Friends of the Richelieu. A river. A passion.



"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Saturday, May 28, 2011

Nous perdons contact avec la nature


Pendant que notre vie est de plus en plus règlementée par les nouveautés technologiques, nous nous éloignons de plus en plus de ce qui nous inspire et nous fortifie, écrit Lisa Kretz. "Silent Spring", le livre écrit par Rachel Carson nous a initié au mouvement environnemental. Le titre du livre à lui seul était un avertissement pour ce qui aurait pu arriver si nous aurions continuer d'utiliser le pesticide DDT: un printemps sans oiseaux. Le DDT n'est qu'un exemple de plusieurs avancées technologiques destructrices qui apparaissent sur le marché à une vitesse accélérée.

Les humains n'ont jamais autant été capable de manipuler la nature, et cela vient avec des impacts dévastateurs. Il y a 50 ans déjà, dans son livre "The Sense of Wonder", Carson s'inquiétait de nous voir déconnecter de la nature. Elle disait que si elle pouvait donner un seul cadeau à chaque enfant, ce serait la capacité de s'émouvoir devant les merveilles de la nature: "si indestructible qu'elle durerait pendant toute sa vie, un antidote infaillible contre l'ennui et l'apathie dans ses vieux jours, les préoccupations stériles avec des choses qui sont artificielles, l'aliénation des sources de notre force."

Quand je lis ces lignes, cela décrit parfaitement quelque chose qui jusqu'à date m'était resté intangible.

Ses écrits ont structuré un sentiment de vide que je ressent après avoir lu les profils dans Facebook de personnes que j'ai déjà rencontré dans le passé. Cela explique le sentiment désabusé que je ressens après une journée de travail passée surtout devant le clavier, la souris et l'écran. Marcher dehors après une telle journée de travail est un choc pour mes sens qui avait été privé de grands espaces, de lumière naturelle et du mouvement.

Je vis avec une douleur chronique à l'épaule qui s'est empirée avec l'usage de l'ordinateur. La solution? Mon médecin m'a recommandé d'améliorer ma posture et prendre souvent des pauses pour étirer mes muscles. Pourquoi est-ce que la solution ne serait-elle pas de reconnaître que nos corps souffrent de devoir se pencher sur ces technologies pendant de longues heures, et se demander pourquoi nous nous rendons esclaves de ces machines? Pourquoi ne pas décider de la fréquence et des façons de vivre notre vie avec ces technologies?

Durant ma vie de 33 années, je me rappelle du temps sans ordinateurs. Ma mère utilisait une dactylo pour travailler. Je me rappelle encore d'avoir écrit à la main, avec un crayon. Je me rappelle encore comment il a été difficile de m'habituer à enregistrer mes idées dans un ordinateur, où les choses pouvaient s'effacer et se ré-écrire si rapidement que je n'avais pas besoin de réfléchir aussi longuement pour écrire une phrase.

Mon talent pour épeler les mots s'est lentement détérioré avec l'usage accéléré de "spellcheck". J'ai appris d'une amie bibliothécaire que les étudiants de nos jours ont de la difficulté à lire les documents historiques écrits à la main: ils ont grandi avec le mot imprimé. Je m'inquiète de la difficulté grandissante de transmettre les connaissances d'une génération à l'autre, à cause des méthodes pour enregistrer nos connaissances deviennent obsolètes.

La réponse facile à la question pourquoi nous devons nous adapter à ces nouvelles technologies est que si nous nous adaptons pas, nous ne serons pas à jour. Mais la course au rattrapage dans la course de la vie avec les attentes toujours croissantes ainsi que les quantités d'information à digérer ne me laissent pas avec l'impression que je suis plus avancée, seulement très fatiguée et manquant les façons que j'avais l'habitude de garder contact avec le monde.

Ne me méprenez pas! Il y a des avancées technologiques importantes qui ont amélioré le monde. Les avancées en communication aident à démocratiser l'actualité. Les avancées technologiques sauvent des vies et nous aident à correspondre entre nous à travers la planète. Je suis épatée par l'accessibilité croissante à l'art. Par exemple, j'ai plus de musique emmagasinée dans mon ordinateur que de temps pour l'écouter.

En même temps, je m'inquiète du fait que quand je marche dans la rue, les gens avec leur iPods ne me voient même pas. De plus, ils chantent à tue-tête. Ce n'est pas le fait que les gens chantent qui m'inquiète (c'est plutôt comique), mais surtout qu'ils ne se rendent pas compte que je suis là. Ils ne sont pas conscients de ce qui les entoure.

Je me demande si les gens ont les oreilles bouchées par leur musique pour échapper à la vie urbaine, le rugissement constant des autos et de la construction. Il y a de cela quelques années, j'ai grimpé sur le pic d'une montagne dans Jasper National Park et j'ai été saisis d'émotions. Ce n'était pas le paysage qui m'a renversée, c'était le son: c'était silencieux. Il n'y avait pas de crépitement d'électricité, seulement le vent, les oiseaux et les insectes. J'en ai pleuré: je me sentais si soulagée.

Pour me soulager de l'ennui et le désenchantement des années adultes dont fait mention Carson, les préoccupations stériles avec les choses artificielles, l'aliénation des sources qui nous fortifient, je prends des marches durant mon heure de dîner (si j'ai le temps de dîner). Je travaille près de la falaise du Niagara, et je peux observer des couleuvres, des cardinals, des carouges à épaulettes, des corneilles et même parfois un chevreuil. Lors de la saison d'accouplements des grenouilles, j'emmenais des gens avec moi pour écouter la symphonie de l'étang de grenouilles: l'air vibrait avec leur chant.

J'ai pris une marche sur les rives du lac Ontario, l'autre jour. Après avoir été scandalisée de voir un gros arbre que quelqu'un avait abattu et tous les déchêts, je me suis arrêté sur un quai. Il faisait encore assez froid: il n'y avait pas encore de sports aquatiques motorisés pour gâter la sauce et épeurer la faune.

Quand je me suis pencher pour regarder dans l'eau, j'ai vu des ménés bleuâtres nager dans l'eau claire. Après quelques minutes, j'ai touché la surface de l'eau avec un doigt, me demandant si les poissons viendraient voir si c'était de la nourriture, mais ils ont immédiatement disparus, nageant dans toutes les directions.

Comme la plupart de mes contacts avec la vie sauvage, je me suis rendue compte que d'observer à une bonne distance est la seule façon pour que les animaux restent assez longtemps pour les observer et voir leurs comportements de tous les jours. Je reviens de ces marches rafraîchie et revigorée. Quand j'explore des espaces verts, je ramène toujours avec moi une aventure, une découverte et un sentiment accru d'intimité avec la nature.

Comme Carson, je m'inquiète de voir que nous nous créons un monde où de tels contacts avec la nature se font plus rares.

Des interactions directes avec la nature arrivent se moins en moins souvent. C'est en parti à cause que nous avons encouragé un style de vie qui utilise constamment une technologie quelconque. C'est aussi parce que notre utilisation de ces différentes technologies détruisent le monde naturel qui nous inspire un sens du merveilleux et qui nous donne des forces. Nous oublions trop souvent que nous avons le choix: notre trajectoire pourrait être différent.
"We're losing touch with nature

As we become more immersed in technology, we grow further away from that which inspires wonder and gives us strength, writes Lisa Kretz. Rachel Carson's Silent Spring helped initiate the environmental movement. The title for the book was a warning about what would result if the widespread use of the chemical DDT as a pesticide didn't stop -a spring without birds. DDT is just one example of many destructive technological "advances" that are being generated at an unprecedented rate.

Never before have humans been able to manipulate nature with such far-reaching and devastating impacts.

Approximately 50 years ago, in The Sense of Wonder, Carson worried that we were becoming disconnected from nature. She said that if she could leave one gift for every child it would be sense of wonder at nature, "so indestructible that it would last throughout life, as an unfailing antidote against the boredom and disenchantment of later years, the sterile preoccupation with things that are artificial, the alienation from the sources of our strength."

When I read this, it perfectly described something I hadn't been able to quite put my finger on.

The quote gave shape to that empty feeling I get after surfing Facebook profiles of people I once knew a little. It explains the dried-out feeling I have after spending a workday interacting primarily with a keyboard, mouse and computer monitor. Walking outside after a workday like this is a shock to deprived senses -a blissful and sudden exposure to wide open space, natural light, and movement.

I live in chronic pain because of shoulder problem that developed through laptop use. The solution? My doctor recommends better posture and regular breaks at intervals to stretch my body. Why isn't the solution one where we recognize human bodies are pained by the growing expectations to interact with particular technologies for long hours, and question why we are slaves to these machines? Why don't we decide how often and in what ways we want to have our lives mediated through technologies?

In my lifetime, 33 years, I remember a time without personal computers. My mom used a typewriter to work. I still remember writing in longhand, pencil in hand. I remember how uncomfortable it felt to begin to record my ideas on a computer, where things could be erased and rewritten so quickly I didn't put nearly as much thought into any one sentence.

My ability to spell words correctly decreased with the increase in how often I used spellcheck. I learned from a librarian friend that students these days have difficulty reading the cursive of historical documents -they grew up with typed words. I worry about how difficult it is becoming to transfer knowledge from one generation to the next, because older methods for recording what we've learned are becoming obsolete.

The common answer for why we "need" to adapt to new technologies is that if we don't, we'll be "left behind." But racing to keep up with an increased pace of life, increased performance expectations, and increased information processing isn't leaving me feeling ahead, it's leaving me tired and missing a lot of the ways I used to relate to the world.

Don't get me wrong, there are crucial technological advancements that better the world. Advances in communication are helping to democratize the news. Technological advances save lives and help us to communicate more effectively across the globe. I'm amazed at the increased accessibility of art. For example, I have more music than I could ever listen to saved on my computer.

At the same time, I worry about the fact that when I walk down the street people with their iPods now not only don't make eye contact -they sometimes belt out songs. It isn't the fact that people are singing that worries me, public outbursts of song are smileworthy. Rather, it is that they are oblivious to my presence; to their environment.

I wonder how much of the time people have their ears plugged with earphones to escape the drone of city life, the constant rumble of cars and construction. A few years ago I climbed to the top of a mountain in Jasper National Park. I was overcome with emotion, not by the view, but by the sound. It was quiet. There was no buzz of electricity, just the wind and birds and bugs. It made me cry, I felt such a sense of relief.

In sharp relief to the "boredom and disenchantment of later years" that Carson mentions, "the sterile preoccupation with things that are artificial, the alienation from the sources of our strength" are the walks I take at lunch (if there is time for lunch). I work near the Niagara escarpment, and can spot not only garter snakes, cardinals, red-winged black birds, and crows, but the occasional deer. When the frogs were mating I brought people out to the frog bog for the symphony; the air reverberated with their song.

I walked down to Lake Ontario the other day. After being crestfallen by the tree someone had cut down and the growing amount of litter, I stopped by a dock. It was still cold enough that there weren't jet skis and power boats making a racket and terrifying the local wildlife.

So when I peered into the water I saw blue minnows swimming in the clear water. After a few minutes I reached out and put my finger on the surface of the water, wondering if they'd come to nibble -but they immediately swam in the opposite direction.

Like most of my interactions with wildlife, I find looking from a safe distance to be the only hope for the animal to stay around long enough for you to watch what sorts of things their day-to-day life involves. I come back from such walks refreshed and feeling alive. When I explore green spaces I always carry home with me an adventure, a discovery, and a deeper relationship with nature.

Like Carson, I worry that we are creating a world where such interactions are becoming a rarity.

Direct interactions with nature happen less often. This is, in part, because we are encouraged to have lifestyles mediated nearly constantly by technology. It is also because our use of various technologies destroys the natural world that inspires wonder and gives us strength.

Too often we forget that we have a choice for the trajectory to be otherwise.

Lisa Kretz is an organizational, research and volunteer co-ordinator with the Ontario Public Interest Research Group. She holds a PhD in philosophy from Dalhousie University specializing in environmental ethics."

Published here: http://www.ottawacitizen.com/opinion/losing%20touch%20with%20nature/4825700/story.html

No comments:

Post a Comment