Friends of the Richelieu. A river. A passion.



"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Wednesday, May 23, 2012

Rivière Richelieu - sale et ignorée par les autorités

Trop peu d’information sur la qualité de l’eau
Nager dans le Richelieu, à vos risques et périls

Photo: COVABAR
Malgré les nombreuses personnes qui profitent de la fraicheur de la rivière Richelieu en été, très peu de données sont disponibles pour évaluer la qualité de l’eau.
«Si je me baignais dans le Richelieu, c’est certain que j’irais prendre une bonne douche en arrivant chez moi!», affirme Chantale Chatelain du Comité de concertation et de valorisation du bassin de la rivière Richelieu (COVABAR).

La saison estivale arrive à grands pas, amenant dans son sillage les activités nautiques comme le bateau, la motomarine, le wakeboard, le ski nautique, le canot-kayak, etc. La rivière Richelieu est un point d’eau parfait pour entreprendre ce genre d’activités, mais malgré son taux d’achalandage important, aucun test n’est effectué sur une base régulière, afin d’évaluer la qualité de l’eau.

Manque d’information

Le COVABAR évalue entre autres l’état environnemental de la rivière, mais son rôle est aussi de répondre aux interrogations de la population face aux risques de se baigner ou de pêcher dans ce cours d’eau. «On n’a pas assez de données pour pouvoir dire “oui” ou “non”, pour avoir une position ferme», soutient Chantale Chatelain, qui souligne pourtant l’importance de faire quand même des recommandations avec le peu d’information qu’elle détient.

Personnellement, si [j’étais sur la rivière et que] j’avais chaud, je plongerais, mais je recommande de prendre une bonne douche en arrivant à la maison et de ne pas trop avaler d’eau.» Pour l’instant aucun cas d’infection n’a été déclaré, mais ingérer une eau affectée par des bactéries pourrait causer des vomissements et/ou des diarrhées. Selon Chantale Chatelain, il faut souvent attendre qu’un tel événement se produise avant que la majorité prenne conscience de la situation.

Programme Environnement-Plage

Puisque les berges de la rivière Richelieu n’accueillent aucune plage, le point d’eau ne peut pas faire partie du Programme Environnement- Plage, chapeauté par le Ministère du développement durable, de l’environnement et des parcs (MDDEP). Ce programme invite les propriétaires des plages du Québec à évaluer la qualité bactériologique des eaux, afin d’informer les baigneurs sur les risques de présence de coliformes fécaux (entérobactérie) ou d’algues bleu-vert.

Dans ce programme, le Ministère offre un personnel qualifié pour effectuer l’échantillonnage, ainsi qu’une liste des laboratoires qui peuvent effectuer les analyses à bas prix, mais les propriétaires des plages ont la responsabilité d’assumer les coûts d’analyse. Ainsi, «à qui reviendraient les coûts d’analyse», se demande Chantale Chatelain. Aux municipalités? Aux citoyens? Au gouvernement?

Responsabilité personnelle

Pour Marie-Andrée Thériault, du MDDEP, il est inutile de faire des tests pour évaluer la qualité de l’eau, s’il n’y a pas de plage. Un endroit encadré, sécurisé et achalandé est nécessaire pour instaurer l’échantillonnage et produire une analyse fiable. La rivière Richelieu serait un bassin trop grand à évaluer et le MDDEP se fie au bon jugement des citoyens de la région.

« C’est la responsabilité personnelle de chacun [de ne pas franchir les interdictions] », assure Mme Thériault. Impossible en effet de placer un garde de sécurité à chaque panneau d’interdiction soit de pêche ou de baignade. Sur le Richelieu, «il n’y a aucune interdiction claire de se baigner, la rivière est une propriété publique», souligne Chantale Chatelain, mais avec le peu d’information que le COVABAR détient, difficile de prendre une décision éclairée.

Actuellement, sept stations d’échantillonnage sont installées à différents endroits sur la rivière et les tests sont faits de manière très ponctuelle. «Il faudrait ajouter des stations et en installer sur tous les tributaires pour avoir une vraie connaissance de l’état des lieux», conclut Chantale Chatelain.

Lien: http://www.hebdosregionaux.ca/monteregie/2012/05/15/nager-dans-le-richelieu-a-vos-risques-et-perils

Photo: Maude Dufour-Gauthier
Il n’y aura pas de campagne de nettoyage sur les berges du Richelieu, cette année.
Qualité de l’eau de la rivière Richelieu
«6/10», elle obtient la note de passage

Globalement, «je lui donnerais un 6/10», affirme Chantale Chatelain du Comité de concertation et de valorisation du bassin de la rivière Richelieu (COVABAR), en parlant de l’état environnemental de la rivière Richelieu. Depuis les vingt dernières années, la qualité de l’eau s’est beaucoup améliorée, mais il reste beaucoup de chemin à faire avant de pouvoir la considérer saine et en santé.

Le Richelieu fait partie du quotidien des gens de la région, puisqu’au fil du temps les villages (qui sont devenus des villes) se sont installés aux abords de ses berges. Pourtant, peu savent réellement l’état de la qualité de ses eaux.

Agents pollueurs

«Les gens oublient que l’eau qu’ils boivent est aussi l’eau de la rivière», affirme Chantale Chatelain. Ainsi, plusieurs jettent n’importe quelle substance dans les toilettes ou dans les égouts municipaux. «Les molécules présentes dans les médicaments, par exemple, ne sont pas encore traitables dans les usines d’épuration. La consommation abusive d’eau potable est aussi une source polluante pour la rivière, car quand l’usine ne peut plus répondre à la demande, les eaux usées sont directement rejetées dans le cours d’eau.

Plan d’action 2011-2014

Le Plan d’action du COVABAR s’inscrit en cinq points majeurs : protéger et améliorer la qualité de l’eau, assurer le maintien de l’accessibilité, mettre en valeur le potentiel récréotouristique, et sensibiliser et éduquer la population face à la protection de l’eau.

«Il faut inciter les différents acteurs à s’impliquer pour améliorer la qualité de l’eau», soutient Chantale Chatelain. Leur stratégie est de mettre en valeur la rivière pour que les gens de la région soient fiers de leur cours d’eau et qu’ils désirent plus que tout le protéger. «On veut qu’un lien d’appartenance se créer et que les gens veuillent s’en occuper», conclut-elle.

De plus en plus, les particuliers, les industries et les agriculteurs prennent conscience de la situation. «On est sur la bonne voie, mais il faut encore faire beaucoup d’efforts.»

*** Deux rivières polluées

Les rivières Acadie (83 km) et Huron (33 km), qui se jettent dans le Richelieu, font partie des cours d’eaux les plus pollués de la région. Pour en venir à cette conclusion, le Comité de concertation et de valorisation du bassin de la rivière Richelieu (COVABAR) se fie à l’indice de qualité bactériologique et physico-chimique (IQBP) qui synthétise six critères déterminants pour la qualité de l’eau tels que le niveau de phosphore, la présence de coliformes fécaux (algues bleues) ou de matières en suspension, par exemple. Chantale Chatelain du COVABAR tient à souligner que le milieu urbain est aussi responsable que le milieu agricole en ce qui concerne la pollution des cours d’eau.

Acadie

Avec un indice de 0, la rivière Acadie atteint la pire note du tableau d’évaluation, avec une très mauvaise qualité. C’est le cours d’eau le plus pollué du bassin versant à cause du niveau élevé de phosphore qui dépasse dix fois le critère de prévention. La détérioration de la qualité de l’eau est due en partie aux rejets non traités des activités urbaines et du milieu agricole, qui utilise beaucoup de pesticides. Cela a des conséquences sur la vie aquatique en générale, qui se dégrade entre autres à cause de la prolifération de la flore sous-marine. Depuis les dix dernières années, l’IQBP de cette rivière ne cesse de diminuer, selon le plan directeur de l’eau 2011, produit par COVABAR.

Huron

La rivière Huron détient également l’une des pires évaluations de la qualité de ses eaux à cause de la présence de nombreuses matières en suspension, de phosphore et de coliformes fécaux. Malgré ses minces améliorations au cours des dernières années, le COVABAR dénote des problématiques au niveau de l’assainissement des eaux urbaines à l’usine d’épuration. Également, la pratique agricole intensive est responsable de l’érosion présente sur le sous-bassin de la rivière Huron.

«Il faut prendre en compte que ces deux rivières ont un débit d’eau moins important que la rivière Richelieu, donc leur pouvoir de dissolution est moins important», assure Chantale Chatelain.

Lien: http://www.hebdosregionaux.ca/monteregie/2012/05/15/610-elle-obtient-la-note-de-passage

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