Friends of the Richelieu. A river. A passion.



"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Wednesday, August 31, 2011

Gaz de schiste - sauver les truites, sauver les ruisseaux

Photo: Deborah Weisberg

Je n'ai pas pu m'empêcher de traduire cet article trouvé dans The New York Times. Les parallèles et les contrastes avec le Québec sont trop flagrants. Quand on pense au site convoité par Molopo pour forer à Saint-Marc-sur-Richelieu, tout près du ruisseau Richer que des agriculteurs tentent de réhabiliter depuis des années pour aider à la reproduction du chevalier cuivré, une espèce de poisson endémique en danger de disparaître de la rivière Richelieu, on est loin des efforts accordés ici en Pennsylvanie pour tenter de sauver les petits ruisseaux dans les montagnes, milieu convoité par les truites si prisées par les pêcheurs sportifs. Pauvre chevalier, si populaire en filet sur les tables des débuts de la colonie québécoise qu'il a presque disparu! Qui viendra à ta défense, maintenant que les gazières veulent exploiter la vallée du Saint-Laurent?

Les biologistes des pêches en Pennsylvanie terminent leur deuxième année de labeur pour tenter d'explorer les ruisseaux où vit la truite jamais jusqu'alors étudiées, dans des régions de plus en plus vulnérables aux impacts dus au développement. Armés d'équipement pour donner des électro-chocs, ils ont visités jusqu'à date des centaines de ruisseaux en danger de se faire polluer, de recevoir des sédiments ou d'autres effets venant des mines de charbon, de l'étalement urbain ou des activités gazières de la formation Marcellus. C'est le boom gazier et la fracturation qui donne au projet une urgence toute imminente.

Plusieurs collèges, universités et organismes environnementaux comme le Western Pennsylvania Conservancy and Trout Unlimited et son programmme Eastern Abandoned Mine Program, se sont joint aux travaux. Les participants doivent marcher longuement dans des régions montagneuses reculées, et donner des chocs électriques dans les ruisseaux pour tenter d'immobiliser temporairement la truite pour pouvoir les capturer, les compter et les mesurer avant de les relâcher.

Bien qu'environ 3,650 ruisseaux sont gérés en ce moment pour leur truite sauvage, plusieurs nouveaux cours d'eau devraient être suivis bientôt. Le but ultime selon Bill Worobec, un commissaire du Pennsylvania Fish and Boat Commission, est de s'assurer qu'ils reçoivent le maximum de protection avant que le poisson et leur habitat soient en danger d'être détruits.

"Ce projet est extraordinairement pro-actif, ce qui est très rare pour le gouvernement." dit M. Worobec, qui vit au nord-centre de la Pennsylvanie, une région riche en truite et en gaz de schiste. "Nous découvrons que nous avons passablement plus de truite sauvage dans nos cours d'eau que la plupart des gens s'imaginent, et nous ne voulons pas les perdre par ignorance."

Dans plus des 310 nouveaux ruisseaux visités l'an passé, quand le projet a commencé, 99 sont un habitat de reproduction pour les truites brunes et indigènes. Quand la commission a entrepris de rendre le statut des ruisseaux officiel, augmentant ainsi leur protection, l'association des mines de charbon Pennsylvania Coal Association s'est objecté, mettant au défi le protocole et les données colligées par la commission. Ce qui inquiétait surtout l'association était le fait qu'on avait trouvé des cours d'eau dans des régions convoitées pour exploiter le charbon.

Une fois qu'un ruisseau est officiellement désigné comme contenant de la truite sauvage, le cours d'eau est automatiquement déclaré comme ayant une valeur exceptionnelle ("Exceptional Value"), cela augmente les standards pour l'octroi des permis miniers, selon le président de l'association George Elllis.

"Exceptionnal Value" et les autres eaux protégées reçoivent aussi une classification Class A ou Class B pour la troute, ce qui indique une bonne population de poissson durant les quelques années précédentes, et assure que le cours d'eau a droit au mesures de protection environnementales les plus strictes.

"L'octroi de permis miniers est permis dans les bassins versants de classe A, mais les exploitants doivent décider si payer pour les contrôles environnementaux supplémentaires en vaut la peine." dit Dave Miko, à la tête du département des pêches de la commission et le biologiste qui a aidé à implanter le projet Unassessed Waters Project. "Par exemple, l'an passé, un projet de gazoduc devait passer au travers d'une certaine région, et après que nous ayons ajouté un ruisseau à la liste, la compagnie a dû refaire ses plans." M. Miko dit en parlant de Tombs Run, un effluent de Pine Creek, dans la West Branch du bassin versant de la rivière Susquehanna. "Cela a coûté un $2 millions de plus à la compagnie."

Davantages de projets de gazoducs pourraient être retardés puisque d'autres truites ont été trouvées dans les ruisseaux Loyalsock et Muncy dans le même bassin versant, selon Bob Weber, le coordonnateur des cours d'eau pas encore étudiés de la commission: "Nous nous concentrons surtout sur le bassin versant de la rivière Susquehanna parce que c'est là que l'activité gazière est si intense, et où le potentiel de trouver des "nouveaux" ruisseaux est le meilleur.

D'ici le milieu de l'automne, quand les évaluations cesseront pour ne pas déranger les alevins des truites brunes et de ruisseaux, la commission prévoit avoir visité 600 cours d'eau, ce qui fera un total pour les 2 années à presque 1,000. "Si la tendance se maintient, environ la moitié de ceux-là recevront la classification de 2 ans ou plus, ce qui fait d'eux un habitat de poisson." dit M. Weber. "Et de 10% à 15% s'avéreront être de classe A."

Aller au devant du développement est tout un défi, bien que les appuis au projet se multiplient, selon M. Weber.

Dernièrement, la commission a appris qu'elle recevrait $240,000 durant les 2 prochaines années du National Fish and Wildlife Foundation, du Richard King Mellon Foundation et du Degenstein Foundation, afin d'évaluer d'autres cours d'eau. C'est tout un encouragement pour une petite agence qui reçoit presque tout son financement des permis de pêche et de navigation et ne reçoit pas de financement général. Jusqu'à date, ce sont les pêcheurs sportifs qui ont payé pour le projet.

"Les sondages ont été effrénés, et la seule façon d'en faire plus est de trouver des partenaires." dit M. Weber. "Avec les résultats que nous avons eus jusqu'à date, nous sommes très heureux."
"Shocking Trout to Protect Them

Pennsylvania fishery biologists are wrapping up the second year of a major effort to explore wild trout streams they have never before assessed, in areas increasingly vulnerable to impacts from development. Armed with electro-fishing gear, they have visited hundreds of headwater streams at risk of pollution, sedimentation and other effects from coal mining, suburban sprawl and natural gas extraction from the Marcellus shale. It is the now-booming fracking industry that has given the project greater urgency.

Several colleges, universities and environmental organizations, like the Western Pennsylvania Conservancy and Trout Unlimited’s Eastern Abandoned Mine Program, have joined in the effort. Participants make rigorous treks, often to remote, mountainous areas, and electro-fish headwater streams to temporarily immobilize trout so they can be captured, counted and measured before they are released.

While about 3,650 streams are currently managed for wild trout, scores of new prospects are now on the agency’s radar. The goal, according to a commissioner of the Pennsylvania Fish and Boat Commission, Bill Worobec, is to ensure that they receive maximum protection before fish and their habitats are in danger of being destroyed.

“This project is extraordinarily proactive, which, in government, is rare,” said Mr. Worobec, who lives in north central Pennsylvania, a region that abounds both in trout and Marcellus shale. “We’re discovering we have substantially more wild trout waters than most people ever imagined and we don’t want to lose them through ignorance.”

Of the 310 new streams visited last year, when the project began, 99 were found to support naturally reproducing brown and native brook trout. When the commission moved to make the streams’ status official — in that way enhancing their protections — the Pennsylvania Coal Association objected, challenging the commission’s assessment protocol and data. Of particular concern were waterways found to exist in areas designated for mining.

Once a stream is listed as having wild trout, the wetlands are automatically designated as Exceptional Value, argued the coal association’s president, George Ellis. “That ratchets up the standards for permitting.”

Exceptional Value and other special-protection waters typically have Class A or B wild trout status, too, which connotes a high density of fish in multiple year classes, and ensures a waterway the strictest environmental safeguards.

“Permitting is allowed in Class A watersheds, but developers have to make the call as to whether it’s worth it to them to pay for additional environmental controls,” said Dave Miko, the commission’s fisheries management chief, and the biologist who helped engineer the Unassessed Waters Project. “We had an instance last year where a gas pipeline was set to go through a certain area, and after we listed a new stream, the company had to redesign its plans,” Mr. Miko said of Tombs Run, a tributary of Pine Creek in the West Branch of the Susquehanna River watershed. “It cost the company another $2 million.”

More pipeline projects could be delayed as evidence of wild trout is found on Loyalsock and Muncy Creeks in the same watershed, according to the commission’s unassessed waters coordinator, Bob Weber. “We’re focusing a lot on the Susquehanna River watershed because it’s where Marcellus activity is so intense, and where we think the potential is greatest for finding ‘new’ streams.”

By midfall, when assessments cease so as not to disturb the spawn of brookies and browns, the commission expects to have visited 600 waterways, bringing the two-year total to almost 1,000. “If the pattern continues, about half of these will have the two or more year classes that constitute a wild fishery,” Mr. Weber said, “and about 10 to 15 percent will turn out to be Class A.”

Keeping pace with development is a challenge, although support for the project is growing, Mr. Weber said.

The commission recently learned it would receive $240,000 over the next two years from the National Fish and Wildlife Foundation, the Richard King Mellon Foundation and the Degenstein Foundation for assessing new waters. It is a major boost for a small agency that is supported almost entirely by revenues from fishing and boating license fees and receives no general fund money. Anglers have so far paid for the project.

“The surveys have gone a little crazy and the only way to get bigger is to find partners,” Mr. Weber said. “With the results we’re getting so far, we’re thrilled.”"

Exerpts of article written by Deborah Weisberg published in The New York Times here: http://green.blogs.nytimes.com/2011/08/29/shocking-trout-to-protect-them/

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