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"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Sunday, September 23, 2012

Gaz de schiste - la mission de Jessica

Photo: Colin Smith

"J'ai laissé tombé tout le reste de ma vie pour ceci." Jessica Ernst est convaincue qu'il n'y a rien de bon dans la fracturation hydraulique.

Traduction libre d'un reportage de Chuck Tobin.

Conférencière à Whitehorse le 22 septembre: Jessica Ernst nous parlera de ses expériences avec la fracturation hydraulique à 19:00 heures samedi le 22 septembre 2012 à la salle CYO dans le sous-sol de l'église Sacred Heart Cathedral.

C'est mauvais, insiste-t-elle durant une entrevue au téléphone cette semaine, de sa maison en Alberta, où elle ne peut plus se servir de son eau de puits depuis les 6 dernières années.

Avec 30 ans d'expérience comme consultante pour les pétrolières sous la ceinture, Mme Ernst dit que la fracturation hydraulique est néfaste pour l'environnement, et mauvais pour les gens qui vivent près des puits de gaz où il s'est fait de la fracturation hydraulique.

Une analyse publiée tout récemment sur la fracturation, demandée par l'Union européenne dit que de 25% à 100% de l'eau et des produits chimiques pompés sous terre à grande pression afin de fracturer les formations géologiques ne sont pas récupérés, selon elle.

Mme Ernst a été reconnue par un organisme accrédité par les Nations Unies pour sa prise de position contre l'une des plus importantes compagnies pétrolières et gazières de l'Amérique du Nord, sur qui elle jette le blâme d'avoir contaminé son puits.

Dans sa cause déposée devant la cour l'an passé contre EnCana Corp. et la province de l'Alberta, dont le dossier compte 73 pages, l'activiste (NDLR: pas sûre qu'elle aime se faire étiqueter ainsi!) de 54 ans prétend que les fracturations hydrauliques faites par la compagnie autour de sa communauté de Rosebud ont ruiné la nappe phréatique et son puits.

À un moment donné, dit le dossier, des surplus de méthane venant des fracturations hydrauliques sortaient de son robinet en sifflant, ce qui posait un risque élevé d'explosion.

Son eau devint inutilisable pour la lessive et se laver, dit-elle.

L'industrie pétrolière et gazière continue de dire que la fracturation hydraulique est sécuritaire, dit Ernst, et met au défi n'importe qui pourrait faire la preuve du contraire.

Mme Ernst dit qu'il n'y a pas beaucoup de preuves négatives à présenter parce que l'industrie règle à l'amiable, hors cour, et oblige le silence dans les conditions d'ententes hors cour.

Selon elle, le Yukon a toujours la possibilité d'interdire la fracturation hydraulique, du moins jusqu'à ce que l'on en sache plus sur les implications de cette pratique sur la santé humaine et environnementale.

"Je crois scientifiquement que cela ne puisse se faire de façon sécuritaire, parce que vous fracturer les formations souterraines et personne ne peut descendre en bas et l'étudier, et personne ne peut descendre là et réparer les gaffes." dit-elle.

Mme Ernst dit qu'elle se souvient des paroles de son grand-père: "Un jour, lui a-t-il dit, on doit prendre le temps de prendre du recul, observer et apprendre des erreurs des autres pour ne pas refaire les mêmes erreurs soi-même."

Selon elle, le Yukon est positionné pour prendre du recul avant de répéter les mêmes erreurs de l'Alberta et des autres en laissant se faire fracturer.

Elle sera à Whitehorse en fin de semaine pour nous parler de fracturation hydraulique et ce qu'elle a vécu. La présentation commencera à 19:00 heures samedi à la salle CYO dans le sous-sol de l'église Sacred Heart Cathedral.

La compagnie Northern Cross Lté a présenté une proposition de projet auprès du Yukon Environmental and Socio-economic Assessment Board afin de pouvoir forer deux puits exploratoires de plus près de Eagle Plains cet hiver.

La compagnie laisse comprendre qu'elle ne s'attend pas à utiliser la méthode de fracturation hydraulique, mais ne peut pas en être certaine tant que les forages ne sont pas commencés pour pouvoir en savoir plus sur les formations souterraines.

La compagnie a aussi dit au comité d'évaluation qu'elle avait reçu des assurances du gouvernement du Yukon que si la compagnie Northern Cross décidait plus tard de fracturer, une évaluation environnementale ne serait pas nécessaire.

Trois Premières Nations ont laisser savoir dans leurs mémoires au comité d'évaluation que si il y avait qu'une seule petite chance que Northern Cross ferait de la fracturation hydraulique, la compagnie devra faire la preuve que cela peut être fait sans impacts négatifs pour l'environnement.

Northern Cross a reçu des permis en 2007 et 2008 pour les 4 premiers puits d'exploration, bien que les travaux n'ont commencé que cet été. Le forage pour le premier puits a commencé en août.

Une compagnie chinoise a acheté la majorité des actions de Northern Cross l'an passé pour $20 millions.

La compagnie dit que la majorité de l'argent sera utilisé pour rencontrer ses engagements pour sécuriser ses baux pétroliers et gaziers.

La fracturation hydraulique exige une quantité importante d'eau mêlée avec des produits chimiques qui sont pompés à haute pression dans les formations souterraines afin de fracturer le roc et permettre de plus grosses quantités de méthane de s'échapper.

Les documents du procès entamé devant la cour de l'Alberta indiquent qu'avant l'arrivée de l'exploitation de CBM (coal bed methane, le gaz emprisonné dans le charbon) dans la région de Rosebud, l'eau de puits de Mme Ernst était abondante et d'une très bonne qualité.

Selon des tests menés sur l'eau des puits disponibles qui auraient été menés avant les forages dans la région, ainsi que des tests fait selon un monitorage de routine ou pour des raisons de ventes immobilières, indiquent que l'eau n'avait pas de contaminants, selon les documents du procès.

Ils indiquent qu'Encana aurait commencé à forer dans la région en 2001.

Vers la fin de l'année 2005, Mme Ernst a été obligée d'abandonner son puits, selon les documents.

"L'eau de robinet laissée dans un bol ou une tasse prenait feu si on y approchait une flamme." selon les documents.

"Si on remplissait une bouteille de boisson gazeuse avec cette eau et la garder bouchée pour moins d'une minute, le gaz s'échappant de l'eau exploserait en une flamme de 30cm de haut si on l'allumait."

"...Mme Ernst souffrait d'inflammations des yeux rien qu'à rester dans sa maison." lit-on dans les documents présentés à la cour.

Mme Ernst dit que ses avocats lui ont dit d'être préparée à une longue cause, qu'on tenterait sûrement d'étirer les procédures pour le plus longtemps que possible.

Elle dit qu'elle a déjà été étiquetée par l'industrie et d'autres personnes vivant du pétrole et du gaz comme étant cette dame folle qui n'avait rien de mieux à faire de son temps.

Pour Mme Ernst, mettre la lumière sur la fracturation hydraulique et ce que cela fait à l'environnement est déjà devenu l'oeuvre de sa vie.

"J'y met tout mon temps à cette cause légale." dit-elle. "Je travaille 18 heures par jour, 7 jours par semaine, et cela fait 6 ans que c'est comme çà."

"Toutes mes économies y passent, et j’admets enfin que je dédie ce qui reste de ma vie à cette cause."

Mme Ernst fait remarquer que pendant qu'elle continue sa bataille, la pratique de la fracturation hydraulique et ses impacts attirent de plus en plus d'attention des gouvernements au Canada, aux États-Unis et partout dans le monde.

Ottawa a annoncé l'an passé qu'une équipe de travail examinerait la fracturation hydraulique pour décider si cela nuisait à l'environnement, bien qu'on ne semble pas presser de commencer à y travailler.

Elle affirme que l'industrie ne fait que brouiller les pistes en disant que la fracturation hydraulique est une pratique courante depuis 50 ans, ce que répète Northern Cross dans sa demande pour forer d'autres puits.

Mme Ernst dit que jamais la fracturation hydraulique n'a été utilisé avec tant de force brute pour faire éclater les formations géologiques comme on le fait depuis une dizaine d'années.


Pour faire un don à la cause légale de Jessica Ernst, ou tout simplement en savoir plus sur elle et sa bataille, visitez son site: http://www.ernstversusencana.ca/


"I have given up the rest of my life for this’
Jessica Ernst is convinced there’s nothing good about hydraulic fracturing.

By Chuck Tobin

as published in the Whitehorse Daily Star here: http://www.whitehorsestar.com/archive/story/i-have-given-up-the-rest-of-my-life-for-this/

TO SPEAK IN WHITEHORSE – Jessica Ernst will discuss her experiences with fracking beginning at 7 p.m. Saturday (September 22 2012) at the CYO Hall in the basement of the Sacred Heart Cathedral. Photo courtesy JESSICA ERNST

Jessica Ernst is convinced there’s nothing good about hydraulic fracturing.

It’s bad, she insisted in an interview this week from her home in Alberta, where’s she’s been unable to use her water well for the last six years.

With 30 years’ experience as a consultant in the oil patch, Ernst says hydraulic fracturing is bad for the environment, and it’s bad for people who live near gas wells where fracking has occurred.

A recently published analysis of fracking commissioned by the European Union says somewhere between 25 and 100 per cent of the water and chemicals pumped underground at high pressure to fracture formations is not recovered, she says.

Ernst has been recognized by an organization accredited by the United Nations for her stand against one of the largest oil and gas companies in North America which she blames for contaminating her well.

In a 73-page lawsuit filed last year against the EnCana Corp. and the province of Alberta, the 54-year-old activist claims hydraulic fracturing by the company around her community of Rosebud ruined the groundwater table and her well.

At one point, says the lawsuit, excess methane gas caused by hydraulic fracturing was whistling out of her taps, creating “a serious risk of explosion.”

Her water became unusable for washing and bathing, she claims.

The oil and gas industry, says Ernst, maintains fracking is safe, and challenges anyone to bring forward evidence to prove otherwise.

Ernst says there’s not much negative proof on the record because the industry settles its disputes outside the courtroom, and attaches gag orders as part of the settlement conditions.

The Yukon, she says, still has the ability to prohibit hydraulic fracturing, at least until much more is known about its implications on the health of the environment and people.

“I really do not believe scientifically it can be done safely, because you are shattering the underground formation and nobody can go down there and study it, and nobody can go down there and fix it,” she says.

Ernst says she remembers the words of her grandfather. One day, he told her there are times to stand back, watch and learn from the mistakes of others so you don’t make the same mistakes yourself.

The Yukon, she says, is in the position to stand back before it makes the same errors Alberta and others have made by allowing hydraulic fracturing to occur.

She’ll be in Whitehorse this weekend to talk about fracking and her experiences. The presentation will begin at 7 p.m. Saturday at the CYO Hall in the basement of the Sacred Heart Cathedral.

Northern Cross Ltd. has filed a project proposal with the Yukon Environmental and Socio-economic Assessment Board to drill two more exploration holes near Eagle Plains this winter.

The company has indicated it does not intend to use hydraulic fracturing, but can’t say for sure until it begins drilling and learns more about the underground formations.

It has also indicated to the assessment board that it has been assured by the Yukon government that should Northern Cross decide sometime down the road to use fracking, a separate environmental assessment would not be required.

Three First Nations have indicated in their submissions to the assessment board that if there’s even a remote chance Northern Cross will use hydraulic fracturing, the company should have to demonstrate it can be done with no negative impacts to the environment.

Northern Cross received permits in 2007 and 2008 for its first four exploration wells, though work did not start until this summer. It began drilling its first hole in August.

A Chinese company purchased the controlling interest in Northern Cross last year for $20 million.

The company indicated most of the money would be used to fulfill spending commitments made to secure the oil and gas leases.

Hydraulic fracturing involves the use of water mixed with chemicals pumped at high pressure into underground formations to fracture the formations and allow greater volumes of methane to escape.

The lawsuit filed in Alberta’s highest court reads: “Prior to the arrival of CBM (coal bed methane) development in the Rosebud area, Ms. Ernst’s water well ... produced large quantities of very clear, high-quality water.”

Well water tests on record prior to the arrival of drilling in the area, tests conducted as part of routine monitoring or for real estate purposes, showed the water was free of contaminants, the suit says.

It points out EnCana began drilling in the area back in 2001.

By the end of 2005, Ernst was forced to abandon her well, according to the lawsuit.

“Tap water resting in a bowl or cup would catch fire if an open flame was brought close to the water,” reads the lawsuit.

“If water was placed in a plastic pop bottle and capped for a minute or less, the gas coming off the water would explode in a flame a foot high if a lit match or lighter was placed near the mouth of the bottle.”

“... Ms. Ernst experienced eye irritations from merely being in the house,” says the lawsuit.

Ernst says her lawyers have told her to be prepared for a long haul, as there will surely be attempts to drag out the matter for as long as possible.

She’s says she’s already been labelled by industry and others who make a living from oil and gas as that crazy lady with nothing better to do.

For Ernst, shedding light on hydraulic fracturing and what it does to the environment has pretty much become her life’s work already.

“I am putting all my time into the case,” she says. “I am working 18 hours a day, seven days a week, and I have been for the last six years.

“I am using up all my savings on the case, and I actually recognize I have given up the rest of my life for this.”

Ernst points out as she continues her fight, the practice of hydraulic fracturing and its impact is drawing more and more attention from governments in Canada, United States and around the world.

Ottawa announced last year it would be appointing a task force to examine hydraulic fracturing to determine if it was harming the environment, though the work has not yet begun in earnest.

The suggestion by industry that hydraulic fracturing has been in common use for 50 years, as Northern Cross points out in its application, is a red herring, she argues.

Never, Ernst says, has hydraulic fracturing been used with such “brute force to blast open” formations as it has been in the last decade.

By Chuck Tobin
Star Reporter "

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