Photo: montérégieweb.com
"Voyage au pays du gaz de schiste
Des Québécois reviennent de Pennsylvanie, convaincus qu'il faut menotter l'industrie avant qu'il ne soit trop tard
De retour d'un voyage dans des communautés rurales de Pennsylvanie où ont été forés des puits de gaz de schiste, une délégation de la vallée du Saint-Laurent s'oppose plus que jamais à l'exploitation de la ressource au Québec.
Smog en campagne, problème de stérilité des animaux, maisons sans eau potable, craintes alimentaires, résidences en perte de valeur, trafic de camions, tout ça en échange de faibles compensations et de peu de nouveaux emplois: les citoyens américains rencontrés ont livré un portrait sombre de leur expérience aux 55 élus, agriculteurs et citoyens québécois qui les ont visités à bord d'un autobus.
Après deux voyages en Pennsylvanie — un premier a eu lieu en octobre dernier —, le porte-parole du Regroupement interrégional Gaz de schiste de la vallée du Saint-Laurent, Serge Fortier, explique que le mouvement québécois a confirmé ses craintes. «On voulait d'abord un moratoire, une pause pour étudier la question comme il le faut, tant qu'on n'aurait pas les réponses. Mais les réponses, on les a de plus en plus avec les recherches, les rapports. Le mot d'ordre dans les 75 groupes membres du regroupement, c'est désormais qu'on est contre [l'exploitation des gaz de schiste].»
La porte-parole de l'opposition officielle en matière de mines et de gaz de schiste, Martine Ouellet, revient aussi des États-Unis pleine de munitions. «Ce que je retiens, ce sont les propos d'une agricultrice qui a signé un contrat avec une gazière et qui nous a dit de ne pas être aussi naïfs qu'elle l'a été», a dit la députée du Parti québécois. La somme que la femme a pu toucher en compensations jusqu'à présent ne suffit pas pour effacer les problèmes engendrés dans sa ferme, raconte la députée de Vachon.
La future candidate de Québec solidaire (QS) dans la circonscription de Berthier, Louise Beaudry, qui était aussi à bord de l'autobus, juge que l'industrie des gaz de schiste n'a pas tenu ses promesses en Pennsylvanie. «J'ai vu un monde agricole désarticulé. Et les gens sont pris en otage par les contrats qu'ils ont signés. Nous [QS], on dit non aux gaz de schiste et on dit oui aux énergies vertes.» Elle-même membre du groupe Vigilance Lanaudière, Louise Beaudry invite les comités citoyens à poursuivre leur travail de mobilisation dans toute la vallée du Saint-Laurent.
Quant au budget déposé la semaine dernière à Québec, Martine Ouellet estime que le gouvernement erre en prévoyant des investissements dans des projets de gazières. «Ce serait vraiment une mauvaise idée, parce que c'est une activité extrêmement risquée sur le plan économique à cause des risques environnementaux.»
Invité à l'émission Tout le monde en parle de Radio-Canada diffusée dimanche dernier, le ministre des Finances du Québec, Raymond Bachand, a indiqué qu'il attendait le rapport du Comité de l'évaluation environnementale stratégique sur les gaz de schiste pour décider où l'exploitation serait permise. «S'ils disent non à 90 % des territoires, qu'on ne devrait pas le faire, je vais me rallier à ça demain matin, parce que l'eau de nos enfants, c'est plus important.» Mais pour les 10 % restants, il foncerait, a-t-il dit.
Présentement, 31 puits ont été autorisés au Québec. Le Comité de l'évaluation environnementale stratégique sur les gaz de schiste remettra son rapport définitif en 2013. "
Article écrit par Mélissa Guillemette publié dans Le Devoir du 27 mars 2012 ici: http://www.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/345969/voyage-au-pays-du-gaz-de-schiste
Photo: Agence QMI
Trip in shale gas country
A busload of Quebecois are back home from a trip in Pennsylvania, convinced that the industry has to be handcuffed before it's too late.
Back from travelling in rural communities in Pennsylvania where shale gas wells have been dug, a delegation from the St. Lawrence valley are more than ever opposed to the exploitation of this energy source in Quebec.
Smog alerts even in the countryside, fertility problems with the animals, homes without drinking water, food insecurity, housing values dropping, heavy truck traffic, all this in exchange of small economic compensations and very few new jobs: the Americans we met painted a dark picture of their lives to the 55 people on the tour: elected officials, farmers and regular citizens from Quebec.
After 2 trips in Pennsylvania, the first one was in October, the spokesperson of the Regroupement interrégional Gaz de schiste de la vallée du Saint-Laurent (the umbrella group that represents all the citizens' groups against shale gas in the St. Lawrence Lowlands), Serge Fortier, explains that the opposition movement in Quebec has confirmed his worst fears. "First, we wanted a moratorium, a pause to let us carefully study the question, until we got the answers to all our questions. But the answers come in gradually with research, the (scientific) reports. It's official, the 75 groups that are members of this umbrella group are all against going ahead with shale gas."
The spokesperson for mines and shale gas in the official opposition, Martine Ouellet, also came back from the USA and is armed with plenty of ammunition. "What stuck in my mind is what a woman farmer told us about the contract she signed with a gas company and told us not to be as naive as she had been." said the Parti Quebecois MP. The money received up to date in compensation is not enough to balance all the problems that befell her farm, says the Vachon district MP.
The future Quebec Solidaire candidate for Berthier, Louise Beaudry, was also on the bus trip and says that the gas industry has not kept it's promises in Pennsylvania. "I saw a dislocated agriculture community. The people are taken hostages by the contracts they signed. We, at the QS party, say no to shale gas and yes to green energy sources." She is also a member of the citizens' group Vigilance Lanaudière, and invites all the citizens' committees to keep on the good work of mobilization throughout the St. Lawrence valley.
As for the new provincial budget presented last week in Quebec, Martine Ouellet thinks that the government is making a mistake by planning to invest in gas projects. "It would really be a bad idea, because it's a very risky procedure, economically, because of the environmental risks."
Invited to the very popular Sunday night TV show on Radio-Canada (French version of the CBC) called "Tout le Monde en Parle" last Sunday, the Finance Minister of Quebec Raymond Bachand, said that he was waiting for the report of the Strategic Environmental Assessment committee on shale gas to decide where the exploitation would be allowed. "If they say no for 90% of the territory, that we should not go ahead, I will agree with that tomorrow morning, because our children's water matters more." As for the 10% left, he would go right ahead, he said.
Right now, 31 wells have been authorized in Quebec. The Strategic Environmental Assessment committee on shale gas will present it's final report in 2013.
Photo: Agence QMI
Friday, March 30, 2012
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