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"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Tuesday, February 19, 2013

Gaz de schiste - Bien mal parti au Québec dit un rapport du HEC


"L'industrie des gaz de schiste n'a pas su gagner la confiance


Lise Millette
La Presse Canadienne

L'industrie des gaz de schiste peine à gagner la confiance des Québécois et elle n'a qu'elle à blâmer pour cette situation, selon une récente étude.

Un rapport du Groupe de recherche interdisciplinaire en développement durable des HEC conclut que les entreprises impliquées dans cette filière au Québec se fondent sur des principes de responsabilité sociale volontaires et non homogènes, sont peu enclines à mettre en place des mesures de précaution et sont chiches quand vient le temps de donner des informations sur elles-mêmes.

Emmanuel Raufflet, responsable de l'étude menée dans le cadre des évaluations stratégiques du ministère de l'Environnement, estime que le départ raté de l'industrie du gaz de schiste au Québec tient sans doute au fait que les entreprises ont failli à bâtir la confiance du public.

«Les entreprises ont mal communiqué. Nous avons fait une recherche assez générale sur qui elles étaient et nous avons eu du mal à trouver l'information. C'est comme vous demander de me faire confiance, mais je me cache derrière des paravents! Ce ne sont pas des conditions gagnantes pour la création de la confiance», a-t-il illustré.

Au moins, un joueur de l'industrie reconnaît que l'opacité de certaines entreprises a miné toutes les autres.

«Ce que j'ai appris ces dernières années, c'est que de parler et expliquer rend les choses meilleures. Aucun système ni personne n'est parfait. Mais si l'on reconnaît ce que nous sommes et où sont les risques, les gens nous font davantage confiance que lorsqu'on se cache», a avancé Michael Binnion, président et chef de direction de Questerre Energy, une entreprise qui s'en tire plutôt bien dans l'étude du professeur Raufflet.

Ce document soutient que 30% des entreprises étudiées ont mis en place des mesures de précaution comme la construction de puits en ciment et métal pour éviter les fuites, des tests d'intégrité des puits avant fracturation, la maintenance des installations et la formation des employés afin d'éviter les erreurs humaines.

Sur les 24 entreprises qui ne publient aucune information sur leur responsabilité sociale, 22 mènent des activités au Québec.

En ce qui concerne les pratiques de développement, seulement cinq des 26 entreprises qui détiennent des permis d'exploitation dans la province publient de l'information. Il s'agit de Corridor, Gastem, Questerre, Suncor et Talisman (cette dernière a toutefois retiré toutes ses billes de la filière du schiste depuis la publication de l'étude).

L'étude précise que le faible niveau de divulgation, tant sur les aspects généraux de l'entreprise que sur ses engagements environnementaux, n'est pas de nature à créer «des conditions gagnantes d'acceptabilité sociale».

Lise Perreault de Saint-Mathias outrée de l'invasion gazière devant chez elle, photo de Radio-Canada.ca
Michael Binnion réfute cependant l'hypothèse d'un développement complètement improvisé. Il admet qu'il y a d'importantes variations dans les façons de faire des entreprises, mais il attribue aussi à tout un chacun une part de responsabilité.

«Ce qui est plutôt arrivé, c'est que les gens ont découvert subitement et se sont intéressés soudainement à l'exploitation. Mais le travail avait commencé bien avant. Nous avons mis 10 ans et suivi un processus méthodique. En 2000, personne ne voulait me parler du schiste, aujourd'hui, tout le monde veut en discuter», a-t-il indiqué.

Les données colligées par les chercheurs des HEC suggèrent par ailleurs un élément culturel au Québec où, par tradition, l'exploitation des ressources naturelles n'a pas l'habitude de passer par le pôle pétrolier et gazier, ce qui aurait pu susciter une certaine méfiance. La persistance de la perception, pour une partie de la population, que le gouvernement était davantage rangé du côté de l'industrie que de l'environnement n'a pas aidé à faire baisser cette méfiance, ajoute le chercheur.

«On pourrait refaire l'histoire, avec d'autres joueurs, avec des entreprises aux processus plus solides, ça se serait peut-être mieux passé», a affirmé M. Raufflet.

L'absence de maturité des entreprises et l'absence de marges financières expliquent en partie pourquoi certaines n'ont pas de pratiques établies en matière de standardisation des processus et responsabilité sociale.

«Dans une industrie en émergence, il est normal d'avoir des joueurs de petite taille. Et l'inconvénient, et on l'a observé aux États-Unis, ces compagnies ont pignon sur rue durant quelques années, ensuite elles sont dissoutes et laissent le site orphelin et la population se retrouve avec des passifs environnementaux assez conséquents à gérer», a poursuivi M. Raufflet.

Tous ces éléments ont plombé le développement de cette industrie, qui par ailleurs n'a pas su démontrer sa volonté d'assumer sa responsabilité sociale, toujours selon l'étude des HEC. On y mentionne que l'Association pétrolière et gazière du Québec a bel et bien élaboré des principes directeurs, mais sans toutefois en faire une obligation contraignante.

Ces principes sont aussi moins exigeants et moins précis que ceux d'autres associations dans le monde, dont l'Agence internationale pour l'énergie ou encore l'Interfaith Center for Corporate Responsibility, aux États-Unis.

Québec a convenu d'un moratoire total sur l'exploration et l'exploitation du gaz de schiste, mais cette trêve n'est toujours pas en vigueur. Le ministre de l'Environnement, Yves-François Blanchet, doit déposer au cours des prochaines semaines un projet de loi pour instaurer ce moratoire.

Le comité d'évaluation environnementale sur le gaz de schiste a été mandaté par l'ancien ministre de l'Environnement libéral, Pierre Arcand, en mai 2011. Assortis d'un budget de près de 7 millions $ pour la réalisation de plusieurs études, les travaux se termineront le 29 novembre 2013, avec la livraison d'un rapport final."

Lien: http://www.lapresse.ca/environnement/dossiers/gaz-de-schiste/201302/17/01-4622548-lindustrie-des-gaz-de-schiste-na-pas-su-gagner-la-confiance.php
Photo: Robert Skinner

Shale gas industry was not able to gain people's trust

My translation of article written by Lise Millette from The Canadian Press

The shale gas industry has a hard time gaining the trust of the people of Quebec and it can only blame itself, says a recent study.

A report that just came out from the cross-disciplinary research group in sustainable development at the HEC (Hautes Études Commerciales) comes to the conclusion that the companies involved with this file in Quebec depend on voluntary and non-homogeneous social responsibility principles, are very little inclined to instill precautionary measures and are stingy when it comes to reveal information about themselves.

Emmanuel Raufflet, the man responsible for this study mandated by the Environment Ministry's strategic assessments, thinks that the botched launching of the shale gas industry in Quebec comes from the fact that the companies failed to get the public’s' trust.

"The companies communicated badly. We did a fairly general research on who they where and we had a hard time finding that information. It's like asking people's trust but then hiding behind a screen. Those are not winning circumstances to instill trust." he said.

At least, one of the players in the industry recognizes the opacity of some companies harmed all the others.

"What I learned during the past few years is that to talk and explain makes everything better. No system, no one is perfect. But if we recognize who we are and where the risks are, folks will have more trust in us than if we hide." says Michael Binnion, chairman and CEO of Questerre Energy, a company that gets rather good marks in Raufflet's study.

This document claims that 30% of companies studied took precautionary measures, like the construction of wells with cement and metal to avoid leaks, integrity tests of wells before fracking, maintenance of the installations and training of employees to avoid human error.

From the 24 companies that publish no information at all about their social responsibility, 22 of them are active in Quebec.

As for their development practices, only 5 out of the 26 companies that hold exploitation permits in the province publish some information. They are Corridor, Gastem, Questerre, Suncor and Talisman (although this last one said it would no longer continue it's shale activities in the province since this study was published).

The study points out that the lack of disclosure, be it about the general aspects of the company as much as it's environmental commitments, is not likely to create any winning conditions to instill favourable social acceptability.

Michael Binnion denies the theory that the development was completely improvised. He admits that there was important variations among the companies in the way they worked, but he says everybody has his share of responsibility.

"What rather happened is that some made surprise discoveries and suddenly were interested in exploiting. But the work had started much earlier than that. We had been working at it for 10 years and followed a methodical process. In 2000, nobody wanted to talk to me about shale, and today, everybody is interested." he said.

The data gathered by the researchers at the HEC also suggests that there is a cultural element in Quebec that says that traditionally, the exploitation of natural resources isn't usually through oil or gas, which could have raised a certain mistrust. The persistence of the perception, for a part of the population, that the government was more on the side of the industry rather than the environment did not help in calming this suspicion, adds the researcher.

"We could rewrite history with other players, with companies with stronger processes, and things may have gone better." says Mr Raufflet.

The lack of maturity of the companies and the absence of financial margins explains partly why some of them don't have established practices for standardization of processes and social responsibility.

"In an emerging industry, it's normal to see small players. The inconvenience, we had seen it in the United States, is that these companies exist for a few years and then dissolve, leaving the site abandoned and the population is stuck with substantial environmental liabilities to deal with." continues Mr Raufflet.

All these elements bore down on the development of this industry which did not know how to demonstrate it's willingness to take upon itself it's social responsibility, as per this HEC study. It mentions that the Quebec Oil and Gas Association did indeed draw up guiding principles, but without making them compulsory.

These principles are also less demanding and less precise that those of other associations on the planet, like the International Energy Agency or the Interfaith Centre for Corporate Responsibility in the U.S.

Quebec declared a total moratorium on the exploration and the exploitation of shale gas, but this truce is still not in force yet. The Environment Minister Yves-François Blanchet should submit a bill in the next couple of weeks to establish this moratorium.

The committee of the strategic environmental assessment of shale gas was mandated by the previous Liberal Environment Minister Pierre Arcand in May of 2011. With a budget of nearly $7 million to do many studies, the deadline is November 29 2013 to present the final report.



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