Wednesday, July 20, 2011
Gaz de schiste - le New York Times réplique aux critiques
Les éditeurs du journal The New York Times défendent leur article sur les courriels internes qui mettent en doute la propagande de l'industrie. Voici une traduction libre.
Tout le monde à droit à son opinion. Mais les faits sont les faits. Et la critique sur notre article du 26 juin sur les aspects économiques du gaz de schiste ne s'en tient pas aux faits. Il en résulte que les conclusions de la critique sont erronées et sans fondement.
La critique disait, par exemple, que notre article avait besoin de plus de preuves convaincantes. Ce qu'il ne dit pas est que les données que nous avons relevés à partir de plus de 9,000 puits, des révisions de documents du S.E.C. (Securities and Exchange Commission) de 2 douzaines de compagnies, et les douzaines de courriels de l'industrie que nous avons publié. La critique ne tient pas compte des plusieurs douzaines d'entrevues que nous avons eu avec des experts, le document en ligne de plusieurs centaines de pages et l'article de suivi avec des douzaines de courriels additionnels et des documents des autorités fédérales qui répètent les préoccupations de l'industrie. Il serait difficile de trouver une entreprise journalistique qui a étudié la question financière avec plus de rigueur et autant documenté comme nous l'avons fait.
La critique dit que notre article avait besoin de plus de place pour une explication raisonnée venant du camps opposé. Pourtant notre article rapporte textuellement 8 déclarations venant des promoteurs de l'industrie et inclut plus d'une douzaine de plus dans le document d'appui en ligne, avec des annotations détaillées. Dans l'article et dans le document d'appui, nous nous sommes efforcé d'expliquer les nuances, éclaircir et prendre les mots mesurés pour démontrer ce que les courriels révélaient et aussi, très important, ce que les courriels ne disaient pas.
La critique évite de mentionner que M. Brisbane s'est penché sur plusieurs allégations précises sur l'article, dont celle que The Times pourrait avoir été manipulé par des sources qui auraient pu profiter de nuire à l'industrie du gaz de schiste, et a conclu que toutes ces allégations étaient sans fondements dans les faites et entièrement non corroborés.
La critique dit que l'article jette un doute sur le gaz de schiste sans jamais mentionner que c'était une source d'énergie émergente qui prenait de l'ampleur rapidement. Pourtant, nous avons expliquer plusieurs fois que la quantité de gaz produite maintenant n'est pas la preuve que l'industrie est ou sera profitable à long terme, ce qui était le but de notre article.
La critique mentionne que notre article n'incluait pas des opinions divergentes venant d'experts qui ne sont pas campé d'un côté ou de l'autre du sujet. Cette affirmation est tout de moins intrigante. Qui sont ces gens? N'importe qui qui connaît la question suffisamment pour une entrevue a une opinion. Nous avons interviewé des douzaines de ces experts qui avaient plusieurs points de vue. Rapporter une entrevue d'un professeur qui se tient sur la clôture aurait pu ajouter à la valeur journalistique, mais n'aurait pas rendu service aux lecteurs qui veulent entendre les opinions des gens qui sont informés. Pour illustrer cette question, regardez le groupe de travail de MIT que vous considérez dans votre critique comme étant un observateur neutre. Ce groupe a été traité de partisanerie car il est financé par l'industrie et co-présidé par un ancien exécutif de BP, ce que vous négligez de préciser dans votre critique.
Dans l'ensemble, la plus grande faiblesse de la critique est qu'elle ne comprend pas le but ultime de ces articles. Elle décrit comme étant un coup de dés journalistique notre décision de rendre public le scepticisme des gens à l'interne de l'industrie et l'incertitude financière de certaines compagnies de gaz de schiste. En réalité, c'était le contraire d'un pari journalistique: c'était notre responsabilité de faire connaître ces préoccupations aussitôt que nous en avions vent, à cause de la grande portée des conséquences. Cette responsabilité était d'autant plus pressante puisque nous avions les preuves que ces incertitudes économiques étaient débattues avec vigueur, non seulement par les autorités des compagnies pétrolières et gazières, mais aussi parmi des analystes du marché, des géologues de certains états, ainsi que des législateurs du fédéral. Pour continuer la logique de la critique, il semblerait qu'il aurait été mieux pour nous d'attendre, de s'asseoir sur toutes les preuves et les rapports, jusqu'à ce soit clair que les inquiétudes vécues par l'industrie se réalisent. En effet, il n'y aurait pas eu de chances à prendre de cette façon là. Mais en suivant cette logique, les journalistes devraient présumer que parce qu'aucune avion ne s'est écrasé aujourd'hui, le système aéronautique est sécuritaire et ne mérite pas que l'on le surveille. En suivant cette logique, le boom immobilier était la preuve en soi que l'industrie se portait bien, et que les articles sur les bulles devraient être écrit après qu'elles aient éclatées. Pour nous de s'asseoir sur nos reportages aurait été irresponsable.
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
"Times Editors Respond to my Shale Gas Column
Everyone is entitled to opinions. But facts are facts. And the public editor’s column about our June 26 story on shale gas economics gets many of them wrong. As a result, the column’s conclusions are, quite simply, misguided and unsupported.
The column said, for example, that our story needed “more convincing substantiation.” What this ignores is the data we assessed from over 9,000 wells, the S.E.C. document review of two dozen companies, and the dozens of industry emails we published. It overlooks the several dozen interviews with experts we conducted, the several-hundred page online document reader and a follow-up story with dozens more emails and documents from federal regulators echoing industry concerns. It would be tough to find a news organization that has explored these financial issues more thoroughly and documented them more extensively.
The column claims that our story needed “more space for a reasoned explanation of the other side.” And yet our story directly quotes eight pro-industry voices and includes input from over a dozen more in the online document readers, with detailed annotations. In the story and the document reader we went to great lengths to explain the nuances, clarify and calibrate wording to show what the emails did and, just as important, did not say.
The column fails to mention that Mr. Brisbane looked into numerous specific allegations about the stories, including claims that The Times might have been manipulated by sources who aimed to profit from shorting shale gas, and found every single one of those allegations to be factually baseless and entirely unsubstantiated.
The column says the piece “cast doubt on shale gas without mentioning that it had grown rapidly as an energy source” And yet we explained repeatedly that the amount of gas being produced now is not proof of the industry’s profitability or long-term prospects — i.e. the focus of our stories.
The column mentions that our story “didn’t include dissenting views from experts who aren’t entrenched on one side or another of the subject.” This is a puzzling casting call. Who are these people? Anyone who knows these issues well enough to merit interviewing has an opinion. We interviewed dozens of these experts from varying points of view. An “on-the-one-hand-on-the-other-hand” quote from some middle-ground professor may have added journalistic hedging. But it would also have been a disservice to readers who want to hear from people with an informed perspective. To underscore these points, consider the MIT study group, invoked in your column as a neutral observer. This group has been called partisan because it has been funded by industry and co-chaired by a former BP executive — a point that went undisclosed in the column.
Overall, the biggest flaw with the column is that it fails to understand the core mission of the stories. It describes as a “journalistic gamble” our decision to air the skepticism from industry insiders and the financial uncertainty of some shale gas companies. In fact, it was the opposite of a journalistic gamble; it was our responsibility, once we learned of them, to report these concerns because they have such broad consequences. This responsibility was all the more pressing because we had evidence that these financial uncertainties were being vigorously debated — not just by oil and gas company officials but also among market analysts, state geologists and federal regulators. To follow the logic of the column, it seems the preferred course would be for us to have waited – and sat on all the evidence and reporting – until it was clear whether the concerns voiced within the industry play out. Indeed, there would be no gamble in doing that. But by this logic, journalists should assume that because no planes crashed today, the aviation system is safe and does not merit scrutiny. By this logic, the booming housing market was proof, in and of itself, that the industry was strong, and that stories about bubbles should only be written post-burst. For us to sit on our reporting would have been irresponsible.
Rick Berke, National Editor
Adam Bryant, Deputy National Editor"
Published in The New York Times here: http://publiceditor.blogs.nytimes.com/2011/07/17/times-editors-respond-to-my-shale-gas-column/
Subscribe to:
Post Comments (Atom)
No comments:
Post a Comment