Je pense qu'il serait bon de se rappeler de ce qui c'est passé en mai 1998 devant chez moi. Les évènements qui se déroulent dernièrement à Chambly et surtout à Carignan me font revivre des moments de mon passé que je vais ranimer pour vous ici.
Mise en contexte: Le printemps fait enfin sentir ses premières vraies chaleurs de l'année 1998. L'hiver n'aura pas été facile pour ma région, en plein triangle noir du verglas. Pour moi et mes voisins, c'était 26 jours sans électricité. Pour la population en général, l'ennemi #1, c'est le verglas. L'ennemi #2, ce sont les arbres qui ont tombés sur les fils et ont été bien souvent la cause du manque d'électricité pour une bonne partie de cette période sombre.
Pourtant, pour ceux qui aiment être indépendants des grandes entreprises (comme moi), les arbres ont aussi été nos amis. Une dizaine de cordons de bois de chauffage en rangées bien droites dans la cour arrière nous ont sauvés, moi, mon conjoint, ma mère et nos chats, de vivre misérablement soit dans une maison gelée, soit dans un dortoir ou une salle de gymnase sans intimité!
Flash forward en mai 1998: les arbres ont pas mal tous ouverts leurs bourgeons de feuilles (ou ce qui leur en restait!) sur les branches qui ont pu soutenir les tonnes de glace qui reposaient sur elles quelques mois plus tôt. Et comme toujours, les sumacs vinaigriers, eux, prennent un peu plus leur temps, ce qui ne les rend pas très élégants à ce temps-ci de l'année.
Le bord de la rivière devant chez moi appartenait alors à mon 2e voisin, ou plutôt à la succession, et le mâle de la maison qui en avait la jouissance était de la race qui aimait "faire le ménage", qui croyait que la nature avait besoin d'être "nettoyée". Vous voyez le genre. Toujours la tondeuse à un centimètre du sol et à la scie légère, il anticipait sûrement de commencer le plus tôt possible à se mettre à la tâche qu'il s'était donné de "nettoyer" le bord de l'eau. Il a même engagé un homme et ses employés qui en faisaient leur métier.
Mais moi, voyez-vous, je tentais depuis 1985 d'arrêter les coupes d'arbres sur le bord de la rivière à Richelieu. Tout d'abord, arrêter les employés municipaux qui faisaient de leur mieux avec les moyens du bord de faire une coupe à blanc à tous les 2 ou 3 ans, Ensuite les propriétaires riverains qui suivaient ce bel exemple et insistaient pour avoir une vue impeccable de la rivière polluée devant chez eux.
Bientôt, le ministère de l'environnement provincial établit une ligne de conduite pour la gestion de ce genre de chose: des "politiques", voyez-vous. Pas des lois, ni des règlements. Des lignes de conduite que plus tard les MRC devront adopter dans leur schéma d'aménagement, et que les municipalités devront adopter dans leur plan d'urbanisme. Mais tout ce qui regarde l'eau n'est jamais simple: le ministère des affaires municipales ont leur mot à dire, le ministère de l'environnement itou, ainsi que le ministère de l'agriculture. Et finalement, il y a Pêches et Océans, pour le milieu du poisson.
Et ce qui complique les choses, et ce que la plupart des gens ne comprennent pas, c'est que les espèces menacées sont protégées, on en fait une belle liste, d'ailleurs, mais leur milieu de vie (habitat) et de reproduction ne l'est pas. Car devant chez moi, voyez-vous, le Chevalier cuivré se reproduit dans les Rapides de Chambly. C'est l'un des seuls endroits connus où l'on sait qu'il le fait. Et ce poisson ne survit qu'au Québec, dans le fleuve Saint-Laurent, dans la rivière Richelieu, mais ailleurs? On ne le croit pas.
Tout çà pour vous dire que cela me rendait encore plus décidée à protéger les arbres qui tentaient tant bien que mal à pousser sur le bord de la rivière. Mon intention, à moi, bien égoïstement, est de voir la qualité de l'eau s'améliorer suffisamment pour que je puisse m'y baigner comme je pouvais le faire durant les années 1950 et 1960, jusqu'à l'été où la pollution était rendue tellement grave que l'eau me donnait des plaies, et j'ai dû me résigner à ne plus me saucer.
Et je savais que les choses se corseraient. Je m'étais déjà préparée à ce qui allait inévitablement survenir un jour: je devrai tenter de cesser ces coupes d'arbres avec les mots d'abord, mais si cela ne s'avérerait pas suffisant, avec des gestes. Mais quels gestes? M'inspirant de Gandhi et la résistance passive, ou l'action non-violente comme mon ami Philippe préfère, j'étais décidée à garder mon calme, rester polie, mais à tenir mon bout. L'occasion se présenta en mai 1998.
Voici une transcription d'un article qui accompagnait la page Une du Journal de Chambly, édition du 20 mai 1998, écrit par Eric Cloutier.
"UNE CITOYENNE DE RICHELIEU À LA DÉFENSE DES ARBRES DU BORD DE L'EAU
Sous la photo de la page couverture: Johanne Dion montre aux agents de l'Environnement comment elle a reçu les menaces alors qu'elle tentait d'empêcher la coupe des arbres.
À la page A4 (pleine page):
UNE RICHELOISE DÉNONCE UNE COUPE MASSIVE D'ARBRES EN BORDURE DU RICHELIEU - JOHANNE DION VEUT PROTÉGER L'HABITAT DES POISSONS ET INFORME LE MINISTÈRE DE L'ENVIRONNEMENT ET DE LA FAUNE QUI INTERVIENDRA
Une citoyenne de Richelieu, Johanne Dion, est sortie de ses gonds, la semaine dernière, et a déposé une plainte au ministère de l'Environnement et de la Faune (MEF), qui a dépêché deux inspecteurs pour l'enregistrer, à la suite d'une coupe massive d'arbres autorisée par un voisin, Luigi D'Élia, aux abords du lit de la rivière.
Johanne Dion dénonce le fait que "plusieurs beaux arbres de différentes espèces et en santé" ont été complètement coupés sans raison valable, avec l'accord de M. D'Élia, propriétaire du restaurant Aux Chutes de Richelieu et, tout comme elle, résidant de la 1er Rue. Mme Dion soutient que plusieurs de ces arbres se trouvaient dans la ligne des hautes eaux - ce que les inspecteurs Réjean Rioux et Gilbert Vincent du MEF ont confirmé lors d'une visite des lieux en compagnie du Journal de Chambly, le 13 mai - et qu'une telle coupe pouvait mettre en danger l'habitat des poissons.
L'histoire a commencé deux jours plus tôt lorsque Mme Dion a entendu, en fin de matinée, le bruit des scies à chaînes que maniaient des employés de l'entreprise Service d'arbres R. Bernier, une entreprise de Sainte-Angèle-de-Monnoir, sur le terrain situé en face (de) son domicile. Mme Dion affirme que ce n'est pas la première fois que M. D'Élia procède à de la coupe d'arbres sur la berge du Richelieu.
Elle estime que ce type de travaux met en danger l'habitat naturel des poissons, pour qui les arbres constituent une source d'ombrage nécessaire à leur survie. Selon elle, il s'agit d'un "sanctuaire de pêche" et les arbres empêchent l'érosion de la berge. "Je sais comment pense M. D'Élia. Lui, il ne veut pas trop de têtes d'arbres, parce que çà lui cache la vue sur le Richelieu, ainsi qu'aux clients de son restaurant. J'ai des photos chez moi qui datent de 1979 et de 1993, qui montre tous les arbres qu'il y avait à ces deux époques et qu'il n'y a plus aujourd'hui. Le problème, c'est qu'il n'a pas le droit de faire çà selon les lois sur l'habitat et sur les poissons. Cette fois-ci, j'ai compté 485 troncs coupés, dont 115 troncs de trois pouces et plus de diamètre. Il y avait de beaux arbres, mais il n'en a laissé que quelque-uns et pas toujours les plus beaux." lance Mme Dion.
Cette dernière souligne que des érables, des ormes, des frênes, des peupliers, des saules, des tilleuls et de l'aubépine entre autres ont été coupés.
"IL n'a laissé que quelques arbres ici et là, mais pas toujours les plus beaux. Certains encore debout n'ont plus toutes leurs branches." souligne Mme Dion.
RICHELIEU NE BOUGE PAS
La ville de Richelieu indique qu'elle est demeurée neutre dans ce dossier, puisqu'il s'agit d'un terrain privé. Le directeur général de Richelieu, Richard Blouin, soutient que le règlement municipal d'urbanisme en vigueur présentement n'oblige pas un propriétaire à demander de permis pour couper des arbres, sauf s'il s'agit d'une coupe massive dans le but éventuel de procéder à du développement domiciliaire.
"Pour des petits poissons, la Ville ne s'insurgera pas dans des chicanes de voisins. S'il n'y a que du débroussaillage et non de la coupe à blanc, çà ne nous regarde pas. La Ville adoptera un nouveau règlement cet automne. Lorsqu'on parle d'un propriétaire qui veut entretenir un terrain privé en coupant des arbres, nous n'intervenons pas et, dans ce cas-ci, le terrain se trouve inscrit au nom de Lorraine Panet, l'épouse de M. D'Élia, dans les documents de la Ville" lance M. Blouin.
"Richelieu doit veiller à faire appliquer les règlements du MEF en matière d'habitat des poissons, rétorque Johanne Dion. Je me suis informée auprès de Jean-Marc Lévesque, un responsable à la direction régionale du MEF. M. Lévesque m'a dit que Richelieu a une responsabilité et que si la Ville ne fait rien, le ministère va l'obliger à agir."
Il n'a pas été possible de joindre M. Lévesque pour obtenir plus de précisions.
UN NETTOYAGE D'APRÈS-VERGLAS
Lorraine Panet, l'épouse de M. D'Élia, souligne que le but de ces coupes d'arbres consistait avant tout un nettoyage d'après-verglas et un entretien du terrain que son père avait jadis loué à Hydro-Québec, avec une permission de jouissance des lieux pour une période de 99 ans.
Mme D'Élia indique toutefois qu'elle et son mari ont acheté le terrain en 1967 et qu'ils expédieront une copie de ce bail d'achat à Johanne Dion, qui ignorait ce dernier détail. Embarrassée cependant par un point soulevé par Mme Dion, Lorraine Panet a toujours avoué qu'elle et son mari ne savaient pas que la coupe d'arbres dans la ligne dite des hautes eaux territoriales n'était pas permise, ce que lui ont indiqué les inspecteurs du MEF.
"Nous ignorions qu'il ne fallait pas toucher aux arbres trop près de l'eau, parce qu'il s'agit d'une partie inondable à chaque printemps. Dans le cas contraire, nous nous serions occupés du reste des arbres sans toucher à ceux-là. C'est maintenant le MEF qui décidera ce qui arrivera avec çà, car nous ne le savons pas mon mari et moi." confie-t-elle.
DES MENACES
Johanne Dion, enfin, affirme avoir été victime de menaces et d'intimidation de la part d'un représentant de Service d'arbres R. Bernier; une affaire qui a même déplacé un policier de la Sûreté du Québec.
"Le 11 mai, quand j'ai entendu les scies à chaînes fonctionner, je suis descendu au bord de la rivière et j'ai dit à un des travailleurs que je présumais être le responsable des travaux de cesser immédiatement de couper les arbres. J'ai insisté, en répétant que je ne voulais pas de coupe d'arbres devant mon terrain et que c'était néfaste pour la rivière. Il m'a répondu, devant mon mari qui se trouvait avec moi, que si je n'arrêtais pas de chialer, je me retrouverais au fond de la rivière. Je suis immédiatement allée appeler la police." souligne Mme Dion, qui ne sait pas encore si elle déposera une plainte officielle.
Elle ajoute que le même homme, le lendemain, lui a mis la scie à chaînes devant la figure.
"Je suis retournée pour faire cesser le massacre et je me suis assise devant un tronc d'arbre en disant au même homme que son travail s'arrêtait ici. Il m'a regardée et a demandé à Luigi D'Élia ce qu'il devait faire avec l'arbre qui avait un chapeau blanc. M. D'Élia lui a dit d'arrêter et qu'il allait régler çà lui-même", renchérit-elle.
Lorraine Panet, pour sa part, confirme qu'il y a eu des menaces lancées par quelqu'un de Service d'Arbres R. Bernier,
"Je n'étais pas là quand çà s'est produit. Cependant, mon mari m'a rapporté l'incident et nous avons demandé aux gens de cette compagnie de ne plus faire de menaces." se limite à dire Mme Panet.
Quant au propriétaire de cette entreprise, Robert Bernier, il n'avait pas été possible de le joindre au moment de l'heure de tombée devancée du Journal.
Sous une photo: Johanne Dion, une citoyenne de la 1re Rue à Richelieu, montre une partie des arbres qu'a fait couper son voisin, Luigi D'Élia, sur son terrain en bordure de la rivière Richelieu.
Sous une autre photo: L'inspecteur Réjean Rioux, du MEF, constate que des arbres situés à l'intérieur de la zone des hautes eaux, une zone inondable chaque printemps, et qui doivent protéger l'habitat naturel des poissons ont été coupés. "
Quelques corrections et additions personnelles au reportage:
Tout d'abord, quand j'ai vu ce qui se passait sur le bord de l'eau, j'ai commencé à prendre en note la description du véhicule de la compagnie R. Bernier stationné illégalement sur le bord de la route, ainsi que son numéro de plaque d'enregistrement sur un bout de papier. Le bonhomme que je crois être le propriétaire apparaît soudainement, tout insulté que je me mêle de ce qui ne me regarde pas, selon lui.
Je lui demande s'il a obtenu un permis de coupe d'arbres de la municipalité ou du ministère. Çà ne me regarde pas, qu'il dit. Je lui explique que la végétation riveraine protège la qualité de l'eau de la rivière. Il dit que je devrais me mêler de mes affaires. Je lui dit que la rivière, c'est un bien commun, que C'EST de MES affaires! Il me dit que si je ne fais pas attention, que je vais me retrouver au fond de la rivière.
Il veut ensuite m'insulter, en montrant l'érable devant chez moi qui a, en effet, quelques branches brisées. Il dit que je devrais plutôt m'inquiéter de la santé de mon arbre, que c'est une honte de laisser un arbre comme çà. Je lui dis qu'il ne s'attire pas de nouveaux clients en insultant le monde comme çà.
C'est à ce moment-là que je comprends que j'ai affaire à un imbécile, et décide d'appeler la police, puisqu'il m'a laissé comprendre que je pouvais me retrouver au fond de la rivière...
Plus tard, il s'affaire à couper 9 arbres sur 10 qui poussaient sur la ligne des hautes eaux, laissant tomber les arbres dans la rivière qui sont emportés par le courant. Mon conjoint a pris des photos de çà.
Le jet recourbé blanchâtre est un arbre qui tombe à l'eau
Encore plus tard, tous les employés veulent faire du "débroussaillage" devant chez moi, où la rive est très à pic. Je m'installe au milieu, tentant d'empêcher les scies à chaîne au-dessus de moi, et les sécateurs en bas. Je m'étire les bras, tentant de me placer à l'endroit le plus dangereux et en prenant le plus de place que possible. À un moment donné, le même bonhomme dit d'un ton dégoûté: "Tu m'énerves avec tes 2 couettes!" en parlant de mes cheveux. J'hausse les épaules, en disant: "Qu'est-ce que tu veux que çà me fasse de ce que tu penses de ma façon de me peigner!"
Le lendemain, je crois, quand les hommes veulent continuer à couper la rangée d'arbres sur la ligne des hautes eaux avec leurs 2 scies à chaînes, ils sont rendus vis-à-vis la limite de mon terrain. Çà doit s'arrêter là, je me suis dit. Je dois faire l'ultime geste: je m'assois devant les arbres que je veux protéger, les fesses presque dans l'eau. J'ai toujours mon chapeau sur la tête. Le gars à la scie qui fonctionne à essence continue d'avancer. Mon voisin est plus haut, qui surveille. Le travailleur à la scie est rendu à côté de moi, coupe les arbres tout près de moi de façon à m'envoyer le bran de scie qui sort de son engin dans mon visage. Le vrombissement de la scie est assourdissant (je détesterai toujours ce bruit là!). Je ferme les yeux, gardant la tête haute, les bras sur mes côtés. Une vraie Jeanne d'Arc, quoi! Juste au moment où je crois qu'il me touchera, il arrête sa machine, se tourne vers mon voisin et lui demande quoi faire avec moi. Mon voisin fait signe d'arrêter çà là, qu'il s'en chargera. Match nul!
Pendant l'inspection des lieux d'un agent de la Faune qui arrivera plus tard par tout hasard (oui, parfois, le hasard fait bien les choses), mon voisin me dit de débarquer de son terrain. Je lui répond que j'ai grandi sur ce terrain-là, que ce n'est pas lui qui m'empêchera d'être là. Il m'enverra en effet plus tard par la poste enregistrée une mise en demeure, m'avertissant qu'il appellerait la police si jamais je me retrouvais là, signée par sa femme et sa belle-mère, à peine assez lucide pour savoir ce qu'elle signait.
J'ai ensuite fait une plainte officielle et rempli des documents pour le MEF qui n'a jamais cru bon aller plus loin dans ce dossier, prétendant que ce serait trop difficile de faire la preuve des impacts nocifs causés par la coupe.
L'éditorial de Carole Pronovost n'était pas mauvais non plus. Voici:
"LES ARBRES ET LES P'TITS POISSONS N'ONT PAS LA COTE À RICHELIEU
Je me rappelle d'avoir la larme à l'oeil à ce moment-là
La Ville de Richelieu n'a guère de compassion pour les arbres et les poissons du bassin de Chambly. Un bel exemple en a été donné la semaine dernière alors qu'il a fallu qu'une citoyenne de la 1re Rue aille s'asseoir en plein chantier de coupe d'arbres sur le bord de l'eau pour faire cesser une opération qu'elle jugeait non conforme aux lois de l'Environnement.
C'est encore elle qui a dû signaler l'affaire à Environnement et faune et obtenir une visite des lieux par des inspecteurs. Il n'y a pas eu encore de contravention, mais tout le monde est tombé d'accord sur le fait que les arbres au niveau des hautes eaux n'auraient pas dû être coupés.
À Richelieu, on se contente de dire que la Ville n'intervient pas sur les terrains privés, puisque rien dans le règlement municipal n'oblige les citoyens à demander un permis pour couper des arbres. Un projet de règlement en ce sens est en préparation pour l'automne, apprend-on. Il n'est pas trop tôt! D'autres municipalités ont adopté de tels règlements depuis plusieurs années dans certains cas.
Ce n'est pas la première fois que la municipalité de Richelieu démontre son insensibilité face à la protection des arbres... et sa complaisance avec les citoyens qui veulent une vue du bassin. Après tout, si on s'installe en bordure du bassin, c'est pour profiter du paysage de cette étendue d'eau exceptionnelle, non? C'est ce qu'on pense à Richelieu. Il y a deux ans, la municipalité elle-même avait été prise en défaut par Mme Dion pour des travaux de coupe d'arbres sur les berges, travaux qu'elle faisait effectuer dans le cadre d'un projet de Chantiers Jeunesse.
L'endroit où travaillait Chantiers Jeunesse déserté après ma plainte auprès du Ministère
Quand à l'habitat des petits poissons...Richelieu prend carrément cela à la légère. Déjà le maire de Richelieu, Ramond Guertin, et son conseil, avaient été emballés, il y a quelques années, par un projet contesté de barrage sur les chutes, se souciant bien peu de l'impact écologique. Et l'étude sur la migration des anguilles vers le lac Champlain avait fait bien rire les conseillers lorsqu'ils avaient eu vent de ce projet.
Évidemment, la municipalité a bien d'autres chats à fouetter. Mais à trop se laver les mains devant les privilèges des propriétaires, elle risque de perdre une bonne partie de ce qui fait le charme et l'attrait de ses quartiers, plutôt restreints, où la nature a plus de place que le béton."
Finalement, Eric Cloutier conclura toute l'affaire dans un article du Journal de Chambly daté du 16 juin 1998:
"QUÉBEC ESTIME QUE RICHELIEU AURAIT DÛ EMPÊCHER UN 'DÉBOISEMENT MASSIF'
Après avoir examiné la règlementation de la Ville de Richelieu, le ministère de l'Environnement et de la Faune (MEF) juge que cette municipalité aurait dû agir pour empêcher un "déboisement massif" aux abords de la rivière Richelieu.
Rappelons que Johanne Dion, une citoyenne, reprochait à M. D'Élia d'avoir coupé des arbres en bonne santé.
Jean-Marc Lévesque, chef d'équipe au service agricole et municipal du MEF, estime que la règlementation de la Ville de Richelieu "n'est présentement pas conforme à la politique du MEF en matière de protection des bandes riveraines, des littoraux et des plaines inondables". M. Lévesque apporte toutefois une nuance à ses propos.
"C'est normal que la Ville de Richelieu ne soit pas conforme à la politique actuelle du ministère, puisque cette politique a été modifiée en 1996. Plusieurs MRC - dont 15 en Montérégie - procèdent présentement à une révision de leurs schémas d'aménagement et cela prend plusieurs années. Les villes et municipalités doivent se conformer aux schémas de leurs MRC qui, à leur tour, sont dans l'obligation de respecter la politique du MEF", souligne M. Lévesque.
Il précise par contre que la Ville de Richelieu était au courant des modifications apportées à la politique du MEF et qu'elle avait le devoir et le pouvoir d'intervenir.
"La règlementation permet une coupe d'assainissement pour nettoyer un boisé. Çà veut dire une coupe des arbres en mauvais état. Cependant, dans ce cas-ci, on parle d'un déboisement massif. La seule façon pour une ville de règlementer çà, c'est de soumettre des projets de déboisement à des demandes de permis municipaux. Il faudra réajuster le tir avec Richelieu dans ce dossier." ajoute M. Lévesque.
Le maire Guertin nous écrit
De son côté, le maire de Richelieu, Raymond Guertin, a expédié un communiqué au Journal, la semaine dernière, sur la position de sa ville dans ce dossier. M. Guertin affirme que Richelieu a le souci de protéger ses arbres et qu'il est difficile de trouver un juste milieu.
"Nous sommes très sensibles à toute question touchant notre environnement, mais aussi nous croyons qu'il ne faut pas brimer le citoyen de son droit de jouir pleinement de sa propriété. Confronté quotidiennement à une multitude de contrôles, le citoyen a-t-il encore le droit de choisir? À cela, nous répondrons oui, évidemment, mais dans le respect des droits de l'ensemble de la collectivité." écrit-il. "
LE TEMPS FINIT PAR TASSER LES CHOSES - UN PEU
Éventuellement, au décès de sa belle-mère, mon voisin et son épouse ont vendu la succession et ont donné le bord de l'eau à Conservation de la Nature qui l'a déclaré une "Aire naturelle" où toute coupe de végétation est défendue. Je suis devenue une bénévole qui surveille, ramasse les déchets, et a pu enfin, après plusieurs années de plaintes, faire cesser la tonte de la terrasse supérieure par la compagnie qui coupe le gazon dans les parcs municipaux de Richelieu, engagée par ma municipalité et payée avec l'argent du contribuable (donc mes taxes!).
Mais j'ai d'autres voisins qui insistent encore à "faire du ménage"! Alors la veille continue...
"Faucher le foin", c'est aussi couper les petits arbres qui veulent "coloniser" un terrain. Faire la pelouse, c'est éliminer une forêt en devenir...
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