Photo: Laetitia Deconinck- Le Soleil
"Les égouts du nord de la capitale, saturés par les fortes précipitations, ont été déversés dans la rivière Saint-Charles cette semaine. Rien d'inhabituel, puisque, seulement en 2010, notre eau souillée a été rejetée 78 fois dans la nature, selon les données les plus fraîches obtenues auprès du ministère des Affaires municipales.
«On a quelques endroits où le débit des structures d'égout était trop élevé. On a dû utiliser la "surverse" pour réduire le débit», confirme un porte-parole de la Ville, Jacques Perron, en entrevue téléphonique. Le trop-plein de l'arrondissement de La Haute-Saint-Charles est donc détourné vers le cours d'eau serpentant à travers la cité jusqu'au fleuve. «Ce n'est pas une situation exceptionnelle. Ça arrive en temps de pluie. [...] Il peut y avoir plusieurs [débordements] par année.»
La construction de 14 immenses réservoirs de rétention a néanmoins permis de réduire grandement le volume d'eau usée déversée par la Ville. On se souviendra que ces structures souterraines ont été érigées de 2002 à 2006 justement pour avaler les surplus lorsque le réseau d'égouts fuit. On voulait éviter que la rivière Saint-Charles et le fleuve n'aient à digérer nos rejets contaminés.
Ces ouvrages ne suffisent pas. La Ville projette d'ailleurs d'en creuser deux de plus afin de soulager le Saint-Laurent, ajoute Jacques Perron. Le premier devra être installé au bas de la côte Gilmour. Tant qu'il ne sera pas terminé, la Ville ne pourra pas réaliser son projet d'expansion de la promenade Samuel-De Champlain. L'autre occupera la rive de la baie de Beauport. Un projet de 50 millions $.
Eau plus saine
Chaque année, le scénario des débordements des égouts se répète, observe le président de l'Organisme des bassins versants de la Capitale, Nicolas Hamelin. «Il y a des problématiques de "surverse" lors des événements de crue printanière.»
Malgré cela, la rivière Saint-Charles recouvre la santé, se réjouit-il. Son groupe y effectue quatre échantillonnages d'eau par mois. «On a des signes d'amélioration.»
Il y a quelques années, le cours d'eau urbain ressemblait à un dépotoir à ciel ouvert, nous rappelle M. Hamelin. Mère Nature a maintenant repris ses droits sur les berges, et certaines espèces de poissons s'installent en son lit. «L'eau s'en vient de bonne qualité.»
La renaissance n'est cependant pas aussi flamboyante dans tous les secteurs. «La partie très urbaine du cours d'eau, entre [la rue] Marie-de-l'Incarnation et le port, c'est vraiment, vraiment déconseillé.» Oubliez la baignade! L'eau de ruissellement des routes, les contaminants s'y retrouvent en concentration importante.
Nicolas Hamelin entrevoit toutefois le retour de la navigation de plaisance, voire de la pêche, à moyens termes. «La baignade, c'est l'usage retrouvé ultime.
Ce n'est pas inimaginable, mais de mettre une date là-dessus, ce serait très ambitieux. Ce serait quelque chose d'atteignable, mais il reste beaucoup de choses à régler.»"
Extraits d'un article écrit par Baptiste Ricard-Châtelain publié dans Le Soleil ici: http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/actualites/environnement/201105/07/01-4397288-crue-des-eaux-les-egouts-dans-la-st-charles.php
Thursday, June 2, 2011
Crue des eaux: les égouts dans la St-Charles
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