Friends of the Richelieu. A river. A passion.



"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Thursday, January 28, 2010

La centrale et le Parc Fortier à Richelieu

credit photo: présentation AARQ

La compagnie d'électricité Montreal Heat Light and Power avait construit une centrale hydro-électrique dans la rivière Richelieu en 1899, dont l'accès terrien se trouvait sur la rive est de la rivière, donc dans la ville de Richelieu. Hydro-Québec a acheté la centrale en 1944, un pas vers la nationalisation de l'électricité au Québec. Avec la centrale, Hydro-Québec semble devenir propriétaire des rives attenant la centrale, et une partie des Iles Saint-Jean, afin de garder en bon ordre le pont branlant qui relie le bras de terre dans le milieu de la rivière avec Chambly, lieu de résidence de plusieurs de ses employés. Plus tard, la centrale cesse d'approvisionner la province en électricité pendant plusieurs années et sert d'entrepôt de bran de scie avant d'être finalement partiellement démolie en 1965.

C'est important de se rappeler ici qu'avec la construction d'une centrale hydro-électrique, l'aspect de la rivière Richelieu a dû changer beaucoup. Je n'ai pas pu trouver les plans détaillés des travaux, mais en observant les lieux attentivement, on peut voir que la centrale elle-même traverse la rivière au delà de son milieu. Au bout de la centrale, un bras en béton est coulé vers l'amont pour amasser l'eau qui ira dans les turbines; partant de la centrale direction vers l'aval, un autre bras est aménagé, en terre et en roche celui-là. Un mur de bois créosoté protège le début du bras nord des glaces descendant des rapides de Chambly. Je me rappèle d'avoir vu des véhicules d'Hydro-Québec se promener sur ce bras de terre, probablement pour se rendre à la base de béton du pont branlant qui jadis permettaient aux employés de traverser les rapides, ainsi que pour se rendre à la tour de métal peinturée turquoise qui porte des fils électriques qui traversent la rivière. Vue aérienne direction sud: rapides de Chambly à sec à droite de la photo pendant que le déversoir est construit du côté ouest de la rivière. À gauche au bas de la photo, la centrale, avec le bras en béton vers le haut de la photo et le bras en terre et roches vers le bas de la photo.
crédit pour la photo: présentation au colloque de la AARQ pour Nature-Action Québec

Dans les années 1960, si mes souvenirs sont exacts, Hydro-Québec semble vendre pour un prix dérisoire des lots riverains. Certaines parties seront achetées par la Municipalité de Richelieu. Un lot à l'extrême nord de la ville servira de parc et porte le nom de Parc Fortier. Le lot au sud de celui-ci sera acheté par mon ex-voisin, le défunt Henri Charles Panet. Le lot au sud de celui-là appartient à la Municipalité, et ainsi de suite. La base en ruines de la centrale hydro-électrique appartient toujours à Hydro-Québec, si l'on se fie à toutes les affiches portant le logo de la compagnie.

Hydro-Québec, toujours typiquement phobique de l'aspect naturel d'une rivière et maniaque du contrôle de la végétation sur ses propriétés, ne s'était jamais gênée de réaménager les rives à son goût. Dans les années 1950, les arbres ici étaient rares. Seul le lot à l'extrémité nord de la ville gardera ses broussailles: ces broussailles deviendront l'extrémité nord du Parc Fortier où la ville plantera quelques érables et une haie de cèdres. Déjà la plage du Parc Fortier avait un aspect plutôt dénudé, à l'exception de quelques arbres dont la survie est très problématique: des gros ormes, des pommiers et des vinaigriers.

Dans les années 1970, voulant bien faire, la municipalité de Richelieu déversera des 10 roues de sable à tous les printemps afin d'aménager une certaine plage, et cela au grand dam de plusieurs Agents de Conservation de la Faune qui m'ont bien avoué qu'ils déploraient le sable qui aboutissait immanquablement dans les plus beaux endroits de fraie en aval.

Plus tard, dans les années 1980, les nombreuses noyades à cet endroit et aux alentours ont poussé la municipalité à voter des règlements interdisant la baignade, et plusieurs affiches énoncant cette politique passeront sous les griffes des vandales. Les loisirs d'été pour les jeunes de la ville de la nouvelle génération organiseront des chasses aux écrevisses au Parc Fortier, mais des parents soucieux de vouloir obéir la loi contre la baignade, mais probablement aussi inquiets de l'insalubrité ponctuelle de la rivière après une pluie, ont milité avec succès pour cesser cette pratique. Les jeunes sont donc coupés officiellement de la rivière Richelieu aujourd'hui.

La plage du Parc Fortier laisse bien à désirer aujourd'hui: aucune végétation n'empêche l'érosion, et après une bonne pluie ou à la fonte de la neige, l'eau ruisselle, sans aucun filtre, directement dans la rivière.

Quand j'entends dire qu'Hydro-Québec entend harnacher les dernières rivières sauvages du Québec, cela m'atriste beaucoup, parce que je sais que même une fois les barrages abandonnées, la rivière ne reprend jamais son aspect naturel d'avant l'intervention de l'homme.

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Power dam and Park in Richelieu

A look back at how the hydro-electric power dam came to be and go, and how part of the riverside still belongs to Hydro-Quebec and some belongs to the town.

The areal photograph, looking south, shows the power dam in the lower left corner and the overflow being built across the west half of the river, in the middle of the photograph: Chambly Rapids are high and dry and all the water is going through the power dam on the left of the photograph. Note that from the end of the building of the power dam, a concrete arm goes up the river towards the top of the photograph: that will help build up the water volume to power the dam. A dirt access road goes down river from the dam to keep the water from the rapids on the west side (right in the photo) of the river, and to keep access to the hanging bridge that used to let the employees living in Chambly cross the river there. The same dirt access road also lets Hydro employees have access to a metal tower stringing power lines over the river.

A photo of my Dad sitting in Parc Fortier in 1976 shows a very denuded beach, where the town used to dump a truckload of sand every year. The wardens did not approve of this practice, because the sand ends up in the spawning areas downriver. To this day, a more recent photo of the Parc Fortier beach shows that very little vegetation filters snowmelt and rainfall.

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