Friends of the Richelieu. A river. A passion.



"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Wednesday, July 31, 2013

Gaz de schiste - Ce que l'industrie ne veut pas que vous sachiez...


Photo: Pam Panchak

J'ai déjà parlé de la famille Hallowich ici dans mon blog: http://lesamisdurichelieu.blogspot.ca/2010/11/gaz-de-schiste-temoignages-de-la.html

et un peu ici aussi: http://lesamisdurichelieu.blogspot.ca/2013/05/gaz-de-schiste-et-les-medias.html

Mais on ne cesse de déterrer les horreurs que l'industrie continue d'imposer à cette famille et toutes les autres personnes qui sont lésées par leurs activités. Voici ma traduction libre d'un reportage publié ce matin:

Entente de confidentialité aurait dû faire partie d'une archive de cas de schiste du Marcellus dans Washington County.

Une transcription de la cour de Washington County qui date d'août 2011 toute récemment rendue disponible révèle que les archives du procès aurait dû inclure également une entente confidentielle qui manquait dans le dossier et qui révèle des détails d'une ordonnance de bâillonnement à vie inhabituelle qui inclut deux enfants d'âge mineur impliqué dans le dossier.

Selon la transcription de 16 pages, le juge du temps Paul Pozonsky de la cour de Washington County a donné son accord pour qu'on ferme le dossier de cour avec une entente de règlement "incluse ci-joint" de l'audience privée tenue pour régler les litiges entre Chris et Stephanie Hallowich contre Range Resources, Williams Gas/Laurel Mountain Midstream et Markwest Energy.

Les Hallowich, qui avaient critiqué depuis longtemps les forages pour le gaz de schiste, maintenaient que le développement du gaz de schiste du Marcellus, dont 4 puits, des stations de compression et un bassin de décantation d'eaux usées de 3 acres adjacents à leur ferme de 10 acres à Mount Pleasant dans Washington County, nuisaient à la santé de la famille et la valeur de leur propriété.

Les Hallowich ont signé un affidavit comme condition à l'entente de règlement qui indiquait que la santé de leur famille n'avait pas été affectée par les opérations gazières.

Les quotidiens Pittsburgh Post-Gazette et le Washington Observer-Reporter on pétitionné la cour avec succès pour que toutes les archives du cas des Hallowich soit rendus disponibles, mais quand plus de 900 pages d'archives ont été relâchées en mars dernier, l'entente de règlement confidentielle n'était pas là.

"Ceci montre clairement que l'entente de règlement faisait partie du dossier," dit Frederick Frank, un avocat représentant le Post-Gazette.

La transcription de l'audience, qui donne les détails de l'entente de règlement de $750,000 déversé à la famille, indique que les Hallowich ont accepté avec réticence les conditions de l'entente pour faire sortir leurs enfants d'un environnement qu'ils considéraient malsain. Ils ont aussi soulevé des questions sur comment ils pourraient faire respecter l'ordonnance de bâillonnement à vie, ainsi baptisée par le juge, incluse dans l'entente de règlement, qui exige que toute la famille ne parle jamais du schiste du Marcellus ou de fracturation hydraulique, par leur fille de 7 ans et leur fils de 10 ans.

Selon la transcription, Peter Villari, l'avocat des Hallowich, a dit que durant ses 30 années de sa carrière légale, il n'avait jamais vu une telle entente de bâillonnement qui incluait des enfants d'âge mineur. Et, bien qu'il ait conseillé les Hallowich d'accepter l'entente de règlement, il se demandait si les droits du Premier Amendement des enfants pouvaient être ainsi restreints par une telle entente.

Le juge Pozonsky, qui a donné sa démission depuis, a répondu qu'il ne le savait pas, ajoutant: "C'est une question pour l'école de formation légale, j'imagine."

Bien que l'audience de l'entente de règlement s'est déroulée il y a presque 2 ans maintenant, où les journalistes du Post-Gazette n'avaient pas la permission d'y être, une transcription de l'audience n'a pas été rendue disponible tant que M. Frank l'ait demandée le mois passé.

La juge Debbie O'Dell, la présidente de la cour de Washington County, a ordonné que la transcription soit présentée ce matin auprès du pro-notaire du comté.

L'accessibilité à la transcription ne règle pas le dossier légal. Range et Markwest ont fait une demande d'appel à l'ordre d’accessibilité des archives du procès de la Juge O'Dell auprès de la cour supérieure.

"Nous croyons que la transcription appuie complètement notre position qui est que l'entente de règlement entre les plaignants et les défendants faisait parti des archives de la cour, et de plus, elle a été révisée par la cour qui a tenu des conversations intensives au sujet de ses termes," dit M. Frank. "L'entente devrait retourner dans les archives comme c'est indiqué clairement, et en tant que dossier judiciaire, devrait être rendu disponible au grand public."
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"Confidential agreement should have been part of Washington County Marcellus Shale case record
Newly released transcript also reveals details of lifetime gag order on Hallowich family
By Don Hopey / Pittsburgh Post-Gazette

A just-released Washington County Court transcript of an August 2011 settlement hearing in a high-profile Marcellus Shale damage case shows the case records should have included a missing confidential settlement agreement, and reveals details of an unusual lifetime "gag order" that covers two minor children involved in the case.

According to the 16-page transcript, then-Washington County Court Judge Paul Pozonsky approved sealing the court records with the settlement agreement "attached thereto" in the private hearing held to settle the claims of Chris and Stephanie Hallowich against Range Resources, Williams Gas/Laurel Mountain Midstream and Markwest Energy.

The Hallowiches, who had been long-time critics of shale gas drilling, claimed that Marcellus Shale gas development -- including four wells, gas compressor stations and a 3-acre wastewater impoundment -- adjacent to their 10-acre farm in Mount Pleasant, Washington County, damaged the family's health and the value of their property.

The Hallowiches signed an affidavit as a condition of the settlement that stated their family's health was not damaged by the gas operations.

The Pittsburgh Post-Gazette and the Washington Observer-Reporter successfully petitioned the court to unseal all of the Hallowich case records, but when more than 900 pages of records were released in March, the confidential settlement agreement was missing from the file.

"This shows clearly the settlement agreement was part of the record," said Frederick Frank, an attorney representing the Post-Gazette.

The hearing transcript, which provides details of the $750,000 settlement paid to the family, shows the Hallowiches reluctantly agreed to the terms of the settlement to remove their children from what they considered an unhealthy environment. They also raised questions about how the lifetime "gag order," as the judge called it, included in the settlement that required the entire family to never discuss Marcellus Shale or fracking would be enforced against their then 7-year-old daughter and 10-year-old son.

According to the transcript, the Hallowich's attorney, Peter Villari, said that in 30 years of practicing law he never had seen a nondisclosure agreement that included minor children. And, although he advised the Hallowiches to accept the settlement, he questioned if the children's First Amendment rights could be restricted by such an agreement.

Judge Pozonsky, who has since resigned, responded that he didn't know, adding, "That's a law school question, I guess."

Although the settlement hearing, from which reporters from the Post-Gazette were barred, occurred almost two years ago, a transcript of the hearing was not produced until Mr. Frank requested it last month.

Washington County Court President Judge Debbie O'Dell Seneca ordered the transcript, which is scheduled to be filed this morning with the Washington County Prothonotary.

The release of the transcript does not settle the case. Range and Markwest have appealed Judge O'Dell Seneca's order unsealing the case records to the state Superior Court.

"We believe the transcript fully supports our position that the actual settlement agreement between the plaintiffs and defendants was part of the court record, and moreover it was reviewed by the court, which held extensive discussions regarding its terms," Mr. Frank said. "The agreement should be returned to the record as clearly indicated, and as a judicial record should be made available to the public."


Link: http://www.post-gazette.com/stories/local/washington/confidential-agreement-should-have-been-part-of-washington-county-marcellus-shale-case-record-697530/

Tuesday, July 30, 2013

Rivière Chaudière - Les craintes confirmées


"Une entreprise de nettoyage observe la présence de pétrole au fond de la rivière Chaudière

Texte de Annabelle Blais et Martin Croteau publié dans La Presse du 30 juillet 2013, page A-3

Du pétrole a coulé au fond de la rivière Chaudière dans la foulée du déraillement du train à Lac-Mégantic, a confirmé une entreprise responsable du nettoyage. Cette révélation contraste avec les informations du ministère de l'Environnement, qui assurait, il y a quelques jours, qu'il restait "très peu" d'hydrocarbures sur le cours d'eau.

En entrevue avec La Presse, le porte-parole de SIMEC, engagée par Montreal, Maine & Atlantic Railway (MMA) pour nettoyer les eaux et récupérer les hydrocarbures dans la rivière Chaudière, a confirmé la présence de pétrole submergé.

"Nous savons qu'il y en a, mais nous ne savons pas dans quelle mesure", a affirmé Jim Carson, de SIMEC. Des tests sont maintenant effectués pour préciser l'ampleur de la contamination.

Le ministère québécois de l'Environnement n'avait fait aucun test pour déterminer si pétrole avait coulé au fond de la rivière Chaudière à la suite de la catastrophe.

Pour que le gouvernement réagisse, il a fallu qu'un citoyen de Frontenac, Yves Laflamme, filme un halo multicolore face à son terrain après être tombé à l'eau.

Dans sa réaction initiale à la vidéo, le Ministère avait affirmé que M. Laflamme avait probablement délogé du pétrole provenant des berges lorsqu'il est tombé à l'eau.

"C'est ce qui me fait suer: on dirait que le gouvernement essaie de minimiser la chose", a confié M. Laflamme lorsque La Presse l'a joint, hier.

Le ministre de l'Environnement Yves-François Banchet a toutefois réajusté son discours, hier, à Lac-Mégantic.

"La nature du produit qui a été déversé fait qu'il ne coule pas naturellement, mais il peut être emporté vers le fond de la rivière, a-t-il reconnu. Il y a donc des tests présentement en cours pour voir si çà peut s'être produit, et dans quelle mesure."

Le ministre a même invité les citoyens à lui faire part de leurs observations. "Je prends au sérieux les vidéos que les gens envoient. Mais pris isolément (...), ce n'est pas une preuve scientifique incontestable. Mais çà soulève la nécessité d'aller vérifier", a-t-il dit.

L'écologiste Daniel Green, de la Société pour vaincre la pollution, estime que cette révélation est un nouvel indice voulant que le pétrole du train de Lac-Mégantic n'avait pas une composition chimique conventionnelle. Il juge que des solvants ou des sous-produits de la fracturation hydraulique ont pu se retrouver dans le brut, altérant ses propriétés.

"Le pétrole léger normal flotte, dit-il. Le pétrole qui a été mélangé avec les solvants a tendance à couler lorsque les solvants s'évaporent."

M. Green presse les autorités de rendre publics les résultats des analyses réalisées sur le pétrole du train de MMA.

"Çà démontre que, dans ce cas-ci, le citoyen avait raison et que l'expert du Ministère avait tort, renchérit Daniel Green. Çà remet aussi en cause l'expertise du Ministère."

La responsabilité des entreprises

Même si M. Blanchet a admis que plusieurs incertitudes persistaient dans ce dossier, il a assuré que les Québécois ne paieront pas la note.

Il a ainsi annoncé hier que le gouvernement avait adopté une ordonnance afin d'obliger les entreprises responsables à décontaminer les zones touchées par la catastrophe et à en assumer les frais.

"Il n'y a pas de recours dont on se privera pour aller chercher les sommes nécessaires pour assurer la décontamination des sites", a assuré le ministre, et ce, même s'il ignore l'ampleur du désastre.

L'ordonnance vise MMA, qui transportait le pétrole, mais également Western Petroleum Company et World Fuel Services, à qui appartenait la substance.

On apprend d'ailleurs dans cette ordonnance que les propriétaires du pétrole ont seulement manifesté leur intention de récupérer ce qui n'a pas été rejeté dans l'environnement.

Cette ordonnance s'ajoute à la mise en demeure de la Ville de Lac-Mégantic à l'endroit de MMA afin que l'entreprise paye ses sous-traitants pour nettoyer les lieux. MMA devrait donner suite aujourd'hui à cette mise en demeure."

Lien: http://www.lapresse.ca/actualites/dossiers/tragedie-a-lac-megantic/201307/30/01-4675282-du-petrole-submerge-dans-la-chaudiere.php
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Fears are confirmed

A cleaning company finds oil on the bottom of Chaudière River

My translation of an article in La Presse written by Annabelle Blais and Martin Croteau published July 30 2013. (not online yet)

Oil has indeed sunk to the bottom of the Chaudière River after the train derailment at Lac-Mégantic confirmed a company given the task of cleaning the mess. This revelation is in contrast with the information given by the Environment Ministry that assured us a few days ago that there was "very little" hydrocarbons in the watercourse.

In an interview with La Presse, the spokesperson of SIMEC paid by the MMA to clean up the watercourse and recuperate the hydrocarbons in the Chaudière River confirmed that there was indeed some oil that had sunk to the bottom.

"We know there are some, but not how much." said Jim Carson of SIMEC. Some tests are being done to better evaluate the scale of the contamination.

The provincial environment ministry had not done any tests to determine if some oil had sunk to the bottom of the Chaudière River after the disaster.

The government only reacted when a citizen of Frontenac, Yves Laflamme, took a video of a multicolored halo (on the river) in front of his property after he fell in.

In his initial reaction to the video, the Ministry had said that Mr Laflamme had probably dislodged some oil from the shore when he slipped (walking in the river).

"That's what really p...es me off: it's like the government tries to minimize the thing", says Mr Laflamme when La Presse talked to him yesterday.

Yves-François Blanchet, the Environment Minister, has readjusted his opinion yesterday in Lac-Mégantic. "The nature of the product that was spilled makes it so that it does not flow naturally but can end up on the bottom of the river, he admitted. So there are tests going on right now to see if that is what happened, and in what quantity."

The ministry even invited the citizens to share their observations with the department. "I take seriously the videos people send us. But individually (...), they do not apply as indisputable scientific proof. But it does bring up the necessity to go and check", he said.

Daniel Green, the environmentalist from the group S.V.P. (Société pour Vaincre la Pollution) thinks that this revelation is another sign that the oil shipped by rail going through Lac-Mégantic was not of conventional chemical composition. He thinks that solvents or sub-products from fracking could have ended up in the unrefined oil, thus altering its' properties.

"Normal crude light petroleum floats, he says. The oil mixed with solvents tends to sink when the solvents evaporate."

Mr Green presses the authorities so that they make public the results of the analysis made on the oil from the MMA train.

"It shows that, in this case, the citizen was right and the expert from the Environment ministry was wrong, insists Daniel Green. It also makes us wonder about the ministry's expertise."

The companies' responsibility

Even if Mr Blanchet admitted that many uncertainties remain in this case, he assured the people of Quebec that they will not pay for the cleanup.

He made the announcement yesterday that the government had adopted an order to force the companies responsible of the decontamination of the impacted zones by the disaster and pay all the costs.

"There is no recourse we will not take to go and get the sums necessary to insure the decontamination of the sites", assured the Minister, even if he still does not know the scale of the disaster.

The order is especially for MMA that transported the oil, but is also for Western Petroleum Company and World Fuel Services, the owners of the stuff.

The order also mentions that the owners of the oil only wanted to recuperate what was not spilled into the environment.

This order is on top of the letter of intent to sue from the City of Lac-Mégantic sent to MMA so that the company pays for the cleanup of the site. MMA should come back today in response to this letter.

Monday, July 29, 2013

Tony Ingraffea réplique au Président Obama


Voici ma traduction libre d'une lettre d'opinion publiée dans le quotidien The New York Times en réplique aux affirmations du Président Obama qui veut voir la fracturation hydraulique la planche de salut de son pays.


Un pont qui mène vers un avenir de changements climatiques

Plusieurs personnes préoccupées par les changements climatiques, dont le président Obama, ont adopté la fracturation hydraulique pour extraire le gaz naturel. Dans un discours tout récent sur le climat, le président a même eu le culot d'inclure le gaz naturel avec les énergies renouvelables comme étant une "source d'énergie propre."

En tant qu'ingénieur pétrolier et gazier de longue expérience qui a aidé à développer les techniques pour fracturer le schiste pour l'agence de l'énergie du pays (Energy Department), je peux vous assurer que ce gaz n'est pas "propre." À cause des fuites de méthane, le principal élément dans le gaz naturel, le gaz extrait des formations de schiste n'est pas un "pont" vers un avenir de sources d'énergie renouvelables: c'est plutôt un chemin qui mène vers encore plus de bouleversements climatiques et retardera le virage vers les investissements dans les énergies propres.

Le méthane est un GES pas mal plus puissant que le dioxyde de carbone, bien qu'il ne demeure pas aussi longtemps dans l'atmosphère. Tout de même, sur une échéance de 20 ans, une livre de ce gaz emprisonne autant de chaleur que plus de 72 livres de dioxyde de carbone. Sa puissance est à la baisse ensuite, mais même après une centaine d'années, il est toujours au moins 25 fois plus puissant que le dioxyde de carbone. Quand il est brûlé, le gaz naturel émet la moitié du dioxyde de carbone que le charbon, mais les fuites de méthane annulent cet avantage à cause de sa capacité à emmagasiner la chaleur.

Et le méthane fuit, en effet, bien qu'on soit encore incertains sur les quantités des fuites. Mais les mesures récentes faites par le National Oceanic and Atmospheric Administration dans des sites de forages pétroliers et gaziers en Californie, au Colorado et au Utah ont trouvé des taux de fuites variant de 2,3% à 17% sur une base de production annuelle, une quantité que mes collègues et moi avions prédit il y a plusieurs années déjà. Ceci est le gaz qui est relâché dans l'atmosphère, non brûlé, faisant parti du processus de fracturation hydraulique, ainsi que venant des fuites des gazoducs, des compresseurs et des stations de transformation. Ces données soulèvent des questions sur ce qui doit se passer ailleurs. L'EPA a émi de nouveaux règlements pour réduire ces émissions, mais les règlements seront effectifs qu'en 2015, et ne s'appliquent que pour les nouveaux puits.

Une étude de 2011 du National Center for Atmospheric Research était arrivé à la conclusion qu'à moins que les fuites se maintiennent sous les 2%, le gaz n'est pas mieux pour diminuer les impacts des changements climatiques que le charbon. Et une étude rendue publique en mai cette année faite par Climate Central, un groupe de scientifiques et de journalistes qui étudient les changements climatiques, a conclu que l'avantage de 50% du gaz naturel au lieu du charbon ne sera pas atteint avant 3 à 4 décennies. Malheureusement, nous ne pouvons pas nous permettre d'attendre si longtemps pour contrer les changements climatiques: les 2 prochaines décennies sont cruciales.

Par contre, on doit féliciter le président pour la partie de son plan qui reconnaît que "diminuer nos émissions de méthane est critique." Toutefois, les fuites de gaz non brûlé durant les processus de production ne sont pas les seuls problèmes. Les puits pétroliers et gaziers qui perdent leur intégrité structurale fuient du méthane également, à part des autres contaminants qui sortent des coffrages et s'échappent dans l'atmosphère et dans les puits d'eau potable. Plusieurs études menées par l'industrie démontrent qu'environ 5% de tous les puits pétroliers et gaziers ont des fuites immédiatement à cause des problèmes d'intégrité, et ont des taux de fuites à la hausse au fur à mesure que le temps s'écoule. Avec des centaines de milliers de nouveaux puits projetés, ce problème n'est pas négligeable, et on ne peut pas les prévenir avec la technologie actuelle.

Pourquoi est-ce que tant de puits fuient de cette façon? Les pressions souterraines, les changements de température, les mouvements des sols à cause des forages des puits avoisinants, et les fissures de rétrécissement, endommagent la mince couche de cimentation qui est censé sceller le puits. Et obtenir le parfait ciment durant le forage horizontal dans le schiste est un défi de taille également. Une fois que le ciment est endommagé, le réparer à des milliers de pieds sous terre est dispendieux et souvent sans succès. L'industrie pétrolière et gazière tentent de résoudre ce problème depuis des décennies.

La communauté scientifique attend pour des meilleurs données de l'EPA pour évaluer l'étendue du problème de contamination de l'eau. C'est pourquoi c'est si décourageant de voir que l'EPA, confrontée par les plaintes de l'industrie, aurait semble-t-il clos plusieurs dossiers ou aurait laissé tomber plusieurs enquêtes sur ce problème. Peut-être qu'une étude complète de l'EPA sur la fracturation hydraulique et l'eau potable, que l'on attend pour 2014, sera plus transparente. De plus, des ébauches d'une étude du Energy Department laisse comprendre qu'il y a des problèmes importants à trouver assez d'eau pour fracturer les futurs puits. Le président ne devrait pas inclure cette technologie dans ses politiques énergétiques tant que ces études ne soient pas complétées.

Nous avons l'éolien renouvelable, le solaire, et des choix de technologies efficaces énergétiquement à notre portée déjà. Nous pouvons les développer rapidement à prix abordable, contribuant ainsi à une croissance économique, à de la création d'emplois, pour un avenir vraiment propre contre les changements climatiques. La volonté politique est le seul ingrédient manquant dans la recette. Des réductions importantes de carbone seront impossibles tant et aussi longtemps que l'industrie des combustibles fossiles ait tant d'influence sur nos politiques énergétiques et les agences régulatrices. Les dirigeants politiques ont besoin d'écouter les voix des scientifiques indépendants pendant qu'il est encore temps.

Signé: Anthony R. Ingraffea, professeur en ingénierie civile et environnementale à Cornell University et président du groupe OBNL "Physicians, Scientists and Engineers for Healthy Energy" (un peu comme notre Collectif scientifique)


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"Gangplank to a Warm Future

ITHACA, N.Y. — MANY concerned about climate change, including President Obama, have embraced hydraulic fracturing for natural gas. In his recent climate speech, the president went so far as to lump gas with renewables as “clean energy.”

As a longtime oil and gas engineer who helped develop shale fracking techniques for the Energy Department, I can assure you that this gas is not “clean.” Because of leaks of methane, the main component of natural gas, the gas extracted from shale deposits is not a “bridge” to a renewable energy future — it’s a gangplank to more warming and away from clean energy investments.

Methane is a far more powerful greenhouse gas than carbon dioxide, though it doesn’t last nearly as long in the atmosphere. Still, over a 20-year period, one pound of it traps as much heat as at least 72 pounds of carbon dioxide. Its potency declines, but even after a century, it is at least 25 times as powerful as carbon dioxide. When burned, natural gas emits half the carbon dioxide of coal, but methane leakage eviscerates this advantage because of its heat-trapping power.

And methane is leaking, though there is significant uncertainty over the rate. But recent measurements by the National Oceanic and Atmospheric Administration at gas and oil fields in California, Colorado and Utah found leakage rates of 2.3 percent to 17 percent of annual production, in the range my colleagues at Cornell and I predicted some years ago. This is the gas that is released into the atmosphere unburned as part of the hydraulic fracturing process, and also from pipelines, compressors and processing units. Those findings raise questions about what is happening elsewhere. The Environmental Protection Agency has issued new rules to reduce these emissions, but the rules don’t take effect until 2015, and apply only to new wells.

A 2011 study from the National Center for Atmospheric Research concluded that unless leaks can be kept below 2 percent, gas lacks any climate advantage over coal. And a study released this May by Climate Central, a group of scientists and journalists studying climate change, concluded that the 50 percent climate advantage of natural gas over coal is unlikely to be achieved over the next three to four decades. Unfortunately, we don’t have that long to address climate change — the next two decades are crucial.

To its credit, the president’s plan recognizes that “curbing emissions of methane is critical.” However, the release of unburned gas in the production process is not the only problem. Gas and oil wells that lose their structural integrity also leak methane and other contaminants outside their casings and into the atmosphere and water wells. Multiple industry studies show that about 5 percent of all oil and gas wells leak immediately because of integrity issues, with increasing rates of leakage over time. With hundreds of thousands of new wells expected, this problem is neither negligible nor preventable with current technology.

Why do so many wells leak this way? Pressures under the earth, temperature changes, ground movement from the drilling of nearby wells and shrinkage crack and damage the thin layer of brittle cement that is supposed to seal the wells. And getting the cement perfect as the drilling goes horizontally into shale is extremely challenging. Once the cement is damaged, repairing it thousands of feet underground is expensive and often unsuccessful. The gas and oil industries have been trying to solve this problem for decades.

The scientific community has been waiting for better data from the E.P.A. to assess the extent of the water contamination problem. That is why it is so discouraging that, in the face of industry complaints, the E.P.A. reportedly has closed or backed away from several investigations into the problem. Perhaps a full E.P.A. study of hydraulic fracturing and drinking water, due in 2014, will be more forthcoming. In addition, drafts of an Energy Department study suggest that there are huge problems finding enough water for fracturing future wells. The president should not include this technology in his energy policy until these studies are complete.

We have renewable wind, water, solar and energy-efficiency technology options now. We can scale these quickly and affordably, creating economic growth, jobs and a truly clean energy future to address climate change. Political will is the missing ingredient. Meaningful carbon reduction is impossible so long as the fossil fuel industry is allowed so much influence over our energy policies and regulatory agencies. Policy makers need to listen to the voices of independent scientists while there is still time.

Anthony R. Ingraffea is a professor of civil and environmental engineering at Cornell University and the president of Physicians, Scientists and Engineers for Healthy Energy, a nonprofit group."

Link: http://www.nytimes.com/2013/07/29/opinion/gangplank-to-a-warm-future.html

Sunday, July 28, 2013

France - Les Cours d'eau mal en point


93% des cours d’eau français contaminés par les pesticides
La contamination des cours d’eau en France par les pesticides est « quasi généralisée », indique le Commissariat général au Développement durable dans une note datée du 22 juillet.

Lien pour télécharger le rapport: http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/indicateurs-indices/f/1831/1902/pesticides-eaux-douces.html

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The French Commission on Sustainable Development survey shows that 93% of the French river contaminated by pesticides, especially in the Paris Basin, southwest France and northern vineyards of the major farming areas and the most polluted waters. Of which 35% of the water has been identified as “unsuitable for human use.”

Saturday, July 27, 2013

Agriculture - Les herbicides et les suicides chez les agriculteurs

Voici ma traduction libre d'un reportage sur une étude qui s'est déroulé en France mais dont je n'ai pas pu, curieusement, trouvé l'équivalent en français! C'est pourtant très important comme trouvaille, parce qu'en France, comme au Québec, on déplore souvent l'état mental des agriculteurs et le taux élevé de suicides chez ceux-ci. Cette étude démontrerait que les pesticides en seraient la cause.

Les herbicides liés à la dépression chez les fermiers.

Les fermiers qui se servent d'herbicides ont 2 fois plus de chance de se faire suivre pour une dépression que les fermiers qui s'en passent selon une nouvelle étude faite en France.

Ce n'est pas clair si les herbicides sont la cause de la dépression selon Marc Weisskopf, le principal auteur de l'étude et professeur associé de l'institution Harvard School of Public Health. "Mais les résultats nous laissent penser que nous ne devrions pas oublier les herbicides seulement parce qu'ils visent que les plantes."

La recherche précédente sur la dépression et les pesticides s'était concentré sur les insecticides, surtout les organophosphates, reconnus pour être toxiques pour les cellules nerveuses, selon Weisskopf.

Monocrotophos, l'insecticide qui a tué 23 écoliers en Inde ce mois-ci, est un organophosphate, par exemple.

L'usage de pesticides a aussi été lié à la maladie de Parkinson parmi les fermiers.

Ayant travaillé sur l'étude de Parkinson, Weisskopf et ses collègues ont évalué les risques de dépression en s'exposant à toutes les sortes de pesticides en faisant des sondages auprès de 567 fermiers français sur leur usage de fongicides, d'insecticides et des herbicides.

L'équipe a fait des visites à domicile pour évaluer en détails les expositions aux produits chimiques, en regardant les achats de pesticides, passant au travers des calendriers de la ferme et en faisant l'inspection des vieux contenants de pesticides.

Ils ont aussi demandé aux fermiers si ils avaient été suivi pour la dépression.

Le groupe de Weisskopf a rapporté dans la revue scientifique American Journal of Epidemiology que 83 fermiers, soit environ 15%, ont dit qu'ils avaient été soigné pour la dépression. Quarante-sept d'entre eux n'avaient jamais utilisé de pesticides, tandis que 36 en épandaient.

Parmi les fermiers sans la maladie de Parkinson, 37 n'avaient jamais utilisés d'herbicides et 20 avaient utilisés des herbicides avaient été suivis pour une dépression.

Il n'y avait pas de différence de risque d'avoir une dépression parmi les fermiers qui avaient utilisés des fongicides ou des insecticides, à comparé avec ceux qui n'avaient pas utilisés aucun pesticide.

Mais quand les chercheurs ont pris en ligne de compte les facteurs liés à la dépression, comme l'âge et le tabagisme, ils ont déterminé que les fermiers exposés aux herbicides étaient presque 2 fois et demi plus susceptibles d'avoir une dépression.

De plus, les fermiers qui étaient le plus exposés, soit en nombre d'heures ou plus longtemps au cours des années à utiliser des herbicides, ils avaient une plus grande chance de souffrir de dépression que les fermiers qui avaient utilisé moins d'herbicides.

Ce genre de relation entre la dose et la réaction est habituellement considérée comme appuyant un lien, dans ce cas-ci, un lien entre le produit chimique et la dépression. Mais ce genre d'étude ne peut pas faire la preuve de la cause à effet.

Une possibilité qu'on n'a pas éliminé était que les fermiers qui avaient été exposés pourraient avoir souffert d'autres problèmes qui affecteraient leur capacité de travailler, ce qui pourraient les rendre vulnérable à la dépression.

"La santé du fermier est critique. Si ils ne peuvent pas travailler, ils deviennent déprimés," dit Cheryl Beseler, une chercheuse du Colorado State University, qui n'étaient pas impliquée dans cette étude.

Elle dit qu'à part çà, l'étude a très bien été faite en ce qui a trait à colliger de l'information sur l'usage passée de pesticides des fermiers.

Les résultats ne s'appliquent pas au jardinier moyen, bien que Weisskopf dit que ce serait précieux pour mieux comprendre la sécurité des herbicides dans un contexte de ferme et résidentiel.

"C'est très important vu leur usage autour de la maison," dit-il.

Beseler est d'accord avec çà.

"Je pense que les gens tendent à ne pas prendre les dangers que représentent les pesticides très au sérieux quand ils jardinent," elle a dit à Reuters section santé.

Weisskopf dit qu'une explication de ce qu'il a trouvé est que les insecticides et les autres pesticides n'étaient pas liés à la dépression est que les fermiers pourraient être au courant de leurs risques potentiels et prennent davantage soin pour ne pas y être exposés.

Une autre possibilité, c'est que les produits chimiques ne causent tout simplement pas la dépression.

Il dit qu'on a besoin de plus de recherche pour déterminer la sécurité des herbicides, et entre-temps, ce serait sage pour les fermiers et ceux qui jardinent d'être tout aussi vigilants pour se protéger, comme avec tous les autres produits chimiques.

"Si les herbicides sont perçus en général comme étant plus sécuritaire et les gens prennent moins de précautions parce qu'ils pensent qu'ils ne sont pas aussi nocifs, alors çà, c'est un problème." dit-il à Reuters.

"Cette étude doit être perçue comme une modeste première étude. Il y a plus de travail à faire, mais elle soulève des préoccupations que l'ont doit étudier de plus près." di Weisskopf.


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Weedkillers tied to depression in farmers

By Kerry Grens

NEW YORK | Fri Jul 26, 2013 3:30pm EDT

(Reuters Health) - Farmers who used weedkillers were more than twice as likely to be treated for depression than farmers who didn't use the chemicals in a new study from France.

Whether the weedkillers are causing depression "is not clear," said Marc Weisskopf, the study's lead author and an associate professor at the Harvard School of Public Health. "But (the result) suggests we should not be ignoring herbicides just because they're targeting plants."

Earlier research on depression and pesticides has focused on insecticides, particularly organophosphates, which are known to be toxic to nerve cells, said Weisskopf.

Monocrotophos, the insecticide that killed 23 school children in India this month, is an organophosphate, for example.

The use of pesticides has also been linked to Parkinson's disease among farmers.

As part of a study on Parkinson's disease, Weisskopf and his colleagues assessed the risks for depression with exposure to any kind of pesticide by surveying 567 French farmers about their use of fungicides, insecticides and herbicides.

The team conducted home visits to get a detailed assessment of chemical exposures, including going over bills for pesticide purchases, looking through farming calendars and inspecting old pesticide containers.

They also asked the farmers whether they had ever been treated for depression.

Weisskopf's group reports in the American Journal of Epidemiology that 83 farmers, about 15 percent, said they had been treated for depression. Forty-seven of them had never used pesticides, while 36 had.

Among the farmers without Parkinson's disease, 37 who had never used herbicides and 20 who had used the weedkillers reported being treated for depression.

There was no difference in the risk of having depression among the farmers who had used fungicides or insecticides, compared to those who hadn't used any pesticide.

But when the researchers took into account factors linked with depression, such as age and cigarette smoking, they determined that those farmers exposed to weedkillers were nearly two and a half times as likely to have had depression.

Furthermore, farmers who had greater exposure - either more hours or longer years using herbicides - also had a greater chance of having depression than farmers who had used weedkillers less.

That kind of dose-response relationship is usually thought to support a connection - in this case, between the chemicals and depression. But this type of study cannot prove cause and effect.

One possibility that wasn't ruled out is that the exposed farmers might have had other health conditions that affected their ability to work, which in turn made them vulnerable to depression.

"The health of the farmer is critical. If they can't work, they get depressed," said Cheryl Beseler, a researcher at Colorado State University, who was not involved in this study.

She said the study was otherwise very well done in terms of collecting information about the farmers' past pesticide use.

The results do not apply to the average gardener, although Weisskopf said it will be valuable to better understand herbicides' safety in farming and non-farming settings.

"It's very important given their widespread use around the home," he said.

Beseler agreed.

"I think people tend to not take (the risks of pesticides) seriously when they're gardeners," she told Reuters Health.

Weisskopf said one explanation for his finding that insecticides and other pesticides were not tied to depression is that farmers might be aware of their potential hazards and they take greater precautions to avoid being exposed.

Another possibility is that the chemicals simply don't cause depression.

He said that more research is needed to determine the safety of herbicides, and meanwhile it would be wise for farmers and gardeners to be just as diligent about protecting themselves as they are with other chemicals.

"If (herbicides) are considered in general safer and people take less precautions because people think they're not as bad, then that poses a problem," he told Reuters Health.

"This still has to be considered a relatively first, small study. There's more work to do, but it raises concerns that need to be looked into more fully," Weisskopf said.

SOURCE: bit.ly/1dXuiro American Journal of Epidemiology, online July 12, 2013.

Link: http://www.reuters.com/article/2013/07/26/us-weedkillers-idUSBRE96P0ZJ20130726

Friday, July 26, 2013

Du pétrole dans la Rivière Chaudière?



"Du pétrole au fond de la rivière Chaudière?

Martin Croteau - La Presse, 26 juillet 2013

La contamination de la rivière Chaudière serait-elle plus grave que ne le laisse entendre le ministère de l'Environnement? Une vidéo tournée cette semaine par un citoyen de Frontenac donne à penser que du pétrole pourrait avoir coulé au fond du cours d'eau.

Si c'est le cas, les efforts de décontamination pourraient s'avérer beaucoup plus compliqués que prévu.

Yves Laflamme, qui possède une terre au bord de la rivière, à Frontenac, à quelques kilomètres du lieu de l'accident, s'est avancé dans la rivière pour voir s'il ne restait pas de traces de pollution. Il a perdu pied et il est tombé. En se relevant, il a constaté que chacun de ses pas provoquait la remontée d'hydrocarbures vers la surface.

«En remuant la boue dans le fond, en marchant dans le fond, ça a remonté", a résumé M. Laflamme.

La vidéo qu'il a tournée en sortant de la rivière montre qu'un halo de plusieurs mètres carrés recouvre l'eau en bordure du cours d'eau.

Le ministère de l'Environnement a toujours maintenu que le train de Lac-Mégantic transportait du pétrole léger provenant des schistes du Dakota-du-Nord, un pétrole qui flotte. Il a affirmé mercredi que, selon ses observations, il reste «très peu» d'hydrocarbures sur la rivière Chaudière.

Le Ministère n'a pas prélevé d'échantillons pour déterminer si le fond du cours d'eau a été contaminé.

Le Centre de contrôle environnemental du Québec, un organe du Ministère, est chargé du nettoyage des cours d'eau après la tragédie de Lac-Mégantic. Son directeur régional, Jean-Marc Lachance, dit n'avoir reçu aucune information le portant à croire que du pétrole s'est retrouvé au fond.

À son avis, la chute de M. Laflamme a délogé du pétrole qui s'était accumulé sur la berge. C'est ce qui explique le halo multicolore qui recouvre la rivière.

«Une goutte d'essence dans l'eau, ça va créer un cercle de deux ou trois pieds, illustre M. Lachance. Alors là, il a brassé la végétation et tout, c'est normal. C'est pour cela qu'on décontamine les berges.»

Des écologistes sceptiques

L'écologiste Daniel Green, qui est en contact avec M. Laflamme, met en doute les explications du ministère de l'Environnement.

«Je suis allé sur le site, j'ai vu l'huile sur l'herbe, j'ai échantillonné les herbes, dit M. Green, de la Société pour vaincre la pollution. Ces huiles appliquées sur les bordures herbeuses, c'est très dur à décoller.»

L'écologiste compte mener des tests la semaine prochaine pour en avoir le coeur net.

Trois experts contactés hier ont émis des avis divergents sur la possibilité que du pétrole du train de Lac-Mégantic ait pu couler dans la rivière Chaudière. Rosa Galvez, du département de génie civil et de génie des eaux de l'Université Laval, ainsi que Gregory Patience, du département de génie chimique de la Polytechnique, juge que c'est possible.

Émilien Pelletier, de la Chaire de recherche du Canada en écotoxicologie moléculaire en milieux côtiers de l'UQAR, doute que du pétrole ait pu flotter sur plusieurs centaines de mètres avant de couler devant le terrain de M. Laflamme.

Chose certaine, la présence de pétrole au fond de la rivière pourrait compliquer les efforts de décontamination.

«Si le pétrole est dans le fond, qu'il vienne de l'accident de Lac-Mégantic ou d'ailleurs, il sera difficile à trouver, difficile à repérer, difficile à récupérer», résume M. Pelletier. Et il y a toute la faune qui vit dans les sédiments qui va être directement touchée.»"

Lien: http://www.lapresse.ca/actualites/dossiers/tragedie-a-lac-megantic/201307/26/01-4674339-du-petrole-au-fond-de-la-riviere-chaudiere.php

Lien pour le site de S.V.P. avec des photos: http://www.svpollution.org/

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Here's my translation of a telling article that reminds us a lot of other oil spills, like in the Kalamazoo River, for example.

Oil on the bottom of the Chaudière River?

Could the contamination of the Chaudière River be worse than what the Environment ministry suggests? A video made this week by a citizen of Frontenac could let us think that oil may have sunk to the bottom of the river.

If that is the case, the efforts to decontaminate could be much more complicated than forecasted.

Yves Laflamme owns a riverside property in Frontenac, a few kilometers from the rail accident in Lac-Mégantic, and walked into the river to check if there was any traces of pollution left. He slipped and fell. Picking himself up, he saw that each one of his steps had brought up hydrocarbons to the surface.

"By troubling the bottom mud when walking on it, it all came up to the surface", said Mr Laflamme.

The video he took when he got out of the water shows a halo of a few square meters on the surface near the edge of the water.

The Environment ministry always maintained that the Lac-Mégantic train was transporting light oil from the shales of North Dakota, oil that should float. It said again Wednesday that from the observations made, there is "very little" hydrocarbons on the Chaudière River.

The Ministry did not take any specimens to determine if the bottom of the river was contaminated.

The environmental control center of Quebec, an agent of the Ministry, is in charge of cleaning up watercourses after the Lac-Mégantic tragedy. The regional director Jean-Marc Lachance says that he did not receive any information that could make him believe that some oil has sunk to the bottom.

He thinks that Mr Laflamme slipped and freed some oil that had accumulated on the shore. That would explain the multicolored halo covering the surface of the river.

"One drop of gasoline in the river would make a 2 to 3 foot circle, says Mr Lachance. In this case, he disturbed some vegetation, so that's normal. That's why we are decontaminating the shores."

Some sceptic environmentalists

Environmentalist Daniel Green, who is in touch with Mr. Laflamme, doubts the Environment ministry's explanation.

"I went there on site, I saw the oil on the vegetation, I took some vegetation specimens, says Mr Green, from the S.V.P. group (Société pour Vaincre la Pollution). This oil clinging to the vegetation on the shore, that's very hard to remove."

The environmentalist intends to make other tests next week to be certain of his findings.

Three experts contacted yesterday had different opinions on the possibility of the oil from the Lac-Mégantic train getting to the Chaudière River. Rosa Galvez, from the civil and water engineer department of Laval University, and Gregory Patience, from the chemical engineering department of the Polytechnique, both say that this is possible.

Émilien Pelletier, from the Canada Research Chair in Molecular Ecotoxicology in Coastal Areas doubt that some oil could have floated on some hundreds of meters before sinking in front of the Laflamme property.

What we can be sure of, is that the presence of oil on the bottom of the river could complicate the decontamination efforts.

"If the oil is at the bottom, no matter if it comes from the Lac-Mégantic accident of elsewhere, it will be difficult to find it, hard to retrace it, and difficult to collect," thinks Mr Pelletier. And there is all the fauna that lives in the sediments that will be directly affected."

Wednesday, July 24, 2013

Se blesser une cheville, fracturer une forêt publique.

Voici ma traduction libre d'une réflexion faite par une militante de longue date contre la fracturation hydraulique. Wendy Lee fait aussi de la course à pieds et des marathons. Quand ses enfants lui ont donné une bonne caméra, elle s'est mise à documenter les désastres commis par l'industrie du gaz de schiste en Pennsylvanie. Grâce à elle, j'ai vite compris que la fracturation hydraulique ne devait pas s'établir au Québec.

Ici, elle compare la réaction d'un homme qui a été témoin d'une débarque douloureuse de Wendy et l'attitude de l'agence de la Pennsylvanie qui est sensée encadrer l'industrie.

Sur Aristote et Anadarko (une pétrolière): pourquoi "les meilleurs règlements" ne seront jamais suffisants.

"Bonne chance avec çà!" n'aide pas du tout.

...le comportement du département de la conservation et des ressources naturelles de la Pennsylvanie (DCNR) ... envers la forêt publique Loyalsock State Forest ... en réaction de la décision du DCNR d'accorder des permis à Anadarko Petroleum pour fracturer ce joyeau de la nature.

Des parcs à pic-nic photogéniques appelés "Rock Run" et "Old Logger's Path", cachés par des rideaux cosmétiques pour masquer l'extraction industrialisée qui s'y effectue tout près. Le problème, c'est que tout comme des élancements dans ma cheville me rappelle que la "remédiation" n'est qu'une caricature pour "restauration", le bruit, les odeurs, la poussière, les camions, l'ozone enveloppante, les tours de forages "juste là" nous rappellerons que ce qui pourrait être vrai de nom, Loyalsock State Forest, n'est pas vrai du tout, et devrait plutôt se faire rebaptiser " Parc Industriel d'extraction d'Anadarko No. quelque chose".

Dans l' Éthique à Nicomaque, le philosophe grec Aristote fait l'argumentaire qu'il n'y a pas de vraie vertue dans la modération quand la "modération" se fait contre un important mal évident. En réalité, la collusion et la concession qui passent pour de la modération devant le mal sont, selon lui, non seulement déficientes en vertu, cela laisse voir la dépravation. Comment alors devrions-nous réagir face à ces faits: c'est un fait que depuis au moins 2010, Anadarko négocie avec DCNR pour implanter les projets précipités de la compagnie et toute ses infrastructures massives dans le Loyalsock. C'est un fait que de la question de savoir si c'est acceptable de forer dans le Loyalsock ne se pose jamais dans aucunes de cette correspondance. C'est un fait que cette question morale sur l'exploitation privée d'une corporation d'un bien public est rendue obsolète par des manigances légales qui donne à Anadarko la position fermement établie d'un prétendant déjà assuré de la fidélité de sa bien-aimée. C'est un fait que des représentants de la DCNR, le secrétaire Richard Allen, et l'actuelle secrétaire par intérim Ellen Ferretti, travail avec acharnement à rendre le Loyalsock le plus attirant que possible pour que Anadarko puisse le fracturer. Et c'est un fait que presque tout ces faits se sont déroulés en tenant le public dans le noir, sans avis publique, sans période de commentaires du public, sans audiences publiques, jusqu'à ce que les protestations du public aient forcé le DCNR de sauver les apparences un tout petit peu. Et ce n'était que çà, on n'a pas voulu en faire plus que de sauver les apparences, jusqu'à ce que Anadarko puisse commencer à convertir une partie de la dernière forêt contigüe aux États-Unis en une usine de fracturations gazières, et que le DCNR puissent se faire payer comme une putain corporative de l'administration (du gouverneur) Corbett, ce qu'il est d'ailleurs. Pour qu'on se comprenne bien: rien de ceci n'est de la spéculation. Comme PennFuture confirme avec ses demandes à l'accès à l'information, le DCNR "est en négociations avancées avec Anadarko Petroleum pour permettre du nouveau développement gazier dans la forêt publique Loyalsock State Forest," incluant la région Clarence Moore Lands, et les bassins versants "de valeur exceptionnelle" de la région Devil's Elbow Natural Area, de Rock Run et de Old Logger's Path. Mon but est de simplement dévoiler au grand jour la dépravation de l'alliance entre le DCNR et Anadarko afin de démontrer pourquoi "de meilleurs règlements" ne sauverons jamais le Loyalsock, ni n'importe quel autre "endroit spécial" de cette industrie mercenaire effectivement écocidaire.

Ce qui est plus important à se souvenir de cette histoire sont ces 2 points:

Premièrement, la seule réaction moralement défendable à la correspondance entre Anadarko et le DCNR, en lumière de ces faits, n'importe quelle réaction qui confie au DCNR, ou à n'importe quelle agence de la corporautocracie de Corbett (le gouverneur de la Pennsylvanie), un autre moment d'inaction au nom de la "modération" ou de "meilleures lois" se fait des illusions inexcusables. Si je disais au médecin à l'urgence "Merci à l'homme qui m'a dit 'Bonne chance avec çà', que c'était exactement ce que j'avais besoin, il aurait pensé que j'avais perdu la raison, et il n'aurait pas eu tort. Pourtant, "Bonne chance avec çà" est exactement ce que Ellen Ferretti veut dire quand elle insiste pour dire que le "DCNR était occupé à impliquer le public comme jamais on en aura vu en ce qui concerne les questions compliquées à propos du Loyalsock State Forest," pour ensuite dire "nous sommes inspirés par notre mission de responsabilité envers les terres publiques pour tous les gens de la Pennsylvanie. Cette mission doit être équilibrée avec les droits légaux des propriétaires du sous-sol." Dans le cas de Ferretti, l'"équilibre" s'avère être une autre version de "modération"; en d'autres mots, un cadeau à Anadarko et un "Bonne chance avec çà!" aux citoyens de la Pennsylvanie qui seront pris avec les bassins versants pollués et les occasions de loisirs en plein air et les paysages esthétiques.

Deuxièmement, bien que le Loyalsock est écologiquement splendide, esthétiquement merveilleux et extraordinaire pour ses loisirs de plein air, il n'est qu'un "endroit spécial" parmi tant d'autres. Ce qui fait que Loyalsock soit si important, c'est qu'il est l'une des dernières parcelles d'endroits sauvages aux États-Unis, parce que ses forêts sont relativement non fragmentées, cela semble particulièrement irresponsable de laisser des fracturations hydrauliques se fassent à cet endroit. Si l'on permet la fracturation hydraulique ici, il n'y a simplement plus aucun endroit qui n'est pas à l'abri de cette pratique. C'est comme si cet homme qui ne pas pas aidé quand j'ai tombé m'aurait dit: "Hé bien, tu peux toujours te trouver une autre cheville." Mais, bien sûr, je ne peux pas m'en trouver une autre. Il en va de même pour le Loyalsock. Une fois détruit, c'est fini. Et tout comme je tiens beaucoup à ma cheville, alors peut importe pourquoi on y tient, le Loyalsock est spécial auprès de tous ceux qui l'ont connu ou qui pourrait le voir un jour. Tout comme le Grand Canyon, ou les forêts boréales du Canada, ou le Karoo de l'Afrique du Sud, ou les terres agricoles de la Pologne, ou ma cheville gauche.

Les lettres d'amour avec Anadarko datent d'aussi loin que février 2010 avec un "sondage aérien effectué au-dessus de Warrensville d'Anadarko jusqu'au DC Duncan Trunkline au Loyalsock Township et Cascade Township." Comme on peut l'entendre en ligne des minutes 33 du "Anadarko Marcellus Midstream, LLC-Warrensville Trunkline, DCNR Blessing Mountain Timeline," du 11 avril 2011, c'est très clair que les représentants de Anadarko prennent pour acquis que tout ce qu'on soupèse, c'est le où et le comment de leurs droits présumés du sous-sol, pas si, pas peut-être, et pas un mot sur les droits souterrains impliquent un accès à la surface. Voici une compagnie qui a l'habitude de prendre pour acquis que ses droits miniers lui donne droit à tout ce qu'elle a besoin pour extraire ses minéraux; c'est probablement une attitude qui vient du Texas. Et le DCNR ne soulève pas une seule question à propos de tout cela jusqu'en janvier 2012. Le hic, c'est qu'il y a une boîte de Pandore de problèmes pour accéder aux Clarence Moore Lands, et dans une lettre très révélatrice du 4 janvier du secrétaire du temps du DCNR, Richard Allen, au vice-président d'Anadarko, Douglas Lawler, Allen lui écrit:

"J'ai revu et discuté de la lettre que tu m'as présentée à notre rencontre du 7 décembre 2011... Ainsi, j'ai mieux compris les points complexes qui existent quand il s'agit des droits de gaz et d'accès à la surface sur les quelques 25,000 acres dans la forêt Loyalsock State Forest qui intéressent votre compagnie... Nous attendons avec impatience la proposition de votre compagnie pour les plans de développement de gaz naturel vous possédez ou contrôlez à l'intérieur du Loyalsock State Forest... Cette information sera vitale afin de négocier une entente globale sur l'usage de la surface qui facilitera votre développement de gaz de façon à protéger ces terres publiques importantes."

Remarquez qu'il n'est pas mention nulle part que les terres publiques méritent une consultation publique. Le DCNR négocie tout simplement "une entente d'usage de la surface" sur la surface à détruire de la forêt publique afin de reconnaître les droits miniers d'Anadarko, cette compagnie prend pour acquis que ses droits annulent les droits des citoyens du Commonwealth de jouir d'un endroit financé par leurs taxes. Allen ensuite raconte l'histoire de la région de Clarence Moore Lands, mais le point principal est ceci: le Commonwealth est propriétaire des 18,780 acres que Anadarko veut forer, les droits de surface et le gaz ont été déterminés par une décision de la cour en 1989 reconnaissant que le gaz appartenait à Anadarko, mais que l'accès à la surface était toujours déterminé d'après un acte de 1933 qui limite le développement gazier qui prend fin au bout de 50 ans (donc n'est plus en vigueur depuis 19830.

Donc, le Commonwealth contrôle "les droits d'usage de la surface," et peuvent interdire cet usage.

Allen exprime sa "préoccupation" de voir que Anadarko ne reconnaît pas ce droit, et s'insurge (un tout petit peu) qu'Anadarko dit que le DCNR ne coopère pas (refuse de se plier à ses volontés, culottes à terre). Allen fait référence à l'historique, rappelle à Lawler que le DCNR a accordé des "baux non-compétitifs à Anadarko, des droits de passages généreux au travers de Blessing Mountain, et que le DCNR a accordé plusieurs demandes d'annulations de termes de baux pour d'autres régions forestières de l'état qui se font développer par leur compagnie." En d'autres mots, le DCNR n'a pas seulement laisser tomber ses culottes plusieurs fois déjà, mais a tout fait pour satisfaire toutes les demandes d'Anadarko pas mal partout ailleurs pour faire pas mal n'importe quoi. Ceci, d'après Allen, n'est qu'une petite case légale à remplir appelée "entente d'usage de la surface" que les avocats peuvent arranger en prenant un bon repas ensemble (ou si vous voulez, une demande de lubrifiants).

Mais voici ce qui est le plus choquant dans toute cette affaire:

Le secrétaire Allen pourrait avoir simplement utilisé de l'autorité de son agence et refusé à Anadarko "le droit d'usage de la surface," sachant très bien que cela l'aurait empêché la compagnie de forage de construire les infrastructures d'accès essentielles, et ainsi empêché complètement le développement de la région de Clarence Moore Lands, et d'un même coup forçant Anadarko de quitter Loyalsock probablement d'un même coup.

Mais Allen (a) n'a pas demandé une consultation publique pour savoir si cette décision pourrait être de la volonté du peuple (il sait, tout comme Ferretti, que ce ne l'est pas), ni même suggéré à Anadarko qu'une telle consultation serait appropriée, (b) a tout fait pour rassurer et rappeler à Anadarko que le DCNR aime çà, veut qu'on vienne prendre son gaz, et (c) s'est empressé de ne pas tenir compte de (a) et se dépêcher d'établir une "entente d'usage de la surface". Pas d'audiences. Pas d'avis public. Rien que de l'amour pour une compagnie qui n'a qu'à dire que le DCNR ne "coopère" pas pour obtenir tout ce qu'elle veut, avec une bise et une caresse.

Pour tout mettre dans son contexte: me voici parterre avec une cheville en bouillie. Je suis là depuis 33 minutes, et en regardant autour de moi, je peux voir que la raison pourquoi je suis tombée était à cause des "enquêtes aréolaires", des sondages sismiques, et de choses semblables. Un homme vient me voir et exprime son inquiétude en disant que je "devrais faire regarder çà", mais quand quelqu'un d'autre se montre, Doug Lawler, et me dit que ma cheville n'a rien, je devrais arrêter de me plaindre, et qu'il a besoin de son "accès à la surface" de ma cheville parce qu'en réalité, il est le propriétaire des os, des muscles, des tendons et des ligaments sous ma peau. Je ne suis pas bien placée pour protester (j'ai très mal), et l'homme qui passe est d'accord pour ce qu'Ellen Ferretti appellera plus tard un "équilibre", c'est-à-dire lui remettre ma cheville au complet, la jambe, et le corps qui y est rattaché bien qu'il aurait pu bien dire non, en toute légalité, et me sauver. Mais il ne l'a pas fait. Et cette décision fatidique de l'homme qui passait, Richard Allen, a déclenché une collusion qu'Aristote aurait appelé une dépravation.

Dépravation: au nom de "l'équilibre", de la "modération", et la "propriété", le secrétaire Allan n'a non seulement manqué à faire la bonne chose, refuser l'accès de surface à Anadarko, mais a encouragé de la façon la plus écœurante et obséquieuse un mal certain: la destruction volontaire de la région de Clarence Moore Lands, et avec ces 18,780 acres, la fragmentation de la forêt Loyalsock Forest.


Pourquoi de "meilleurs lois" ne seront jamais suffisantes:

Toutes les corporations qui fracturent sont comme Anadarko et toutes les forêts sont comme le Loyalsock.

Rendu au 15 mars 2012, Doug Lawler en avait assez de jouer le gentilhomme, et envoie ceci au secrétaire Allen:

"Veuillez accepter cette lettre comme étant une mise à jour de notre correspondance précédente et nos échanges. Comme vous devez vous souvenir, j'ai consenti à vous fournir un projet de développement mis à jour pour le développement d'Anadarko de ces terres gérées par le DCNR qui font parti de la forêt publique Loyalsock State Forest où Anadarko possèdent des (droits) pétroliers et gaziers."

Traduction: Vous et le DCNR, gérer. Nous, Anadarko, sommes des propriétaires. Nous, Anadarko, décidons, et nous avons joué de votre petit jeu de "s'il-vous-plaît ne me faites pas mal" assez longtemps. Lawler rappelle à Allen ensuite que leur relation a duré 6 longues années, et que le "plan de Anadarko démontre clairement de son engagement evers l'environnement par sa responsabilité assumée et son développement durable car son occupation anticipé de la surface serait de ... moins de 2%, une "approche de conservation" qui "excède la norme en or," et, ce qui est encore plus important, "il en résulte en un paiement important au DCNR pour la surface utilisée."

Mais ce que veut dire "approche de conservation" pour Anadarko est vraiment "éviter des litiges qui coûtent de l'argent à la compagnie." Par exemple, tandis que Doug Lawler est occupé à jouer le jeu avec le DCNR, le révérend Steven Jamison de Columbus, au Mississippi tente de comprendre ce qu'est la substance noirâtre qui pue la térébenthine qui sort du fossé fraîchement creusé derrière son centre religieux de Maranatha.

Jamison a appelé l'usine de la compagnie Kerr-McGee Corp. au bout de la rue. La compagnie fabrique du créosote, un préservatif toxique pour le bois qui est souvent utilisé pour imprégner les traverses de voies ferrées et les poteaux de téléphone. Un gérant lui a dit que ce qu'il voyait dans le fossé n'était probablement pas du créosote, et que même si cela en était, çà ne ferait pas de mal à personne de toute façon, rapporte Jamison. Alors il a continué à creuser son fossé, se recouvrant de la matière en pelletant et fit venir de la terre pour l'absorber. Après avoir creusé pendant 6 semaines, Jamison dit qu'il n'avait pas de problèmes de santé avant çà, il est tombé malade et s'est mis à perdre du poids. Il dit que ses reins fonctionnent maintenant à moins d'un tiers de la normale. Durant ce mois d'avril là, quand Kerr-McGee a offert d'enlever les vieux ponceaux, l'équipe de travailleurs sont arrivés vêtus de combinaisons de matières dangereuses, selon Jamison.

La compagnie Kerr-McGee est Anadarko: "Anadarko a acheté Kerr-McGee pour $16,4 milliards et des dettes estimées à $1,6 milliards et d'autres passifs dans une transaction annoncée en juin 2006. L'achat a été complété en août cette année-là. Des avocats pour les É.-U. disent qu'ils estiment que la valeur des actifs transférés étaient de $15 milliards, et ont ajouté $10 milliards pour les intérêts et la valeur ajoutée." Pourtant, grâce à un tour de passe-passe des lois corporatives aux É.-U., Anadarko peut affirmer qu'elle n'est vraiment pas Kerr-McGee, ou plutôt, ce sont les actifs de Kerr-McGee, mais pas ses passifs. Une pas mal bonne affaire pour Anadarko:

Le département de la justice des É.-U., dans un procès au nom de l'EPA et d'autres agences environnementales et de l'état, disent que Kerr-McGee a salopé 2,772 sites, dont celui à Columbus, pendant 7 décennies, en produisant des produits chimiques, des engrais et de la grenaille de plutonium. Le procès, qui devait passer en cour le 15 mai, cherche à obtenir $25 milliards pour faire le nettoyage des toxines et compenser les plaignants lésés, ou les personnes qui disent qui ont été affectées personnellement. "C'est le plus grand pollueur de tous les temps," dit David Guest, un avocat de l'OBNL légal Earthjustice. "Ceci est un cas presque sans précédents en termes de combien d'argent est en jeu." Le problème, c'est que Kerr-McGee n'existe plus. C'est disparu dans une fusion et se cache derrière Anadarko Petroleum Corp. (APC), et une faillite, des manœuvres corporatives qui ont frustré des résidents de petites communautés partout au pays qui disent que la polllution a ruiné leur santé.

Alors tandis que ce procès de 25 milliards de dollars pourrait jeter un peu d'ombre sur les titres de Anadarko, rendant les mesures pour faire des profits encore plus pressants, le révérend Jamison est abandonné à lui-même avec ses reins maganés. Robert Gordon, un avocat de la firme Weitz & Luxenberg de New York, spécialisée en litiges de masse et cas de préjudice, compare l'évasion de responsabilité de Anadarko comme un coup de bonneteau," dit-il. "Oh, désolé! Vous avez la mauvaise corporation. Oh, désolé. Vous avez la mauvaise corporation encore une fois!"

C'est le même Anadarko qui s'est "déchaîné contre le géant britannique BP, accusant la compagnie de "négligence grossière ou d'inconduite volontaire" en parlant du désastre du DeepWater Horizon, malgré qu'elle en soit propriétaire à 25%. En d'autres mots, la réponse d'Anadarko face à un désastre est "éviter, nier, s'échapper et jouer à la victime." C'est ce que Doug Lawler veut dire par "approche de conservation".

Si nous ne voyons pas que cette stratégie n'est pas déjà pleinement enclenchée dans ce jeu de bonneteau avec le secrétaire Allen et maintenant secrétaire par intérim Ferretti du DCNR, nous sommes des idiots.

En réalité, quand Lawler parle de "seulement 2% de perturbation", c'est justement une autre étape de ce jeu pervers. Vingt-six sites de forages proposés, plusieurs puits à chaque site, une infrastructure de routes d'accès vers les 26 sites, les stations de compression, le transport par camion du sable, de la tour de forage, des eaux usées, la construction de pipelines (et défaillances potentielles) sont une perturbation de toute la forêt, de sa surface, de ses ruisseaux et cours d'eau, de sa flore et de sa faune indigène, de ses espèces menacées. Finalement, comme l'écologiste de réhabilitation Kevin Heatly l'explique clairement, la construction de routes et la circulation de camions à elles seules vont fragmenter la forêt, la rendant vulnérable aux espèces invasives qui modifieront les relations entre prédateurs et leurs proies, et changer fondamentalement le charactère de l'écologie de la forêt. Et cela même s'il n'y a pas d'accidents. Tout cela est possible seulement avec ce que nous savons déjà: quand on transforme une écologie en terrain de stationnement, tout ce qui dépend d'elle et génère des changements à jamais.

Anadarko ment, est évasif, dissimule et fabrique tout ce qu'elle a besoin pour atteindre ses objectifs. La compagnie engage des porte-paroles comme l'ancien maire de Williamsport Mary Wolf pour mentir pour elle: "...comme toutes nos opérations qui se déroulent sur des terres boisées de l'état, nous cherchons à minimiser les bouleversements de surface et protéger les endroits précieux comme Rock Run. Nous travaillerons avec les agences de l'état pour communiquer tout projet approuvé qui est approprié." Mais qu'il s'agisse de terres boisées de l'état ou des terrains de chasse ou des terres louées, l'historique d'Anadarko parle d'elle-même. Comme le professeur Bob Myers de Lock Haven University a si bien documenté de peine et de misère:

"En 2010, Anadarko a été cité 4 fois pour avoir mal cimenté ses coffrages. Pour chacun de ces incidents, ils ont aussi reçu des constats d'infraction pour avoir manqué de rapporter le cimentage défaillant d'une manière appropriée.

"Anadarko fait la promotion de son 'système à circuit fermé" qui verrait à ce qu'aucune rognure de forage "ne toucherait jamais le Commonwealth". C'est une bonne nouvelle, çà, puisqu'Anadarko semble avoir eu des problèmes à maintenir ses bassins de décantation selon les normes du DEP. En 2010, la compagnie a reçu 14 fois des constats d'infraction divers à propos de ces bassins (capacité de volume insuffisante, des trous dans la toile d'imperméabilité, la toile se repliant dans le bassin). Les inspecteurs ont remarqué des éclaboussures d'eaux de lavage, du diesel, du pétrole, des graisses et du tri éthylène glycol sur le site ou sur le sol entourant le site. Trois cas différents de quantité importante de produits chimiques sont entré en contact avec le Commonwealth. Le 26 mars, Anadarko a renversé 12,000 gallons de boues synthétiques sur un site de forage dans la forêt Sproul State Forest. Le 15 juin, ils ont déversé 150 gallons de fluides de fracturations sur le sol d'un site de forage dans Centre County. Et le 22 décembre, sur un autre site dans Centre County, des fluides de production se sont échappés d'un tuyau qui avait été laissé ouvert par un ouvrier pendant au moins 24 heures. Les politiciens et les chefs d'affaires qui veulent profiter du boom financier du schiste du Marcellus croient que si toutes les gazières étaient comme Anadarko, nous pourrions avoir tous les bienfaits de forer sans les problèmes associés avec cette industrie. Mais, comme le suggèrent ces incidents, les forages responsables sont un mythe. Bien qu'Anadarko soit en effet l'une des meilleurs compagnies gazières, leurs activités représentent quand même une menace sérieuse aux personnes et à l'environnement de la Pennsylvanie."

"Les forages responsables sont un mythe." Merci professeur Myers. Donce, "les meilleurs lois" ne seront jamais suffisantes. En réalité, la rhétorique de "meilleurs lois" est une invitation pour continuer à mal faire parce que cela implique la promesse de mitiger ce qui ne peut pas être mitigé: la pollution, la destruction, l'érosion. En septembre 2012, l'alliance Responsible Drilling Alliance (RDA) a fait une demande d'appel auprès de la Constitution de la Pennsylvanie, selon l'article 1, qui oblige le DCNR de "conserver et maintenir les terres boisées de l'état au nom de tous les gens de la Pennsylvanie," dans sa lettre adressée au DCNR qui demande une étude d'impacts environnementaux complète, une démonstration de gain pour le public (puisque l'état ne recevra pas de redevances sur les forages gaziers), et des audiences publiques. Mais le RDA ne recommande pas au DCNR de tout simplement interdire droit de passage à Anadarko, ou lui refuser l'accès à la surface, suggérant plutôt qu'à la fin d'une étude d'impacts environnementaux, Anadarko pourra aller de l'avant sans déranger outre mesure les "écologies sensibles" du Loyalsock.

Cette prise de position est une concession qu'on tente de faire passer pour de la "modération" et de "l'équilibre". Mais encore pire que cela, c'est de la collusion, parce que le RDA, et tout organisme environnemental dont les représentants pensent qu'Anadarko a d'autres intérêts dans la loi autre que de l'évasion, que d'en faire fi et passer outre quand cela fait son affaire, le savent très bien. Sachant cela, se faire dire "mieux de faire regarder cela", c'est-à-dire les études d'impacts environnementaux, n'aide pas du tout, et si vous continuer à ne faire rien mais répéter ce message vide, vous avez adopté l'attitude qui dit: "Bonne chance avec çà!"

Anadarko s'est dérobé de ses responsabilités lors des décès des 11 travailleurs du Deepwater Horizon.

Anadarko s'est dérobé de ses responsabilités pour les reins malades du pasteur du Mississippi.

Anadarko a utilisé à répétition des coffrages défectueux, et a évité de rapporté ce fait.

Anadarko n'entretient pas ses bassins de décantations pleins d'eaux usées.

Anadarko a renversé 12,000 gallons de boues de forages cancérigènes dans la forêt publique Sproul State Forest.

Et la liste s'allonge. Si Anadarko est l'une des "bonnes" compagnies, que doit-on s'attendre des "mauvaises"? Si Anadarko adopte les "meilleures pratiques", qu'on l'air les "pires"? Et si c'est çà la façon que Anadarko traite Sproul State Forest, qu'est-ce qui peut nous faire croire que la compagnie fera mieux avec Loyalsock? Même une surface impacté de 2% est beaucoup trop, surtout si on pense à ce qu'il y a dans cet impact. Mais çà aussi, c'est un mensonge irresponsable, et notre boulot, non seulement en tant que "gardien de la planète", mais en tant qu'agents moraux, c'est de décrier ce fait devant toutes les tribunes qui nous sont accessibles jusqu'à ce que Anadarko enlève ses piquets et retourne chez elle.

Et maintenant, pour l'avenir fracturé: le coup monté d'Anadarko

"Sortez de Loyalsock" n'est pas la façon de voir de la secrétaire par intérim du DCNR Ellen Ferretti. Elle aime jouer le petit jeu d'Anadarko, et en mai 2012, elle est devenue une joueuse clé, prenant la place du secrétaire Allen qui apparemment n'exécute pas les volontés de l'administration pro-industrie du gouverneur Corbett avec suffisamment de ferveur. C'est clair à voir à lire les échanges amoureux entre Ferretti, Allen et Lawler qu'elle veut être sur l'équipe de Anadarko, et elle a envoyé un "certificat d'arpentage" pour les terres du Clarence Moore Lands le 14 mai 2012. Elle a copié le message à Teddy Borawski, le géologue pétrolier et gazier en chef du DCNR, bien connu pour avoir comparé le film Gasland de Josh Fox à de la propagande NAZI un an plus tôt (il faut savoir que les parents de Josh Fox ont survécu à l'Holocauste), et c'est un signe sans équivoque de la position du DCNR à propos du fracking quand l'agence n'a pas seulement maintenu les services de M. Borawski au DCNR, mais l'ont fait l'homme clé des baux et de la foresterie, malgré ses remarques anti-séminiques. En réalité, c'est Borawski et Chris Plank (chef de la divisiono des opérations et des loisirs du DCNR), sous la consigne de Ferretti (et probablement celle d'Allen aussi), qui émettent le certificat pour donner le feu vert à l'arpentage de Clarence Moore Lands.

La correspondance par courriels démontre, par contre, que le 16 mai, Anadarko est déjà mécontente de la vitesse et l'efficacité des partenaires du DCNR, et Dan Devlin, forestier de l'état pour le DCNR, se dépêche pour être gentil avec le vice-président des opérations d'Anadarko Chris Doyle: "Je vous demande pardon pour les retards dans le processus d'approbation... Nous sommes un peu en retard dans notre paperasse. Nous sommes un peu à court de personnel dans notre bureau central en ce moment." À part du fait qu'une telle lettre ne donne pas beaucoup confiance dans la capacité du DCNR de maintenir une surveillance même de base des opérations d'Anadarko dans le Loyalsock, cela laisse aussi comprendre encore une fois que c'est Anadarko qui contrôle le jeu au complet. Doyle répond en réprimandant Devlin, faisant remarquer qu'Anadarko attend depuis plus d'un an pour continuer ses projets de forages et de pipelines. Un mois plus tard, le 15 juin, Feretti écrit à Doug Lawler avec une suggestion d'agenda pour "finaliser" une "entente de gestion de développement de la surface," s'entendre pour une offre en dollars d'Anadarko pour le DCNR et "fournir un guide des futurs projets de forages au travers le système." Le 18 juillet, Ferretti informe Lawler que le DCNR "lui enverra une copie des commentaires du Département sur l'entente proposée pour gérer le développement de la surface," ainsi que l'entente elle-même. Elle écrit que le DCNR prévoit rejoindre Chris Martin, le porte-parole de Anadarko afin "d’accélérer la discussion sur le projet de développement du Loyalsock State Forest... afin que tout se déroule rondement," ce qui inclus une discussion sur les stations de compressions mentionnées dans "les régions de possibilité de loisirs variés" et les "besoins de construction de tours."

Par contre, le 10 août 2012, aucune entente de gestion de la surface n'a été conclue. "C'est malheureux," écrit le secrétaire Allen, mais il est "optimiste" qu'une "résolution" sera scellée dans "le proche avenir." Ce n'est pas clair de comprendre si les questions de droit de passage on quelque chose à voir avec la perturbation de la forêt ou l'argent dans la correspondance:

"Après la réunion, mon personnel a tenté de recalculer les quinze millions de dollars proposés par Anadarko... le paiement (du 30 juillet 2012) au lieu de la location établie par la méthodologie de droit de passage du DCNR...Les calculs du département fait selon la méthodologie de ROW laisse croire que l'offre financière de Anardarko devrait se situer plus près de $22,273,041.00 . Ce chiffre prend pour acquis que la durée est pour 30 ans... une prévision raisonnable pour un lapse de temps durant lesquels les 500 acres convertis proposés seront consumés par le développement de gaz naturel et ses infrastructures.

Allen continue en soulevant la question que cette période primée pourrait durer jusqu'à 40 ans de développement. Mais le 21 décembre 2012, les relations entre Enadarko et le DCNR ont frappé un noeud. Bien que ce soit difficile de dire avec précision ce qui est arrivé en lisant la correspondance entre les deux, c'est un peu comme si l'homme qui n'a fait que passer quand je me suis fait mal aurait dit plutôt: 'Oh lala! Peut-être que vous devriez faire examiner cela! Attendez ici. Je vais appeler le 911!' Est-ce que cette inquiétude soudaine pour le Loyalsock venait du secrétaire Allen ou ailleurs, je n'en sais rien, mais une chose est bien claire: Anadarko est fâché et menace une mise en demeure, et Chris Sembritsky, le gérant général, pour le Marcellus et l'Utica se fout bien de savoir qu'il y a une différence légalement imposable entre les droits miniers et les droits de surface. Pour Anadarko, les droits miniers sont des droits de surface, et M. Sembritsky en a assez:

"Nous croyons que la loi en Pennsylvanie comme ailleurs est bien claire. En tant que propriétaire d'une propriété de surface minier a le droit de développer ses intérêts de vraie propriété et a le droit corollaire de le faire en évaluant et en utilisant autant de propriété de surface qui pourrait être raisonnablement nécessaire pour développer sa propriété minière."

Sembritsky ensuite décrit l'historique légale de la région Clarence Moore Lands et arrive à la conclusion:

"...nulle part n'a la cour suprême de la Pennsylvanie suggéré que la propriété du sous-sol de Clarence Moore était illusoire... Alors Moore, comme Anadarko, se fie sur le droit non-contractuel de l'accès à la surface quand il cherche à réaliser la valeur économique des minéraux du sous-sol. Bien sûr, nous réalisons que les litiges sont un choix à notre portée, si jamais le Département nous nie (l'accès à) notre propriété et sans juste compensation; toutefois, nous espérons que cela ne sera pas nécessaire."

Traduction: nous possédons ces droits miniers, et nous ferons ce qui nous plaît pour sortir ce gaz de la terre. Jusqu'à date nous avons joué votre jeu fatiguant des "ententes de droits de surface" et de "droits de passage," mais nous en avons assez maintenant, et cela nous coûte de l'argent. Alors poussez-vous de là avant qu'on vous traîne en cour.

Et quand 4 mois de plus s'écoulent pendant lesquels un public déjà très mal à l'aise à la pensée que le Loyalsock pourrait se transformer en zone industrielle stérile devient plus volubile et plus persistant. Le DCNR réagit à cela avec une gaffe épouvantable en organisant une première réunion sur invitation seulement le 4 avril 2013 qui exclut non seulement le public mais aussi les médias. Les invités? Les amis du représentant Républicain Garth Everett et le Sénateur Républicain Gene Yaw (qui se cache derrière la sale pour éviter de parler aux journalistes). C'est aussi remarquable de voir la présence de groupes environnementaux qui sont perçus comme étant amis avec l'industrie gazière, le Sierra Club, la Audubon Society, et la Responsible Drilling Alliance, les promoteurs de "meilleurs lois", pour être bien précise. Anadarko a fait connaître son opinion sur la réunion des "parties prenantes" par son absence.

La première audience publique (où le DCNR n'exigera pas que l'on signe à l'entrée, laissant comprendre clairement qu'il n'y aura pas de suivi), se déroula le 3 juin 2013 au collège Lycoming College, où la salle se remplit d'une foule uniformément opposée d'au moins 400 personnes, un peu moins d'un an après que presque toutes les décisions importantes sur la région Clarence Moore Lands auront été prises, ainsi qu'après la compagnie Anadarko a fait connaître clairement son intention de forer avec ou sans la bénédiction du DCNR, encore moins les citoyens du Commonwealth. Il s'est passé maintenant plus de 3 ans, chacune d'elles marquées par des occasions ratées, des manques de courage moral, et de la cupidité mercenaire. Le 13 juin 2013, Richard Allen se fait renvoyer par le gouverneur Corbett, mais au moins pour ce qui est du dossier d'Anadarko dans le Loyalsock, cette correspondance interne par courriels démontre que d'était Ellen Ferretti qui était une joueuse clé depuis plus d'un an. En effet, pendant qu'Allen était devenu la cible des critiques du public (et du mécontentement de l'administration Corbett aussi), Ferretti peut travailler relativement en paix, en arrière scène, pour s'assurer qu'Anadarko reçoive tout ce qu'elle a besoin pour industrialiser des sites touristiques comme Old Logger's Path, Rock Run, la région du Clarence Moore Lands et le site du McIntyre Wild Area. Parmis les conclusions auxquelles nous pouvons arriver à tirer, je pense que nous pouvons nous entendre pour dire que Ferretti sait ce qu'elle fait, et qu'elle ne perdra pas de temps à faire ce qu'elle a besoin de faire pour s'assurer une "collaboration" avec l'industrie, calmer le public, et passer en entrevue pour son prochain emploi.

Mais il est temps pour moi de revenir à Aristote et à ma fable de ma cheville blessée.

C'est difficile de s'imaginer une histoire qui illustre aussi bien le sage conseil du philosophe de l'Ancienne Grèce qui dit que la modération pour faire face au mal n'est pas une vertue, mais une dépravité déguisée en raison. À chaque virage de cette saga absurde où c'était possible de dire 'non, vous ne détruirez pas ceci,' on a plutôt opté pour un compromis, un milieu d'entente, des concessions. Et peu importe les facteurs de motivation de ces concessions, la peur d'un procès, une préoccupation légitime pour la propriété du public, une croyance ridicule que c'est possible de fracturer de façon responsable, cela importe peu. Parce que ce qui importe, c'est que la Constitution de la Pennsylvanie fait que c'est nettement un devoir moral de l'état envers ses citoyens, que nous avons le droit à de l'air et de l'eau propres, et que n'importe quelle entité qui pourrait mettre en danger la jouissance de ce droit doit démontrer quels bénifices pour le public compenseraient pour le prix à payer. Il faut admettre qu'Anadarko n'essaye même pas de faire cette démonstration. À la place, il va directement pour le seul appel que l'administration Corbett reconnaît: les droits de propriété des entités assez importantes et puissantes pour tenir la promesse qu'une nomination de l'état n'est qu'une répétition pour des emplois plus payants dans l'industrie gazière; prenez Michael Krancer, par exemple.

Mais ce que fait l'industrie, et même ce que fait l'état corrompu, n'est pas vraiment le problème ici. On n'est pas surpris de savoir que les gazières sont des mercenaires sans merci, et nous savons que l'état est serviteur pour cette industrie.

Le problème le plus important nous ramène à l'homme qui continuait de marcher. Imaginons qu'à mon insu, il y aurait une autre personne qui était là ce matin fatidique de ma chute qui m'aurait vue tomber. L'homme qui a continué de marcher m'a dit: 'Mieux de faire examiner çà.' L'autre personne, un promoteur de "meilleurs lois" m'aurait dit: 'Vous savez, si nous avions de meilleurs lois, personne ne tomberait." Et l'homme qui continue de marcher aurait répondu: 'Oui! C'est ce qu'il nous faut! De meilleures lois pour interdire de tomber. Annuler la gravité! C'est çà qu'il nous faut!' et les deux personnes m'auraient laissée là, bras dessus, bras dessous.

Et c'est cela la morale de mon histoire: les mêmes agences qui sont chargées de la responsabilité de protéger les droits des gens à de l'eau et de l'air propres, en tout cas en ce qui regarde leur domaine de juridiction, dans ce cas-ci les forêts, n'ont pas abrogé cette responsabilité, mais caché leurs communications abominables pour détruire la forêt pour des profits, et ce dès le départ. Encore pire, toutefois, est que nous devrions connaître ce fait actuellement, et encore proclamer que tout ce que nous avons besoin ce sont de meilleurs lois. Ce que Anadarko démontre est que tant et aussi longtemps que nous pouvons nous pouvons nous laisser acheter avec un appel à la "modération", nous allons effectivement rien faire pour prévenir le désastre qui se prépare pour le Loyalsock.

De "meilleures lois" ne peuvent pas plus prévenir ce désastre qu'elles pourraient empêcher de tomber ou annuler la pesanteur. Et tant que nous ne décidions pas qu'une réponse modérée à un monstre comme Anadarko est l'équivalent de se mettre à genoux en soumission, tant que nous ne décidions pas qu'un petit viol est quand même un viol, qu'un petit cancer est quand même un cancer, qu'un peu d'esclavage est tout de même de l'esclavage, et qu'un petit 'Bonne chance avec çà!' est tout de même de la négligence abjecte, nous sommes coupables de ce qui s'en vient. Le Loyalsock n'est qu'un symbole de cette chose précieuse qui s'appelle "le monde", un monde qui est à nous et toutes les autres espèces vivantes. Mais pour demander ce monde-là, nous devons nous décider si les vies de nos enfants valent plus qu'un pâle grueau de "développement durable." Nous devons décider que les "endroits spéciaux" sont la planète, et que la vie est plus précieuse que la propriété.



Lien pour trouver le texte au complet en anglais: http://www.ragingchickenpress.org/2013/07/16/of-aristotle-and-anadarko-why-better-laws-will-never-be-enough/

Of Aristotle and Anadarko: Why “Better Laws” Will Never be Enough

“Good luck with that!” Ain’t Help

...the behavior of the Pennsylvania Department of Conservation and Natural Resources (DCNR) ... towards the Loyalsock State Forest ... over DCNR’s decision to concede to Anadarko Petroleum’s bid to frack this gem of a special place.

Photogenic picnic parks called “Rock Run” and “Old Logger’s Path,” cosmetically curtained off from the industrialized extraction going on near-by. The trouble is that, a bit like twinges in my ankle reminding me that “remediation” is just a caricature of “restoration,” the noise, the smell, the dust, the trucks, the lingering ozone, the derricks just over “there,” will remind us that what maybe true in name—Loyalsock State Forest—isn’t true at all, and would be better renamed “Anadarko Industrial Extraction Park, # Whatever.”

In Nichomachean Ethics, the Greek philosopher Aristotle argued that there is no virtue in moderation when “moderation” is exercised against great and obvious evil. In fact, collusion or concession paraded as moderation in the face of evil is, he argued, not merely lacking in virtue—it is manifest depravity. How, then, should we respond to the following facts? It is a fact that at least since early 2010 Anadarko has been negotiating with DCNR to establish the company’s frack-plans and all of its massive infrastructure in the Loyalsock. It is a fact that the question whether it is acceptable to drill in the Loyalsock never comes up in any of this correspondence. It is fact that this moral question about a private corporation’s exploitation of a public trust is pre-empted by legal posturing that places Anadarko firmly in the position of a suitor already assured of his betrothed’s fidelity. It is a fact that DCNR representatives—Secretary Richard Allen, and now Interim Secretary Ellen Ferretti—work tirelessly to make the Loyalsock as frack-friendly to Anadarko as possible (http://www.dcnr.state.pa.us/cs/groups/public/documents/document/dcnr_20027107.pdf). And it is a fact that virtually all of this went on with no public notice, no invitation to public comment, and no public hearings until public outcry forced DCNR to undertake a bit of window-dressing. And that’s all it was or was ever intended to be—window-dressing—until Anadarko can begin the conversion of some of the last contiguous forest in the United States into a frack-gas factory—and DCNR can get paid like the corporate whore of the Corbett administration it is. To be clear, none of this is speculation. As PennFuture confirms through its own right-to-know requests, DCNR “is in advanced negotiations with Anadarko Petroleum to allow new gas development on in the Loyalsock State Forest,” including the Clarence Moore Lands, and the “Exceptional value” watersheds at the Devil’s Elbow Natural Area, Rock Run, and Old Logger’s Path (DCNR caught in unauthorized talks for gas development in Loyalsock State Forest – Chambersburg Public Opinion). My aim is simply to expose the underlying depravity of the DCNR/Anadarko romance in order to show why “better laws” will never save the Loyalsock—or any “special place” from this mercenary, effectively ecocidal industry.

What’s most important about this story are two things:

First, the only morally defensible response to the Anadarko/DCNR correspondence is that, in light of the facts, any response that entrusts to DCNR—or to any agent of the Corbett corporatocracy—another moment of inaction in the name of “moderation” or “better laws” is inexcusably deluded. If I told the emergency room physician “Thank the gods for walking man—that “Good luck with that!” was just what I needed!” she’d have thought me daft—and rightly so. Yet “Good luck with that!” is precisely what Ellen Ferretti means when she insists that “DCNR has engaged in an unprecedented amount of public involvement regarding the complex issues surrounding the Loyalsock State Forest,” followed up with “we are guided by our mission of stewardship of the public lands for the benefit of all Pennsylvanians. This mission must be balanced with the legal rights of subsurface estate owners.” In Ferretti’s case, “balance” turns out to be another version of “moderation,” in other words, a give-away to Anadarko and a “Good luck with that!” to the citizens of Pennsylvania who’ll be left holding the bag for polluted watersheds and destroyed recreational and aesthetic opportunities. (https://www.lockhaven.com/page/content.detail/id/546057/Unprecedented-amount-of-public-involvement-with-Loyalsock-forest.html?nav=5006).

Second, while the Loyalsock is ecologically splendid, aesthetically wonderful, and recreationally terrific—it is but one “special place” among countless others. What makes the Loyalsock significant is that because it is among the last bits of relative wilderness in the U.S., because its forests are relatively un-fragmented, it seems particularly feckless that fracking should occur here. If fracking is allowed here, there’s simply nowhere off limits. It’s as if walking man said to me, “Well, you can always get another ankle.” But of course, I can’t. So too with the Loyalsock. Gone will be gone—and just as my ankle is special to me, so too—and however others value it—the Loyalsock is special to all those who have and could experience it. Just like the Grand Canyon, or Canada’s Aboreal Forests, or the Karoo, or Polish farmland—or my left ankle.

The “I “Heart” Anadarko love letters reach back at least as far as February 2010 with an “aerial survey performed on Anadarko’s Warrensville to DC Duncan Trunkline from Loyalsock Township into Cascade Township.” Recorded as one line of 33 on the “Anadarko Marcellus Midstream, LLC-Warrensville Trunkline, DCNR Blessing Mountain Timeline,” by 4.11.2011, it is abundantly clear that Anadarko’s representatives assume that what’s being hashed out is simply the where and the how of their presumed subsurface rights—not whether, not if, and not a whisper about whether subsurface rights implies surface access. This is a company that’s used to assuming its mineral rights entitle it to whatever it needs to do to get to its minerals; probably a Texas thing. And DCNR raises not a single question about any of that until January 2012. Thing is, there’s a Pandora’s Box of problems concerning surface access on the Clarence Moore Lands, and in a particularly telling January 4th letter from then DCNR Secretary Richard Allen to Anadarko VP Douglas Lawler, Allen writes:

I have reviewed and discussed the letter you provided to me at our meeting on December 7, 2011…In doing so I have gained further understanding of the complexities that exist with respect to the gas and surface access rights on the approximately 25,ooo acres in the Loyalsock State Forest of interest to your company…We look forward to receiving your company’s proposed natural gas development plans for the gas you own or control within the Loyalsock State Forest…This information will be vital to negotiating a comprehensive surface use agreement that will facilitate your gas development in a manner that protects these important public lands.”

Note there’s nothing here about whether public lands deserve a public hearing. DCNR is simply negotiating a “surface use agreement” about just how much of the people’s forest will be destroyed in acquiescence to Anadarko’s subsurface rights—themselves assumed to trump any rights of the citizens of the Commonwealth to enjoy lands their tax dollars pay for. Allen then recounts the history of the Clarence Moore Lands, but the upshot is this: The Commonwealth owns 18, 780 acres of the land that Anadarko wants to drill, the gas and surface rights of which were split in a 1989 court decision recognizing the gas as belonging to Anadarko, but that the surface access was still determined by a 1933 deed which limits gas development to a term of 50 years (hence expired in 1983).

The Commonwealth thus controls “the right to use the surface,” and can deny that use.

Allen expresses “concern” that Anadarko fails to recognize this right, and bristles (a little) at Anadarko’s characterization of DCNR as “uncooperative” (failure to bend over with due diligence, drawers dropped). Allen references the “timeline,” reminds Lawler of DCNR’s granting to Anadarko “non-competitive leases,” generous “right of way” access across Blessing Mountain, and that DCNR had “granted numerous requests for waiver of lease terms on other state forest tracts being developed by your company.” In other words, DCNR not only has repeatedly dropped drawers, but has bent over backwards to romance Anadarko pretty much anywhere to do pretty much anything. This, Allen goes on, is just a teeny legal “box-checking” called “surface use agreement” that the relevant attorneys can fix up over a nice lunch (or, if you will, a request for lube).

But here’s the mind-blowing rub:

Secretary Allen could have simply exercised the legitimate authority of his agency and denied Anadarko “the right to use the surface,” knowing full well that that would have prevented the drilling company from building essential access infrastructure, and therefore from developing the Clarence Moore Lands at all—and hence probably driving Anadarko out of the Loyalsock altogether.

But Allen (a) neither called for public hearing about whether this decision would be the people’s will (he knows, as does Ferretti, that it is not), nor as much as intimated to Anadarko that such a hearing would be appropriate, (b) went out of his way to reassure and remind Anadarko of how much DCNR loves it, wants it to come-n-get-some-gas, and (c) promptly ignored (a) moving swiftly to establish a “surface use agreement.” No hearing. No public notice. Nothing but love for a company who merely have to call DCNR “uncooperative,” and they get everything they want—kiss kiss, hug hug.

To put it all in perspective: there I am crumpled up on the track with my trashed ankle. I’ve been there for 33 minutes, and as I look around, I can see that the reason I fell was because of “aerial surveys,” seismic testing, and the like. Walking man comes over and expresses concern that “I should get that looked at,” but then someone else shows up—Doug Lawler, and says my ankle is fine, I should stop whining, and that what he needs is “surface access” to my ankle because he actually owns the bones, muscles, tendons, and ligaments underneath my skin. I’m not in much of a position to protest (I’m in mondo pain), and walking man concedes to what Ellen Ferretti later calls “balance,” namely, handing over my entire ankle, leg, and attached body even though he could have said no, could have stood by a law that authorized him to say no—and saved me. But he didn’t. And that fateful decision of walking man Richard Allen set into motion precisely that collusion that Aristotle would have called out as depravity.

Depravity: in the name of “balance,” “moderation,” and “property,” Secretary Allen not only failed to do the right thing—deny Anadarko surface access—but abetted in the most cloying and sycophantic fashion a positive evil—the knowing destruction of the Clarence Moore Lands, and with those 18,780 acres, the fragmentation of the Loyalsock Forest.

Why “better laws” will never be enough:
Every fracking corporation is Anadarko and every forest is the Loyalsock

By March 15th, 2012, Doug Lawler has had enough of playing nice, and sends this to Secretary Allen:

Please accept this letter as an update to our previous correspondence and discussions. As you may recall, I agreed to provide to you an updated development plan for Anadarko’s development of those lands managed by DCNR as part of the Loyalsock State Forest where Anadarko has oil and gas ownership.

Translation: You, DCNR, manage. We, Anadarko own. We, Anadarko, decide, and we have played your little “please don’t hurt me” game long enough. Lawler then reminds Allen that their romance has carried on for six long years, and that “Anadarko’s plan clearly demonstrates its commitment to the environment through responsible stewardship and sustainable development in that the anticipated surface occupancy…is less than 2%,” a “conservation approach” that “exceeds the gold standard,” and—most importantly—“results in significant payment to the DCNR for the surface utilized.”

But what “conservation approach” means to Anadarko is “avoiding litigation that costs the company money.” For example, while Doug Lawler is busy playing “smooch-n-smack-down” with DCNR, Reverend Steven Jamison of Columbus, Mississippi is trying to figure out what the foul turpentine-smelling black ooze is that’s seeping up through freshly dug culverts behind his Maranatha Faith Center.

Jamison phoned the Kerr-McGee Corp. plant down the road. The company produced creosote, a toxic wood preservative, and coated railroad ties and telephone poles with it. A manager told him the stuff probably wasn’t creosote and that even if it were, it wouldn’t hurt anyone, Jamison says. So he kept working, immersing himself in sludge and bringing in dirt to absorb it. After digging for six weeks, Jamison, who says he hadn’t had health problems beforehand, was sick and losing weight. He says his kidneys were functioning at less than a third of their normal level. That April, when Kerr-McGee offered to help remove the old culverts, the crew arrived in hazmat suits, Jamison says. (Anadarko Fights Ailing Preacher in $25 Billion EPA Toxic Lawsuit – Bloomberg)

Kerr-McGee is Anadarko: “Anadarko bought Kerr-McGee for $16.4 billion and an estimated $1.6 billion of debt and other liabilities in a deal announced in June 2006. The purchase was completed in August of that year. Lawyers for the U.S. say they estimate the value of assets transferred was $15 billion, and have added $10 billion for interest and appreciation” (http://www.bloomberg.com/news/2012-05-15/anadarko-was-part-of-25-billion-scheme-u-s-says.html). Yet, by a beautiful sleight-of-hand of U.S. corporate law, Anadarko gets to claim it’s not really Kerr-McGee—or, rather, it’s Kerr-McGee’s assets, but not Kerr-McGee’s liabilities. Pretty sweet deal for Anadarko:

The U.S. Department of Justice, in a lawsuit on behalf of the Environmental Protection Agency and other environmental and state agencies, says Kerr-McGee fouled 2,772 sites, including Columbus, during seven decades of producing chemicals, fertilizer and plutonium pellets. The lawsuit, scheduled for trial beginning May 15, seeks $25 billion to clean up the toxins and compensate tort claimants — or the people who say they’ve been personally harmed. “That is by far the biggest polluter on record,” says David Guest, an attorney with nonprofit law firm Earthjustice. “This is an almost unprecedented case in terms of how much money is in play.” Trouble is, Kerr-McGee no longer exists. It disappeared in a spinoff, a merger — into Anadarko Petroleum Corp. (APC) – and a bankruptcy, corporate maneuvers that have frustrated small-town residents across the country who say the pollution has ruined their health. (Anadarko Fights Ailing Preacher in $25 Billion EPA Toxic Lawsuit – Bloomberg)

So while this 25 billion dollar lawsuit may hang a “shadow” over Anadarko stock—making it that much more important that the corporation turn a profit—Reverend Jamison is left to deal on his own with wrecked kidneys. Robert Gordon, a partner in New York law firm Weitz & Luxenberg, which specializes in mass tort and wrongful injury suits compares Anadarko’s evasion of liability to a card game where “the dealers cheat the victims”: “Establishing liability can be like three-card monte,” he says. “‘Oh, sorry. You got the wrong corporation. Oh, sorry. You got the wrong corporation again.’” (Anadarko Fights Ailing Preacher in $25 Billion EPA Toxic Lawsuit – Bloomberg).

This is the same Anadarko that “unleashed a broadside against the British oil giant [BP], accusing the company of “gross negligence or willful misconduct” for the Deep Water Horizon disaster despite Anadarko’s 25% ownership in the blown-to-shit well. In other words, Anadarko’s response to disaster is “evade, deny, avoid, play victim.” That’s what Doug Lawler means by “conservation approach” (Anadarko Petroleum Blames BP’s Actions for Oil Spill – WSJ.com).

If we fail to see that that strategy is already fully in play in Lawler’s Three Card Anadarko-Monte game with Secretary Allen’s and now Interim Secretary Ferretti’s DCNR, we are fools.

In fact, Lawler’s reference to “only 2% disturbance” is precisely a move in this perverse game. 26 proposed well pads, multiple wells on each pad, road infrastructure to access the 26 pads, the compressor stations, truck transport of sand, derrick, and waste water, pipeline construction (and potential rupture) is a disruption of the whole forest, its surface, its creeks and streams, its indigenous wildlife, its endangered species (Lovers of Pa.’s Loyalsock Forest Fight to Limit Drilling There | StateImpact Pennsylvania ). In fact, as restoration ecologist Kevin Heatley makes clear, the road construction and truck “fraffic” alone will fragment the forest, making it vulnerable to invasive species that will alter predator/prey relationships, and fundamentally change the character of the forest ecology. And this doesn’t require an accident to occur. All this requires is what we already know—that when you turn an ecology into a parking lot, everything it depends on and generates changes—forever (DCNR Loyalsock meeting: Kevin Heatley – YouTube).

Anadarko lies, evades, dissimulates, and fabricates whatever it needs to achieve its objectives. It hires spokespersons like former Williamsport Mayor, Mary Wolf, to lie for it: “[a]s with all of our operations on state forest land, we are looking to minimize surface disturbance and protect special places like Rock Run. We will work with [state agencies] to communicate any approved plans as appropriate.” But whether state forest land or game land or leased land, Anadarko’s record speaks for itself. As Professor Bob Myers (Lock Haven University) painstakingly documents:

[I]n 2010, Anadarko was cited four times for inadequate cementing of their casings. In each of these incidents, they were also cited for failure to report the faulty cementing in the proper fashion.

Anadarko’s touts its “closed-loop system,” where no cuttings from a drilling “would ever touch the Commonwealth.” This is good news, since Anadarko seems to have had problems maintaining their containment pits to DEP specifications. In 2010 they were cited 14 times for various infractions concerning these pits (insufficient capacity, holes in the liner, the liner subsiding into the pit). The inspectors noted spills of wash water, diesel, oil, grease, and triethylene glycol on the pad or on the ground surrounding the pad. On three occasions substantial amounts of chemicals touched the Commonwealth. On March 26th Anadarko spilled 12,000 gallons of synthetic-based mud at a drilling site in the Sproul State Forest. On June 15th, they discharged 150 gallons of hydraulic fluid onto the ground at a drilling site in Centre County. And on December 22, at another Centre County site, production fluid was released from a line that was left uncapped by a worker for at least 24 hours. Politicians and business leaders who want to tap into the financial bonanza of the Marcellus Shale believe that if all of the gas companies were like Anadarko, we could have the benefits of drilling without any of the problems associated with this industry. But, as these incidents suggest, responsible drilling is a myth. While Anadarko is indeed one of the very best of the gas companies, their activities still represent a serious threat to the people and the environment of Pennsylvania. (http://pennbpc.org/sites/pennbpc.org/files/CMSC-Myers-Wmsport.pdf)

“Responsible drilling is a myth.” Thank you Professor Myers. Hence, “better laws” will never be enough. In fact, the rhetoric of “better laws” is an invitation to continue to do evil because it promises to mitigate what it cannot mitigate—pollution, destruction, erosion. In September, 2012, the Responsible Drilling Alliance (RDA) appealed to the Pennsylvania Constitution, Article 1, which makes it a duty of DCNR “to conserve and maintain State Forest lands for the benefit of all Pennsylvanians,” in its letter to DCNR demanding a full environmental impact study, a demonstration of public benefit (since the state does not stand to accrue royalties on the gas drilling), and public hearings (PA Environment Digest – PA Environment Digest). But RDA stops short of recommending to DCNR that it simply deny Anadarko “right of way” or “surface” access, implying instead that, on completion of an environmental impact study, Anadarko will be able to move ahead without unduly disrupting the “sensitive ecologies” of the Loyalsock.

This position is concession paraded as “moderation” and “balance.” But worse, it’s collusion because RDA—and every environmental organization whose representatives think that Anadarko has any other interest in the law than to evade, flout, and violate it when it suits its objectives—knows better. Once you know that, “Better get that looked at” (environmental impact studies) ain’t help—and if you still do nothing but repeat that vacuous message, you’ve effectively acceded to “Good luck with that.”

Anadarko has evaded its responsibility in the deaths of the eleven Deep Water Horizon workers.

Anadarko evaded responsibility in a Mississippi pastor’s kidney failure.

Anadarko has repeatedly utilized faulty well casings—and evaded reporting this fact.

Anadarko does not maintain its waste-water containment pits.

Anadarko spilled 12,000 gallons of carcinogenic drilling mud in Sproul State Forest.

And the list goes on. If this is one of the “good” companies—what on earth are we to expect from the “bad” ones? If Anadarko illustrates “best practices,” what are “worst”? And if this is how Anadarko treats Sproul State Forest, what makes us think that they’ll treat Loyalsock any differently? Even a 2% impacted surface is entirely too much—especially when you consider what’s in that impact. But that too is a feckless lie—and our job, not merely as “stewards of the earth,” but as moral agents is to howl this fact out to every public venue we can possibly reach until Anadarko pulls up its stakes and goes home.
And now for the fracking future: Anadarko’s Three-Card-Monte

“Get out of the Loyalsock” is not the worldview of Interim DCNR Acting Secretary, Ellen Ferretti. She likes to play the Anadarko-Three-Card-Monte game, and by May, 2012 she has become a key player—quietly up-staging Secretary Allen who, apparently does not execute the will of the pro-frack Corbett administration with sufficient fervor. It’s clear from the email romance between Ferretti, Allen, and Lawler, that she wants to be on Anadarko’s team, and she dispatched a “Certificate to Survey” for the Clarence Moore Lands on May 14th 2012. She copied DCNR’s chief oil and gas geologist Teddy Borawski, famous in his own right for comparing the Josh Fox film Gasland to NAZI propaganda more than a year earlier (Fox’s parents are Holocaust survivors), and it is a clear indication where DCNR stands on fracking that they have not only retained Mr. Borawski at DCNR, but made him, anti-Semitic remarks and all, “the point man on leasing and forestry” (Nazi comment digs a hole for Pa. official – Pittsburgh Post-Gazette). In fact, it’s Borawski and Chris Plank (DCNR, Chief, Division of Operations and Recreation)—at Ferretti’s (and ostensibly Allen’s) direction—who issues the certificate to begin survey work on the Clarence Moore Lands.

Email correspondence shows, however, that by May 16th Anadarko is already displeased with the speed and efficiency of its DCNR counterparts—and DCNR State Forester Dan Devlin is scurrying to “make nice” with Anadarko’s VP of Operations, Chris Doyle: “I apologize for the delay in our approval process…We are a little behind in our paperwork flow. We are stretched a little thin in our central office right now.” Besides the fact that such correspondence doesn’t inspire much confidence in DCNR’s ability to carry out even basic oversight with respect to Andarko’s operations in the Loyalsock, it also indicates once again that Anadarko controls the entire game. Doyle responds by chastising Devlin, pointing out that Anadarko has been waiting over a year to pursue its drilling and pipeline plans. A month later, June 15th Feretti writes to Doug Lawler with a proposed agenda to “finalize” a “Surface Development Management Agreement,” settle Anadarko’s dollar offer to DCNR, and “provide guidance on future drilling plans across the system.” On July 18th, Ferretti informs Lawler that DCNR will be “sending you a copy of the Department’s comments to the proposed Surface Development management Agreement,” as well as the agreement itself. She writes that DCNR anticipates reaching out to Chris Martin, Anadarko spokesperson, “to expedite discussion on Anadarko’s proposed Loyalsock State Forest Development Plan…to keep things moving smoothly,” which includes discussion of compressor stations cited in “Recreational Opportunity Spectrum areas,” and “tower construction needs.”

By August 10th, 2012, however, no surface management agreement has been reached, “It is unfortunate,” writes Secretary Allen, but he’s “optimistic” that “a resolution” will be reached in the “near future.” Whether right of way issues have to do with forest disturbance or money is, however, unclear in the correspondence:

After the meeting, my staff attempted to recreate Anadarko’s proposed fifteen million dollar…[July 30th, 2012] payment in lieu of rent using the DCNR’s established right-of-way (ROW) methodology…The department’s calculation using the ROW methodology indicates that Anadarko’s financial offer should be closer to $22,273,041.00. This figure assumes a term of thirty years…a reasonable expectation for a time frame during which the 500 proposed converted acres will be consumed by natural gas development and infrastructure.

Allen then goes on to point out that this sweet spot might have as much as 40 years of development. But by December 21st, 2012, the Anadarko/DCNR romance had hit quite the snag. While it is unclear from the correspondence itself exactly what happened, it reads rather as if walking man had said to me as I struggled to get my sneaker off my swelling right foot. ‘Wow! Maybe you really do need to get that looked at. Wait here. I’ll call 911!” Whether the impetus for this sudden concern about the Loyalsock came from Secretary Allen or some other quarter—I don’t know, but one thing’s clear: Anadarko is angry and posturing to sue, and Chris Sembritsky, General Manager, Marcellus and Utica doesn’t give a Tinker’s Damn about things like whether there’s a legally enforceable difference between mineral rights and surface rights. For Anadarko, mineral rights are surface rights, and Mr. Sembritsky has had enough:

We believe that the longstanding law in Pennsylvania, as elsewhere, is clear. An owner of the surface mineral estate has the right to develop its real property interest and has the corollary right to do so by assessing and using so much of the surface estate as may be reasonably necessary to develop its mineral estate.

Sembritsky then recounts the legal history of the Clarence Moore lands, and concludes that

[n]owhere did the Pennsylvania Supreme Court suggest that Clarence Moore’s subsyrface estate was an illusory one…Moore then, like Anadarko now relies upon the well-recognized non-contractual right to surface access when seeking to realize the economic value of the subsurface minerals. Naturally we realize that litigation is an option to us, should the Department deny to us pour property and without just compensation; however, it is our hope that that will not be necessary.”

Translation: We own these mineral rights, and we are going to do whatever we damn well please to get that goddamn gas out of the ground. We were playing along with your insufferable yammering about “surface rights agreements” and “right-of-ways,” but we’re tired of this now—and it’s costing us money. So kindly get the fuck out of the way before we sue your ass.

And then four more months go by during which a public already deeply uncomfortable with the prospect of turning the Loyalsock into an industrial wasteland becomes louder and more persistent. DCNR responds to this with a resounding blunder, organizing an the first invitation-only, “Stake-holder” meeting April 4th, 2013 which excludes not only the public, but the press (Some Groups Miffed to Be Left Out of DCNR Meeting on Loyalsock Forest Drilling | StateImpact Pennsylvania). The invitees? Friends of Republican Representative Garth Everett and Republican Senator gene Yaw (who sneaks in the back to avoid reporters, (Invite-Only Gas Drilling Meeting Excludes Public, Media | WNEP.com). Telling as well are the presence of environmental groups perceived to be friendly to the gas industry—The Sierra Club, The Audubon Society, and the Responsible Drilling Alliance—the “better laws” folks to be precise. Anadarko signaled its view of the “Stake-holder” meeting by not showing up.

The first public hearing (where DCNR required no sign-in, clearly signaling no follow up), was June 3rd, 2013 at Lycoming College to a packed and uniformly opposed audience of at least 400—nearly a year after virtually all of the key decisions about the Clarence Moore Lands had been made, and well after Anadarko has made clear their intention to drill with or without the blessing of DCNR—much less the people of the Commonwealth (Drilling Opponents Pack DCNR Meeting On Loyalsock State Forest | StateImpact Pennsylvania). More than three years have now transpired, each of them pock-marked with missed opportunities, failures of moral courage, and mercenary greed. By June 13th, 2013 Richard Allen is fired by Governor Corbett—but at least with respect to Anadarko in the Loyalsock, what internal email correspondence shows is that Ellen Ferretti has clearly been a key player for over a year. Indeed, while Allen has become the target of public criticism (and apparently Corbett administration dissatisfaction), Ferretti is enabled to work in relative peace, behind the scenes to insure Anadarko has everything it needs to industrialize Old Logger’s Path, Rock Run, the Clarence Moore Lands, and the McIntyre Wild Area. Among the conclusions we can, I think, safely draw is that Ferretti knows her job, and that she will waste no time doing whatever she needs to do to insure “collaboration” with the industry, contain the public—and interview for her next job (Corbett Forces Out DCNR Secretary Richard Allan [UPDATED] | StateImpact Pennsylvania).

But it’s time to return to Aristotle, and to my fable about my injured ankle.

It’s hard to imagine a story that better illustrates the Ancient Greek philosopher’s wise counsel that moderation evinced in the face of evil is not virtue, but depravity disguised as reason. At every juncture in this absurd saga the opportunity to say “no—you will not destroy this,” is exchanged for compromise, middle ground—concession. And whatever the motivating factors in that concession—fear of lawsuit, genuine concern for the people’s land, some ludicrous belief that there’s such a thing as responsible fracking—it doesn’t matter. For what matters is that the Pennsylvania Constitution makes the state’s moral duty to its citizens clear—that we have a right to clean water and air, and that any entity that would endanger the exercise of that right must show how some benefit to the public outweighs the cost. Anadarko—to its credit—doesn’t even try to make out that argument. Instead it goes directly for the one appeal the Corbett administration recognizes—the property rights of entities big and powerful enough to make good on the tacit promise that state appointments are simply rehearsals for more lucrative jobs in the gas industry, Michael Krancer, for example (Mike Weilbacher: Michael Krancer’s life after DEP – Main Line Times – Main Line Media News).

But what industry does—even what the corrupted state does—is not really the point. We expect Big Gas to be mercenary and ruthless, and we know the state caters to that industry.

The more important point takes us back to walking man. Let’s imagine that, unknown to me, there was another person walking the track that day who saw me take that awful fall. “Better get that looked at” says walking man. The other person, a “responsible falling” advocate says “You know, if we just had better laws, no one would fall.” Walking man then chortles ‘Yeah! That’s what we need! Better laws to prevent falling. Suspend gravity! That’s what we need!” And then they both walk away–arm in arm.

And that is the moral of my story: the very agencies invested with the responsibility to protect the people’s right to clean water and air—at least with respect to that over which they exercise jurisdiction, in this case state forests—have not only abrogated that responsibility, but concealed their nefarious communications to destroy the forest for profit from the very beginning. Worse, however, is that we should now know this fact—and still claim that what we need are simply better laws. What Anadarko knows is that as long as we can be bribed with that appeal to “moderation,” we will effectively do nothing to prevent the disaster that awaits the Loyalsock.

“Better laws” can no more prevent this disaster than they could prevent falling or suspend gravity. And until we decide that a moderate response to a monster like Anadarko is tantamount to dropping to our knees in submission—until we decide that a little rape is still rape, that a little cancer is still cancer, that a little slavery is still slavery, and that a little “Good luck with that!” is still abject negligence—we bear the primary fault for what is coming. The Loyalsock is just a symbol of that precious thing called “the world,” a world that is ours and every other species of living thing. But to demand that world, we must decide that our children’s lives are worth more than the pale gruel of “sustainability.” We must decide that “special places” are the planet, and that life is more precious than property.

For relevant photographs, please see: Collection: ANADARKO/INERGY/CYNOG/SENECA: GET OUT OF THE LOYALSOCK

http://www.ragingchickenpress.org/2013/07/16/of-aristotle-and-anadarko-why-better-laws-will-never-be-enough/

http://shalejustice.org/2808/of-aristotle-and-anadarko-why-better-laws-will-never-be-enough/