Friends of the Richelieu. A river. A passion.



"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Sunday, December 19, 2010

Sables bitumineux - ces poissons que le Canada ne veut pas voir

Photo: The Star

Des centaines de poissons difformes trouvés dans les rivières qui traversent les sables bitumineux de l'Alberta ont été prélevés et documentés par un organisme de surveillance gérée par l'industrie. Le quotidien The Globe and Mail a appris cela mais constate que les résultats n'ont pas été rendus public ni présentés aux décideurs au gouvernement.

Cet organisme, qui porte le nom de Regional Aquatics Monitoring Program (RAMP), a été critiqué par des scientifiques car trop cachetier et est enquêtée par 3 révisions scientifiques. L'ancien ministre de l'environnement Jim Prentice a commandé l'une de ces révisions après avoir vu des photos de poissons difformes cet automne, et a été présentée à Environnement Canada jeudi le 16 décembre.

On ne sait pas si les poissons difformes sont un phénomène naturel ou sont dûs à la pollution toxique, et l'absence d'informations complètes nuit au débat qui dégénère trop souvent en rhétorique partisane. Bien que le Ministre de l'Environnement John Baird n'ait pas répondu aux questions sur la révision, cela pourrait encourager Ottawa à revoir les mesures de protection des cours d'eau de l'Alberta.

Les données reçues de RAMP parlent de poissons difformes prélevés de la rivière Athabasca, une rivière frontalière qui est officiellement sous la juridiction d'Ottawa et traverse la région exploitée des sables bitumineux, ainsi que de la rivière Clearwater. Les données indiquent que 915 poissons difformes, portant des excroissances ou d'autres anomalies ont été trouvés depuis 1987. Ce nombre est plus grand que celui mentionné dans les rapports annuels que RAMP auraient présentés à la province.

Ottawa avait jadis un remprésentant sur le comité de RAMP, mais plus maintenant. Dans un communiqué, Environnement Canada affirme que "notre science a démontré que la quantité des difformités, des lésions et des tumeurs se retrouvent dans l'écosystème de la rivière Athabasca s'est maintenue à un niveau stable."

Les critiques de l'exploitation des sables bitumineux ont questionné la qualité de l'eau dans l'Athabasca, bien qu'aucun rapport scientifique n'a appuyé les affirmations qu'elle était polluée. Des académiciens disent que c'est possible que le pourcentage de poissons difformes rapportés par l'agence qui monitore la qualité de l'eau dans la région est naturelle. Les déformations comptent pour jusqu'à 2,2% des spécimens de l'Athabasca et 1,1% de la Clearwater.

Mais Ottawa n'a pas reçu toutes les informations. Jusqu'à il y a 2 ans, les rapports annuels de la RAMP mentionnaient seulement les taux moyens d'anomalies et un résumé qui disait qu'elles étaient liées à des aberrations cutanées ou corporelles mineures sans parler des déformités ni des ex-croissances.

En 2007, le rapport annuel précisait "aucune évidence d'anomalies plus sérieuses comme des tumeurs" bien que les données de cette année-là indiquent que 29 poissons avec des tumeurs ("growths") ont été trouvés dans la rivière Athabasca. Seulement les 2 derniers rapports annuels parlent de déformités et de tumeurs, mais à des concentrations moindres que les données. RAMP dit que cela est parce que le rapport parle de certaines espèces seulement, mais que le nombre total de poissons capturés est constant, ce qui laisse comprendre que des taux différents de difformités ont été calculé du même groupe de spécimens.

"C'est çà le problème. Pour avoir les vraies données, nous avons besoin des données brutes" pas seulement les rapports annuels dit Kevin Timoney, un écologiste de l'Alberta et un chercheur dans les sables bitumineux. "Ils en dévoilent juste assez pour pouvoir nous dire ce qu'ils font, mais pas assez pour savoir vraiment ce qui s'y passe."

Juste un peu plus de la moitié du comité directeur de RAMP est composé de représentants de l'industrie, auxquels s'ajoutent des leaders au niveau municipal, provincial et dans les Premières Nations. Le comité réagit à l'expertise de l'industrie et les recommendations de contracteurs payés par l'industrie.

Beaucoup des données brutes colligées par RAMP sont gardées secrètes comme secrets commerciaux à cause du financement venant de l'industrie. Mais des pressions pour plus de transparence vient même de certains de ses membres. Syncrude, qui faisait beaucoup le travail avant les débuts de RAMP, a demandé que les données soit rendues publiques, affirme la porte-parole Cheryl Robb.

Devant faire face à 3 révisions, RAMP a commencé à rendre disponible certains de ses dossiers et a présenté ses données sur les difformités au quotidien The Globe. Sur les 915 poissons difformes des 2 rivières, 461 sont des tumeurs ("growths"), 177 sont des difformités et 277 sont des parasites. La plupart ont été trouvé depuis 1997, quand RAMP a été créé, mais les autres ont été trouvés par l'industrie pendant les dernières dixaines années.

Les tumeurs (growths) sont beaucoup plus nombreux dans la rivière Athabasca, tandis que les parasites font la majorité des anomalies de la rivière Clearwater.

"C'est la première fois que j'entends parler de cela" admet le membre du parlement conservateur Brian Jean, un pêcheur sportif et leader de sa communauté dans la région du Fort McMurray.

Comme Alberta Environment, il se demande si le taux est normal. "Je vais vous dire ce que j'ai vu. J'ai déjà vu un agneau à 2 têtes à Niagara Falls au musée Guinness Book of World Records. Je pense que les anomalies comme celles-là se retrouvent régulièrement à travers le monde chez toutes les espèces."

La ligne de référence la plus crédible et disponible est une étude faite par Alberta Environment de 1982 qui a marqué 17,000 poissons et n'a censuré aucun de ces problèmes. L'auteur Peter McCart disait que ses chercheurs "avaient beaucoup d'expérience. Ils auraient remarqué une concentration anormale de poissons difformes."

Soit que ce rapport a manqué des centaines d'exemples, ou le taux a augmenté avec le boom des sables bitumineux. Mais l'Alberta ne possède aucune donnée sur le taux auquel on devrait s'attendre ni de point de référence canadien. Le taux lui-même n'inquiète pas tellement certains autant que le fait qu'il a été gardé du public.

"Le monitorage n'est tout simplement pas crédible. Et nous sommes en retard de 10 ans pour se pencher sur ce problème." selon Simon Dyer, le directeur de la politique au Pembina Institute à Calgary, un think-tank environnemental.

Dans un communiqué, RAMP dit qu'ils ont "toujours apprécié les commentaires dont l'intention est vers une meilleure compréhension des effets cumulatifs aquatiques causés par l'exploitation de la ressource dans la région de l'Athabasca." L'Association Canadienne des Producteurs Pétroliers dont les membres constituent la majorité du comité de direction de RAMP ajoute qu'elle a "été clair dans notre promotion d'une plus grande transparence avec les données de RAMP."

Les pêcheurs locaux de Fort Chipewyan, situé en aval de l'exploitation des sables bitumineux, ont fait des pressions pour en faire un dossier national. Robert Grandjambe junior et sa famille ont attrapé les poissons qui ont choqué M. Prentice. "Je ne suis pas un scientifique, mais j'ai vécu ici toute ma vie" dit M. Grandjambe, 26 ans."J'ai remarqué les changements."

Ces poissons sont toujours dans un congélateur de l'Université de l'Alberta, et ont été baptisé par les chercheurs. Il y a Big Red, un hareng qui est habituellement blanc mais qui est cramoisi; il y a Lumpy, qui a un tumeur de la grosseur d'une balle de golf sur son dos et il y a Stumpy, dont la queue est anormalement courte. Sans eux, Ottawa pourrait n'avoir jamais révisé RAMP. Ce qu'on en fera maintenant dépend du rapport qui n'est pas encore rendu public.

"Un élément essentiel de n'importe quel programme de monitorage crédible est que les données brutes soient rendues accessibles au public" dit M. Dyer de Pembina. "C'est très difficile de gérer proprement si de l'information comme celle-là ne se rend pas aux décideurs." Photo: AFP

"Ottawa kept in the dark on abnormal fish found in oil sands rivers

Hundreds of deformed fish found in rivers running through the Alberta oil sands have been collected and documented by an industry-led monitoring body, The Globe and Mail has learned, but the findings were not shared with the public or key decision makers in government.

That body, the Regional Aquatics Monitoring Program (RAMP), has been criticized in scientific quarters as secretive and is under the scrutiny of three reviews. Former environment minister Jim Prentice ordered one of those reviews after being shown photos this fall of a few malformed fish, and it was delivered Thursday (December 16) to Environment Canada.

It is not known whether the fish deformities are a natural occurrence or a result of toxic pollution, and the absence of full information is hindering a debate that too often sinks into partisan rhetoric. Although Environment Minister John Baird has not responded to questions about the review, it may provide fresh impetus for Ottawa to wade into how Alberta safeguards its waterways.

The data obtained from RAMP concerns deformed fish pulled from the Athabasca – a cross-border river that is formally under Ottawa’s jurisdiction and flows through the oil sands development area – and the nearby Clearwater. The data reveals that 915 fish with deformities, growths or other abnormalities have been found since 1987. That number is greater than those found in annual reports submitted by RAMP to the province.

Ottawa used to have a representative on the RAMP board, but no longer does. In a statement, Environment Canada said “our science has shown that deformities, lesions and tumours are present in the Athabasca River system at a stable level.”

Critics of oil sands development have questioned water quality in the Athabasca, although no scientific report has substantiated claims of pollution. Academics say it’s possible the proportion of fish deformities recorded by the agency that monitors water quality in the area is a natural occurrence. The deformities make up 2.2 per cent of the Athabasca sample, and 1.1 per cent in the Clearwater.

But Ottawa didn’t get the full information. Until two years ago, RAMP’s annual reports included only average rates of abnormality and a general statement that they were primarily associated with minor skin or body aberrations – no mention of deformities or growths.

In 2007, the annual report specifically noted “no evidence of more serious anomalies such as tumours,” though data that year shows 29 fish were found with “growths” in the Athabasca. Only in the past two annual reports have deformities and growths been noted, but in lower rates than the data shows. RAMP says this is because it only includes certain species in its report, but the total number of fish captured is consistent, suggesting different deformity rates were drawn from the same sample group.

“That is the problem. To get the actual data, you need the raw data,” not just annual reports, said Kevin Timoney, an Alberta ecologist and oil sands researcher. “They release just enough so they can say that they did, but they don’t give you enough to see what’s really going on.”

Just over half RAMP’s steering committee is made up of industry representatives, joined by municipal, provincial and first nations leaders. The body acts on industry's expertise and the recommendations of industry-paid contractors.

Much of the raw data collected by RAMP is kept private, deemed proprietary because of the industry funding. But even among its members, it has faced pressure to open up. Syncrude, which did much of the testing before RAMP’s inception, has called for data to be released, spokeswoman Cheryl Robb said.

In the face of the three reviews, RAMP has begun opening its files and provided deformity data to The Globe. Of both rivers’ 915 abnormalities, 461 are “growths,” 177 are “deformities,” and 277 are parasites. The bulk were found since 1997, when RAMP was created, but others were found by industry over the previous decade.

The “growths” are much more common in the Athabasca, while parasites make up the majority of Clearwater abnormalities.

“I’ve never heard that before,” admitted Conservative Member of Parliament Brian Jean, an avid fisherman and community leader who represents the Fort McMurray area.

He, like Alberta Environment, questions whether the rate is normal. “I'll tell you what I have seen. I've seen a two-headed lamb in Niagara Falls at the Guinness Book of World Records showcase there. I think anomalies like that are fairly consistent in the world in all species.”

The closest thing critics point to as a baseline is a 1982 Alberta Environment study of the Athabasca which tagged 17,000 fish and noted no such problems. Author Peter McCart said his researchers “were highly experienced. They would have known if there was a highly unusual incidence of deformed fish.”

Either that report missed hundreds of examples, or the rate has risen as the oil sands have boomed. But Alberta has no data on what rate it would expect, and there's no Canadian benchmark. The rate itself isn't as concerning to many as the fact that it was largely kept from the public.

“The monitoring is just not credible. And we're a decade too late in addressing this issue,” said Simon Dyer, policy director at Calgary's Pembina Institute environmental think-tank.

In a statement, RAMP said it has “always welcomed external input that is focused on better overall understanding of the cumulative aquatic effects of resource development in the Athabasca region.” The Canadian Association of Petroleum Producers, whose members make up much of the RAMP steering committee, added it has “been clear in our encouragement of greater transparency of RAMP data.”

Local fishermen from Fort Chipewyan, which lies downstream of development, pushed the issue onto the national agenda. Robert Grandjambe Jr. and his family caught the fish that shocked Mr. Prentice.

“I'm not a scientist, but I've been on the land all my life,” said Mr. Grandjambe, now 26. “I've noticed the changes.”

Those fish still sit in a freezer at the University of Alberta, and have been given names by researchers. There’s Big Red, a whitefish whose skin is uncharacteristically crimson; Lumpy, who had a golf-ball-sized growth on its back; and Stumpy, whose tail was unusually short. Without them, Ottawa may not have reviewed RAMP. What it does now depends on the unreleased report.

“An essential component of any credible monitoring program is that all the data should be available to the public,” said Pembina's Mr. Dyer. “It makes it very difficult to have proper management if information like this isn't making it to decision makers.”"

Excerpts from article written by Josh Wingrove published in The Globe & Mail here: http://www.theglobeandmail.com/news/national/ottawa-kept-in-the-dark-on-abnormal-fish-found-in-oil-sands-rivers/article1841714/

Anybody that poisons the earth and its waters poisons somebody's grandchildren.

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