Friends of the Richelieu. A river. A passion.



"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Tuesday, September 28, 2010

Les coûts cachés de la viande à rabais

Photo: ediblearia.com

Je traduis ici un article adressé aux citoyens des États-Unis, mais n'allez pas croire que les choses se passent autrement ici au Québec! Je pense que la production porcine, entre autres, est encore plus soutenue par subventions, assurances, exceptions non-imposables et autres mesures de soutien financier de toutes sortes dans La Belle Province!

Les critiques des élevages industriels intensifs disent que nous payons trop cher la nourriture à rabais. Si on tient en ligne de compte l'inflation et les salaires, les citoyens des États-Unis n'ont jamais si peu dépenser pour leur nourriture depuis quelques années. Pourtant, plusieurs disent que nous n'avons jamais si chèrement payé. Le département de l'agriculture des É.-U. démontre avec ses données que l'Américain moyen a seulement dépensé 9,5% de ses revenus nets pour se nourrir, un pourcentage moindre que la plupart des pays du monde entier. Et bien que l'on mange plus de viande depuis les 40 dernières années, son impact sur le portefeuille est moins que la moitié que dans les années 1970. La proportion dépensée pour de la viande est passée de 4,1% en 1970 à 1,6% en 2008!

La majorité de cette source de protéines est disponible grâce aux élevages intensifs qui engraissent des milliers d'animaux entassés dans des bâtisses fermées. Ces "opérations concentrées d'engraissement d'animaux", ou CAFO, produisent des quantités massives de nourriture à bas prix. Mais le système a aussi créé des désastres comme le rappel d'un demi milliard d'oeufs contaminés à la salmonelle du mois passé. Les critiques disent que la consolidation de la production de nourriture cause des dommages environnementaux, la perte de millions de petites fermes indépendantes, des risques croissants à la santé publique et des milliards de subventions alimentées par des fonds publics pour produire de la moulée à rabais.

"Les coûts peu élevés sont perçus par les comptables" dit Daniel Imhoff, un chercheur qui lance un nouveau livre intitulé "CAFO: The Tragedy of Industrial Animal Factories" - les élevages intensifs ou la tragédie des usines à viande. "Nous semblons avoir oublié comment additionner les coûts totaux de la production de viande à rabais sur notre santé, notre environnement, la perte de communautés vibrantes avec beaucoup de fermes familiales."

Des coûts qu'on ne calcule pas dans le prix au consommateur pour la viande et les produits de source animale, des coûts appelés des externalités qui affectent plusieurs facettes de notre vie comme:

La santé:

Les éleveurs ajoutent des antibiotiques dans la moulée afin d'accélérer la prise de poids et pour prévenir les maladies. Mais cet été, les autorités de plusieurs agences fédérales comme le Centers for Disease Control and Prevention (CDC) ont plaidé pour des nouvelles règlementations qui réduiraient l'usage non thérapeutique des antibiotiques dans les CAFO, faisant un lien avec une augmentation des infections résistantes aux antibiotiques.

Une production de viande à rabais impacte aussi la santé publique en encourageant les gens de manger plus de viande. Les Américains mangent déjà plus de protéines que la quantité recommandée par les guides de nutrition. On estime que l'Américain consomme 5,5 onces de protéines par jour venant des viandes, poissons, légumineuses et noix. Les guides diététiques des É.-U. ajouteront à cette liste les oeufs tout prochainement.

"Alors c'est peut-être le temps de prendre du recul et se demander si c'est vraiment nécessaire d'avoir de la viande à si bas prix" dit David Kirby, l'auteur du livre intitulé "Animal Factory: The Looming Threat of Industrial Pig, Dairy and Poultry Farms to Humans and the Environment" - les usines à viandes, la menace venant des producteurs de porcs, de volaille et laitiers aux humains et à l'environnement. "Peut-être que nous en avons pas besoin autant. Peut-être que nous avons besoin plutôt de produits de meilleure qualité en modération."

La sécurité alimentaire

Bien que les producteurs disent que leurs élevages profitent d'avoir assez d'argent pour engager des consultants pour les aider à mener des installations plus sécuritaires et efficaces, les multiples infractions de l'installation de Wright County Egg qui est au coeur de la contamination à la salmonelle démontre que "plus gros" n'égale pas nécessairement "plus sécuritaire".

L'année passée, la Consumers Union a dévoilé que deux tiers des poulets testés venant de supermarchés aux É.-U. étaient contaminés avec de la salmonelle ou campylobacter, une autre bactérie qui peut rendre les humains malades. Tout aussi longtemps que le système d'élevages industriels est en place, les règlements stricts de sécurité alimentaire et leurs mise en application dans le pratique seront nécessaires selon Kirby: "En ce moment, nous n'avons tout simplement pas assez d'inspecteurs sur le terrain" selon lui.

Les fonds publics

L'industrie de la viande ne reçoit pas de subventions directes du gouvernement, mais dépend beaucoup de la production de maïs-grain et de soya, ingrédients de base pour une moulée peu dispendieuse destinée à l'engraissement des bêtes. Ces cultures dépendent des milliards de dollars en subventions annuelles. Elles reçoivent aussi des crédits pour gérer la pollution des élevages, et le gouvernement a acheté $150 million de porc et de jambon d'une industrie souffrant des craines suscitées par l'épidémie de grippe porcine l'an passé.

L'environnement

Sur les petites fermes familiales traditionnelles, les excréments des animaux sont utilisés pour fertiliser les récoltes. Les CAFOs génèrent trop de purin et les terres avoisinantes sont surfertilisées. Ce qui veut dire que le purin doit être entreposé, pompé et transporté par camion-citerne. Souvent, les environnementalistes disent que ce purin dégage des émanations toxiques, soit dans les fosses ou quand il est épandu au champ, ruisselle dans les cours d'eau, s'échappe des champs ou s'écoule des fosses et dégoutte des véhicules.

Au Iowa, où des centaines de CAFO se trouvent déjà, le département des ressources naturelles a enregistré 99 cours d'eau contaminés en 2008, suffisamment impactés pour provoquer la mort de poissons, et de ces incidents, 47 des contaminations peuvent être liées directement au purin. De telles contaminations ont tué jusqu'à 150,000 créatures aquatiques à la fois. Les activistes disent que de telles statistiques sont des sous-estimations du problème car elles ne comptent que les déversements qui sont rapportés et enquêtées.

Une analyse par le Chesapeake Bay Program (un organisme de bassin versant) a dévoilé que l'agriculture, incluant l'élevage et la culture de récoltes, est la plus grande source de pollution de la Baie de Chesapeake et contribue 42% de l'azote, 46% du phosphore et 76% des sédiments de la Baie.

Cette année, l'EPA a dévoilé que 21% des eaux souterraines dans la région agricole Yakima Valley autour de Washington contenait des niveaux dangereux de nitrates, les rendant impropres à la consommation résidentielle. Un rapport final devrait être rendu public dans quelques semaines, mais on soupçonne les excréments d'animaux riches en azote comme étant la source.

Les fermes

Les représentants des producteurs de viande admettent que la consolidation a contribué à la perte de presque 5 millions de fermes indépendantes familiales depuis 1935. Les critiques dont la USDA disent que ces pratiques mettent en danger ce qui reste des fermiers indépendants en les rendant moins compétitifs, surtout quand les indépendants se voient allouer des prix à la baisse pour leurs viandes que ceux qui sont à contrats.

Le bien-être animal

Les promoteurs d'élevages intensifs disent que l'entassement des animaux les protègent des prédateurs et de la température extérieure et facilite la distribution de la nourriture et des médicaments. Les défenseurs des droits des animaux et autres opposants aux CAFOs disent que le manque d'espace impose un stress aux animaux qui a un impact négatif sur leur santé et augmentent les chances d'infections massives. Ils objectent aussi à ce qu'ils perçoivent comme de la cruauté, comme la coupe des becs des poules et les queues des porcs.

En conclusion

Imhoff maintient qu'investir dans des pratiques de production de nourriture plus soutenables économiseraient de l'argent ailleurs: "Ce que nous entendons encore et encore de l'industrie est que nous ne pouvons pas nous permettre d'accroître les coûts croissants de la production de nourriture, mais nous n'avons même pas essayé! Et je ne crois pas que comme société, comme pays, les gens ne seraient pas prêt à payer plus s'ils comprenaient ce que çà prend pour produire de la viande à rabais."

Kirby ajoute: "C'est étrange que dans ce pays nous sommes si insistants sur le contrôle de la qualité quand il s'agit des jouets pour nos enfants, leur literie, les sièges d'auto...mais quand nous sortons faire nos courses, nous achetons la nourriture la moins chère disponible. C'est ce que nous nous mettons dans notre bouche, ce que nous servons à nos enfants. Pourquoi est-ce que nous ne règlementons pas mieux ce produit de consommation et pourquoi mettons-nous tant d'emphase à ce qu'il ne soit pas trop dispendieux?"
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"The costs of cheap meat

Critics of factory farms say we pay a high price for low-cost food. If you adjust for inflation and income, Americans have never spent less on food than they have in recent years. And yet many feel we've also never paid such a high price. U.S. Department of Agriculture figures show the average American spent just 9.5 percent of his or her disposable income on food last year, a lower percentage than in any country in the world. And although meat consumption has risen slightly over the past 40 years, its impact on the pocketbook is less than half of what it was in 1970, falling from 4.1 percent to 1.6 percent in 2008.

The majority of this cheap protein is delivered by "factory farms" that house thousands of animals in confinement. These concentrated animal feeding operations, or CAFOs, produce mass quantities of food at low cost. But the system also has created disasters like last month's recall of half a billion salmonella-tainted eggs. Critics say the consolidation of food production has led to environmental damage, the loss of millions of small independent farms, rising health care expenditures and billions in tax-funded subsidies to produce cheap animal feed.

"Cheap is in the eyes of the accountant," said Daniel Imhoff, a researcher who edited the new book "CAFO: The Tragedy of Industrial Animal Factories." "Somehow we've forgotten how to add the total costs of cheap meat production to our health, environment, the loss of vibrant rural communities with lots of family farms."

The costs not calculated in the direct consumer price of meat and other animal products — called externalities — touch on a variety of issues. Among them:

Health

Meat producers put antibiotics in feed to make the animals grow faster and to prevent disease. But this summer, officials from several federal agencies, including the Centers for Disease Control and Prevention, testified in support of new guidelines that would curb CAFOs' nontherapeutic use of antibiotics, citing a rise in dangerous antibiotic-resistant infections.

A cheap meat supply also may affect health by encouraging people to eat more of it. Americans already eat more protein than the USDA dietary guidelines recommend — an average of 5.5 ounces of protein from meat, fish, beans and nuts combined daily. The USDA is expected to add eggs to that list of protein sources this year.

"So maybe it's time to step back and ask if it really needs to be that cheap," said David Kirby, author of "Animal Factory: The Looming Threat of Industrial Pig, Dairy and Poultry Farms to Humans and the Environment." "Maybe we don't need so much. Maybe we need better-quality animal products in moderation and less regularly."

Food safety

While some CAFO supporters say these operations benefit from having enough money to hire consultants who help create safer and more efficient facilities, the multiple violations at the huge Wright County Egg operation at the center of the salmonella outbreak show that larger doesn't always mean safer.

Last year, the Consumers Union found that two-thirds of American supermarket chickens they tested were contaminated with salmonella or campylobacter, another bacterium that can sicken humans. As long as the factory-farming system is in place, stringent safety rules and better enforcement are needed, Kirby said. "Right now we just don't have enough inspectors and boots on the ground," he said.

Taxpayer dollars

The meat industry doesn't receive direct subsidies from the government. However, it relies heavily on cheap corn and soy feed whose farming soaks up billions in subsidies each year. It also receives government grants for CAFO pollution management, and the government bought $150 million of pork from an industry damaged last year by swine flu fears.

Environment

On small traditional farms, animal waste is used to fertilize crops. On CAFOs, there are not enough crops nearby to absorb the enormous amount of waste, which must be stored, pumped out and transported away. Often, environmentalists say, the excrement creates toxic fumes (both while stored and when sprayed onto fields), leaks into waterways, runs off fields and spills from lagoons and transit vehicles.

In Iowa, home to hundreds of CAFOs, the Department of Natural Resources recorded that 99 waterways were contaminated enough in 2008 to cause fish kills and that 47 of the incidents that caused the contamination could be positively traced back to animal waste. Such contamination has killed as many as 150,000 aquatic animals at a time. Activists say such figures underestimate the problem because they account only for spills that are reported and investigated.

An analysis by the Chesapeake Bay Program found that agriculture — both livestock and crops — is the single biggest source of pollution in the bay, contributing 42 percent of the nitrogen, 46 percent of the phosphorus and 76 percent of the sediment in the troubled waterway.

This year the Environmental Protection Agency found that 21 percent of the groundwater sampled in Washington's agricultural Yakima Valley contained unsafe levels of nitrates, leaving it unfit for residents to use. A final report is due out in coming weeks, but nitrogen-rich animal waste is a suspected contributor.

Farms

Representatives of the meat industry acknowledge that consolidation has contributed to the loss of nearly 5 million independent family farms since 1935. Critics — including the USDA — say these practices put the remaining independent farmers at a disadvantage, especially when independents are given a lower price for their meat than the ones operating under contract.

Animal welfare

Supporters of CAFOs say housing animals this way protects them from predators and harsh weather and makes it easier to feed and medicate them. Animal rights supporters and other opponents say the crowded indoor conditions lead to stress that affects the animals' health and increases the likelihood of mass infection. They also object to what they view as mistreatment of the animals, such as the clipping of chicken beaks to prevent closely packed birds from wounding each other.

In conclusion:

Imhoff responds that investing in more sustainable food practices would save money elsewhere. "What we will hear time and time again from the industry is that we can't afford to have increases in food production costs, but we haven't tried," he said. "And I don't think as a society, as a country, people wouldn't pay more if they understood what it took to make the food cheap."

Kirby added: "It's strange, in this country we are crazy about quality control for our kids' toys, bedding, car seats … but then we will go out and buy the cheapest food we can find. "This is what we put in our mouth, what we feed our children," he said. "Why aren't we regulating it better and why is cheap such an important factor?""

Excerpts from article written by Monica Eng published in the Chicago Tribune : http://www.chicagotribune.com/health/ct-met-cheap-protein--20100923,0,6328357,full.story

And, my fellow Quebecers, don't think we're very different here, in "La Belle Province"! Because of our climate, fattening pigs and growing corn is even more expensive and taxpayers' money is wasted at a grand scale in this corrupted system !

2 comments:

  1. Merci pour cet article qui ne me donne pas vraiment envie de remanger de viande. Quand est ce que le monde va enfin realiser qu'il court a sa perte dans course au profit et a la surproduction.
    Amicalement
    Thanyalak

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  2. Mais je ne propose pas que l'on se prive complètement de manger de la viande et des produits de source animale! Je suggère quand même d'encourager nos fermes familiales qui ne sont pas nécessairement certifiées bio, mais qui ont quand même le soucis de bien traiter leurs animaux, de considérer la terre comme un organisme vivant, et de garder à un strict minimum l'application d'engrais de synthèse et de pesticides tout en considérant l'eau comme une ressource naturelle à cajoler en irrigant avec parcimonie, en laissant la place aux bandes riveraines et aux milieux humides.

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