Rachel Carson n'a pas tué des millions d'Africains: la campagne de désinformation contre Silent Spring, "Printemps Silencieux" continue de déformer les débats environnementaux 50 ans plus tard.
Silent Spring, l'avertissement choc de Rachel Carson sur l'usage sans discernement des pesticides, aura 50 ans ce mois-ci. Ce qui fait que le mouvement environnemental a aussi un demi-siècle d'âge, et qui continue les débats amers de division qui nous continuons d'avoir sur le livre et le mouvement qui en est né. Les termes de cet argumentation qui ont émergés avec la réaction brutale venant de ceux qui ne l'ont pas pris comme un avertissement mais comme une menace, n'ont pas changés beaucoup. Et cela nous laisse avec une question lancinante: pourquoi ne pouvons-nous pas être d'accord? Comment cela se peut-il que l'environnement que nous partageons tous est la mire de tant de débats partisans? Après tout, la droite et la gauche habitent la même planète, même si c'est difficile à croire, parfois.
Le livre de Mme Carson semait la controverse avant même qu'il soit publié. En juin 1962, trois extraits assez longs avaient été publiés par la revue The New Yorker. Ils ont semé l'alarme chez le public, et le département de l'agriculture et d'autres agences gouvernementales ont été submergés de demandes pour qu'on agisse, des communications exprimant de l'indignation envers l'industrie des produits chimiques et ses alliés au gouvernement. Vers la fin d'août 1962, après qu'on lui ait posé des questions sur les pesticides durant une conférence de presse, le président Kennedy a donné des ordres à
son conseiller en sciences pour qu'il lance une commission d'enquête sur les problèmes mis à jour par ces articles du livre de Mme Carson. Un mois plus tard, quand Silent Spring a été publié enfin, les prises de parti dans la bataille des pesticides s'étaient endurcies. Bien appuyés par une mise de fonds, l'éditeur de Mme Carson avait entendu parlé qu'elle était à $250,000, les fabricants de pesticides ont lancé une attaque qui visait à discréditer Silent Spring et détruire (la réputation de ) l'auteure.
L'offensive incluait une parodie populaire du premier chapitre de Mme Carson sur une municipalité où les oiseaux ne chantaient plus, et une liste exhaustive qui décrivait les bienfaits des pesticides pour la santé humaine et la production de la nourriture. Silent Spring, traduit plus tard comme Printemps Silencieux, avait été décrit comme une oeuvre biaisée et partisane à n'importe quel média qui voulait bien entendre cette version des faits. Certains ont gobé tout rond. La revue Time a qualifié le livre comme étant "hystérique" et "pathétiquement peu valable".
Les critiques de Mme Carson l'ont poussé vers l'extrême gauche de l'univers politique, dans un coin éloigné marginal qui était composé à l'époque d'agriculteurs biologiques, d'amateurs de bonne nourriture, et ceux qui étaient contre la fluorisation de l'eau. L'un des fabricants de pesticides qui avait menacé d'entamer un procès si Silent Spring se faisait publier était plus précis dans ses opinions: selon la compagnie, Mme Carson faisait parti des forces sinistres de l'ombre dont l'intention était de miner l'agriculture américaine et l'entreprise privée afin de faire avancer les intérêts de l'Union soviétique et ses partisans de l'Europe de l'est. Le mot "communiste" était alors prononcé comme une grave insulte en 1962, et n'avait pas été utilisé, mais la menace le sous-entendait. Le livre Silent Spring n'était pas pro-américain disaient ses critiques.
Et nous en sommes au même point, 50 ans plus tard. D'un côté du débat environnemental se trouvent les scientifiques perçus comme étant d'un coeur tendre et ceux qui veulent conserver l'ordre naturel des choses. De l'autre côté, sont les pragmatistes convaincus de l'industrie et leurs amis bien placés, la puissante masse de l'establishment. Échangez les mots "changements climatiques" avec "pesticides", et le débat se déroule de la même façon maintenant comme il y a un demi-siècle. La commission scientifique du président Kennedy confirmera ultimement les affirmations de Mme Carson sur les pesticides, mais aujourd'hui comme alors, personne ne bouge d'un poil.
Mme Carson a aussi été accusée d'avoir écrit un livre qui bien qu'il disait se préoccuper de santé humaine, contribuerait plutôt à une tuerie et des maladies à grande échelle en arrêtant l'usage de l'insecticide DDT utilisé contre la malaria. Une lettre furieuse envoyée à la revue The New Yorker se plaignait que la sottise de Mme Carson rendrait impossible la levée de fonds nécessaire pour continuer nos efforts à éradiquer la malaria, et son auteur se demandait si les normes de la revue reconnue comme étant de la plus haute justesse et équilibrés l'avaient quittée. Apparemment ne connaissant pas la différence entre un auteur scientifique et un nudiste, l'auteur de la lettre traitait Mme Carson de naturiste.
L'affirmation que Rachel Carson soit responsable de la dévastation provoquée par la malaria, surtout dans la région du Sahara en Afrique, a repris de l'essor depuis quelques années. L'institut American Enterprise Institute et d'autres conservateurs pour le marché libre viennent toujours défendre l'innocuité et l'efficacité du DDT, et la rumeur que Mme Carson soit coupable des millions de mortalités d'Africains est souvent répétée par des gens qui n'ont aucune espèce d'idée du contenu du livre Printemps Silencieux, ou de la source des attaques qui reprennent de plus belle. Le Competitive Enterprise Institue, un regroupement qui est pour un minimum de gouvernement et la libre entreprise tient un site web rachelwaswrong.org, qui décrit en détails la complicité de Mme Carson et la vague indompté de la malaria. En 2004, le feu écrivain Michhael Crichton avait fourni une expression facile à répéter et à se souvenir sur le "crime" de Rachel Carson: "L'interdiction du DDT a tué plus de personnes qu'Hitler" avait été inclus dans un de ses livres, et il était clair dans ses entrevues qu'il était de la même opinion.
Rachel Carson a calmement subit les campagnes de désinformation contre sa personne jusqu'à son décès suite à un cancer du sein en 1964 et trouverait que la situation actuelle est bien typique. Elle a bien dit dans l'un de ses discours prononcé après la parution de Silent Spring que bien des gens qui n'ont pas lu le livre ne se gêne pas pour le rejeter quand même.
Rachel Carson n'a jamais demandé qu'on interdisent les pesticides. Elle disait bien clairement dans toutes ses discours publics, l'a répété durant un documentaire d'une heure à la télévision sur Silent Spring, et a même témoigné devant le U.S. Senate. Mme Carson n'a jamais nié qu'il y avait des avantages à utiliser des pesticides, surtout dans la lutte contre les maladies humaines transmises par les insectes quand ils non seulement s'étaient montrés efficaces mais moralement nécessaires.
"Je ne dis pas que les insecticides chimiques ne doivent jamais être utilisés." écrit Rachel Carson dans Printemps Silencieux. J'affirme que nous avons laissé des produits chimiques biologiquement puissants sans discrimination entre les mains de personnes très ou tout à fait ignorantes de leur potentiel à faire du tort. Nous avons exposés une grande quantité de personnes à avoir un contact avec ces poisons, sans leur consentement, et souvent sans qu'ils en soient avisés."
Plusieurs étaient d'accord. Dans des éditoriaux du New York Times peu après la parution des articles de la revue The New Yorker, on pouvait lire que Mme Carson avait pu garder un équilibre dans ses écrits: "Mme Carson n'avance pas que les pesticides chimiques ne doivent jamais être utilisés." écrivait le Times. "Mais elle nous prévient des dangers de mal s'en servir et d'en abuser, surtout par un public qui a été convaincu que les chimistes ont la connaissance divine et que seulement des bienfaits peuvent émerger de leurs laboratoires."
Mme Carson ne cherchait pas à ce que l'on cesse d'utiliser les pesticides, seulement qu'on cesse d'en abuser durant les périodes qu'il était presque impossible de ne pas en être exposés. Les campagnes d'arrosages d'insecticide au-dessus des forêts, des villes et des banlieues, l'application routinière des insecticides sur les récoltes par les agriculteurs à des concentrations bien au-dessus de ce qui était considéré comme étant sécuritaire, et l'usage résidentiel des insecticides dans des produits allant de papier pour couvrir les tablettes d'armoires jusqu'aux bombes aérosols qui contaminaient le paysage exactement de la même façon que les bombes relâchées durant les tests nucléaires (un lien établi bien clairement dans Printemps Silencieux).
"C'est maintenant une contamination universelle de l'environnement" écrivait Carson. "Les produits chimiques sont les partenaires sinistres et peu reconnus des radiations car ils changent le monde à sa base même, la nature même de la vie."
On doit reconnaître que l'institut Competitive Enterprise Institute admet que Mme Carson n'a pas demandé l'interdiction des pesticides dans son livre Printemps Silencieux. Mais ils disent que sa mise en garde dans leur valeur à combattre les maladies a été tellement mise au 2e rang par sa désapprobation générale de leur usage que la publicité négative venant de Silent Spring a contribué à l'interdiction de l'usage du DDT pour combattre la malaria, surtout dans la partie du Sahara en Afrique, où quelques 90% des cas de malaria surviennent au monde.
C'est vrai que Mme Carson avait peu de bonnes choses à dire à propos du DDT et de tous les produits s'y apparentant: les insecticides hydrocarbonés chlorés aromatiques produits durant les années suivant la Deuxième Grande Guerre Mondiale et après le prix Nobel décerné au chimiste Paul Muller pour avoir créé le DDT. Mais c'est exagéré de dire que l'humeur suite à la parution de Silent Spring était la principale raison d'interdire l'usage du DDT pour combattre la malaria. Et comme les publications comme celle du New York Times ont démontré, quiconque prenait le temps de lire Printemps Silencieux comprenait que Mme Carson n'était pas une absolutiste qui cherchait à cesser tout usage des pesticides.
Le DDT a été efficace pour combattre la malaria en Europe, dans le nord de l'Afrique, dans certaines parties de l'Inde et au sud de l'Asie, et même dans le sud des États-Unis où la maladie avait déjà commencé à être repoussée par d'autres moyens. Mais c'était surtout dans des régions développées. L'usage du DDT dans des endroits comme le Sahara de l'Afrique dans des villages reculés et difficiles à rejoindre a longtemps été problématique. C'est une vieille histoire qui est souvent répétée: l'Afrique était bien au bas de la liste des priorités.
Et dans plusieurs des cas, l'OMS avait commencé à se questionner sur son programme d'éradication de la malaria même avant la parution de Silent Spring. Une des leçons déjà apprises était que l'usage exagéré du DDT dans plusieurs régions sur la planète provoquait des nouvelles souches de maringouins qui devenaient résistantes à l'insecticide. C'est ce qui arrive souvent avec les antibiotiques: l'usage d'un poison environnementale élimine les organismes vivants prédisposés des écosystèmes et permet ceux qui y sont immunisés de prendre le dessus. L'OMS devait faire aussi avec un intérêt à la baisse chez les scientifiques pour cette maladie et une diminution sévère de financement dans la communauté internationale.
Quand l'EPA fut établi et interdit la plupart des usages domestiques du DDT en 1972, cette loi ne couvrait pas d'autres parties du globe et l'insecticide est demeuré dans l'arsenal international contre la malaria. Les États-Unis ont continué de fabriquer et exporter le DDT jusqu'à la mi-1980, et a toujours été disponible chez les fabricants de pesticides dans d'autres pays.
Il en résulte donc que le DDT est toujours parmi nous, se répandant librement dans l'atmosphère, venant des opérations d'épandage dans différentes parties du globe, et aussi par son évaporation continuelle du sol après avoir resté en dormance pendant des décennies. La menace du DDT pour la faune sauvage, étant un neurotoxine mortel pour plusieurs espèces et un destructeur de capacité de reproduction pour d'autres espèces, n'a jamais été mise en doute. Les affirmations de Mme Carson dans Printemps Silencieux sur le DDT et ses liens avec des cancers chez les humains et d'autres problèmes n'ont pas été complètement résolus. Le programme National de Toxicologie garde le DDT comme étant raisonnablement anticipé d'être un cancérigène pour les humains. Il en va de même pour 2 de ses sous-produits, le DDD et le DDE dont on se doute sont aussi la source de problèmes de développement chez l'humain.
Voici des arguments nébuleux mais inquiétants. Le DDT est stocké dans les tissus adipeux (le gras), comme chez l'ours, et le stockage amplifie avec les expositions répétées avec le temps, ainsi que par la chaîne alimentaire, avec des conséquences imprévisibles. Nous marchons chacun d'entre nous avec nos réserves corporelles de DDT, un poison que nous continuons à consommer par les résidus vieux de plusieurs décennies, et par ses usages contemporains qui persistent. Si Rachel Carson espérait éliminer l'usage du DDT et nos expositions à ce produit, elle n'a pas très bien réussi.
En 2006, l'OMS a renouvelé son engagement à combattre la malaria avec du DDT, surtout en Afrique, où l'OMS n'avait jamais annulé son approbation de son usage à cette fin. Le geste a été appuyé par des groupes environnementaux, et l'aurait été également par Rachel Carson si elle était toujours parmis nous aujourd'hui.
L'auteur, William Souder, aura son livre "On a Farther Shore: The Life and Legacy of Rachel Carson" disponible dans les librairies le 4 septembre.
"Rachel Carson Didn’t Kill Millions of Africans
How the 50-year-old campaign against Silent Spring still distorts environmental debates.
Silent Spring, Rachel Carson’s landmark warning about the indiscriminate use of pesticides, turns 50 this month. By extension, that puts the environmental movement also at the half-century mark—along with the bitter, divisive argument we continue to have over both the book and the movement it spawned. The terms of that argument, which emerged in the brutal reaction to Silent Spring from those who saw it not as a warning but as a threat, haven’t changed much. And they leave us with a vexing question: Why do we fight? How is it that the environment we all share is the subject of partisan debate? After all, the right and the left inhabit the same planet, even if it doesn’t always seem that way.
Carson’s book was controversial before it even was a book. In June 1962, three long excerpts were published by The New Yorker magazine. They alarmed the public, which deluged the Department of Agriculture and other agencies with demands for action, and outraged the chemical industry and its allies in government. In late August 1962, after he was asked about pesticides at a press conference, President Kennedy ordered his science adviser to form a commission to investigate the problems brought to light, the president said, by “Miss Carson’s book.” A month later, when Silent Spring was published, the outlines of the fight over pesticides had hardened. Armed with a substantial war chest—Carson’s publisher heard it was $250,000—pesticide makers launched an attack aimed at discrediting Silent Spring and destroying its author.
The offensive included a widely distributed parody of Carson’s famous opening chapter about a town where no birds sang, and countless fact-sheets extolling the benefits of pesticides to human health and food production. Silent Spring was described as one-sided and unbalanced to any media that would listen. Some did. Time magazine called the book “hysterical” and “patently unsound.”
Carson’s critics pushed her to the left end of the political spectrum, to a remote corner of the freaky fringe that at the time included organic farmers, food faddists, and anti-fluoridationists. One pesticide maker, which threatened to sue if Silent Spring was published, was more explicit: Carson, the company claimed, was in league with “sinister parties” whose goal was to undermine American agriculture and free enterprise in order to further the interests of the Soviet Union and its Eastern European satellites. The word Communist—in 1962 the most potent of insults—wasn’t used, but it was understood. Silent Spring, said its more ardent detractors, was un-American.
And there the two sides sit 50 years later. On one side of the environmental debate are the perceived soft-hearted scientists and those who would preserve the natural order; on the other are the hard pragmatists of industry and their friends in high places, the massed might of the establishment. Substitute climate change for pesticides, and the argument plays out the same now as it did a half-century ago. President Kennedy’s scientific commission would ultimately affirm Carson’s claims about pesticides, but then as now, nobody ever really gives an inch.
Carson was also accused of having written a book that, though it claimed to be concerned with human health, would instead contribute directly to death and disease on a massive scale by stopping the use of the insecticide DDT in the fight against malaria. One irate letter to The New Yorker complained that Carson’s “mischief” would make it impossible to raise the funds needed to continue the effort to eradicate malaria, and its author wondered if the magazine’s legendary standards for accuracy and fairness had fallen. Apparently unaware of the distinction between science authors and nudists, the letter writer referred to Carson as a “naturist.”
The claim that Rachel Carson is responsible for the devastations of malaria, especially in sub-Saharan Africa, has gained renewed traction in recent years. The American Enterprise Institute and other free-market conservatives have defended the safety and efficacy of DDT—and the claim of Carson’s “guilt” in the deaths of millions of Africans is routinely parroted by people who are clueless about the content of Silent Spring or the sources of the attacks now made against it. The Competitive Enterprise Institute, a limited-government, free-enterprise think tank, maintains the website rachelwaswrong.org, which details Carson’s complicity in the continuing plague of malaria. In 2004, the late writer Michael Crichton offered a bite-sized and easy-to-remember indictment of Carson’s crime: “Banning DDT,” Crichton wrote, “killed more people than Hitler.” This was dialogue in a novel, but in interviews Crichton made it clear this was what he believed.
Rachel Carson, who stoically weathered misinformation campaigns against her before her death from breast cancer in 1964, would find the current situation all-too predictable. As she said once in a speech after the release of Silent Spring, many people who have not read the book nonetheless “disapprove of it heartily.”
Rachel Carson never called for the banning of pesticides. She made this clear in every public pronouncement, repeated it in an hourlong television documentary about Silent Spring, and even testified to that effect before the U.S. Senate. Carson never denied that there were beneficial uses of pesticides, notably in combatting human diseases transmitted by insects, where she said they had not only been proven effective but were morally “necessary.”
“It is not my contention,” Carson wrote in Silent Spring, “that chemical insecticides must never be used. I do contend that we have put poisonous and biologically potent chemicals indiscriminately into the hands of persons largely or wholly ignorant of their potentials for harm. We have subjected enormous numbers of people to contact with these poisons, without their consent and often without their knowledge.”
Many agreed. Editorializing shortly after The New Yorker articles appeared, the New York Times wrote that Carson had struck the right balance: “Miss Carson does not argue that chemical pesticides must never be used,” the Times said, “but she warns of the dangers of misuse and overuse by a public that has become mesmerized by the notion that chemists are the possessors of divine wisdom and that nothing but benefits can emerge from their test tubes.”
Carson did not seek to end the use of pesticides—only their heedless overuse at a time when it was all but impossible to escape exposure to them. Aerial insecticide spraying campaigns over forests, cities, and suburbs; the routine application of insecticides to crops by farmers at concentrations far above what was considered “safe;” and the residential use of insecticides in everything from shelf paper to aerosol “bombs” had contaminated the landscape in exactly the same manner as the fallout from the then-pervasive testing of nuclear weapons—a connection Carson made explicit in Silent Spring.
“In this now universal contamination of the environment,” Carson wrote, “chemicals are the sinister and little-recognized partners of radiation in changing the very nature of the world—the very nature of its life.”
The Competitive Enterprise Institute—to its credit—acknowledges that Carson did not call for the banning of pesticides in Silent Spring. But they claim Carson’s caveat about their value in fighting disease was so overwhelmed by her general disapproval of their use that “negative publicity” around Silent Spring halted the use of DDT against malaria, notably in sub-Saharan Africa, where some 90 percent of the world’s malaria cases occur.
It’s true that Carson found little good to say about DDT or any of its toxic cousins—the chlorinated aromatic hydrocarbon insecticides developed in the years after World War II and after the Swiss chemist Paul Muller had won a Nobel Prize for discovering DDT. But it’s a stretch to see how the mood surrounding Silent Spring was the prime cause of DDT’s exit from the fight against malaria. And, as the New York Times and other publications proved, it was understood by anyone who took time to read Silent Spring that Carson was not an absolutist seeking to stop all pesticide use.
DDT had been effective against malaria in Europe, in Northern Africa, in parts of India and southern Asia, and even in the southern United States, where the disease was already being routed by other means. But these were mostly developed areas. Using DDT in places like sub-Saharan Africa, with its remote and hard-to-reach villages, had long been considered problematic. It was an old story and one still repeated: Africa was everybody’s lowest priority.
And in any case, the World Health Organization had begun to question its malaria-eradication program even before Silent Spring was published. One object lesson was that the heavy use of DDT in many parts of the world was producing new strains of mosquitoes resistant to the insecticide. Much as it can happen with antibiotics, the use of an environmental poison clears susceptible organisms from the ecosystem and allows those with immunity to take over. The WHO also faced declining interest in the disease among scientists and sharp reductions in funding from the international community.
When the recently created Environmental Protection Agency banned DDT for most domestic uses in 1972, this ruling had no force in other parts of the world and the insecticide remained part of the international anti-malaria arsenal. The United States continued to manufacture and export DDT until the mid-1980s, and it has always been available from pesticide makers in other countries.
One result is that DDT is still with us—globally adrift in the atmosphere from spraying operations in various parts of the world, and also from its continuing volatilization from soils in which it has lain dormant for decades. The threat of DDT to wildlife—as a deadly neurotoxin in many species and a destroyer of reproductive capabilities in others—has never been in doubt. Carson’s claims in Silent Spring about DDT’s connection to human cancer and other disorders have not been completely resolved. The National Toxicology Program lists DDT as “reasonably anticipated to be a human carcinogen.” The same holds for two of its common break-down products, DDD and DDE, which are also suspected of causing developmental problems in humans.
These are cloudy but worrisome presumptions. DDT is stored in fat tissues—including ours—and that storage amplifies with repeated exposures over time, as well as through food chains, with unpredictable consequences. We walk around with our personal body-burden of DDT, a poison we still consume both from its decades-old residuals and its ongoing uses. If Rachel Carson hoped to end the use of DDT and our exposure to it, she did a lousy job.
In 2006, the World Health Organization announced a renewed commitment to fighting malaria with DDT, mainly in Africa—where the WHO had never lifted its approval for this purpose. The move was backed by environmental groups, as it surely would have been by Rachel Carson had she been with us still.
William Souder’s On a Farther Shore: The Life and Legacy of Rachel Carson, is out as of Sept. 4.
Article written by William Souder published here: http://www.slate.com/articles/health_and_science/science/2012/09/silent_spring_turns_50_biographer_william_souder_clears_up_myths_about_rachel_carson_.single.html
Friday, September 7, 2012
Les débats en environnement n'ont pas changé depuis 50 ans!
Subscribe to:
Post Comments (Atom)
No comments:
Post a Comment