Sunday, January 31, 2010
L'écopsychologie: un nouveau vocabulaire
Il y a 2 sujets que j'ai étudié longuement et que je continue de suivre de près dans ma vie: l'environnement et la psychologie. Je viens de lire un article dans le New York Times qui combine mes deux sujets préférés. L'article explique des nouveaux mots qui mettent une étiquette à des sentiments que je ressens depuis très longtemps.
On avance la notion d'un inconscient écologique: l'être humain a des méchanismes innés qui le lie intimement à la nature. Si la nature qui l'entoure est malade, l'humain aussi en subira des séquelles sur sa santé non seulement physique, mais mentale.
Une autre idée intéressante: le terme "heart's ease" pourrait être traduit par "sérénité du coeur". Les êtres humains ont la sérénité du coeur quand ils vivent dans leur pays. S'ils sont forcés de s'expatrier, ils en ressentent une perte de sérénité du coeur comme un genre de vertige, une désintégration de leur vie. Mais l'expatriation peut se vivre autrement: si le pays autour de vous change pour le pire. Les victimes d'un environnement qui se détériore deviennent anxieux, déstabilisés, désespérés, déprimés, comme s'ils en étaient privés de force.
Un autre nouveau mot est né en 2004: "solastalgia", un amalgame du mot solace en anglais, ou confort, et algia, un mot de racine grecque qui veut dire douleur. La solastalgia est une douleur ressentie quand on réalise que l'endroit où l'on habite et que l'on aime est agressé, attaqué. On a le mal du pays tout en vivant à la maison. C'est le philosophe et prof universitaire en études environnementales Glenn Albrecht qui en a élaboré la signification. Il pense que c'est un malaise global, ressenti à des degrés différents par différentes personnes, mais de plus en plus présent vu la dégradation de l'environnement. Pendant que notre environnement change de plus en plus autour de nous, quel est la souffrance profonde de notre être?
D'autres psychologistes se penchent plutôt sur les raisons pour lesquelles les humains n'agissent pas afin de comprendre comment on peut les faire agir. On regarde aussi les coûts émotionnels du déclin écologique: anxiété, désespoir, apathie, un sentiment d'être dépassé par les évènements, impuissants, accablés par le deuil.
Mais l'écopsychologie avance une autre concept: comme Freud avancait que nos névroses étaient causées par le refoulement de nos instincts sexuels et d'agression, les écopsychologues avancent que l'anxiété, le deuil et le désespoir sont le résultat d'un instinct écologique enraciné profondément dans la nature de l'humain. Nos réactions vis-à-vis l'environnement sont innées à cause de la façon que nous avons évolués en tant qu'espèce. Ils mentionnent aussi le terme "biophilia", une hypothèse selon laquelle les humains ont une tendance innée à se concentrer sur la vie et les processus vivants.
À cause de la dégradation de ce qui nous entoure physiquement et la nature et l'état de la planète, plusieurs étiquettes ont été attribuées aux malaises qui nous affligent: "troubles de nature défécitaire", "écoanxiété", "écoparalysie". Certains pensent que la tendance à séparer l'esprit et la nature indique une faiblesse de la conscience profonde de l'humain. C'est une erreur que la pensée et la nature fonctionnent indépendamment l'un de l'autre. La nature est un système semblable à la pensée: sa monnaie d'échange n'est pas l'énergie, comme la plupart des écologistes prétendent, mais l'information. La façon dont nous pensons à l'univers pourrait changer cet univers, et l'univers à son tour pourrait nous changer.
Les écopsychologistes n'insèrent pas des valeurs mais corrigent une erreur fondamentale dans notre façon de concevoir notre esprit: pour comprendre ce qui nous garde en santé, nous devons commencer par expliquer ce qui est brisé en nous.
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"Is There an Ecological Unconscious?
“People have heart’s ease when they’re on their own country. If you force them off that country, if you take them away from their land, they feel the loss of heart’s ease as a kind of vertigo, a disintegration of their whole life.”
"What Albrecht realized during his trip to the Upper Valley was that this “place pathology,” as one philosopher has called it, wasn’t limited to natives. Albrecht’s petitioners were anxious, unsettled, despairing, depressed — just as if they had been forcibly removed from the valley. Only they hadn’t; the valley changed around them."
"In a 2004 essay, he coined a term to describe it: “solastalgia,” a combination of the Latin word solacium (comfort) and the Greek root –algia (pain), which he defined as “the pain experienced when there is recognition that the place where one resides and that one loves is under immediate assault . . . a form of homesickness one gets when one is still at ‘home.’ ”
"Solastalgia, in Albrecht’s estimation, is a global condition, felt to a greater or lesser degree by different people in different locations but felt increasingly, given the ongoing degradation of the environment. As our environment continues to change around us, the question Albrecht would like answered is, how deeply are our minds suffering in return?"
“We must look at the reasons people are not acting,” Janet Swim, a Penn State psychologist and the chairwoman of the task force, said, “in order to understand how to get people to act.”
"Tthe supposed emotional costs of ecological decline: anxiety, despair, numbness, “a sense of being overwhelmed or powerless,” grief."
"But ecopsychology embraces a more revolutionary paradigm: just as Freud believed that neuroses were the consequences of dismissing our deep-rooted sexual and aggressive instincts, ecopsychologists believe that grief, despair and anxiety are the consequences of dismissing equally deep-rooted ecological instincts."
"Our responses to the environment are hard-wired because of how we evolved as a species. They also point to biophilia, a hypothesis put forward by the eminent Harvard biologist E. O. Wilson, in 1984, that human beings have an “innate tendency to focus on life and lifelike processes.”
"Recently, a number of psychiatrically inflected coinages have sprung up to represent people's growing unease over the state of the planet — “nature-deficit disorder,” “ecoanxiety,” “ecoparalysis.” The terms have multiplied so quickly that Albrecht has proposed instituting an entire class of “psychoterratic syndromes”: mental-health issues attributable to the degraded state of one’s physical surroundings."
Excerpts of article written by Daniel B. Smith published in The New York Times here:
http://www.nytimes.com/2010/01/31/magazine/31ecopsych-t.html?pagewanted=6
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