Friends of the Richelieu. A river. A passion.



"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Friday, June 15, 2012

Les arbres ne sont pas des poteaux


J'ai toujours déploré les pratiques modernes des monocultures, que ce soit en agriculture, en sylviculture, ou tout simplement en aménagement urbain.

Les humains tendent à penser que les arbres sont des poteaux de téléphone qui poussent en solitaires, au lieu de les considérer comme des êtres vivants qui font partie d'un écosystème qui les soutient, qui les enrichit, qui les nourrit. C'est comme placer un humain isolé dans une cellule, sans contacts avec d'autres, et s'attendre à ce qu'il apprenne plus vite parce qu'il ne se fait pas distraire par les activités routinières de la vie en communauté.

Voyez par exemple ce qu'on a fait aux bien-aimés arbres de Michel Chartrand (lui qui aimait tellement "ses" arbres!) sur son terrain à Richelieu, tout çà pour pouvoir construire une maison de plus sur son domaine maintenant subdivisé.


Des géants solitaires, les arbres de nos forêts? En fait, ils tissent des liens sous terre, entremêlant discrètement les doigts de leurs racines. C'est ce qu'ont découvert Annie DesRochers, professeure et chercheuse à l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue, et son étudiante Émilie Tarroux.

Elles savaient que les racines de certaines essences se greffent les unes aux autres, ce qui apparaissait comme un rare accident dont on prenait connaissance fortuitement - au moment d'un déracinement, par exemple.

Elles ont creusé la question pour le pin gris, essence très prisée par l'industrie forestière de la région. Sur des superficies de 50 m2, leur équipe a dénudé les racines de pins gris en utilisant, plutôt que l'épuisante pelle, les lances d'incendie à haute pression des pompiers forestiers.

Surprise: «Plus de la moitié des arbres, dans un peuplement qu'on excave, sont reliés à leurs voisins par des greffes», indique Annie DesRochers.

Ce ne sont pas les radicelles qui s'unissent, mais plutôt les fortes racines à proximité des troncs. Puisque l'écorce doit se rompre pour que les tissus s'amalgament, Annie DesRochers croit que les frottements induits sous terre par la poussée du vent pourraient produire les conditions nécessaires à ces mariages.

La question: ces greffes sont-elles utiles? En biologie, un phénomène ne s'installe et ne perdure que s'il augmente la valeur d'adaptation de l'espèce, rappelle-t-elle.

Et en effet, «on a observé que les arbres qui formaient des greffes avaient une meilleure croissance que ceux qui n'en formaient pas», explique-t-elle. Ils fondent ainsi une communauté de partage de l'eau et des nutriments.

La sylviculture peut en tirer des leçons capitales. Selon le principe que les arbres sont en compétition, l'industrie forestière fait des coupes d'éclaircissement pour favoriser la croissance des arbres restants - pratique qui donne souvent des résultats décevants. Annie DesRochers et Émilie Tarroux apportent une explication à ce phénomène: l'arbre qui demeure uni à une souche voisine par ses racines voit ses forces vives drainées par son conjoint arasé.

L'INSTITUTION: l'Université du Québec en Abitibi- Témiscamingue (UQAT)

LA RECHERCHE: les arbres greffent leurs racines pour leur bénéfice commun

UNE APPLICATION: corriger des idées reçues en sylviculture

Lien: http://affaires.lapresse.ca/portfolio/recherche-universitaire/201206/12/01-4534044-ces-arbres-unis-pour-la-vie.php


Tree roots unite for life

Are the giant trees in our forests live like solitary giants? In fat, they form a web of life underground, interweaving their roots out of sight. This is what Annie DesRochers discovered: she teaches and does research at the Université du Québec in Abitibi-Témiscamingue and found out this surprising symbiose with her student Émilie Tarroux.

They knew roots of some tree species graft themselves to each other, but that seemed to be accidental, something we found about by accident, during a windfall, for example.

They tried to find out more about the subject, especially when it came to the Jack Pine, a species very much desirable by the forest industry of her region. On surfaces of 50 square meters, their crew unearthed the roots of Jack Pines by using high-pressure forest firemen hoses instead of shovels.

A surprise was waiting for them: "More than half the trees of a colony we unearthed are joined with their neighbors by grafts." says Annie DesRochers.

The trees are not joined by rootlets, but rather by the big strong roots near the trunk. Since the bark has to be severed in order for the tissues to bond, Annie DesRochers beleives that the rubbing going on underground caused by the trees swaying in the wind could be the source of the conditions needed to permit this bonding.

The question is: are there advantages in having these grafts? In biology, a phenomenom happens and persists only if it betters the adaptation of the species, she reminds us.

And indeed, "we observed that the trees that form these grafts enjoyed better growth than those that didn't have them." she adds. They form a community that shares water and nutriments.

Sylviculture could learn some important lessons from this. The industry, assuming that the trees are competing, usually does some brush clearing and clearing in order to speed up the growth of preferred species, a practice that doesn't always give good results. Annie DesRochers and Émilie Tarroux provide an explanation to this phenomenom: the tree that is left standing but bonded to a neighboring tree by it's roots sees it's vital forces drained by having it's conjoined tree cut down.

The Institution: l'Université du Québec en Abitibi- Témiscamingue (UQAT)

The research: trees graft their roots for the common good

An application: correct preconceived notions in sylviculture


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