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"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Monday, July 18, 2016

Ottawa permet l'usage du Corexit, malgré son inéfficacité sur les marée noires et ses dommages


Photo: Time
Ottawa approuve un produit chimique controversé pour les déversements pétroliers marins

Ma traduction libre d'un récent reportage d'Andrew Nikiforuk

Les critiques du Corexit disent qu'il est inefficace et pourrait augmenter les dommages causés aux écosystèmes marins.

Le gouvernement fédéral a approuvé en douce l'usage d'un produit chimique très controversé utilisé pour disperser les déversements pétroliers en haute mer, malgré l'accumulation de preuves scientifiques qu'il ne fonctionne pas toujours comme on le prétend et même augmente la toxicité du pétrole.

Le mois passé, Environnement Canada a passé la législation incluant une liste "d'agents de traitement" approuvés pour des déversements pétroliers, incluant le Corexit EC 9500A qui fait caler le pétrole et l'éparpille partout dans la colonne d'eau.

Exxon a développé le Corexit il y a cinq décennies pour disperser et caler le pétrole et éviter les laides marées noires sur les plages.

En 2010, BP a utilisé presque deux millions de gallons de Corexit pendant son déversement pétrolier catastrophique de Deepwater Horizon dans le Golfe du Mexique, ce qui suscita un bon nombre d'études scientifiques qui testèrent son efficacité et ranimé des préoccupations sur la façon dont de tels émulsifiants peuvent rendre le pétrole encore plus toxique.

En autorisant l'usage du Corexit, Environnement Canada prétend que de tels agents de traitements pour les déversements "démontrent des caractéristiques favorables en tant que contremesures lors de déversements pétroliers et ont le potentiel d'une efficacité élevée doublée d'une toxicité faible pour le biota dans l'environnement marin."

"L'objectif primaire de traitement avec des dispersants est de déplacer la distribution d'un déversement pétrolier de la surface de l'eau vers le bas dans la colonne d'eau pour transférer le pétrole afin de ne pas impacter des habitats aux environnements plus sensibles, et permettre la dilution de réduire l'impact sur les espèces aquatiques exposées au pétrole," y lit-on.

Mais ce n'est pas ce que disent l'industrie de la pêche, les scientifiques et les experts en technologie à propos du dispersant. Ils affirment que le Corexit est un risque important pour la vie marine et permet à l'industrie de cacher son incapacité de récupérer des gros déversements de pétrole avec les technologies actuelles.

En réalité, Transport Canada confirme que seulement de 10% à 15% du pétrole déversé dans un océan est récupéré par l'industrie.

L'agenda d'Environnement Canada entraînée par l'industrie

John Davis, le directeur de Clean Ocean Action Committee (un consortium de pêcheurs et d'opérateurs d'usines de transformation du poisson en Nouvelle-Écosse), ont qualifié les règlements qui permettent l'usage du dispersant comme étant "une grande menace à l'industrie de la pêche" et un autre exemple du pouvoir des lobbyistes pétroliers et gaziers à Ottawa.

Il dit que les nouveaux règlements sont un résultat direct du projet de loi C-22 voté par le gouvernement Harper en 2015 pour accélérer l'exportation du bitume par bateau-citerne vers des marchés externes et appuyée par l'industrie.

Le statut légal de l'usage de dispersant dans les eaux océaniques du Canada était incertain à cause de différentes législations, dont la Loi sur les pêches qui interdit l'épandage de substance dangereuses dans l'environnement marin.

Mais le Bill C-22 a enlevé ces incertitudes et légalise les compagnies et les régulateurs de déverser des dispersants sur un déversement pétrolier et faire semblant que le problème est réglé.

Mais morceler le pétrole et le cacher dans la colonne d'eau ne constitue pas un nettoyage selon Davis.

"C'est une imposture," dit-il. "Cela ne fait rien pour nettoyer un déversement de pétrole. Il permet à la toxicité du pétrole de devenir biologiquement plus disponible. La dernière chose que vous voulez c'est de voir le pétrole s'accumuler dans les branchies d'un homard."

En 2013, l'association canadienne des producteurs de pétrole (CAPP) a présenté un rapport au Canada-Newfoundland and Labrador Offshore Petroleum Board prétendant que l'usage de dispersants constituerait un "bénéfice net pour l'environnement" si il se produisait un important déversement de pétrole. La majorité des tournures de phrases dans ce rapport sont identiques à celles dans la nouvelle législation qui autorise le Corexit.

Mais même un rapport de Pêches et Océans de 2014 dénonce l'étude financée par l'industrie: de dire que l'impact du dispersant sur le poisson et la vie marine serait "minime" est incomplet, non scientifique et inexact.

"Plusieurs des suppositions dans le document ont été contestées comme étant invalides ou fausses et devraient être revues, corrigées et analysées de nouveau afin de déterminer si elles ont un impact sur les conclusions au sujet des bienfaits environnementaux nets de l'usage de dispersant," disent les chercheurs.

Le rapport de P&O arrive aussi à la conclusion que les bienfaits de l'usage du produit chimique "ne sont pas convaincants."

L'argumentaire principal de l'étude du CAPP est que le dispersant morcelle les molécules de pétrole et facilite la biodégradation," remarquent les scientifiques de P&O, "toutefois, il ne se penche pas sur l'enlèvement du pétrole de l'eau et la mortalité des organismes marins qui y sont exposés."

Des études aux É.-U. récentes basées sur la performance du Corexit pendant le déversement dans le Golfe du Mexique démontrent que l'action synergique entre le produit chimique et le pétrole brut peut rendre le pétrole 52 fois plus toxique pour la vie planctonique marine que le pétrole lui-même. Le produit chimique tue également les bactéries naturelles de l'océan qui peuvent bio-dégrader le pétrole tout en favorisant les bactéries qui ne le font pas.

À Ottawa, Darryl McMahon, un expert de l'efficacité des technologies impliquant les déversements de pétrole, a écrit une lettre dernièrement au gouvernement soulignant les nouvelles preuves scientifiques.

McMahon faisait remarquer que des nouvelles études avaient aussi documenté le fait que le Corexit ne fonctionnait pas bien dans des eaux froides ou avec des pétroles lourds et endommageait en réalité les microbes qui décomposaient le pétrole.

Cacher les déversements pétroliers des caméras de la télé

La décision subséquente du gouvernement d'autoriser le Corexit l'a surpris et déçu.

"En se basant sur mon évaluation d'il y a quelques mois sur la littérature scientifique pertinente, l'usage du Corexit EC 9500A n'aura pas un bénéfice net pour l'environnement et n'enlèvera certainement pas le pétrole déversé de l'environnement," McMahon a déclaré au The Tyee.

"Le pétrole va juste être plus difficile à distinguer par les caméras des médias."

Les quelques études qui ont été faites sur l'efficacité du Corexit confirment en gros sa capacité de morceler le pétrole mais questionnent son efficacité dans la plupart des situations d'urgence.

Par exemple, une étude de 2010, démontrait que le produit chimique ne réussissait pas à disperser le pétrole lourd dans l'eau salée brassée par des grosses vagues et à des températures de moins de 10C. Il était inefficace dans des conditions de vagues normales à des températures entre 10C et 17C.

Pourtant, l'industrie pétrolière et gazière ont longtemps soutenu que les dispersants sauvent la vie des oiseaux en morcelant les nappes de pétrole, empêchaient le pétrole de saloper les côtes et aidaient les bactéries naturelles à bio-dégrader le pétrole.

Merv Fingas, un expert en déversements de pétrole à Edmonton, dit que le Corexit fonctionne le mieux pour les déversements de pétroles légers en pleine mer. Il ne fonctionnerait "pas du tout" sur le bitume et serait seulement partiellement efficace pour des agents semblables à l'essence utilisés pour transporter le bitume lourd.

Fingas mentionne aussi que le déversement du Golfe du Mexique a révélé des centaines de nouvelles leçons sur l'efficacité du produit chimique.

Le Corexit rend le pétrole déversé impossible à contenir pour qu'il puisse être récupéré par des écumoires, dit-il. Le produit chimique morcelait le pétrole si rapidement qu'il passait par-dessus les tampons et rendait le confinement difficile."

L'affirmation de l'industrie qui dit que le Corexit empêchera le pétrole de rejoindre les côtes s'est aussi avérée fausse.

"Du pétrole s'est rendu sur les côtes," dit Fingas. "Le pétrole s'est échoué pendant quatre ans. Çà, c'était nouveau et différent. Peut-être que les dispersants ne fonctionnent pas aussi bien qu'on le pense."

Toutefois, Fingas considère que le fait de mettre le produit chimique Cosexit sur la liste d'Ottawa est une formalité. Les nouveaux règlements ne veulent pas dire que "nous allons arroser des dispersants sur les déversements pétroliers," dit-il.

Les règlements de la Gazette du Canada disent que les autorités fédérales "doivent déterminer si l'usage du STA (spill treating agent - agent de traitement de déversement) sera probablement un bienfait environnemental net dans les circonstances particulières du déversement afin de permettre l'usage de dispersant."

Le gouvernement reconnait le danger potentiel du Corexit. "Tandis que l'usage d'un dispersant pourrait augmenter l'étendue des dommages causés par un déversement sur un environnement aquatique, c'est fait pour mitiger les dommages ailleurs et minimiser les dommages dans leur ensemble.

Ian Stewart, un historien en science et technologie à l'université du King's College à Halifax, dit qu'il serait préoccupé par les nouveaux règlements si ils découragent la poursuite de recherche scientifique en profondeur et l'innovation quand il s'agit du travail souvent aléatoire de nettoyer les déversements de pétrole dans l'océan.

"La science qui regarde ce que devient le pétrole quand il s'insère dans les écosystèmes pose encore de grosses questions, et dans certains cas le gouffre qui sépare ce que nous savons pouvoir faire sécuritairement et ce que nous ignorons s'élargit."

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Ottawa Approves Controversial Chemical for Ocean Oil Spills
Corexit’s critics say it’s ineffective and might increase damage to marine ecosystems.


By Andrew Nikiforuk Today | TheTyee.ca

The federal government has quietly approved the use of a highly controversial chemical for dispersing ocean oil spills, despite growing scientific evidence it doesn’t always work as claimed and even intensifies the toxicity of oil.

Last month Environment Canada released regulations establishing a list of approved “treating agents” for oil spills that included Corexit EC 9500A, which sinks the oil and spreads it through the water column.

Exxon developed Corexit five decades ago to disperse and sink oil and avoid ugly petroleum slicks on beaches.

In 2010 BP used almost two million gallons of Corexit during its catastrophic Deepwater Horizon oil spill in the Gulf of Mexico, prompting a raft of scientific studies that challenged its effectiveness and revived concerns about how such emulsifiers can make oil more toxic.

In approving Corexit, Environment Canada argued that so-called spill treating agents “possess favourable characteristics as oil spill countermeasures and offer the potential for high efficacy coupled with low toxicity to biota in the marine environment.”

“The primary objective of treatment with dispersants is to shift the distribution of an oil spill from the water surface down into the water column to divert the oil from impacting more environmentally sensitive habitat, and allow dilution to reduce the impact to aquatic species exposed to the oil,” it stated.

But that’s not what the fishing industry, scientists and technology experts are saying about the dispersant. They contend Corexit poses a substantial hazard to marine life and allows the industry to hide its inability to recover large oil spills with current technologies.

In fact, Transport Canada confirms only 10 to 15 per cent of oil spilled in the ocean is recovered by industry.

Environmental agenda driven by industry

John Davis, director of Clean Ocean Action Committee (a Nova Scotia consortium of fishers and fish plant operators), called the regulations allowing the dispersant’s use “a massive threat to fishing industry” and another example of the power of oil and gas lobbyists in Ottawa.

He says the new regulations are a direct result of Bill C-22, passed by the Harper government in 2015 to expedite the export of bitumen by tankers to foreign markets and supported by industry.

The legal status of dispersant use in Canadian ocean waters had been uncertain because a variety of legislation, including the Fisheries Act, prohibited the spraying of any harmful substance into the marine environment.

But Bill C-22 removed those uncertainties and made it legal for companies and regulators to dump dispersants on an oil spill and pretend they had solved a problem.

But breaking down oil and hiding it in the water column is not a cleanup, said Davis.

“It is sham,” he said. “It doesn’t do anything to clean up an oil spill. It allows the toxicity in the oil to become more biologically available. The last thing you want is for oil to accumulate in the gills of a lobster.”

In 2013, the Canadian Association of Petroleum Producers submitted a report to the Canada-Newfoundland and Labrador Offshore Petroleum Board arguing the use of dispersants would provide a “net benefit to the environment” if there was a large oil spill. Much of the industry’s wording in the report matches the language in the new legislation approving Corexit.

But even a 2014 Department of Fisheries and Oceans report called the industry-sponsored study claiming the dispersant’s impact on fish and marine life would be “minimal” as incomplete, unscientific and inaccurate.

“Many of the assumptions within the document have been challenged as invalid or untrue and should be revisited, corrected and re-analyzed to determine if they impact on the conclusions regarding the net environmental benefits of dispersant use,” said researchers.

The DFO report also concluded that the benefits of using the chemical are “not compelling.”

“The main argument of the [CAPP] study is that the dispersant will break down oil molecules and facilitate biodegradation,” noted DFO scientists, “however, it does not address the removal of oil from the water and associated mortality of marine organisms exposed to it.”

Recent U.S. studies based on the performance of Corexit during the Gulf of Mexico spill show the synergistic action between the chemical and crude oil can make oil 52 times more toxic to planktonic marine life than oil itself. The chemical also kills natural ocean bacteria that can biodegrade oil while favouring bacteria that does not.

Darryl McMahon, an Ottawa-based expert on the effectiveness of oil spill technologies, recently wrote a letter to the government highlighting the new scientific evidence.

McMahon noted that new studies had also documented that Corexit didn’t work well in cold waters or with heavy oils and actually damaged microbes that break down oil.

Hiding spills from TV cameras

The subsequent government decision to approve Corexit surprised and disappointed him.

“Based on my review a few months ago of the relevant science literature, use of Corexit EC 9500A will not have a net benefit for the environment, and will almost certainly not remove the spilled oil from the environment,” McMahon told The Tyee.

“It will just make the oil harder to see by media cameras.”

The few studies that have been done on Corexit’s efficacy generally confirm its ability to break down oil but question its effectiveness in most emergency situations.

A 2010 study, for example, found the chemical failed to disperse heavy fuel oil in salt water with breaking waves and temperatures less than 10 C. It was ineffective under regular wave conditions at temperatures between 10 and 17 C.

Yet the oil and gas industry has long maintained that dispersants save bird life by breaking up oil slicks, keep petroleum from fouling shorelines and help natural bacteria to biodegrade oil.

Merv Fingas, an oil spill expert based in Edmonton, said Corexit works best on lighter oils spilled offshore. It wouldn’t work “at all” on bitumen and would be only marginally effective for gasoline-like agents used to transport heavy bitumen.

Fingas also noted that Gulf of Mexico spill revealed hundreds of new lessons about the chemical’s effectiveness.

Corexit made it almost impossible to contain spilled oil so it could be recovered with skimmers, he said. The chemical broke down the oil so rapidly that “it went over the booms and made containment difficult.”

Industry’s claim that Corexit will prevent oil from reaching the shore was also proved false.

“Oil went ashore,” Fingas said. “Oil went ashore for four years. That was something new and different. Maybe the dispersants don’t work as well as we thought.”

However, Fingas regards the listing of the chemical as a formality. The new regulations don’t mean that “we are going to go out and spray dispersants on oil spills,” he said.

The Canada Gazette regulations state that federal officials “must make a determination whether use of the STA [spill treating agent] is likely to achieve a net environmental benefit in the particular circumstances of the spill in order to approve dispersant use.”

The government acknowledges the potential damage from Corexit. “While the use of a dispersant may increase the extent of harm due to a spill to the aquatic environment, this is done to mitigate harm elsewhere and minimize the damage overall.”

Ian Stewart, a historian of science and technology at the University of King’s College, Halifax, said he would be concerned about the new regulations if they discourage further robust scientific research and innovation when it comes to the often haphazard business of cleaning up ocean oil spills.

“The science concerning what happens to oil when it gets into ecosystems still faces some big questions, and in some cases the gap between what we know we can safely do and what we don’t know is growing.” [Tyee]

Link: http://thetyee.ca/News/2016/07/18/Ottawa-Approves-Corexit/

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