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"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Sunday, July 27, 2014

Ottawa élimine un projet de protection marine



La zone de conservation projetée couvrait une grande partie de l’estuaire du Saint-Laurent, dont le secteur de Cacouna

Publié dans Le Devoir le 25 juillet 2014 |Alexandre Shields

Sans offrir la moindre explication, le gouvernement Harper vient de tuer un important projet de zone de protection marine que le fédéral étudiait depuis plus de 15 ans au Québec, a appris Le Devoir. Cette aire aurait permis de mieux préserver une large part de l’estuaire du Saint-Laurent incluant le secteur de Cacouna, où TransCanada souhaite construire un port pétrolier destiné à l’exportation des sables bitumineux.

Pêches et Océans Canada a le mandat de désigner les sites qui peuvent devenir des zones de protection marine (ZPM), en vertu de la Loi sur les océans. Le ministère instaure de telles zones « afin d’assurer la conservation et la protection » de milieux marins « ayant une importance écologique et dont les espèces ou les caractéristiques nécessitent une prise en compte particulière ».

Le gouvernement Harper a créé seulement deux nouvelles aires de protection de ce genre depuis qu’il est au pouvoir. Il existe huit de ces ZPM au Canada, mais aucune au Québec. Huit zones sont aussi à l’étude à travers le pays.

Le projet de zone de protection marine de l’estuaire du Saint-Laurent aurait pu devenir le premier à se concrétiser dans la province. Celle-ci couvrait une superficie de plus de 6000 km2, de l’Îsle-aux-Coudres à Métis-sur-Mer, en aval de Rimouski. Cette ZPM aurait été « complémentaire » au parc marin du Saguenay–Saint-Laurent. Sa création avait été prévue dans le but de protéger l’habitat et les ressources alimentaires des mammifères marins qui fréquentent le Saint-Laurent, en premier lieu le béluga, une espèce de plus en plus menacée de disparition. En raison de son statut, Pêches et Océans a d’ailleurs l’obligation légale de protéger son habitat.

La ZPM était à l’étude depuis 1998. Elle avait fait l’objet de travaux scientifiques financés par Pêches et Océans et d’une consultation publique. Un plan de gestion préliminaire avait même été élaboré. Celui-ci comprenait notamment les objectifs de protection.

Disparition de la ZPM

Sans la moindre explication et en plein coeur de l’été, Ottawa vient cependant de rayer le projet de la carte. Pêches et Océans a en effet supprimé toute mention du « projet de zone de protection marine » de son site Web consacré aux ZPM. Le ministère mentionne seulement que cette région de l’estuaire constitue un « site d’intérêt », sans plus.

Le gouvernement Harper a aussi modifié le mandat du groupe de travail Canada-Québec qui avait été mis en place pour ce projet. On a ainsi effacé le fait que ce groupe devait jusqu’ici « poursuivre le processus de désignation de ce site d’intérêt comme zone de protection marine ».

Les conservateurs ont toutefois laissé la mention des « menaces » qui pèsent sur les mammifères de l’estuaire : « perturbation ou destruction de leurs habitats, exposition aux substances chimiques toxiques, risques de collision avec des navires, exposition aux bruits et dérangement ». Mais on a éliminé toute mention des bénéfices de l’établissement d’une zone de protection marine. Jusqu’à tout récemment, on pouvait pourtant lire qu’une ZPM « permettrait de prendre des mesures de gestion pour contrer ou atténuer ces menaces, en concertation avec tous les intervenants et usagers des ressources marines ».

Il n’a pas été possible d’obtenir de précisions jeudi de la part de Pêches et Océans Canada. La Société pour la nature et les parcs (SNAP) n’a pas non plus obtenu la moindre information de la part d’Ottawa. L’organisme a pourtant écrit récemment à la ministre responsable de Pêches et Océans, Gail Shea, en lui demandant de préciser sa position concernant le projet de ZPM de l’estuaire.

Décision « incompréhensible »

Le directeur général de la SNAP, Patrick Nadeau, juge incompréhensible la décision du gouvernement Harper de mettre à mort le projet. « C’est une drôle de coïncidence, alors qu’il y a maintenant un projet de port pétrolier à Cacouna. En retirant le projet de ZPM, on facilite l’implantation de ce port. »

La pétrolière TransCanada souhaite effectivement construire un port dans le but d’exporter du pétrole des sables bitumineux qui arrivera au Québec par son futur oléoduc Énergie Est. Les pétroliers chargeront de deux à cinq fois plus de pétrole que ce que l’Exxon Valdez a déversé en Alaska en 1989. Le port s’avancera sur 500 mètres dans le Saint-Laurent, en plein coeur de la pouponnière des bélugas. Selon les spécialistes de l’espèce, ce projet risque d’anéantir tout espoir de préserver ces baleines blanches.

Mais ce port pétrolier est important pour l’industrie pétrolière albertaine, promue sur toutes les tribunes par le gouvernement Harper. En raison des blocages qui empêchent la construction de deux importants projets de pipelines dans l’ouest du pays, le Québec est pour le moment le seul chemin envisageable pour la construction d’un pipeline qui transportera à lui seul près de la moitié de la production des sables bitumineux. Le port de Cacouna deviendra donc un élément essentiel pour faciliter la croissance de l’exploitation pétrolière canadienne.

TransCanada a d’ailleurs déjà effectué des travaux en vue de la construction de son port. L’entreprise a aussi inscrit 23 lobbyistes au registre québécois. Leurs mandats comprennent des démarches auprès du gouvernement Couillard en vue de l’implantation du port et la construction du pipeline. Mais la décision finale sera prise à Ottawa.

Estuaire fragile

Robert Michaud, un scientifique qui étudie les bélugas du Saint-Laurent depuis plus de 30 ans, a pris part aux travaux scientifiques en vue de l’établissement de la ZPM. Mais c’est Le Devoir qui lui a appris la mort du projet. Visiblement déçu, il a souligné que le projet aurait permis d’établir des moyens importants de protection pour toute la zone désignée, qui compte plusieurs sites naturels reconnus.

« L’établissement d’une telle zone de protection est une reconnaissance de la richesse et de la fragilité de cette portion de l’estuaire », a résumé M. Michaud. S’il se garde bien de faire un lien direct entre la suppression pure et simple du projet de ZPM et la volonté de construire un port pétrolier à Cacouna, il juge « très pertinent » de se poser la question.

La suppression du projet de ZPM a par ailleurs pour effet « d’éloigner le Canada des engagements internationaux pris à Nagoya en matière de protection marine », a rappelé M. Nadeau. Théoriquement, Ottawa a promis de protéger 10 % de ses espaces marins d’ici 2020. Ce taux se situe actuellement à 1,3 %, soit moins que des pays comme la Chine et la Russie.

Ottawa vient de tuer un projet de zone de protection marine qui devait voir le jour au Québec.

Lien: http://www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-environnement/414364/ottawa-elimine-un-projet-de-protection-marine

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Ottawa kills a marine protection project

My translation of an article published in Le Devoir on a subject no one else covered, as far as I know.

The planned conservation area would have covered a big part of the St. Lawrence estuary including the Cacouna sector.

Without any explanation, the Harper government just killed an important marine protection project that the federal was studying for more than 15 years in Quebec, learned Le Devoir. This area would have helped to protect a large part of the St. Lawrence estuary including the Cacouna sector where TransCanada wants to build an oil harbor for the export of the tar sands production.

Fisheries and Oceans Canada is in charge of designating sites that may become marine protection areas (MPA), as per the Oceans Act. The ministry names such areas "to insure the conservation and the protection" of marine areas "that are ecologically important where the species or the characteristics needs special attention".

The Harper government only created two new protection areas of this kind since it is in power. There are 8 MPAs like this in Canada, but none in Quebec. Height areas are also under study in the country.

The marine protection area project in the St. Lawrence esturary could have become the first one to come into place in the province. It would have covered an area of more than 6000 square km, from the Îsle-aux-Coudres to Métis-sur-Mer, upriver from Rimouski. This MPA would have "complemented" the marine park of Saguenay-Saint-Laurent. It's creation had been planned with the objective to protect habitat and the feeding resources for marine mammals that are found in the St. Lawrence, especially the beluga, a species more and more endangered. Because of its status, Fisheries and Oceans have the legal obligation to protect its habitat.

The MPA was being studied since 1998. It was doing scientific studies financed by Fisheries and Oceans and had had a public consultation. A preliminary management plan had even been drafted. It included protection objectives, among other things.

A MPA disapears

Without any explanation and in the middle of summer, Ottawa just obliterated the project. Fisheries and Oceans indeed removed all mention of a "marine protection area project" from its Website dedicated to MPAs. The ministry mentions only that this area of the estuary is an "area of interest" only.

The Harper government has also modified the mandate of the work panel Canada-Québec that had been assigned for this project. This way, the fact that the group up to now "has to follow the process of designating this area of interest as a marine protection area" has disapeared.

The Conservatives did leave in the mention that some "threats" do endanger the mammals of the estuary: "disturbances or destruction of habitat, exposure to toxic chemical substances, the risk of collision with ships, exposure to noise and disturbances". But all mention of benefits of a marine protection area has been eliminated. Up to very recently, one could read that a MPA "would permit management measures to counter or attenuate these threats, in coordination with all involved, users of marine resources".

It was not possible to obtain precisions Thursday from Fisheries and Oceans Canada. The Canadian Parks and Wilderness Society (CPAWS) was not able to get any information either from Ottawa. Recently, the group did write to the minister responsible of Fisheries and Oceans, Gail Shea, asking her to give more precisions about her position with the MPA project for the estuary.

Incomprehensible decision

Patrick Nadeau, the CEO of CPAWS, thinks the Harper governement decision to kill the project is incomprehensible. "It is a funny coincidence, now that there is a oil harbor project at Cacouna. By removing the MPA project, it is easier to go ahead with the harbor development."

Indeed, the oil company TransCanada wants to build a harbor in order to export oil from the tar sands that will come in Quebec through it's futur Energy East pipeline. The oilers will load between 2 to 5 more oil that what the Exxon Valdez spilled in Alaska back in 1989. The harbor will push 500 meters into the St. Lawrence River, right in the middle of the beluga nursery. As per the specialists of the species, this project risks wiping out all hope to preserve these white whales.

But this oil harbor is important for the Alberta oil industry, promoted everywhere by the Harper government. Because of resistance that hold back the construction of 2 important pipeline projects out West, Quebec is for the moment the only forseable direction to build a pipeline that will move nearly half the production coming out of the tarsands. The Cacouna harbor is then an essential element to facilitate the growth of canadian oil exploitation.

TransCanada has already started working on the construction of its port. The company has also registered 23 lobbyists on the Quebec register. Their objective is to work with the Couillard government to see to the harbor development and the construction of the pipeline. But the final decision will come from Ottawa.

Fragile estuary

Robert Michaud, a scientist that has studied the belugas in the St. Lawrence for more than 30 years now, was part of the scientific work being done to establis the MPA. But it is Le Devoir that first told him about the project being dropped. Visibly disapointed, he mentions that the project would have provided important ways to protect the whole designated area that includes many recognized natural sites.

"The setting up of such a protection area recognizes the richness and the fragility of this portion of the estuary", sums up Mr Michaud. While not making a direct link between the cancelation of the MPA project and the will to build an oil harbor at Cacouna, he thinks that wondering about it is very relevant.

The cancellation of the MPA project also has the effect of "putting Canada further back in its international promises made in Nagoya to protect marine life", Mr Nadeau reminds us. Theoretically, Ottawa had promised to protect 10% of its marine areas before 2020. That percentage is now at 1,3%, less than countries like China and Russia.

Ottawa just killed a marine protection area project that was supposed to come to be in Quebec.

1 comment:

  1. "...le directeur général régional de Pêches et Océans Canada, Richard Nadeau, a assuré que la protection de l’estuaire du Saint-Laurent était toujours dans les plans d’Ottawa."

    Lien: http://www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-environnement/414405/la-protection-de-l-estuaire-du-saint-laurent-toujours-a-l-etude-dit-ottawa.

    Mais il reste que le site Web a été changé. Les paroles s'envolent, mais les écrits restent...

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