L'eau potable: du fleuve au robinet

Photo: rouswater.nsw.gov.au

"1. Le tamisage et le pompage

La prise d'eau principale est située au centre du fleuve. «On a une très belle qualité d'eau. On pourrait s'y baigner 90% du temps», note Guy Bélanger, technicien en traitement des eaux à l'usine de filtration de Longueuil. L'eau aspirée est tamisée et acheminée à la station d'alimentation en eau brute par un tunnel de 2,7 mètres de diamètre foré dans le roc qui passe sous la voie maritime. L'eau est tamisée à son arrivée à cette station. L'automne, on ajoute à l’eau brute de la poudre de charbon activé pour améliorer son goût. «De la fin août à la fin novembre, la dégradation des plantes aquatiques génère à l'eau un goût terreux», explique M. Bélanger. Des pompes acheminent par la suite l'eau à l'usine de traitement de Longueuil, située quelques kilomètres plus loin.

2. La floculation

L'eau brute arrive et passe à grande vitesse dans des bassins. À cet endroit, appelé «chambre de mélange», on ajoute des produits chimiques à l’eau brute, comme du sulfate d’alumine et de la silice activée. «Ça permet de faire coaguler les matières en suspension dans l'eau», indique le technicien. L'agglomération des particules est appelée «floc». Examiné au microscope, ce floc ressemble à des flocons de neige.

3. La décantation

De la chambre de mélange où elle a séjourné très peu de temps, l’eau est amenée dans les décanteurs dynamiques. C'est à cet endroit que le liquide est clarifié et que sont extraites les matières floculées en suspension. Le procédé consiste à introduire l’eau brute additionnée de ses réactifs dans une cloche mise sous vide. Lorsque le niveau d’eau atteint une certaine élévation, un dispositif commande l’ouverture brusque d’une vanne, provoquant ainsi la remise à l’atmosphère de la cloche. L'eau entre ensuite dans le fond du décanteur dynamique. «L'eau va tourbillonner, permettre aux flocons de se coller ensemble et de devenir plus gros. Cela va former ce qu'on appelle un "voile de boue". Le surplus va être évacué de manière périodique», dit M. Bélanger. Les particules, plus lourdes, restent dans le fond et l'eau clarifiée remonte à la surface. Elle est toutefois impropre à la consommation.

4. La filtration

Juste avant la filtration, on procède à la première désinfection, appelée l’«interchloration». À cette étape, on désinfecte l’eau en lui ajoutant du chlore gazeux. Le liquide arrive à la surface d'un bassin. Il passe à travers un lit composé de sable et d’anthracite qui le filtre. L'eau potable est aspirée vers le bas alors que les particules restent emprisonnées dans le mélange sablonneux. Tous les deux ou trois jours, les techniciens lavent les filtres de façon à maintenir une bonne qualité de l’eau. «On effectue un lavage à contre-courant, un peu comme un back wash. On arrête l'arrivée d'eau. À l'aide d'une pompe, par un jeu de canalisation, on va aller pousser l'eau à travers le sable. L'eau va aller déloger les saletés», explique M. Bélanger.

5. La postchloration

L’eau potable est alors acheminée dans des réservoirs d’une capacité totale de 55 000 mètres cubes, situés en dessous et en bordure de l’usine. Cette eau est constamment renouvelée pour en préserver la fraîcheur. Du chlore est ajoutée une seconde fois à l'eau avant que les pompes acheminent l'eau dans le réseau d'aqueduc. Une station de surpression située à Saint-Bruno, sur le boulevard Clairevue, va pousser l'eau dans les tuyaux des Montarvillois."

Extraits du Journal de Saint-Bruno écrit par Guillaume Poulin-Goyer publié ici: http://monteregieweb.com/main+fr+01_300+L_eau_potable_du_fleuve_au_robinet.html?JournalID=8&ArticleID=679131