Friends of the Richelieu. A river. A passion.



"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Sunday, December 20, 2015

where the chickadees mourn / the loneliness of singing



by Julie Ali

I make a path in the dusty woods
where the chickadees mourn
the loneliness of singing

without an audience of believers
I make a path so that I might belong to them
these lonely villagers of the deep darkness
in the shadows of the firs
they spur their songs among the icicles

they slip on the boughs to land on the hands
of strangers they delight in the gifts they are given

I make a path in the dusty woods
where there is peace and kindness only
the snag offers shelter to the lichen and the mushrooms
that dip their fingers into the interior
the claws of the rooting saplings dig into the grasses
that mat the clearing
and everywhere silence sits and rocks
in the mesh of clematis vines that once were blue in the summertime
the hollow poplars row between the aspens
and the dainty footprints of the thistles still mark the snow route
meanwhile a woodpecker bangs the drum of the wooden spike where the raven perches like a black hand


I make a path in the dusty wood
inside my head the path is dribbling ice from the sky
where the network of the branches shed their days of frost
and the silver wings of the moon descends

surely there are diamonds in these feathers?
or could these be the stars studding the outstretched wings?
the moon flies off into the clouds
and the night lays out the bed of silence by the river

the nodding cattails fall asleep and the dusty grasses wash their faces
with the paws of snow soon I will make a path and put the apple tree
by the corner of the thistle field
the apple tree will be white with flowers
their petals will fall to the slowing river flabby with the fall


I make a path in the dusty wood
that I have loved to walk in for years
I will put myself there watching a doe with her fawn
I will have them watching me as I wait by the side of the forest
I will have a rope of wood that crosses the river where the robins
are playing
I will make a dam where the beaver is crouched
I will put the muskrat under the cattails and a silver dart
of a minnow under the still cap of the river
I will make a world inside my head
and populate it with living things
and when I am lonely
I will understand that none of us are ever alone not really

Link: http://readingchildrensbooks.blogspot.ca/2015/12/where-chickadees-mourn-loneliness-of.html

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où les mésanges déplorent / l'isolement de chanter

Ma traduction libre d'un poème de Julie Ali

Je fais un sentier dans les bois poussiéreux
où les mésanges déplorent
l'isolement de chanter
sans un auditoire de croyants
Je me fais un sentier pour que je puisse leur appartenir
ces jolis villageois de la profonde noirceur
sous l'ombre des pins
elles incitent leurs chants parmi les glaçons
elles glissent sur les branches pour atterrir sur les mains
d'étrangers elles se délectent des cadeaux qui leur sont donnés

Je me fais un sentier dans les bois poussiéreux
où il y a la paix et la gentillesse seulement
l'arbre mort fournit un abri à la mousse et les champignons
qui trempent leurs doigts à l'intérieur
les griffes des semis en racines creusent dans les herbes
qui tapissent l'éclairci et partout le silence s'assoit et se berce
dans le filet des vignes clématites qui ont déjà été bleues durant l'été
les peupliers évidés s'enlignent entre les trembles
et les empreintes délicates des chardons marquent encore le chemin de neige
entre-temps un pic martèle le tambour du piquet en bois où le corbeau se perche comme une main noire

Je me fais un sentier dans le bois poussiéreux
dans ma tête le sentier dégoutte de glace venu du ciel
où le réseau des branches se débarrassent de leurs jours de gelées
et les ailes argentées de la lune descendent
il y a certainement des diamants dans ces plumes?
ou seraient-elles des étoiles incrustées dans les ailes déployées?
la lune s'envole dans les nuages
et la nuit prépare la nuit du silence près de la rivière
les quenouilles se balançant tombent endormies et les herbes poussiéreuses se lavent le visage dans les griffes de la neige bientôt je me ferai un sentier et mettrai le pommier dans le coin du champs de chardons le pommier sera blanc de fleurs
leurs pétales tomberont vers la rivière qui s'écoule molles de leur chute

Je me fais un sentier dans le bois poussiéreux
que j'ai aimé marcher depuis des années
Je m'y installerai à regarder une biche avec son faon
Je les ferai me regarder pendant que j'attends à l'orée de la forêt
Je ferai une corde de bois qui traversera la rivière où les grives
jouent Je ferai un barrage où le castor s'accroupit
Je placerai le rat musqué sous les quenouilles et une fléchette argentée
d'un mené sous le couvert immobile de la rivière
Je ferai un monde dans ma tête
et le peuplerai d'êtres vivants et quand je me sens seule
Je comprendrai qu'aucun d'entre nous n'est jamais seul pas vraiment

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