Friends of the Richelieu. A river. A passion.



"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Monday, December 13, 2010

Gaz de schiste - pratiques douteuses des gazières

Photo: Endless Mountains Visitors Bureau

Je traduis ici un article dans un journal qui raconte la saga d'une famille dont la grand-mère de 94 ans a signé avec une gazière qui est venu la trouver dans sa maison de retraite, sans la présence ou même le consentement de sa famille.

Bernice Price a reçu la visite d'un étranger un jour: il était intéressé au terrain familial de 115 acres au nom de la plus grosse compagnie énergétique du pays, Chesapeake Energy Corp. Il lui offrait $50 l'acre. Elle a signé un bail de 10 ans qui permettait à la compagnie de creuser des puits de gaz sur l'ancienne ferme laitière dans la partie nord de la Pennsylvanie.

Malheureusement, elle n'était pas la seule propriétaire de cette terre: ses 3 petits enfants étaient co-propriétaires et n'étaient pas été mis au fait de la transaction. Non seulement est-ce que Chesapeake n'a pas fait les démarches pour obtenir leur consentement, mais en plus la famille possédait cette terre depuis les années 1830. Craig Stevens, son petit-fils de 50 ans dit: "Nous n'avons pas été invités à la fête!". Craig et les 2 autres étaient furieux quand ils ont appris ce qui s'était passé. Ils accusent Chesapeake de manigancer en cachette et de ne pas respecter leurs droits en tant que co-propriétaires. Ils craignent que le forage va nuire à la terre. Ils se souviennent également de ce que leur père, maintenant décédé, le fils de Bernice, qui avait prononcé des paroles inquiétantes sur son lit de mort: il avait entendu parlé de la course vers le gaz naturel et les avait averti de ne pas signer.

Les 3 petits enfants sont maintenant devant un dilemne. Devraient-ils se battre pour empêcher Chesapeake d'envahir leur propriété? Où est-ce qu'ils devraient retenir leur colère et convaincre la compagnie de refaire une meilleure offre, une offre qui serait plus payante que ce que leur grand-mère a accepté et qui garantirait une protection pour la propriété qu'ils aiment tant?

Leur histoire s'est déroulée pendant plusieurs années mais a atteint un point tournant tout dernièrement et illustre bien les périls des citoyens qui habitent au-dessus d'une formation géologique qui contient du gaz naturel. Le shale, ou le schiste, en question est une formation rocheuse à un mille de profondeur et pourrait contenir assez de gaz naturel pour fournir la population de la côte est des États-Unis et ses besoins pour les prochaines 50 années.

Les dernières avancées technologiques permettent maintenant aux foreurs de rejoindre et libérer ce gaz pour la première fois, et provoquent une ruée qui transforme des petits villages en zones industrielles tout en bourrant les comptes de banque des propriétaires terriens. Bien que Chesapeake ait versé plus de $1,1 milliards en location et en redevances aux propriétaires terriens depuis 2008, les environnementalistes et beaucoup de propriétaires au-dessus du Marcellus se rebellent contre l'industrie gazière parce que selon eux, l'industrie transforme des beaux paysages des petites villes et des fermes en zone industrielle avec une circulation intense de camions et de l'eau potable empoisonnée.

À Dimock, par exemple, les propriétaires ont entamé des procédures judiciaires après que Cabot Oil & Gas Corp ait forer des puits défectueux qui ont laissé le méthane, et peut-être des chimiques de forages toxiques aussi, s'échapper dans l'aquifère source de leur eau potable. Chesapeake aussi a été pointé du doigt pour des incidents de migration de méthane dans des sources d'eau potable avoisinantes, bien que cela n'ait pas été démontré d'une façon certaine. Les autorités environnementales fédérales sont à étudier les conséquences environnementales du "fracking", une technique de forage controversée qui injecte des millions de gallons d'eau mêlée avec du sable et des chimiques dans chaque puits pour faire éclater le shale et relâcher le gaz.

À quelques milles de Dimock, à Silver Lake Township, la propriété boisée de Bernice Price était un petit point sur la carte de Chesapeake. Chesapeake est la gazière la plus active aux États-Unis et possède le plus de claims au-dessus du Marcellus avec 2,7 millions d'acres loués. Mais Craig Stevens tient beaucoup à cette terre qui est dans la famille depuis 6 générations. En janvier, quelques jours avant le décès de Bernice, 97 ans, Craig a déménagé dans la maison centenaire de la famille, décidé de rectifier ce qu'il sentait était une grave erreur.

Sa grand-mère Bernice avait signé au début d'une frénésie enclanchée par des "landmen", ces employés egangés par les douzaines de compagnies de forage pour faire signer les propriétaires terriens de la Pennsylvanie, New York, la Virginie Occidentale et l'Ohio. La plupart des propriétaires terriens qui ont signé tôt restaient impuissants pendant que les prix des locations continuaient de monter, car les voisins se regroupaient pour rédiger des baux types qui pouvaient assurer des milles dollars par acre de revenus. Mais Craig pense qu'il a des bons arguments contre Chesapeake: "J'étais dégoûté quand j'ai su qu'ils avaient été trouvé ma grand-mère dans sa maison de retraités. Ils sont apparus comme des vendeurs de chars usagés, des salauds. Je suis certain qu'ils l'ont amadoué et lui promettant de faire de sa famille des millionnaires pour la vie." affirme Craig Stevens.

En traversant un pré en friche avec ses 2 jeunes fils en cette fin d'été, Craig pense que bien que sa grand-mère avait encore toute sa tête, elle n'a pas compris la portée du document qu'elle avait signé cette journée-là. Il caresse du regard le paysage plein de frênes, cerisiers, chênes et érables entourant une clairière de 15 acres où les vaches laitières broutaient jadis. Deux sources naturelles, un ruisseau et beaucoup de faune et de flore sauvages, dont des ours, renards, coyotes, chevreuils et dindes y trouvent refuge. "C'est si beau. Je ne veux pas voir çà se faire détruire."

Craig Stevens est un homme au corps massif, avenant mais tenace, aux cheveux courts: il est décidé à se battre à cause d'une conversation qu'il a eu avec son père avant qu'il meurt. Lloyd Stevens vivait avec sa mère, Bernice Price, pendant plus de 10 ans après qu'elle se soit fait mal dans un accident d'auto en 1994. De temps à autre, des remprésentants de compagnies de forage frappaient à la porte, mais il les chassaient toujours. Diagnostiqué avec un cancer en phase terminale en 2006, Lloyd avait prévenu son fils des foreurs. Il avait été un co-fondateur d'un OBNL qui gérait le Salt Springs State Park, un bijou écologique qui protège 3 rapides et des pruches tri-centenaires. Il craignait que le forage puisse détruire la beauté naturelle de son petit coin des Endless Mountains.

Lloyd était aussi un homme d'affaires avisé: il savait que la propriété de sa famille valait beaucoup plus que ce que les landmen lui offrait. Craig est certain: "Papa savait qu'on avait un trésor ici. Il voyait venir les changements. Durant ses derniers jours, il me disait: "Voici ce que tu vas faire. Voici mes dernières volontés. Ne signe pas avec les gazières." Il y tenait."

Lloyd Stevens est décédé le 30 avril 2007. Moins de 3 mois plus tard, sa mère signait le bail. L'entente a été ratifiée par ses 2 autres enfants qui possèdent chacun un tiers de la propriété. Le tiers qui reste appartient aux 3 enfants de Lloyd: Craig, son frère Mark et leur soeur Laurie Strawn.

On ne sait pas trop pourquoi Chesapeake n'a apparemment pas fait d'efforts pour contacter les 3 petits enfants, bien que la politique de la compagnie dit bien qu'elle doit essayer d'obtenir le consentement de "tous les co-propriétaires avant l'exploitation des minéraux." En effet, il semblerait que Chesapeake savait l'existence des co-propriétaires. Mark Stevens avait reçu une liasse de documents plus tôt ce mois-ci (novembre 2010) où on peut voir une vieille lettre ratifiée qui porte son nom et son adresse avec un "post-it" indiquant qu'elle devrait être postée "bientôt". Elle ne le fut jamais.

Dans un communiqué daté du 1er octobre, Chesapeake a affirmé que bien que sa politique demande l'inclusion de tous les propriétaires dans ses ententes, elle n'était pas obligée légalement d'obtenir les signatures des petits enfants avant de forer sur la propriété. Chesapeake fait mention d'un précédent légal qui date de 100 ans pour appuyer ses dires. Il y a une loi qui mentionne que le propriétaire terrien n'est pas obligé d'obtenir le consentement des co-propriétaires tant et aussi longtemps que les parties non-consentantes reçoivent un compte-rendu de leurs intérêts tirés des minéraux extraits. N'après Chesapeake, son bail avec la propriété et ses amendementes sont légaux.

Les petits enfants de Bernice Price n'étaient pas tenus au courant pendant 14 mois jusqu'à ce qu'une lettre signée de leur tante leur est parvenue: "Comme vous devriez savoir, Grand-mère a signé un bail pétrolier et gazier de 10 ans en juillet 2007." Strawn était dans un état de choc. "Nous avons été très désagréablement surpris, dit-elle. Ils ont fait exactement ce que mon père craignait pour la communauté: ils ont signé un bail pour très peu d'argent, et sans égards pour les problèmes environnementaux potentiels ou les responsabilités légales."

Les petits enfants sont aussi fâché contre leur oncle, le frère de Lloyd Steven, qui semblerait avoir facilité la signature du bail avec Bernice Price, presque autant qu'avec Chesapeake. L'oncle qui vit en Arizona, ne retourne pas nos appels. Lloyd Steven s'est plaint au partenaire d'affaires de Chesapeake de la région, la compagnie norvégienne Statoil ASA. Finalement, Chesapeake a offert à Lloyd, son frère et sa soeur un montant de $4,000 l'acre. Mais l'offre faite par courriel n'était pas vraiment un contrat et n'était plus valide après 48 heures. Insulté, Lloyd a refusé l'offre et déclaré que Chesapeake ne mettrait jamais les pieds sur ses terres. "Ma soeur, mon frère et moi sommes propriétaires de chaque pouce de ce terrain. Il n'y a aucune façon qu'ils peuvent creuser un puits de gaz là sans notre permission" s'insurge-t-il.

Mais rendu à l'automne, la situation se concrétise. Les grands-enfants pourraient opter de se battre contre Chesapeake en justice pour empêcher le forage en dépensant des milles dollars pour des avocats dans une bataille qu'ils ne sont pas sûrs de gagner. Même si ils gagnent, çà pourrait être une victoire mineure. Presque tous les voisins ont déjà signer des baux, et les réserves de gaz de la région seront sûrement exploitées éventuellement. Avec ou sans eux.

Ils ont donc décidé de faire autre chose. LLoyd a contacté avec le vice-président de Chesapeake à Oklahoma City qui s'est montré plus coopératif: il est d'accord pour rédiger 3 contrats, un pour chaque petit-enfant de Bernice. Ces nouveaux contrats n'avaient pas du tout l'air du contrat que Bernice Price avait signé 3 ans auparavant. La compagnie offrait maintenant $8,000 l'acre sur 10 ans, 160 fois le montant que Bernice et 2 de ses enfants avaient accepté, plus 20% de la valeur du gaz extrait de la propriété, au lieu du minimum de 12,5%. Cela pourrait se traduire par des milles dollars de plus pour chaque petit-enfant de Bernice pour la durée de la vie du puits. Ils contenaient des conditions environnementales et légales également.

Les trois petits enfants de Bernice on signé à la mi-novembre. Si cela semble être une contradiction de voir Lloyd signer avec une gazière, lui qui se disait ennemi de l'industrie gazière, lui voir cela d'un autre angle: "Je vais prendre leur argent, parce que c'est cela qui leur fait mal. Mais je vais les laisser tomber. Je veux qu'ils s'en aillent. Je ne veux pas un sou de leurs redevances parce que cela voudrait dire qu'ils vont creuser un trou dans la terre."

En effet, Lloyd Stevens ne se gêne pas pour parler contre les gazières. À une douzaine de forums publics dans la région du Marcellus, il a dénoncé la malhonnêteté de l'industrie, demande un moratoire à la grandeur de l'état, et rappelle la garantie constitutionnelle de l'état de la Pennsylvanie au droit à "l'air pur, l'eau propre et...la préservation des valeurs naturelles, historiques, esthétiques et du paysage de l'environnement."

Il a fait quelques amis dans une région défavorisée où le forage est perçu comme une bouée financière par les fermiers et les autres grands propriétaires terriens, les autorités en développement et avec les commerces. Ils disent que les activistes anti-forage comme Lloyd sèment l'hystérie. Pendant que sa propre saga se déroule, Lloyd Stevens n'a pas l'intention de lâcher. Il dit qu'il dépensera une partie de l'argent de Chesapeake pour voyager à harrisburg, Washington et dans l'état de New York, partout où il pense il pourrait faire une différence et influencer le débat.

"Je vais passer le reste de ma vie à me battre. Je ne pense pas que c'est sécuritaire pour l'état de la Pennsylvanie et je n'aime pas voir ce qu'il s'y passe." dit Lloyd Stevens.
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
"Gas driller signs Gram, cuts grandkids from lease

MONTROSE, Pa. – As she lived out her final years in a nursing home, 94-year-old Bernice Price had a visitor one day, a stranger interested in her family's wooded, 115-acre spread. Would she care to lease it to one of the nation's biggest energy companies? It was a paltry offer, only $50 an acre. Price accepted it, signing a 10-year lease giving Chesapeake Energy Corp. the right to sink gas wells on the former dairy farm in northern Pennsylvania.

While other landowners living atop the gigantic Marcellus Shale gas field made similar bad deals as the gas rush began in 2007 — signing industry-friendly leases for a relative pittance — Price's leasing story came with a twist: She wasn't the only person who had a say in what happened to the land. Her three grandchildren shared ownership and they knew nothing about the agreement.

Chesapeake not only didn't get their consent, the company never approached them about the land that's been in their family since the 1830s. "We weren't even invited to the party," said Craig Stevens, her 50-year-old grandson. Stevens and his siblings were incensed when they found out, accusing Chesapeake of going behind their backs and disregarding their rights as co-owners. They worried that drilling would ruin the land. They also remembered the words of their late father — Bernice Price's son — who had voiced deathbed concerns about the approaching gas boom and warned them not to sell out.

Now they were confronted with a dilemma.

Should they fight to keep Chesapeake off the property? Or should they swallow their anger and try to persuade the company to make them an offer, one that would not only pay more than their grandmother had agreed to but include adequate protections for the place they held dear? Their story, played out over years and concluded just this month (November 2010), illustrates both the promise and the peril for landowners above the vast Marcellus Shale, a rock formation more than a mile deep that holds the largest known reservoir of natural gas in the United States — one that could supply the entire East Coast for 50 years.

Recent technological advances have allowed drillers to reach and free the gas for the first time, creating a rush that is transforming sleepy villages into boomtowns and fattening landowners' bank accounts by billions of dollars. Chesapeake alone has forked out more than $1.1 billion in Marcellus lease payments and royalties since 2008. Yet environmentalists and many homeowners in the Marcellus are fighting the gas industry, contending it is turning a bucolic region of small towns and farms into an industrial zone replete with heavy truck traffic and poisoned drinking water.

In Dimock, Pa., for example, homeowners sued last year after Houston-based Cabot Oil & Gas Corp. drilled faulty wells that allowed methane and, possibly, toxic drilling chemicals to escape into their drinking water aquifer. Chesapeake itself has been blamed for instances of methane migration into some nearby water supplies, though no link to the company has been proven. Federal environmental regulators are also studying the environmental consequences of "fracking," a controversial drilling technique in which crews inject millions of gallons of water, mixed with sand and chemicals into each well to crack open the shale and release the gas.

A few miles away from Dimock, in Silver Lake Township, Bernice Price's heavily wooded tract was an insignificant speck on Chesapeake's map. The Oklahoma City-based company is the most active driller in the United States and the largest stakeholder in the Marcellus Shale, with 2.7 million acres under lease. But the land meant everything to Craig Stevens, a sixth-generation owner. So, a few days before Price's death in January at the age of 97, Stevens moved in to the family's century-old wood-frame home — determined to set right what he believed to be a terrible wrong.

She had signed near the beginning of a leasing frenzy in which landmen, working on behalf of dozens of drilling companies, rushed to lock up millions of acres in the huge untapped gas field beneath Pennsylvania, New York, West Virginia and Ohio. Most landowners who signed early could do little but stew as lease prices climbed ever higher, and neighbors banded together and signed lucrative master leases bringing thousands of dollars per acre. But Stevens believed he had a strong case against Chesapeake. "I was really sickened that they hunted my grandmother down in the nursing home. They came in here as used-car salesman, snake-oil guys," Stevens said. "I'm sure they were down there stroking her hard: 'Your family will be millionaires, set for life.'"

Strolling an overgrown pasture with his two young sons in late summer, Stevens said he believed that Price, though mentally competent, didn't have a clear understanding of what she was agreeing to. "This is all about getting their meat hooks and Dracula fangs into the ground," the California native said. He gestured out over the hushed landscape, where thick stands of ash, cherry, oak and maple give way to a 15-acre clearing where dairy cows used to graze. Two natural springs, a stream, and abundant wildlife — including bear, fox, coyote, deer and turkey — complete the picture. "It's beautiful. It's not something I want to see destroyed."

A bulldog of a man — friendly but tenacious, with close-cropped hair and a stolid, compact build — Stevens was motivated to speak out in part by his deathbed conversations with his father. Lloyd Stevens lived with his mother, Bernice Price, for more than a decade after she was seriously injured in a 1994 car accident. Occasionally, drilling company representatives came knocking. He always shooed them away. Diagnosed with terminal cancer in 2006, Lloyd warned his son about gas drilling. The elder Stevens had co-founded a nonprofit group that manages Salt Springs State Park, a nearby gem that boasts three waterfalls and 300-year-old hemlock trees. He worried that drilling would ruin the unspoiled beauty of his little corner of the Endless Mountains.

Lloyd also had a keen business sense: He knew the family homestead was worth a whole lot more than the landmen were offering. "Dad knew there was something here. He could see the changes. The last few days of his life, he said, 'Here's what I want you to do. Here's what my wishes are,'" Craig Stevens recalled. "'Don't sign a gas lease' was his thing."

Lloyd Stevens died on April 30, 2007. Less than three months later, his mother signed the lease. The agreement was ratified by her other two children, each owning a one-third share of the property. The remaining one-third stake was inherited by Lloyd's three children — Craig, his brother Mark, and their sister Laurie Strawn.

It's unclear why Chesapeake apparently made no attempt to contact them about a lease when its own policy says that it should try to obtain agreements with "all co-tenants prior to developing minerals." Indeed, there's evidence that Chesapeake was aware of the divided ownership. Mark Stevens received a sheath of documents earlier this month that included an old ratification letter that bore his name and address, along with a sticky note indicating it should be "sent soon." It never was.

In a statement Oct. 1, Chesapeake said that while its policy calls for inclusion of all owners, it was not legally bound to get the signatures of the grandchildren in order to drill on the property. Chesapeake cited a 100-year-old Pennsylvania court case to bolster the claim. Brian Grove, senior director of corporate development, said Pennsylvania and other states follow a "majority rule" allowing a landowner to develop minerals without the consent of the co-owners — so long as the non-consenting parties receive "an accounting for their interest in the minerals developed." Thus, he said, "It is Chesapeake's position that the lease and the ratifications are legal and binding and in full force and effect."

Stevens and his siblings were in the dark for 14 months until a letter arrived from their estranged aunt: "As you should know," it said, "Gram signed a ten-year oil and gas drilling lease on her property in July '07." Strawn, for one, was shocked.
"We were very unhappily surprised," she said. "They did exactly what my father said he had feared for the community: They had signed for very little money, and without regard to the potential environmental problems or liability issues."

The grandchildren are just as upset with their uncle — Lloyd Stevens' brother, who evidently arranged for Bernice Price to sign the lease — as they are with Chesapeake. The uncle, who lives in Arizona, did not return phone calls. Stevens began dialing Chesapeake's regional office in Towanda last March, but his calls were not returned. He became increasingly frustrated and angry; the company seemed to be stonewalling him. Finally, Stevens spoke with the company's landman, the employee in charge of securing leases. In what Stevens recalled as a combative tone, the landman asserted that Chesapeake could drill with or without the grandchildren's consent. The bulldog wasn't prepared to roll over just yet.

Stevens said he complained to Chesapeake's partner in the Marcellus Shale region, Norwegian energy company Statoil ASA. Within days, Chesapeake offered Stevens and his siblings $4,000 an acre. But the e-mail offer wasn't an actual contract, and included an expiration of only 48 hours. Insulted, Stevens rejected the offer and defiantly declared that Chesapeake would never set foot on the land. "Every square inch, my brother and sister and I own a portion of. So there's no way they can put a gas well up there without our permission," he fumed.

As summer gave way to fall, though, the reality of the situation sunk in. The grandchildren could choose to fight Chesapeake in court to keep the drill at bay, spending thousands of dollars on lawyers in a battle they weren't guaranteed to win. Even if they prevailed, it was likely to be an empty victory. Nearly all the neighbors had already signed leases, and the region's gas deposits were sure to be harvested eventually. With or without the Stevens siblings.

So they decided on an alternate path. Stevens got in touch with a Chesapeake vice president in Oklahoma City, finding him to be far more cooperative and receptive than the company's representatives in Pennsylvania. The vice president agreed to have three contracts drawn up, one for each grandchild. They barely resembled the document that Bernice Price had signed three years earlier.

The company's offer was now $8,000 an acre over 10 years — 160 times the amount of money that Price and two of her children had accepted — plus 20 percent of the value of any gas extracted from the property, up from the 2007 lease's state-mandated minimum of 12.5 percent. That could mean hundreds of thousands of dollars for each grandchild over the life of a well. There were additional environmental and legal safeguards, too.

All three siblings signed in mid-November. If it seemed like a contradiction that Stevens, by now an avowed foe of the drilling industry, would put his name on a gas lease, he saw it another way. "I'm going to take their money, because that's what hurts them. But I'm still going to drop them like a bad habit," he said. "I want them to go home. I don't want a dime of their royalty money because that would involve them drilling a hole in the ground."

Indeed, Stevens has been outspoken in his opposition to gas drilling. At dozens of public forums throughout the Marcellus region, he's denounced the industry as dishonest, called for a statewide drilling moratorium, and cited Pennsylvania's constitution guarantee of the right to "clean air, pure water, and ... preservation of the natural, scenic, historic and esthetic values of the environment."

He's made few friends in a depressed region where drilling is seen as a boon by farmers and other large landowners, economic development officials, and businesses. They say anti-drilling activists like Stevens are creating hysteria. While his own leasing saga is winding down, Stevens has no intention of slowing down. He said he's going to use some of his windfall to fund additional travels to Harrisburg, Washington, D.C., New York state — anywhere he believes he can influence the debate.

"I'm going to spend the rest of my time fighting. I don't think this is safe for the state of Pennsylvania and I don't like what I see happening.""

Excerpts from article written by Micheal Rubinkam from the Associated Press published here: http://news.yahoo.com/s/ap/20101126/ap_on_bi_ge/us_gas_drilling_family_deceived

No comments:

Post a Comment