Photo: Richard Harris/NPR
La marée noire de pétrole causée par le désastre du site de forage de BP dans le Golfe du Mexique continue de faire des victimes. Le pétrole brut, les tensioactifs et dispersants et leurs victimes directes et indirectes s'accumulent dans le fond de l'eau en une couche brunâtre qui ressemble à du poudding au chocolat, si ce n'était que des petites créatures mortes qu'on peut trouver dedans.
Des scientifiques qui veulent suivre l'évolution des créatures après le désastre de BP ont descendu dans un petit sous-marin pour constater de visu et prendre des échantillons du fond de l'eau. La descente d'un demi mille s'est fait doucement, et enfin les lumières du petit sous-marin illuminent le fond: les poissons et crevettes nageaient près du fond. Il n'y avait pas de matières noires au fond, à environ 10 milles du puits, mais la biologiste Samantha Joye de l'université de la Georgie ne s'attendait pas à cela.
À la place, nous voyons une couverture brune qui couvre les bas fonds, et Joye commence à remarquer des choses qui ne semblaient pas tout à fait correctes. Une formation de coraux en forme d'éventail est recouverte de matière brune, morte. Plus loin, la texture du fond de l'eau change d'un brun uni à une texture semblable au fromage cottage. "Ce n'est pas normal" dit Joye en regardant dans une caméra qui scrute les fonds marins. "Ce devrait être plat, d'un gris mat, mais c'est brun, plein de pores comme une éponge." Elle dit que cela ressemble beaucoup aux spécimens qu'elle a prélevé en septembre: "Cela contenait beaucoup de pétrole, alors je pense que nous nous approchons d'un endroit qui a reçu beaucoup de pétrole qui s'est déposé là." Ce qui l'interpelle le plus, c'est le sort de la vie aquatique qui habite le fond de l'eau habituellement.
Après presque 6 heures à étudier le fond, le sous-marin nous ramène à la surface. Sur le navire, les scientifiques se mettent au travail, examinant les plusieurs douzaines d'échantillons prélevés du fond de l'eau. Les échantillons cylindriques partagent certaines charactéristiques: ceux prélevés en dedans de quelques milles du puits son recouverts d'une couche de 2 pouces de boues qui ressemble à du poudding au chocolat.
Laura Beer, qui travaille avec Joye, dit qu'on aimerait presque y goûter jusqu'à ce qu'on remarque les vers et les autres créatures marines morts. Nous ne voyons aucune créature vivante dans ces spécimens. Les biologistes disent qu'elles ont soit étouffées par les boues brunes ou en sont mortes empoissonées. Joy a besoin de tests en laboratoire pour en déterminer sa composition exacte, mais si on se fie sur les autres échantillons prélevés auparavant, elle sait à quoi s'attendre.
"C'est du pétrole, du mucus et des débris marins et tout ce qui se trouvait dans l'eau quand le pétrole a calé au fond" dit-elle. "Quand nous sommes aussi près du puits, nous pourrions trouver du goudron et de l'asphalte éjectés du puits." Les échantillons de boues de son expédition précédente qu'elle a analysés contiennent beaucoup moins que 1% de pétrole, dit-elle, mais cela est encore 1,000 fois plus de pétrole que ce qui se trouve dans la boue du golfe normalement.
Son collègue Andreas Teske de l'université de la Caroline du Nord à Chapel Hill dit que la majorité de ce "poudding" est probablement du pétrole du puits de BP qui a été digéré par les systèmes digestifs de toutes sortes de créatures marines accumulé au fond. Andreas dit que çà lui rappelle beaucoup les blooms d'algues au printemps qui envahissent les baies côtières. "Nous pensons que quelque chose de semblable est arrivé ici, dit-il. Ce n'était pas une prolifération d'algues printannière, mais une "floraison pétrolière", et nous observons les résultats de ce bloom."
Peut importe de la façon qu'elles se sont trouvées là, Joye dit que ces boues brunes tuent la vie des fonds marins: "Cela prendra des années au système de s'en remettre, je crois bien. " dit-elle. "Et cela prendra du temps pour certaines composantes du système à récupérer."
Ian MacDonald du Florida State University dit que la formation de coraux en éventail avait probablement 500 ans d'âge quand les boues brunes sont descendues pour l'étouffer. "Cela est l'un des exemples simples qui m'ont vraiment choqués, exactement ce qui m'inquiétait dès le début." dit MacDonald. Il y a encore des autorités gouvernementales et scientifiques qui veulent davantages de preuves avant d'affirmer que beaucoup du prétrole de BP a calé dans le fond du Golfe du Mexique, et MacDonald respecte certainement ce scepticisme. Après tout, le sceptisisme fait partie intégrale de la science.
Par contre, les preuves s'accumulent, et après un temps, on se dit: "Hum! Il y a du pétrole dans le fond du Golfe" dit MacDonald. "Et en conclusion à la fin de notre excursion, je dois dire: "Hum! Il y a du pétrole dans le fond du Golfe" et c'est trop dommage."Photo: The Associated Press
"Seafloor Samples Show Troubling Effects Of Oil Spill
Scientists trying to determine the fate of the oil from the BP blowout recently dived in a mini-sub to look for it at the sea floor. And they found it — or I should say we found it, since I was along on the dive. To start our trip to the seafloor, three of us scrunched into the titanium hull of a submarine named Alvin, on the rear deck of the research vessel Atlantis, from the Woods Hole Oceanographic Institution.
The descent through half a mile of inky black water was gentle, almost meditative. And when the sub's lights finally illuminated the bottom, the scene was serene — fish and shrimp paddled around near the seafloor, going about their business, and crabs scuttled along the bottom. There was no black goo on the bottom, about 10 miles from the Macondo well. But biologist Samantha Joye from the University of Georgia says she wasn't expecting anything quite so blatant.
Instead, we saw a brown haze covering the seafloor, and Joye started noticing things that weren't quite right. A once-magnificent fan coral was covered with brown fuzz — dead. We cruised along some more, with pilot Mike Skowronski guiding us past a feature called "Sleeping Dragon" — a mound of methane ice, the size of a school bus. It is home to creatures adapted to living near natural petroleum seeps.
A few minutes later, the texture of the seafloor changed from smooth brown to bumpy, like cottage cheese. "It's not typical," Joye said, peering through a camera that looks straight down on the bottom. "It should be flat, boring gray, and it's brown, very porous looking, spongelike material." Joye said it looks a lot like samples she collected in September."That stuff contained a good bit of oil, so I think we're getting into the area where there's been substantial deposition of oil on the bottom," she said. And the question foremost on her mind was: What's all this brown muck doing to life on the seafloor?
After nearly six hours of surveying the seafloor, the Alvin gently rose again to the surface. Back onboard the Atlantis, the scientists went to work, examining many dozens of seafloor samples collected by Alvin and by a shipboard instrument called a multicorer. The cylindrical samples of seafloor share a similar pattern: Those taken within a few miles of the Macondo well are covered with a 2-inch layer of muck that looks like chocolate pudding.
Laura Beer, a post-doc from Joye's lab, says you'd almost want to taste it — that is, until you notice it's full of dead worms and other sea life. We see almost no living creatures in these samples. The biologists say they were either smothered by the brown gunk or poisoned by it. Joye needs lab tests to figure out its exact composition, but judging by previous samples, she knows what to expect.
"It's oil and mucus and marine debris and everything else that's pulled out through the water column when [the oil] came down," she says. "When you're this close in [to the Macondo well], you could also get some tar and asphalt just coming out of the well and rolling downslope."Mud samples she tested from her previous trip contain far less than 1 percent oil, she says, but that's still 1,000 times more oil than you'd usually find in gulf mud.
Her colleague, Andreas Teske from the University of North Carolina, Chapel Hill, says most of this "pudding" is probably oil from the BP well that has since passed through the digestive systems of all sorts of animals on its way to the seafloor. Teske says it reminds him a lot of the spring algae blooms that can choke coastal bays. "We think something similar has happened here," he says. "It was not a spring bloom, but an 'oil bloom,' and we are looking right now at the remnants of this oil bloom."
Regardless of how it got there, Joye says this brown muck is killing life on the seafloor. "It's going to take, I would suspect, years for the system to recover," she says. "And it's going to take more time for certain components of the system to recover."
Ian MacDonald from Florida State University says the dead fan coral was likely 500 years old when the brown muck came along to snuff it out. "That really was one of the simple examples that really hit home to me, exactly what I have been concerned about," MacDonald says.There are still government officials and scientists who want more proof before they are willing to say a lot of BP oil ended up at the bottom of the Gulf of Mexico, and MacDonald certainly respects that skepticism. After all, skepticism is a healthy element of science.
"At the same time, the evidence piles up, and after a while you say, 'Gee, there is oil on the bottom,' " MacDonald says. "And, as a simple statement at the end of this cruise, I have to say, 'Gee, there is oil on the bottom,' and that's too bad.' ""
Excerpts from article written by Richard Harris published on NPR's Website here: http://www.npr.org/2010/12/09/131932746/seafloor-samples-show-devastating-effect-of-oil-spillPhoto: Alex Kearns
Saturday, December 18, 2010
La mort au fond de l'eau
Subscribe to:
Post Comments (Atom)
No comments:
Post a Comment