Friends of the Richelieu. A river. A passion.



"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Friday, January 31, 2014

Gaz de schiste - Des risques à la santé publique biens réels, prévient l’INSPQ



Photo : Yan Doublet - Archives Le Devoir Un puits de gaz de schiste appartenant à la compagnie albertaine Talisman Puits Gaziers, situé à Saint-Édouard-de-Lotbinière
Reportage publié dans Le Devoir du 31 janvier 2014 | Alexandre Shields |

Lien: http://www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-environnement/398744/des-risques-a-la-sante-publique-biens-reels-previent-l-inspq

L’exploration et l’exploitation du gaz de schiste posent des risques bien réels de contamination des eaux souterraines et d’aggravation de la pollution de l’air, en plus de nuire à la qualité de vie des populations qui vivent près des sites où s’implante l’industrie. C’est ce qui se dégage d’une mise à jour d’une étude produite par l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).


Cet « État des connaissances sur la relation entre les activités liées au gaz de schiste et la santé publique » est daté de septembre 2013, mais a seulement été mis récemment en ligne sur le site de l’INSPQ. Ce nouveau rapport se veut une actualisation d’une étude qui concluait, en 2010, qu’il existait d’importantes lacunes en matière d’information quant aux impacts sur la pollution atmosphérique, la contamination de l’eau, la santé et les milieux de vie.


Nombre de ces zones grises demeurent, indique le nouveau document de 90 pages. Mais plusieurs risques se sont précisés depuis trois ans, notamment en raison des études produites dans la foulée du boom gazier aux États-Unis.


Contamination des eaux


En se basant sur les conclusions de 18 nouveaux documents, l’INSPQ conclut ainsi que « les possibilités de contamination des eaux souterraines sont réelles ». L’institut souligne que de telles contaminations ont notamment été provoquées lors de défaillances au moment de la fracturation hydraulique ou lors de l’extraction du gaz. « Il a été démontré que des problèmes d’étanchéité des coffrages des puits d’extraction étaient à l’origine de cas de contamination survenus dans des conditions normales d’opération », écrivent aussi les auteurs de l’étude. Au Québec, 19 sur 31 puits forés ont présenté des échappements « incontrôlés » de méthane, soit 61 % des puits.


L’INSPQ évoque aussi une « hypothèse controversée » qui « suggère la migration accélérée des contaminants contenus dans la roche-mère vers la surface à travers des failles ou fissures causées ou accentuées par la fracturation hydraulique ». Si cette hypothèse était confirmée, ajoute-t-on, « le risque de contamination des nappes phréatiques persisterait même si des solutions techniques définitives étaient apportées aux problèmes d’étanchéité ».


Pollution de l’air


Le rapport précise que des mesures effectuées depuis trois ans près des sites d’exploitation gazière « permettent de prévoir des augmentations locales des concentrations de certains polluants de l’air ». C’est le cas des particules fines, mais aussi de composés organiques volatils (qui sont des gaz à effet de serre). Or, « très peu d’études » ont été produites pour évaluer les risques pour la santé humaine de ces polluants émis par l’industrie gazière. Et pour documenter les risques « de façon cohérente », il importerait de tenir compte des effets à plus long terme de l’émission de gaz à effet de serre.


« Les activités reliées à l’exploration et l’exploitation du gaz de schiste sont susceptibles de causer des impacts sur la qualité de vie et la santé sociale et psychologique », prévient par ailleurs l’INSPQ. De nouveaux documents produits depuis 2010 confirment donc les craintes déjà évoquées à l’époque. L’augmentation de la circulation, le bruit, « la luminosité intense » et les vibrations causées l’industrie « occasionnent des nuisances pour la population avoisinante ». S’ajoutent à cela les conséquences des booms vécus par les communautés où s’installent les gazières.


Il est cependant difficile d’évaluer le potentiel d’exposition des populations aux produits chimiques utilisés dans les liquides de fracturation. Les informations concernant la nature, les quantités, les procédures de manipulation et le transport de ces substances « demeurent encore incomplètes ».


L’INSPQ constate en outre qu’il n’existe pas de répertoire officiel sur les accidents aux États-Unis ou au Canada, ce qui rend leur étude et la détermination des causes de ces accidents laborieuse. Le rapport fait état de plus de 825 incidents environnementaux différents.


Le rapport de l’Institut se retrouve sur le site du gouvernement du Québec consacré à l’évaluation environnementale stratégique (EES) du gaz de schiste. Ce processus d’évaluation avait été lancé par les libéraux. Le comité devait normalement publier son rapport en janvier. Ce n’était toujours pas le cas jeudi. Le ministre de l’Environnement, Yves-François Blanchet, doit ensuite mandater le Bureau d’audiences publiques pour étudier le controversé dossier.


Un rapport produit par le ministère de l’Environnement dans le cadre de l’EES indique qu’en cas de feu vert à l’industrie, entre 1000 et 9000 puits de gaz de schiste pourraient être forés sur une période de 10 à 20 ans. Cela signifie un rythme annuel de 349 à 2101.

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This is my English translation of an article published in the Newspaper Le Devoir following the public access to a September 2013 report.

Shale gas can be risky for public health says report

Exploring and extracting shale gas is really risky and can contaminate groundwater and worsen air pollution, while harming the quality of life of residents that live near sites where industry becomes established. That is what comes out of an update of a study done by the Quebec National Institute for Public Health (INSPQ).

This "state of knowledge on the relationship between activities tied with shale gas and public health" is dated September 2013 but has just been put on line on the INSPQ website. This recent study aims to update a study that concluded in 2010 that there was important gaps in the information available about impacts on air pollution, water contamination, health and our living environment.

There are still some gaps in the information available says this recent 90 page document. But many dangers have surfaced in more details since the past 3 years, notably because of reports that came out because of the gas boom in the US.

Water contamination

Based on conclusions that came out of 18 recent documents, the INSPQ comes to the conclusion that "the possibilities of contamination of groundwater is very real". The Institute points out that such contamination have been provoked, among other things, during failures while fracking or when extracting gas. "It has been demonstrated that sealing problems with casings in the extraction wells were the source of contamination cases that happened during normal operation conditions", add the authors of the study. In Quebec, 19 out of the 31 wells that have been drilled have "uncontrolled" methane leaks: that is 61% of the wells.

The INSPQ also mentions a "controversial hypothesis" that "suggests accelerated migration of contaminants coming from geological formations towards the surface through faults or fissures caused or made more pronounced by fracking". This hypothesis was confirmed, they say, "the risk of groundwater contamination persists even if definitive technical solutions would be brought to the leaking problems".

Air pollution

The study says that measures brought on since the past 3 years near gas extraction sites "let us forecast local increases of certain air pollutants concentrations". That is true for fine particles, and also volatile organic compounds (that are greenhouse gases). Yet "very few studies" have been done to estimate the risks for public health brought on by these pollutants generated by the gas industry. And to document these risks "in a coherent way", it would be important to take into account the long term effects of greenhouse gases emissions.

"Activities linked to the exploration and exploitation of shale gas are susceptible of bringing on impacts to the quality of life, the social and psychological health also", warns the INSPQ. Recent documents published since 2010 then confirm some fears that had been brought up at the time. The increase of (traffic) circulation, the noise, "intense illumination" and vibrations caused by the industry "cause nuisance to the neighboring population". To that one must add the consequences of the booms happening in the communities where the gas industry settles in.

However, it is difficult to evaluate the potential exposition of the population to the chemicals used in the fracking fluids. The information about their nature, the quantity used, manipulation procedures and the transportation of these substances "still remain incomplete".

The INSPQ observes that there is no official registry of accidents that happened in the US or in Canada, which makes it more difficult to do this study and determining the causes of these accidents. The report mentions more than 825 different environmental incidents

The Institute's report can be found on the Quebec government site dedicated to the Strategic Environmental Assessment (EES) on shale gas. This evaluation process had been launched by the Liberal Party. The committee would have normally published it's report in January. As of Thursday, it still was not published. The Environment Minister Yves-François Blanchet should then give the mandate to the provincial environmental public hearings body (BAPE) to study this controversial file.

A report published by the Environment Ministry within the EES framework indicates that if the green light is given to the industry, between 1,000 and 9,000 shale gas wells could be drilled during a period going from 10 to 20 years. This would give an annual average of between 349 and 2101.

Wednesday, January 29, 2014

Aménagement et gouvernance ; L'invasion territoriale



Cycles de conférences du Collectif scientifique
sur la question du gaz de schiste au Québec


Offert au grand public, ces cycle de conférences ont pour objectif de clarifier certains aspects cruciaux de la problématique du développement de l'industrie du gaz de schiste au Québec, à la lumière des récents développements de la recherche et des événements qui ont jalonné les derniers mois. Ces conférences permettront également de mettre en place un dispositif d'échange et de discussion avec les citoyens qui participeront aux rencontres. Au bilan, nous souhaitons répondre aux questions fondamentales suivantes: Le développement de la filière du gaz de schiste est-il pertinent au Québec ? Entre autres, un tel projet est-il socialement acceptable ? Quelles sont les alternatives pour le Québec ? Avec ce cycle de conférences, nous entendons rappeler l'importance d’axer l’Évaluation environnementale stratégique (ÉES) en cours sur l’étude des fondements du projet gazier et sur la nécessité de la participation publique comme dynamique transversale du processus d'ÉES.


Cycle de conférences 2014

Première conférence: Mercredi 19 février 2014

Aménagement et gouvernance ; L'invasion territoriale



Mercredi 19 février, 18h00 à 20h30

Cycle de conférences 2014

du Collectif scientifique sur la question

du gaz de schiste au Québec

Aménagement et gouvernance
L'invasion territoriale


Conférenciers:


Catherine Trudelle, Ph.D., Titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les conflits socioterritoriaux et la gouvernance locale,

Département de Géographie, UQAM


Robert Desjardins, Ph.D., Professeur associé,

Département de géographie, UQAM

Salle DR-200

Pavillon Athanase-David - 1430, rue Saint-Denis

Université du Québec à Montréal

Entrée libre


Conférence organisée en collaboration avec

le Centre de recherche en éducation et formation relatives

à l’environnement et à l’écocitoyenneté – Centr’ERE

et la

Faculté des sciences de l’éducation

de l’Université du Québec à Montréal



Monday, January 27, 2014

Martine Ouellet



«Il y a un intérêt économique à exploiter le pétrole» Martine Ouellet, Le Journal de Québec, 8 janvier 2014

Lien: http://www.journaldequebec.com/2014/01/08/la-ministre-martine-ouellet-penche-pour-le-modele-norvegien

Monday, January 20, 2014

Pour une responsabilité collective en matière d'énergie



Publié le 15 janvier 2014 dans Le Soleil

Lien: http://www.lapresse.ca/le-soleil/opinions/points-de-vue/201401/15/01-4728877-pour-une-responsabilite-collective-en-matiere-denergie.php



Comme en témoigne le récent Manifeste pour tirer collectivement partie de notre pétrole, signé par des personnalités de la sphère politico-économique québécoise, le débat sur les questions énergétiques mérite toute l'attention d'une vigile citoyenne bien informée et engagée. Fort heureusement, au cours des dernières années, une telle vigile s'est développée et renforcée au sein de notre société civile.

Signalons d'abord que nous sommes en accord avec l'énoncé suivant de ce Manifeste: «Le débat doit avoir lieu! Mais il doit se faire correctement et surtout, nous aurons tous avantage à ce qu'il repose sur des faits.» Cependant, il aura vraisemblablement échappé aux signataires qu'une invitation crédible à un débat citoyen transparent ne saurait s'accommoder d'une affirmation aussi antinomique que «fermer la porte à l'exploitation du pétrole québécois serait irresponsable». Pour reprendre leurs propres mots, il importe que les promoteurs du projet pétrolier «fournissent des informations vérifiées» et évitent de «recourir à des stratégies de désinformation». Or le Manifeste pro-pétrolier contrevient à l'exigence d'un débat éclairé par ses raccourcis simplistes, son manque de rigueur et ses silences.

Les arguments apportés dans ce Manifeste témoignent d'une confusion des genres: en particulier, l'équation non fondée entre la santé des finances publiques et la nécessité du développement pétrolier; entre l'investissement collectif dans le pétrole et la création d'emplois; entre l'exploitation pétrolière et une meilleure éducation, des soins de santé adéquats et la prise en charge d'une population vieillissante; entre la production accrue d'hydrocarbures et la transition énergétique; entre l'émergence de l'industrie pétrolière norvégienne en 1969 et la pertinence de s'inspirer de cette expérience pour le Québec contemporain; entre l'argent d'un «Fonds des générations» provenant des revenus du pétrole et l'héritage socio-écologique que nous devons léguer, lequel pourrait être largement compromis par de mauvais choix énergétiques. Par ailleurs, le déficit annuel de 11 milliards imputé à l'importation du pétrole peut-il - doit-il - être comblé par la production de «notre» pétrole si l'on considère, entre autres, les coûts d'investissement collectif pour un tel développement et ceux des diverses «externalités», la quantité réelle qu'on peut extraire, de même que les opportunités d'autres avenues de développement énergétique et économique? Enfin, des mesures technologiques et législatives de prévention, d'encadrement et de mitigation peuvent-elles suffire à rendre le projet pétrolier socialement et écologiquement « responsable » dans un contexte où il importe de réduire considérablement la production de gaz à effet de serre et d'entrer dans une ère de l'après-pétrole?

On observe également un silence inquiétant dans le Manifeste: si tant est qu'une exploration des ressources pétrolières - dont les limites sont encore floues - pourrait apparaître nécessaire au terme de l'examen critique des besoins sociétaux et de celui du potentiel de l'alternative énergétique, et qu'elle n'entraînerait pas d'effets d'engrenage économique et juridique vers une phase d'exploitation, par qui seraient défrayés les coûts élevés de telles opérations? Qui en assumerait les risques majeurs et les impacts d'ordre financier, social, sanitaire, écologique ? De tels investissements seraient-ils mieux justifiés dans d'autres avenues de développement?

S'appuyant sur les travaux de notre Collectif au fil des trois dernières années et reprenant l'essentiel des nos communiqués antérieurs, nous souhaitons que le débat sur les hydrocarbures s'appuie sur des informations vérifiées, respecte l'intelligence collective, valorise nos avancées scientifiques et technologiques de même que nos diverses potentialités énergétiques. Ce débat doit contribuer au déploiement de notre imaginaire économique et énergétique collectif, actuellement paralysé par une enfilade d'exercices disjoints empêchant toute discussion efficace sur l'urgence de préparer le Québec à l'après-pétrole. En lien avec une politique énergétique responsable et d'avant-garde, nous souhaitons entre autres l'adoption des approches et stratégies suivantes:

- L'évaluation des réels besoins énergétiques du Québec au regard des diverses possibilités de les combler, soit les diverses sources d'approvisionnement potentielles, leur complémentarité et arrimage ainsi que les divers modes de gestion de la demande en énergie.

- La mise à plat rigoureuse des risques environnementaux, sociaux et économiques, ainsi que des effets collatéraux prévisibles et des passifs que le développement des hydrocarbures engendrera pour les Québécois, tant en ce qui concerne l'exploration, l'exploitation et le transport des hydrocarbures, en particulier à Anticosti et dans l'ensemble du golfe. Un bilan financier rigoureux permettra d'établir les exigences minimales d'une économie québécoise robuste appliquée à mettre ses meilleurs outils financiers au soutien efficace des scénarios énergétiques les plus viables et les plus souhaitables.

- L'examen critique et la reconstruction du cadre légal et réglementaire relatif à l'énergie, actuellement dysfonctionnel par ses incohérences dans le traitement des filières et des options énergétiques et dans son plan d'allocations des ressources. En particulier, l'adoption sans délai d'un cadre réglementaire contraignant permettant - avant toute autorisation de forage, dont celui visant à confirmer un potentiel d'exploitation sur le territoire québécois - la protection de l'environnement et de la santé publique et capables d'opérationnaliser les 16 principes qui fondent la Loi sur le développement durable adoptée par le Gouvernement du Québec le 19 avril 2006. Une attention particulière doit être portée à la législation relative à l'eau.

- La mise à profit de l'exceptionnel avantage de notre production hydro-électrique actuelle pour faire en sorte que le Québec devienne un leader de l'alternative énergétique et un exportateur de son expertise plutôt que de ses seules matières premières: vers un modèle endogène de l'après pétrole.

Ces différents éléments font appel à tout un chantier d'innovations écosociales dont le peuple québécois pourrait être champion.

Signataires :

Lucie Sauvé, Centr'ERE - UQAM

En collaboration avec Bernard Saulnier, Johanne Béliveau, Pierre Batellier, Robert Desjardins, Daniel Chapdelaine, Marc Brullemans, Kim Cornelissen

Membres du Comité de pilotage du Collectif scientifique sur la question du gaz de schiste au Québec

Le site HYPERLINK «http://www.collectif-scientifique-gaz-de-schiste.com» www.collectif-scientifique-gaz-de-schiste.com comporte toutes les références en appui à ce commentaire.

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For a collective responsibility in energy matters

Here is my English translation of an opinion piece published in the newspaper Le Soleil signed by a group of people that are members of a scientific collective that got together when the fracking problem got hot in Quebec. It is a reaction to a Manifest that came out signed by a multi-party collective of fincancial and political personalities in Quebec that are pushing for the extraction of shale oil in Quebec.


As found in the recent Manifest to collectively profit from our oil signed by political and economical personalities, the debate on energy matters merit all the attention of an alert citizenship that is well informed and involved. Happily, for the past couple of years, such alertness has developed and grown stronger within our civil society.

First, let's mention that we agree with this statement of this Manifest: "The debate must happen! But it must be done correctly and most importantly, it would be advantageous that it is based on facts." However, it seems that the signatories have not understood that a credible invitation to a transparent citizen debate would not include such a paradoxical affirmation like "closing the door to extracting Quebec oil would be irresponsible". Repeating their own words, it is important that the promoters of an oil project "provide verified information" and avoid "using disinformation strategies". But the pro-oil Manifest violates the necessity of having an enlightened debate by using simplistic short cuts, it's lack of rigour and the things it leaves out.

The arguments brought by this Manifest uses a confusion of genres: especially the unfunded equation between public finances' health and the need to develop the oil file; between oil exploitation and better education, adequate health care and taking charge of an aging population; between increased production of hydrocarbons and an energy transition; between the surge of the Norwegian oil industry in 1969 and the relevance of using that experience for contemporary Quebec; between the money of the fund "Fonds des générations" coming from oil revenues and the social-economical inheritance that we must past on and could be greatly compromised by making the wrong energy choices. Besides, can the annual deficit of 11 billion imputed to the import of oil, and should it, be made good by the production of "our" oil if we consider, among other things, the cost of collectively investing in such a file and the costs of various "externalities", the real quantity that can be extracted, and the opportunities of other ways to develop the energy sources and the economy? Finally, can technological and prevention legislation, oversight and mitigation measures be enough to make an oil project socially and ecologically "responsible" when it is important to reduce considerably the emanation of greenhouse gases and start an era beyond oil?

We also notice a worrisome silence in the Manifest: if such exploration of oil resources, of which the limits are still uncertain, could it seem necessary after a critical examination of social needs and the potential of alternative energy sources, and that it would not bring on a series of economical and legal effects towards an exploitation phase, who would cover the financial, social, health and ecological costs? Such investments should not be better justified by other ways of development?

Based on work done by our Collective during the past 3 years and taking the essential of our previous press releases, we hope that the debate on hydrocarbons will be based on verified information, respect the intelligence of the collective, increase the value of our scientific and technological breakthroughs and our varied energy potential. This debate must contribute to the deployment of our collective economical and energy related imagination that is now paralysed by a series of disjointed exercises that prevent all effective discussion about the urgency of preparing Quebec to a post-oil age. Together with a responsible energy policy at the forefront, we wish among other things the adoption of the following approach and strategies:

- An evaluation of the real energy needs of Quebec in regards to the different possibilities to fulfill them, like the different potential supply sources, their complementarity and linkage, and also the different management ways to meet the demand in energy.

- A rigorous elimination of environmental, social and economical risks, and also predictable collateral effects and the liabilities brought on by the development of hydrocarbons for Quebecers, as much as for the exploration, the exploitation and the transportation of hydrocarbons, especially on Anticosti Island and the whole of the Gulf (of St. Lawrence). A strict financial balance sheet will let us establish minimal requirements of a robust Quebec economy aimed at using it's best financial tools to sustain efficiently energy scenarios that are the most viable and the most desirable.

- A critical examination an reconstruction of the legal and regulatory framework of the energy file that is right now dysfunctional because of it's incoherence in treating the different files and energy options, in the plan of allocation of the resources. In particular, the adoption, without delay, of a binding regulatory framework that would allow, even before any authorisation for drilling is given, like the ones that are done to confirm an extraction potential in Quebec, the protection of the environment and public health and also able to operationalize the 16 principles that are the basis of the Sustainable Development Law that was voted in by the Quebec government on April 19 2006. Special attention should be given to the legislation pertaining to water.

- Harnessing the exceptional advantage of our present hydro-electric production so that Quebec becomes a leader of alternative energy sources and an exporter of it's expertise instead of only it's raw materials: towards an endogenous post-oil model.

These different elements ask for working for eco-social innovations for which the Quebec people could be the champions.

Signatories :

Lucie Sauvé, Centr'ERE - UQAM

In collaboration with Bernard Saulnier, Johanne Béliveau, Pierre Batellier, Robert Desjardins, Daniel Chapdelaine, Marc Brullemans, Kim Cornelissen

Members of the Comité de pilotage du Collectif scientifique sur la question du gaz de schiste au Québec (steering committee of the scientific collective on the shale gas question in Quebec).

The site «http://www.collectif-scientifique-gaz-de-schiste.com» www.collectif-scientifique-gaz-de-schiste.com contains all the references backing up this commentary.

Saturday, January 18, 2014

Pétrole : quels «hauts standards»?




Dans Le Devoir du 16 janvier 2014 | Jean Baril et Michel Bélanger - Avocats et administrateurs du Centre québécois du droit de l’environnement

Lien: http://www.ledevoir.com/politique/quebec/397355/petrole-quels-hauts-standards

Au moment où l’on se remet à peine d’une catastrophe impliquant le transport de pétrole au coeur de nos milieux de vie, certains représentants économiques et politiques signent un manifeste pour promouvoir le développement de la filière pétrolière au Québec. Ces derniers conditionnent toutefois cette exploration et cette exploitation au respect des « plus hauts standards en environnement ». À titre d’avocats spécialisés dans ces questions, nous avons plusieurs remarques à ce sujet.


Chaque catastrophe environnementale liée au secteur pétrolier s’est toujours produite alors que les compagnies et les gouvernements concernés affirmaient observer « les plus hauts standards ». Le ministre fédéral James Oliver ne cesse de répéter que le Canada offre les plus hauts standards de protection de l’environnement, malgré les changements draconiens apportés par le gouvernement Harper aux mécanismes d’évaluation et d’examen de ces projets et à la réglementation environnementale canadienne. En 2012, un collectif de 105 juristes canadiens, dont le Barreau du Québec, dénonçait un « démantèlement sans précédent des lois environnementales canadiennes et représentant un tournant décisif sur une déréglementation des secteurs énergétique et des ressources naturelles canadiennes ». (Le Devoir, le 9 juin 2012) Or, ces changements ont été réclamés par l’Association canadienne des producteurs de pétrole, pour qui « les plus hauts standards » semblent signifier la diminution de la recherche scientifique indépendante sur ces sujets, la réduction du temps consacré à l’évaluation des impacts environnementaux des projets soumis et à la diminution de la participation du public à ces évaluations.


Le Québec ferait-il mieux ? L’encadrement juridique actuel et les lacunes de son application face au secteur des hydrocarbures, comme à celui des ressources naturelles en général, nous laissent douter de la volonté réelle de voir s’instaurer ici les « plus hauts standards » en matière d’environnement. Dans notre pratique, nous constatons régulièrement comment nos mécanismes d’accès à l’information de nature environnementale, d’évaluation et d’examen, d’autorisations et de suivi sont contournés, sinon ignorés, par l’industrie québécoise des hydrocarbures, sous le regard complaisant des autorités publiques. La saga des gaz de schiste avait donné un aperçu de la chose, mais nous voyons se reproduire actuellement les mêmes aberrations en Gaspésie et à Anticosti avec le pétrole. Malgré ses maigres ressources, le CQDE s’est retrouvé trois fois devant les tribunaux, dans les deux dernières années, pour exiger une simple application des lois actuelles dans des dossiers reliés aux hydrocarbures.


Le droit international de l’environnement a aussi pour but d’établir « les plus hauts standards environnementaux ». Sous son égide a été élaborée une Convention internationale sur les changements climatiques et le GIEC nous rappelle, chaque fois avec plus d’insistance, l’urgence de nous défaire de notre dépendance au pétrole, avec une responsabilité particulière pour les pays développés comme le nôtre. La communauté scientifique internationale indique que nous ne pouvons développer plus du quart des réserves d’hydrocarbures connues sur le globe, mais les signataires du manifeste considèrent que le Québec doit exploiter la totalité des siennes. C’est effectivement ce qui a été fait jusqu’ici sur la planète, mais c’est précisément ce que le droit international cherche à changer pour éviter la catastrophe climatique !


Finalement, nous avons hâte de voir les positions concrètes des représentants de la Fédération québécoise des chambres de commerce et du Conseil du patronat du Québec, dont les dirigeants signent ce manifeste, lors d’éventuelles propositions de modifications législatives servant à mieux encadrer l’industrie des hydrocarbures et à doter le Québec des « plus hauts standards environnementaux ». Si le passé est garant de l’avenir…


Jean Baril et Michel Bélanger - Avocats et administrateurs du Centre québécois du droit de l’environnement

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Oil: what "high standards"?

My translation of an opinion piece written by Jean Baril and Michel Bélanger, lawyers and administrators of the Centre québécois du droit de l'environnement (Quebec center of environmental rights).

Just when we are just recuperating from an oil transportation disaster right where we live, some economical and political representatives sign a manifest to push the development of oil in Quebec. These persons are for this exploration and exploitation under the condition that the "highest environmental standards" are respected. As lawyers specialized by this question, we have a lot to say about this.

Every oil environmental disaster has always happened when the companies and the governments involved had followed "the highest standards". The federal minister James Oliver keeps repeating that Canada has the highest environmental protection standards, despite the draconian changes that where brought in by the Harper government to the mechanisms of evaluation and study of projects and to the Canadian environmental regulations. In 2012, a collective of Canadian lawyers, including the Barreau du Québec, denounced an "unprecedented dismantling of Canadian environmental regulations that marked a decisive turn-around of deregulation in the Canadian energy and natural resources sectors". (see Le Devoir dated June 9 2012). Yet, these changes were asked by the Canadian Association of Oil Producers for which "the highest standards" seem to mean a reduction of independent scientific research on these questions, a reduction of time spent to evaluate environmental impacts of presented projects and a reduction of public participation to these evaluations.

Would Quebec do better? The present legal oversight and the gaps of it's enforcement by the fossil fuel sector, just like the natural resources in general, makes us sceptical about the real will to see establish "the highest standards" here to protect the environment. During our practice, we regularly see how our mechanisms to access of information of environmental nature, on evaluation and studies, on authorizations and follow-up are by-passed, if not completely ignored, by the Quebec fossil fuel industry, under the indulgent watch of public authorities. The shale gas saga had given us an idea of this way of doing business, and we see the same aberrations going on right now in the Gaspésie and on Anticosti Island with oil. In spite of having little financial resources, the CQDE found itself 3 times in court during the past 2 years to demand a simple application of present laws in files tied to hydrocarbons.

The international right to the environment also has the objective to establish "the highest environmental standards". Under it's aegis, an international Convention has been drafted on climate change and the IPCC keeps reminding us, each time more insistent, of the urgency of severing our dependency to oil, with a special responsibility to developed countries like ours. The international scientific community tells us that we cannot develop more than a quarter of known hydrocarbon reserves of the planet, but the signatories of the manifest consider that Quebec must extract the totality of ours. That is indeed what is going on up till now on the planet, but that is exactly what the international law wants to change to avoid climatic disaster!

Finally, we are looking forward to hear the real positions of the representatives of the Fédération québécoise des chambres de commerce (Quebec federation of Chamber of Commerce) and of the Conseil du patronat du Québec ( Council of employers of Quebec), whose leaders have signed this manifest, during future propositions to legislative changes that would see a better oversight over the hydrocarbon industry and give Quebec "the best environmental standards". If the past can be an indication of what the future holds...

Jean Baril et Michel Bélanger - Lawyers and administrators of the Centre québécois du droit de l’environnement

Lien: http://www.cqde.org/

Friday, January 17, 2014

Pétrole: «un débat mal parti»

Photo: SNAP Québec

Les signataires d’un manifeste pro-pétrole se basent sur des faussetés, estime un expert du golfe du Saint-Laurent

Reportage publié dans Le Devoir du 13 janvier 2014 | Alexandre Shields

Lien: http://www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-environnement/397144/petrole-un-debat-mal-parti

Les partisans de l’exploitation pétrolière au Québec véhiculent des faussetés lorsqu’ils évoquent les revenus qui pourraient être générés par d’éventuelles ressources fossiles. En fait, il est loin d’être acquis que le sous-sol québécois renferme le moindre gisement d’or noir rentable. Et même si ce pétrole existe, on peut sérieusement douter de notre capacité à l’exploiter sans risques majeurs pour l’environnement, affirme le biologiste Sylvain Archambault.

Il critique d’ailleurs sévèrement les signataires du Manifeste pour tirer profit collectivement de notre pétrole, dont Bernard Landry, Joseph Facal et Monique Jérôme-Forget. « Le Manifeste demande un débat éclairé qui se base sur des faits, ce qui est une bonne idée. Mais je dirais que le débat est très mal parti. On fabule beaucoup, on se crée le fantasme que nous sommes assis sur une mine d’or noir, que c’est le Klondike et que nous allons devenir des cheikhs d’Amérique du Nord. C’est farfelu. »


« Nous devons miser sur les ressources pétrolières qui se trouvent en sol québécois, martèle le Manifeste publié la semaine dernière. Des milliards de barils de pétrole seraient disponibles à l’île d’Anticosti, à Old Harry et en Gaspésie. Le Québec aurait la chance d’avoir des réserves impressionnantes de pétrole. Ce ne sont pas tous les territoires qui ont une telle chance. »


Selon M. Archambault, cette affirmation est tout simplement « fausse ». Il estime aussi que l’ancien premier ministre péquiste se trompe lorsqu’il évoque la nécessité de permettre rapidement des forages exploratoires sur la structure de Old Harry, en plein coeur du golfe du Saint-Laurent. « Bernard Landry répète qu’il y a une urgence parce qu’il y a déjà des forages du côté de Terre-Neuve. C’est totalement faux, mais c’est un ancien premier ministre du Québec qui le dit. Ces affirmations créent un sentiment d’urgence basé sur des faussetés qui viennent biaiser le débat. »


Le cas Old Harry


C’est l’entreprise Corridor Resources qui détient les permis d’exploration pour cette zone, tant du côté du Québec que de Terre-Neuve. Aucun forage n’a jusqu’ici été mené, même si les permis ont été accordés il y a déjà plusieurs années. En fait, l’entreprise n’a jamais mené de forages exploratoires en milieu marin. Et pour le moment, aucune date n’est prévue pour le début des forages à Old Harry.


L’évaluation du potentiel de cette structure sous-marine — deux milliards de barils de pétrole — découle uniquement de relevés sismiques. « Même si les données sont très préliminaires, la ministre des Ressources naturelles, Martine Ouellet, parle déjà des milliards de dollars de revenus qui pourraient être générés. Ses propos frisent la démesure. Le potentiel est extrêmement hypothétique. Jusqu’à maintenant, pas une goutte de pétrole n’a été tirée d’Old Harry », souligne Sylvain Archambault, consultant pour la Société pour la nature et les parcs.


La ministre décrit par exemple la structure d’Old Harry comme un « gisement ». Or, pour qu’on puisse décrire cette zone ainsi, il faudra d’abord déterminer que le sous-sol y renferme une accumulation de pétrole ou de gaz naturel susceptible d’être exploitée.


La même prudence en ce qui a trait au potentiel en or noir québécois vaut pour les autres régions convoitées par les compagnies pétrolières, selon le biologiste. Aucune ressource pétrolière n’a jusqu’ici été découverte sur l’île d’Anticosti, malgré trois décennies d’exploration. Avant de céder ses permis à Pétrolia, Hydro-Québec Pétrole et gaz avait toutefois détecté la présence de pétrole. Mais il faudra attendre que Pétrolia et Junex mènent des forages horizontaux, avec fracturation, pour avoir une idée plus précise. Le potentiel de 40 milliards de barils demeure pour le moment théorique. Dans un texte publié dans Le Devoir la semaine dernière, l’ingénieur en géologie Marc Durand réitérait d’ailleurs ses doutes sur la rentabilité d’une exploitation qui permettrait d’extraire entre 1 % et 2 % de la ressource en place.


Du côté de la Gaspésie, le projet Haldimand est le seul qui s’approche de la phase d’exploitation. Pétrolia tente pour le moment d’obtenir l’autorisation de forer un nouveau puits qui pourrait permettre de confirmer un potentiel pétrolier à Gaspé. La ressource est évaluée pour le moment à 7,7 millions de barils, soit 23 jours de consommation québécoise.


Risques environnementaux


En plus de douter du potentiel en énergies fossiles du Québec, Sylvain Archambault estime que l’exploitation présente des risques qui sont pour le moment « peu pris en compte ». Il doute d’ailleurs fortement de la possibilité d’extraire du pétrole de façon « responsable » en milieu marin, contrairement à ce qu’affirment les auteurs du Manifeste publié la semaine dernière.


Il rappelle ainsi que le rapport d’évaluation environnementale stratégique sur le golfe recensait « plusieurs lacunes » dans l’état actuel des connaissances. Les carences concernent les technologies d’exploration et d’exploitation, les composantes des milieux physique, biologique et humain, de même que les « effets environnementaux potentiels des activités d’exploration et d’exploitation, ainsi que des déversements accidentels ».


M. Archambault rappelle en outre que la responsabilité financière des pétrolières en cas de déversement se limite à 30 millions de dollars. À titre de comparaison, quelque 5000 litres de mazout lourd se sont déversés dans la baie de Sept-Îles en septembre dernier à la suite d’une fuite dans un réservoir de la minière Cliffs Natural Resources. Les coûts de nettoyage de ce déversement qui équivaut à cinq tonnes de mazout dépassent les 20 millions de dollars, selon M. Archambault. « Les estacades installées rapidement, et disponibles sur place, n’ont pas suffi pour stopper le déversement, qui a débordé de la baie de Sept-Îles, ajoute-t-il. Et on parle d’un milieu beaucoup plus facile à contrôler qu’en plein coeur du golfe. »


Dans le cas de la marée noire provoquée par une plateforme de BP dans le golfe du Mexique, Sylvain Archambault rappelle que ce ne sont pas moins de 565 000 tonnes de pétrole qui se sont déversées dans la nature. Les frais de nettoyage et les indemnisations se chiffrent en milliards de dollars. Quant aux impacts environnementaux à long terme, ils restent à évaluer."

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Here is my translation of an article published in the newspaper Le Devoir written by Alexandre Shields.

Oil: a debate off to a very bad start

Those who have signed the manifest to push oil are based on falsehoods says this St. Lawrence Gulf expert.

The proponents of oil exploitation in Quebec repeat falsehoods when they say that revenues that could come from these eventual fossil fuels. In fact, it's far from certain that Quebec has any profitable oil to extract. And even if there is, one can seriously doubt that we can extract it without any major risks for the environment, says biologist Sylvain Archambault.

He seriously criticizes the signatories of the Manifest that pushes for a collective profit from oil, like Bernard Landry, Joseph Facal and Monique Jérôme-Forget. "The Manifest asks for an enlightened debate based on facts, which is a good idea. But I would say that the debate is off to a very bad start. There is a lot of fantasizing going on, there is this created fantasy that we are sitting on a black gold mine, that it is like the Klondike and we shall become North America's sheiks. That's silly."

"We should bet on oil resources found in Quebec soil, hammers the Manifest published last week. Billions of barrels of oil would be available on Anticosti Island, in Old Harry and in the Gaspésie Peninsula. Quebec would have the luck to have impressive reserves of oil. It is not all territories that have such luck."

As per Mr Archambault, this assertion is simply "false". He also estimates that the ex-PM PQ is wrong when he mentions the necessity to quickly allow exploratory drilling on Old Harry, in the heart of the Gulf of St. Lawrence. "Bernard Landry repeats that there is an urgency because there is already drilling on the Newfoundland side. That is completely false, but it's an ex-PM of Quebec that says so. These assertions create a feeling of urgency based on falsehoods that bias the debate. "

The case of Old Harry.

It is Corridor Resources that hold the exploratory permits for this zone, on the Quebec side and the Newfoundland side. No drilling has yet been done here, even if the permits have been given out many years ago. In fact, the company never did do any exploratory marine drilling. And for now, no date has been planned to start drilling at Old Harry.

The evaluation of the potential of this marine structure, two billion of barrels of oil, comes only from seismic readings. "Even if the data are very preliminary, Martine Ouellet, the Minister of Natural Resources, is already talking about billions of dollars in revenue that could be generated. Her words are almost outrageous. The potential is extremely hypothetical. Up to now, not one drop of oil came out of Old Harry", mentions Sylvain Archambault, consultant for the Canadian Parks and Wilderness Society (CPAWS) .

For example, the Minister describes the Old Harry structure like an "oil field". But, to be able to describe this zone like this, it would have to be first determined that the ground holds an accumulation of oil or natural gas susceptible of being exploited.

The same precaution for the potential of Quebec oil is applicable to the other regions coveted by the oil companies adds the biologist. No oil resource has yet been discovered on Anticosti Island, even though there has been some exploration there for three decades now. Before giving it's permits to Pétrolia, Hydro-Québec Pétrole et Gaz did detect the presence of oil. But one must wait for Pétrolia and Junex to do horizontal drillings with fracking, to have some better idea. The potential of 40 billion barrels is still theoretical for now. In a text published in the newspaper Le Devoir last week, the geological engineer Marc Durand reaffirmed his doubts on the return of an exploitation that would permit to extract between 1% and 2% of the existing resource.

On the Gaspésie side, the Haldimand project is the only one coming close to the exploitation phase. For now, Pétrolia tries to get the authorisation to drill a new well that would help confirm the oil potential at Gaspé. The resource is evaluated at 7,7 million of barrels right now, which would represent 23 days of Quebec's consumption.

Environmental risks.

On top of doubting the fossil fuel potential of Quebec, Sylvain Archambault estimates that the exploitation has risks that are "barely taken into account" right now. He also strongly doubts that the possibility of extracting oil in a "responsible" way in a marine context, contrary to what the Manifest authors say when it was published last week.

He recalls that the Strategic Environmental Assessment report on the Gulf found "many gaps" in what is known right now. The deficiencies about the exploration and exploitation technologies, the physical, biological and human components, and the "potential environmental effects of exploration and exploitation activities, and the accidental spills".

Mr Archambault also reminds us that the financial responsibility of the oil industry in case of a spill is limited to 30 million dollars. As a comparable, some 5,000 litres of heavy heating oil were spilled in the Sept-Îles Bay last September after a leak of a reservoir belonging to Cliffs Natural Resources. The cleaning costs of this spill alone, that is the equivalent of 5 tonnes of heavy oil, were over 20 million dollars, says Mr Archambault. "The booms that were put in quickly, and were already available on site, were not enough to stop the spill that reached the Bay of Sept-Îles, he adds. And this is a site that is much easier to control than the middle of the Gulf."

In the case of the black tide that came from an off-shore BP platform in the Gulf of Mexico, Sylvain Archambault points out that it is not less than 565,000 tons of oil that were spilled in the wilderness. The costs of the cleanup and compensations were in the billions of dollars. As for the environmental impacts on the long term, those are still to be evaluated."

Monday, January 13, 2014

Un nouveau collectif contre les gaz de schiste est né




Le CMAVI s'intéressera de près aux énergies renouvelables

Les nouveaux membres du Collectif, Moratoire, Alternatives, Vigilance, Intervention (CMAVI) se sont réunis à Drummondville, samedi. Ses militants continuent de lutter en faveur d'un moratoire contre l'exploitation des gaz de schiste dans la vallée du Saint-Laurent, tout en prônant des solutions alternatives qu'offrent les énergies renouvelables.


Ce collectif mènera sa bataille parallèlement à celle du Regroupement Interrégional sur le Gaz de schiste de la vallée du Saint-Laurent (RIGSVSL). Le vote tenu à l'automne 2013 demandant que le moratoire contre les gaz de schiste s'étende à l'ensemble du Québec au lieu d'être limité à la vallée du Saint-Laurent en a déçu certains. Qui plus est, la liste des hydrocarbures sur lesquels le regroupement se penchait s'allongeait.

Devant ce constat, des militants ont décidé de fonder une nouvelle organisation pour revenir à la mission de base. L'ancien porte-parole du RIGSVSL, Serge Fortier, a repris ses fonctions, cette fois à la barre du CMAVI. "Nous terminons l'ouvrage que le RIGSVSL a commencé", clame-t-il. Des militants demeureront actifs dans les deux organisations.

"Ça fait trois ans qu'on demande ça. On a fait la preuve que les gens de la vallée du Saint-Laurent n'en veulent pas. On veut que ça se rende à terme", poursuit-il, en parlant du moratoire.

Le projet de loi 37

D'ailleurs, le CMAVI réalisera un plan d'action concret pour favoriser l'adoption du projet de loi 37 déposé par le Parti québécois cet automne. M. Fortier convient que ce projet de loi, intitulé "loi interdisant certaines activités destinées à rechercher ou à exploiter du gaz naturel dans le schiste", n'est pas parfait, mais son collectif est convaincu que les partis de l'opposition doivent écouter les citoyens. "On verra à l'améliorer au fil du temps", laisse-t-il tomber.

Un lobby vert

Ce collectif est également résolu à faire la promotion des énergies renouvelables. Entre autres, les militants recenseront les projets en énergies renouvelables en émergence au Québec.

Afin de véhiculer l'information sur le sujet, des activités telles que des conférences thématiques, des débats publics, des tables rondes ou visites guidées de projets novateurs et alternatifs au gaz de schiste seront organisées.

Cette démarche veut transformer le mouvement d'opposition en actions constructives pour les citoyens du Québec.

"Il n'y a pas de véritable lobby vert au Québec", constate M. Fortier, déterminé à offrir une solution de rechange aux multinationales des hydrocarbures.

Une rigueur qui impressionne

Samedi, des membres ont notamment partagé leurs regards critiques sur le travail du Comité de l'évaluation environnementale stratégique (ÉES) sur le gaz de schiste. Les présentations étaient couronnées d'applaudissements.

Une nouvelle membre, Lucie Girard, a souligné la grande rigueur des bénévoles impliqués. "Quelle magnifique expertise! Je suis impressionnée. Je me sens dans un regroupement solide", a-t-elle exprimé.

Une gestion plus souple

M. Fortier explique également que le nouveau collectif a un mode de gestion plus souple dans le sens où il regroupe des citoyens et non des comités locaux comme le RIGSVSL.

Le CMAVI est officiellement enregistré au Registre des entreprises du Québec depuis le début de 2014. Son nouveau logo évoque la fleur de lys et est composé de trois couleurs : le jaune-brun qui fait référence aux eaux de fracturation, le bleu qui rappelle l'espoir et le vert qui est associé aux énergies renouvelables. À noter que le site Web cmavi.org est accessible depuis samedi.

Lien: http://www.journalexpress.ca/Actualites/2014-01-11/article-3572327/Un-nouveau-collectif-contre-les-gaz-de-schiste-est-ne/1

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A new collective against shale gas is born

This is my translation of an article I found in a local newspaper.

The CMAVI is very interested by renewable sources of energy

The new members of the Collective, Moratorium, Alternatives, Vigilance, Intervention (CMAVI - sounds like 'it's my life' in French) have had a meeting in Drummondville Saturday. These activists continue to fight for a moratorium against shale gas in the St. Lawrence Lowlands, and also want to promote alternative solutions thanks to renewable sources of energy.

This collective will fight in parallel with the RIGSVSL (Regroupement Interrégional sur le Gaz de schiste de la vallée du Saint-Laurent - interregional regrouping against shale gas in the St. Lawrence valley). The vote that had taken place in Fall 2013 demanding a moratorium against shale gas that would cover Quebec entirely instead of only in the Lowlands had disappointed many members. Plus, the list of fossil fuels worrying the group was getting longer by the minute.

Because of this, the activists decided to create a new organisation that would concentrate on the mission it had given itself at the start. The ex spokesman of the RIGSVSL, Serge Fortier, has agreed to come back to work, this time at the head of the CMAVI. "We shall finish the work that the RIGSVSL had started", he says. The activists will remain active in both organisations.

"We've asked for this 3 years ago. We have proven that the people of the St. Lawrence Valley don't want it. We want to see it through", he goes on to say, talking about the moratorium.

Bill 37

Besides, the CMAVI will structure a concrete action plan in favor of an adoption of Bill 37 that was presented by the Parti québécois last fall. Mr Fortier admits that this bill, titled "law banning some activities destined for the exploration or the exploitation of natural gas in shale" is not perfect, but his collective is convinced that the Opposition Parties must listen to the citizens. "We will work to make it better in time", he adds.

A green lobby

This collective is also determined to promote renewable sources of energy. For example, the activists will make an inventory of renewable projects taking form in Quebec.

To disseminate the information on the subject, activities like thematic conferences, public debates, round tables or guided tours of innovative projects and alternatives to shale gas will be organized.

The goal is to transform the opposition movement into constructive actions for Quebec citizens.

"There is really no green lobby in Quebec", believes Mr Fortier, determined to offer alternative solutions to multinational hydrocarbons.

An impressive rigour

Saturday, the members also shared their critical views about the work done by the Strategic Environmental Assessment Comity (ÉES) on shale gas. The presentations were very applauded.

A new member, Lucie Girard, noticed the great rigour of the volunteers involved. "What wonderful expertise! I'm very impressed. I feel that I'm dealing with a solid group", she said.

A more flexible management

Mr Fortier explains that the new collective has an administration more flexible because it's members are citizens, not local committees like the RIGSVSL.

The CMAVI is officially registered in the Registre des entreprises du Quebec since the beginning of 2014. The new logo is a fleur-de-lys made with 3 colors: a brownish yellow refers to fracking water, blue for hope and green for the renewables. Their website cmavi.org is on line since Saturday.

Saturday, January 11, 2014

Pétrole: pour un contre-manifeste

Photo: LaNouvelle.Net

Le texte de Bernard Landry, Monique Jérôme-Forget et cie n’est pas fondé sur une analyse rigoureuse, mais sur un sophisme

Dans Le Devoir du 10 janvier 2014 | texte de Marc Durand - Docteur, ingénieur en géologie appliquée, professeur retraité de l’UQAM | sous les Actualités économiques

Le texte « Manifeste pour tirer profit collectivement de notre pétrole » d’André Bisson, Bernard Landry, Joseph Facal, etc. propose quelques prémisses de nature économique, certaines vérifiables — dette du Québec, vieillissement de la population, etc. —, d’autres absolument non vérifiées et hautement spéculatives — « des milliards de barils seraient disponibles à l’Île d’Anticosti » — afin de lancer un appel en faveur de l’exploration/exploitation du pétrole au Québec.


Ce n’est pas là une analyse bien rigoureuse, car on y retrouve essentiellement le sophisme assez simpliste :


1. Le Québec a besoin d’argent (OK, rien à redire à ça) ;


2. Le pétrole génère de l’argent (dans des gisements rentables, pas automatiquement) ;


3. Le Québec dispose de pétrole (un peu vite en affaire ici !) ;


4. Ce pétrole va créer des retombées économiques majeures pour le Québec.


À l’appui de cette « démonstration », le manifeste a comme sources six références : 1 et 2 traitent de la dette du Québec ; 3, un texte sur le vieillissement de la population, une spécificité québécoise (ailleurs, on ne vieillit pas ?) ; 4 et 5, deux références sur le déficit de la balance commerciale ; finalement 6, un texte sur l’industrie pétrolière de l’Ohio, produit par deux auteurs fortement liés à cette industrie que le manifeste cite improprement comme « les autorités » de l’État : « En Ohio, pour une formation géologique similaire à celle de l’île d’Anticosti, les shales d’Utica, les autorités ont estimé… »


Or, ce texte de 2011 est écrit par:


l’Ohio Oil and Gas Energy Education Program. Or, sur oogeep.org, on peut lire que l’OOGEEP « est fondé, sur une base volontaire, par l’industrie du pétrole brut et du gaz naturel de l’Ohio en fonction d’une évaluation volontaire de la production de tout le pétrole brut et le gaz naturel produit dans l’Ohio. OOGEEP n’est pas une agence d’État » [traduction du Devoir].


… et un bureau privé de marketing : Kleinhenz Associates Ltd, Wealth Management.


On ne peut, à partir de cette source, confirmer l’existence de milliards de barils à Anticosti. On ne peut pas seulement parler de barils disponibles comme le font les auteurs du manifeste, sans aucune analyse des coûts. À la colonne des revenus, il faut ajouter la colonne des dépenses. Or à Anticosti, les coûts estimés dépassent de loin les revenus potentiels. Il y a peut-être 40 milliards de barils en place, mais comme au Dakota, c’est environ 1,2 % qui est peut-être récupérable par les puits. On récolterait donc à 100 $/baril un peu moins de 50 milliards, en supposant bien sûr que la totalité de l’île serait exploitée. Cela demanderait au minimum 12 000 puits d’extraction qui ont un coût unitaire de 10 millions chacun, ce qui donne des dépenses de 120 milliards. Personne ne va suivre les promoteurs avec ces estimations largement déficitaires. Personne n’investira 120 milliards pour espérer récupérer 50 milliards de production.


Hauts standards environnementaux


Le manifeste recommande que l’exploration et l’exploitation se fassent en fonction de hauts standards de protection de l’environnement. Il n’est même pas nécessaire d’en demander autant pour exclure la quasi-totalité de l’île d’Anticosti, car la structure géologique du gisement Macasty ne permet pas d’y fracturer le schiste en appliquant simplement les standards les plus ordinaires, notamment la norme de 1000 m entre le bas des nappes et le haut de l’extension de la fracturation hydraulique que l’industrie se vante de respecter aux États-Unis. Bien loin d’envisager de hauts standards, le ministère du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs tente plutôt d’abaisser cette obligation à moins de 400 m dans une règle sur mesure pour contourner à Anticosti cet obstacle géologique.


Supposons (ce qui n’est pas le cas, mais admettons…) qu’il y ait d’immenses réserves de pétrole en Gaspésie par exemple, l’analyse rationnelle d’exploiter ou pas n’aurait rien à voir avec les prémisses du manifeste. Supposons a contrario que le Québec soit riche, sans dette, sans vieillissement de la population, etc. On prendrait aussi assurément la décision d’exploiter cette ressource indépendamment de toutes les raisons invoquées dans le manifeste ; mon petit neveu ado me dirait juste « ça n’a pas rap » ! Et il aurait raison. On pourrait aussi aligner les mêmes prémisses pour invoquer la nécessité d’exploiter n’importe quelle autre ressource (par ex. la forêt boréale). Ça n’aurait aussi « pas rap » avec les prémisses ; et on pourrait y accoler le même type de conclusion.


À la fin du manifeste, les auteurs écrivent : « Nous lançons un appel à l’ensemble des parties prenantes de la société pour qu’elles fournissent des informations vérifiées et qu’elles évitent d’entretenir ou de nourrir des craintes non justifiées uniquement pour contribuer à la défense de leur cause. » Fort bien ! Mais hélas, il faudra attendre encore un peu, car ce n’est certes pas leur document qui apporte des informations vérifiées !


Par conséquent, j’ajoute donc mon propre appel « à l’ensemble des parties prenantes de la société pour qu’elles fournissent des informations vérifiées et qu’elles évitent d’entretenir ou de nourrir des illusions économiques, basées sur des chiffres farfelus fournis essentiellement par des promoteurs pour contribuer à la défense d’intérêts financiers immédiats au détriment des générations qui suivront ».

Lien: http://www.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/396905/petrole-pour-un-contre-manifeste

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Oil:For an Anti-Manifest

This is my translation of a opinion piece written by Marc Durand, Doctor-Engineer in Applied Geology, retired professor from UQAM university in Montreal, in reaction to a multi-party manifesto pushing the oil extraction in Quebec.

The text, titled "Manifeste pour tirer profit collectivement de notre pétrole" (manifest to profit collectively from our oil) signed by André Bisson, Bernard Landry, Joseph Facal and more, presents a few premises of economic nature, some of them verifiable, like Quebec's dept, aging population, etc..., others absolutely not verified and highly speculative, like "billions of barrels would be available from Anticosti Island", in order to call on the exploration and exploitation of oil in Quebec.

It is not a very rigorous analysis, because we find in it essentially the very simplistic sophism:

1. Quebec needs money (OK, that's true);

2. Oil generates money (in profitable deposits, not automatically);

3. Quebec has oil (that's going a bit too fast!);

4. This oil will have great economic spin-offs for Quebec.

To back up this "demonstration", the manifest has 6 reference sources: 1 and 2 are about Quebec's dept; 3 is a text about the aging population, something specific for Quebec (people don't age elsewhere?); 4 and 5 are two references about the commercial balance deficit; finally, 6 is a text coming from the oil industry of Ohio, written by 2 authors closely linked to the industry that the manifest mentions incorrectly as "authorities" of the state: "In Ohio, for a similar geological formation like the one of Anticosti Island, the Utica shales, the authorities estimated..."

But this text dated from 2011 is written by: the Ohio Oil and Gas Energy Education Program. On the oogeep.org site, one can find that the OOGEEP "is founded, on a voluntary basis, by the crude oil industry and natural gas of Ohio for a voluntary evaluation of the production of all crude oil and natural gas produced in Ohio. OOGEEP is not a State agency". (Translation done by the newspaper Le Devoir).


... and a private marketing office: Kleinhenz Associates Ltd, Wealth Management.

We cannot, based on this source, confirm the existence of billions of barrels in Anticosti. We cannot simply talk about available barrels like the authors of the manifest do, without any cost analysis. With the income column, one has to add a column for expenses. It so happens that for Anticosti, the estimated costs greatly surpass the potential earnings. There is maybe 40 billion barrels there, but like in Dakota, it's about 1.2% recoverable by well. There would then be at $100 per barrel a little less than 50 billion, assuming, of course, that the whole Island will be exploited. That would mean a minimum of 12,000 extraction wells that cost 10 million per well, which would bring the total expenses at 120 billion. Nobody will get on the bus with these big deficit estimates. Nobody will want to invest 120 billion to hope getting back 50 billion from the production.

High Environmental Standards

The manifest recommends that the exploration and exploitation be done using the highest standards of environmental protection. It is not even necessary to ask for so much to exclude almost the whole of Anticosti Island, because the geological structure of the Macasty formation does not allow for fracking the shale by respecting even the most ordinary standards, like the 1,000 meters between the base of the water table and the top of the extension of fracking that the industry does in the US and likes to boast about. Far from planning the highest standards, the Environment Ministry is rather trying to lower this obligation to less than 400 meters in a regulation made to fit Anticosti's geological obstacle.

Let's suppose (it is not reality, but let's just suppose...) that there is humongous reserves of oil in the Gaspésie, for example, the rational analysis to exploit or not would have nothing to do with the premises of the manifest. Let's suppose, on the contrary, that Quebec is rich, without any debt, without an aging population, etc. The decision would surely be taken anyway to exploit this resource, no matter all the reasons brought up by the manifest; my teen nephew would just say to me "has nothing to do with it"! And he would be right. One could also put together the same premises to invoke the necessity of exploiting any other resource (for example the Boreal forest). That too would "have nothing to do" with the premises; and one would get to the same conclusion.

At the end of the manifest, the authors write: "We call on all involved parties of society so that they supply all the verified information and so that they avoid keeping up or feed the unjustified fears that only contribute to defend their cause." Very well! But unfortunately, we will have to wait a bit, because it is certainly not their own document that bring forth the verified information!

So then, I summon out my own call "to all involved parties of society so that they supply verified information and that they avoid keeping up of feed economical illusions, based on silly numbers basically coming from the promoters to contribute to the defense of immediate financial interests to the detriment of future generations".

Friday, January 10, 2014

TARRED AND FEATHERED



From joining the Quebec citizens down in the streets, rallying against shale gas and fracking, then being elected because of her statements against the dangerous method of extracting fossil fuels -



- to being tarred and feathered by a multi-party manifest pushing for oil exploitation in our Province, Minister of Natural Resources Martine Ouellet has seen it all.

Thursday, January 9, 2014

HISTOIRE D'EAU



L'eau. Qu'elle soit douce ou salée, qu'elle soit de source, ruisselet dans les montagnes, ruisseau, rivière, chute, torrent, lac, fleuve ou océan. Qu'elle soit geyser fumant ou de glace et de frissons, calme et tranquille ou déchaînée par les vents et marées, bruyante et fracassante, ou juste un murmure à notre oreille. Qu'elle soit vive et claire ou noire et profonde. L'eau, c'est la vie. L'origine, celle sans qui rien n'est possible. De l'eau dépendent toutes les espèces vivant sur cette terre, du plus microscopique des êtres vivants, au plus énorme animal terrestre ou marin... Sans l'eau, nous ne sommes rien.

Pendant longtemps, l'homme et l'eau firent bon ménage. S'y abreuver, s'y laver, s'y nourrir, s'y rafraîchir et même, s'y amuser, comblait l'homme, satisfaisait tous ses besoins. Mais, l'homme, cet être « intelligent », très vite se rendit compte que l'eau pouvait être bien plus que cela. Constata tout le potentiel de cette merveille, la possibilité de la contrôler, de la contenir, de dompter cette force. Et tout doucement, au fil des siècles, de façon plutôt inoffensive, au début, mais combien agressive aujourd'hui, l'homme changea le cours de l'histoire de l'humanité, en changeant le cours de l'eau. Canalisant sa belle énergie, harnachant son lit. Un mal nécessaire, sans doute. Progrès oblige.

L'homme trouva aussi plein de nouveaux moyens de profiter des plaisirs de l'eau, plein de moyens exigeant, pour la plupart, l'utilisation de carburants, polluants, évidemment. L'homme mis même cette eau en bouteille, la vendant plus chère au litre, que l'essence.

Pourtant, l'eau, devrait être sacrée, traitée avec respect, utilisée, oui, peut-être, parfois, lorsque aucune autre solution n'existe, lorsque c'est absolument indispensable et inévitable. Et encore, faudrait-il le faire avec beaucoup de clairvoyance, de précaution, de sagesse, de sensibilité, d'intelligence, de douceur et la plus grande des délicatesse.

Chacun de nous, êtres humains que nous sommes, avons la prétention d'être beaucoup plus grand que nous le sommes... Nous sommes petits, tout petits, infiniment petits, dans cet univers. Mais si petits que nous soyons, étonnamment, nous tenons entre nos mains, le sort de cette planète. Sachons voir et reconnaître ce qui est plus grand que nous, le traiter avec amour et respect.

C'est à nous de faire que nos enfants, les enfants de nos enfants, partagent et perpétuent cette manière d'agir et de penser. Notre terre ne pourrait survivre à l'indifférence, notre terre ne pourra survivre à l'abus. Notre terre dépend de l'eau, son système vasculaire, sans l'eau, nous ne sommes rien.

Sachons vivre en harmonie et dans le respect, ne nous laissons pas prendre au piège de l'abondance, tout peut avoir une fin. Développons oui, mais de manière durable, en fonction des besoins réels. Bref, apprenons à changer notre regard, développons une vision différente, une rivière n'est pas qu'un potentiel hydro électrique, un arbre n'est pas que combustible ou matériau de construction, le sol n'est pas que le recouvrement de richesse minière ou pétrolière.

Nous, gardiens de l'eau, défendons une cause juste, une juste cause qui nous habite jusque dans le fond des tripes. Nous sommes des gens ordinaires, des gens comme vous, des hommes et des femmes au cour de géant qui se battent, au quotidien, partout au Québec, pour protéger les rivières, pour que l'eau demeure propre et libre. Comment ignorer cela, comment se peut-il que, même, un seul d'entre nous, êtres humains, puisse ignorer cela... Sans l'eau, nous ne sommes rien...

Texte de Marie Néron
Lecture de Roy Dupuis au Cabaret du Mile End, spectacle bénéfice de la Fondation Rivières


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This is my un-authorized translation of a text written by Marie Néron and read by Roy Dupuis during a fundraising show for the benefit of the Quebec environmental group called Fondation Rivières.

A water story

Water. Be it fresh or salty, be it from a spring, a mountain rivulet, a stream, a river, in falls or a torrent, lake, or ocean. Be it gushing from a geyser or icy and cold, calm and serene or raging from winds and tides, noisy and crashing, or just whispering in your ear. Be it running and clear or black and deep. Water is life. It is the source from which life is impossible. All live species from this earth depend on water, from the most microscopic to the biggest land or ocean beast... Without water, we are nothing.

For a long time, man and water lived harmoniously. To drink, to wash, to nourish oneself, to cool down and even to play, man was fulfilled, all his needs satisfied. But man, this "intelligent" being, realized quickly that water could be much more than that. He understood the potential of this marvel, the possibility of controlling it, of containing it, of taming this force. And slowly, through the centuries, rather inoffensively at first, but oh so aggressively today, man changed humanity's course in history by changing the path of water. Channelling it's beautiful energy, harnessing it's course. A necessary evil, no doubt. Progress cannot be stopped.

Man found all kinds of new ways to enjoy the pleasures of water, all kinds of ways that need, most of them, the use of fuels, pollutants, of course. Man even put this water in bottles, selling it more dearly than gas.

But water should be sacred, treated with respect, used, yes, maybe, sometimes, when no other solution exists, when it is absolutely indispensable and inevitable. And again, it should be done with a lot of clear-sightedness, precaution, wisdom, sensibility, intelligence, softly, with a lot of tenderness.

Each one of us humans presume ourselves to be much bigger than we really are... We are small, so small, infinitely small, in this universe. But as small as we are, surprisingly, we hold in our hands the destiny of this planet. We must know and recognize what is bigger than ourselves, treat it with love and respect.

It is up to us to see that our children, the children of our children, share and perpetuate this way of acting and of thinking. Our earth could not survive the indifference, our earth could not survive this abuse. Our earth depends on water, it's bloodlife; without water, we are nothing...

We must learn how to live in harmony and mutual respect; let us not be tempted by the abundance trap. Everything can have an end. Let's develop, indeed, but in a sustainable way, according to our real needs. In other words, let us learn how to change the way we see things, adopt another kind of vision; a river not only has an electric potential, a tree is not only something to burn or to build with, the ground is not only a mining or oil source.

We, guardians of water, defend a just cause, a cause that is just that is within us to the bottom of our being. We are the regular folks, people like you, men and women that fight every day everywhere in Quebec, to protect the rivers, so that water remains clean and free. How can anyone ignore this? How is it that even one of us, we human beings, ignore this... Without water, we are nothing...

Tuesday, January 7, 2014

Les forages en milieu urbain sont préoccupants

Une carte postale de la communauté de Lethbridge montrant une photo de l'inondation de 1902

Voici ma traduction libre d'une lettre d'opinion signée par un neurologue de l'université de Calgary publiée dans un journal local de la communauté de Lethbridge, en Alberta.

Les projets de forages dans Lethridge sont trop risqués

Je vous écris pour exprimer mes préoccupations au sujet des forages urbains par Goldenkey à l'intérieur du territoire de la ville de Lethbridge. Bien que je sois à compléter ma résidence en neurologie à l'université de Calgary, j'ai grandi dans Lethbridge et j'espère y retourner car j'ai des amis et des membres de ma famille qui vivent là-bas dans cette communauté.

J'aimerais souligner que nous n'avons pas assez de preuves en recherche pour comprendre les conséquences à long terme de la fracturation hydraulique et des torchères sur la santé dans les régions urbaines. Sans preuves qui confirment que les forages urbains sont sécuritaires, nous ne devrions pas mettre à risque la santé de nos citoyens. L'un des puits proposés se trouve à moins d'un kilomètre d'une école primaire, et pourrait potentiellement mettre nos enfants à risque, une opinion que partage les deux commissions scholaires locales.

J'appuie de développement de la ressource habituellement et j'apprécie les efforts du gouvernement Conservateur pour faire la promotion des projets énergétiques qui ultimement aideront à payer nos programmes sociaux si appréciés, dont les soins de santé universels. Je comprends que l'exportation des richesses pétrolières de l'Alberta est importante pour entretenir notre système de santé.

Mais il pourrait aussi avoir des coûts importants pour notre système de santé causés par les forages urbains. Je ne crois pas qu'il devrait avoir des forages dans des régions urbaines, près des écoles, et en amont de la source d'eau potable de la ville. Je crois qu'on ne devrait pas non plus transporter des produits toxiques dangereux par camion dans des rues résidentielles. En plus des risques sécuritaires et pour la santé, les forages urbains vont aussi avoir des impacts négatifs sur la valeur des propriétés et les développements potentiels à l'avenir.

Parce que la ville de Lethbridge n'a aucun contrôle sur les forages urbains, j'encourage tous les citoyens inquiets d'écrire des lettres à leurs représentants élus pour les encourager à faire des pressions auprès du gouvernement provincial pour qu'il intervienne. De plus, des lettres devraient être envoyées au ministre de la santé Fred Horne et à la première ministre Redford. La seule chance que nous avons d'empêcher les forages urbains à Lethbridge est de faire des pressions auprès du gouvernement pour qu'il rachète des permis d'exploitation accordés à Goldenkey. Une fois les puits seront en place, il sera trop tard.

Nous avons besoin aussi de voir à ce que nos municipalités (et leurs citoyens) aient le contrôle direct sur le droit de permettre ou pas les forages urbains à l'intérieur de leur territoire. Les citoyens devraient avoir un droit de parole lors de ces décisions qui affecteront directement leur santé et leur bien-être. Nous ne devrions pas être redevables au AER (le régulateur énergétique de l'Alberta), qui semble avoir l'apparence d'être une marionnette au service de l'industrie pétrolière, et n'est certainement pas tenus directement responsable envers le peuple.

Docteur Tyson B. Brust

PGY4 Résident en neurologie

Université de Calgary

Lien: http://lethbridgeherald.com/commentary/letters-to-the-editor/2014/01/proposed-drilling-in-lethbridge-carries-too-many-risks/
Photo plus récente de Lethbridge, courtoisie de Wikipedia

Monday, January 6, 2014

Le saccage des bibliothèques scientifiques canadiennes

Photo: The Tyee

Qu'y a-t-il derrière le démantèlement des bibliothèques scientifiques du Canada? Des scientifiques rejettent l'affirmation du gouvernement Harper que des données vitales sont sauvegardées en format numérisé.

Ma traduction libre d'un reportage d'Andrew Nikiforuk publié dans le quotidien The Tyee le 23 décembre 2013.

Des scientifiques disent que les fermetures de plusieurs bibliothèques qui sont parmi les meilleures en tant que données sur les pêcheries, les océans et l'environnement par le gouvernement Harper ont été si chaotiques que des collections irremplaçables de capital intellectuel payé par les contribuables Canadiens pour le bienfait des générations futures est perdu à jamais.

Plusieurs collections, comme la bibliothèque Maurice Lamontagne à Mont-Joli, au Québec, se sont retrouvées dans les poubelles, tandis que d'autres comme la bibliothèque historique de l'institut des eaux douces à Winnipeg ont été dévalisées par des citoyens, des scientifiques et des consultants locaux en environnement. D'autres ont été brûlées ou envoyées dans des sites d'enfouissement, disent des scientifiques.

De plus, le gouvernement affirme faussement que le contenu vital a été préservé en numérisant du matériel venant de 9 bibliothèques régionales que le Pêches et Océans a combinées pour en faire que 2.

"Le département (de Pêches et Océans) a affirmé que toute information utile venant des bibliothèques fermées est disponible en format numérisé. Cela est tout simplement faux. Beaucoup de matériel est perdu à jamais," affirme l'un des scientifiques du département qui demande l'anonymat.

Cette information laissant comprendre qu'un trésor financé par les contribuables ait été détruit vient d'entrevues faites par le quotidien The Tyee avec une demi-douzaine de scientifiques reconnus, dont plusieurs ont demandé de demeurer anonymes de peur que leur financement ou d'autres appuis gouvernementaux pourraient en souffrir si leurs noms étaient liés avec leurs préoccupations qu'ils voulaient partager avec le public.

Certains des scientifiques en recherche qui ont été interviewés mettent en doute la légalité de ce qu'ils ont vu se dérouler sous leurs yeux, et accusent le gouvernement Harper de "libricide."

Non seulement le public canadien a perdu des données de base importantes culturelles et environnementales datant de plus de 100 ans, les scientifiques disent avoir perdu le coeur symbolique de leurs opérations de recherche.

Un scientifique de Pêches et Océans a dit au The Tyee, "Les coupures ont été faites en toute hâte, apparemment selon un agenda inconnu. Aucune donnée n'a été fournie pour indiquer quelle genre de matériel a été jeté ou la valeur de cette propriété publique. Aucun effort formel n'a été fait pour transférer ce matériel dans d'autres bibliothèques d'institutions académiques déjà existantes."

Un scientifique après l'autre disait avoir essayé de comprendre la logique de fermer ces bibliothèques dédiées à l'eau et aux poissons dans un pays qui compte la plus longue côte océanique et environ 18% des surfaces d'eaux douces. La plupart ont perçu dans ces actions un agenda politique du gouvernement Harper afin de réduire le rôle du gouvernement du Canada dans la société, ainsi que la diminution de preuves scientifiques en établissant des politiques.

Selon une analyse de Bill Curry publiée dans le quotidien The Globe and Mail, le gouvernement Harper réduira le gouvernement du Canada à une taille diminuée jamais vue depuis 50 ans d'ici l'an 2015.

La fermeture de bibliothèques, l'arrêt de la recherche.

Comme il a été déjà rapporté dans The Tyee plus tôt ce mois-ci, des bibliothèques importantes ont été démantelées par le gouvernement, dont la renommée Freshwater Institute à Winnipeg; l'historique St. Andrews Biological Station (SABS) à St. Andrews, au Nouveau-Brunswick (c'est là que l'éminente scientifique Rachel Carson a fait ses recherches pour écrire Silent Spring) et l'une des plus complètes collections marines au monde du Northwest Atlantic Fisheries Centre à St. Johns, à Terre-Neuve.

En même temps, le gouvernement a démantelé des groupes de recherche qui dépendaient de ces bibliothèques comme le Experimental Lakes Area, le Hazardous Materials Information Review Commission et tout le programme de recherche sur les contaminants de Pêches et Océans. L'institut Freshwater Institute ainsi que le Centre pour Offshore Oil, Gas et Recherche énergétique (COOGER) a perdu la majorité de son financement et son personnel également.

Ken Lee, un expert mondial en déversements pétroliers et l'ancien directeur de COOGER, a vu çà venir et a trouvé un emploi prestigieux en Australie.

Dans un courriel privé envoyé originalement à un collègue et ensuite partagé avec The Tyee, un scientifique a comparé le démembrement de la bibliothèque du Freshwater Institute la semaine dernière à une vente de débarras: "J'ai pu sauver quelques pièces ici et là, dont l'un était une version imprimée de 3 volumes des données qui allaient dans la base de données maintenant disparue du DFO sur les produits toxiques."

Le scientifique suggérait que "les individus intéressés devraient aller jeter un coup d'oeil et dévaliser la bibliothèque avant qu'on y mette le feu."

Kelly Whelan-Enns, à la tête de la recherche sur les médias et les politiques du Manitoba Wildlands, a passé deux jours à la bibliothèque pour tenter de sauver des cartes datant des années 1900 et des données sur la flore et la faune datant des années 1920.

"J'ai vu une firme de consultants privée qui travaille pour Manitoba Hydro reculer un camion et le remplir de données et de matériel du Manitoba que le public avait financé. J'étais profondément triste et consternée."

"C'est clair que ce gouvernement se soucie peu de discours public."

Ce qui s'est passé à la bibliothèque de l'institut Freshwater Institute a aussi choqué un autre scientifique qui a 30 années d'expérience avec le gouvernement fédéral.

"Des centaines de livres de journaux reliés, des rapports techniques et des textes encore sur les tablettes, présumément destinées pour les poubelles ou la déchiqueteuse. J'ai vu un célèbre monographie sur le zooplancton, qui irait probablement vaudrait beaucoup dans une librairie de documents scientifiques usagés...n'importe qui pouvait entrer et se servir, et sans documentation de qui prenait quoi."

"Çà brise le coeur."

Bien que des livres aient été transférés dans des bibliothèques à Sidney, en C.-B., et Halifax, en N.-É., le démembrement de collections sans prix ont choqué des scientifiques en vie marine et aquatique et des citoyens ordinaires.

"Le fait que beaucoup de matériel ait été jeté ou donné brise le coeur de ceux d'entre nous qui se sont dédiés à la recherche sur ces sujets (les sciences marines et pêcheries), et l'histoire de la science au Canada," dit Peter Wells, un important scientifique en environnement marin de l'université de Dalhousie.

M. Wells, qui est aussi un toxicologue aquatique, a passé toute sa carrière comme fonctionnaire à Environnement Canada de 1974 à 2006 sur une variété de questions environnementales.

"Que nous, en tant que société, permettons la destruction d'information et la fermeture de bibliothèques clés au Canada est incroyable, et selon moi, non démocratique et probablement criminel... ce serait un aspect intéressant à enquêter," ajoute le scientifique.

"Par une politique mal pondue supposément poussée par le désir de couper les dépenses dans les services publiques, et je crois que ceci est la seule raison pour cette action, nous avons détruit un réseau de bibliothèques marines et de pêches de classe mondiale qui faisait l'envie partout au travers la planète. Le reste du monde ne peut pas croire ce qui se passe au Canada autour de cette question."

En conclusion, Wells ajoute: "Si je travaillerais toujours pour le gouvernement, je serais probablement renvoyé pour m'être inquiété et dénoncé ce que réserve l'avenir scientifique aquatique au Canada et les impacts des politiques fédérales actuelles."

Selon un infographique fait par Environnement Canada (une autre agence qui a subit des coupures sévères en sciences), "environ 14% du Canada" est recouvert de lacs, de rivières, de milieux humides, d'étangs et d'eaux marines des estuaires.

De plus, "ces habitats fragiles d'eau douce, nécessaires à l'écologie et à l'économie du Canada, sont gravement menacés par le drainage, des réclamations de terrains, de la pollution, l'abus et le développement."

Des scientifiques nient que le matériel soit numérisé adéquatement.

Un site web de Pêches et Océans affirme que les fermetures de bibliothèques et la consolidation de 9 sites locaux en 2 seuls bibliothèques centrales permet tout de même "une recherche plus facile et un accès aux clients, peu importe où ils sont."

Le site prend aussi la défense des fermetures en affirmant que peu de citoyens ne consultent ces bibliothèques de toute façon, et que la plupart du matériel est maintenant numérisé.

Un porte-parole de l'agence n'a pas répondu une série de questions posées par The Tyee. À la place, David Walters a référé le quotidien vers un site de propagande du gouvernement.

Six scientifiques ont été approché par The Tyee et ont contesté plusieurs affirmations trouvées sur le site web.

Ils argumentent que les statistiques de Pêches et Océans démontrent qu'un seul livre sur 20 dans la collection du département de plus de 600,000 documents ont été numérisés. De plus, les données sur la fréquentation de la bibliothèque ont été ouvertement biaisées et basées sur le nombre de personnes qui demandaient de l'aide, selon Burton Ayles, un directeur général à la retraite de Pêches et Océans qui vit maintenant à Winnipeg et a souvent profité de la bibliothèque du Freshwater Institute.

"La plupart des gens qui viennent à la bibliothèque n'ont pas besoin de demander de l'aide. Ils ne font que consulter le matériel. Vous n'avez qu'observer n'importe quelle bibliothèque."

Ayles est certain que les fermetures vont sévèrement restreindre l'accès du public et des scientifiques de façon permanente.

"Auparavant, on pouvait entrer, consulter la tablette pour du matériel quelconque, choisir une publication et vérifier si le document avait un lien avec nos besoins. Maintenant, on doit obtenir une location entre bibliothèques pour seulement regarder le matériel qui peut être entreposé en quelque part dans une voûte."

La perte de bibliothèques n'est pas un acte neutre dit le scientifique Hutchings.

La bibliothèque du Freshwater Institute comptait des collections qui dataient de plus de 100 ans, sur la qualité et l'état de santé de systèmes d'eaux douces du centre du Canada, des Grands Lacs et l’Arctique.

Le renommé biologiste de l'université de Dalhousie, Jeff Hutchings, qui a présidé dernièrement le comité d'experts de la Société du Canada sur la biodiversité marine, a qualifié les fermetures de désastre scientifique et une attaque à la société civile.

"C'est toujours déconcertant d'une perspective de recherche et de science de constater qu'un gouvernement mine la recherche de base. Il y a beaucoup de matériel en ligne, mais tout autant de livres et de matériel ne le sont pas. L'idée qu'on puisse envoyer un courriel à Ottawa et obtenir un livre en quelque part plus tard est un mythe. L'idée que toutes les demandes seront répondues n'est pas la réalité."

"D'une perspective scientifique et de recherche, ces fermetures n'auront aucun impact positif sur la qualité de la recherche mais elles auront des impacts négatifs. La perte de bibliothèques n'est pas un acte neutre."

Il remarque que les fermetures ont aussi démoralisé les chercheurs. "C'est un département qui a souffert de coupures et a perdu ses responsabilités. Pour des scientifiques, des techniciens et des biologistes, pour des personnes qui ont été à l'université, la bibliothèque est le symbole de la connaissance et la sagesse. C'est une clé pour la recherche. L'enlever d'une bâtisse n'est pas facile."

Ce doit être une question d'idéologie dit Hutchings

Hutchings dit qu'aucune des fermetures n'ont eu à voir avec l'économie d'argent, à cause du faible coût de garder les collections. Lui, comme plusieurs scientifiques, sont venus à la conclusion que les convictions politiques de Harper sont à la source de ces consolidations sans précédents.

"Çà doit être une question d'idéologie. Rien d'autre ne l'explique," dit Hutchings. "Quelle est cette idéologie? Ce n'est pas clair. Est-ce que cela représente une partie du gouvernement Harper qui ne croit pas que le gouvernement devrait être impliqué dans justement les choses qui ont des effets sur notre vie? Ou est-ce que c'est le rôle du gouvernement n'est-il pas de faire la collection de livres ou financer la science? Ou est-ce l'idée qu'un bon gouvernement est un gouvernement épuré à son strict minimum?"

Hutchings voit la fermeture des bibliothèques comme faisant partie d'un stratège plus large de "peur et d'insécurité" à l'intérieur du gouvernement Harper, "sur comment traiter la science et la connaissance."

Ce stratège inclut le démantèlement de la loi sur les pêches, le musèlement des scientifiques, l'abandon de la recherche sur les changements climatiques et le démantèlement de plusieurs programmes de recherche, dont le mondialement reconnu site du Expermimental Lakes Area. Tous ces exemples laissent comprendre que le gouvernement Harper considère fortement la science environnementale comme une menace à l'exploitation sauvage des ressources.

"Il y a un groupe de personnes qui ne savent pas quoi faire avec la science et les preuves. Elles les perçoivent comme un problème et la meilleure façon de procéder est de leur couper les jambes et les rendre inefficaces, explique Hutchings.

"L'autre point inquiétant est que personne ne semble s'en soucier outre mesure. Il y a un coût politique minime pour faire ce genre de chose tout comme il n'y a aucun coût politique à prendre de mauvaises décisions quand on gère les océans."

Plusieurs scientifiques, don Hutchings et l'écologiste marin de renommée mondiale David Schindler, ont comparé les attaques concertées du gouvernement contre la science environnementale au fascisme et l'alignement complet de l'état et les intérêts corporatifs des années 1930 en Europe.

"Regardez l'évolution de certains partis politiques dans les années 1930," fait remarquer Hutchings, "et vous devez vous demander comment cela peut survenir et comment de telles idéologies extrêmes ont pu être adoptées si rapidement, et comment cela pourrait se reproduire dans une démocratie de nos jours?"

Un éditorial récent du dimanche dans le New York Times condamnait la répression et le monitorage de la science environnementale au Canada par le gouvernement Harper:

"Ceci est bien plus qu'une attaque contre la liberté académique. C'est une tentative à garantir l'ignorance du grand public," disait l'éditorial.

"C'est aussi conçu pour s'assurer que rien ne viendra contrecarrer la course pour exploiter les ressources nordiques -- un effort désespéré pour miner la terre et les océans sans se soucier des conséquences environnementales."


Lien: http://m.thetyee.ca/News/2013/12/23/Canadian-Science-Libraries/

La Ministre de Pêches et Océans se défend dans un communiqué: http://thetyee.ca/News/2014/01/08/Scientists-Say-DFOs-Library-Closure-Defence-Doesnt-Add-Up/