La générosité de Sandra Steingraber remet de l'entrain dans le mouvement d'opposition contre la fracturation hydraulique.
"La conciliation qui vient avec le fatalisme est invisible pour le fataliste qui ne se voit pas comme un conformiste, mais simplement comme un réaliste."Eileen Crist dans "Beyond the Climate Crisis: A Critique of Climate Change Discourse" au-delà de la crise des changements climatiques, une critique sur le discours des changements climatiques.
Sandra Steingraber Ph.D., auteur et écologiste de renommée, est décidée à arrêter les compagnies de gaz naturel pour les empêcher de faire de la fracturation hydraulique dans sa communauté au nord de l'état de New York. Elle a grandi dans une famille dont les membres ne se ferment pas les yeux aux horreurs qui les entourent.
Mme Steingraber a été adoptée lorsqu'elle était encore toute petite et dit que la stratégie des gens qui planifient des atrocités est de leur donner un air d'inévitabilité pour que çà semble impossible de les arrêter. Comme biologiste de santé publique, elle constate qu'il se fait des atrocités contre l'air, la nourriture et l'eau commises par l'industrie du gaz naturel et d'autres industries. "Il me semble que nous sommes au beau milieu d'un holocauste écologique, si on n'a pas peur des mots." disait-elle lors d'une entrevue avec Press Action.
Le père adoptif de Mme Steingraber a dû partir à la guerre contre Adolf Hitler lorsqu'il avait 18 ans. Pendant une bonne partie de la Deuxième Grande Guerre, le Wehrmacht allemand semblait impossible à arrêter. Mais finalement, l'Allemagne nazie a été défaite. Le père de Mme Steingraber et les milliers d'autres qui se sont battus contre la machine de guerre d'Hitler ont tenu bon en partie parce qu'ils défendaient une bonne cause.
La grande majorité des Allemands qui ont soit participé ou observé les atrocités de l'Allemagne Nazi ont plus tard nié leur responsabilité morale personnelle de ce qui se passait autour d'eux. Après la guerre, le restant de la planète n'ont pas été conciliants avec eux. À cause du syndrome connu sous le nom de "Good Germans", les bons Allemands, le mal des Nazis a pu se répandre partout, selon Steingraber.
En grandissant dans l'état de l'Illinois, elle a appris de ses parents et de sa famille qu'elle ne devait jamais agir comme un "Good German". "On ne doit pas soupeser la probabilité de réussir quand on fait ce qui doit être fait." dit-elle. "Vous le faites, tout simplement. Avec tout votre coeur."
Aujourd'hui, Mme Steingraber s'est inspirée du dévouement des individus et des groupes locaux qui travaillent contre la fracturation hydraulique, une pratique industrielle utilisée pour extraire le gaz non conventionnel. "Je crois que la fracturation hydraulique peut être arrêtée dans l'état de New York." dit-elle. "Çà doit être arrêté, alors, nous pouvons l'empêcher."
Mais tout comme les "Good Germans" des années 1930 et 1940, il y a beaucoup d'Américains qui vivent dans les régions à fracturer qui font semblant que tout est normal et que tout va bien. Mme Steingraber trouve cette façon de penser très troublante, surtout parmi les résidents de New York où les autorités semblent disposées à terminer le moratoire de fait de la fracturation hydraulique.
"Le plus gros obstacle sur notre chemin, et je ne dénigre pas ici le pouvoir de l'industrie pétrolière et gazière que je reconnais être la plus riche et la plus puissante de la planète, c'est la résignation défaitiste des gens pendant qu'on leur passe sur le corps qui est le plus difficile à avaler pour moi en ce moment." dit Mme Steingraber.
Trop de gens croient que ce n'est pas réaliste de se battre pour que la fracturation soit interdite. Ils choisissent plutôt de faire des pressions auprès des législateurs afin d'obtenir des règlements plus sévères. "C'est vraiment une forme de fatalisme qui est très traître." dit Mme Steingraber. "Il n'y a pas de science qui démontre que les règlements peuvent vraiement nous protéger. Si nous adoptons la route des règlements et des lois, nous placons des bombes à retardement sous New York."
La résistance n'est jamais en vain
Dans son dernier livre titré "Raising Elijah: Protecting Our Children in an Age of Environmental Crisis" - élever Elijah: protéger nos enfants durant une ère de crise environnementale - Mme Steingraber mentionne un reportage d'un quotidien dans lequel on rapporte les paroles d'un officiel d'une compagnie énergétique qui dit; "L'armée du schiste est arrivée. C'est inutile de résister."
L'industrie américaine du gaz naturel considère en effet les sites où elle doit engager ses opérations comme un champs de bataille, surtout dans les régions du pays où l'industrie a peu d'influence et manque de visibilité. Quand il se fait de l'exploration et des forages pour le gaz naturel au Texas, en Oklahoma et en Louisiane, il y a très peu d'opposition populaire à ces activités. Mais puisque les avancées techniques dans la fracturation hydraulique et l'exploitation du gaz naturel dans le schiste ont permis l'extraction plus économique, les compagnies gazières ont profité de cette chance d'avancer dans des nouvelles régions où les politiciens locaux n'avaient pas été encore reçus d'enveloppes brunes de l'industrie.
Les législateurs et régulateurs dans les états situés au-dessus de la formation Marcellus, par contre, étaient des cibles faciles. Les autorités publiques en Pennsylvanie, par exemple, n'ont pas hésité à accepter les importantes sommes d'argent que l'industrie leur offrait. L'armée du gaz de schiste a envahi l'état de la Pennsylvanie, surnommée par les pro-foreurs comme "l'Arabie Saoudite du gaz naturel" avec l'assentiment des autorités locales et de l'état, bien que des études n'avaient pas été faites pour s'assurer que les forages gaziers et les activités connexes n'auraient pas des impacts nuisibles sur les communautés locales.
Contrairement aux politiciens auxquels on avait graissé la patte, plusieurs résidents de la Pennsylvanie se sont méfiés de l'industrie gazière. L'industrie d'exploitation qui avait envahie auparavant la Pennsylvanie, le charbon, avait aussi promis de la richesse pour tous. Mais les barons du charbon ont finalement orchestré une cicatrice permanente sur l'état, laissant derrière eux des écosystèmes détruits et des cas nombreux de cancers des poumons. Sachant qu'une méfiance accrue les attendaient, l'industrie gazière a compris qu'une bataille de relations publiques l'attendait.
L'industrie a commencé à verser des millions de dollars en campagnes de publicité et organiser des opérations très disciplinées de relations publiques. Les gazières pensaient qu'ils avaient affaire à une insurrection: ils ont engagé des experts en opérations militaires appelés psy-ops, habitués à avoir affaire avec des problèmes locaux et des gouvernements locaux. "Avoir ce genre de compréhension des psy-ops menés dans l'armée et dans le Moyen Orient pour les appliquer ici en Pennsylvanie nous a beaucoup aidé." disait une autorité d'une gazière au sujet de la décision de sa compagnie d'engager d'ancien experts en psy-ops militaires.
Dans son livre "Raising Elijah", Mme Steingraber reconnait que l'armée du gaz de schiste est arrivée dans le Marcellus et vise maintenant sa communauté dans New York. Mais quand la santé des enfants et l'avenir de la planète sont en jeu, la résistance n'est jamais vaine, "à moins que vous croyez que vous asseoir dans un restaurant qui fait de la ségrégation contre les noirs est acceptable, ou que de vous tenir debout devant un tank dans le Carré de Tiananmen est une perte de temps." écrit-elle dans son livre.
"Si toutes les personnes qui avaient une quelque inquiétude au sujet de la fracturation agissaient selon leurs valeurs, nous pourrions l'arrêter." dit Mme Steingraber à Press Action. "Mais c'est ce fatalisme avancé qui me frustre le plus. C'est plus difficile pour moi d'y répondre que les argumentaires de l'industrie pétrolière et gazière. Je serais heureuse de débattre avec l'industrie gazière et pétrolière, n'importe quand, n'importe où. Et si nous avons un débat équitable et honnête sur les preuves, je sens toujours que j'ai gagné."
Exposer les grands verts collaborateurs
Ce qui est troublant aussi pour Mme Steingraber, c'est quand le soit-disant réalisme est adopté par les groupes environnementaux importants qui servent ensuite d'écran politique à l'industrie gazières. Par exemple, Michael Brune, président du Sierra Club, avait révélé dans une entrevue de février pour la revue Time qu'entre 2007 et 2010, le Sierra Club avait accepté des dons de $26 millions de Chesapeake Energy, de son président et d'autres personnes associées avec les producteurs de gaz naturel.
Mme Steingraber a écrit une lettre dernièrement dénonçant la décision du Sierra Club d'accepter des millions de dollars des gazières. Dans la lettre, publiée sur le site Web de Orion Magazine le 23 mars, Mme Steingraber disait qu'elle n’appuierait plus le Sierra Club et qu'elle enlèverait la mention du Sierra Club sur son propre site Web, car en 1999, le Sierra Club l'avait appelé la "nouvelle" Rachel Carson".
La réponse du Sierra Club n'a pas fait changer d'idée à Mme Steingraber."Il n'y a pas eu d'aveu que durant ces années-là, ils faisaient ce que l'industrie pétrolière et gazière leur demandait et que cela leur donnait bonne conscience, tout en trompant des personnes comme moi." a-t-elle dit à Press Action.
Mme Steingraber habite dans Tompkins County, dans l'état de New York, où 40% des terres ont été louées aux foreurs pour le gaz naturel non conventionnel. Elle est fâchée de voir comment les baux ont été signés à la sauvette pendant que des importants groupes environnementaux appuyaient la production du gaz naturel. "Comment se fait-il que j'en ai rien su?" demande-t-elle à propos des activités de location des terres. "D'aller voir tout ces gens qui possèdent 40% des terres et les faire signer des contrats, toutes sortes de visites à la maison et des coups de téléphone ont dû se dérouler pendant que le Sierra Club recevait de l'argent."
Le message que les gens entendaient du Sierra Club, du NRDC (Natural Resources Defense Council) et du Environmental Defense Fund, c'était que le gaz naturel brûlait plus proprement que le charbon et pouvait servir de combustible "pont" vers un avenir d'énergies durables. À ce moment-là, quand les landmen (les hommes qui faisaient du porte à porte pour faire signer des baux de forages) travaillaient des heures supplémentaires pour avoir des baux signés partout dans l'état de New York, le Sierra Club et d'autres gros groupes environnementaux n'ont pas fait leur devoir d'avertir les gens sur les dangers des procédés d'extraction et les activités connexes qui viennent avec le forage gazier.
Après que Brune ait parlé à la revue Time des paiements reçu de l'industrie gazière, Mme Steingraber dit qu'elle voulait attendre pour voir la réaction de l'organisme en apprenant cette révélation. Est-ce qu'il ferait maison propre et réorganiser le personnel? Après avoir attendu 6 semaines, elle s'est rendue compte que l'organisme ne ferait pas de changements importants. C'est à ce moment-là qu'elle a décidé d'écrire une lettre pour faire des reproches au groupe.
"N'importe quel membre du conseil d'administration qui était au courant de cette affaire devrait démissionner." disait la lettre de Mme Steingraber. "Ensuite, des séparations doivent être instaurées. Le Sierra Club a aidé à lancer la machine de la fracturation. Et maintenant, des personnes en souffrent. Des personnes ont de l'eau empoisonnée."
Vu l'historique toxique de l'industrie gazière et le fait que l'industrie se prépare à exploiter le gaz naturel dans sa communauté, Mme Steingraber a décidé de vouer un chapitre de son livre Raising Elijah à la fracturation hydraulique et les impacts nuisibles sur la santé publique et l'environnement.
"Le projet de fracturer le schiste sous notre comté rurale et en extraire le gaz naturel nous dit que le principe de précaution a été abandonné." écrit-elle dans le livre.
"Je sentais que je me devais d'inclure un chapitre sur la fracturation dans le livre. C'est devenu le dernier chapitre, la touche finale qui résume tous les autres problèmes, je l'espère, que je décris dans les autres 9 chapitres." dit Steinbrager, ajoutant qu'elle travaille sur un autre livre dévoué entièrement à la fracturation.
Refuse de garder le silence
Quand elle a commencé à faire ses recherches et écrire Raising Elijah il y a de cela 4 ans, Mme Steingraber dit qu'elle n'avait pas l'intention d'écrire sur la fracturation. Elle avait l'intention de résumer les preuves des menaces environnementales pour la santé et le développement pédiatrique expliquées aux parents, de la conception jusqu'à la puberté, y comprise.
Toutefois, graduellement, elle commença à voir la fracturation comme la plus grave menace aux enfants dans la région de New York où elle vit avec son mari, Jeff de Castro, et ses 2 enfants, Faith et Elijah. Le plus jeune, Elijah, tient son nom d'Elijah Lovejoy, un écrivain abolitionniste (de l'esclavage) d'Alton, en Illinois, un peu en aval d'où Mme Steingraber a grandi.
Durant ses recherches, Mme Steingraber a appris que Lovejoy restait calme durant les publications de ses écrits sur les propriétaires d'esclaves et ceux qui les appuyaient. Lovejoy gardait ses paroles sévères pour les gens de l'Illinois qui aimaient mieux ne pas s'en mêler et rester loin des maux de l'esclavage. Les voisins de Lovejoy dans Alton se sont portés bénévoles pour signer une résolution qui lui demandait d'arrêter la publication de ses écrits et de quitter la municipalité, mais ne voulaient pas signer une résolution qui demandait de la protection contre la Mafia. Ces personnes étaient les mêmes qui se croyaient ultra-morales mais qui choisissaient de garder le silence sur l'importante crise morale du temps." dit-elle.
En novembre 1837, Lovejoy, à l'âge de 35 ans, a été tué par la Mafia, à cause de ses opinions contre l'esclavage. Si ses con-citoyens contre l'esclavage s'étaient mobilisés pour le défendre et dénoncer tout haut l'esclavage, probablement que Lovejoy n'aurait pas été abattu. Et si tous les Américains qui avaient gardé le silence pendant tant d'années avaient décidé de se battre pour le bien, l'esclavage aurait cessé bien avant.
Il en va de même pour la protection de la santé publique et l'environnement. À cause de l'importance de ce qui est en jeu, Mme Steingraber conçoit le mouvement contre la fracturation hydraulique comme le début d'une longue histoire noble. Mais pour que le mouvement soit victorieux, les gens ont besoin de reconnaître qu'en restant silencieux, on est complice.
Mme Steingraber, qui a obtenu un doctorat en biologie de l'université du Michigan, a étudié la pratique de la fracturation hydraulique et les impacts sur les humains et l'environnement. À une conférence publique dernièrement, elle a expliqué que la fracturation est une sorte d'extraction d'un combustible fossile qui vire la terre sens dessus-dessous. C'est un processus qui enterre une ressource de la surface qui est essentielle à la vie, l'eau douce, et emmène à la surface des substances souterraines, des hydrocarbures, des matériaux radioactifs, des métaux lourds, des saumures, qui étaient emprisonnés jadis dans des couches géologiques profondes et qui exigent dorénavant qu'ils soient strictement confinés, expliquait-elle dans sa présentation.
"Avant qu'elle soit injectée dans le trou du puits, l'eau douce utilisée pour fracturer le roc est mélangée avec des matériaux naturellement toxiques. Parmi eux, il y a des cancérigènes connus et soupçonnés, des produits toxiques pour le système neurologique, et des produits chimiques liés à des avortements spontanés." continue-t-elle d'expliquer. "Au moins un millier de voyages de camions sont nécessaires pour fracturer un seul puit. Ces camions, tout comme la machinerie lourde utilisée pour déplacer la terre, les compresseurs, les condensateurs, génèrent ou laisse échapper de la suie, des composés organiques volatiles et de l'ozone. Être exposé à ce genre de pollution aérienne comporte des liens démontrés avec l'asthme, les ACV, les arrêts cardiaques, des cancers et des accouchements avant terme."
Non seulement est-ce que les producteurs de gaz naturel utilisent des substances très toxiques pour extraire le méthane des formations de schiste très profondément sous la surface de la terre, mais le gaz extrait est utilisé pour servir à la fabrication d'une variété de produits chimiques très toxiques. L'usage généralisé de la fracturation hydraulique crée une abondance d'une ressource peu coûteuse qui sert à créer ces produits chimiques toxiques. Pendant plusieurs années, Mme Steingraber a travaillé pour une réforme chimique et changer les lois de la nation qui encadrent la production, l'usage et la disposition des produits chimiques toxiques. Mais avec la fracturation hydraulique, elle croit qu'une nouvelle approche est nécessaire.
"Çà ne fait pas de bon sens, selon moi, de continuer de parler d'une réforme chimique nécessaire quand nous continuons de fracturer le sol de plus en plus pour sortir la ressource qui alimente ces produits." dit-elle.
Une bataille à la fois
Mme Steingraber, qui a aussi été co-auteur d'un livre intitulé "Living Downstream: An Ecologist's Personal Investigation of Cancer and the Environment" et sujet d'un documentaire de 2010 portant le même titre, comprend parfaitement la donne pour la santé publique dans la guerre contre la fracturation. Elle est en rémission d'un cancer. Elle a été diagnostiquée d'un cancer de la vessie il y a plus de 3 décennies déjà, quand elle avait 20 ans. C'est le cancer le plus dispendieux parce que les gens peuvent y survivre longtemps, mais il a tendance à revenir dans la plupart des patients. "C'est le cancer qui revient le plus de tous les cancers chez les humains." dit Mme Steingraber. "Cela veut dire que votre vie est très médicamentée pour le reste de votre vie, et je suis aussi à risque élevé pour attraper d'autres sortes de cancers. Je suis très étroitement surveillée par le monde médical."
Mme Steingraber n'est pas la seule survivante du cancer dans sa famille immédiate. Sa mère a été diagnostiquée avec un cancer du sein métastatique quand elle avait 25 ans. Sa mère, à qui on avait dit qu'elle n'aurait que quelques mois à vivre, est toujours vivante et survit à la plupart de ses médecins, 82 ans sonnés. "Son message le plus important qu'elle m'a donné, c'est: ne les laisse pas t'enterrer avant que tu sois décédée." dit-elle.
En se remémorant la Deuxième Guerre Mondiale et la bataille de son père contre l'Allemagne nazie, Mme Steingraber récite une partie d'un discours du Premier Ministre Britannique Winston Churchill devant la Chambre des Communes et qui l'inspire dans sa bataille contre le cancer et comment cela s'applique pour le mouvement anti-schiste. "Nous allons défendre notre île peut importe le coût; nous allons nous battre sur les plages, sur les pistes d’atterrissage, dans les champs, dans les rues et sur les collines. Nous ne capitulerons jamais." disait Churchill dans son discours de juin 1940.
"Une bataille à la fois." dit Mme Steingraber. "Il faut garder cette détermination de Churchill à chaque biopsie et continuer de se battre."
Pour aider la lutte contre la fracturation hydraulique, Mme Steingraber a pris la décision de dédier une partie importante de son prix de $100,000 reçu avec le prix Heinz Award à la lutte contre la fracturation hydraulique dans l'état de New York.
Ce prix, organisé par Teresa Heinz en 1993 à la mémoire de son feu mari, le sénateur John Heinz, reconnaît les individus qui se démarquent pour leur contribution dans les arènes de l'environnement, les arts et les humanités, la condition humaine, les politiques publiques et la technologie, l'économie et l'emploi.
La fondation Heinz Family Foundation a choisi Mme Steingraber pour avoir donné une approche de droits humains à la crise environnementale avec succès. "La Docteur Steingraber exhorte les gouvernements d'adopter des politiques qui protège le développement sain des enfants et les systèmes écologiques dont dépendent leurs vies." disait la Heinz Family Foundation dans le profil des récipiendaires de ses prix. "La Docteur Steingraber a fait preuve d'un mélange heureux mais rare de capacité comme écrivaine lyrique, scientifique disciplinée et défenderesse passionnée à la recherche d'un monde plus en santé pour nous tous, disant "Ce que nous aimons, nous devons le protéger."
Mme Steingraber dit que le temps choisi pour l'annonce du prix a influencé ultimement sa décision d'utiliser l'argent pour la bataille contre la fracturation. Quand elle a reçu l'appel de Teresa Heinz pour lui laisser savoir qu'elle avait gagné le prix, Mme Steingraber était en voyage de recherche dans l'ouest des É.-U. pour étudier les impacts de la fracturation.
"J'étais à Salt Lake City quand j'ai reçu l'appel et çà s'adonnait que Tim DeChristopher, le militant qui avait réussi à déranger l'encan des terres publiques dans le sud de l'Utah auprès des pétrolières et des gazières, recevait sa sentence." dit-elle. "J'étais assez choquée d'entendre qu'il ferait 2 années en prison. J'étais choquée de voir qu'on l'envoyait menottes aux poings."
La résistance et l'obligation morale
Mme Steingraber dit que le discours de DeChristopher en recevant sa sentence à son audience l'avait profondément émue. "Il a regardé le juge et lui a dit: 'Voilà ce qu'a l'air l'amour.' dit-elle. "Le reste de son discours était sur notre obligation morale à ce moment de notre histoire de faire tout ce que nous pouvons au meilleur de nos capacités pour arrêter les sortes d'exploitations des ressources qui éliminent un avenir pour les jeunes personnes. Ici, nous avions un jeune homme qui allait en prison qui savait que cela lui enlevait ses projets pour son avenir, mais que son argumentaire, c'est qu'il n'y avait pas d'avenir de toute façon à cause de l'industrie pétrolière et gazière."
Alors, quand elle a reçû le coup de téléphone de Teresa Heinz et a réalisé qu'elle recevait un prix en argent de $100,000 sans restrictions, Mme Steingraber dit "qu'elle pensait avoir été appelée par Tim DeChristopher lui-même et son message de tout faire ce qu'elle pouvait pour arrêter, tenir tête à la fracturation."
"Je ne voulais pas dépenser l'argent pour étudier la fracturation. Je voulais me servir de cet argent pour arrêter la fracturation." dit-elle.
Le 26 mars, Mme Steingraber a annoncé qu'elle utiliserait l'argent pour former une coalition à la grandeur de l'état appelée "New Yorkers Against Fracking". Se sont joint à elle dans le comité aviseur honorifique sont Lois Gibbs, venant de la région du Niagara et ancienne résidente de Love Canal, fondatrice du Center for Health, Environment and Justice, et l'acteur, militant anti-schiste Mark Ruffalo.
Mme Steingraber dit que la décision de donner une partie importante du prix Heinz Award représente le contraire de ce que fait l'industrie pétrolière et gazière. Les compagnies pétrolières et gazières "arrivent et écrivent des chèques qu'elles donnent aux gens en échange de leur complicité et leur silence." dit-elle. "Je vais écrire un seul gros chèque et le donner à la communauté en échange de leur résistance et leur prise de parole."
Le don de $100,000 à la coalition New Yorkers Against Fracking est l'équivalent de moins ce que l'industrie dépense pour une seule pub à la télé. "C'est rien pour eux. Cela représente tout pour moi." dit-elle. "Mais parce que c'est tout pour moi, le geste pourrait avoir l'effet d'être une inspiration et donner du courage à d'autres pour qu'ils se joingnent à la lutte."
Après avoir annoncé publiquement qu'elle donnerait l'argent de son prix pour se battre contre la fracturation, Mme Steingraber a prononcé un discours devant un groupe de résidents dans l'état de New York qui commençait leur enquête sur les façons d'imposer un moratoire ou une interdiction de fracturer dans leur communauté. L'homme à la tête du groupe a dit à Mme Steingraber que sa décision de donner son argent au mouvement anti-schiste l'a inspiré et poussé à passer à l'action.
"C'est exactement la réaction que j'espérais. Cela pourrait contrebalancer le message "la résistance est vaine" que les gens entendent de l'industrie." dit-elle.
Des stratèges politiques d'expérience et des bâtisseurs de coalitions vont mener le groupe, mais New Yorkers Against Fracking ne tentera pas d'orchestrer le mouvement anti-fracturation. "Il servira de mégaphone et jettera la lumière sur le mouvement pour que le message soit plus visible." dit-elle.
Selon Mme Steingraber, les problèmes environnementaux qui viennent de la fracturation sont surtout une crise pour la vie familiale parce qu'ils empêchent les parents de protéger leurs enfants contre des choses nuisibles. Son travail comme parent a été saboté par un gouvernement qui n'a pas rempli ses devoirs de protection pour permettre le développement sain des enfants." dit-elle.
Mme Steingraber souligne qu'elle et sa famille vivent une vie bien modeste dans une petite ville dans New York. Ils vivent dans une maison de 1,000 pieds carrés. Son fils de 10 ans, Elijah, partage sa chambre avec elle et son mair. Il a vraiment besoin de sa propre chambre rendu à son âge, dit-elle.
Le prix en argent de $100,000 pourrait avoir été dépensé pour agrandir sa maison ou aider à payer ses factures de médicaments contre le cancer. "Mais est-ce que je vais dépenser cet argent pour agrandir ma maison quand ils s'apprêtent à exploser le roc en-dessous?" demande Steingraber. "Il me semblait qu'il serait mieux dépensé à protéger l'air, la nourriture et l'eau pour ma petite famille."
"Sandra Steingraber's Generosity Invigorates Anti-Fracking Movement
By Press Action
“The compliance that fatalism effects is invisible to the fatalistic thinker, who does not regard him or herself as a conformist, but simply as a realist.” -Eileen Crist, from “Beyond the Climate Crisis: A Critique of Climate Change Discourse” in Telos
Sandra Steingraber Ph.D., the acclaimed author and ecologist, is determined to stop natural gas companies from ever conducting hydraulic fracturing in her upstate New York community. She was raised in a family whose members did not close their eyes to the horrors around them.
Steingraber, who was adopted as an infant, said part of the game plan of those who carry out atrocities is to make them seem unstoppable and inevitable. In her role as a public health biologist, she is witnessing atrocities being committed against air, food and water by the natural gas industry and other industrial sectors. “It seems to me that we are in the middle of an ecological holocaust, to speak really bluntly,” she said in a recent interview with Press Action.
Steingraber’s adoptive father had to go off and fight Adolf Hitler as an 18-year-old. During much of World War II, the German Wehrmacht seemed unstoppable. But ultimately Nazi Germany was defeated. Steingraber’s father and the millions of others battling Hitler’s military machine remained steadfast in part because they believed they were fighting a good fight.
The vast majority of Germans either participated in or overlooked the atrocities of Nazi Germany and later denied personal moral responsibility for what occurred around them. After the war, the rest of the world did not judge these people kindly. Because of the syndrome known as the “Good Germans,” the evil of Nazism was allowed to spread widely, Steingraber said.
Growing up in Illinois, the lesson she was taught by her parents and extended family was never act like a Good German. “You don’t judge the probability of success when you do the right thing,” she said. “You just do the right thing. And you do it with your whole heart.”
Today, Steingraber is inspired by the commitment of the individuals and grassroots groups who are working against the use of hydraulic fracturing, or fracking, an industrial practice used for the extraction of natural gas. “I believe fracking in New York is stoppable,” she said. “It has to be stopped and therefore we can stop it.”
But as with the Good Germans of the 1930s and 1940s, there are many Americans living in fracking zones who are pretending that everything is normal and fine. Steingraber finds this type of mindset extremely troubling, especially among residents in New York where state officials appear to be on the verge of ending the state’s de facto moratorium on fracking.
“The biggest obstacle in our way, not to diminish the power of the oil and gas industry, which I fully acknowledge is the wealthiest and most powerful industry on the planet, but it’s really the advanced resignation of the people that they are about to run over that is my biggest problem right now,” Steingraber said.
Too many people believe it is not realistic to fight for the abolition of fracking. They opt instead to lobby lawmakers for stricter regulations. “That’s really a form of fatalism that’s treacherous,” Steingraber said. “There’s no science that shows regulations are actually protective. If we go the regulatory route, we are laying time bombs underneath New York.”
Resistance Is Never Futile
In her latest book, Raising Elijah: Protecting Our Children in an Age of Environmental Crisis, Steingraber cites a newspaper article in which an energy company official is quoted as saying, “The shale army has arrived. Resistance is futile.”
The U.S. natural gas industry indeed views the places where it sets up operations as a battlefield, especially in areas of the country where the industry has held little influence and lacked visibility. When it explores and drills for natural gas in Texas, Oklahoma and Louisiana, there is relatively little public opposition to its activities. But as advances were made in hydraulic fracturing technology and extracting natural gas from shale rock became more economical, gas companies jumped at the opportunity to move into new areas where local politicians had yet to be paid off by the industry.
Legislators and regulators in the states situated above the Marcellus Shale, though, were easy targets. Public officials in Pennsylvania, for example, rolled over without any hesitation when the gas industry dangled large amounts of money before their eyes. The shale gas army moved into the state, known affectionately by drilling enthusiasts as the “Saudi Arabia of natural gas,” with the full blessing of state and local officials, even though studies had not been conducted to ensure gas drilling and its associated activities would not have adverse effects on local communities.
Unlike the paid-off politicians, many Pennsylvania residents viewed the gas industry with suspicion. The previous extractive industry to invade Pennsylvania—coal—also promised riches for everyone. But what the coal barons ultimately oversaw was the permanent scarring of a state, leaving behind destroyed ecosystems and countless cases of black lung. Recognizing a higher level of distrust than it faced in friendlier regions of the U.S., the gas industry knew it had a public relations battle on its hands.
The industry started pouring millions of dollars into advertising campaigns and building highly disciplined PR operations. Gas companies believed they were fighting an insurgency. As a result, they hired former U.S. military psychological operations, or psy-ops, experts comfortable in dealing with localized issues and local governments. “Having that understanding of psy-ops in the Army and in the Middle East has applied very helpfully here for us in Pennsylvania,” a gas company official said about his company’s decision to hire former military psy-ops experts.
In Raising Elijah, Steingraber acknowledges the shale gas army has arrived in the Marcellus Shale and has set its sights on her community in New York. But when the health of children and the future of the planet are at stake, resistance is never futile—“unless you believe sitting at a segregated lunch counter or standing before a line of tanks in Tiananmen Square is just a waste of time,” she writes in the book.
“If everyone who had quiet anxiety and concerns about fracking acted upon their values, we could stop it,” Steingraber told Press Action. “But it’s this advanced fatalism that I find most frustrating. It’s harder for me to deal with than the arguments of the oil and gas industry. I’m happy to debate the oil and gas industry anytime, anywhere. And if we’re having a fair and honest debate on the evidence, I always feel like I’ve won the argument.”
Exposing the Big Green Collaborators
Steingraber is particularly troubled by the so-called realism when it is practiced by the big environmental groups who then provide political cover for the natural gas industry. For example, Sierra Club Executive Director Michael Brune revealed in a February interview with Time magazine that from 2007 to 2010 the Sierra Club had accepted $26 million from Chesapeake Energy Chairman and CEO Aubrey McClendon and other people associated with the natural gas producer.
Steingraber recently wrote a letter denouncing the Sierra Club for its decision to accept millions of dollars from the gas industry. In the letter, posted on the Orion Magazine website on March 23, Steingraber said she would be removing the Sierra Club’s endorsement — the group in 1999 called her “the new Rachel Carson” — from her website.
The Sierra Club’s response to her letter failed to placate Steingraber. “There has been no acknowledgement that in the years in which they were doing the bidding of the oil and gas industry that they provided political cover, including hoodwinking people like me,” she told Press Action.
Steingraber lives in Tompkins County, New York, where 40% of the land has been leased to natural gas drillers. She is angry at how the leasing was conducted in a hush-hush manner at a time when the big green groups were actively endorsing natural gas production. “How did I not know that?” she asks about the leasing activity. “To get to all the people who own 40% of the land and to get them to sign contracts, all kinds of house visits and phone calls had to happen when the Sierra Club was on the payroll.”
The messaging that people were hearing from the Sierra Club, Natural Resources Defense Council and Environmental Defense Fund was that natural gas is cleaner-burning than coal and would serve as the perfect bridge fuel to a sustainable energy future. At the time, when landmen were working overtime buying up leases across New York, the Sierra Club and the other big green groups failed to warn people about the dangers of the extraction process and the related activities that go along with natural gas drilling.
After Brune told Time magazine about the payments from the natural gas industry, Steingraber said she wanted to wait and see how the organization would react to the disclosure. Would they clean house and reorganize? After six weeks of waiting, she realized the organization would not be making any substantive changes. That’s when she decided to write her letter blasting the group.
“Any board member who had anything to do with it should resign,” Steingraber said. “Then there are reparations that need to happen. The Sierra Club helped to put the wheels of fracking in motion. And now people are hurt. People have poisoned water.”
Given the gas industry’s toxic track record and the fact the industry is gearing up to begin extracting natural gas in her community, Steingraber decided to devote a chapter of Raising Elijah to fracking and how it negatively impacts public health and the environment.
“The proposal to shatter the shale bedrock of our rural county and extract from it natural gas reveals the abandonment” of the precautionary principle, she writes in the book.
“I felt like I had to include a chapter on fracking in the book. It became the capstone final chapter, which I hope encapsulates all of the previous problems that I wrote about in the first nine chapters,” Steingraber said, adding that she is currently working on a book devoted entirely to fracking.
Refusing to Remain Silent
When she began researching and writing Raising Elijah four years ago, Steingraber said she did not aim to write about fracking. It was her intention to summarize for parents the state of the evidence on environmental health threats to pediatric development, from point of conception through and including puberty.
However, gradually she began to see fracking as the largest threat to children in the region of New York where she lives with her husband, Jeff de Castro, and her two children, Faith and Elijah. The younger of the two, Elijah, was named after Elijah Lovejoy, an abolitionist writer from Alton, Illinois, just down the river from where Steingraber grew up.
In her research, Steingraber learned that Lovejoy remained calm in his published writings about slave owners and their supporters. Lovejoy saved his fierce language for the citizens of Illinois who sought to remain above the fray, ignoring the evils of slavery. Lovejoy’s fellow residents in Alton volunteered to sign a resolution asking him to cease publication and leave town but would not sign a resolution that urged protection against mob rule. These people were “the ones who believed themselves upstandingly moral but who chose to remain silent about the great moral crisis of the day,” she said.
In November 1837, Lovejoy, 35, was killed by a mob, shot to death over his anti-slavery views. If his fellow citizens who opposed slavery had stood up to defend him and speak out against slavery, Lovejoy almost certainly would not have been killed. And if all of the Americans who chose to remain silent for so many years had decided to fight for what was right, slavery would have ended much earlier.
The same is true for protecting public health and the environment. Because of the significance of what is at stake, Steingraber views the anti-fracking movement as part of a long, noble history. But for the movement to be successful, people need to recognize that silence is complicity.
Steingraber, who earned a doctorate in biology from the University of Michigan, has studied the practice of hydraulic fracturing and its impact on humans and the environment. At a recent public health conference, she explained that fracking is a form of fossil fuel extraction that turns the earth inside out. It buries a surface resource that is vital to life—fresh water—and brings to the surface subterranean substances—hydrocarbons, radioactive materials, heavy metals, brine—that were once locked away in deep geological strata and now require permanent containment, she said in her presentation.
“Before it is sent down the borehole, the fresh water used to fracture bedrock is mixed with inherently toxic materials. These include known and suspected carcinogens, neurological toxicants, and chemicals linked to pregnancy loss,” she explained . “At least one thousand truck trips are required to frack a single well. These trucks—along with earth-moving equipment, compressors, and condensers—release or create soot, volatile organic compounds, and ozone. Exposure to this kind of air pollution has demonstrable links to asthma, stroke, heart attack, cancers, and preterm birth.”
Not only are natural gas producers using highly toxic substances to pull the methane out of shale gas formations deep below the earth’s surface, the gas getting extracted is being used as a feedstock for highly toxic chemicals. The widespread use of fracking is creating an abundant and cheaper feedstock to create these toxic chemicals. For many years, Steingraber worked for chemical reform and changing the nation’s laws that govern the production, use and disposal of toxic chemicals. But with fracking, she believes a new approach is needed.
“It really makes no sense for me to keep talking about how we need chemical reform when we keep blasting out of the ground more and more of the feedstock that makes that stuff,” she said.
One Battle at a Time
Steingraber, who also authored the acclaimed book Living Downstream: An Ecologist’s Personal Investigation of Cancer and the Environment and is featured in a 2010 documentary of the same title, understands first-hand what is at stake for public health in the fracking wars. She is a cancer surviror. She was diagnosed with bladder cancer more than three decades ago, at the age of 20. It is the most expensive kind of cancer because people can live a long life with it, but it tends to recur in the majority of patients. “It’s the cancer most likely to recur of all human cancers,” Steingraber said. “That means you live a really highly medical life forever and I’m also considered at high risk for other kinds of cancers. The medical surveillance that I’m under is intense.”
Steingraber isn’t the only cancer survivor in her immediate family. Her mother was diagnosed with metastatic breast cancer when Steingraber was 15 years old. Her mother, who was told at the time that she had only months to live, is still alive and at 82 has outlived most of her doctors. “Her main message to me is don’t let them bury you until you are dead,” she said.
Looking back at World War II and her father’s fight against Nazi Germany, Steingraber recites a portion of the speech given by British Prime Minister Winston Churchill before the House of Commons and how it informs her battle with cancer and applies to the anti-fracking movement. “We shall defend our island whatever the cost may be; we shall fight on beaches, landing grounds, in fields, in streets and on the hills. We shall never surrender,” Churchill said in the June 1940 speech.
“You just take it one battle at a time,” Steingraber said. “You bring the sort of Churchillian determination to every biopsy and you keep fighting.”
To aid in the fight against fracking, Steingraber made the decision to donate a significant portion of the $100,000 she received as a winner of the Heinz Award to help prevent fracking in New York.
Established by Teresa Heinz in 1993 to honor the memory of her late husband, U.S. Senator John Heinz, the awards recognize outstanding individuals for their contributions in the areas of the environment, arts and humanities, human condition, public policy, and technology, the economy and employment.
The Heinz Family Foundation selected Steingraber for the award for successfully bringing a human rights approach to the environmental crisis. “Dr. Steingraber urges governments to adopt policies that safeguard the healthy development of children and the abiding ecological systems on which their lives depend,” the Heinz Family Foundation said in its profile of the award recipients. “Dr. Steingraber has deployed her rare combination of abilities as a lyrical writer, disciplined scientist and passionate advocate to the pursuit of a healthier world for us all, saying, ‘What we love we must protect.’”
Steingraber said the timing of the award announcement influenced the outcome of her decision to use the money to fight fracking. When she received the telephone call from Teresa Heinz letting her know that she had won the award, Steingraber was on a research trip in the western United States studying the impact of fracking.
“I was in Salt Lake City when I got the phone call and it just happened that Tim DeChristopher, the activist who successfully disrupted the leasing of public land in southern Utah for the oil and gas industry, was being sentenced,” she said. “I was shocked that he got two years in prison. I was shocked that he was led away in chains.”
Resistance and Moral Obligations
Steingraber said DeChristopher’s speech at his sentencing hearing deeply moved her. “He looked at the judge and said, ‘This is what love looks like,’” she said. “The rest of his speech was all about our moral obligation at this moment in history to do whatever we can to the best of our ability to stop forms of resource extraction that are eliminating the future for young people. Here he was a young man going to prison acknowledging that this is taking away his future plans, but the point was he had no future anyway because of the oil and gas industry.”
So when she received the phone call from Teresa Heinz and realized she had a cash prize of $100,000 with no restrictions, Steingraber said “it seemed that I was called by Tim DeChristopher himself and his message to do everything I could to stop, to resist fracking.”
“I didn’t want to use the money to study fracking. I wanted to use it to stop fracking,” she said.
On March 26, Steingraber announced she would be providing the seed money for the formation of a statewide coalition called New Yorkers Against Fracking. Joining Steingraber as honorary advisory committee members are Niagara native, former Love Canal resident and founder of Center for Health, Environment and Justice Lois Gibbs and anti-fracking advocate and upstate resident and actor Mark Ruffalo.
Steingraber said her decision to donate a significant portion of the Heinz Award represents the reverse of what the oil and gas industry does. Oil and gas companies “come in and cut checks that they give to people in exchange for their compliance and silence,” she said. “I’m going to write a big check and push that into the community in exchange for resistance and speech.”
The $100,000 donation to New Yorkers Against Fracking represents less than what the oil and gas industry pays for a single television advertisement. “It’s nothing to them. It’s everything to me,” she said. “But because it’s everything to me, the gesture might have the power to inspire and embolden others to join this fight.”
After publicly announcing that she would give the money to fight fracking, Steingraber delivered a speech to a group of residents in upstate New York who were beginning the process of investigating ways to impose a moratorium or ban on fracking in their community. The man who was leading the effort told Steingraber that her decision to donate her money to the anti-fracking movement inspired him to take action.
“That’s exactly as I had hoped. It would be something that would counteract this resistance-is-futile message that they are getting from the oil and gas industry,” she said.
Experienced political strategists and coalition builders will run the group, but New Yorkers Against Fracking will not be an attempt to orchestrate the anti-fracking movement. “It’s going to serve as a megaphone and spotlight for the movement so that it makes the messaging more visible,” she said.
According to Steingraber, the environmental problems caused by fracking are first and foremost creating a crisis of family life because they prevent parents from protecting their children against things that are harmful. Her job as a parent has been “sabotaged” by a government that has failed to provide the necessary protection to allow for healthy child development, she said.
Steingraber emphasized that she and her family live a modest life in a small town in update New York. They live in a 1,000-square-foot house. Her 10-year-old son, Elijah, shares a bedroom with Steingraber and her husband. He really needs his own room at this point in his life, she said.
The $100,000 cash award could have gone toward upgrading her home or helping to pay her medical bills as a cancer survivor. “But am I really going to use the money to put an addition on my house when they’re about to blow the bedrock up underneath?” Steingraber asked. “It seemed to me that the best investment I could make with this money was to devote it to protecting the air, food and water of my little family.” "
Link: http://www.pressaction.com/news/weblog/full_article/steingraber04082012/
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