Saturday, February 4, 2012
Agriculture - la viande des supermarchers vient d'animaux malades
Traduction libre d'un article écrit par un blogueur de Mother Jones. On parle ici des États-Unis ici, mais n'allez pas croire que çà se passe bien autrement au Canada, ou au Québec!
À Maverick Farms, nous élevons des poules pour leurs oeufs. C'est évident pour moi que plus les poules sont heureuses et en santé, meilleurs seront leurs oeufs. Alors, si un vendeur venait faire la promotion d'un produit qui augmenterait la production d'oeufs de disons, 5%, tout en rendant mes poules malades, mais juste assez en santé pour continuer de pondre, je l'enverrais promener. Qui voudrait manger des oeufs venant de poules malades? Et pourquoi est-ce que je voudrais faire du mal à des animaux qui produisent mes oeufs?
Mais l'industrie de la viande aux États-Unis voit çà d'un autre œil. Ses principaux objectifs sont de maximiser la production tout en minimisant les coûts. La santé des animaux est seulement importante tant que les animaux sont assez bien pour clopiner dans l'enclos de l'abattoir sans tomber (ou produire des oeufs, si c'est des poules). Alors l'industrie donne régulièrement de la moulée qui rend ses animaux malades.
Dans son reportage sur le tout nouveau Food and Environment Reporting Network, l'excellente journaliste Helena Bottemiller met une lumière sur un exemple important: l'usage généralisé du ractopamine (chlorhydrate de ractopamine) dans les méga-porcheries industrielles, une drogue qui augmente la production de viande mais rend les porcs misérables. La drogue, donnée de 60% à 80% aux cochons, a un effet d'"imiter les hormones de stress, faisant battre le coeur plus rapidement et relaxe les vaisseaux sanguins" selon Bottemiller. Ses effets sont désastreux:
-Depuis le début de l'usage de la ractopamine il y a de cela 13 ans déjà, plus de 218,000 cochons en sont rendus malades ou en sont morts depuis mars 2011, plus que n'importe quel autre médicament sur le marché, selon des dossiers vétérinaires de la FDA (Food and Drug Administration). Les porcs souffrent d'hyperactivité, de tremblements, de pattes brisées, incapacité de marcher et de mortalité, selon les rapports de la FDA rendus disponibles grâce à une demande d'accès à l'information.
Probablement que 218,000 porcs sur 13 ans est minime pour l'industrie du porc qui abat plus de 110 millions de cochons tous les ans. L'industrie a sûrement calculé que la torture de cocons avec des produits pharmaceutiques vaut bien un peu de perte de cheptel, d'abord que la production de viande dans son ensemble voit une augmentation.
Bien sûr, un peu de cet ractopamine se retrouve dans la viande vendue dans les supermarchés, selon le reportage de Bottemiller. "Bien que le département de l'agriculture ait trouvé des traces de ractopamine dans le porc et le boeuf américain, les concentrations n'ont pas dépasser les normes considérées comme étant sécuritaires par la FDA." dit-elle. D'autres pays en n'ont pas la même opinion, et la majorité du reportage de Bottemiller est sur le refus de l'Union Européenne et la Chine, les deux plus importants marchés du porc sur la planète, d'accepter de la viande d'animaux qui ont ingéré de la ractopamine.
Mais ceci n'est certainement pas le seul exemple de bétail qui ingère de la moulée qui les rends malades. Depuis que la hausse fulgurante du prix du maïs-grain depuis quelques années, les porcs élevés avec des méthodes industrielles se retrouvent avec une quantité toujours à la hausse d'un sous-produit moins dispendieux du maïs appelé grains de distillateurs, en réalité des restants après le procédé de fabriquer de l'éthanol avec du maïs, dans leur moulée. Les grains de distillateurs s'avèrent être pleins de toxines qui s'attaquent aux coeurs des porcs, ce qui occasionne une augmentation de cas appelés maladies cardiaques Mulberry (Mulberry Heart Disease). Encore une fois, les porcs ne sont pas tout à fait assez malades pour annuler les gains fait grâce à la moulée moins dispendieuse, alors la pratique continue.
Et comme Michael Pollan l'a démontré dans son fameux reportage de 2002 intitulé "Power Steer", plus tard incorporé dans "The Omnivore's Dilemma", la diète riche en maïs donnée aux vaches dans les usines d'engraissement durant les mois précédant l'abattage détruit littéralement leur foie. Pollan rapporte que le maïs fait grimper le pH de leur panse, ce qui les rends susceptible à une condition appelée acidose. La condition "peut tuer l'animal mais habituellement le rend malade seulement." ajoute Pollan. Il continue à dire que:
- Les animaux souffrant d'acidose refusent leur moulée, halète et salivent d'une façon excessive, grattent leur ventre et mangent de la terre. La condition peut provoquer de la diarrhée, des ulcères, des gonflements, des maladies rénales et un affaiblissement général du système immunitaire qui laisse l'animal vulnérable qui peut attraper facilement tout ce qui passe, de la pneumonie à la polio des parcs d'engraissement.
- Les vaches peuvent rarement survivre pour plus de 6 mois de la diète des parcs d'engraissement, ce qui voudrait probablement dire que leur système digestif ne peut pas la tolérer pour plus longtemps que cela. "Je ne sais pas pour combien de temps que ce régime peut se prolonger sans voir des problèmes survenir." dit la vétérinaire Metzen. Un autre vétérinaire dit qu'une diète soutenue des parcs d'engraissement peut éventuellement "faire exploser leur foie" et les tuer. Tandis que les acides grugent les parois de la panse, des bactéries pénètrent le système sanguin et sont filtrés par le foie. Plus de 13% du cheptel bovin se retrouvent avec des abcès au foie à l'abattage.
Encore une fois, l'industrie du boeuf estime que ruiner la santé des vaches pendant qu'elles sont dans un parc d'engraissement importe peu, d'abord que le maïs engraisse les vaches, ce qui est vrai, et qu'assez de vaches peuvent survivre jusqu'à atteindre le poids désiré à l'abattage. (La seule façon de s'assurer de cela, dit Pollan, c'est de leur donner une dose journalière d'antibiotiques - mais çà, ce sera le sujet d'un autre entrée de blog). Pour l'industrie, cet état des choses est profitable. Pour nous, cela veut dire que nous consommons régulièrement du boeuf venant de bêtes malades et malheureuses. J'avais lu le reportage de Pollan quand il est sorti, il y a de cela 10 ans déjà, et j'évite le boeuf venant des parcs d'engraissement depuis ce temps-là.
Photo: http://upwithpamandkelly.blogspot.com
"Supermarket Meat Comes From Sick Animals
At Maverick Farms, we keep a flock of chickens for eggs. It seems axiomatic to me that the happier and healthier the birds are, the better the eggs will be. So if a salesperson showed up pitching a product that would, say, boost egg production by 5 percent, while making our birds sick, but just healthy enough to keep laying, I'd send him packing. Who wants to eat eggs from a sick chicken? And why would I intentionally harm the animals who provide my eggs?
The US meat industry has different ideas. Its main goals are to maximize production while minimizing costs. Animal health matters only to the extent that the animals need to be well enough to scuttle down the slaughter line (or produce eggs, in the case of hens). Thus the industry routinely feeds livestock stuff that makes them sick.
Reporting for the newly hatched Food and Environment Reporting Network, the excellent food-safety reporter Helena Bottemiller exposes one major example: the widespread use on factory-scale hog farms of ractopamine, a drug that boosts meat production but makes hogs miserable. The drug—fed to 60 to 80 percent of pigs, Bottemiller reports—"mimics stress hormones, making the heart beat faster and relaxing blood vessels." Its effects are pretty dire:
Since it was introduced [13 years ago], ractopamine had sickened or killed more than 218,000 pigs as of March 2011, more than any other animal drug on the market, a review of FDA veterinary records shows. Pigs suffered from hyperactivity, trembling, broken limbs, inability to walk and death, according to FDA reports released under a Freedom of Information Act request.
Now, 218,000 pigs over 13 years is a rounding error for the pork industry, which slaughters upwards of 110 million hogs every year. The industry has clearly calculated that torturing pigs with pharmaceuticals is worth a few losses, so long as overall meat production gets a boost.
Of course, some of that ractopamine makes it into the pork on the supermarket meat aisles, Bottemiller reports. "While the Department of Agriculture has found traces of ractopamine in American beef and pork," she writes, "they have not exceeded levels the FDA has determined are safe." Other countries don't see it that way, and the bulk of Bottemiller's piece is about the refusal of the European Union and China—the globe's two biggest pork markets—to accept meat from ractopamine-treated animals.
But this is hardly the only example of livestock being fed something known to make them sick. Since corn prices skyrocketed a few years ago, industrially-raised pigs have been finding an increasing amount of a cheaper corn byproduct called distillers grains—a leftover from the corn-ethanol process—in their rations. Distillers grains, it turns out, are full of toxins that attack pigs' hearts, giving rise to a condition called Mulberry Heart Disease. Again, pigs aren't affected quite enough to offset the industry's gains from cheaper feed, so the practice goes on.
And as Michael Pollan showed in his classic 2002 article "Power Steer" (later folded into The Omnivore's Dilemma), the corn-rich diet cows get on feedlots in the months before slaughter literally destroys their livers. Pollan reports that corn raises the pH level of cows' rumens, making them susceptible to a condition called acidosis. The condition "can kill the animal but usually just makes it sick," Pollan adds. He goes on:
Acidotic animals go off their feed, pant and salivate excessively, paw at their bellies and eat dirt. The condition can lead to diarrhea, ulcers, bloat, liver disease and a general weakening of the immune system that leaves the animal vulnerable to everything from pneumonia to feedlot polio.
Cows rarely live on feedlot diets for more than six months, which might be about as much as their digestive systems can tolerate. "I don't know how long you could feed this ration before you'd see problems," [feedlot veterinarian Mel] Metzen said; another vet said that a sustained feedlot diet would eventually "blow out their livers" and kill them. As the acids eat away at the rumen wall, bacteria enter the bloodstream and collect in the liver. More than 13 percent of feedlot cattle are found at slaughter to have abscessed livers.
Again, the beef industry reckons that ruining cows' health while they're on the feedlot doesn't matter, as long as corn fattens cows—as it does—and enough cows can be kept alive on it to reach slaughter weight. (The only way to ensure that, Pollan claims, is to feed them daily doses of antibiotics—but that's a story for another post.) For the industry, the arrangement means profit. For us, it means that we're routinely eating beef from sick, miserable animals. I read Pollan's piece when it came out ten years ago, and have been avoiding feedlot beef ever since."
Article written by Tom Philpott published in Mother Jones here: http://motherjones.com/tom-philpott/2012/01/supermarket-meat-comes-sick-animals
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