in April 2009 — and that was the one where the cattle were exposed to hydraulic fracturing fluid and they died within an hour. What was shocking about that was that these are animals, which are over 1,000 pounds, and it takes something pretty powerful to knock them out, that they’re exposed to it and then dead in just an hour. That really grabbed me by the neck, because what I’ve been reading about was usually cattle exposures, where even if it’s pretty toxic, it’s one to three days. One to three days is pretty fast, actually, but within an hour is pretty amazing. So I think that was the most amazing thing that I heard of with these cases. Robert is shaking his head in agreement.
RO: I think that was the most dramatic case we had. We had a lot of cases that were interesting but that was a dramatic one.
MB: Robert, the other answer you give for this is the case where we were sitting at the kitchen…
RO: That wasn’t dramatic but it had a big effect on me, let’s put it that way. We went to visit some people and they had actually had some documented contamination on their land and their cows were quarantined. And we’re just sitting in their dining room, which is off their kitchen, and you can look through their kitchen window and all you can see out their kitchen window is a well pad. We look outside the dining room window and about 10 feet away from it is a driveway, and that’s the access road to the pad. So I realized for these people, all this drilling and fracking and everything, it was right on top of their house. These people had several hundred acres and they didn’t want them to put the pad there, but the company insisted on putting the pad right by their house. That was a thing that was really early on and it really struck me as something that I just didn’t understand — how people could live with that, and how the companies could actually do that.
Would you say that all adds up to these people’s lives being dominated, or ruined, by drilling operations? Or is it just that we’re not hearing enough about any of these things that are happening?
MB: I think their lives are in many cases being dominated, and I think that’s true especially in the cases when people lose their water — we all know what it’s like when our electricity goes out or our power goes out and we can’t run our spigot. To have that be all the time, how do you compensate for that? What do you with water that’s not good, and you can’t drink it and maybe you can’t even bathe in it? You’re getting rashes, you’re getting ill — it really does turn your life upside down and it does dominate it. We have one woman we described in our book who said, “I go to sleep thinking of water. I wake up thinking of water. Every minute is thinking of water.” It just made me realize that we take so much for granted. But this is huge: When you have to think of every drop, counting exactly how much water you’re going to need and how much you’re going to use and think of your community and think of your neighbors, it’s really overwhelming. It’s hard to really understand. We got a little bit of a taste of it when we went and visited these people and spent some time with them, but I think no one could ever understand it unless you go through it.
RO: You know, Tony Hayward, the CEO of BP, during the BP oil spill, he said he wanted his life back. That had such a hollow ring to it. These are people who really need their lives back, and they’re not going to get it back.
There’s one point in the book where you compare some of these people to victims of rape, which seems like a pretty extreme comparison.
MB: The thing I was trying to get at there as an analogy was lack of control. They’re powerless. And again, you can get that feeling through all the chapters that we’ve written in describing the cases. Especially in that last chapter, on environmental justice, where they’re at the complete mercy of these companies that are working around them and then at the companies’ mercy as to whether they’re provided with a water buffalo [a large container of replacement water], to whether it’s decided that the results of their testing show they need it. What do they have to prove in order to be able to have good water again? I think that’s the sort of thing I was trying to build and get there with that analogy: powerlessness and lack of control.
Going back to your research, how many of these case studies that you feature are backed up by conclusive evidence that says “Yes, fracking is definitely causing these problems?”
MB: So on those cases, a few are, most are not. We feel strongly that it’s because of the current testing methods that are used and the fact that for a lot of these chemicals, we don’t know what they are actually using — especially the proprietary mixes, we don’t know what all the components are. But also we don’t know what the maximum contaminate levels (MCLs) are. So, in other words, what is the level below which there are no health effects and above which definitely there are? And what are the effective screening levels for air? If we don’t really know them, then we believe these people have no recourse because there’s no MCL. And that came out really strongly for me. We have several cases in the book that are part of the EPA study, where I was shocked when I saw the water results that a large majority of those chemicals the EPA was testing didn’t have MCLs. And if you don’t have an MCL, you can’t go into litigation, you can’t go to court and say “we have conclusive evidence.” It doesn’t matter how sick they are and that they can’t use their water or that when they stop using their water they get better and when they use it again they get worse. None of that counts as conclusive evidence. Having said that, we do have several cases you can read about in the book where it is conclusive evidence. But it’s the rarity really because of the many reasons we discussed in the book.
RO: You should also sort of realize that it took about 30 years to determine conclusively that cigarettes caused cancer, and part of the reason is that there’s always some sort of plausible deniability. It really depends on what we accept as a level of truth and what’s more important. Is it more important to absolutely prove there’s contamination here, or is it more important to prove that there’s not contamination here? And where do we find the balance? The balance, unfortunately, is very much in favor of companies and not in favor of the people who are living with this.
So you mentioned more testing. Are there simple things that could be put in place to help make the link more clear, or to help protect people?
MB: That’s a really good question. We are now, getting back to the testing thing, thinking of looking at it in a different light, to make it simpler for people to know right away: “Is this water I shouldn’t be drinking? And if it needs much further testing that maybe I can’t afford, at least I shouldn’t be drinking it.”
As far as simple things that could be done that might lessen the effects right now, I think the best discussion of that is in our first paper, where we talk about what could be done: just getting further away from these operations, for the drilling companies to operate further away, there’s also been a lot, lately, about cement casing failures. I think the big thing is that we were shocked about the number of inspectors. There are so few inspectors that they cannot get out and really make sure things are running correctly, even as they stand now. So there’s something that’s really simple and really basic, and the state regulators would probably say we don’t have the money for that, we can’t afford it. But then it comes down to this question that we’re hearing all over the country now: “What’s more important, to get the energy out of the ground or people’s health?” That’s a real basic question; that’s what it comes down to now and we strongly believe people’s health and children and animals and food and all of that should come way before going after an energy source that’s not really viable, especially in light of the climate change we have — but that’s another issue.
I can’t imagine that the industry has had a positive response to your work.
MB: Energy In Depth is one of the energy industry sites and they pretty much attack anybody who doesn’t say that this is great stuff they’re doing. So we are not the only ones who have been attacked. But we look at it like we don’t really care what they have to say. We’re just going to do the best science in the most objective way possible and that’s what we’re still trying to do. The reason to write the book, in addition to the articles, is to reach an audience that might not read an article, even though our article was pretty easy to read. A lot of people hearing it from a scientific journal just would not read it. So the book is an effort to reach those people who would read a book. So we’re hoping to get more people aware of the situation, and if more people are aware maybe things will change eventually.
Would you say nondisclosure agreements are making it harder to get those stories out there?
MB: That is true and I think that’s happening more and more. And it’s been hard; we’ve had a few cases shut down and people say “I can’t provide you with any more information,” or right up front we were not able to follow up on a really good case because they’d already signed. So for us as researchers that really cuts out a lot of information where we’re trying to find out what’s happening, especially as health researchers for the public health — it’s hard to protect the public health if you can’t ask what’s happening.
Leaving aside the climate change aspect, and just so far as the direct effects on people who live near fracking operations, do you see the point where the industry could make significant enough improvements that fracking will be safe — or at least safe enough — to be justifiable, from an energy standpoint?
RO: Well I think they can do better, that’s true. And maybe they are doing better. I don’t know. I don’t think there will ever be a case where it will always be safe. There will always be problems; mistakes happen. And when they wipe out a community’s water by making a mistake, that’s the major issue. When you get right down to it, what’s more important: Do we find alternative ways of getting energy? I think there are alternatives, but I think what we’re doing is sending all our money to subsidize the oil and gas industry and sending very little money subsidizing alternative energy. It’s that balance for change for alternative energy, which has become much more affordable for people. I think it would not be worth taking the risk of contaminating water and air and ruining some people’s lives.
Link: http://www.salon.com/2014/08/02/frackings_untold_health_threat_how_toxic_contamination_is_destroying_lives/
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