Monday, July 26, 2010
Taire les faits des sables bitumineux
Photo: NRDC
J'ai déjà mentionné dans ce blog dans l'entrée de la journée du 18 juillet 2010 "Le Canada recule devant la pollution des sables bitumineux" que le Canada a détruit un rapport en devenir sur les impacts des sables bitumineux sur l'eau et l'environnement avant qu'il soit terminé et rendu public. Mais il y a des gens qui se sont donné la peine de lire les quelques 300 pages de témoignages pour nous donner une idée de ce que le Canada ne veut pas que l'on sache. Voici ce que l'auteur du livre "Tar Sands - Dirty Oil and the Future of a Continent" Andrew Nikiforuk a révélé pour nous. C'est un peu long, mais çà ne fait que prouver la sévérité du problème.
Bien que le fédéral a la responsabilité de faire appliquer la Loi canadienne sur la protection de l'environnement, la Loi sur les Espèces en péril, la Loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs et la Loi sur les pêches, Environnement Canada a terminé une seule étude sur les poissons dans la région des sables bitumineux.
Fred Wrona, le directeur intérim de la science et de la technologie, a avoué qu'une étude de 2003 avait démontré que les polluants des sables bitumineux empoisonnaient les poissons sauvages. "Au-delà de çà, nous n'avons pas fait d'autres études sur le terrain pour examiner les effets sur la santé des poissons."
Cynthia Wright, une sous-ministre adjointe de la section Gérance environnementale, a expliqué qu'Environnement Canada n'était pas impliqué dans la conception des bassins de décantation qui retiennent 6 milliards de barils d'eaux usées contaminées de produits toxiques pour les poissons et sources de cancers qui couvrent 170 kilomètres carrés tout le long de la rivière Athabasca parce que ces étangs ne contiennent pas de poissons. Elle a ajouté que ces bassins ne fuient pas.
Mais deux scientifiques de l'Université de Waterloo qui étudient la pollution des étangs de décantation et l'eau souterraine comme métier, ont témoigné pour présenter des preuves qu'Environnement Canada était dans le champ. James Barker, un professeur en sciences de la terre, a affirmé que les bassins de décantation fuient et coulent. Plus précisément, l'étang de Suncor qui porte le nom de Tar Island contamine les sédiments de la rivière Athabasca au rythme de 67 litres à la seconde.
George Dixon, un expert en toxines comme les acides naphthéniques issues des mines de goudron, a aussi témoigné qu'il connaissait au moins 2 fuites des bassins de décantation dans les eaux souterraines. Il a ajouté que la rivière Athabasca reçoit la pollution des activités minières en plus des dépôts naturels de goudron. Il a ajouté que les besoins en recherche sur les sables bitumineux pourraient avoir dépassé les ressources humaines scientifiques au Canada. "C'est gênant de savoir qu'il y a probablement plus de questions qui ont besoin d'êtres posées que ce qui retient notre attention à l'heure actuelle."
William Donahue, un chercheur scientifique de l'Alberta et avocat, a critiqué le "Lower Athabasca River Management Framework", un outil provincial pour règlementer les prises d'eau industrielles de la rivière comme étant inadéquat pour faire le travail. En particulier, l'organisme a oublié d'inclure une réduction de 50% du volume d'eau disponible dans le bassin versant à cause des changements climatiques.
Arlene Kwasniak, professeur légal à l'Université de Calgary, a détecté d'autres failles au "Lower Athabasca River Management Framework". L'entente volontaire qui demande aux compagnies de prendre moins d'eau durant les pénuries pour sauvegarder la population des poissons est probablement inexécutable selon la loi provinciale Alberta Water Act. "Il n'y a rien qui en oblige la conformité, ni rien dans les précédents judiciaires. Si nous devons protéger la rivière, nous aurons besoin de contrôles législatifs efficaces." Mais ils n'existent pas. Bien que l'industrie ait miné plus de 80,000 hectares de tourbières et de milieux humides critiques, l'Alberta n'a pas encore de lois pour protéger ses milieux humides, selon Kwasniak.
Pour contredire les affirmations d'Environnement Canada, David Schindler, l'un des plus respectés écologistes aquatiques de la planète a dit au comité que le projet des sables bitumineux polluait la rivière Athabasca. Il a ajouté que dans le passé, le gouvernement fédéral suivait de près l'état de la rivière mais a cédé la responsabilité à l'Alberta qui à son tour a abandonné le sort de la rivière à l'industrie. Il en résulte que les données ne sont pas disponibles pour les scientifiques indépendants. Schindler a aussi critiqué les affirmations de Don Thompson, le président du Oil Sands Developer's Group, qui disant que le Regional Aquatic Monitoring Program (RAMP) n'avait pas pu trouver de pollution dans la Athabasca River. Schindler a décrit la RAMP comme étant un programme qui gardait des secrets, était inconsitent et infructueux. Il se souvenait que 3 scientifiques fédéraux avaient critiquer sévèrement le RAMP en 2004: RAMP changeait à plusieurs reprises quels polluants étaient étudiés et où et comment ils étaient prélevés: "toutes des pratiques qui violent les premiers principes des programmes de surveillance."
Expert après expert ont tous prévenu que les usines à vapeur pouvaient impacter une région de la grandeur de la Floride en prélevant presqu'autant d'eau souterraine que les mines prélevaient déjà de la rivière Athabasca. Certains aquifères dans la région pourraient s'étendre aussi loin que les Territoires du Nord-Ouest et le Manitoba.
James Bruce, un scientifique climatique reconnu et ancien directeur de l'ancienne section Inland Waters Directorate d'Environnement Canada, a témoigné que des rapports du Alberta Research Council et du Conseil des académies canadiennes avaient conclus que les projets des sables bitumineux ont commencé sans connaissances adéquates et complètes du régime d'eaux souterraines et qu'ils ont des impacts importants sur l'eau: "Nous considérons que c'est une situation très insoutenable."
Alfonso Rivera, directeur du programme de Cartographie des eaux souterraines, a confirmé l'exactitude du témoignage sans pitié de Bruce. Quand on lui a demandé si le gouvernement du Canada avait étudié les impacts des sables bitumineux sur les eaux souterraines, Rivera a répondu: "En bref, la réponse est non. Nous ne sommes pas capables de fournir les données."
David Boerner, un administrateur de la Commission géologique du Canada, a expliqué que le Canada avait cartographié que 12 des 30 aquifères importants du pays et que "le manque d'information est le vrai problème."
Le Chef régional de l'Assemblée des Premières Nations des Territoires du Nord-ouest Bill Erasmus a demandé un arrêt immédiat de l'agrandissement des sables bitumineux tant que le gouvernement n'ait pas préparé des mesures d'urgence en cas de défaillance catastrophique dans les quelques 20 bassins de décantation. Il a aussi demandé pour un procédé d'assèchement des eaux usées ainsi qu'un projet de 10 ans pour immédiatement commencer le nettoyage des 6 milliards barils de résidus miniers dans la région.
Michael Miltenberger, le Ministre de l'environnement et des ressources naturelles des Territoires du Nord-Ouest, a demandé pourquoi le gouvernement fédéral avait abandonné l'Entente-cadre sur les eaux transfrontalières du bassin du Mackenzie. Après 25 ans de négotiations, le gouvernement fédéral, 4 provinces et 2 territoires s'étaient enfin entendu pour protéger le 3e plus vaste bassin versant de la planète en 1997. Mais depuis que le plus gros projet énergétique du monde a commencé à remplir les poches d'Ottawa, le gouvernement fédéral se désintéresse complètement de cette entente.
J. Owen Saunders, le directeur exécutif de l'Institut canadien du droit des ressources a dénoncé l'abandon de l'avenir du bassin versant comme étant une erreur grave: "Il y a des intérêts fédéraux importants ici et un besoin clair pour un leadership fédéral qui a été largement abdiqué par le gouvernement fédéral depuis les trois dernières décennies."
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"What Those Who Killed the Tar Sands Report Don't Want You to Know
Why did a parliamentary committee suddenly destroy drafts of a final report on tar sands pollution? Here's what they knew. Fortunately, civilians can do what politicians can't. In the interests of accountability and transparency, I read through 300 pages of evidence and pulled out the sort of uncomfortable revelations that Ottawa doesn't want U.S. oil customers, industry investors or Canadian taxpayers to know. (this is a bit long, but bear with me - it's worth it!)
Killing reports paid for by Canadian taxpayers on a $200-billion backyard development is not the sort of behavior one associates with a "responsible energy producer," but there you have it. While federal panjandrums argue that the tar sands may be key to our economic prosperity, our politicians couldn't put aside their partisan views long enough to complete a national report on the project's formidable water liabilities.
Let's begin with the sorry testimony of federal regulators. They all agreed that Environment Canada has responsibilities in the tar sands under the Canadian Environmental Protection Act, the Species at Risk Act, the Migratory Bird Convention and the Fisheries Act. But nobody appears to be standing on guard. Even though Environment Canada has a clear mandate to protect fish from tar sands pollutants, the agency has completed but one fish study on an industrial development with a geographical footprint larger than 20 Calgaries or 17 Denvers.*
Fred Wrona, Environment Canada's acting director general for Water Science and Technology, even admitted that a 2003 study found that oil-sand pollutants did indeed poison wild fish. "Beyond that, we have actually done no additional in-field studies looking at fish health effects."
Cynthia Wright, acting assistant deputy minister of Environmental Stewardship branch, explained that Environment Canada was not involved in the design of tailing ponds holding six-billion barrels of toxic fish-killing and cancer-making mining waste that cover an 170 square kilometre area along the Athabasca River because the ponds don't contain fish. Wright also claimed the ponds don't leak.
But two University of Waterloo scientists, who study tailings pollution and groundwater for living, gave evidence proving that Environment Canada was out to lunch. James Barker, an earth science professor at the University of Waterloo, testified that the tailing ponds do leak and seep. In particular "seepage of process affected water is occurring from the (Suncor's) Tar Island dike into the sediments of the Athabasca River" at a rate of 67 litres per second.
George Dixon, an expert on toxins such as naphthenic acids created by bitumen mining, also testified that he knew of at least two leaks from the tailing ponds into groundwater. He also told the committee that the Athabasca River now receives "chemical inputs" from natural bitumen deposits along the river as well as pollution from industrial mining activity. Dixon concluded that the research needs of the oil sands may have exceeded available human scientific resources in Canada. "It's a discomfort in that there are probably more questions that need to be asked than we're fully drawing our attention to at the present time."
William Donahue, an Alberta research scientist and lawyer, characterized the controversial Lower Athabasca River Management Framework, a tool for policing industry withdrawals, as inadequate for the job. In particular the framework failed to incorporate a predicted 50 per cent decline in water flows in the river basin due to climate change.
Arlene Kwasniak, professor of law at the University of Calgary, pointed out even more flaws in the framework. The voluntary agreement, which directs companies to suck out less water during low river flows to save the fish, is probably unenforceable under Alberta's Water Act. "There is nothing that would require compliance, nor is that anything under predecessor legislation.... If we're going to protect the river, we're going to have to have some effective legislated control." But it doesn't exist. Even though industry has now dug up 80,000 hectares of critical peatlands and wetlands, Alberta still has no wetland policy either, said Kwasniak.
Contrary to Environment Canada's fairy tale presentations, David Schindler, one of world's most respected water ecologists, told the committee that the project was directly polluting the Athabasca River. Schindler also told the committee that once upon a time the federal government did good monitoring on the river but then turned it over to Alberta which "turned a lot of it over to industry itself. As a result we have a database that's not available to independent scientists to use." Schindler also poked holes in claims made by Don Thompson, the president of the Oil Sands Developer's Group. Thompson told the committee there is no pollution in the Athabasca River because an industry funded multi-stakeholder group, the Regional Aquatic Monitoring Program (RAMP), couldn't find any. But Schindler described RAMP as a secretive, inconsistent and "unsuccessful" program. He noted that three federal scientists offered a scathing critique of RAMP in 2004. The scientists found that RAMP repeatedly changed what pollutants it studied and where and how it sampled them..."all the things that violate the first principles of monitoring programs."
Expert after expert all warned that the steam plants could impact a region the size of Florida by withdrawing almost as much water from the ground as the mines were now taking from the Athabasca River. Some unmapped underground aquifers in the region may even extend as far away as the Northwest Territories and Manitoba.
James Bruce, an acclaimed climate scientist and former director of Environment Canada's now defunct Inland Waters Directorate, testified that reports by the Alberta Research Council and the Council of Canadian Academies pointedly concluded that in situ projects have "gone ahead with a completely inadequate understanding of the groundwater regime in the area and they are having significant impacts on water.... We considered it a pretty unsustainable situation."
Alfonso Rivera, manager of Natural Resources Groundwater Mapping Program, then confirmed the terrible accuracy of Bruce's testimony. Asked if the government of Canada had studied the impact of the tar sands on groundwater Rivera replied that "The short answer is no. We are not able to provide facts."
David Boerner, an administrator with the Geological Survey of Canada, explained that Canada had only mapped 12 of 30 critical aquifers in the country and that "lack of information is the real problem."
Chief Bill Erasmus, regional chief of the Assembly of First Nations for the Northwest Territories, called for an immediate halt to tar sands expansion until the government prepared emergency plans in case of catastrophic breaches in some 20 tailing ponds. He also called for a dry tailing process as well as a 10-year plan to immediately clean up six billion barrels of mining waste in the region.
Michael Miltenberger, environment and natural resources minister for the Northwest Territories, wondered why the federal government had abandoned the Mackenzie River Basin Transboundary Waters Master Agreement. After 25 years of negotiations ,the federal government, four provinces and two territories finally agreed to protect the world's third largest watershed in 1997. But ever since the world's largest energy project started to fill up Ottawa coffers, the federal government ignored that agreement.
J. Owen Saunders, executive director of the Canadian Institute of Resources Law, called the abandonment of the basin's future a grave mistake. "There are important federal interests here and a clear need for federal leadership which has largely been abdicated by the federal government over the last three decades.""
Excerpts from article written by Andrew Nikiforuk published in The Tyee here: http://thetyee.ca/Opinion/2010/07/15/TarSandsReport/
Many thanks to Larry Powell for pointing out this article to us bloggers on his blog here: http://www.pathslesstravelled.com/. I share the conclusions of Andrew Nikiforuk and recommend his book "Tar Sands - Dirty Oil and the Future of a Continent": http://www.dmpibooks.com/book/tar-sands
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