Friends of the Richelieu. A river. A passion.



"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Saturday, June 30, 2012

GAZ DE SCHISTE - LISE DIT MERCI!

Un autre gros MERCI

Ce merci s’adresse aux bénévoles qui ont participé à la deuxième journée porte-à-porte pour l’opération « Vous n’entrerez pas chez nous » à Saint-Mathias, nous permettant cette fois-ci d’amasser 266 signatures. Je remercie donc chaleureusement Jacques Boucher, Cal Hindson, Ginette Knight, Lucie Olivier et Gaston Prévost. Je peux dire «une autre fois », car ce sont les mêmes personnes qui étaient présentes lors de la première journée porte-à-porte qui nous a permis de récolter 999 signatures, seulement cette fois-ci, nous étions six (en m’incluant) plutôt que quinze, résidents de Saint-Mathias, bien sûr, et aussi de Chambly, de Carignan. Le nombre de bénévoles étant retranché de presque 2/3 et compte tenu qu’en ce samedi 9 juin, la journée étant splendide, nous avons comptabilisé un grand nombre d’absents, nous avons néanmoins récolté 266 signatures. En proportion, toujours aussi peu de refus.

Je remercie donc également de tout cœur les gens de Saint-Mathias pour leur accueil, mais voilà, puis-je me permettre de dire que j’aurais souhaité couvrir la totalité des adresses civiques? J’ai du mal, voyez-vous, à offrir la chance à seulement une partie du territoire de signer, pour cette raison, et malgré le nombre révélateur de signatures récoltées une première fois, cette seconde journée fut organisée. Et c’est du travail, du travail qui ne donne son plein rendement que grâce aux bénévoles. Les gens pourtant sont heureux de signer! Ce commentaire est courant, tous les bénévoles ou à peu près l’ont entendu le 9 juin et le 10 mars:  « Ah, les gaz de schiste! On n’en veut pas de ça… Heureusement qu’il y a des gens comme vous pour s’en occuper! »

À tous ceux qui ont spontanément signé, qui ont cette conscience de vouloir protéger leur qualité de vie, je réponds, avec beaucoup de considération, que nous sommes aussi des gens comme vous, et ce serait bien qu’à la prochaine journée porte-à-porte, nous soyons plus nombreux pour aller frapper aux portes de nos semblables. Et peut-être qu’ensuite, ce pourrait être fait aussi pour les municipalités voisines! Puisque que des gens de Carignan, Chambly, de Marieville (le 10 mars) nous ont donné un coup de main, nous pourrions rendre la pareille! Un éveil collectif à la protection environnementale n’est certes possible que par une prise de conscience, mais ne s’avère utile qu’avec une prise en main de nos responsabilités en tant que citoyens égaux.

Je remercie à nouveau la municipalité de Saint-Mathias qui nous facilite la tâche en répondant toujours positivement à nos besoins et qui garde à sa réception les fameuses lettres à signer. Le prochain paiement de taxe approche : il sera alors facile de signer en passant à la mairie, 300, chemin des Patriotes ou à la porte voisine en faisant un saut au Centre de services de la Caisse Populaire dans le même bâtiment (au 296), car pas besoin d’avoir de taxes à payer et d’être propriétaire; les locataires, pensionnaires ou autre, ont aussi le privilège de signer : chaque personne MAJEURE habitant une même adresse peut signer. Chaque signature allège la tâche des bénévoles que nous sommes tous dans ce grand mouvement citoyen; notez qu’il existe à ce jour plus de 90 comités citoyens contre le gaz de schiste à travers la Vallée du Saint-Laurent.

Je sais bien que l’été se profile et que nous aspirons tous à la légèreté à laquelle nous convie cette saison, mais qu’en serait-il de la douceur de cette saison advenant que s’installent les gazières? Alors que poser le geste de signer ne compromet en rien les vacances!

Nous avons ce moyen simple de faire comprendre que nous ne désirons pas cette industrie hautement polluante dans notre bel environnement Montérégien. Je rappelle qu’à ce jour, 25 823 citoyens de la Montérégie ont signé des lettres (Le Devoir, 14 mars 2012: « Vous n’entrerez pas chez nous » 26 000 portes fermées aux gazières.) Pour l’entière Vallée du Saint-Laurent, c’est «33 municipalités du Québec [qui] ont rassemblé au-delà de 37 125 signatures (Le Journal de Chambly, 25 mai 2012). Et pour Saint-Mathias, nous totalisons maintenant 1 323 signatures.  

Chaque signature compte, chaque municipalité compte et sachons pour nous tous faire durer la beauté des saisons.

Lise Perreault
Responsable du Comité des citoyens de Saint-Mathias-sur-Richelieu
Comitecitoyens_st_mathias@hotmail.ca

Wednesday, June 27, 2012

SE BAIGNER À SES RISQUES ET PÉRILS

Photo: heartfeltmusic.org

C'est tellement pareil partout en Amérique du Nord, je ne sais pas si je dois m'en réconforter ou m'en désoler!

Je traduis ici un article sur la rivière Potomac, mais il pourrait tout aussi bien s'agir de la rivière Richelieu.

Des eaux souillées font qu'une longueur de la rivière Potomac est interdite aux baigneurs à Washington

C'est l'été. Il fait chaud. Et vous voulez vous rafraîchir. Si vous voulez vous baigner, vous pouvez aller vous saucer dans la Potomac River.

À moins que vous êtes au District (D.C.).

Dans ce cas-là, n'aller même pas vous baigner. Chaque pouce des 45 milles des cours d'eau du bassin versant de la rivière Potomac dans le District est tellement contaminé de bactéries venant des débordements d'égouts et d'autres polluants venant du ruissellement des eaux pluviales que la ville interdit la baignade. Si vous sauter à l'eau à n'importe quel endroit dans le District, ne soyez pas surpris de voir paraître la patrouille du port et vous ordonner de sortir de l'eau.

Alexandria ne vous veut pas dans l'eau non plus. Descendre dans la rivière Potomac pour se baigner de n'importe quel endroit public est une infraction aux règlements municipaux et peut vous mériter une amende. Si vous vous baignez à partir d'un terrain privé, vous êtes exemptés. Mais les autorités de Santé publique d'Alexandria vous déconseillent fortement d'y aller pour la même raison: la mauvaise qualité de l'eau.

Ailleurs, vous pouvez vous y saucer.

À moins qu'il y ait une pluie importante.

Dans ce cas-là, l'état du Maryland, qui a une juridiction en principe sur la rivière dans la région de Washington et gère les décisions des politiques, avise tous les baigneurs de se tenir loin de l'eau pour au moins 2 jours après la pluie. Les concentrations de bactéries dépassent souvent les normes tolérées après les pluies. Des avertissements dans les parcs de l'état du Maryland et les plages sont affichées sur les sites Web des départements de l'environnement, des ressources naturelles et de santé de l'état. Le département de santé de l'état de la Virginie a aussi un site Web qui présente des conseils et des références pour ceux qui veulent se baigner.

Sachant quand les conditions sont favorables à la baignade, ce n'est pas toujours évident, dit Clifford Mitchell, un directeur-adjoint du département de protection environnemental, santé et nourriture du ministère de la Santé et d'hygiène mentale du Maryland.

Quand la pluie lessive les huiles des véhicules, les engrais, les excréments d'animaux et les produits chimiques de la ville et des banlieues dans les cours d'eau, la consigne, c'est d'aller se baigner une autre journée.

"Nous encourageons le monde de ne pas aller à l'eau après les grosses pluies." dit Mitchell. Des bactéries sont dans l'eau et attendent un hôte. N'importe quelle plaie sur la peau, la plus petite coupure ou égratignure, est une porte grande ouverte pour laisser pénétrer une maladie.

Mitchell dit que les baigneurs devraient consulter le site Web de l'état des "plages en santé" pour les derniers avertissements.

"Il s'y trouve les sites où des floraisons persistantes d'algues et d'autres régions préoccupantes." dit Mitchell. Les algues vertes nourries par les polluants comme l'azote et le phosphore provoquent souvent des irritations cutanées, des vomissements et de la diarhée. De la rive, l'eau semble être couverte d'une épaisse couche de peinture verte.

Autrement, Mitchell et les autres experts vous disent d'y aller. À moins que l'un des systèmes d'égouts combinés opérés par DC Water dans le District ne déborde. Et à moins que la commission Washington Suburban Sanitary Commission, qui dessert les comtés de Montgomery et Prince George, ne soient pris avec des problèmes avec leurs pompes qui contrôlent les excédants d'eaux pluviales.

Pour résumer: Certaines infrastructures de DC ne suffisent pas pour accepter les pluies d'orage chargées de tout ce qui vient des éviers et des toilettes. Aussi, les stations de pompage de WSSC sont parfois débordées.

Plutôt que de permettre les eaux usées de remonter dans les cuisines et les toilettes des gens, DC Water relâche des eaux usées non traitées mélangées avec des eaux pluviales contaminées de produits chimiques dans les rivières Potomac et Anacostia, ainsi que Rock Creek.

Durant l'été, la commission Interstate Commission on the Potomac River Basin reçoit plusieurs appels par semaine de gens qui veulent savoir si l'eau à leur plage préférée est sécuritaire pour la baignade.

"À quelques exceptions près, nous sommes incapable de donner une réponse précise." lit-on sur le site Web de l'agence.

Alors, pour être sûr de votre coup, la commission vous conseille de:

Ne pas aller à l'eau les quelques jours après une pluie abondante. N'avalez pas l'eau. N'aller pas à l'eau si vous avez une coupure ou une plaie ouverte: c'est comme une porte patio pour les germes. Ne nagez pas dans la rivière si vous souffrez d'un système immunitaire affaibli ou si vous n'avez pas une bonne santé.

Et les baigneurs, n'oubliez pas de vous laver quand vous sortez de l'eau!
Photo: Linda Davidson

"Dirty water puts Washington’s stretch of the Potomac River off-limits to swimmers

It’s summer. It’s hot. And you want to cool off. If you’d like a swim, it’s okay to take a dip in the Potomac River.

Unless you’re in the District.

In that case, don’t ever swim. Every inch of the District’s 45 miles of Potomac watershed streams and rivers is so tainted with bacteria from sewer overflows and other pollutants from stormwater runoff that the city prohibits swimming. If you jump into the river from any spot in the District, don’t be surprised if the Harbor Patrol swings by and orders you out.

Alexandria doesn’t want you in the water, either. Entering the Potomac for swimming from any public location there is a violation of a city ordinance, and it can lead to a fine. Swimming off private land is okay. But Alexandria’s health officials strongly advise against it for the same reason the District does: bad water quality.

Elsewhere, you can wade in for a swim.

Unless it rains heavily.

In that case, Maryland, which has technical jurisdiction over the river in the Washington region and controls policy decisions, advises all bathers to stay out of the water for at least two days. Bacteria often exceed acceptable levels after rains. Warnings for Maryland state parks and beaches are posted on the Web sites of the state’s departments of the environment, natural resources and health. The Virginia Department of Health also has a Web site with tips and points of contact for swimming.

Knowing when conditions are right for swimming can get complicated, says Clifford Mitchell, assistant director for environmental health and food protection at Maryland’s Department of Health and Mental Hygiene.

When rains wash motor oil, fertilizers, animal waste and city and suburban chemicals into waterways, the rule of thumb for bathing is to pick another day.

“We encourage people to stay out of the water after heavy rains,” Mitchell says. Bacteria lurk in the water waiting for a host. Any opening in the skin, the smallest cut or scratch, is a welcome mat for disease.

Mitchell says swimmers should search the state’s “healthy beaches” site for safety updates.

“It will tell you where there are perpetual algae blooms and other areas of concern,” says Mitchell. Green algae fed by pollutants such as nitrogen and phosphorus often cause skin irritation, vomiting and diarrhea. From the shore, it looks like a coat of thick green paint.

Otherwise, Mitchell and other experts say, jump on in. That is, unless the combined sewers that DC Water operates in the District overflow. And unless the Washington Suburban Sanitary Commission, which serves Montgomery and Prince George’s counties, experiences a problem with the pumps that control excess storm water.

Long story short: Some of DC Water’s pipes are inadequate for handling storm water along with the stuff that goes down sinks and toilets. Likewise, WSSC’s pumping stations sometimes get overwhelmed.

Rather than allow a mess to bubble back up into kitchen and bathroom drains, DC Water releases untreated wastewater mixed with chemically laced storm water into the Potomac and Anacostia rivers and Rock Creek.

During the summer, the Interstate Commission on the Potomac River Basin can field several calls a week from people wanting to know if a favorite spot on the water is safe.

“With few exceptions, we are unable to provide a definitive answer,” the agency’s Web site says.

So just to be safe, the commission advises:

Don’t enter the water for several days after a big rainstorm. Don’t swallow water. Don’t get in if you have a cut or open sore: It’s like a patio door for germs. Don’t swim if you have an immunosuppressive disease or general poor health.

And, swimmers, don’t forget to wash when you get out."

Article written by Darryl Fears published in The Washington Post here: http://www.washingtonpost.com/national/health-science/dirty-water-puts-washingtons-stretch-of-the-potomac-river-off-limits-to-swimmers/2012/06/25/gJQAw3eW2V_story.html
Photo: Julie Fitzpatrick

Tuesday, June 26, 2012

Mission de Paix sur le fleuve Saint-Laurent


VOYAGE DE LA MISSION DE PAIX SUR LE FLEUVE SAINT-LAURENT
de KAHNAWAKE à QUÉBEC, du 30 JUIN au 10 JUILLET 2012
cinquième édition

POURQUOI UNE MISSION DE PAIX SUR LE FLEUVE ST-LAURENT?
La Mission de Paix sur le fleuve Saint-Laurent poursuit pour une cinquième année consécutive son oeuvre de sensibilisation à la perspective autochtone de notre monde.

La Mission de Paix sur le fleuve Saint-Laurent est un voyage de 10 jours en canots, un rendezvous avec l'histoire, une occasion de se rencontrer, de se connaître et de se reconnaître dans notre diversité. C'est le moment de voir ce que nous avons en commun et de s'unir, pour un même objectif.

Les motifs véritables de ce périple, sur les trâces de nos ancêtres, sont de rétablir des relations fraternelles de nation à nation, de découvrir l'histoire et la sagesse méconnue des peuples des autochtones et de se lever ensemble devant les actuelles menaces à l'environnement qui nous concernent tous.

Nous sommes arrivés à un moment important dans l'histoire de notre planète. Nous sommes tous affecté par les changements climatiques. Nous sommes tous concernés par les enjeux politiques et environnementaux actuels. La fracturation hydraulique pour extraire le gaz de schiste, la menace nucléaire de la centrale de Gentilly 2, l'exploration et l'exploitation minière et pétrolière au Québec, dans le Golfe du Saint-Laurent et à l'étranger, la construction de nouveaux barrages hydroélectriques sur la Romaine, la coupe à blanc de nos forêts, les éoliennes en régions habités, le Plan Nord, l'invasion des territoires de trappes et de chasses ancestraux, etc...

Ce sont tous des actes illégaux par rapports aux droits des peuples des Premières Nations, qui ont garder intacte leur connaissance de l'interconnection de l'humain à la Mère Terre (la tradition ) et qui sont les gardiens et protecteurs de l'Île de la Tortue.

Le traité de paix, appelé le Wampum à Deux Voies, proposé par les Mohawks du peuple Kanonshon'onwe, le peuple de la Maison Longue, invite les nouveaux arrivants et leurs descendants, dans leurs grands vaisseaux de guerre, à naviguer côte-à-côte avec les canots de nos hôtes, sur le grand fleuve de la vie, sans interférer dans la gouverne de chaque embarcation, mais prêt à s'entraider en cas de besoin.

Ce voyage sur la route de nos ancêtres, nous amène à voir comment la société patriarchale dominante s'oppose diamétralement à l'équilibre matrilinéaire de notre monde. La Mère Terre est une Entité Féminine. Son autorité est absolue. Nous sommes tous ses enfants. Nous sommes tous soumis à sa loi, la loi de la nature. La raison de cette mission est de rappeller à tous les peuples cette loi qui gouverne tous les êtres vivants.

Lien: http://mohawktraditionalcouncil.org/documents

Link: http://mohawktraditionalcouncil.org/documents/Peace_Mission_TRAVEL_GUIDE_2012.pdf


Sunday, June 24, 2012

Friday, June 22, 2012

POURQUOI SAUVER LES PANDAS?


"Je suis née à Richelieu, sur le bord de la rivière du même nom. Sur ses rives, j'ai appris à marcher, à nager, j'y ai pratiqué bien des sports d'hiver et d'été. Mais le meilleur souvenir de mon enfance demeure la baignade dans son eau claire; quoi de mieux qu'explorer les fonds rocailleux du Richelieu, humer son arôme d'eau relevée de poisson et d'herbes aquatiques. Que le saumon retrouve sa rivière natale pour frayer par son odeur, j'y crois.

Mais j'ai dû arrêter de me baigner dans ma rivière: la pollution industrielle, municipale (égouts) et agricole avaient fait des ravages. À partir de mon adolescence, j'ai dû me contenter de rêver, de contempler et d'admirer ses paysages.

J'ai grandi avec la génération qui a trouvé sa conscience environnementale. Pour moi, cela a commencé très tôt: quand j,ai eu un an, ma grand-mère m'a donné un arbre. À la télé, mes émissions préférées étaient les documentaires sur la nature: Cousteau était un héros pour moi. Mais après réflexions et examen de conscience, à quoi cela servait de sauver les pandas, les tigres des Indes ou la forêt amazonienne, si je ne pouvais plus me baigner dans ma propre (qui ne l'était plus) rivière? En 1985, je laisse tomber les causes mondiales et je me concentre sur ma rivière.

Je m'instruis sur les lois environnementales de mon pays et de ma province. J'apprends que très peu protègent nos cours d'eau et les directives n'ont pas de mordant. Je me renseigne sur des sujets comme l'érosion, la sédimentation des frayères, la pollution par les métaux lourds, les pesticides persistants, les organo-chlorés, les dioxides, etc... J'apprends qu'une solution à plusieurs problèmes qui affligent ma rivière, c'est l'intégrité de la bande riveraine: la végétation empêche les sols de se laver dans la rivière, les arbres filtrent les produits toxiques dans l'eau et les sédiments, l'ombre des arbres protège le milieu du poisson en jetant de l'ombre sur ses berges et le littoral en empêchant la température de l'eau de trop s'élever durant l'été.

Pourtant, jusqu'en 1985, ma municipalité procédait à des coupes massives d'arbres au bord de l'eau, à presque tous les deux ou trois ans. C'était un non-sens. Je me suis mise à écrire des lettres: au fédéral d'abord, qui me référait au provincial, qui me référait à la MRC, qui au fil des ans me référait à ma municipalité. Quel cirque!

Les coupes ont ralenti, je l'avoue, mais une section du bord de l'eau de ma ville se fait couper tous les ans, soit par un citoyen, soit par des employés de ma ville. Sur une longueur d'un kilomètre, seulement 5 arbres ont plus que 20 ans sur le bord de la rivière Richelieu, entre le pont Yule et la limite nord de Richelieu et Saint-Mathias. Et c'était à prévoir, la ville a consulté un ingénieur cette année pour étudier les problèmes d'érosion le long de la berge: c'est crucial, car la Première Rue déboulera dans la rivière si on n'y voit pas.

Qu'est-ce qui motive ces coupes d'arbres? Si je comprends bien, les riverains veulent voir la rivière: c'est pour çà qu'ils ont une maison sur le bord de l'eau. Et le droit des quelques 30,000 personnes qui boivent son eau? Et l'intégrité écologique de la plus grosse rivière du bassin sud du fleuve Saint-Laurent? Et toutes les espèces de la flore et de la faune qui en dépendent, entre autres l'espèce la plus menacée du Québec: le chevalier cuivré? C'est un conflit entre une vision à court terme et une vision à long terme, et ce n'est pas qu'un jeude mots, croyez moi."

Johanne Dion
Texte publié dans La Presse du dimanche 9 septembre 2001, page A13

WHY BOTHER SAVING THE PANDA? - letter published in the Montreal La Presse in 2001

"I was born in Richelieu, by the river of the same name. On it's shore, I learned to walk, to swim; I learned summer and winter sports there. But my best childhood memories are those of swimming in it's clean water; nothing better than looking for nice pebbles in the Richelieu river floor, smelling the water smells mixed in with fish and algae. I beleive those that say that salmon find the river they were born in by smell.

But I've had to stop swimming in the river: industrial, municipal (wastewater) and agricultural pollution did it in. In my teenage years, I've had to stop and be content in spending time overlooking it's vistas and enjoying the sounds of a polluted, but still live river and it's fauna.

I was of the generation that became environmentally aware. For me, it all started very early: on my first birthday, my grandmother gave me a tree to plant in my parent's yard. My favorite television shows were documentaries about nature: Cousteau and David Suzuki were my heroes. But after a lot of pondering, I had to admit that it was no use trying to save the panda in China, or the tigers in India, or the rain forests in South America if I couldn't swim in my own river. As of 1985, I would spend all my energy on the river that flowed in front of my home.

I learned about all the environmental laws of my country and my province. I realize that the few of them did very little to change anything in the real world. There was very little political will to make things better. I learned about erosion, sedimentation, spawning habits of certain endangered fish, heavy metals, pesticides, organochlorides, dioxides, etc...I realize that one simple solution could help solve many problems that afflict my river: the protection of it's shores. Natural vegetation on river banks prevent soil erosion, tree roots filter toxic substances in the water and in the sediment, shade under trees protect fish habitat by keeping the banks cooler and prevent rain seepage from rising the water temperature too fast in the river in summer.

And yet, till 1985, my town went ahead and clearcutted the shores every 2 years or so. It made no sense to me. I started writing letters: to the federal governement first, that referred me to the provincial governement, who referred me to my MRC (municipal group) that finally referred me to my municipality. I was back to square one.

Tree cutting has slowed down, I must admit, but one part or another of the river bank within city limits gets cut down every year, either by a landowner, or by a city employee or contractor. On a stretch of 1 kilometer, you can count only 5 trees that are more than 20 years old between the Yule Bridge and the northern border of Richelieu adjoining Saint-Mathias. And as it could be expected, this year, town hall hired an engineer this year to study erosion problems along the river: it's very important because the whole First Street could end up in the river if we neglect this.

Why to people cut the trees along a river? As far as I can tell, landowners want to be able to see the river: that's why they bought a house by the river. But what about the right to clean water for the 30,000 somewhat people that drink the water from this river? And what about the ecological integrity of the most important southshore river of the St.Lawrence? And what about all the fauna and the flora that depend on it, like the most endangered species of Quebec, the Copper Redhorse? It's short term vision against long term planning, and that's not only a play on words, believe me!"

Thursday, June 21, 2012

Protection des rives et du littoral

Photo: Eamon Queeney

Barbara Thomson accepte de ne plus tondre la végétation au-delà du poteau jaune qui est à la limite de la propriété de la municipalité autour du réservoir d'eau potable Hoover Reservoir - Barbara Thomson agreed not to mow beyond the yellow pole marking where the city’s land begins along Hoover Reservoir’s shore.

Ah! Si ma municipalité, ma province, mon pays prenait plus au sérieux la protection des bandes riveraines autour des plans d'eau qui servent de sources d'eau potable aux gens. Hé oui! La plupart des cours d'eau servent de sources d'eau pour alimenter les aqueducs au Québec! La rivière Richelieu ne fait pas exception. Pourtant, c'est si difficile de faire comprendre aux responsables que c'est sérieux, couper l'herbe (et la végétation potentielle) sur le bord d'une rivière ou d'un lac!

Voici ce qui se fait dans la ville de Columbus, en Ohio.

La ville entame un procès contre les résidents qui tondent les bords de 3 sources d'eau potable.

Ne vous mêler pas des pelouses de votre voisin, surtout si votre voisin est la municipalité de Columbus.

Les propriétaires terriens riverains de 3 réservoirs de Columbus, Griggs, O'Shaughnessy et Hoover, n'ont qu'à bien se tenir: ils se font traîner en cour pour avoir tondu, désherbé et réaménagé des propriétés riveraines appartenant à la ville attenantes à la leur.

Jusqu'à date, un résident riverain de chaque réservoir a été traîné en justice, accusé d'avoir modifié la propriété de la municipalité. Et d'autres résidents se demandent s'ils ne seront pas les prochaines cibles.

Les autorités municipales ont entamé des procédures judiciaires depuis quelques mois et disent que c'est la première fois qu'il y a des accusations au crimimel contre des propriétaires terriens autour des réservoirs, bien qu'il y ait déjà eu des cas à la cour civile à cause de coupes d'arbres.

"C'est une mesure de dernier recours." dit Sarah Harrell, une avocate consultante de la ville.

Les réservoirs et les terrains autour d'eux sont administrés par le programme municipal Watershed Management Program parce que ces réservoirs servent de source d'eau douce pour leur eau potable. La ville dit que les terrains doivent rester à leur état naturel afin qu'ils puissent filtrer le ruissellement avant que l'eau se retrouve dans les réservoirs.

"En bout de ligne, nous devons protéger notre source d'eau potable." dit Greg Davies, le directeur des services publics pour la ville de Columbus.

La plupart des résidents habitant autour des réservoirs ont une entente de responsabilité avec la ville, détaillant ce qu'ils peuvent et ne peuvent pas faire avec les terrains, dans le but ultime de garder le réservoir propre. La ville dit que les propriétaires qui ont été accusés sont les pires qui ont été pris en flagrant délit.

Sur le Hoover Reservoir, Barbara Thomson a été accusée d'être sur une propriété privée, un délit au 4e degré. Les autorités de Columbus disent qu'elle ne respecte pas les directives depuis 1997 qui lui interdisent de ne pas tondre la propriété de quelques 20 pieds de large appartenant à la municipalité qui adjoint sa propriété au 6529 Sunbury Rd. dans Genoa Township. Son cas a été déclaré non lieu la semaine passée sans pénalités, à condition qu'elle installe des bornes pour indiquer la frontière entre sa propriété et celle de la municipalité. Elle est d'accord pour tondre seulement chez elle.

Une accusation de se trouver sur une propriété privée pourrait lui avoir imposé 30 jours en prison et une amende de $250.

Gregg Lewis, son avocat, dit que la municipalité se sert de Thomson et des 2 autres cas pour faire peur aux autres contrevenants.

Jack Graf, un résident de Concord Township qui vit sur les bords du O'Shaughnessy Reservoir à 5701 Dublin Rd depuis presque 30 ans, dit qu'il va se battre. L'homme de 65 ans a aussi été accusé d'avoir pénétrer illégalement une propriété et il s'attend à passer en cour devant un jury le mois prochain.

Il dit que pendant des années il a discuté avec la ville sur où se trouvait la ligne de propriété et ce qu'il devait faire avec un foyer en béton qu'il avait construit et dont la ville dit qu'il est sur la propriété de la municipalité. Graf dit qu'il était sur le point d'arriver à une entente quand il a été accusé.

"Selon eux, la solution est de m'envoyer en prison pendant 30 jours." dit-il. "C'est de l'abus de pouvoir."

Bob Price réside sur les bords du réservoir Griggs à 4200 Dublin Rd et a été accusé d'avoir causé des dommages criminels, de la destruction et de modifications à la propriété et d'avoir empiéter sur un terrain, mais un juge de la cour municipale a tranché hier: le cas a besoin d'être transféré à la cour environnementale du comté.

Harrell et Davies ne veulent pas commenter sur les cas en cour ou les jugements rendus, et disent ne pas savoir combien de résidents seront éventuellement accusés.

"Ce n'est pas la première fois que nous entamons des procédures judiciaires, et ce sera pas la dernière fois non plus." dit Davies. "Ce n'est pas pour en faire un exemple ou pour envoyer un message; c'est simplement qu'ils enfreignent à la loi et qu'ils traitent notre propriété comme si c'était la leur."

Tom Hart, l'avocat de Price, dit qu'il comprend les intentions de la ville mais se questionne des façons de s'y prendre.

"C'est pas mal difficile d'argumenter contre les intentions environnementales impliquées ici." dit Hart. "Mais...est-ce plus efficace de poursuivre les gens en justice ou les éduquer sur la question?"

Pendant plusieurs années, c'est un sous-contractant de la municipalité de Richelieu qui faisait la tonte sur des terrains appartenant à Conservation de la Nature, affichés comme étant des "Aires Naturelles"

"City sues residents who mow along three water sources

Don’t mess with your neighbor’s lawn — especially if that neighbor is the city of Columbus.

Property owners along Columbus’ three reservoirs — Griggs, O’Shaughnessy and Hoover — are being taken to court for mowing, weeding and otherwise sprucing up waterfront property owned by the city that abuts their backyards.

So far, a resident along each reservoir has been brought to court on charges related to messing with the city’s property. And other residents are wondering if they’ll be getting a summons next.

City officials have filed the charges in the past few months and say it’s the first time they’ve brought criminal charges against reservoir property owners, though there have been civil cases related to cutting down trees.

“It’s a last resort,” said Sarah Harrell, a city general-counsel attorney.

The reservoirs and land around them are managed by the city’s Watershed Management Program because Columbus uses them for drinking water. The city says that the land needs to be kept natural to filter runoff before it makes its way into the reservoirs.

“The bottom line for us is we have to protect our drinking-water supply,” said Greg Davies, public-utilities director for Columbus.

Most residents along the reservoirs have a stewardship agreement with the city, telling them what they can and can’t do with the land, with the goal of keeping the reservoir clean.The city says the owners who have been charged are the most egregious violators.

On Hoover Reservoir, Barbara Thomson was charged in Delaware Municipal Court with criminal trespassing, a fourth-degree misdemeanor. Columbus officials said she ignored directives dating back to 1997 to stop mowing the 20 feet or so of city property next to her back yard at 6529 Sunbury Rd. in Genoa Township. Her case was dismissed last week (second of June) without costs, provided she put up markers to show where her land ends and the city’s begins. She agreed to mow only her own property.

A criminal trespassing conviction could have brought up to 30 days in jail and a $250 fine.

Her attorney, Gregg Lewis, said the city is using Thomson and the two other cases to scare other violators into complying.

Concord Township resident Jack Graf, who’s lived on the O’Shaughnessy Reservoir at 5701 Dublin Rd. for nearly 30 years, said he plans to fight. The 65-year-old also is charged with criminal trespassing, and he expects to go forward with a jury trial next month.

He said that for years, he’s gone back and forth with the city over where the boundary line of the property is, and what should be done about a concrete fire pit that Graf built and the city says is on its land. Graf said he was in the process of trying to work out an agreement when he was charged.

“Their answer is to try to send me to jail for 30 days,” he said. “It’s a gross abuse of power.”

Bob Price, who lives along Griggs at 4200 Dublin Rd., was charged with criminal damaging, destruction or alteration of property and criminal trespassing, but a Franklin County Municipal Court judge ruled yesterday that the case needs to be transferred to county Environmental Court.

Harrell and Davies declined to discuss any of the pending or finished cases, and said they weren’t sure how many more residents could be brought to court.

“These are not the first people we’ve filed suit against, and they probably won’t be the last,” Davies said. “It’s not to send a message, it’s simply that they’re violating the law and they’re using our property as their property.”

Price’s attorney, Tom Hart, said he understands the city’s goals but wonders about the tactics it’s using to get the point across.

“It’s pretty hard to argue against the environmental goal here,” Hart said. “But ... is it more effective to prosecute people or is it more effective to educate on the issue?”"

Article written by Allison Manning published in The Columbus Dispatch

Link: http://www.dispatch.com/content/stories/local/2012/06/21/reservoir-rebels.html


Moi aussi, j'ai des voisins qui aiment çà "faire du nettoyage" sur des terrains riverains appartenant à Conservation de la Nature

Voir mon autre entrée de blog - see my other blog entry here: http://lesamisdurichelieu.blogspot.ca/2010/07/un-recidiviste-invetere.html

Wednesday, June 20, 2012

Gaz de schiste - avoir un nouveau puits comme voisin

Vous voulez avoir une idée de ce que çà implique d'avoir un puits de gaz de schiste à côté de chez vous? Voici un vidéo des différentes étapes au début du procédé. Il ne manque que les odeurs.

Monday, June 18, 2012

Démolir les barrages, guérir les rivières


Partout aux États-Unis (NDLR: Contrairement qu'au Québec!), les barrages sont démolis pour redonner une nouvelle vie aux écosystèmes des rivières. John Catena est superviseur de l'équipe de restoration de la région nord-est de la National Oceanic and Atmospheric Administration. Il est en entrevue avec Bruce Gellerman pour expliquer comment la démolition d'un barrage non seulement permet la migration des poissons, elle améliore les communautés locales.

Gellerman: Je suis à Somerville, au Massachusetts, pour l'émission Living on Earth.

G.: Plus tôt ce mois-ci, des membres de la tribu Penobscot a tenu une danse rituelle honorifique sur les rives de la rivière Penobscot dans le Maine. La cérémonie soulignait la destruction du barrage Great Works Dam qui avait été construit il y a de cela 125 ans. Ce barrage avait contribué à transformer la rivière Penobscot, la 2e plus importante rivière de la Nouvelle Angleterre, pour lui donner la réputation de l'une des rivières les plus menacées de la nation. Ken Salazar, le secrétaire de l'intérieur des É.-U. était là pour observer les équipes de démolition qui commençaient à démolir le barrage.

Salazar: C'est en effet un moment marqué de l'histoire de la rivière Penobscot et un parfait exemple à imiter pour le Maine et les États-Unis qui a pris du temps à enfin se réaliser.

G.: La démolition du Great Works Dam est un projet de $62 millions mené par le National Oceanic and Atmospheric Administration. John Catena est le superviseur en restauration pour NOAA de la région nord-est.

Catena: Hé bien! Il y a beaucoup d'avantages. Permettre au poisson de retourner à leurs endroits de fraie où il peut se reproduire. C'est un fait que les poissons peuvent migrer des océans en montant dans ces rivières ont besoin de ces lieux de fraie pour se reproduire et compléter leur cycle de vie. C'est le bienfait principal de ces projets: c'est de retourner les poissons vers leurs sites de fraie, leur permettre de se reproduire, de rétablir leurs nombres dans les rivières.

Ce qui mène à une suite d'effets comme la nourriture d'autres oiseaux qui se nourrissent de ces espèces de poissons. Cela permettra sûrement aux pêcheurs sportifs de revenir dans la rivière pour pêcher ces espèces qui pourront retourner à la mer. Historiquement, ces poissons étaient la proie de la morue, de l'aiglefin, du tassergal, du thon, et plusieurs autres espèces; alors lorsque nous tentons de rétablir les populations de poissons dans ces rivières en démolissant ces barrages, cela a des effets positifs pour l'océan également.

G.: Il n'y a pas si longtemps, j'imagine qu'il y avait environ 3,100 saumons qui remontaient cette rivière.

C.: En fait, juste l'année passée! C'était une année record pour les saumons qui revenaient monter la rivière. Habituellement, ils sont environ de mille à 1,500 dans la Penobscot.

G.: Et ce barrage a été construit il y a 125 ans?

C.: Hé bien, les chiffres avancés sont environ 100,000. Est-ce vrai? C'est difficile à dire.

G.: Si je comprends bien, sur l'une des rivières, la Kennebec au Maine, le gaspareau est passé de zéro à 3 millions?

C.: Oui, la rivière Kennebec est un excellent exemple de réhabilitation de rivière. Le premier barrage qui a été démoli sur ce système est le barrage Edwards Dam qui a été démoli en 1999. Et vous avez raison: il n'y avait pas de gaspareau qui remontait cette rivière à ce moment-là.

L'état du Maine a été très agressif à vouloir refaire les populations de cette rivière en l'ensemencement: en prenant des gaspareaux de d'autres endroits dans l'état et en les déposants dans des étanges en amont. Cela a permi d'être prêt et augmenter la population pour qu'elle augmente en temps voulu. Nous sommes à environ 3 millions de poissons dans cette rivière maintenant.

G.: Je sais que 1,000 barrages ont été démolis aux É.-U. depuis ce dernier siècle.

C.: En effet.

G.: Mais il y a environ 66,000 barrages aux États-Unis!

C.: Oui. C'est encourageant parce que le mouvement a pris de l'ampleur. Les communautés qui s'intéressent à démolir les barrages a pris de l'ampleur depuis les 5 ou 10 dernières années.

Le public s'y est intéressé, ainsi que le Congress et les différentes agences gouvernementales, et ce n'est pas seulement les avantages financiers qui nous intéressent dans notre agence, les pêcheries, mais souvent ces barrages sont un problème local pour ces communautés, des dangers publics, des risques financiers parce qu'ils sont mal entretenus.

Ils sont là depuis une centaine d'années et ne servent plus. Nous avons beaucoup parlé de la Penobscot qui a des installations de production d'électricité, mais la plupart des projets sur lesquels nous travaillons sont des vieux barrages à moulin.

G.: Alors, où sont ces barrages qui se font démolir? La côte est, ouest? Dans le centre du pays?

C.: Hé bien, c'est vraiment partout au pays. Je me concentre surtout dans le nord-est des É.-U., du Maine jusqu'en Virginie, et parce que le nombre de barrages dans ma partie du pays datent de la révolution industrielle, il y a des milliers de projets en vue. Alors, il y a certainement une concentration de barrages qui se font démolir dans le nord-est, et je dirais qu'ensuite, c'est le nord-ouest du pays qui est la prochaine région propice à ces démolitions.

G.: En effet, le plus gros barrage démoli l'an passé a été le Elwha Dam.

C.: Oui, le Elwha dam.

G.: Ce qui est curieux, par exemple, c'est que pendant que nous démolissons nos barrages, ou le nombre de barrages construits depuis plusieurs siècles que nous voulons démolir, des pays en développement sont en train d'en construire. Je pense au Belo Monte Dam au Brésil. Et les autres barrages, il y en a beaucoup.

C.: Oui, en Chine et au Brésil en particulier, on est très fort à chercher des endroits pour produire de l'hydro-électricité et s'en servir pour d'autres fins. Et vous avez raison: notre pays a vécu tout çà il y a longtemps, et ces pays vivent les mêmes problèmes quand ils y songent pour encourager le développement, et j'espère qu'ils tiendront compte des leçons que nous avons apprises ici: les besoins des montées de poisson.

G.: Alors, si nous avons quelques 66,000 barrages aux É.-U., et nous en avons démoli seulement 1,000 depuis 100ans, combien de barrages pensez-vous devraient être démoli?

C.: Oui, hi, hi! Çà, c'est une bonne question! Je ne pense pas que nous avons mis des chiffres là-dessus! Nous sommes à travailler très fort pour regarder partout dans notre région des É.-U., dans le nord-est, du Maine jusqu'en Virginie, afin d'identifier les rivières les plus menacées et améliorer le sort des espèces qui nous tiennent à coeur. Nous voulons commencer à travailler et se concentrer sur ces bassins versants prioritaires.

Mais nous parlons sûrement de milliers de barrages qui devront être démolis pour aider vraiment les populations de poissons et les ramener là où elles devraient être. Alors c'est un travail à longue haleine; nous ne faisons que commencer; çà ne fait vraiment que 5 à 10 ans que les choses commencent à avancer. Nous avons pris quelques centaines d'années pour causer ces problèmes, alors cela va prendre du temps à les résoudre.

G.: John Catena est le superviseur de la restauration pour la région nord-est du National Oceanic and Atmospheric Adminstration. Merci pour l'entrevue, John.

C.: Oh, vous êtes bienvenu! C'était un plaisir!
"Removing Dams Healing Rivers

Dams are coming down across the United States, giving new life to river ecosystems. John Catena supervises National Oceanic and Atmospheric Administration’s Northeast restoration team. He tells host Bruce Gellerman that dam removal not only clears the way for migrating fish, but also helps improve local communities.
Transcript

GELLERMAN: From the Jennifer and Ted Stanley Studios in Somerville Massachusetts, it’s Living on Earth. I’m Bruce Gellerman.

[CHANTING, DRUM BEAT]

GELLERMAN: Earlier this month, members of the Penobscot tribe held a ritual honor dance on the banks of the Penobscot River in Maine. The ceremony helped mark the destruction of the Great Works Dam.

It was built 125 years ago and over time helped turn the Penobscot - the second largest river in New England - into one of the most endangered rivers in the nation. U.S. Interior Secretary Ken Salazar was on hand as wrecking crews started to take the dam down.

SALAZAR: Alright, so this historic moment on the Penobscot River, this great example for Maine and for the United States of America, has finally come.

GELLERMAN: Dismantling the Great Works Dam is a 62 million dollar project led by the National Oceanic and Atmospheric Administration. John Catena is NOAA's Northeast Regional Supervisor for Restoration.

CATENA: Well, there’s multiple benefits. Getting fish back up into their grounds where they can reproduce; it’s a basic fact that fish that migrate from the ocean into these rivers need to get to their spawning grounds to reproduce and live out their lifecycle. And so that is the basic benefit of these projects; it's to get these fish back to their spawning grounds, allow them to reproduce, repopulate the rivers.

That leads to a whole cascading effect of feeding other birds that prey on these kinds of fish. Certainly allowing fishermen to get out on the river again, and fish for these species and get back out into the ocean. These fish historically were prey to cod, haddock, bluefish, tuna - any number of different species - and so as we attempt to populate these rivers with these dam removal projects, it has benefits out into the ocean very significantly.

GELLERMAN: I guess not too long ago there were about thirty one hundred salmon that were making their way down the river.

CATENA: Just last year, in fact. There was a record year for salmon returns. They’re typically on the Penobscot maybe on the order of one thousand to fifteen hundred.

GELLERMAN: And 125 years ago before this dam was built?

CATENA: Well, numbers that are thrown around are about one hundred thousand - do we know that for a fact? You know, it’s tough to say.

GELLERMAN: I understand that on one of the rivers, the Kennebec in Maine, they went from zero alewife, little tiny fish, to three million.

CATENA: Yeah, the Kennebec River is a great success story. The first dam that was removed on that system is the Edwards Dam - came down in 1999. And you’re correct - there were no alewives that were running in that river at the time.

The state of Maine was very aggressive in trying to repopulate that river by stocking - taking alewives from other locations in the state - putting them in those ponds upstream; that allowed to get a jumpstart on the population and the population has just taken off like a rocket, so it’s… we’re now at about three million fish in that river.

GELLERMAN: I know that, finally, a thousand dams had come down in the United States over the last century.

CATENA: Yeah.

GELLERMAN: There are like 66,000 dams in the United States!

CATENA: Yeah. It’s been terrific because we’ve really built a lot of momentum. The community that’s interested in dam removal over the last five to ten years really has seen these projects grow tremendously.

There’s been interest on the part of the public, on the part of the Congress, on the part of the Agencies, and it’s not only the benefits that we care about at our agency - that is the fisheries benefits - but oftentimes these are local liabilities to communities, they are safety hazards, they are financial liabilities because they’re in disrepair.

They’ve been sitting there for 100 years, they’re no longer in use now… we’ve talked a lot about the Penobscot, which are hydroelectric facilities, but most of the projects that we work on are old mill dams.

GELLERMAN: So, where are these dams coming down? East coast, west coast? Middle of the country?

CATENA: Well, it’s really all over the country. My area of focus is in the Northeastern United States - from Maine to Virginia - and because of the number of dams the industrial revolution in our part of the country here - there are just thousands of opportunities. So there is a concentration certainly of dams coming down in the northeast and then I’d say in the Northwestern United States is probably the other hotspot for dam removals.

GELLERMAN: Yeah, last year I guess the biggest dam of all came down - the Elwha Dam.

CATENA: The Elwha dam, right.

GELLERMAN: What’s curious is that, while we’re taking down our dams - or want to take down many of the dams that we have over these many centuries - countries that are developing are building dams - I’m thinking of the Belo Monte Dam in Brazil. And the other dams - they’ve got scores of dams.

CATENA: Yeah, China and Brazil in particular are going very strong in looking at hydroelectric production and other uses for dams. And you’re right - our country went through it a long time ago and those countries as a means of development are looking at the same type of issue, and I just hope that they’re taking into account the kind of lessons that we’ve learned here – in taking into account fish passage needs.

GELLERMAN: So, if we have something like 66,000 river dams in the United States, and we’ve only removed 1,000 over the last 100 years - how many dams do you think should come down?

CATENA: (Laughs.) Yeah, that’s a great question. I don’t think we’ve quantified that. We are going through an effort to really look throughout our region of the United States - in the Northeast from Maine to Virginia - to identify the most critical rivers for the benefit of the species that we care about and really start working and attacking those priority watersheds.

But it’s certainly in the thousands that need to be coming down to help really get the populations back where they need to be. So this is a long term effort, it’s really just starting, again it’s been in the last five to ten years when things have started to pick up. We took a couple hundred years to make these problems, so it’s going to take some time to resolve them.

GELLERMAN: John Catena is Northeast Regional Supervisor for Restoration with the National Oceanic and Atmospheric Administration. John, thank you for coming in.

CATENA: Oh, you're welcome. Excellent.

Link: http://www.loe.org/shows/segments.html?programID=12-P13-00024&segmentID=1


Sunday, June 17, 2012

La pollution qui rend timide


Je traduis ici un texte trouvé sur un site discutant d'un autre effet du bisphénol A (BPA) sur la santé humaine. On prend peu au sérieux l'influence du produit sur le comportement social, mais il ne faudrait pas prendre à la légère la difficulté à se faire des amis, à s'intégrer à la société, à se sentir à l'aise dans un groupe. Croyez-moi, je sais de quoi je parle...

Vous n'avez pas d'amis? Cela pourrait être la faute du BPA.

Le composé chimique BPA a été lié à une panoplie de problèmes de santé. Maintenant, il y a un nouveau problème qui pourrait s'ajouter à la liste: les souris qui ont été exposées au BPA n'était pas aussi sociables que les autres souris.

Parmis tous les composés chimiques potentiellement toxiques, très peu ont reçu tant de mauvaise presse que les BPA, un composé chimique qui imite les hormones œstrogènes qui est utilisé dans la fabrication de plastiques qui est un perturbateur endocrinien associé avec l'obésité, des changements neurologiques et une augmentation de cancers. Mais oubliez votre santé physique pour le moment: il semblerait que le BPA pourrait aussi vous rendre moins agréable en société.

L'étude publiée tout dernièrement dans la revue scientifique Endocrinology et menée par des chercheurs à l'université de la Virginie et du Missouri, consistait à ajouter une dose de BPA dans le plasma maternel de souris à des concentrations semblables à celles trouvées dans le sang de la plupart des Américains, pour ensuite observer le comportement de leur progéniture.

Le résultat: l'exposition au BPA pendant la gestation affecte l'expression des gènes impliqués dans le comportement social, spécifiquement la première génération de souris avaient moins d'interactions sociales avec ses congénères et les mâles juvéniles avaient moins le goût de passer du temps avec des mâles adultes. Les effets perduraient pendant les 4 prochaines générations de souris.

Ce n'est pas trop surprenant que le BPA serait la cause de cela. Comme nous l'avons déjà mentionné, c'est un produit chimique qui agit comme un perturbateur endocrinien. Les hormones stéroïdes (qui font parti du système endocrinien) agissent sur les gènes pour les produits comme la vasopressine et l'oxytocine, qui sont des produits chimiques qui jouent un rôle clé dans l'expression des comportements sociaux. L'oxytocine, par exemple, nous aide à faire confiance aux autres. Un produit chimique qui dérangerait ce système pourrait provoquer des changements dans nos comportements en société.

Ce n'est pas parce que les chercheurs ont observé des changements de comportements sociaux chez les souris que cela veut dire que les humains qui sont exposés à des concentrations importantes de BPA, et cela veut dire la plupart d'entre nous, vivraient des changements semblables. Par exemple, manger du yogourt fait des testicules plus gros chez les souris, mais pas nécessairement chez l'humain. Mais les chercheurs nous font remarquer que puisque le BPA provoque des changements dans les interactions sociales à une dose d'un niveau rapporté chez l'humain, c'est possible que ce composé chimique pourrait agir sur le comportement humain sur plusieurs générations. Si l'on compare les autres problèmes de santé liés au BPA, toutefois, la timidité n'est pas le pire.
Des objets qui contiennent du BPA

"Have No Friends? It Might Be BPA’s Fault

The chemical compound BPA has been linked to a host of bad health problems. Now there is a new problem it may be blamed for: Mice exposed to BPA just aren’t as social as other mice.

Among potentially toxic chemical compounds, few have been vilified in the public eye as much as BPA, an estrogen-mimicking compound used in plastic production that acts as an endocrine disrupter and has been linked to obesity, neurological changes, and increased risk of cancer. But forget your health; now it seems that BPA might make you a less fun person.

The study, published this week (first of June 2012) in the journal Endocrinology and conducted by researchers at the University of Virginia and University of Missouri, put a dose of BPA into maternal mouse plasma--comparable to concentrations found in the blood of most Americans--and examined the behavior of their offspring.

The result: Gestational BPA exposure affected gene expression involved in social behavior--specifically, the first generation of mice exhibited fewer social interactions with their peers and less of a desire to spend time with adult males among juvenile males. The effects continued on into the next four generations of mice.

It’s not too surprising that BPA would do this. As we mentioned, it’s an endocrine-disrupting chemical. Steroid hormones (part of the endocrine system) regulate genes for things like vasopressin and oxytocin, which are chemicals that play a key role in expressions of social behavior. Oxytocin, for instance, helps us trust others. A chemical that disrupts that system could create changes in our social behavior.

Just because researchers found social changes among mice doesn’t mean that humans exposed to significant levels of BPA--that’s most of us--exhibit similar changes (just like eating yogurt might only make mice, not human, testicles larger). But, the researchers note, "Because exposure to BPA changes social interactions at a dose within the reported human levels, it is possible that this compound has transgenerational actions on human behavior." Considering the laundry list of other health problems linked to BPA, however, shyness doesn’t seem so bad."

Link: http://www.fastcoexist.com/1680005/have-no-friends-it-might-be-bpas-fault


Saturday, June 16, 2012

Des égouts dans la rivière Richelieu

Des centaines de débordements d'égouts directement dans le Richelieu ont lieu chaque année à Saint-Jean.
Photo: Karine Guillet
"SAINT-JEAN-SUR-RICHELIEU - Des excréments, des serviettes hygiéniques et des condoms, flottaient près des berges du Richelieu, vis-à-vis de la station de pompage de la rue Champlain, à Saint-Jean-sur-Richelieu, dimanche de la semaine dernière.

Alerté par des citoyens dégoutés, L’Écho de Saint-Jean-sur-Richelieu s’est rendu sur place pour constater le phénomène, en début de semaine. L’endroit a été localisé en moins de deux, puisqu’une forte odeur émanait de cette zone, et que plusieurs détritus jonchaient la grève. D’autres résidus dérivaient à quelques pieds du bord.

La Ville se questionne

Benoit Fortin, directeur du Service d’infrastructures et de gestion des eaux à la Ville de Saint-Jean, s’explique par ailleurs difficilement le fait que des détritus aient pu remonter à la surface de la rivière vis-à-vis le poste de pompage de Champlain la semaine dernière.

« Je comprends les inquiétudes des citoyens. Je ne sais pas d’où proviennent les choses qui ont remonté à la surface, dit-il. Je suppose que le contrôle du niveau de l’eau dans les écluses peut avoir eu une incidence. »

Il assure toutefois que ces résidus ne proviennent pas d’un débordement dans le réseau du poste de pompage Champlain, puisque le canal se jette à près de 250 pieds du bord de la berge et qu’aucun débordement n’a eu lieu dans la portion du réseau du poste de pompage de la rue Champlain au cours des derniers jours.

Une situation fréquente

Selon les données du plus récent rapport d’évaluation de performance des ouvrages municipaux d’assainissement des eaux publié par le Ministère des Affaires municipales en octobre 2011, 580 débordements ont eu lieu à Saint-Jean en 2010. Sébastien Marquis, surintendant à l’usine de traitement des eaux usées de la municipalité, confirme ces données.

« Il peut y avoir plusieurs centaines de débordements par année dans l’ensemble du réseau à Saint-Jean. Ce sont des eaux usées et non traitées qui s’en vont directement dans le Richelieu. Tout ce qui passe par les égouts sanitaires peut s’y retrouver. Je ne dirais pas que c’est normal, mais c’est toléré. Dans le meilleur des mondes, il faudrait avoir un réseau qui absorbe le surplus d’eau, mais ce n’est pas le cas », explique-t-il, ajoutant que ces débordements surviennent entre autres parce que la ville de Saint-Jean a un système d’égout combiné dans ses plus vieux quartiers, comme le Vieux-Saint-Jean et Saint-Edmond.

Ce réseau transporte à la fois l’égout sanitaire et pluvial. Ces systèmes plus anciens ont été conçus pour déborder à la rivière quand il pleut, de façon à éviter des inondations et des refoulements d’égout. M. Marquis a aussi précisé que les débordements surviennent lorsqu’il y a de fortes pluies ou en situation d’urgence lors de bris dans le réseau. Aucun déversement par temps sec n’est admis par le ministère de l’Environnement.

Des citoyens condamnent cette pratique

Les citoyens, qui ont été rencontrés jeudi sur le sentier du Canal-de-Chambly, trouvaient inacceptable le fait que les égouts sanitaires de la ville se déversent directement dans le Richelieu. Nadine Trudeau, une résidante de Saint-Jean qui marche souvent près de la rivière, est outrée qu’autant de déversements aient lieu chaque année.

« Dans un contexte où le gouvernement prône l’assainissement des cours d’eau et des berges, c’est absurde que des égouts soient déviés des centaines de fois tout droit dans les rivières comme ici à Saint-Jean. C’est dégoûtant de voir des canards patauger là-dedans. C’est sans compter l’odeur », clame-t-elle.

Julie Vincelette est du même avis.

« Le Richelieu est moins pollué qu’avant, mais il y a place à amélioration. Des déversements directement dans la rivière, ça ne devrait jamais arriver. Il va falloir que les citoyens s’en mêlent pour faire bouger les choses », lance-t-elle.

Même son de cloche du côté de Michel Bérubé, un habitué du Canal-de-Chambly.

« Je marche régulièrement sur le bord du Richelieu et ça sent mauvais ici (en face du poste de pompage sur Champlain). Je sais que la Ville rejette des déchets dans la rivière. C’est déplorable! Quand nos poubelles sont pleines, nous ne les mettons pas dans la rue », image-t-il.

France Lachance, n’en revient pas.

« C’est inconcevable qu’on rejette de la cochonnerie comme ça dans les cours d’eau, fait-elle valoir. Je suis amatrice de kayak et je ne viendrais pas me promener près d’ici (site de déversement). »

Daniel Green lance un appel à tous

L’environnementaliste Daniel Green croit qu’il devrait y avoir davantage de citoyens formés à la surveillance des cours d’eau du Québec, pour pallier le manque d’inspecteurs en environnement.

« Le ministère de l’Environnement ne peut pas tout faire. Davantage de citoyens devraient avoir la formation pour vérifier eux-mêmes la qualité des cours d’eau », dit M. Green, qui est aussi toxicologue et co-président de la Société pour vaincre la pollution (SVP).

L’environnementaliste a lancé en 2007 le programme RIVE, qui vise à faire le dépistage et la surveillance communautaire des lacs et des cours d’eau du Québec. Coordonné par la SVP, l’organisme Eau Secours! et la Fondation Rivières, le programme permet aux citoyens de faire eux-mêmes, à coût minime, des analyses d’eaux de surface, de faire l’inventaire des points de pollution d’un cours d’eau et de dénoncer toute activité illégale de déversement ou de pollution.

Indépendance

Daniel Green croit que la force des « inspecteurs-citoyens » est leur indépendance face au gouvernement. « On a créé les réseaux de bassin versant pour faire entre autres des missions d’échantillonnage et pour rendre publique la qualité des eaux. Dans certains cas, il est arrivé que le résultat des tests soit rendu public longtemps après l’échantillonnage », dit-il. Il croit que les organismes de bassins versants (OBV) font du bon travail, mais ont les mains liées par leur statut d’organisme subventionné. « Il y a souvent des conflits d’intérêts dans les OBV, car certaines municipalités siègent à leur conseil d’administration », précise-t-il.

Transparence

« La moindre des choses serait que les municipalités avertissent les gens lors de déversements, en mettant des affiches, pour éviter les risques d’exposition avec de l’eau contaminée, notamment lors de la pratique d’un sport récréatif comme la pêche », dit M. Green."

Article écrit par Jean-François Guillet publié dans L'Écho de Saint-Jean-sur-Richelieu

Lien: http://www.hebdosregionaux.ca/monteregie/2012/05/23/des-eaux-usees-directement-dans-la-riviere

NDLR: Je ne comprends pas que les gens continuent à se baigner, à pêcher et manger leurs prises et les activités nautiques persistent, malgré toute cette merde qui aboutit dans la rivière! Et on ne parle ici que de la merde humaine! Quoi penser de tout ce purin brut épandu dans les champs juste avant une ondée annoncée! Même les cochons vivent dans des conditions sanitaires plus acceptables...

Friday, June 15, 2012

Les arbres ne sont pas des poteaux


J'ai toujours déploré les pratiques modernes des monocultures, que ce soit en agriculture, en sylviculture, ou tout simplement en aménagement urbain.

Les humains tendent à penser que les arbres sont des poteaux de téléphone qui poussent en solitaires, au lieu de les considérer comme des êtres vivants qui font partie d'un écosystème qui les soutient, qui les enrichit, qui les nourrit. C'est comme placer un humain isolé dans une cellule, sans contacts avec d'autres, et s'attendre à ce qu'il apprenne plus vite parce qu'il ne se fait pas distraire par les activités routinières de la vie en communauté.

Voyez par exemple ce qu'on a fait aux bien-aimés arbres de Michel Chartrand (lui qui aimait tellement "ses" arbres!) sur son terrain à Richelieu, tout çà pour pouvoir construire une maison de plus sur son domaine maintenant subdivisé.


Des géants solitaires, les arbres de nos forêts? En fait, ils tissent des liens sous terre, entremêlant discrètement les doigts de leurs racines. C'est ce qu'ont découvert Annie DesRochers, professeure et chercheuse à l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue, et son étudiante Émilie Tarroux.

Elles savaient que les racines de certaines essences se greffent les unes aux autres, ce qui apparaissait comme un rare accident dont on prenait connaissance fortuitement - au moment d'un déracinement, par exemple.

Elles ont creusé la question pour le pin gris, essence très prisée par l'industrie forestière de la région. Sur des superficies de 50 m2, leur équipe a dénudé les racines de pins gris en utilisant, plutôt que l'épuisante pelle, les lances d'incendie à haute pression des pompiers forestiers.

Surprise: «Plus de la moitié des arbres, dans un peuplement qu'on excave, sont reliés à leurs voisins par des greffes», indique Annie DesRochers.

Ce ne sont pas les radicelles qui s'unissent, mais plutôt les fortes racines à proximité des troncs. Puisque l'écorce doit se rompre pour que les tissus s'amalgament, Annie DesRochers croit que les frottements induits sous terre par la poussée du vent pourraient produire les conditions nécessaires à ces mariages.

La question: ces greffes sont-elles utiles? En biologie, un phénomène ne s'installe et ne perdure que s'il augmente la valeur d'adaptation de l'espèce, rappelle-t-elle.

Et en effet, «on a observé que les arbres qui formaient des greffes avaient une meilleure croissance que ceux qui n'en formaient pas», explique-t-elle. Ils fondent ainsi une communauté de partage de l'eau et des nutriments.

La sylviculture peut en tirer des leçons capitales. Selon le principe que les arbres sont en compétition, l'industrie forestière fait des coupes d'éclaircissement pour favoriser la croissance des arbres restants - pratique qui donne souvent des résultats décevants. Annie DesRochers et Émilie Tarroux apportent une explication à ce phénomène: l'arbre qui demeure uni à une souche voisine par ses racines voit ses forces vives drainées par son conjoint arasé.

L'INSTITUTION: l'Université du Québec en Abitibi- Témiscamingue (UQAT)

LA RECHERCHE: les arbres greffent leurs racines pour leur bénéfice commun

UNE APPLICATION: corriger des idées reçues en sylviculture

Lien: http://affaires.lapresse.ca/portfolio/recherche-universitaire/201206/12/01-4534044-ces-arbres-unis-pour-la-vie.php


Tree roots unite for life

Are the giant trees in our forests live like solitary giants? In fat, they form a web of life underground, interweaving their roots out of sight. This is what Annie DesRochers discovered: she teaches and does research at the Université du Québec in Abitibi-Témiscamingue and found out this surprising symbiose with her student Émilie Tarroux.

They knew roots of some tree species graft themselves to each other, but that seemed to be accidental, something we found about by accident, during a windfall, for example.

They tried to find out more about the subject, especially when it came to the Jack Pine, a species very much desirable by the forest industry of her region. On surfaces of 50 square meters, their crew unearthed the roots of Jack Pines by using high-pressure forest firemen hoses instead of shovels.

A surprise was waiting for them: "More than half the trees of a colony we unearthed are joined with their neighbors by grafts." says Annie DesRochers.

The trees are not joined by rootlets, but rather by the big strong roots near the trunk. Since the bark has to be severed in order for the tissues to bond, Annie DesRochers beleives that the rubbing going on underground caused by the trees swaying in the wind could be the source of the conditions needed to permit this bonding.

The question is: are there advantages in having these grafts? In biology, a phenomenom happens and persists only if it betters the adaptation of the species, she reminds us.

And indeed, "we observed that the trees that form these grafts enjoyed better growth than those that didn't have them." she adds. They form a community that shares water and nutriments.

Sylviculture could learn some important lessons from this. The industry, assuming that the trees are competing, usually does some brush clearing and clearing in order to speed up the growth of preferred species, a practice that doesn't always give good results. Annie DesRochers and Émilie Tarroux provide an explanation to this phenomenom: the tree that is left standing but bonded to a neighboring tree by it's roots sees it's vital forces drained by having it's conjoined tree cut down.

The Institution: l'Université du Québec en Abitibi- Témiscamingue (UQAT)

The research: trees graft their roots for the common good

An application: correct preconceived notions in sylviculture


Wednesday, June 13, 2012

Eau potable - l'eau du robinet est-elle saine?


Voici une traduction libre d'un article trouvé dans une revue destinée à un lectorat féminin qui veut être une bonne femme au foyer. Les problèmes de qualité de l'eau, de monitorage par le gouvernement, le tout se passe aux États-Unis, mais il n'y a aucune raison de croire que çà se passe différemment au Québec. Un texte pour éveiller votre curiosité.

Des hormones, des médicaments, et même des pesticides pourraient sortir de votre robinet. Personne ne peut en être sûr, parce que le gouvernement n'exige pas qu'on fasse des tests pour le savoir. Mais grâce à de la recherche faite par Good Houskeeping, on sait que certains filtres peuvent se débarrasser de ces produits chimiques dangereux.

C'est la mi-après-midi, et je suis à mon bureau à écrire et finissant mes restes de pâtes et sirotant un verre d'eau. J'entends la boîte aux lettres dehors et je me lève pour aller voir ce que le postier m'a laissé. Des factures. Encore des factures. Et mon rapport annuel sur l'eau. J'ouvre le sceau et j'en sors le contenu: pas d'infractions. Mon eau respecte les normes acceptables pour l'eau potable selon les critères de l'EPA (Environmental Protection Agency) des États-Unis. Mais elle est loin d'être parfaite: cette année, on y trouve du baryum, du chrome, du cuivre, du plomb, des nitrates et d'autres produits chimiques, en plus de l'E.coli.

En réalité, ces contaminants ne sont que le pic de l'iceberg. Des antibiotiques, des hormones, un médicament contre le cancer, un produit chimique que l'on trouve dans l'essence, des médicaments contre les convulsions, la recherche démontre que des centaines de contaminants qui ne sont pas règlementés peuvent sortir de mon robinet, habituellement invisibles, sans goût et indétectables. Ils ne se retrouveront pas dans mon rapport de mon eau, ou la vôtre, parce qu'ils ne se trouvent pas sur la liste du gouvernement des contaminants à suivre. Bien qu'ils soient à des concentrations très faibles, personne ne connaît leur dangerosité quand ils sont tous mêlés ensemble dans l'eau potable et consommés sur une durée de vie humaine. Le gouvernement a souvent été critiqué pour être trop permissive envers ces produits chimiques, mais au mois d'août dernier, le bureau neutre appelé Government Accountability Office a émis un rapport demandant à l'EPA de coordonner de la recherche pour connaître les impacts de ces contaminants sur la santé humaine.

C'est pourquoi, afin de vous aider à prendre un peu le contrôle du problème, Good Housekeeping a travaillé avec le labo Arizona Laoratory for Emerging Contaminants de l'université de l'Arizona, l'un des laboratoires du monde le plus spécialisé dans les produits chimiques non inclus dans les lois. Ensemble avec l'institut de recherche de GH, le laboratoire a entrepris des tests en profondeur, une première pour une analyse si complète, afin de voir si les filtres communs sur le marché, comme ceux dans les cruches d'eau qu'on peut mettre dans les réfrigérateurs, peuvent retirer certains de ces produits chimiques. GH a aussi travaillé avec le labo Water Sciences Laboratory de l'université du Nebraska afin de tester des tests-maisons pour détecter des contaminants.

Voici ce que vous avez besoin de savoir, et des trucs faciles pour protéger votre famille.

Qu'est-ce qui est réglementé, jusqu'à une certaine mesure:

Selon la loi, votre système d'aqueduc local doit tester l'eau potable municipale pour mesurer la concentration de 90 substances et organismes, dont le cuivre, l'uranium et le plomb, et le mentionner dans un rapport si on en a mesuré et à quelles concentrations, ainsi que dire si les niveaux tolérables ont été dépassés. Et si les concentrations sont trop élevées, votre municipalité devrait engager des actions pour les réduire.

Pourtant, durant l'année fiscale de 2010 (les données les plus récentes disponibles0, 10% de tout les systèmes d'aqueduc communautaires qui desservent plus de 23 millions de personnes ont vendu de l'eau aux consommateurs qui de respectait pas au moins une des normes sanitaires de l'EPA. Plusieurs de ces infractions étaient à cause de concentrations élevées de bactéries coliformes, un indicateur qui indique l'efficacité de l'usine de filtration. Quand les concentrations de coliformes sont élevées, cela veut dire que l'eau n'est pas assez désinfectée, et d'autres bactéries, comme l'E.coli pourraient très bien s'y trouver également. L'usine de filtration doit donc entreprendre de faire d'autres tests pour détecter des bactéries plus dangereuses, dont celles qui donnent des maladies comme la diarhée, des vomissements, qui peuvent être particulièrement dangereuses pour les jeunes enfants et les personnes âgées.

La majorité des autres infractions de 2010 sont à cause de quantités excessives d'un produit chimique, comme l'arsenic ou les nitrates. L'arsenic surtout, est inquiétant: des études ont déterminé qu'il pourrait être la source d'une variété de problèmes de santé allant de problèmes d'apprentissage, des maladies cardiaques, plusieurs types de cancers dont celui de la vessie, des poumons, du foie, de la peau et des reins. Ce qui est encore plus inquiétant, c'est que des experts pensent que l'arsenic pourrait être nuisible à des concentrations encore plus faibles que les normes acceptables de l'EPA, normes qui ont déjà été abaissées en 2001 (de 50 parties par milliards à 10). "À la publication de nouvelles études scientifiques, nous constatons que des problèmes de santé surviennent à des doses de plus en pus faibles (d'arsenic), dont des problèmes du système immunitaire et cognitifs chez les enfants, ce que nous n'avions pas constaté auparavant." dit Joshua W. Hamilton, Ph.D., le chef de projet du programme Dartmouth Toxic Metals Superfund Research Program du collège Dartmouth College. Durant la recherche préliminaire dans les labos d'Hamilton, quand les souris porteuses et en lactation avaient bu de l'eau contenant de l'arsenic à des concentrations respectant les normes de l'EPA, leurs descendance souffraient de problèmes sérieux de croissance et de développement, ainsi que des systèmes immunitaires affaiblis.

Et ce sont là que les infractions rendues publiques: certaines régions ne vérifient même pas leur eau, ou si elles le font, ne rapportent pas les résultats des tests aux autorités. Nous ne parlons pas ici de quelques exceptions: en 2009, 28% de tous les systèmes d'aqueducs aux États-Unis ont enfreint à au moins un règlement d'importance de l'EPA. Si l'infraction est "involontaire", comme quand une municipalité n'a pas l'expertise nécessaire pour respecter les normes, l'état ou l'EPA pourrait l'aider ou la financer. Mais les bourses de l'EPA se font rares, alors pendant que les communautés les attendent, les résidents continuent de boire de l'eau de qualité douteuse. L'EPA peut entreprendre des mesures légales également, ou donner des amendes aux services d'eau qui ne respectent pas les normes, mais depuis les 10 dernières années, parmi les milliers d'infractions, il y a eu seulement 349 cas de municipalités ou d'autres fournisseurs d'eau, ou d'industries qui ont payé une amende pour avoir enfreint à la loi du Safe Drinking Water Act.

Même parmi ceux qui respectent les normes, il y a des accidents. "Bien que nous ayons l'un des systèmes d'eau potable les plus sécuritaires au monde, à chaque année, il y a des bris dans le système." dit Linda Birnbaum, Ph.D. et directrice du national Institute of Environmental Health Sciences. Durant les années 2007 et 2008, 36 contaminations d'eau potable ont été la cause de 4,128 cas rapportés de gens malades (comme le cas de salmonelle au Colorado avec 1,300 malades) et 3 mortalités. Mais le pire cas des dernières années est arrivé en 1993 quand quelques 403,000 résidents de Milwaukee sont tombés malades, 54 en sont morts, à cause de l'eau contaminée avec les spores de cryptosporidium, un parasite qui provoque des diarrhées. Une usine de traitement d'eaux usées n'aurait pas filtré correctement de l'eau du lac Michigan. Rien d'une telle portée ne s'est produit depuis ce temps-là, mais des microbes dans l'eau sont la cause de quelques 19,5 millions de gens malades tous les ans aux États-Unis.

L'eau peut devenir contaminée après avoir quitté l'usine de filtration mais avant de sortir de votre robinet, dit Shane Snyder, Ph.D., co-directeur du Arizona Laboratory for Emerging Contaminants et professeur en ingénierie chimique et environnemental à l'université de l'Arizona. "L'eau peut être entreposée dans une citerne, parfois pour plus d'une semaine, se mélangeant au chlore ajouté pour la désinfecter, ce qui peut encourager la formation de sous-produits de désinfection à des niveaux élevés." dit-il. Il en résulte que les composés chimiques peuvent être nuisibles.

Votre maison aussi pourrait être un problème. Les maisons plus agées peuvent avoir des tuyaux qui laisse le plomb se dissoudre dans l'eau à des concentrations qui dépassent la norme acceptable de l'EPA qui est fixée à 15 parties par milliards. De telles concentrations pourraient sembler minuscules, mais le plomb est tellement puissant comme substance toxique qu'il peut endommager un cerveau et un système nerveux en développement chez le foetus et les enfants.

Des pics ratoureux

Tandis que les systèmes d'aqueducs publics ont l'obligation de vérifier l'eau, ils ont la permission de faire des tests entre quatre et une fois par année (parfois moins, selon le produit chimique et l'importance du système d'aqueduc). S'il se produit un pic d'un contaminant dangereux entre les tests, cela passe sous le radar. Aussi, quand on comptabilise seulement la moyenne annuelle, tous les pics qu'on aurait par hasard détectés sont intégrés dans les résultats de l'année, ce qui donne une impression fausse de la qualité de l'eau.

Prenez l'atrazine par exemple, un herbicide utilisé généreusement sur les récoltes agricoles (surtout le maïs-grain) et sur les terrains de golf, tout comme les pelouses résidentielles et le long des autoroutes. L'herbicide, qui est associé à des anormalités du système de reproduction et à des problèmes du système immunitaire, est interdit en Europe, et sachant qu'il existe des solutions de rechange, des experts croient que ce serait une bonne idée de l'interdire ici également. "Connaissant les préoccupations pour la santé publique et l'environnement, il serait bon de s'en débarrasser graduellement." dit Andrew Wetzler, le directeur du programme Land & Wildlife Program du groupe environnemental NRDC (Natural Resources Defense Council).

Même si votre eau est généralement "légale" en atrazine, vous pourriez quand même avoir des problèmes à certains temps de l'année. Dans des régions agricoles, les pics de concentrations de l'herbicide dans l'eau du robinet au printemps et durant l'été après les épandages aux champs. Dans un rapport de 2009 du NRDC, 39% des systèmes d'aqueducs publics sondés dans le midwest et le sud américain, comme dans les états où il se cultive beaucoup de maïs en Illinois, en Indiana, au Kansas, au Kentucky, en Louisiane, au Missouri et au Nebraska, on a connu des pics d'atrazine au-dessus de la norme acceptable de l'EPA de 3 parties par milliards. Pourtant, parce que ces pics sont inclus dans les moyennes ou ne sont pas colligés, seulement 3 des 139 systèmes d'aqueduc sondés étaient en infraction de la norme acceptable pour l'atrazine.

Entre-temps, "les gens consomment et boivent l'eau pendant des jours et des semaines de suite." dit Wetzler. C'est particulièrement inquiétant si une concentration élevée d'atrazine arrive en même temps qu'une étape vulnérable de la vie: dans une étude de 2009, des chercheurs de l'université Purdue ont découvert que le risque d'accoucher d'un bébé de petite taille, dont le poids serait sous le 10e centile, augmentait avec la hausse de concentration d'atrazine (accompagné d'autres herbicides). Même quand les concentrations étaient presque 30 fois moins élevées que la norme légale, les bébés étaient quand même plus petits. On ne sait pas encore la portée de cela sur leur santé, bien que d'autres recherches scientifiques ont démontré que des bébés de plus petite taille étaient plus portés à avoir des problèmes d'apprentissage, d'obésité et d'autres problèmes lorsqu'ils seront plus vieux.

En plus des foetus en développement, les femmes enceintes et les enfants à l'âge de la puberté peuvent aussi être impactés par les produits chimiques dans l'environnement. Des changements rapides durant la croissance à ces périodes de leur vie pourraient les rendre particulièrement vulnérables aux effets à long terme des polluants, selon Birnbaum. Et des études sur les effets de l'atrazine sur les poissons et les animaux amphibiens ont trouvé que leur système immunitaire ne fonctionne pas aussi efficacement; ils souffrent davantage d'infections et de changements à leurs organes sexuels. En 2009, après le rapport de NRDC, l'EPA a déclaré qu'il réévaluerait les risques de l'atrazine pour notre santé et si la règlementation devrait être faite d'une autre façon. Un comité de travail scientifique et l'EPA y travaillent toujours. "C'est bien qu'ils évaluent les choses." dit Wetzler. "Mais çà ne va pas assez vite."

Ce qui n'est pas testé: les médicaments dans votre eau

Il y a environ 15 ans, des chercheurs faisaient des tests avec l'eau de robinet à Berlin et ont découvert un produit inattendu. Il s'est avéré d'être de l'acide clofibrique, un sous-produit d'un médicament pour faire baisser le taux de cholestérol, et le premier médicament jamais trouvé dans l'eau potable.

D'autres scientifiques ont commencés à s'en préoccuper: le USGS (U.S. Geological Survey), une agence gouvernementale qui rend disponible de l'information scientifique sur les ressources naturelles du pays, a commencé à développer des outils technologiques pour étudier le problème. En 2004, Paul Stackelberg, un spécialiste de l'eau de l'USGS, et ses collègues ont trouvé plusieurs produits pharmaceutiques (comprendre médicaments) dans les eaux d'égout, et des concentrations faibles d'un anticonvulsant, ainsi que des ingrédients de chasse-moustiques et d'autres contaminants dans l'eau potable. Trois années plus tard, Snyder, dont l'équipe avait fait des tests sur les eaux usées brutes et l'eau potable à 18 endroits différents aux É.-U., ont ajouté l'ibuprofène, le meprobamate (un médicament contre l'anxiété), et du phénytoin (un autre anticonvulsant, avec d'autres médicaments sur leur liste. Ensuite, en 2008, une enquête d'Associated Press sur des tests menés par des fournisseurs d'eau partout au pays a trouvé des concentrations faibles d'une douzaine d'autres produits pharmaceutiques dans l'eau potable, dont des antibiotiques, de l'aspirine, des médicaments contre la haute pression et des anti-dépressants. "C'était une vraie révélation." dit Dana Kolpin, la chef d'équipe d'un projet de l'USGS appelé Emerging Contaminants in the Environment. "Bien que les produits pharmaceutiques se trouvaient à des concentrations faibles, nous ne connaissions pas à ce moment-là, et nous ne savons toujours pas, la toxicité de ce mélange de produits avec les autres contaminants."

Vous ne verrez pas ces produits chimiques sur vos tests d'eau potable pour une raison bien simple: le gouvernement ne les règlemente pas. L'EPA en a ajouté quelques uns dans sa toute récente Contaminant Candidate List, une liste de produits chimiques que l'agence songe à règlementer éventuellement. Mais des milliers de produits pharmaceutiques sur le marché en ce moment, "seulement 10 qui sont décrit vaguement comme étant des produits pharmaceutiques sont sur leur liste." dit Snyder. De plus, la liste semble être coulée dans le ciment. Seulement un seul produit chimique a passé de la liste des candidats à la liste des produits à règlementer depuis le début de la publication de la liste en 1998. Le produit était le perchlorate (un ingrédient pour fabriquer du combustible de fusée). Ne retenez pas votre souffle en attendant pour les autres: même l'association Association of Metropolitan Water Agencies qui représente les fournisseurs les plus importants de l'eau au public s'est sentie obligée de prendre des mesures en 2008 pour faire des pressions auprès de l'EPA pour qu'elle se concentre sur de nouvelles façons d'enlever les médicaments de l'eau.

C'est vrai que la concentration de ces médicaments est si faible que chacun d'eux pris individuellement pourrait ne pas être une menace. "Vous n'auriez pas assez d'aspirine pour vous enlever votre mal de tête." dit John Sumpter, Ph.D., un chercheur britannique qui étudie les contaminants dans l'environnement. "Mais nous n'avons pas affaire avec un seul produit chimique ici: il y en a des centaines."

Ou plus. Plus de 80,000 produits chimiques sont enregistrés et utilisés aux États-Unis, et chaque année, il y en a 2,000 de plus sur le marché dans la nourriture, dans les médicaments, dans les produits de nettoyage, dans les produits horticoles et les produits de beauté comme les déodorants et les shampooing. À tous les jours, nous en envoyons dans les toilettes, et les eaux usées chargées de ces produits chimiques passent dans une usine de traitement d'eaux usées, et l'eau traitée est ensuite relâchée dans les cours d'eau. Mais beaucoup de ces polluants restent, et se retrouve dans l'usine de filtration d'eau d'aqueduc en aval. Ou, si nous jetons ces produits dans les vidanges, ils se retrouvent dans des sites d'enfouissement, où ils peuvent s'infiltrer dans les eaux souterraines, et un jour aboutir dans l'eau de notre robinet.

Des mélanges douteux

En accumulant ces concentrations même très faibles de produits chimiques, on pourrait se retrouver avec beaucoup de petits risques qui s'accumulent pour faire un danger potentiel plus important. Et dans certains cas, des produits chimiques peuvent réagir entre eux pour générer un composé chimique encore plus préoccupant. Un produit chimique, par exemple, pourrait réagir avec un désinfectant utilisé pour purifier l'eau à une usine d'assainissement. Une étude de 2006 a découvert que d'ajouter du chlore à de l'eau contaminée avec de l'acétaminophène (l'ingrédient clé du Tylenol) produisait 2 composés chimiques toxiques, dont l'un pourrait endommager les gènes; l'autre s'attaque au foie. Et quand des chercheurs du Canada ont ajouté un autre désinfectant (chloramine) à 20 produits pharmaceutiques et de soins personnels, ils ont produit des nitrosamines: un cancérigène probable.

Nous ne connaissons pas les concentrations exactes de ces composés chimiques dans notre eau potable, mais puisque des millions d'entre nous consommons une Tylenol quand on a mal à la tête, et puisque le chlore et le chloramine sont utilisés at large, des sous-produits dangereux pourraient se retrouver de façon généralisée dans l'eau, dit Snyder.

Petites doses, gros problèmes

Une famille de produits chimiques n'a pas besoin d'être mélangée à d'autres pour être dangereuse: un composé reconnu comme étant un perturbateur endocrinien qui confond les hormones de votre corps. Les hormones ont des effets sur presque tous les processus physiologiques imaginables dans les systèmes cardio-vasculaires, de reproduction et du centre nerveux, selon Sumpter. Ces produits chimiques n'agissent pas comme des produits toxiques habituels: si vous êtes exposés à ceux-là à une dose suffisamment élevée, vous tombez malade tout de suite. Tandis qu'avec les perturbateurs endocriniens, si vous absorber qu'une toute petite quantité à un point critique de votre développement, surtout dans l'utérus ou durant l'enfance, l'exposition pourrait déclencher des problèmes de reproduction ou des maladies quand vous serez plus âgés: des problèmes variés comme des difficultés d'apprentissage, infertilité, maladies cardiaques, ou même des cancers. Même le groupe Endocrine Society, un groupe de scientifiques qui se tiennent habituellement bien tranquilles dans leurs labo, sont maintenant suffisamment préoccupés des risques potentiels des perturbateurs endocriniens qu'ils ont rendu public une opinion bien tranchée sur le sujet. Dans une étude de révision publiée en 2009, des endocrinologistes ont écrit au nom de la société et ont fait des pressions auprès de l'association pour qu'elle s'engage activement à faire du lobbying pour obtenir de la réglementation afin de diminuer l'exposition des humains aux multiples agents de transmission de perturbateurs endocriniens.

Afin de comprendre les conséquences de telles expositions, une équipe de scientifiques du Canada et des États-Unis on fait des expériences en 2001: ils ajoutaient une hormone synthétique trouvée dans la pilule contraceptive dans un lac dédié à ces tests dans le nord-ouest de l'Ontario afin d'étudier les réactions des ménés à tête de boule. La concentration était très faible: seulement 5 à 6 parties par milliards, une quantité parfois décelée dans les ruisseaux et les rivières qui reçoivent des eaux usées municipales, selon les scientifiques. Après seulement 7 semaines, les ménés de sexe mâle produisait des concentrations élevées d'une protéine qui aide les poissons de sexe femelle à produire des oeufs. Après un an, les mâles produisaient moins de sperme et éventuellement, ils commençaient à développer des oeufs et cessaient pratiquement de se reproduire.

Après 3 années, les chercheurs ont cessé d'ajouter des hormones dans le lac. Tout de même, après que 5 années se soient écoulées, les poissons avaient presque disparus du lac: une presque extinction d'une espèce dûe à une quantité infime d'un hormone. Durant la 6e année, par contre, après 3 ans de ne plus être exposés aux hormones, la population des poissons est revenue.

Il s'avère que des poissons de sexe mâle se féminisent partout aux É.-U., pas parce que les scientifiques étudient les perturbateurs endocriniens, mais à cause des eaux usées qui circulent dans leur habitat. Et maintenant, des preuves troublantes laissent penser que les humains en sont affectés également. Dans une étude publié au mois de novembre, des chercheurs ont démontré que dans des pays où la pilule contraceptive est très populaire, les taux de cancer de la prostate sont aussi élevés. "Bien que les quantités d’œstrogène qu'une seule femme peut générer dans ses excréments sont minimes, quand des millions de femmes en prennent pendant longtemps, cela pourrait avoir un impact environnemental." dit le co-auteur David Margel M. D., un urologue de l'université de Toronto.

Bien que sa recherche soit préliminaire, cela démontre le besoin urgent d'en apprendre davantage sur les produits chimiques qui se retrouvent dans notre eau potable à tous les jours. Et tant qu'on en saura pas plus, nous avons aussi besoin de comprendre comment nous pouvons protéger nos familles. Heureusement, des tests fait par Good Housekeeping a des réponses.

L'eau de puits: creuser pour avoir des réponses

Le problème est plus compliqué si votre eau ne vient pas d'un système d'aqueduc municipal. Voici les mesures de précautions que nous vous conseillons de prendre pour votre sécurité:

Les puits privés ne sont pas réglementés par le gouvernement fédéral, ce qui veut dire qu'à moins que vous ne faites pas faire des tests à votre eau, ce que vous buvez et l'eau que vous prenez pour vous laver pourrait ne pas être saine. Au New Hampshire, par exemple, plus de 10% des puits dépassent la norme tolérée de l'EPA pour l'arsenic. Des eaux de puits en Arizona, en Californie, au Colorado, dans le Maine, au Michigan, au Nevada et au Nouveau Mexique contiennent aussi des concentrations élevées.

Selon les recommandations de l'EPA, les puits devraient être testés à tous les ans pour les bactéries coliformes totaux, ainsi que pour le nitrate, les solides dissous totaux, ainsi que le pH. Votre comté pourrait tester pour le nitrate et les bactéries; pour ce qui est des autres substances, c'est mieux d'engager un laboratoire certifié par l'état. Vous pourriez demander de faire des tests pour des contaminants spécifiques à votre localité. Le site Web de l'EPA (water.epa.gov/drink/index.cfm) contient d'autres renseignements sur les contaminants selon les régions qui pourraient vous indiquer quels contaminants faire tester.

Ce que les systèmes résidentiels peuvent, et ne peuvent pas, faire.

Pris avec un problème dans leur eau, plusieurs propriétaires utilisent des appareils branchés sous leur comptoir ou directement sur leur robinet qui contiennent des filtres spécialisés. Ou certaines personnes installent des filtres pour tout le système d'eau de la maison qui traitent toute l'eau consommée par la maisonnée.

Si l'eau est trop "dure", si elle contient trop de calcium et de magnésium, ces minéraux peuvent s'accumuler dans les tuyaux et dans les appareils ménagers, ce qui peut provoquer des problèmes de santé comme des irritations cutanées, ou seulement des taches dans la verrerie. Un filtre d'échangeur d'ions (un adoucisseur d'eau) retient des minéraux les plus durs, les échangent pour des minéraux plus "doux" comme le sodium ou le potassium. D'autres types de filtres se concentrent sur d'autres genres de problèmes. Un filtre de charbon activé prend soin d'odeurs et de goûts déplaisants; un système d'osmose inversé filtre plusieurs contaminants relevés par l'EPA; et un filtre aux rayons ultra-violets tue des bactéries et d'autres micro-organismes.

Ces filtres peuvent être efficaces. Dans une étude de 2009 de l'université de la Californie à Berkeley, une étude sur des adultes matures qui utilisaient un filtre qui à la fois était à osmose renversé et ultra-violet avaient 12% moins de maladies gastro-intestinales que les participants à l'étude qui buvaient de l'eau non-filtrée. Mais ces filtres résidentiels privés ont 2 inconvénients importants: ils sont dispendieux (entre $200 pour un filtre au charbon jusqu'à $2,000 pour un système d'osmose inversé), et ils ont été certifiés surtout pour avoir pris soin des contaminants reconnus par l'EPA: les mêmes sur votre rapport d'eau. Leur rendement en cas de composés potentiellement plus dangereux n'est pas certain.

Dois-je m'inquiéter de l'eau que j'utilise pour préparer la nourriture, disons, cuire des pâtes?

Bouillir l'eau tue les virus et les bactéries, dont l'E.coli, mais cela peut aussi concentrer d'autres contaminants comme les nitrates, l'arsenic et le plomb, ce qui la rend potentiellement plus dangereuse. La meilleure façon de se protéger est de connaître la provenance de votre eau, dit Catherine Thomasson, M.D., directrice des Physicians for Social Responsibility. Votre rapport annuel sur votre eau va vous renseigner là-dessus. Si la source de votre eau de robinet est une rivière importante qui traverse des fermes et des sites industriels, ou transporte des eaux usées traitées venant de grands centres urbains, alors songez à consommer de l'eau filtrée pour faire la cuisson et boire. Mais si votre eau vient d'une source propre dans les montagnes ou d'un aquifère profond et pur, vous n'avez probablement pas besoin de faire cela.

Est-ce que je dois rincer les fruits et légumes avec l'eau du robinet?

Oui, cela est sain, sécuritaire et nécessaire. Vous devez laver vos fruits et légumes afin d'enlever des particules de sol et des microbes, selon le département de l'agriculture. Mais si la source de votre eau de robinet est douteuse, vous pourriez vouloir utiliser de l'eau filtrée.

Devrais-je m'inquiéter des contaminants quand je prends ma douche?

Il existe quelques produits toxiques, surtout des composés organiques volatiles (VOCs), qui peuvent devenir sous forme d'aérosol et vous pourriez alors les respirer, selon le Docteur Thomasson. Certains VOCs sont déjà suivis dans l'eau potable, mais d'autres ne le sont pas. Le plus grand danger serait de l'eau de puits qui n'aurait pas été testée, surtout s'il se fait du déversement industriel ou de la fracturation hydraulique près de chez vous.

Et les bébés et les petits enfants: est-ce prudent de leur faire prendre leur bain dans de l'eau qui n'a pas été filtrée?

"Je ne prendrais pas de l'eau filtrée à moins que la provenance de l'eau de votre robinet est extrêmement problématique." dit le Docteur Thomasson. Dans ce cas-là, bien sûr, il faudrait utiliser des filtres sur votre eau pour boire également.

Est-ce qu'on se débarasse du plomb en laissant couler l'eau longtemps?

Çà vous débarrasse de l'eau qui se trouvait dans les tuyaux pour 6 heures ou plus (laissez couler l'eau jusqu'à ce que la température de l'eau se rafraichisse). Pour s'assurer qu'elle est saine, faire tester votre eau en prélevant l'eau du robinet tôt le matin avant toute autre activité. Si la concentration du plomb est élevée, utilisez un filtre qui est certifié spécialement pour le plomb. Si vous restez dans un bloc à appartement, faites tester votre eau, puisque faire couler l'eau pourrait ne pas être suffisant.

Jetez vos médicaments de façon responsable

Au lieu de jeter vos restes de vieux médicaments dans les toilettes (ils se retrouveraient alors dans une usine de traitement d'eaux usées qui pourrait ne pas être équippée pour les traiter) ou les jeter aux poubelles (où ils pourraient se retrouver dans un site d'enfouissement qui pourrait contaminer la nappe phréatique), apportez-les à un site de DDD ou à une pharmacie qui a un programme pour les accepter.

Choisissez des produits plus naturels.

En consommant moins de produits chimiques, il y en aura moins qui se retrouveront dans l'eau. Un organisme spécialisé à identifier des produits de consommation, produits de beauté, nourriture, nettoyants avec des équipes d'experts scientifiques évaluent leurs impacts sur l'environnement. Leur site Web est goodguide.com

Appuyer des législations environnementales

Malheureusement, les États-Unis (et le Canada) n'ont pas imité l'Europe et ont permis la vente de produits chimiques sans exiger beaucoup de recherche de leurs impacts sur la santé humaine. L'an passé, en espérant resserrer la règlementation, on a proposé un projet de loi appelé Safe Chemicals Act. C'est une amélioration sur le Toxic Substances Control Act et qui exigerait des compagnies qu'elles fournissent des informations sur l'innocuité de leurs substances sur la santé et l'environnement avant de permettre leur vente sur le marché.
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Is Your Tap Water Safe?

Hormones, drugs, even pesticides could be flowing from your faucet. No one can say for sure, because the government doesn't require testing for them. But in groundbreaking research, Good Housekeeping found ordinary water pitchers and refrigerator filters that can get rid of these scary chemicals.

It's mid-afternoon, and I'm at my desk writing, eating leftover pasta, and sipping a glass of water. I hear the mailbox creak open outside and hop up to retrieve its contents. Bills. More bills. And my yearly water report. I pop open the circle of plastic tape and read the results: no violations. My water is in compliance with every drinking-water standard regulated by the Environmental Protection Agency (EPA). Not that it's perfect: Barium, chromium, copper, lead, nitrate, and other chemicals, as well as E. coli (E. coli!?), have been detected over the past year.

In fact, those contaminants are proverbial drops in the bucket. Antibiotics, hormones, a cancer drug, a chemical found in gasoline, antiseizure medication...research shows that hundreds of unregulated contaminants may be flowing from my tap — largely invisible, tasteless, and undetectable. They won't be on my water report (or yours) because they are not on the government's list of contaminants to monitor. And although they're at low levels, no one knows how dangerous they might be when they're all mixed together in the water supply and consumed over a lifetime. The government has frequently been criticized for being too lax about chemicals, but last August, the nonpartisan Government Accountability Office issued a report urging the EPA to coordinate research on what contaminants like these could be doing to us.

That's why, to help you take matters into your own hands, Good Housekeeping partnered with the Arizona Laboratory for Emerging Contaminants at the University of Arizona, one of the world's leading labs for study of unregulated chemicals. Together with the GH Research Institute, the lab performed extensive testing — the first-ever such analysis — to see whether everyday filters, like the ones in water pitchers and refrigerators, can remove some of these chemicals. GH also joined forces with the Water Sciences Laboratory at the University of Nebraska in order to test home contaminant-detection kits.

Here's what you need to know, plus smart, easy ways to protect your family.

What's (Sort of) Regulated

By law, your local water system must test municipal drinking water for some 90 substances and organisms — including copper, uranium, and lead — and report whether any have been found and at what levels, as well as whether any exceed federally mandated Maximum Contaminant Levels — MCLs (For information on how to read your water report, pick up a copy of the March 2012 issue of Good Housekeeping). And if the levels are too high? Then, under the federal Safe Drinking Water Act and Amendments, your town is supposed to take measures to lower them.

Yet in fiscal year 2010 (the latest data available), 10% of all community water systems — serving more than 23 million people — sold water to consumers that violated at least one health-based EPA standard. Many of those violations were due to elevated levels of coliform bacteria, an indicator of how well a treatment plant is (or isn't) cleaning the water. When coliform levels are high, it can mean the water isn't being adequately disinfected — and other bacteria, such as E. coli, could well be thriving, too. The treatment plant must then do further testing for the more dangerous bacteria, including those that cause GI illnesses (diarrhea, vomiting), which can be particularly risky for small children and the elderly.

Most of the other 2010 violations were caused by excessive amounts of a chemical, such as arsenic or nitrate. Arsenic is especially worrisome: Studies show that it may be linked to an array of health problems, from developmental disorders and heart disease to numerous types of cancer, including bladder, lung, liver, skin, and kidney. Even more concerning, some experts think that arsenic might be harmful below its current EPA standard, a level that was already lowered (from 50 parts per billion to 10) in 2001. "As newer studies come out, they're showing health problems at lower and lower doses [of arsenic], including some conditions, such as immune problems and cognitive effects in children, we've never associated with it before," says Joshua W. Hamilton, Ph.D., a project leader in the Dartmouth Toxic Metals Superfund Research Program at Dartmouth College. In preliminary research in Hamilton's lab, when pregnant and lactating mice were given drinking water containing arsenic at the current EPA standard, their pups had significant defects in growth and development and weakened immune systems.

And those are just the violations we know about; some areas don't check their water at all or, if they do, don't report test results. We're not talking about just a few rogue violators: In 2009, 28% of all U.S. systems broke at least one significant EPA rule. If the violation is "innocent" — a town lacks the resources or technical expertise to meet the standards — the state or the EPA may lend assistance or money to help. But EPA grants are scarce, so while communities wait for them, residents continue to drink suspect water. The EPA can take legal action as well, or fine a water authority that won't comply — but in the past 10 years, out of thousands and thousands of violations, there have been only 349 cases of towns, other water suppliers, or industry paying a fine for violating any part of the Safe Drinking Water Act.

Even among the lawful, accidents happen. "Although we probably have one of the safest drinking-water systems in the world, every year there are some breaks in the system," says Linda Birnbaum, Ph.D., director of the National Institute of Environmental Health Sciences. In 2007-2008, 36 outbreaks from drinking water led to 4,128 cases of illness (including a salmonella outbreak in Colorado that sickened 1,300 people) and three deaths. But the worst case in recent times occurred in 1993, when an estimated 403,000 Milwaukee residents got sick — and 54 died — from water contaminated with the spore of cryptosporidium, a parasite that causes diarrheal disease, after a treatment plant failed to properly filter water from Lake Michigan. Nothing on that scale has happened since, but waterborne microbes cause an estimated 19.5 million cases of illness each year in the U.S.

Water can also become contaminated after it leaves the treatment plant but before it reaches your faucet, says Shane Snyder, Ph.D., codirector of the Arizona Laboratory for Emerging Contaminants and professor of chemical and environmental engineering at the University of Arizona. "Water may sit in a tank, sometimes for over a week, mixing with the chlorine used for disinfection — which may result in elevated levels of disinfection by-products," he says. The consequence: chemicals that might be harmful.

Your own home could be a problem, too. Older houses may have pipes that can leach lead into the water above the EPA cutoff of 15 parts per billion. Such levels sound minuscule, but lead is so potent, it can harm brain and nervous system development in fetuses and children.

Sneaky Spikes

While public water systems are required to check the water, they are legally allowed to test anywhere from quarterly to once a year (or even less, depending on the chemical and the size of the water system). If a spike in a dangerous contaminant occurs between tests, it can simply be missed. Also, when only the "running annual average" is counted, any upticks (if they happen to be measured) are merged with the rest of the year's results, yielding a deceptively clean bill of health.

Take atrazine, a weed killer that's widely used on agricultural crops (especially corn) as well as on golf courses and residential lawns and along highways. The herbicide, linked to reproductive abnormalities and to immune system problems, is banned in the European Union, and some experts believe that would be a good idea in this country, too. "Given the health and environmental concerns, and the fact that there are safer alternatives, there's good reason to phase it out," says Andrew Wetzler, director of the Land & Wildlife Program of the Natural Resources Defense Council (NRDC).

Even if your water is "legal" overall for atrazine, you could still have problems at certain times of the year. In agricultural regions, levels of the herbicide spike in tap water in spring and summer, after farmers apply it to their fields. In a 2009 report from the NRDC, 39% of public water systems surveyed in the midwestern and southern U.S. — including corn-farming Illinois, Indiana, Kansas, Kentucky, Louisiana, Missouri, and Nebraska — had one-time atrazine peaks above the EPA limit of 3 parts per billion. Yet, because spikes like these are averaged in (or not counted), only three of the 139 water systems sampled were considered in violation of the atrazine standard.

Meanwhile, "people are using and drinking the water for days or weeks at a time," says Wetzler. This is particularly worrisome if a high concentration of atrazine coincides with a vulnerable stage of life: In a 2009 study, researchers at Purdue University found that the risk of mothers' delivering small babies — with birth weights below the 10th percentile — increased as the concentration of atrazine (along with other herbicides also present) increased. Even when concentrations were almost 30 times lower than the legal standard, babies were significantly smaller. What this means for their health is unknown, though other research has shown that smaller babies may be more prone to learning difficulties, obesity, and other problems later in life.

In addition to developing fetuses, pregnant women and children going through puberty may also be sensitive to environmental chemicals. Rapid changes are happening in the body at these times, which may make it especially vulnerable to the long-term effects of pollutants, says Birnbaum. And studies on atrazine in fish and amphibians have found that their immune systems don't work as well; they also have more infections and changes in sex organs. In 2009, following the NRDC report, the EPA announced that it would begin reevaluating how risky atrazine is to our health and whether it needs to be regulated in a different way. A scientific advisory panel and the EPA are still working on that review. "It's good they're looking into it," says Wetzler, "but it's moving far too slowly."

What's Not Regulated: Drugs in Your Water

About 15 years ago, researchers testing tap water in Berlin kept coming up with one unexpected compound. It turned out to be clofibric acid, the by-product of a cholesterol-lowering drug — and the first medication ever found in drinking water.

Other scientists became concerned; the U.S. Geological Survey (USGS), a government agency that provides scientific information about the country's natural resources, began to work on developing the technology to study the problem. In 2004, USGS water specialist Paul Stackelberg and his colleagues found numerous pharmaceuticals in raw (untreated) water and low levels of an antiseizure drug, as well as insect-repellent ingredients and other contaminants, in drinking water. Three years later, Snyder, whose team tested both raw and drinking-water samples at 18 U.S. sites, added ibuprofen, meprobamate (an antianxiety medication), and phenytoin (another antiseizure drug), along with other pharmaceuticals, to the list. Then, in 2008, an Associated Press investigation of tests conducted by water suppliers all over the country found low concentrations of dozens more pharmaceuticals in drinking water — including antibiotics, aspirin, blood pressure medications, and an antidepressant. "It was eye-opening," says Dana Kolpin, team leader of the Emerging Contaminants in the Environment project at the USGS. "Even though the pharmaceuticals were at low levels, we didn't know then — and we still don't know — how toxic this cocktail of drugs and other contaminants might be."

You won't be seeing these chemicals on your water report for one simple reason: The government doesn't regulate them. The EPA has placed some on its latest Contaminant Candidate List, a collection of chemicals it is considering overseeing. But of the thousands of pharmaceuticals on the market, "just 10 that are loosely defined as pharmaceuticals have made it to the list," says Snyder. What's more, the list seems to be engraved in stone. Only one chemical of any kind has actually moved off the Contaminant Candidate List in order to be regulated since the list was first published in 1998. It was perchlorate (used to produce rocket fuel). Don't hold your breath waiting for the others: Even the Association of Metropolitan Water Agencies, which represents the nation's largest public water suppliers, was moved in 2008 to urge the EPA to focus on new ways to remove drugs from water.

True, the levels of these drugs are so low that individually they might not pose much threat. "You wouldn't get enough aspirin to cure your headache," says John Sumpter, Ph.D., a British researcher who studies environmental contaminants. "But we're not dealing with one chemical here — we're dealing with hundreds."

Or more. Over 80,000 chemicals are registered for use in the U.S., and each year some 2,000 new ones are introduced for use in foods, drugs, household cleaners, lawn-care products, and personal-care items like deodorants and shampoo. Every day, as we excrete and flush these items, the chemical-laden wastewater goes through a sewage-treatment plant, and treated water is released into streams and rivers. But many of these pollutants remain — and make their way to a drinking-water treatment plant downstream. Or, if we toss the products in the trash, they often wind up in landfills, where they can seep into groundwater — and ultimately can come through our taps.
Iffy Cocktails

Adding together even low levels of chemicals might mean a lot of little risks compounded into a bigger potential danger. And in some cases chemicals may interact, producing an even more worrisome compound. A chemical, for example, may react with a disinfectant used to purify water at the treatment plant. A 2006 study found that adding a chlorine disinfectant to water contaminated with acetaminophen (the active ingredient in Tylenol) produced two toxic compounds — one may damage genes; the other hurts the liver. And when Canadian researchers added a different disinfectant (chloramine) to 20 pharmaceuticals and personal-care products, they ended up making nitrosamines — probable carcinogens.

We don't know the exact levels of these compounds in our drinking water, but since millions of us pop a Tylenol when our heads hurt, and since chlorine and chloramine use is ubiquitous, risky by-products could be widespread in water, says Snyder.

Tiny Doses, Big Problems

One type of chemical doesn't have to mix with anything to be risky: a compound known as an endocrine disruptor, which knocks your body's hormones out of whack. Hormones affect "just about every physiological process you can imagine — our cardiovascular, reproductive, and central nervous systems," says Sumpter. These chemicals are not like regular toxins — with those, if you're exposed to a high enough dose, you may get sick right away. Rather, with endocrine disruptors, if you take in even a tiny amount at a critical point of development, especially in utero or during infancy, the exposure could trigger reproductive problems or illnesses when you're older — everything from learning issues to infertility, heart disease, or cancer. Even the Endocrine Society, a group of typically nose-to-the-lab-bench scientists, has become sufficiently concerned about the potential risks of endocrine disruptors that it has taken an uncharacteristically activist stand. In a review study published in 2009, endocrinologists writing on behalf of the society urged the association to "actively engage in lobbying for regulation...to decrease human exposure to the many endocrine-disrupting agents."

To understand the consequences of such exposure, in 2001 a team of scientists from Canada and the U.S. EPA began regularly adding a synthetic hormone found in birth control pills to a test lake in northwestern Ontario where they were studying fathead minnows. The concentration was tiny — just 5 to 6 parts per trillion, an amount sometimes found in streams and rivers that receive municipal wastewater, say the scientists. Still after just seven weeks, the male minnows were producing high levels of a protein that helps make eggs in female fish. After one year, males were producing less sperm; eventually, they started developing eggs and largely stopped reproducing.

After three years, the researchers ceased adding the hormone to the lake. Still, by the five-year mark, the fish had almost died off in the lake — near-extinction of a species due to an infinitesimal amount of a hormone. In year six, however — after three years of no hormone exposure — the fish recovered.

As it turns out, male fish all over the U.S. are being made more feminine — not by the actions of scientists studying hormone disruption, but by the wastewater that flows into their habitats. And now, troubling evidence suggests that humans are being affected, too. In a study published last November, researchers showed that in countries where birth control pills are widely used, rates of prostate cancer are also high. "Although the amount of estrogen one woman would excrete is minimal, when millions of women take it for a long period of time, it may have an environmental effect," says study coauthor David Margel, M.D., a urologist at the University of Toronto.

Although this research is very preliminary, it shows the urgent need to learn more about the chemicals lurking in the water we drink every day. And until we do know more, we also need to understand how we can protect our families. Fortunately, the testing undertaken by Good Housekeeping provides answers.
Well Water: Digging For Answers

The issues are even murkier if your water doesn't come from a public facility. Here, extra steps you should take to be safe:

Private wells are not regulated by the federal government — which means that unless you've had your own water tested, what you're drinking and bathing in could be unhealthy. In New Hampshire, for example, more than 10% of wells exceed the EPA limit for arsenic. Well water in Arizona, California, Colorado, Maine, Michigan, Nevada, and New Mexico also contains high levels.

By EPA guidelines, wells should be tested yearly for total coliform bacteria as well as for nitrate, total dissolved solids, and pH levels. Your county may test for nitrate and bacteria; for other substances, it's best to use a state-certified lab. You might want to ask what contaminants are locally problematic so you can test specifically for those. The EPA's website (water.epa.gov/drink/index.cfm) can tell you more about local contaminants or nearby conditions that might call for having your well tested.

What Home Systems Can (And Can't) Do

Confronted with a problem with their water, many homeowners use under-the-sink or countertop units that contain special filters. Or people may install whole-house filters (known as point-of-entry devices), which cover not just the water they're drinking, but what flows into tubs, showers, and appliances.

If the water is too "hard" — loaded with calcium and magnesium — minerals can build up in pipes and washing and dishwashing machines, causing everything from skin irritations to spotted glassware. An ion-exchange filter (water softener) draws in the harder minerals, trading them for "softer" sodium and potassium. Other types of filters tackle different problems. An activated carbon filter gets rid of unpleasant odors and tastes; a reverse-osmosis system filters out many EPA-regulated contaminants; and an ultraviolet filter kills bacteria and other microorganisms.

These filters can work well. In a 2009 University of California, Berkeley, study of older adults, those who used a combo reverse-osmosis/UV filter suffered about 12% fewer gastrointestinal illnesses than participants who drank regular unfiltered water. But point-of-entry filters have two major drawbacks: They're expensive (costing anywhere from about $200 for a simple carbon filter to $2,000 for a reverse-osmosis system), and they've been certified mainly to clear EPA-regulated contaminants — the ones on your water report. It's uncertain how well they might filter other potentially risky compounds.
• Do I have to be concerned about water used for cooking — say, to boil pasta?

Boiling kills viruses and bacteria, including E. coli, but it can concentrate other contaminants like nitrate, arsenic, and lead, making them potentially harmful. The best way to protect yourself is to "know the source of your water," says Catherine Thomasson, M.D., executive director of Physicians for Social Responsibility. Your yearly water report will tell you that. (Look for an online copy of your report at cfpub.epa.gov/safewater/ccr/index.cfm; if it's not there, the site provides contact info for all water systems.) If the source is a major river that flows past farms and industrial sites or carries treated wastewater from major cities, then consider using filtered water for cooking and drinking. But if your water comes from a pristine source up in the mountains or from a deep, pure aquifer, you probably don't need to.

• Is it safe to rinse fruits and vegetables with tap water?

Yes. It's not just safe; it's necessary. You need to wash produce in order to remove any soil and microbes, says the U.S. Department of Agriculture, and Dr. Thomasson points out that the water runs off in the process. But if the source of your tap water is suspect (per the examples in the answer above), you might want to use filtered water.

• Should I worry about contaminants when I shower?

There are a few toxins, primarily volatile organic compounds (VOCs), that can be "aerosolized" such that you could inhale them, says Dr. Thomasson. Some VOCs are already monitored in drinking water, but others are not. The highest risk would be well water that has not been tested, especially if there's industrial dumping or hydraulic fracturing (fracking) going on near your home.

• What about babies and small children — is it safe for them to take a bath in water that hasn't been filtered?

"I wouldn't bother with filtered water unless your tap water source is extremely problematic," says Dr. Thomasson. In that case, of course, you would also want to use filtered water for drinking.

• Will letting the tap run really get rid of lead?

It can flush the metal out of water that's been sitting in old pipes for over six hours (run till the water feels cold). But to be safest, have your water tested (use the first water of the morning). If the lead levels are high, use a filter that's certified to remove lead. And if you live in an apartment building, definitely have your water tested, since flushing the pipes may not do the trick.
DISPOSE OF MEDICINES PROPERLY

Instead of flushing unused pills or potions down the toilet (so they end up in a sewage-treatment plant that may not be able to remove them) or tossing them in the trash (if they end up in a landfill, they could leach into the groundwater), bring your half-finished bottle to a hazardous-waste collection site or to a drugstore or other center that has a take-back program. To find a participating pharmacy near your home, go to disposemymeds.org and click on the locator link.

CHOOSE MORE NATURAL PRODUCTS

The fewer chemicals you use, the fewer will end up in the water. GoodGuide (goodguide.com), an organization led by a team of scientific experts, rates thousands of personal-care, food, and household products for their impact on the environment.

SUPPORT ENVIRONMENTAL LEGISLATION

Unlike Europe, the United States has allowed chemicals to be sold without requiring much research into the ways they affect human health. Last year, in hopes of tightening regulation, Senator Frank Lautenberg (D-NJ) proposed the Safe Chemicals Act. This modernization of the Toxic Substances Control Act would require companies to provide health and environmental information to prove substances are safe before they could be sold or remain on the market. For updates, go to govtrack.us/congress and enter "Safe Chemicals" in the search box.

Article written by Rachael Moeller Gorman published in GoodHousekeeping here:
http://www.goodhousekeeping.com/health/womens-health/water-safety