Friends of the Richelieu. A river. A passion.



"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Friday, July 29, 2011

Liberté d'expression - quand Ottawa veut tout contrôler, même la science

Photo: Marvina Munch/USFWS

Ottawa fait taire une scientifique sur son étude des saumons de la côte ouest.

Les bureaucrates à Ottawa ont empêché une scientifique spécialisée en pêcheries dont la découverte pourrait aider à expliquer pourquoi les populations de saumons sont à la baisse tout le long de la côte ouest du Canada, selon des documents obtenus par Postmedia News. Les documents indiquent que le Bureau du Conseil privé qui travaille pour le bureau du Premier Ministre Stephen Harper a donné ses instructions à Kristi Miller pour qu'elle ne parle pas de l'une des plus importantes découvertes des laboratoires des pêcheries fédérales depuis des années.

La célèbre revue scientifique "Science" de renommée mondiale a publié les travaux de Miller en janvier. La revue a tellement apprécié le travail qu'elle a avisé plus de 7,400 journalistes sur la planète pour les aviser de l'étude de Miller intitulée "Suffering Salmon". La revue Science a dit à Miller de "sentez-vous bien libre de parler aux journalistes, s'il-vous-plaît." Elle a avisé les journalistes qu'ils pouvaient contacter Diane Lake, une responsable des médias avec Pêches et Océans du fédéral à Vancouver pour obtenir du temps d'entrevues avec la Docteur Miller.

Miller est à la tête d'un projet de génétique du saumon de $6 millions au Pacific Biological Station fédéral sur l'île de Vancouver.

Les documents indiquent que les plus importants médias attendaient en ligne pour parler avec Miller, mais que le Bureau du Conseil privé refusait d'accorder les entrevues. Le Bureau du Conseil privé a aussi dénigré un communiqué de presse de Pêches et Océans à propos de l'étude de Miller, qualifiant le communiqué comme n'étant pas très bon, se concentrant surtout sur les saumons morts et pas sur l'aspect de la nouvelle science, selon les documents obtenus par Postmedia News grâce à leur demande d'accès à l'information. Miller ne peut toujours pas parler publiquement de sa découverte, et le Bureau du Conseil privé et Pêches et Océans se défendent d'empêcher Miller de parler.

Mais certains disent que c'est inexcusable et une autre preuve que le gouvernement mine la crédibilité de ses scientifiques. "C'est clair pour moi que le gouvernement bâillonne ses scientifiques." dit Jeffrey Hutchings, un scientifique sénior en pêcheries à l'université de Dalhousie à Halifax. "Quand l'auteur principal d'un papier publié dans Science n'a pas la permission de parler de son travail, cela s'appelle de la suppression." dit-il. "Il n'y a aucun doute."

Le gouvernement Harper a serré la laisse qui contrôle les scientifiques fédéraux dont le travail est payé par les contribuables et qui est souvent d'intérêt public et important, que ce soit sur les stocks de poisson, la pollution de l'air ou la sécurité alimentaire.

Dans un cas qui a fait les manchettes qui a été rapporté par Postmedia News l'année passée, Scott Dallimore, un scientifique de Ressources naturelles Canada devait attendre pour le feu vert de la part des fonctionnaires du bureau du ministre à Ottawa avant de pouvoir parler d'une étude sur une inondation importante dans le nord du Canada pendant la dernière ère glaciale.

Les chercheurs avaient l'habitude d'avoir toute liberté pour discuter de leur science doivent maintenant suivre un procédé qui utilise des "media lines", des phrases toutes faites ou infocapsules à donner aux médias qui sont approuvées par les officiers en communication, les stratèges et les employés des ministères à Ottawa. Ils filtres les demandes des médias, demandent des questions aux médias à l'avance et décident quand et si les chercheurs peuvent leur accorder des entrevues.

Environnement Canada a même des responsables de médias à Ottawa qui enregistrent les entrevues accordées aux scientifiques.

Pourtant, la transparence et une communication libre ainsi que la discussion sont essentiels pour faire de la science, dit Hutchings, et le contrôle excessif qu’exerce Ottawa sur les communications empoissonne réellement l'environnement scientifique à l'intérieur du gouvernement. Un mur de fer s'est élevé autour des communications scientifiques depuis les 5 à 6 années, selon lui.

Le Bureau du Conseil privé et Pêches et Océans disent que Miller n'a pas la permission de parler de son travail à cause de la Commission Cohen, une enquête judiciaire lancée par le Premier Ministre pour se pencher sur le déclin des stocks du fameux saumon sockeye de la rivière Fraser. Elle devrait témoigner devant la commission vers la fin d'août. Le Bureau du Conseil privé a la responsabilité de gérance de la commission et a décidé que Miller ne devrait pas donner d'entrevues aux médias à propos de son étude à cause de l'enquête en cour, dit Raymond River, le porte-parole du Bureau. "Pêches et Océans Canada est conscient des exigences pour être sûrs que notre conduite n'influence pas, et ne soit pas perçue comme voulant influencer, les témoignages durant l'enquête." dit Melanie Carkner, une porte-parole du ministère, dans un communiqué écrit.

Hutchings n'en croit rien, dit qu'il trouve çà inconcevable que la Commission Cohen aurait considéré que les communications sur des nouvelles informations scientifiques auraient nuit aux procédures de la commission. Selon Hutchings, bâillonner Miller est une question de contrôle: contrôler le message et contrôler l'information.

Le gouvernement a déposé 762 pages de documents ayant affaire à l'étude de Miller à Postmedia New. Plusieurs passages et plusieurs pages sont noircis. Les documents laissent deviner les manigances des stratèges de média, les spécialistes en communication et comment les fonctionnaires contrôlent et dictent ce que les scientifiques du gouvernement disent, ou dans le cas de Miller, ce qu'ils ne peuvent pas dire à propos de leurs travaux. Les documents prouvent que Pêches et Océans voulaient publiciser l'étude de Miller qui laisse penser qu'un mystérieux virus tuent beaucoup de saumons de la rivière Fraser avant qu'ils puissent rejoindre leurs endroits de fraie.

En novembre, 2 mois avant que les travaux de Miller ne soient publiés dans la revue Science, les fonctionnaires en communication de Pêches et Océans avaient commencé à préparer des "media lines", ces fameuses infocapsules. Les infocapsules disaient que les travaux de Miller "démontraient sans équivoque que le saumon remontait la rivière dans un état déjà compromis et que la survie pouvait être prédite en se basant sur l'expression d'un gène à plus de 200 kilomètres avant que le saumon n'atteignent la bouche de la rivière."

L'équipe de Miller n'a pas encore identifié le coupable, mais l'étude publiée dans la revue Science dit qu'une cause possible soit un virus semblable à celui de la leucémie qui pourrait être transmis d'un poisson à l'autre.

Les journalistes de Postmedia News, de la CBC et beaucoup d'autres médias dont Time Magazine ont demandé à parler avec Miller après avoir reçu le communiqué du 9 janvier envoyé par Science. Les documents montrent que les fonctionnaires de Pêches et Océans ont envoyé une série de courriels libellés comme étant "URGENT" pour tenter d'avoir le feu vert d'Ottawa pour relâcher les infocapsules de Miller et la permission de laisser Miller parler aux médias. Ils ont finalement reçu la permission du sous-ministre de Pêches et Océans et du bureau du ministre des pêcheries fédéral mais devaient ensuite aller au Bureau du Conseil pour le dernier feu vert, selon les documents. "Vous devez écrire une note pour recevoir une approbation urgente" a précisé Rhonda Walker-Sisttie, directrice de relations publiques et communications stratégiques de Pêches et Océans à Ottawa à la filiale de communications à Vancouver par courriel, les avisant d'utiliser la lettre type de Pêches et Océans pour les demandes de médias.

À l'approche de l'heure de tombée des journalistes, Terence Davis, le directeur régional en communications de Pêches et Océans pour la côte pacifique priait Ottawa de laisser Miller parler librement. "Si nous sommes incapables d'organiser un briefing technique ou des entrevues pour plus tard aujourd'hui, l'occasion de Pêches et Océans d'obtenir la couverture espérée pour le travail de Kristi pourrait être perdue ou très diluée." Davis disait dans un courriel. "Nous faisons des pressions autant que nous le pouvons" assurait Walker-Sisttie.

Ensuite, des semaines après que le ministère ait appris que les travaux de Miller étaient pour être publié dans la revue Science et quelques jours après que 7,400 journalistes aient été avisés de l'étude, le Bureau du Conseil privé a décidé de ne pas laisser Miller parler de ses travaux et de son importance. "Le Bureau du Conseil privé a décidé que nous pouvions seulement répondre par écrit." dit Walker-Sisttie d'Ottawa. Un autre expliquait: "Kristi n'a pas reçu la permission d'accorder des entrevues."

Les documents montrent que les journalistes étaient perplexes et choqués par l'incapacité de Pêches et Océans de laisser Miller parler au téléphone ou à la caméra pour des entrevues, et les journalistes ont donc publié des articles en se basant sur son rapport très technique de la revue Science et les entrevues avec certains collègues de Miller à l'université de la C.-B.

Miller ne peut toujours pas parler de son rapport publié dans Science qu'elle précise dans une mémo daté du 12 novembre ne représente qu'une fraction de ce que nous savons. Mais Miller sera finalement capable de parler de son travail à la fin août quand elle aura témoigné devant la Commission Cohen.

Hutchings dit que les stratèges en communication du gouvernement sont probablement affairés en ce moment à dire à Miller: "Voici ce que vous pouvez dire. Voici ce que vous ne pouvez pas dire. Vous devez vous en tenir à ceci. Ne parlez pas de cela. Je serais surpris qu'elle ne reçoive pas des "conseils" entre parenthèses." dit Hutchings.

D'autres cas de silence média sur les travaux des scientifiques Canadiens: http://thecanadian.org//k2/item/924-dfo-muzzle-kristi-miller-kemano-alcan-rafe-mair

Dans la même veine, Charles Monnett, un scientifique des É.-U. qui avait affirmé que le forage dans l'Arctique menaçait la survie de l'ours polaire a perdu son emploi. Voir l'article ici: http://www.guardian.co.uk/world/2011/jul/28/arctic-scientist-polar-bear-oil

"Ottawa silences scientist over West Coast salmon study

Top bureaucrats in Ottawa have muzzled a leading fisheries scientist whose discovery could help explain why salmon stocks have been crashing off Canada's West Coast, according to documents obtained by Postmedia News. The documents show the Privy Council Office, which supports the Prime Minister's Office, stopped Kristi Miller from talking about one of the most significant discoveries to come out of a federal fisheries lab in years.

Science, one of the world's top research journals, published Miller's findings in January. The journal considered the work so significant it notified "over 7,400" journalists worldwide about Miller's "Suffering Salmon" study. Science told Miller to "please feel free to speak with journalists." It advised reporters to contact Diane Lake, a media officer with the federal Department of Fisheries and Oceans in Vancouver, "to set up interviews with Dr. Miller."

Miller heads a $6-million salmon-genetics project at the federal Pacific Biological Station on Vancouver Island.

The documents show major media outlets were soon lining up to speak with Miller, but the Privy Council Office said no to the interviews. The Privy Council Office also nixed a Fisheries Department news release about Miller's study, saying the release "was not very good, focused on salmon dying and not on the new science aspect," according to documents obtained by Postmedia News under the Access to Information Act. Miller is still not allowed to speak publicly about her discovery, and the Privy Council Office and Fisheries Department defend the way she has been silenced.

But observers say it is indefensible and more evidence of the way the government is undermining its scientists. "There is no question in my mind it's muzzling," said Jeffrey Hutchings, a senior fisheries scientist at Halifax's Dalhousie University. "When the lead author of a paper in Science is not permitted to speak about her work, that is suppression," he said. "There is simply no ifs, ands or buts about that."

The Harper government has tightened the leash on federal scientists, whose work is financed by taxpayers and is often of significant public interest — be it about fish stocks, air pollution or food safety.

In one high-profile case reported by Postmedia News last year, Natural Resources Canada scientist Scott Dallimore had to wait for "pre-clearance" from political staff in the minister's office in Ottawa to speak about a study on a colossal flood that swept across northern Canada at the end of the last ice age.

Researchers, who used to be free to discuss their science, are now required to follow a process that includes "media lines" approved by communications officers, strategists and ministerial staff in Ottawa. They vet media requests, demand reporters' questions in advance and decide when and if researchers can give interviews.

Environment Canada now even has media officers in Ottawa tape-recording the interviews scientists are allowed to give.

Yet transparency as well as open communication and discussion are essential to science, Hutchings said, and Ottawa's excessive control over communication is "really poisoning the science environment within government." "An iron curtain has been draped over communication of science in the last five to six years," he said.

The Privy Council Office and the Fisheries Department said Miller has not been permitted to discuss her work because of the Cohen Commission, a judicial inquiry created by the prime minister to look into declines of the famed Fraser River sockeye salmon. She is expected to appear before the commission in late August. The Privy Council Office has "management responsibility" for the commission and decided Miller should not give media interviews about her study because of the ongoing inquiry, said PCO spokesman Raymond Rivet. "Fisheries and Oceans Canada is conscious of the requirement to ensure that our conduct does not influence, and is not perceived to be attempting to influence, the evidence or course of the inquiry," department spokeswoman Melanie Carkner, said in a written statement.

Hutchings doesn't buy it, saying he finds it "inconceivable that the Cohen Commission would have viewed the communication of brand new scientific information as somehow interfering with its proceedings." To Hutchings, the muzzling of Miller is "all about control — controlling the message and controlling communication."

The government released 762 pages of documents relating to the Miller study to Postmedia News. Many passages and pages were blacked out before they were released. The documents give a glimpse of the way media strategists, communication specialists and officials control and script what government scientists say — or, in Miller's case, do not say —about their research. The documents show the Fisheries Department wanted to publicize Miller's study, which raises the spectre of a mysterious virus killing huge numbers of Fraser River salmon before they reach their spawning grounds.

In November, two months before Miller's findings were published in Science, Fisheries Department communications staff started preparing "media lines." The lines said Miller's findings "demonstrate unequivocally that salmon are entering the river in a compromised state and that survivorship can be predicted based on gene expression more than 200 kilometres before salmon reach the river."

Miller's team has not yet identified a culprit, but her Science study said one possibility was a virus associated with leukemia, which can be transmitted from fish to fish.

Reporters from Postmedia News, CBC and many other media, including Time Magazine, asked to speak with Miller after receiving the Jan. 9 notice from Science. The documents show DFO communications staff firing off a series of "URGENT" emails as they tried to get clearance from Ottawa for Miller's "media lines" and the OK for her to speak with reporters. They eventually got approval from DFO's deputy minister and the federal fisheries minister's office but then had to go "to PCO for sign off," the documents say. "You need to write a note for hot-button approval," Rhonda Walker-Sisttie, director of DFO public affairs and strategic communications in Ottawa, told the Vancouver communications branch by email, advising them to use the "PCO template for media requests."

As the reporters' deadlines loomed, Terence Davis, DFO's Pacific regional director of communications, implored Ottawa to clear Miller to talk. "If we are unable to set up a technical briefing or interviews for later today, the opportunity for DFO to gain the profile we would like for Kristi's work may be lost or very much diluted," Davis said in one email. "We are pushing hard," Walker-Sisttie assured the Vancouver communications office.

Then, weeks after the department learned Miller's findings were to be published in Science and several days after 7,400 journalists were notified about the study, the PCO decided not to let Miller talk about her findings and their significance. "PCO has decided that we can only respond in writing," Walker-Sisttie reported from Ottawa. Another explained: "Kristi was not approved to provide interviews."

The reporters, who the documents show were baffled and miffed by DFO's inability to get Miller on the phone or on camera for interviews, filed stories based on her highly technical Science report and interviews with some of Miller's colleagues at the University of B.C.

Miller is still not allowed to speak about the Science report, which she wrote in a Nov. 12 memo "reflects only a fraction of what we know." But Miller will finally be able to discuss her work in late August, when she is scheduled to testify at the Cohen Commission.

Hutchings said government communication strategists are likely now busy telling Miller: "Here is what you can say. Here is what you can't say. Here is what we want you to stick to. Don't talkabout this." "I'd be amazed if she is not receiving such quote, unquote 'advice,' " said Hutchings."

Excerpts from article written by Margaret Munro from Postmedia News published here: http://www.vancouversun.com/opinion/letters/Chickens+city/2781953/Kash+Heed+Began+career+with+Vancouver+Police+Department/2784628/Reality+cheque+Harper+claims+economy/4511905/Feds+silence+scientist+over+West+Coast+salmon+study/5162745/story.html

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