Photo: TEDX
Voici une traduction libre d'un rapport écrit par Dr Theo Colborn, Carol Kwiatkowski, Kim Schultz et Mary Bachran, accepté pour mettre sous presse dans le International Journal of Human and Ecological Risk Assessment, 4 septembre 2010 sous le titre de "Natural Gas Operations from a Public Health Perspective".
Le Docteur Theo Colborn est consultant pour The Endocrine Disruption Exchange: http://www.endocrinedisruption.com/about.introduction.php
Résumé:
Dans les années 1990, dans le but de devenir indépendant en énergie, les États-Unis se sont lancés dans l'exploitation du gaz naturel dans l'ouest du pays grâce à l'utilisation de quantités inconnues de produits chimiques toxiques et la dispersion de matériaux combustibles et d'autres gaz qui pourraient avoir des effets à court et à long terme pour la santé humaine, l'eau et l'air. Nous avons compilé une liste de produits et de chimiques employés dans l'exploitation du gaz naturel, avons fait des recherches dans la littérature disponible sur les effets sur la santé, et les avons classifiés selon les catégories standardisées selon leur degré de toxicité. À partir de ces données, nous avons dressé un bilan des effets possibles sur la santé selon les produits chimiques de chaque catégorie. Nous avons démontré que les produits chimiques toxiques sont utilisés durant les fracturations hydrauliques et les forages, qu'il pourait en découlé des effets nocifs sur la santé à long terme qui ne sont pas immédiatement évidents, et que les émanations venant de l'évaporation des bassins de décantation pourraient contenir plusieurs chimiques sur la liste Superfund. Nous avons constaté qu'il était difficile d'instaurer des programmes de monitorage de qualité de l'eau. Pour protéger la santé publique, nous recommandons une transparence totale de tous les produits, un monitorage de la qualité de l'air et de l'eau, une étude complète sur les impacts sur la santé humaine, et soumettre la fracturation hydraulique aux règlements du Safe Drinking Water Act.
Introduction:
Depuis plus de 2 décennies, dans un effort de réduire notre dépendance des combustibles fossiles importés, le gouvernement des États-Unis a encouragé l'exploration et la production (l'exploitation) du gaz naturel. La responsabilité de surveiller les minéraux du sous-sol de la nation relève du U.S. Department of Interior, du Bureau of Land Management (BLM) avec l'aide du U.S. Environmental Protection Agency (EPA). Afin de répondre à la demande du gouvernement, le BLM a occtroyé des milliers de baux et a émis des permis pour forer sur de grandes surfaces dans les Rocheuses de l'ouest (Rocky Mountain West). Depuis 2003, les opérations de gaz naturel (exploration et exploitation) ont augmenté substantiellement; par exemple, juste au Colorado, les permis annuels ont augmenté de 2,249 à 8,027 en 2008.
En tandem avec l'appui fédéral pour accélérer la location des sites, les efforts législatifs ont accordé des exlusions et des exceptions aux explorations et aux exploitations de pétrole et de gaz d'un certain nombre de lois fédérales environnementales, comme le Clean Water Act, le Clean Air Act, le Comprehensive Environmental Response, Compensation, and Liability Act (CERCLA, aussi appelé Superfund Act), le Resource Conservation and Recovery Act (RCRA) et le National Environmental Policy Act (NEPA) du Oil and Gas Accountability Project 2007. Le tout dernier de ces efforts a été l'amendement inclus dans le 2005 Energy Policy Act qui empêchait l'application du Safe Drinking Water Act pour légiférer certaines activités appelées fracturation hydraulique qui font parti de 90% des forages pour le gaz naturel.
Les effets cumulatifs de ces exceptions et exclusions ont été de créer un vide fédéral dans la supervision des opérations pour extraire le gaz naturel, laissant la responsabilité surtout sur les épaules des états. Bien que certains états ont des commissions pour réglementer et contrôler les activités de production de gaz naturel, ces agences avaient comme principale raison d'être de facilité l'extraction du gaz naturel et augmenter les revenus de l'état. En plus, quand les états émettent des permis de forage, cela ne fait pas parti de leur mandat de superviser la manutention des déchêts liquides et solides. Au fait, elles ne se concentraient pas nécessairement sur la santé publique et l'environnement.
Le besoin de produits chimiques
Pour accompagner la course à la production de plus de gaz naturel, les avancées technologiques ont permis à l'industrie de forer plus profondément et plus largement, allant chercher des réserves de gaz avec plus de facilité tout en faisant plus de profits. Bien que ces avancées ont permis d'aller chercher des nouvelles réserves de gaz naturel, la nouvelle technologie dépend beaucoup sur l'utilisation de certains types et de certaines quantités inconnus de produits chimiques toxiques.
Des chimiques sont utilisés durant toutes les étapes de forage, d'exploration et d'exploitation pour rejoindre et extraire le gaz naturel. Premièrement, une recette de chimiques est ajoutée aux boues utilisées pour forer le trou du puits. Des produits chimiques sont ajoutés pour augmenter la densité et le poids aux fluides pour faciliter le forage, pour réduire la friction, pour aider au reflu des déchêts de forage à la surface, pour raccourcir le temps de forage et pour réduire les accidents. Après le forage, la fracturation hydraulique, ou stimulation, est amorcée pour briser le roc où est emprisonné le gaz naturel et faciliter l'échappement du gaz, augmentant ainsi le rendement du puits. Dans l'ouest des États-Unis, à peu près un million de gallons de fluides ou plus contenant des produits chimiques toxiques sont injectés dans le sous-sol durant cette étape de production. Comme pour le forage, les produits chimiques utilisés pour la fracturation hydraulique jouent plusieurs rôles. Un puits peut être fracturé 10 fois ou plus et il peut y avoir jusqu'à 30 forages à partir d'un puits. On estime que e 50% à 90% des fluides de fracturation reviennent à la surface pendant la durée du puits, ramenant avec eux des gaz toxiques, des matériaux solides et liquides qui sont présents naturellement dans le sous-sol qui contient des dépôts pétroliers ou gaziers. Dans certains cas, aucun des fluides injectés ne sont récupérés.
Dans la plupart des régions du pays, le gaz naturel à l'état brut ressort d'un puits avec de l'eau, une variété d'ydrocarbures liquides comme le benzene, le toluene, l'ethylbenzene et le xylene (ensembles, on les appelle les BTEX), des sulfures d'hydrogène et d'autres composés organiques qui doivent être retirés du gaz. Quand le gaz sort du puits, il est filtré par des installations appelées "heater treaters" - traitement à la chaleur - qui sont remplies avec du glycol triethylene et ou du glycol ethylene qui absorbe l'eau pour la séparer du gaz. Une fois les solutions de glycol sont saturées d'eau, les chauferettes s'allument et élèvent la température afin de faire bouillir l'eau pour qu'elle s'évapore. Les vapeurs sont dissipées grâce à un système fermé et quand elles sont refroidies, aboutissent dans une citerne identifée comme contenant des "produced water". Les fluides de glycol ont un point d'ébullition plus élevé que l'eau et sont refroidies pour être réutilisés. Pendant le procédé de réchauffement, à une température critique, les substances huileuses qui avaient ressorties avec le gaz deviennent volatiles pour se recondenser dans une autre citerne séparée. Cela porte le nom de "condensate" water, d'eau de condensation. L'eau contaminée peut être ré-injectée dans le roc à l'endroit du forage, ou ailleurs, ce qui se fait dans la partie est des É.-U., ou camionnée vers des étangs d'évaporation, ce qui se fait davantage dans la partie ouest des É.-U. Des étangs temporaires sont construits pendant le forage pour stocker les déchêts de forage, les boues usagées qui sont souvent ré-utilisées, ou toutes autres eaux contaminées qui revient à la surface pendant le forage. Ces étangs de réserve autour du puits de forage sont supposés d'être draînées et recouverts de topsoil ou d'autres matériaux acceptables au plus tard un mois après l'arrêt des forages.
Un effet secondaire inattendu: la pollution de l'air
En plus des problèmes de contamination du sol et de l'eau, à chaque étape de production et de transport, des tonnes de composés volatiles toxiques (VOC), dont des BTEX, d'autres hydrocarbures et des fuites de gaz naturel (méthane) peuvent s'échapper et se mêler à l'azote des gaz d'échappement de l'équipment mobile et stationnaire fonctionnant au diesel pour produire de l'ozone de surface (smog). L'une des molécules très réactive de cet ozone peut brûler les tissus d'alvéoles dans les poumons, les vieillissant prématurément. En être exposé d'une façon chronique peut causer l'asthme, des maladies pulmonaires chroniques (chronic obstructive pulmonary diseases COPD) et est particulièrement nocive pour les enfants, les jeunes adultes qui passent du temps dehors et les personnes agées. L'ozone qui se lie aux particules dans l'air de moins de 2.5 microns produit le smog dont on a prouvé la nocivité pour les humains comme en témoignent les salles d'urgence pendant les alertes de smog. L'ozone des endroits qui ont des puits crée un problème de pollution de l'air qu'on n'avait pas décelé auparavant dans les régions rurales, un problème semblable à celui vécu dans les grandes villes, et peut se propager jusqu'à 200 milles au-delà de l'endroit où le gaz naturel est exploité. Non seulement l'ozone provoque des dommages irréversibles aux poumons, l'ozone endommage aussi les conifères, les trembles, le fourrage, les plants de luzerne et les autres récoltes que l'on cultive dans cette partie des É.-U. On peut ajouter à cette pollution de l'air la poussière soulevée par les voyages de camions au diesel qui circulent 24 heures par jour pour transporter l'eau de condensation, et les eaux usées vers les étangs d'évaporation sur les routes non-pavées. Des camions circulent aussi pour transporter les millions de gallons d'eau de la source d'approvisionnement jusqu'au puits.
Sources de données et effets sur la santé (à suivre)
Wednesday, October 13, 2010
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