Photo: yves salmon photography
Lettre de Josh Fox publiée dans le quotidien britannique The Guardian, le 10 décembre 2011
Les données publiées par l'EPA (Environment Protection Agency) sur la contamination de l'eau souterraine a provoqué une onde de choc chez l'industrie gazière qui nie toujours les faits.
L'annonce étonnante de jeudi passé (1er décembre 2011) de l'EPA des É.-U. qui implique l'hydrofracturation comme étant la cause de la contamination à Pavillion, au Wyoming est une nouvelle qui a secoué le monde entier. Mais bien que cette enquête est innovatrice et est un grand pas en avant, la nouvelle n'est pas une surprise pour quiconque aurait suivi la question de près.
N'importe quelle personne qui vit près d'une région où il se fait des forages gaziers pourrait vous le dire: la fracturation contamine l'eau souterraine. Des citoyens des régions fracturées le crient haut et fort depuis que le procédé de fracturation hydraulique est devenu exempté du Safe Drinking Water Act en 2005, ce qui a déclenché le plus important boom gazier de l'histoire du pays. Cette exemption, connue sous le nom de "Halliburton Loophole", permet aux compagnies qui font des fracturations d'injecter des chimiques toxiques sous terre en quantités considérables et ne pas devoir le rapporter à l'EPA. Mais il se fait tellement de fracturation, avec des milliers de puits forés et fracturés dans 34 états et avec des milliers de cas rapportés de contamination, l'industrie gazière ne peut plus garder ses secrets: immanquablement, ils bouillonnent à la surface.
Depuis le mois d'avril 2009, je documente les cas de contamination d'eau dans les régions de forages gaziers à Pavillion, au Wyoming. Les témoignages des éleveurs John Fenton, Louis Meeks et Jeff Locker et leurs familles épatantes sont parmis les plus émouvants de notre film Gasland. Depuis ce temps-là, j'ai suivi de près l'enquête de l'EPA de 3 ans, et les résultats démontrent encore et encore qu'il y avait des contaminants dans l'eau souterraine, ce qui est un problème de santé important pour les résidents.
Pourtant, l'EPA se retenait d'employer un langage qui avait un ton de conclusion, jusqu'à maintenant. Quand toute la planète surveille, quand l'industrie plaide un manque de science (même pendant qu'ils nuisent et salissent la science qui s'est déjà faite), et quand la santé de l'état de New York, ainsi que des régions dans 34 états et 50 pays partout au monde, est à risque, on veut être certain que les méthodes sont précises et les déclarations sont plutôt prudentes.
Alors maintenant que l'EPA dit maintenant: "Quand on considère ensemble avec les autres lignes de preuves, les données indiquent probablement que l'impact sur l'eau souterraine qui pourrait être expliqué par la fracturation hydraulique, " çà, c'est relativement nouveau. Qu'est-ce qui est également bien clair est que l'aquifère de Pavillion ne sera jamais nettoyé. La contamination là, pour le prochain avenir, est permanent. Et en considérant que la contamination permanente de vastes étendues d'eaux souterraines aux É.-U. est maintenant prouvée scientifiquement à risque, l'enquête de Pavillion, rigoureuse comme elle l'était, doit devenir la nouvelle norme pour enquêter les plaintes de fracturation partout sur la planète.
Pour avoir enquêté moi-même la fracturation pendant 3 ans, j'ai entendu les mêmes histoires des centaines de fois, de résidents habitants des régions qui s'étendent du Wyoming jusqu'en Arkansas, de la Pennsylvanie jusqu'au Texas. Çà se passe comme çà: les frackeurs s'installent, et tout d'un coup votre eau change de couleur, ou peut prendre feu, ou sent la térébenthine, ou laisse des traces de brûlures sur votre peau quand vous prenez votre douche. Çà ne prend pas un génie pour faire le lien.
Et quand on lit la nomenclature sur l'eau faite par l'EPA pour Pavillion, les notes sont semblables: un petit refrain de benzène, de xylène et d'autres composés organiques volatiles, une modulation d'éther de glycol et d'autres chimiques de la famille des antigels, un chœur de méthane thermogénique et une pointe d'acétone, de naphtalène et de 2-butoxyéthanol. Au fait, il y a 3 jours de cela, pratiquement la même liste d'ingrédients de chimiques de fracturation trouvés dans les eaux de Pavillion ont aussi été détectés dans les tests d'eau de Dimock, en Pennsylvanie, une autre ville célèbre pour une contamination d'eau souterraine par fracturation.
À Dimock, en Pennsylvanie, tout comme à Pavillion, l'eau des citoyens est virée mauvaise tout de suite après les forages et les fracturations. Pourtant, l'agence de l'état DEP (Department of Environmental Protection), et le gouverneur Tom Corbett, ont choisi de défendre les gazières, et nient toute responsabilité et dommages à long terme.
L'EPA doit intervenir à Dimock immédiatement. Une étude approfondie devrait se tenir là également, avec la même science méthodique et précautionneuse qui s'est faite à Pavillion. Et pendant que se déroule cette étude, l'EPA devrait obliger Cabot Oil and Gas de fournir de l'eau de remplacement aux résidents; et le moratoire sur les forages dans la région devrait se prolonger.
C'est difficile de faire la preuve de ce qui se passe à des milliers de pieds sous terre. C'est très difficile et coûteux, en temps et en argent. Pour faire la preuve que la fracturation a contaminé l'eau, bien que ce soit évident pour les résidents qui peuvent bien voir le lien de cause à effet apparent, cela prendrait une étude hydro-géologique approfondie et dispendieuse. Des centaines de chimiques doivent être testés sur une période de plusieurs années dans une vaste région de prélèvements. À Pavillion, presque 50 puits d'eau potable ont été échantillonnés, 2 puits de monitorage ont été forés et des années de travail à évaluer une immense banque de données ont été nécessaires. Après avoir vu l'étude préliminaire de l'EPA, personne ne peut plus vraiment dire qu'il n'y a pas eu de science sérieuse sur la fracturation.
Mais la piste ne s'arrête pas là. L'industrie de fracturation gazière a été si peu encadrée pendant si longtemps, l'héritage de contamination et de cachettes a pu se perpétuer sans surveillance pendant tellement d'années, que l'EPA et les États-Unis sont maintenant devant une tâche herculéenne d'enquêtes sur les milliers de cas comme ceux de Pavillion et de Dimock, du Texas, de la Louisiane, du Colorado, de l'Arkansas, du Michigan, du Nouveau Mexique et d'autres.
Au-delà des États-Unis, l'Europe, l'Afrique du Sud, la Chine et l'Australie (et le Canada, Josh?) qui songent à s'embarquer dans la révolution du gaz de schiste, ils devraient prendre note des données de l'EPA. Pendant que la vérité fait surface, la vraie réponse émerge inévitablement à la surface: la fracturation est sévèrement imparfaite et contamine par sa nature telle qu'elle est faite présentement et doit cesser immédiatement. Les excuses vides de l'industrie gazière et les politiciens qui en font la promotion et la défendent ne tiennent pas la route.Photo: Tara MacIsaac
"Shale gas drilling's dirty secret is out
Josh Fox
guardian.co.uk, Friday 9 December 201
The EPA's findings about fracking's contamination of ground water have sent a shockwave through a gas industry in denial
Thursday's stunning announcement from US EPA that implicates hydrofracturing ("fracking") as the cause of groundwater contamination in Pavillion, Wyoming is news that has rocked the world. But as groundbreaking and innovative as the investigation has been, the news comes as no surprise to anyone who has been following fracking closely.
Anyone who lives in a gas drilling area can tell you: fracking contaminates groundwater. Citizens have been shouting this at the top of their lungs in fracking areas since shortly after the process of hydraulic fracturing was exempted from the Safe Drinking Water Act in 2005, paving the way for the largest gas drilling boom in domestic history. The exemption, known as the "Halliburton Loophole", allows fracking companies to inject toxic chemicals under the ground in huge quantities and not report it to the EPA. But with this much fracking going on, with thousands of wells being drilled and fracked in 34 states, and with thousands of reported cases of contamination, the gas industry just can't keep their secrets buried; they keep bubbling up through the ground.
Since April 2009, I have been documenting the water contamination in the gas fracking field in Pavillion, Wyoming. The testimony of Pavillion cowboys John Fenton, Louis Meeks and Jeff Locker and their incredible families is some of the most stirring in our film Gasland. Since that time, I have been closely following the extensive three-year EPA investigation, and the results have shown over and over again that there were contaminants in the groundwater, which posed a significant health risk to the residents.
Yet the EPA withheld any language that sounded conclusive – until now. When the whole world is watching, when the gas industry is decrying a lack of science (even as they obstruct and smear the science that has been done), and when the health of the state of New York, alongside significant areas in 34 states and 50 countries worldwide is on the line, you want to make sure that your methods are precise and your statements are conservative.
So, when the EPA now says, "When considered together with other lines of evidence, the data indicates likely impact to groundwater that can be explained by hydraulic fracturing," that is something quite new. What is also clear is that the aquifer in Pavillion will never be cleaned. The contamination there, for the foreseeable future, is permanent. And considering that the permanent contamination of huge areas of groundwater in the US is now a scientifically proven risk, the Pavillion investigation, as extensive as it was, must become the new standard for investigating fracking complaints worldwide.
Having investigated fracking myself for three years, I have heard the same story hundreds of times, from residents in gas-drilling areas from Wyoming to Arkansas, from Pennsylvania to Texas. It goes like this: the frackers move in – and all of a sudden your water turns color, or can be lit on fire, or smells like turpentine or leaves burn marks on you after you take a shower. It doesn't take a genius to connect the dots.
And when reading EPA's water tablature from Pavillion, the notes are really familiar: a minor key refrain of benzene, xylene and other volatile organics, modulation over to glycol ethers and other chemicals in the antifreeze family, a bang-up chorus of thermogenic methane and a killer hook of acetone, naphthalene and 2-butoxyethanol. In fact, three days ago, practically the same list of fracking chemical ingredients found in Pavillion's water were found in water tests from Dimock, Pennsylvania – another poster town for fracking contamination of groundwater.
In Dimock, PA, like Pavillion, citizen's water went bad right after drilling and fracking moved in. Yet, the state agency, PA DEP, and the governor, Tom Corbett, have sided with the gas companies – and they deny any responsibility or long-term harm.
The EPA must intervene in Dimock immediately. An extensive study should be conducted there, with the same careful, methodical and thorough science that was employed in Pavillion. And while that study is conducted, the EPA should mandate that Cabot Oil and Gas supply the residents with replacement water; and the drilling moratorium in the area should continue.
It is hard to prove something that is happening thousands of feet below the ground. It's very difficult and costly, both in time and money. To prove that fracking has contaminated water, even as obvious as it can be to residents who can see the apparent cause and effect, takes extensive and expensive hydrogeological study. Hundreds of chemicals need to be tested over a period of years in a large sample area. In Pavillion, nearly 50 water wells were sampled, two deep monitoring wells were drilled and years of working with the immense pool of data was required. After viewing the EPA draft study (pdf), no one can ever again say that robust science has not been brought to bear on fracking.
But the trail doesn't end there. The gas fracking industry has been so poorly regulated for so long, the legacy of contamination and obfuscation has been allowed to run unchecked for so many years, that the EPA and the United States now faces a Herculean task of investigating the thousands of cases that mirror Pavillion and Dimock – from Texas, to Louisiana, Colorado, Arkansas, Michigan, New Mexico and more.
Beyond the US, Europe, South Africa, China and Australia are right now contemplating embarking on the "shale gas revolution"; they should take note of the EPA's findings. As the story unfolds, the real answer bubbles inexorably to the surface: fracking is deeply flawed; it is inherently contaminating in its present form and must be halted immediately. The empty excuses of the gas industry and the pro-fracking politicians who defend them just don't hold water."
Link: http://www.guardian.co.uk/commentisfree/cifamerica/2011/dec/09/shale-gas-drilling-epa-fracking-water-contamination
Tuesday, December 13, 2011
Gaz de schiste - le sale secret de l'industrie est sorti du sac
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