Wednesday, July 6, 2011
Eau potable - sans danger au Canada?
Est-ce que l'eau potable est sécuritaire au Canada? C'est difficile à dire, encore plus difficile à savoir, même pour les journalistes qui se donnent la peine de chercher.
Les Canadiens ont l'habitude d'être sûr que l'eau qui sort de leur robinet est propre et saine, n'est-ce pas? Peut-être qu'on se fait des illusions.
Tous les jours, au Canada, il y a environ 1,000 avis d’ébullition d'eau: des avertissements qui viennent des autorités sanitaires pour nous dire que l'eau du robinet n'est pas saine à boire, qu'elle pourrait nous rendre malade ou transmettre des maladies. Aujourd'hui, il y a au moins 486 communautés qui vivent avec des avertissements de risques à l'eau potable, comme la municipalité de Sedley, au Saskatchewan, ou Cox's Cove, à Terre Neuve. Certains de ces avertissements sont récents et temporaires, mais d'autres sont effectifs depuis des décennies. Prenez Portugal Cove, à Terre Neuve, par exemple, qui a un avis d’ébullition de l'eau d'aqueduc en vigueur depuis 1984. Les 500 autres avis sont dans des régions plus restreintes, mais néanmoins inquiétantes, comme des établissements pour personnes semi-autonomes, des parcs provinciaux, des écoles, des camps d'été, etc... Des endroits, justement, où les personnes sont particulièrement vulnérables.
Si les statistiques sont qualifiées avec des mots comme "approximativement" ou "au moins", c'est parce qu'il n'y a pas de dépôt centralisé pour cette information. En réalité, il n'y a même pas de normes standardisées pour enregistrer ces avis sur les dangers de l'eau potable. La terminologie et la facilité d'accès de l'information varient considérablement d'une province à l'autre, entre les régions, et même selon les unités locales sanitaires.
Jeff Aramini tente de changer les choses grâce à ce qu'il appelle "Health and Safety Watch" (www.healthandsafetywatch.com). "Nous pensons que l'information est un élément clé en prévention, et le but est de facilité au maximum l’accessibilité de cette information." dit-il. Le Docteur Aramini est un épidémiologiste qui a déjà travaillé à l'Agence de la Santé publique du Canada et Santé Canada et travaille avec les moyens du bord. C'est, en fait, un site Web: "Nous avons reçu des fonds de démarrage venant d'Industrie Canada, mais en réalité, nous n'avons pas de financement." dit-il.
Néanmoins, le site est bourré d'informations sur les rappels de nourriture, des avertissements sur des médicaments, des irruptions de maladies infectieuses, et, bien sûr, les avis d’ébullition de l'eau potable. Le Docteur Aramini est pragmatique, comme beaucoup d'hommes de sciences: "Des avis d’ébullition qui ne sont pas disponibles ou facile de compréhension, ce n'est pas très pratique." dit-il avec sa réserve habituelle. Malgré tout, bien qu'il reconnaît que la façon qu'ont les gouvernements de communiquer l'information de santé publique est épouvantable, il se garde bien de blâmer quiconque. "Ce n'est pas la faute de personne en particulier. C'est juste la façon que les choses se sont développer avec le temps." dit-il. Mais il espère que les prochains changements seront de "rendre cette information aussi facile à trouver que les prévisions de la météo."
Il y a beaucoup de chemin à faire. Certains gouvernements ne publient même pas les avis d’ébullition de l'eau, laissant comprendre qu'ils ne font aucun effort pour rendre cette information accessible au-delà des communautés impactées, souvent par une annonce dans un journal local. Cette façon de faire qui date du 19e siècle met en danger les voyageurs et les touristes à risque et cache des questions de politiques importantes du publique. La situation est particulièrement sévère dans les réserves de Premières Nations, dont beaucoup d'entre elles ont des services d'égouts et d'aqueducs du Tiers Monde. Malheureusement, l'information des endroits à problèmes n'est pas disponible sur le site Web Health and Safety Watch parce que l'information n'est pas disponible en format pratique de Santé Canada.
En creusant un peu sur le site Web de Santé Canada, on peut apprendre qu'il y a eu 111 avis d'eau potable dans les 600 communautés de Premières Nations mais les noms des réserves ne s'y trouve pas. Certains des problèmes ne sont pas minimes. La Sixième Nation de Grand River, une communauté de 17,000 personnes au coeur sud-est de l'Ontario, vit avec une piètre qualité de l'eau depuis des décennies mais construit en ce moment une usine de filtration plus grande qui devrait entrer en fonction d'ici la fin de l'année. "En ces temps modernes, nous semblons oublier l'importance de la valeur de l'eau dans notre vie de tous les jours." dit le chef William Montour.
Nous, dans les médias, bien ancrés dans les grandes villes, tendons aussi à oublier les problèmes des communautés rurales et éloignées, à moins qu'ils prennent des proportions dramatiques comme à Walkerton, en Ontario, où l'eau contaminée à l'E. coli a tué 7 personnes en 2000, comme à North Battleford, en Saskatchewan, où 7,000 résidents sont tombés malades quand la source d'eau potable a été contaminée avec le parasite cryptosporidium en 2001, ou comme dans la réserve Kashechewan au nord de l'Ontario qui a dû évacuer 800 résidents à cause de la contamination de la source d'eau potable avec l'E. coli en 2005.
Bien sûr, nous devons faire la part des choses. Partout dans le monde, environ 885 millions de personnes vivent sans eau propre. C'est la principale source de mortalité, de maladies et de fardeau économique pour plusieurs. Au Canada, nos problèmes d'eau sont minimes à côté de ceux-là. Il y a quand même des impacts sanitaires quand l'eau est de mauvaise qualité, mais l'évaluation de leur portée sur les cas de gastro-entérites et de diarrhées avec précision est presque impossible.
En réalité, c'est presque impossible de filtrer et traiter adéquatement l'eau de tout le monde, surtout dans les régions peu peuplées, même dans un pays riche comme le Canada.
C'est évident que les avis d’ébullition sont émis avec raison, parce qu'il existe un risque potentiel réel. La population vieillit, et il y a de plus en plus de gens qui souffre d'un système immunitaire affaibli à cause du cancer ou d'autres maladies chroniques, et pour eux, c'est encore plus risqué.
Est-ce que les autorités de santé publique, et les gouvernements en général, ont l'obligation de s'assurer que le public a de l'eau potable sécuritaire? Ou à tout le moins, n'ont-ils pas l'obligation de rendre l'information sur les eaux à risques disponible au public pour que les gens puissent se protéger? S'ils sont incapables de transparence et de facilité de communication, alors le moindre qu'ils puissent faire, c'est de rendre cette information plus facilement accessible pour ceux qui peuvent l'interpréter et la digérer, comme peut le faire Health and Safety Watch.
Investir dans la dissémination rapide de l'information en santé publique est certainement moins dispendieux que réparer les pots cassés d'un autre Walkerton.
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"How safe is Canada’s drinking water? It's tough to know
If there’s one thing we can take for granted in Canada it’s that the water coming out of our taps is clean and pure. Right?
Well, we may well be deluding ourselves.
Every day in this country there are roughly 1,000 boil-water advisories – warnings from public health authorities that tap water is unsafe to drink, that it poses a risk to cause illness or transmit disease. Today, there are at least 486 community-wide drinking water advisories in places such as Sedley, Sask., and Cox’s Cove, Nfld. Some of these warnings are new and temporary, but others have been in place for decades. Portugal Cove, Nfld., for example, has had a boil-water advisory since 1984. The other 500 or so active advisories are in more contained but no less worrisome areas like nursing homes, provincial parks, schools, summer camps and so on – places where people are particularly vulnerable.
If the numbers are prefaced with terms like “approximately” and “at least” it is because there is no central repository for this information. In fact, there is not even a standard way of conveying warnings about drinking water safety. The terminology and the availability of information varies considerably between provinces, regions and even local health units.
Jeff Aramini is trying to change that troubling state of affairs with an ihttp://www.blogger.com/img/blank.gifnitiative called Health and Safety Watch. (www.healthandsafetywatch.com) “We think information is a key part of the safety net and our goal is to make it as easy as possible to get hold of this information,” he said. Dr. Aramini, an epidemiologist who formerly worked at the Public Health Agency of Canada and Health Canada, has a bare-bones operation. It is essentially a website. “We got some start-up funding from Industry Canada but we’re currently unfunded,” he said.
Nonetheless, the site has a wealth of information on food recalls, drug safety warnings, infectious disease outbreaks and, of course, drinking water advisories. Dr. Aramini is, like many scientists, pragmatic. “Having advisories that aren’t available or understandable is not very useful,” he said, with typical understatement. Yet, while he tacitly recognizes that the way governments communicate public health information is often abysmal, he is careful not to point fingers. “It’s not really anybody’s fault. It’s just the way things have evolved over time,” he said. But he hopes the next step in the evolution will be “making this information as easy to find as the weather report.”
There is a long way to go. Some governments don’t even publish boil-water advisories – meaning they make no effort to have information available beyond affected communities, often through an ad in a community newspaper. This 19th-century way of doing things puts travellers and visitors at risk and hides some important policy matters from the public eye. The situation is particularly gruesome on native reserves, too many of which have Third World sewage and water. Unfortunately, information on the problem spots is not available on the Health and Safety Watch website because it is not released in a meaningful form by Health Canada.
With some digging on Health Canada’s website, you can learn that there are currently 111 drinking water advisories in the 600-odd first nations communities but not the names of specific reserves that are affected. Some of these problems are not trivial. The Six Nations of Grand River, a burgeoning community of 17,000 in the heart of Southern Ontario, has struggled for decades with poor water quality but it is currently building a larger water filtration plant that should be up and running by year’s end. “In today’s world, we seem to forget the importance of the value of water in everyday lives,” said Chief William Montour.
We in the media – firmly rooted in big cities – also tend to ignore problems that bedevil rural and remote communities unless they reach dramatic proportions: Walkerton, Ont., where E. coli contaminated water killed seven people in 2000; North Battleford, Sask., where 7,000 residents fell ill when the water supply was tainted with cryptosporidium parasite in 2001 or; the Kashechewan reserve in Northern Ontario evacuation of 800 residents because of E. coli contamination of the water supply in 2005.
Of course, we need to maintain some perspective. Globally, about 885 million people live without any access to clean water. It is a major source of death, illness and economic burden. In Canada our water woes pale in comparison. Still, there is a health impact from poor quality water, though determining the levels of gastroenteritis and diarrhea with any precision is near-impossible.
The reality is that it’s virtually impossible to adequately filter and treat everyone’s water, particularly in sparsely populated regions, even in a wealthy country like Canada.
Presumably, boil-water advisories are issued for a reason, because there is a real potential risk. As the population ages and increasing numbers of people live with immune deficiencies related to cancer and other chronic illnesses, these risks become all the greater.
Do public health officials – and governments more broadly – not have an obligation to ensure the public has safe drinking water? Or, at the very least, do they not have an obligation to make information about unsafe water available to the public so they can protect themselves? If they are incapable of transparency and effective communication, then the least they can do is to make information more readily available to those who can translate and package it, like such as Health and Safety Watch.
Investing in the timely dissemination of health information is certainly cheaper than mopping up after another Walkerton."
Excerpts from article written by André Picard published in The Globe & Mail here: http://www.theglobeandmail.com/life/health/new-health/andre-picard/how-safe-is-canadas-drinking-water-its-tough-to-know/article2080746/
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