Photo: Municipalité de Richelieu
Selon une étude récente menée par une équipe de chercheurs aux États-Unis, les activités humaines contribuent à changer l'écoulement naturel des rivières qui provoquent des répercussions involontaires et imprévisibles. Pourtant, les rivières et les ruisseaux sont une importante source d'eau potable, de poissons et servent à irriguer les terres agricoles.
L'équipe de chercheurs menée par le Professeur John Sabo du Arizona State University a rendu public un rapport qui démontre que les humains modifient les rivières par les détournements de rivières, en érigeant des barrages et en changeant les usages terrestres riverains et nuisent ainsi à l'écoulement naturel des cours d'eau. Dans une entrevue, Sabo dit qu'un des meilleurs exemples de cela au Canada sont les nombreux barrages hydro-électriques qui créent des niveaux artificiellement stables à cause du contrôle humain imposé sur ces cours d'eau. "Cela permet la présence de poissons qui ne peuvent pas tolérer les innondations. Les espèces de poissons qui vivent habituellement dans les lacs s'installent dans les rivières parce que les courants sont si contrôlés que cela leur procure un habitat qui est compatible avec leur mode de vie." explique Sabo.
De tels résultats pourraient sembler positifs à première vue, reconnaît Sabo, surtout si notre but est d'encourager la pêche sportive à certains endroits. Mais cela "allonge la chaîne alimentaire" selon Sabo. Cela mène à des conséquences déplorables comme une augmentation de concentration de contaminants dans les poissons pêchés et mangés par les humains, ainsi que le niveaux de concentration des produits toxiques qui augmentent à chaque niveau de la chaîne alimentaire.
Sabo mentionne le fleuve Saint-Laurent comme cours d'eau qui a joué un rôle clef dans la recherche de son groupe. Il dit que le fleuve Saint-Laurent connaît très peu de variations dans son débit. Cela est partiellement dû à sa grosseur mais aussi à cause de l'intervention humaine dans l'écoulement du fleuve qui sert de route de transport important entre l'Océan Atlantique et les Grands Lacs. "Si le fleuve Saint-Laurent aurait des innondations comme il y en avait avant la construction de la voie maritime du Saint-Laurent dans les années 1950, sa chaîne alimentaire ne serait probablement pas aussi longue" selon lui. Il ajoute que c'est possible que ce manque d'innondation est la raison pour laquelle on retrouve des concentrations plus élevées de contaminants dans les poissons qui y vivent.
L'une des principales raison de se concentrer sur l'irrigation agricole qui abaisse les niveaux d'eau dans les rivières en Californie également est que cela menace des espèces de poissons importantes économiquement parlant comme le saumon: "La question devient: pouvons-nous avoir des poissons et des tomates dur la même table?" demande Sabo. "Ils se font compétition pour la même ressource et la société dépend sur les deux - l'agriculture pour les graminés, les fruits, les légumes et les poissons de rivières pour les protéines, surtout dans les pays en développement."
Le rapport de Sabo a aussi bénéficié du travail de chercheurs de l'université du Minnesota, de l'université de Yale et du U.S. Geological Survey. Catherine Coumans est coordinatrice à la recherche du groupe environnemental MiningWatch Canada et dit que la manipulation des rivières est une source d'inquiétude importante dans notre pays parce que nous avons l'habitude de les dévier pour usages miniers. Malgré cela, un problème plus inquiétant est la pratique approuvée par les changements aux règlements en 2002 qui permettent aux industries de se servir de lacs, de rivières ou de milieux humides comme endroits de rejets pour les déchêts miniers, à la seule condition qu'il y a un barrage qui sépare l'eau contaminée du restant du système aquatique. "Nous nous en inquiétons à cause des impacts sur les eaux de surface. Il est évident que n'importe quel lac ou rivière ou milieu humide qui sert à cela est perdu à tout jamais" dit-elle. "Mais nous nous inquiétons aussi parce que ce ne sont pas des systèmes hermétiques."
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"Human meddling threatens rivers, human food chain: U.S. study
Rivers and streams are important sources of drinking water, fish and irrigation for people, but human activity is contributing to changes in their natural flows with sometimes unintended and unpredictable repercussions, research released Thursday (October 14 2010) shows. A team of U.S. researchers, led by Prof. John Sabo at Arizona State University, has produced a report showing that various activities, such as water diversion, dam building and changes in land use, are interfering with the natural flow of rivers.
In an interview with Postmedia News, Sabo said one of the prime examples of this in Canada is the prevalence of hydroelectric dams, which create artificially stable water levels because of human control of the involved waterways. "It allows for fish that just can't handle floods. So lake fish persist in rivers systems, for example, because the flows are so regulated that it provides a habitat that's consistent with their life history," Sabo said.
Such results might sound positive on the surface, Sabo acknowledged, particularly if your goal is maintaining recreational fishing in a certain area. However, he noted that this "lengthens the food chain." That leads to negative consequences such as a concentration of contaminants in the fish people eat, as the level of toxins tends to intensify with each step up the food chain.
Sabo cited the St. Lawrence River as a waterway that was key to his group's research. He said the St. Lawrence has a low variation in its water flow. That is partly because it's so big but also because of human intervention in the flow of the river, which serves at a major shipping route between the Atlantic Ocean and the Great Lakes. "If it flooded like it did before (the St. Lawrence Seaway was developed in the 1950s) it probably wouldn't have as long of a food chain," he said, adding that "it's possible" this lack of natural flooding causes a higher concentration of contaminants in the fish there.
One of the main areas of focus for the study is agriculture irrigation in California, which lowers water levels in river systems there, threatening economically important fish species such as salmon. "The question becomes: Can you have fish and tomatoes on the same table?" Sabo said. "They compete for the same resource and society depends on both — agriculture for grain, fruits, vegetables and river-caught fish for protein, particularly in the developing world."
The report Sabo worked on also involved researchers from the University of Minnesota, Yale University and the U.S. Geological Survey. Catherine Coumans, research co-ordinator for the environmental group MiningWatch Canada, said the manipulation of rivers is a major concern in this country because of the common practice of diverting them for use in mining operations. However, she said a bigger concern is the practice — cleared by a change in federal regulations in 2002 — of allowing industry to use lakes, rivers or watersheds as dumping grounds for mining waste, as long as there is a dam separating the contaminated water from the rest of the water system. "We're concerned about it in terms of the impact on surface waters. Obviously any lakes or rivers or wetlands that get used this way are gone forever," she said. "But we're also concerned because these are very often not sealed systems."
Excerpts from article written by By Derek Abma for Postmedia News published here:
http://www.thestarphoenix.com/news/Human%20meddling%20threatens%20rivers%20human%20food%20chain%20study/3672819/story.html
Sunday, October 17, 2010
Les humains modifient les rivières et la chaîne alimentaire
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