Friends of the Richelieu. A river. A passion.



"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Monday, February 21, 2011

Le castor, un allié




L'animal symbole du Canada a un nouveau titre de noblesse. Des scientifiques et des environnementalistes toujours plus nombreux insistent sur le fait que le castor est notre allié quand il s'agit de mitiger les impacts des changements climatiques, un baume naturel pour nos rivières malades et un défenseur de notre flore et de notre faune dévastée.

Des ingénieurs à la queue plate

C'est son habitude de construire des barrages qui font du castor un défenseur de nos ressources naturelles. Il n'est pas toujours apprécié quand il vous abat un arbre sur votre terrain ou quand il inonde vos terres, par contre. En 2002, Glynnis Hood, une biologiste de l'Université de l'Alberta travaillait sur son doctorat, et les Prairies canadiennes subissaient la pire sécheresse documentée. Elle vit les milieux humides disparaître sous ses yeux. Mais où il se trouvait des barrages de castors, les étangs persistaient. En étudiant des photos aériennes prises depuis 54 ans, des données sur les populations de castors et du climat, elle avait constaté que les étangs avec des huttes de castors habitées avaient 9 fois plus d'eau pendant les sécheresses que les étangs sans castors. Pendant les étés secs, les castors empêchaient l'eau de ruisseler et construisaient des passages pour guider l'eau vers leurs étangs. Les castors avaient plus d'effets que n'importe quelle pluie ou sécheresse. Malgré cela, elle participaient à des conférences où les ingénieurs donnaient des présentations sur les courants des rivières, avec des barrages de castors dans leurs photos pourtant, mais ne parlaient jamais de l'animal. Pendant que l'on s'affairait à restaurer les milieux humides et les rivières (aux États-Unis, on y a dépensé des milliards de dollars), la créature responsable de transformer le paysage était le plus souvent oublié dans les discussions.

Des soldats naturels contre la pollution

En tant qu'ingénieur environnemental, le castor travaille à plein temps: il hausse la nappe phréatique, augmente la bio-diversité et nettoie même les polluants. Dans l'état de Washington où les étés sont torrides et assèchent les forêts tout en provoquant des pénuries d'eau importantes, un projet pilote avait découvert que les barrages de castor emmagasinaient de 5 à 10 fois plus de réserves d'eau souterraine que les rivières sans barrages tout en ralentissant le ruissellement des fontes de neige au printemps. En plus, au lieu de massacrer le paysage avec un barrage en béton, les castors améliorent l'apparence des lieux. Des études récentes démontrent que quand les barrages de castors s'ajoutent aux efforts de restauration de milieux humides, la population de grenouilles, de crapauds et d'oiseaux est florissante. La flore indigène revient. Les barrages créent des endroits où les orignaux et d'autres animaux viennent pour s'abreuver quand la pluie se fait rare. Les barrages ralentissent l'écoulement des rivières et réhabilitent les rives tout en empêchant les sédiments et les polluants de ruisseler en aval. Une étude d'une rivière en Russie avait examiné les impacts des polluants venant d'une usine de fromage: après que l'eau ait passé au travers des barrages des castors, elle était aussi propre qu'en amont de l'usine. Les 25 étangs de castors semblaient filtrer les polluants et les décomposaient grâce à une riche flore bactérienne.

Amis des poissons

Les preuves s'accumulent: la présence des castors améliore les stocks de poissons en voie de disparaître. Les étangs de castors sont plus profonds, ce qui veut dire qu'ils dégèlent plus tôt au printemps et gèlent plus tard à l'automne, ce qui donne plus de temps aux alevins de saumons plus de temps pour grossir. L'écorce et les branches que les castors tirent dans l'eau ajoutent des nutriments et attirent des insectes dont les alevins se nourrissent. La déforestation et l'agriculture tendent à laisser le topsoil ruisseler dans plusieurs rivières et ruisseaux, ce qui peut suffoquer la vie d'un étang, mais les barrages de castors préviennent cela. Dans le passé, les barrages de castors étaient détruits pour permettre que les rivières coulent librement; on pensait alors que les barrages de castors empêchaient les saumons de remonter les rivières pour se reproduire. Mais les rivières les plus en santé changent et se déplacent sans arrêt, ce que fait les barrages de castors, justement. Comme dit Duncan Halley, un chercheur au Norwegian Institute for Nature Research, les castors habitent dans 6 des 10 plus grosses rivières à saumon du pays, sans problèmes. Même dans les cas où les barrages de castors nuisaient aux déplacements des saumons adultes, aucune recherche n'a démontré que cela était suffisant pour nuire aux populations de poissons de la rivière en question, selon le Docteur Halley.

Des bénévoles

Dans certains endroits, le castor travaille mieux que de la machinerie lourde, et coûte bien moins cher. "Çà coûte environ $10,000 l'hectare pour remplacer un milieu humide, et avec le castor, c'est gratuit." dit le Docteur Hood."Le seul problème est que vous ne contrôlez pas les travaux." Mais cela n'a pas empêché plusieurs comtés d'essayer de ramener le castor. Au Danemark, le castor européen a été introduit dans une région plantée de pins où les castors se sont tout de suite affairés à construire des barrages et réhabiliter les cours d'eau. Les barrages sont devenus un attrait touristique. En Écosse, le retour du castor après 400 ans d'absence a été plus problématique, car les pêcheurs de saumon s'inquiètent et s'opposent aux efforts des environnementalistes convaincus des bienfaits environnementaux des castors. En août, les premières portées de castors ont vu le jour là-bas. Aux États-Unis, le Wyoming a offert des castors à des propriétaires terriens, une démarche faisant partie d'une stratégie de restauration, et des projets semblables sont en marche en Oregon. Selon Steve Zack, un biologiste avec la Wildlife Conservation Society en Oregon dit: "Nous les humains aimons inventer des solutions pour régler nos problèmes environnementaux, pourtant, nous avons ces castors qui font un excellent travail."

Nos vaches sacrées

L'économie du Canada a connu ses débuts grâce aux pelleteries des castors, chassés presque jusqu'à leur disparition à cause de leur belle fourrure, mais se mêler de leur habitat provoquera immanquablement des problèmes. Le conseil de la ville d'Oshawa l'a appris à ses dépens l'année passée quand elle a essayé de se débarrasser d'une colonie de castors d'un étang artificiel construit pour éviter des inondations causées par des pluies abondantes. Des protestations ont suivi. Le conseil de ville pense maintenant à une solution qui coûtera $60,000 qui tolérera la présence des castors. Le même débat se déroule à Squamish, en Colombie-Britannique: au lieu d'essayer d'enrayer les castors en promettant un $20 par peau de castor, la province va plutôt compenser financièrement les fermiers qui subissent des dommages à cause des travaux des castors. Les bêtes dans ce coin-là du pays semblent particulièrement têtues: dans cette municipalité, 2 employés travaillent à plein temps tout l'été à détruire les barrages problématiques pour constater que la plupart sont reconstruits le lendemain.

L'homme contre la nature

Le défi, selon les chercheurs, est de trouver un équilibre avec le castor: les installer où ils peuvent gaiement améliorer l'environnement, se reproduire en nombres raisonnables, sans conflits avec l'étalement urbain. "C'est comme si deux maniaques se disputaient pour contrôler le même espace." dit le Docteur Hood qui vient de compléter le manuscrit de son nouveau livre "The Beaver Manifesto: In Defence of Tenacity". Elle a passé 19 ans comme Agent de Conservation pour Parcs Canada, et a été témoin des conflits entre humains et castors sur son territoire. Pour elle, quand le téléphone sonnait, elle savait que c'était souvent un problème qui impliquait les castors, d'une façon ou d'une autre. "Nous aimons la Nature, d'abord qu'elle se comporte correctement" dit Docteur Hood, "et quand elle s'emporte et fait à sa guise, nous nous objectons." Excepté que maintenant serait le bon moment pour laisser notre impulsion de vouloir tout contrôler et laisser les castors faire ce qu'ils savent faire le mieux.


"The beaver's new brand: eco-saviour

Our bucktoothed icon is hard-working and monogamous, steadfast and stable in the Canuck way. But beloved? Not when one drops a tree on your cottage or floods your land with its dam. These days, however, the beaver has a new brand: eco-saviour. An increasingly vocal group of scientists and conservationists believes the dam-building rodent is an overlooked tool to mitigate climate change – a natural remedy for our sick rivers and ravaged wildlife. Fly away with that, bald eagle.

Engineers with tails

It's the beaver's avid dam-building that makes it a star with conservationists. In 2002, when University of Alberta biologist Glynnis Hood was in the middle of getting her PhD, the Prairies experienced the worst drought on record. She watched the wetland dry up “right before her eyes.” But where beaver dams existed, the pond water remained. Poring through 54 years of historic aerial photos, records of beaver populations and climate data, she discovered that the ponds with active beaver lodges had nine times more water during droughts than ponds without dams. In dry summers, the beavers kept water from trickling out and built channels to guide the water in; they had more impact than any rainfall or drought. Dr. Hood says this wasn't a surprise to some of the older farmers, who often kept well-placed beavers on their land. Yet she would go to conferences where engineers would give presentations on river flow (with beaver dams in their photos) and never mention the animal. In wetland and river restoration, which in the U.S. has cost billions of dollars, the very creature responsible for shaping the landscape was largely absent from the discussion.

Natural pollution-busters

As an environmental engineer, the beaver is a full-service deal: raising the water table, increasing biodiversity, even cleaning up pollutants. In Washington State, where hot summers dry up forests and have caused severe water shortages, a pilot project found that beaver dams stored five to 10 times more groundwater reserves than rivers without dams, and slowed the spring runoff. And rather than casting the shadow of a concrete dam, they improve the view. Recent studies show that when beaver dams were added to wetland-restoration efforts, the population of frogs, toads and songbirds rebounded. Native foliage returned. The dams created waterholes for moose and other animals in times of low rainfall. They slowed down water flow in rivers and shored up banks, while preventing sediment and pollutants from being carried downstream. One study of a Russian river examined the impact of pollutants from a cheese factory: By the time, the water had passed through the dams, it was nearly as clean as before the factory. The 25 beaver ponds along the way appeared to be capturing the pollutants and breaking them down with bacteria.

Friends of the fish There is growing evidence that the presence of beavers improves endangered fish stocks. Beaver ponds are deeper, which means that they thaw earlier and freeze later, giving juvenile salmon more time to grow. The bark and branches that beavers drag into the water add nutrients and draw insects, which the young salmon eat. Deforestation and agriculture loosen the topsoil around many rivers and streams, which can suffocate life in a pond, but beaver dams prevent this from happening. In the past, beaver dams have been removed to create a single flowing river, or out of fears that the dams stopped the passage of adult salmon upstream. But the healthiest rivers are constantly changing and shifting – the very impact of beaver dams, which come and go. As Duncan Halley, a beaver researcher at the Norwegian Institute for Nature Research, points out, beavers populate six of the 10 largest salmon rivers in the country, without issue. Even in cases where beaver dams have been found to impede adult salmon, Dr. Halley says, no research has suggested that it was enough to affect river-wide populations.

Will work for free

The beaver, in certain places, is better than a bulldozer, and far less expensive. “It's about $10,000 a hectare to replace wetlands, and you've got something to do it for free,” Dr. Hood says. “The problem is that you also have something you can't control as easily as a backhoe.” But this hasn't stopped several countries from trying to bring back the beaver. In Denmark, the European beaver was introduced in an area of planted pine forest where they got busy building dams and restoring the streams and rivers. (And making “beaver land” a popular tourist attraction.) In Scotland, the return of the beavers after 400 years has been more controversial, with salmon anglers, who fret over their stocks, pitted against conservationists, who believe in the rodents' environmental benefits. (In August, the first baby beavers were born.) In the United States, Wyoming offered beavers to landowners as a restoration strategy, and a similar plan is in the works in Oregon. “We humans like to engineer solutions to our environmental problems,” says Steve Zack, a biologist with Wildlife Conservation Society in Oregon. “But meanwhile we have these beavers who do a spectacular job.”

Our sacred cow

Canada may have been built largely on the (skinned) backs of beavers, hunted nearly to extinction for their fur, but messing with them today will inevitably lead to trouble. Oshawa city council discovered this the hard way last year when it tried to dispatch a beaver colony from a man-made pond built to stop stormwater flooding. Protests ensued (“Give a dam! Save our beavers!”). Taking the contrarian position, a city council candidate in the fall election posted signs that read: “Vote Dave Spackman. Kill the Beavers”; he came a distant second last, and the council is now considering a $60,000 solution so that the beavers can stay. A similar debate rages in Squamish, B.C. Prince Edward Island was forced last year to cull 150 highway-flooding beavers – with regrets. And in Saskatchewan, despite repeated calls for a beaver bounty (at $20 a head), the province chose instead to compensate farmers for property damage. “They're not your average beavers,” local reeve Wes Black laments. In his municipality, two men work every day, including weekends, all summer long to break up the problem dams – only to find many rebuilt the next morning.

Man v. nature

The challenge, the researcher says, is to find a balance with the beaver – to put them where they happily improve the environment, in healthy numbers, without clashing against urban sprawl. “It's as though two control freaks are competing for the same environment, and there's been this ongoing battle ever since,” says Dr. Hood, who has just completed the manuscript for a new book, The Beaver Manifesto: In Defence of Tenacity. She spent 19 years on the front lines as a warden for Parks Canada while humans and beavers tussled over land – when the phone rang, she says, you could usually count on a beaver being involved somehow. “We like nature as long as it's well behaved,” Dr. Hood says, “and once it starts getting the crayons and running loose, then we get worked up about it.” Except that now may be time for one control freak to step aside – and let a few well-placed beavers run loose with the crayons. "

Excerpts from article written by Erin Anderssen published in The Globe and Mail here: http://www.theglobeandmail.com/news/national/the-beavers-new-brand-eco-saviour/article1913908/singlepage/#articlecontent

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