Photo: The Endocrine Disruption Exchange, Inc.
Voici la conclusion, 3e partie, d'une traduction libre d'un rapport écrit par Dr Theo Colborn, Carol Kwiatkowski, Kim Schultz et Mary Bachran, accepté pour mettre sous presse dans le International Journal of Human and Ecological Risk Assessment, 4 septembre 2010 sous le titre de "Natural Gas Operations from a Public Health Perspective".
La Docteur Theo Colborn est consultante et co-fondatrice du regroupement The Endocrine Disruption Exchange: http://www.endocrinedisruption.com/about.introduction.php
Produits chimiques volatiles et solubles dans l'eau
En classifiant nos données par voies de contact, nous constatons une différenciation des catégories de problèmes de santé venant des produits chimiques volatiles et solubles dans l'eau. À peu près 37% des chimiques sont volatiles et peuvent se propager dans l'air. Plus de 89% de ces chimiques peuvent endommager les yeux, la peau, les organes des sens, les voies respiratoires, le système gastro-intestinal ou le foie. En comparaison, les chimiques solubles, bien plus que les chimiques volatiles (81%), peuvent endommager le cerveau et le système nerveux. 71% des chimiques volatiles peuvent endommager le système cardio-vasculaire et le sang, et 66% peuvent endommager les reins. En tout, les chimiques volatiles présentent un risque plus élevé et ont un potentiel de nuire d'une façon plus fréquente que les chimiques solubles. De plus, parce qu'ils s'évaporent, non seulement ils peuvent être respirés, mais aussi ingérés et absorbés par la peau, augmentant ainsi la possibilité d'en être exposé.
Produits chimiques du forage
Nous avons regardé les 22 produits chimiques employés durant le blow-out au Wyoming. Cela était une occasion unique à plusieurs niveaux. Tous les chimiques utilisés dans le fluide de forage avaient des effets néfastes sur les voies respiratoires. Presque 60% étaient liés à la catégorie "autres effets" qui inclut la mortalité en bout de ligne. Un pourcentage relativement élevé de chimiques qui ont un impact sur le système immunitaire avaient aussi été utilisés.
Produits chimiques des étangs d'entreposage
Nous avons regardé ici les 40 produits chimiques et métaux trouvés dans les étangs au Nouveau Mexique. Ces chimiques avaient des effets néfastes sur la santé encore plus dangereux que ceux des chimiques de forage et de fracturation. En y regardant de plus près, nous avons découvert que 98% des 40 chimiques trouvés dans les étangs sont sur la liste de l'EPA appelée CERCLA 2005 Superfund, et 73% sont sur la liste EPCRA 2006 qui dénombre les produits chimiques toxiques que l'on doit de rapporter. Sur les 9 chimiques qui dépassaient la limite tolérable par l'état, tous étaient sur la liste de CERCLA et tous excepté un étaient sur la liste EPCRA.
Analyses du monitorage de la qualité de l'eau
Pour se guider sur le monitorage de la qualité de l'eau, nous avons analysé les données en regardant les chimiques les plus nocifs et les chimiques les plus utilisés par l'industrie. La moitié des chimiques les plus nocifs et qui sont liés à au moins 10 problèmes de santé sont dans un seul produit sur notre liste, ce qui fait que ce n'est pas aisé et une perte de temps que d'essayer de tester l'eau pour déceler les chimiques les plus dangereux. Ce serait plus pratique de tester les chimiques les plus employés. Bien que nous ne connaissons pas la fréquence d'utilisation de chacun de ces produits, nous prétendons que si un produit qui contient un certain chimique est employé plus souvent, plus grande la possibilité de détecter ce chimique dans un spécimen d'eau. Nous avons regardé les chimiques qui se trouvent dans au moins 7 produits différents et plusieurs de ces chimiques sont relativement inoffensifs. Le chimique qui revient le plus souvent est la silice cristalline (quartz) qui a été mentionné dans 125 différents produits. Il faut savoir que les distillats pétroliers et un certain nombre d'alcools sont dans plusieurs produits, ainsi que plusieurs composés de potassium, qui est un chimique que l'on peut détecter relativement aisément et à peu de frais (ce qui confirme ce que Daniel Green nous dit). Notre liste pourrait être utile dans un programme de monitorage. Peut importe le nombre d'effets nocifs pour la santé liés à un chimique, des niveaux élevés d'un chimique employé fréquemment trouvés dans une source d'eau pourrait fournir la preuve d'un échange entre les opérations de gaz naturel (forage, exploration, exploitation, fracturation) et les ressources d'eau.
Discussion
Les représentants de l'industrie ont dit qu'il y a très peu de raisons pour s'inquiéter parce que les concentrations des chimiques dans leurs opérations sont très basses. Malgré cela, les échanges entre les chimiques toxiques à des concentrations de moins 1 PPM sont mal étudiés et plusieurs de ces chimiques ne devraient pas être ingérés à aucune concentration. Plusieurs systèmes du corps humain, comme le système endocrinien, sont très sensibles à l'exposition de très basses concentrations de chimiques de parties par billions ou moins. Les dommages peuvent ne pas se manifester au moment de l'exposition au chimique mais peuvent avoir des effets imprévus à retardement pour le reste de la vie chez l'individu affecté et/ou sa progéniture. Des effets semblables seraient plus difficile à percevoir que ceux qui sont plus évidents comme les irritations de la peau et des yeux qui se manifestent immédiatement après en être exposé. Les problèmes de santé pourraient demeurer latents pendant des décennies et s'étendre sur des générations. Des dénouements spécifiques pourraient être une production diminuée de sperme, l'infertilité, des déséquilibres hormonaux et d'autres problèmes de fertilité. Pour ajouter à cela, il y a le potentiel d'effets combinés de ces contaminants, surtout ceux qui impactent le même et/ou plusieurs systèmes d'organes du corps humain.
C'était difficile d'arriver à une liste écourtée de chimiques qui pourrait nous aider en monitorage de qualité de l'eau à cause de la grande variété de produits qui sont constamment inventés et le grand nombre de chimiques utilisés dans ces produits. Nous pouvons par contre fournir des suggestions en pointant 4 différents types de chimiques qui sont relativement souvent utilisés dans beaucoup de ces produits. Ils sont 1- les silices qui sont souvent parmi les composés des produits 2- les composés chimiques à base de potassium qui sont souvent dans ces produits, bien qu'ayant des niveaux bas de toxicité 3- les dérivés pétroliers trouvés sous différentes formes (incluant ceux sans numéros CAS) et ceux qui sont toxiques à basses concentrations et pourrait être détectés avec des tests organiques pour le diesel et les essences et 4- les alcools our lesquels la nouvelle technologie de détection se développe actuellement et parce que ce sont parmi les chimiques qui sont liés avec le plus d'effets nocifs sur la santé.
La détection de concentrations croissantes ou élevées de ces chimiques près des opérations gazières pourrait déceler une communication (un passage) entre les activités de gaz naturel et les ressources en eau douce comme les puits d'eau potable, les ruisseaux, les étangs, les milieux humides. Si un programme de monitorage longitudinal était pour révéler une augmentation de concentration dans l'une de ces catégories cibles, même si les concentrations seraient bien en-dessous des limites acceptées en qualité de l'eau, cela déclencherait une augmentation de prélèvements, de tests et d'analyses de spécimens immédiatement.
Pendant plusieurs années, les foreurs ont insisté pour dire qu'ils n'utilisaient pas de chimiques toxiques en forant à la recherche du gaz et n'employaient que de la gomme de guar, de la boue et du sable. Pendant que l'on portait notre attention sur les chimiques utilisés pour la fracturation hydraulique, notre recherche indique que les chimiques utilisés durant le forage peuvent être autant, sinon plus, dangereux. Ce que nous avons appris sur les chimiques employés dans le blow-out du puits Crosby nous laisse entrevoir la raison pour laquelle les citoyens qui vivaient tout près souffraient de détresse respiratoire sévère, de la nausée, de vomissements et devaient être évacués de leur résidence pour quelques jours. Cela pourrait nous faire comprendre pourquoi d'autres individus habitant près des puits de gaz ont connus des symptômes similaires pendant l'étape de forage avant la fracturation hydraulique.
À partir de la première journée de forage quand la mèche est insérée dans le sol jusqu'à ce que le puits soit complété, des matériaux toxiques sont introduits dans le trou de forage et reviennent à la surface avec les eaux usées et d'autres liquides d'extraction. Dans la partie ouest des États-Unis, il était d'usage de garder ces liquides dans des étangs (fosses) d'évaporation jusqu'à ce que les puits soient scellés, ce qui pourrait dire pendant 25 ans. Ces fosses (pits) ont rarement été examiné pour connaître leurs contenus chimiques à part quelques paramètres vagues comme les métaux, les chlorides et les matériaux radioactifs. Nos données ont révélé qu'il s'y trouve des chimiques extrêmement toxiques et qu'en effet, ces fosses et autres sites similaires pourraient être désignés comme sites Superfund pour être décontaminés. Dans la partie est des États-Unis, et de plus en plus dans la partie ouest, ces chimiques sont réinjectés dans le sous-sol, créant potentiellement d'autres sources de contamination chimique toxique extrême. En d'autres mots, ce qui aboutit dans les fosses d'évaporation dans l'ouest sera injecté dans le sous-sol à d'autres parties du pays.
Recommandations
TEDX a colligé les noms de presque un millier de produits employés pendant les opérations gazières aux États-Unis. Nous n'avons aucune idée si l'industrie en utilise encore plus et combien. Nous avons les informations sanitaires sur seulement un petit pourcentage de ces chimiques utilisés parce les numéros CAS ne sont pas disponibles sur les FDS bien souvent et sans ces numéros CAS, c'est impossible de trouver les données sur la santé. Travailler en prenant pour acquis que nos résultats sous-estiment les conséquences des impacts sur la santé des travailleurs sur le terrain, les résidents qui vivent près des puits et ceux qui dépendent sur l'eau potable et l'eau destinée à l'irrigation des terres agricoles qui pourraient être touchés par les opérations gazières, nous présentons les recommendations suivantes:
(1) Les étiquettes de produits et/ou les FDS doivent énumérer les formulations complètes de chaque produit, incluant le nom précis et le numéro CAS et quantité de tous les chimiques, de même que la composition du vecteur utilisé pour remplir le contenant du produit. Pour prévenir des accidents sévères et des mortalités, les produits employés durant les opérations gazières devraient exemptés de confidentialité.
(2) Si un ingrédient n'a pas de numéro CAS, il doit être clairement défini pour ne laisser aucun doute sur les impacts potentiels sur la santé.
(3) Des registres devraient être compilés sur chaque opération de forage et de fracturation, détaillant la liste des volumes totaux de fluides injectés, la quantité de chaque produit employé, la profondeur où ces produits ont été injectés et le volume de fluides récupérés.
(4) Le volume et la concentration de tous les liquides et les solides récupérés des sites de forage devraient être disponibles pour consultation par le public. Sans cette information, on ne peut pas prédire les dangers à la santé et à l'environnement potentiels de la production de gaz naturel d'une façon rigoureuse.
(5) Le monitorage de la qualité de l'air pour les VOC et l'ozone devraient être routinier dans n'importe quelle région où l'activité gazière se déroule et doit commencer avant le début des travaux pour obtenir les niveaux de base. Faire l'estimé de tonnage des VOC et des NO relâchés ne devraient plus se faire sans tenir compte de l'ozone ne devrait plus se faire.
(6) Des programmes de monitorage de qualité de l'eau devraient être instaurés dans toutes les régions avant le début des forages et après le début de la production, qui devraient inclure des indicateurs de nouvelles espèces chimiques basés sur la toxicité et la mobilité dans l'environnement, et la pollution dans la ressource d'eau pour fins domestiques et agricoles souterraine et de surface, et tous les aquifères et sources souterraines qui alimentent les puits privés.
(7) Nous recommandons le développement de l'étiquetage des empreintes isotopique des composés chlorés dans les produits utilisés dans le forage et la fracturation. Chaque fabriquant aurait sa propre empreinte. Un traçage de cette donnée isotopique trouvée en aval d'un puits fracturé pourrait aider les autorités de l'état ou du fédéral à identifier la source de contamination.
(8) Vu la constance des effets nocifs pour la santé humaine rapportés par les citoyens et les employés dans plusieurs régions forées par les gazières, les autorités sanitaires devraient implanter un programme de monitorage épidémiologique aux niveau de l'état et national afin d'accroître le pouvoir et pouvoir arriver à des conclusions hâtives. Les buts de l'étude devraient inclure le monitorage de l'air et de l'eau ainsi que les changements dans l'état de santé de ceux qui vivent et travaillent dans des régions où il se fait des opérations gazières. Le monitorage sanitaire devrait être capable de détecter rapidement les paramètres comme l'asthme, l'hypertension, la sensibilisation aux produits chimiques, les irritations chroniques de la peau et des yeux, les changements neurologiques.
(9) L'injection de déchets dans le sous-sol est le choix le plus souvent préféré pour se débarrasser des déchets. Une comptabilité complète des dates, des volumes et des sources de tous les matériaux, et l'endroit exact dans les formations géologiques dans lesquels ils sont injectés devraient faire partie des registres permanents du gouvernement qui demeureront accessibles au public pour les générations futures.
(10) Avant d'accorder un permis pour forer à la recherche de gaz naturel, des plans complets de disposition des déchets devraient être revus et approuvés et devenir partie intégrante du permis.
(11) L'injection des fluides de fracturation hydrauliques devraient être règlementés sous la loi Safe Drinking Water Act. Ceci est nécessaire pour assurer l'intégrité mécanique des puits injectés et garder la séparation entre les zones injectées et les sources souterraines d'eau potable.
Tuesday, October 19, 2010
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