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"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Wednesday, April 24, 2013

"Le Jour de la Terre à l'heure de la radicalisation

Photo: Robert Skinner, La Presse

Charles Côté
La Presse

Cela fait plus de 15 ans, depuis l'adoption du protocole de Kyoto, qu'il n'y a aucun progrès politique dans le dossier climatique. Au contraire, le seul traité international contraignant dans le domaine du climat est mort l'an dernier sans laisser de descendant. Le Canada lui a donné le coup de grâce en devenant le seul pays à s'en retirer. Et depuis 15 ans, les émissions mondiales de gaz à effet de serre continuent d'augmenter. En fait, elles n'ont jamais augmenté si vite que dans les années 2000.

Tout est en place pour une radicalisation des mouvements écologistes, et c'est ce qu'on constate.

Les groupes autochtones d'Amérique du Nord ont promis de lutter par tous les moyens contre les projets de pipelines. Des scientifiques réputés entrent dans l'arène politique. Et les tactiques de désobéissance civile sont jugées de plus en plus acceptables par une partie du mouvement écologiste et certains observateurs.

«On va assister à une montée de mouvements plus radicaux face aux sables bitumineux et aux projets de pipelines cette année, affirme Steven Guilbeault, d'Équiterre. Ça va de plus en plus mal de plus en plus vite. Et les gens comprennent que la réponse politique globale est totalement inadéquate.»

En février, Michael Brune, le directeur général de l'une des plus vieilles organisations écologistes américaines, s'est fait arrêter après s'être enchaîné aux grilles de la Maison-Blanche en signe de protestation contre le projet de pipeline Keystone XL. C'était la première fois en 120 ans d'existence que le Sierra Club encourageait et participait à une tactique de désobéissance civile.

Dans une lettre ouverte au New York Times, M. Brune a évoqué la «fière tradition de désobéissance civile aux États-Unis» qui a servi à «renforcer nos valeurs les plus fondamentales». Trois semaines plus tard, à la veille d'une grande manifestation contre Keystone, la tactique a reçu un appui de Thomas L. Friedman. Le chroniqueur centriste du Times encourageait le militant Bill McKibben et son organisation, 350.org, à «faire les fous». «Je parle de fou comme s'enchaîner à la Maison-Blanche et bloquer la circulation au Capitole», a-t-il écrit.

Michael Brune avait été arrêté en compagnie de James Hansen. Le célèbre climatologue a récemment pris sa retraite de la NASA parce qu'il veut «aider à faire comprendre au public l'urgence d'agir contre les changements climatiques».

Un autre scientifique réputé a lui aussi sauté dans l'arène publique récemment. Un des plus réputés climatologues canadiens, Andrew Weaver, est candidat du Parti vert à l'élection provinciale de Colombie-Britannique du 14 mai prochain.

«En 2009, j'ai été interviewé pour le documentaire Revolution de Rob Stewart et j'ai dit que les scientifiques avaient fait leur travail et que c'était au tour des politiciens, relate M. Waever en entrevue avec La Presse. Nous sommes en 2013 et nous sommes toujours enlisés. J'ai passé 25 ans de ma vie à étudier et expliquer la science. Maintenant, je crois que comme scientifique je dois en faire plus. Et il y a combien de scientifiques en politique? Marc Garneau et c'est à peu près tout?»

Sa position sur les sables bitumineux est plus nuancée que celle de James Hansen, pour qui leur exploitation est «la fin de partie pour le climat».

«Les sables bitumineux sont une ressource remarquable, mais cela ne veut pas dire qu'il faut se précipiter pour les exploiter le plus vite possible, dit M. Weaver. C'est comme si on dépensait tout notre héritage sur un gros party. Et il y a tellement de choses qui clochent avec leur exploitation actuellement en matière de pollution.»

Une position nuancée qui l'empêche de faire comme plusieurs autres et saisir les projets de pipelines comme symboles d'une lutte plus grande pour stabiliser le climat. «Je ne suis pas contre les sables bitumineux, dit-il.

Pour moi, ils sont le symptôme d'un mal plus grand, soit notre dépendance aux hydrocarbures.»

Pour l'écosocioloque Laure Waridel, l'engagement de scientifiques est révélateur. Il s'est concrétisé d'ailleurs hier dans la participation à la Marche pour la Terre, dont elle est porte-parole. Pour sa deuxième année, l'événement appelle à «stopper le développement des énergies fossiles».

«C'est intéressant de voir qu'on a rallié des groupes de scientifiques, de médecins et des syndicats même si le thème est plus radical que l'an dernier, dit Mme Waridel. C'est la manifestation de quelque chose de beaucoup plus profond. Les scientifiques réalisent que de partager leurs connaissances n'est pas assez. Il faut qu'ils se mobilisent autrement.»"

Lien: http://www.lapresse.ca/environnement/dossiers/changements-climatiques/201304/22/01-4643422-le-jour-de-la-terre-a-lheure-de-la-radicalisation.php

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Earth Day: time to get tough

My translation of article signed by Charles Côté published in La Presse newspaper April 22 2013

The Kyoto Protocol has been signed 15 years ago, now, and there is no political progress to be found in the climate file. On the contrary: the only constraining international treaty for the climate died last year with no offspring. Canada finished it off by becoming the only country to back out. And for the last 15 years, the world greenhouse gases emissions continue to increase. Indeed, they have never climbed so fast since year 2000.

All the conditions are there to see the environmental movements toughen their stance, and that's what is happening.

The First Nations of North America have promised to stop by all means possible the pipeline projects. Renowned scientists enter the political scene. And civil disobedience tactics are more and more accepted by some environmental movements and a few observers.

"There's a rise of movements more radical against the tar sands and pipeline projects this year, says Steven Guilbeault of Équiterre. It's getting worse faster an faster. And people are starting to understand that the world political reaction is totally inadequate."

In February, Michael Brune, CEO of one of the oldest American environmental organization, was arrested after having chained himself to the White House fence to protest against the Keystone XL pipeline. It was the first time in 120 years of the Sierra Club's existence that it agreed to participate and promote a tactic of civil disobedience.

In an open letter published in The New York Times, Mr Brune talked about the proud tradition of social disobedience in the United States that helped enforce our more basic fundamental values. Three weeks later, the eve of a big rally against Keystone, the tactic got approval from Thomas L. Friedman. The centrist columnist of the Times encouraged the activist Bill McKibben and his group, 350.org, to go crazy. "By going crazy, I mean chaining yourself to the the White House and stop traffic in the Capital" he wrote.

Michael Brune had been arrested, along with James Hansen. The famous climatic expert had recently retired from NASA because he wants to help make the public understand the urgency of working against climate change.

Another famous scientist also entered the public arena recently. One of the most famous climate change Canadian scientist, Andrew Weaver, is a candidate for the Green Party in the B.C. provincial elections this May 14.

"In 2009, I was interviewed for Rob Stewart's documentary "Revolution" and I said that the scientists had done their work and it was not the politicians turn to do theirs, recalls Mr Waever during an interview with La Presse. We are now in 2013 and nothing has changed. I spent 25 years of my life studying and explaining science. Now, I think that as a scientist, I must do more. And there are how many scientists in politics? Marc Garneau, and that would be all?"

His stance on the tar sands is more subtle than James Hansen's, who says that their extraction is the death of the climate.

"The tar sands are a remarkable resource, but it doesn't mean that we have to rush to exploit them as fast as possible, says Mr Weaver. It's like wanting to spend a whole inheritance on a big party. And there are so many things going wrong during their exploitation right now because of the pollution."

A nuanced position that prevents him to do like others and use the pipeline projects as symbols of a greater battle to stabilize the climate. "I am not against the tar sands, he says, For me, they are the symptom of a greater sickness, our dependence of hydrocarbons."

For the environmentalist Laure Waridel, the involvement of scientists is revealing. A perfect example came up yesterday (the march for Earth Day in Montreal) in the participation of the March for the Earth, of which she is spokesperson. For the second year, the event calls for stopping the promotion of fossil fuels.

"It's interesting to see the rallying of scientific groups, doctors and labour unions, even if the theme is more radical than last year's, says Ms Waridel. It's the manifestation of something much more deep. The scientists realize that sharing their knowledge is not enough. They have to mobilize some other way."

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