Friends of the Richelieu. A river. A passion.



"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Thursday, December 31, 2009

Bonne Année 2010!

Bonne Année à tou(te)s les Ami(e)s du Richelieu!
Happy New Year to all Friends of the Richelieu!

Tuesday, December 29, 2009

Sculpture et broderie sur glace


La nature fait de belles et merveilleuses choses. Sa beauté ne cesse de m'émerveiller.
Nature does beautiful and wondrous things. Its beauty never ceases to amaze me.

Monday, December 28, 2009

Les batteries et les rivières

L'année passée, un couple a décidé de faire tester le sol d'une propriété qu'il voulait acheter. C'est dans le Village de Sleepy Hollow, une petite bourgade près du fleuve Hudson, où se trouvait une usine de batteries appartenant à Duracell. L'usine avait fermé en 1984, et les sols contaminés par des toxines industrielles ont été nettoyés selon les standards de 1993. Le Village acheta la propriété de Gillette, la compagnie mère de Duracell, pour $1, pensant faire une bonne affaire.

Mais le couple, qui a eu la prudence de faire tester le sol de la cour arrière de la maison qu'il voulait acheter, a reçu les résultats des tests: les sols contenaient 5 fois la limite permise de mercure. Depuis ce temps-là, une douzaine d'endroits dans le voisinage se sont révélés contaminés, et des rumeurs d'actions légales surgissent ici et là.

En lisant cette histoire dans un quotidien en ligne du fleuve Hudson ici: http://www.lohud.com/article/20091228/OPINION/912280311/1015/OPINION01/Village%20's%20gamble%20should%20serve%20as%20a%20warning

je n'ai pas pu m'empêcher de me rappeler de l'histoire de l'usine Balmet de recyclage de batteries à Saint-Jean-sur-Richelieu qui s'est fait démolir il y a de cela une dizaine d'années, après avoir contaminé au plomb des enfants qui étaient voisins de l'usine dans les années 1980. Radio-Canada en garde des traces encore de cette histoire dans ses archives ici: http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Index/nouvelles/200106/11/005-BALMET.asp

Le Ministère de l'Environnement et Faune du Québec avait constaté en 1995 dans son rapport intitulé "État de l'écosystème aquatique du bassin versant de la rivière Richelieu" qu'en aval de Saint-Jean-sur-Richelieu, "très peu des sites étudiés au Québec jusqu'à maintenant présentent une aussi longue liste de polluants."
"For nearly 40 years, batteries were manufactured on Elm Street in the Village of Sleepy Hollow, in a neighborhood of modest homes a stone's throw from the Hudson River. The factory was closed in 1984 and the property, which had been contaminated with industrial toxins, was cleaned to state standards by 1993. In 1994, the site was removed from the state registry of hazardous waste sites.

The Duracell remediation sounded like a success story. The Village of Sleepy Hollow apparently thought so. In 2003, it took over the property from Gillette, the parent company of Duracell, for $1. It created a parking lot, upgraded a playground and planned a senior citizen center. In exchange, the village agreed to indemnify the corporation from any future claims. Former Mayor Philip Zegarelli signed the agreement against the advice of village legal advisers, staff writer Greg Clary reported in recent articles. The mayor also declined to do a full environmental review of the property, despite the urging of the then Planning Board chairman, Nicholas Robinson, an environmental law expert.

It was a gamble that seemed to pay off, until last year. Then a couple of would-be homebuyers decided to test the backyard soil on property up the street from the former factory. The tests found the soil contained with five times the state standard for mercury. Since then, dozens of toxic hot spots have been identified throughout the neighborhood, and talk of lawsuits has already begun."

Excerpts of article written by Debra West published in lohud.com here:
http://www.lohud.com/article/20091228/OPINION/912280311/1015/OPINION01/Village%20's%20gamble%20should%20serve%20as%20a%20warning

Reading this about the Hudson river reminded me of the battery recycling plant in Saint-Jean-sur-Richelieu that had to be demolished and cleaned up about 10 years ago after a group of children were found to be poisoned with lead in the '80s.

Sunday, December 27, 2009

Fracturation hydraulique dans la vallée du Saint-Laurent


Les compagnies de gaz naturel parlent de faire de l'exploration et de l'exploitation de gaz naturel dans la vallée du Saint-Laurent depuis quelques années. Il y a eu même quelques forages exploratoires ici et là. La formation de roc où se trouve le gaz naturel dans le bassin versant du Saint-Laurent s'appelle l'Utica shale. Les gazières font la promotion du gaz naturel en louangeant ses propriétés plus vertes que les autres énergies fossiles. On mentionne volontier la combustion plus propre du gaz naturel, mais très peu est dit sur les méthodes de forage dans le roc, ou le schiste. De grandes quantités d'eau sont utilisées, ainsi que des produits chimiques dont les recettes sont souvent gardées secrètes, quoique toxiques. L'équipment lourd et les camions sont aussi des sources de pollution de l'air que l'on oublie de mentionner également. Des nouveaux chemins d'accès, des étangs de sédimentation et le bruit sont d'autres sources d'ennuis que l'on oublie de mentionner aux nouveaux voisins des activités des gazières.

Il serait bon de regarder les problèmes vécus par nos voisins du sud afin de se préparer pour la prochaine vague de promotion des gazières dans notre région qui ne tardera pas à venir aussitôt les prix du gaz naturel seront à la hausse. Les gens de New-York dépendent beaucoup du territoire au nord de la ville pour s'approvisionner en eau potable, où justement les gazières veulent forer. Les New-Yorkais à leur tour peuvent étudier l'expérience vécu au Texas et le forage dans le Barnett shale, qui connait surtout des problèmes de pollution de l'air et d'émissions de benzène.

Un rapport des autorités environnementales de la ville de New-York a été résumé dans un article dans le quotidien The New York Times du 23 décembre 2009 dont voici le lien: http://www.nytimes.com/2009/12/24/science/earth/24drill.html?_r=1
Des mois d'études ont démontré que l'exploration et l'exploitation de gaz naturel dans les montagnes au nord de la ville de New-York mettrait en danger les sources d'eau potable de la ville et pourrait endommager les infrastructures également. Les gazières ont demandé des permis pour forer dans le Marcellus shale, incluant les Catskills, en utilisant une technique appelée fracturation hydraulique, ou fraking.

Cette méthode utilise de très grandes quantités d'eau mêlées à des produits chimiques que l'on injecte sous pression dans le roc appelé schiste, ou shale, qui contient du gaz naturel. Mais l'on craint que ce procédé qui génère beaucoup d'eau polluée contaminent les sources d'eau potable. De 20 à 50% des produits chimiques utilisés lors du forage aboutissent dans les eaux usées et l'état de New-York n'a pas les infrastructures pour traiter ces eaux usées. On estime que les coûts additionnels pour traiter ces eaux usées infligerait des augmentations de tarifs d'eau aux New-Yorkais de 30%.

Les scientifiques se sont basés sur d'autres sites de forage pour estimer que des centaines de tonnes de chimiques par jour s'infiltreraient dans le bassin versant sur une période d'environs 20 ans. Un développement industriel considérable s'installerait dans le bassin versant afin de forer et déservir de 3,000 à 6,000 puits, et on estime qu'environs 600,000 voyages par camions par année s'ajouteraient à l'intérieur du territoire du bassin versant.

Que ce soit des problèmes de pollution de l'eau additionnels causés par la fracturation hydraulique, j'estime que nous avons déjà assez de problèmes de contamination diffuse de sources agricoles. Que ce soit des problèmes de pollution de l'air additionnels causés par les équipements lourds ou les fuites de benzène, j'estime que nous avons assez de problèmes de pollution de l'air, surtout ici en Montérégie, où nous comptons un grand nombre de problèmes d'asthme et de problèmes respiratoires.

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Hydraulic fracturing in the Saint-Lawrence valley

Natural gas companies are looking in the Utica shale in the Saint-Lawrence valley for hydro-fracturing projects. They tend to promote natural gas as a clean burning fossil fuel, but rarely to they warn us of the vast quantities of water they need to inject in the shale after mixing it with a usually secret chemical recipe, and often toxic. Contamination of surface and underground water is to be feared. The exploration and extraction often need heavy equipment and add a lot of heavy traffic in an area, the opening of new roads add noise and air pollution. It is wise to observe what is happening to our neighbors to the south, in the Marcellus shale in New-York and the Barnett shale in Texas, where benzene leaks worsen the air pollution too.

Suggested reading: a December 23d 2009 article in The New York Times at this link: http://www.nytimes.com/2009/12/24/science/earth/24drill.html?_r=1

Saturday, December 26, 2009

Les petites créatures de l'hiver - winter critters


Même dans les grands froids de l'hiver, quand on peut s'imaginer que plus rien ne bouge, à l'abri des regards indiscrets, des créatures continuent d'habiter les rives du Richelieu.
Even in the deepest of winter, when it is easy to assume that nothing stirs in the cold, creatures continue to live discreetly along the Richelieu shores.

Tuesday, December 22, 2009

Joyeux Noël!


Les couleurs de l'hiver - winter colors



Le Cornouiller hart-rouge, qui ne s'objecte pas à avoir les pieds mouillés durant les crues.
Red osier Dogwood doesn't seem to mind having its feet wet once in a while.

Lichen sur écorce d'arbre: hé oui, même sur le côté sud!
Lichen on tree bark, even on the sunny side!

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Même dans le plus profond de l'hiver, quand les seules couleurs perçues semblent être dans les tons de gris et de bruns, la couleur est toujours là pour ceux qui savent voir.

Even in the deep of winter, when there only seems to be shades of grey and brown, colour is there for those who take time to look.

Monday, December 21, 2009

Des canards plein la rivière !


"Avez-vous eu la chance de circuler en bordure de notre magnifique rivière Richelieu ces dernières semaines? Surtout pendant les deux belles semaines de pseudo-été des indiens entre le 8 et le 19 novembre derniers!

Le spectacle est annuellement vraiment saisissant! Les centaines d’oies des neiges, posées sur la rivière donnaient l’impression que la neige était déjà tombée sur la région! Si en plus vous aviez vos jumelles ou encore une lunette d’approche, ce sont des dizaines d’espèces d’oiseaux aquatiques qui s’offraient à vous.

Le Québec compte pas moins de 37 espèces d’anatidés, nom de la famille regroupant toutes les espèces de canards, cygnes et oies. Sur ce nombre, la rivière en héberge présentement plus de 23 espèces différentes dont voici l’énumération exhaustive: canard noir, canard colvert, canard pilet, canard branchu, canard chipeau, sarcelle d’hiver, garrot à œil d’or, petit garrot, garrot d’Islande, fuligule à tête rouge, fuligule milouinan, fuligule à collier, grand harle, harle huppé, harle couronné, bernache du Canada, macreuse à front blanc, macreuse brune, arlequin plongeur, bernache de Hutchins, oie des neiges, oie de Ross et oie rieuse!

Si vous circulez sur la bande du canal et que vous croisez des gens les observant dans leur lunette d’approche, n’hésitez pas à leur demander d’y jeter un coup d’œil. Ces beautés emplumées vous jetteront par terre!"

Pour lire l'article signé Denis Henri: http://www.canadafrancais.com/edition-Internet/index.php/2009/11/29/cf/la-nature-du-haut-richelieu/des-canards-plein-la-riviere/

Pour voir les photos de Marcel Gauthier, visitez son site à http://www.notason.com/oiseaux/

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Nature observation article in a local newspaper brings our attention to waterfowl usually observed in the river at this time of the year. Article is accompanied by amateur-photographer's pictures.

Saturday, December 19, 2009

2 projets de développement controversés dans Le Soleil

Dans le quotidien Le Soleil d'aujourd'hui, 2 projets qui me font réfléchir.

Un article de Michel Corbeil "Pétrole sous le fleuve: les Madelinots rassurés, mais pas trop" nous donne 2 points de vue différents.

Du côté du provincial: "Mercredi, la ministre Nathalie Normandeau (Ressources naturelles) a lancé des appels d'offres pour des études qui cerneront les répercussions des travaux d'exploration ou d'exploitation d'éventuels gisements sous le fleuve. Le secteur le plus prometteur se trouve à 80 kilomètres au large des Îles-de-la-Madeleine, dans une structure géologique appelée Old Harry."

Du côté de la municipalité: "Pour le maire Arseneau, il faut s'interroger sur «les impacts potentiels, notamment sur l'industrie de la pêche et du tourisme, sur les milieux naturels et fragiles des Îles, sur la qualité de vie des Madelinots et, ultimement, sur les changements climatiques»."

Lien: http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/actualites/environnement/200912/17/01-932044-petrole-sous-le-fleuve-les-madelinots-rassures-mais-pas-trop.php

Un article de Marc Larouche "Rivière Trois-Pistoles: le projet de barrage rallie 81 % des sondés". Maintenant que le projet est 100% public, presque tout le monde est d'accord pour l'avoir, semble-t-il. Très peu de place pour les contres.

Pourtant: "À ceux qui affirment que la centrale dévisagerait la rivière, M. Denis répond que c'est une question d'opinion. «La centrale sera calée entre deux crans rocheux et on ne verra le barrage que très peu. Non seulement les pêcheurs ne perdront pas leur rivière, mais il y aura en plus un beau grand lac derrière le barrage, ou la faune aquatique pourra se développer», conclut le préfet Denis."

Lien: http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/affaires/les-regions/200912/18/01-932416-riviere-trois-pistoles-le-projet-de-barrage-rallie-81-des-sondes.php

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In a newspaper today, 2 projects that will bring changes to the Saint-Lawrence River and the Trois Pistoles River. The provincial government is going ahead for studies that will look for fossil fuels in the Saint-Lawrence River. Also, a power dam in the Trois Pistoles seems to get everybody's OK now that it is 100% public. There is little consideration for the downside of creating a reservoir behind the dam and disrupting the natural flow of a river.

Friday, December 18, 2009

Un poème pour Stephen



C'est la veille de Noël
et partout sur la terre
réchauffement climatique
C'est critique! C'est critique!

Les autos roulent!
Les glaces déboulent!
Continuez votre fumée,
Portez votre linge d'été
À l'année longue!

À la radio, on peut écouter
la météo qui déconne:
"Il fait onze degrés.
Çà gèlera pas cette année!

Mais au Pôle Nord, le Père Noël pleure:
Deux de ses rennes ont vécu leur dernière heure.

Tornade et Furie se sont malheureusement noyés
en jouant avec les autres qui ne pouvaient pas voler.

Il y avait une rivière qu'ils pouvaient habituellement traverser.
Mais la glace était trop mince, à cause de la température réchauffée.

Pouvoir voler ne les a pas aidés
Et c'est dans l'eau froide qu'ils ont trépassés.

Les grands ours du nord ont connu une fin semblable
Comme avaient prédit les scientifiques honorables.

La journée de Noël est arrivée, mais elle n'est pas enneigée!
La pelouse est jaunie, les champs sont noirs. Tout est dérangé!

Les skis et les patins de tous nos amis
sont mis de côté comme de vieux sapins dégarnis

"La lune à l'horizon de la nouvelle neige fraîchement tombée éclaire comme en plein jour les objets ici-bas."

Quand ces mots seront prononcés, dans une décennie,
Leurs images seront-elles réalité, ou que de la poésie?

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Traduction libre d'un poème écrit par Larry Powell, tiré de son blog "Paths Less Travelled" au lien suivant: http://www.earthkeeperfarm.blogspot.com/

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The original poem written by Larry Powell can be found on his blog "Paths Less Travelled" here: http://www.earthkeeperfarm.blogspot.com/

Dossier Porcin: 19 décembre 2005

NOVE Environnement inc. illustre le territoire affecté par les odeurs de la porcherie à Richelieu: le centre urbain de Richelieu en haut, l'Île Sainte-Thérèse et Saint-Jean-sur-Richelieu en bas. Important: les odeurs venant des bâtisses, PAS l'épandage!~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
NOVE Environnement inc. report shows area that will smell Richelieu's pig farm: downtown Richelieu to the north, Île Sainte-Thérèse and Saint-Jean-sur-Richelieu to the south. Note: odors coming from the barns and pits, NOT the slurry spreading!


Afin de rassurer les élus municipaux et les citoyens qui s'objectaient à la méga-porcherie de Richelieu, le député libéral de Saint-Jean d'alors, Jean-Pierre Paquin, à la demande du maire de la ville de Saint-Jean-sur-Richelieu, a organisé une séance d'information qui a eu lieu à l'Hôtel de Ville de Saint-Jean le 19 décembre 2005. Des experts des ministères de l'Agriculture, de l'Environnement, des Affaires municipales et de la Santé publique sont venus s'expliquer longuement, exposant des détails souvent entendus ailleurs par ceux qui suivaient déjà le dossier. Tellement longuement que le temps a manqué pour d'autres qui auraient voulus présenter leurs propres arguments: j'y étais pour plaider la survie du chevalier cuivré et la santé de la rivière Richelieu, mais j'ai dû me contenter d'écouter et de prendre des notes (que j'ai conservées précieusement). J'ai pu constater aussi que beaucoup de maires présents étaient manifestement très frustrés du manque de droits et de pouvoirs laissés aux municipalités dans ce dossier.

Certaines paroles qui sont sorties des bouches de ces experts de notre gouvernement provincial nous ont tout simplement choqués et révoltés. Le Dr Claude Tremblay y était pour représenter la Santé publique de la Montérégie, et il a appuyé le président du Conseil régional de l'Environnement en Montérégie, Claude Marois, quand il a dit que le principe de précaution aurait dû s'appliquer avant la levée du moratoire sur l'élevage porcin. C'est à cette rencontre que l'on a appris que la Santé publique avait décidé de ne plus envoyer de représentants aux consultations publiques lors d'implantation de nouvelles porcheries, plaidant que la Santé publique n'était pas plus au courant des nouveaux projets que le public dans la salle. Entendant cela, plusieurs avaient l'impression d'être abandonnés par ceux qui devaient se préoccuper et voir à notre santé.

Le représentant d'alors du Ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs, l’expert Jacques Roy, nous a aussi très secoués. Il s'est présenté comme étant agronome et ingénieur en béton. Il a commencé par dire qu'on la protégeait adéquatement, l'eau, en ce moment. Il a ajouté que le Ministère ne regardait que les problèmes de pollution de l'eau et ne touchait pas aux odeurs. C'est lui qui nous a dit qu'en 2005, les normes environnementales du Québec dataient de 1978 et avaient besoin d'être révisées. C'est durant cette après-midi là que j'ai appris que le provincial avait cessé d'essayer de sauver les puits de surface, et que tous ceux qui se révèlent contaminés devront être creusés plus creux, les appelants des artésiens, et que les prélèvements, les tests en laboratoire et les nouveaux puits seront aux frais du propriétaire. C'est aussi à cette réunion que j'ai entendu la personne qui se disait la force derrière le REA (Règlement sur les Exploitations Agricoles) de 2002 @ 2005 dire que si le Ministre Mulcair (Ministre de l'Environnement en 2005) l'écoutait, toute la province passerait au lisier.

Comme moi, toutes les personnes qui ne voulaient pas de porcherie, pour une raison ou pour une autre, et qui étaient présentes à cette séance d'information ne s'en sont pas sorties rassurées, loin de là. C'était pourtant une rencontre pour nous donner "l'heure juste". Moi, j'ai eu le souffle coupé, plus certaine que jamais que l'augmentation du cheptel porcin sur gestion liquide dans notre vallée, sans l'application de mesures environnementales beaucoup plus strictes et préventives, était une grosse, grosse erreur. À ma connaissance, le grand public sera mis au courant de cette réunion, et de ce qu'y s'est dit en ce lundi après-midi de décembre d’il y a 4 ans, que dans un article signé Marc-Olivier Trépanier dans Le Canada Français du 21 décembre 2005, en page A-18.

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Pig File: December 19th, 2005

In order to reassure elected municipal officials and citizens opposed to a pig CAFO(Confined Animal Feeding Operation) in Richelieu, the then Liberal MP of Saint-Jean Jean-Pierre Paquin granted the Mayor of Saint-Jean-sur-Richelieu his wish to have an information meeting that took place at City Hall in the afternoon of December 19th, 2005. Experts from many Ministries, Agriculture, Environment, Municipal Affaires and Public Health were to come and explain laboriously their point of view about pig CAFOs in our province, explanations often heard again and again by those that had been following this controversial file for a while. They went on for so long that many of those that were there to expose their own arguments for not having factory-like pig feedlots were told that we had ran out of time. I was there to plead in the name of the Copper redhorse, an endangered species that tries to reproduce in the river in front of my home, and also plead in the name of the Richelieu river itself, whose ecosystems were already stressed from the pollution. I resigned myself to just sit down, listen, and take notes that I have kept religiously. I could also see that many city mayors there were also frustrated by the lack of rights and power left to municipalities that were stuck between a rock and a hard place.

What we heard from some of these provincial government experts left us shaken and shocked. Dr Claude Tremblay was there to represent Montérégie Public Health, and he stood behind the president of the Regional Council of the Environment in the Montérégie, Claude Marois, when he said that the precautionary principle should have been applied before the moratorium on pig production was lifted. It is in this meeting that day that we first heard that Public Health would no longer send a representative to Public Consultations held for new pig farms, pleading that they knew as little as the audience when they were called up to attend such a meeting. A lot of us then felt abandoned by those that we feel should protect our health.

The then representative of the Ministry of the Environment, expert Jacques Roy, also surprised us greatly, to say the least. He introduced himself as being an agronomist and a concrete engineer. He started by saying that we protected the water adequately right now, and added that his Ministry looked after water pollution, not bad smells. He is the one that told us that in this year of 2005, environmental norms in Québec dated back to 1978 and needed to be updated. It is on this December afternoon that I learned that our provincial government had given up on protecting private shallow wells: any well that became contaminated had to be tested and if polluted, had to be replaced by an artesian well, all at the owner's expense. It also at this meeting that I heard the person claiming to be the one behind the REA ( Règlements sur les Exploitations Agricoles - rules on farm production) from 2002 to 2005 say that if Minister Mulcair, minister of the Environment at the time, listened to him, the whole province would switch to liquid manure, or slurry.

Much like me, all the people there that did not want a pig CAFO for one reason or another, did not come out of this meeting feeling any better, far from it! It was to be a meeting to set the record straight. Personally, I had my breath taken away, like if I had been kicked in the stomach. I was as sure as ever that more pigs and slurry in our valley, without better preventive and stricter environmental measures, was a big, big mistake. As far as I can tell, the public was only made aware of this important meeting and what was said there in the local newspaper Le Canada Français published December 21st, 2005, an article signed by Marc-Olivier Trépanier on page A-18.

Thursday, December 17, 2009

L'heureuse transformation de la rivière Grand Calumet

Il y a de cela 35 ans, l'usine de traitement des eaux usées East Chicago Sanitary District Wastewater Treatment Plant a changé ses méthodes d'assainissement: le traitement final ne se ferait plus par l'ajout de chlore. À la place, des lumières UV suspendues au-dessus de bassins finissent de tuer les bactéries dans l'eau à la sortie de l'usine. On a pu observer des changements au fil des années: le dernier bassin a vu une colonie d'éponges coloniser les herbes aquatiques qui y poussaient. Parmis les éponges et les herbes, des bancs de petits poissons se sont mis à y nager: le bassin se transformait en récif corallien! Les alevins se sont révélés être des saumons Chinook! L'effluent de l'usine, 40 pieds de large et 700 pieds de long, ressemble plus à un petit ruisseau qu'à un canal de béton: 95 espèces d'oiseaux le visitent; on y trouve des tortues, des chevreuils, une colonie de castors et l'occasionel coyote!

La rivière Grand Calumet en a aussi profité: à part la migration annuelle du saumon, on y retrouve le meunier noir, l'achigan à petite bouche et le crapet soleil. On a même aperçu le Chevalier de rivière la considerer comme frayère. On a constaté la présence de daphnies, des petits crustacés, dans les filtres 7 mois de suite!

Un article en anglais sur le sujet se trouve au lien suivant: http://www.chicagowildernessmag.org/issues/fall2007/sponges.html


Il y a 2 ans, Montréal a choisi l'ozone plutôt que les rayons ultraviolets. Selon les essais à Montréal, les rayons UV auraient tué des poissons, alors que l'ozone pas. Dans Le Devoir:
http://www.ledevoir.com/politique/villes-et-regions/173936/montreal-veut-desinfecter-ses-eaux-usees

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"(...)The water district had invested $19 million to overhaul the plant, to comply with federal Clean Water Act standards. Instead of adding chlorine to kill bacteria, which it had done for years, the plant started using long racks of powerful ultraviolet lights.(...)Some 18 years since the switch to UV, the now annual salmon run is only part of the story. Perhaps a more important sign of the river’s road to recovery is the appearance, according to surveys by the Aquatic Resource Center and Klocek, of white sucker, smallmouth bass, pumpkinseed, and rock bass, all native Illinois fish. Especially promising is the spawning of state-threatened river redhorse, which requires clear, clean water for survival. Recent surveys have also found daphnia, a small, shrimplike crustacean dependent on good water quality, in the water filters for seven months in a row. It isn’t known whether the daphnia’s presence is the result of the sponge colonies.(...)"

Read the complete article here: http://www.chicagowildernessmag.org/issues/fall2007/sponges.html

Two years ago, Montreal tried UV rays and ozone treatment. They chose ozone because trials with UV caused fish kill. Article here: http://dcnonl.com/article/id30360

Wednesday, December 16, 2009

La gargouille du Richelieu

Il y a Nessie, le monstre du Loch Ness. Il y a Champy, le monstre du Lac Champlain. Il y a la gargouille de la rivière Richelieu. Il ne reste qu'à lui donner un nom...
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There's Loch Ness' Nessie, Lake Champlain's Champy, and there's Richelieu's gargoyle. Have to find a good name for it.

Tuesday, December 15, 2009

Quand j'étais petite, je pouvais me baigner...

Quand j’étais petite, je pouvais me baigner. Alors, comme maintenant, j’habitais sur le bord de la rivière Richelieu. J’ai eu la chance d’avoir des parents qui aimaient la campagne et ne craignait pas de voyager soir et matin pour aller travailler : le plaisir d’arriver à la maison et aller se saucer dans la rivière avant de souper en valait la peine. J’ai décidé d’en faire de même et j’habite à trois maisons d’où j’ai grandi.

Alors, l’eau était limpide, les poissons fringants, les cailloux miroitants. Pendant les canicules, je descendais à la rivière jusqu’à 8 fois par jour pour une saucette. La seule règle, c’était la baignade interdite les deux heures après le repas. Une autre consigne, c’était défendu de crier, à moins d’une urgence : ma survie pourrait en dépendre.

Quel plaisir de nager contre le courant et faire du surplace! J’aimais faire un jeu de plonger au fond pour cueillir les plus beaux cailloux. Il y avait toujours des bancs de petits poissons qui nous passaient entre les jambes.

Quand j’étais petite, j’étais libre d’explorer les bas fonds, les rivages herbeux, les sous-bois, les talus fleuris. Et ce pendant des heures, jusqu’à ce que l’estomac me ramène à la table familiale.

Maintenant que je suis grande, la baignade dans la rivière est interdite. J’ai toujours déploré ce règlement municipal : çà suggère qu’on a abandonné l’espoir de pouvoir se baigner dans rivière un jour, malgré les efforts d’assainissement des années ’90.

Maintenant que je suis grande, l’eau de la Richelieu regorge de coliformes : les usines de traitements municipaux et les industries ont amélioré la qualité de l’eau, mais il y a encore beaucoup de progrès à faire dans les pratiques agricoles, l’application de la Politique de protection des rives et du littoral et le suivi des fosses sceptiques non-conformes.

Maintenant que je suis grande, les arbres sur les rives sont émondés tous les ans, à cause des revendications des citoyens à l’Hôtel de ville. Les gens qui ont payé des gros sous pour une maison sur le bord de l’eau veulent être capable de voir la rivière de leur salon!

Maintenant que je suis grande, il y a des règlements municipaux qui obligent les propriétaires de terrains vaques de faucher leur champ au moins deux fois l’an. Ne respectant plus les cycles de vie des fleurs sauvages, les talus le long de la rivière sont fauchés souvent au moment où les fleurs sauvages sont à leur apogée! Et la régénération naturelle, les nouveaux petits arbres n’ont jamais leur chance de jeter de l’ombre et se font couper sans pitié.

Maintenant, la rivière voit son manteau protecteur, ses rives filtrantes, taillé sur mesure aux besoins des humains sans scrupules.

Non, je n’ai pas de piscine : je n’aime pas me baigner dans un bocal chloré. J’ai trop aimé l’eau vive, les cailloux multicolores et les poissons sautillants…


Quand j’étais petite, je pouvais me baigner…

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I could go swimming, when I was a little girl...

When I was a little girl, I could go swimming in the river. Then, as now, I lived by the Richelieu River. I was lucky: my parents loved being in the country and did not balk at the idea of having to commute for work. Having the privilege to go for a swim in the river once we got home, before supper, was well worth living a bit far from the city. I decided I would do the same once I grew up: I now live 3 houses away from the one where I grew up.

Then, the water was clear, the fish frisky, the pebbles shiny. During the hot summer spells, I would sometimes go down to the river up to 8 times a day, just to cool down. But my parents were very strict: no swimming until 2 hours after eating! And no shouting! Shouting is to be when and if I get into trouble. Otherwise, I was free to come and go as I pleased.

How much pleasure I got from swimming against the flow of the river, basically going nowhere fast! How I loved diving down to fetch the nicest stones at the river bottom! There was always small fish swimming between my toes.

When I was a little girl, I would explore every river nook and cranny, the weedy shore and its wildflowers, the small shady thickets, for hours, until my stomach begged me to go home for lunch.

Now that I am grownup, swimming in the river is prohibited. I always felt sorry for that municipal law: it implies that we have given up on swimming in the river again one day. Although the cleaning up of the river was going well in the 90s, the pollution has been getting worse for the past 2 decades.

Now that I'm grownup, the water in the Richelieu river is full of coliform: water treatment plants and industries have pretty cleaned up their act, but a lot more needs to be done about our agricultural practices. Our policies about protecting our watercourses and checking up on septic systems need to be enforced.

Now that I'm grownup, trees along the river are trimmed every year because riverside residents pressure City Hall: people who buy houses by the river want a clear view of it from their living room.

Now that I'm grownup, municipal laws require that owners of fallow land mow at least twice a year, with no consideration of wildflower life cycles. So often river shores are mowed down just when the wildflowers are at their peak instead of waiting for the seeds to mature and assure their reproduction. So natural regeneration and forest colonization is impossible: tree seedlings barely grow a foot tall before being beheaded mercilessly.

Now, the river's protective blanket, the shrubbery shores, are being tailored to suit unscrupulous human needs.

No, I don't fancy swimming pools: I don't really like swimming in a chlorinated aquarium. I loved whitewater, multicolored pebbles and lively fish too much...

When I was a little girl, I could go swimming in the river...

Monday, December 14, 2009

L'eau du robinet est-elle saine?

L'ONG Environmental Working Group a regardé les données de 20 millions de rapports soumis par les états aux USA depuis 2004, rapports venant des usines de filtration d'eau potable. Bien que l'eau du robinet rencontre les standards fédéraux la plupart du temps, cela ne veut pas dire que l'eau ne contient pas de polluants. Et rien ne peut nous faire croire que c'est différent ici au Québec, ou au Canada.

On a trouvé 316 polluants dans l'eau du robinet: 97 venaient de l'agriculture, comme les pesticides, les engrais et les fumiers, 205 venaient de sources industrielles, 86 venaient de ruissellements pollués et d'usines de traitement des eaux usées, et 42 étaient des sous-produits de procédés de traitements des eaux et de polluants qui viennent de tuyaux et de réservoirs. Plus de la moitié de ces polluants, soit 202, ne sont même pas règlementés par les agences fédérales, alors ils peuvent être dans l'eau potable, peu importe la quantité, et rencontrer quand même les normes de santé. Parmis les 114 polluants règlementés, 49 de ceux-là dépassaient les limites permises.

Finalement, un chiffre encore plus choquant: les usines de filtration dépensent 19 fois plus sur les produits chimiques pour assainir l'eau que le gouvernement fédéral dépense pour protéger les lacs et les rivières de la pollution. C'est pourtant bien connu que prévenir est mieux que guérir!

Pour lire l'article au complet en anglais qui inclus un lien pour télécharger l'étude elle-même, cliquez sur le lien suivant: http://www.wtop.com/?nid=106&sid=1839136

A shocking article from the site of WTOP.com titled "How safe is your tap water? Report finds hundreds of pollutants" here: http://www.wtop.com/?nid=106&sid=1839136

Le maïs GM rend malade et tue



Le maïs-grain le plus cultivé au Québec et qui nourrit le bétail, les cochons et la volaille est toxique pour le foie, les reins, le coeur, les glandes surrénales, les cellules sanguines et la rate des rats qui ont dûs en être nourris pour en prouver l'innocuité. C'est ce que l'on apprend aujourd'hui dans Le Devoir dans un article signé par Fabien Deglise. Ces variétés de maïs sont des organismes génétiquement modifiés par la compagnie Monsanto. C'est une étude faite par le Comité de recherche et d'information indépendant sur le génie génétique (CRIIGEN) en France qui nous confirme ce que l'on craignait d'avance: une plante qui peut tuer des insectes ou qui est résistante à un herbicide tout-puissant comme le RoundUp ne peut pas être très bonne à bouffer.

Pour lire l'article dans Le Devoir, cliquez sur le lien suivant: http://www.ledevoir.com/societe/consommation/279305/ogm-trois-varietes-de-mais-monsanto-cultivees-au-canada-montrent-des-signes-de-toxicite-inquietants

Qu'est-ce que cela à voir avec la rivière Richelieu? C'est un très bon moment de se rappeler qu"en 2001 le professeur Jean-François Narbonne de l'Université de Bordeaux, en France, avait trouvé que des sédiments prélevés à l'embouchure de la rivière Richelieu près de champs de maïs Bt contenaient des concentrations de la toxine qui permet au maïs GM de tuer des insectes. Le professeur en avait déduit que le gène portant la toxine se communiquait des racines de maïs aux bactéries dans les sédiments. Éric Darier l'a mentionné dans un papier écrit pour Greenpeace: http://www.greenpeace.org/canada/fr/presse/communiques/riviere-richelieu-premiere-v

De plus, en octobre 2007, une autre étude faite par des chercheurs des universités Loyola à Chicago, Notre Dame en Indiana et Carbondale en Illinois ont découvert que le pollen du maïs GM voyage des grandes distances dans les cours d'eau et nuisait à la croissance, la reproduction et la survie des micro-organismes qui s'en nourissent. Cette fois-ci, c'est Louis-Gilles Francoeur qui nous en avait fait part: http://www.ledevoir.com/2007/10/19/161057.html

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Bt corn is not as innocuous as Monsanto would like us to believe. We now have 3 independent studies that confirm that. Not only is GM corn bad for lab rats that have been fed the stuff, but the toxin that makes Bt corn capable of killing insects ends up in river sediment and microorganisms that live there. River-bottom microorganisms living in the Richelieu river exposed to Bt corn pollen and that have fed on the toxic residues of the corn have weight, survival and reproduction problems.

Sunday, December 13, 2009

La magie du temps et des saisons




Vous regardez la rive de la rivière Richelieu devant chez moi, direction nord, maintenant propriété de Conservation de la Nature - Canada. Comme vous pouvez le constater, la pente à la droite de la photo qui mène à la rue en haut est passablement à pic. La formation de la rangée d'arbres à la gauche de la photo s'est formée d'une façon assez intéressante. Il n'y a pas si longtemps, la rangée d'arbres à gauche et le sentier au centre de la photo n'étaient pas là: c'était le fond de la rivière et de l'eau à l'année longue.

Mais avec le temps, l'érosion de la pente à droite a fait que la rivière s'est fait moins profonde à cet endroit, si bien que bientôt des herbes sont apparues. Ces herbiers ont ensuite filtré l'eau de la rivière chargée de sédiments, surtout au printemps et après les pluies, accumulant des nutriments et se transformant peu à peu en terre ferme ou presque. J'assume que le courant de la rivière a aussi apporté des matières végétales, incluant des graines d'arbres. J'ai remarqué qu'après 2 étés particulièrement secs, une rangée d'arbres de plusieurs essences s'est mise à germer, parrallèle au courant de l'eau.

Je craignais que les débâcles particulièrement sévères détruiraient cette rangée d'arbres, mais elle survit encore. Remarquez le pied de l'arbre à la gauche de la photo: l'écorce est ouverte et une blessure béante peine à guérir. C'est que cet arbre est le premier dans la rangée, subissant le pire des glaces lors des fontes, et ce à chaque printemps. L'avantage de cette rangée d'arbres est que maintenant, ce qui était jadis la rive est maintenant protégée de l'érosion des vaques et des glaces.

Le sentier s'est formé par le va et vient des pêcheurs et promeneurs: il est innondé à la crue du printemps, mais pour le reste de l'année, il est maintenant la façon la plus aisée de parcourir cette section de la rive est du Richelieu. La végétation et les oiseaux durant la saison estivale en font un petit coin du paradis.


The magic of time and of the seasons

You see here the bank of the Richelieu river in front of my home, looking north. It now belongs to Nature Conservancy Canada. As you can see, the river bank on the right is quite steep, going up to street level. The way the row of trees on the left came to be is quite interesting: not so long ago, that row of trees and the path in the middle were not there. That was still the river bottom, and the water level came up to there the whole year through.

But in time, the bank on the left eroded, making the river shallower there, and grasses and cattails began to grow. They in turn filtered the water flowing down the river, accumulating sediment and vegetation, building up silt material, slowly turning the river bottom into dry land. The wind and water probably brought tree seeds also, for after 2 years of fairly dry summers, a row of trees started to germinate, parallel to the river.

I feared that severe ice jams would destroy this frail row of young twigs, but they survived. Note the tree on the left: the bark is damaged by the ice at every ice melt, year after year, as this tree is the first of the row, bearing the brunt of the assault. Now, what used to be the shore is protected from the waves and the ice from this row of trees.

The path in the middle is used by people walking up and down the shore: it is under water during the spring flood, but is a very easy way to get around for the rest of the year. During the summer, vegetation and birds make it a small paradise.

Friday, December 11, 2009

Les sables bitumineux ajoutent des cancérigènes dans la rivière Athabasca

Une étude scientifique de l'Université de l'Alberta, menée par le célèbre écologiste aquatique David Schindler, a trouvé des produits chimiques dans le bassin versant de l'Athabasca à des niveaux jusqu'à 50 fois plus élevés en aval qu'en amont des développements des sables bitumineux. L'étude estime que Suncor et Syncrude déposent l'équivalent d'un déversement de bitume dans l'environnement avoisinant à tous les ans.

L'étude s'est penché sur la qualité de l'eau de la rivière Athabasca et ses affluents à 60 endroits, et c'est clair que les sables bitumineux ont ajoutés des toxines cancérigènes dans l'environnement. Les prélèvements ont été analysés pour des chimiques appelés composés aromatiques polycycliques, dont certains sont des cancérigènes reconnus. Les concentrations trouvées sont des parties par trillion, mais même à des niveaux si bas, ils sont toxiques pour les embryons et les oeufs de poissons.

David Schindler admet qu'il s'en trouve de manière naturelle, mais précise que l'exploitation si vaste des sables bitumineux ont accrues les concentrations plusieurs fois. Les chimiques sont dispersés de 2 façons: sur des particules charriées par le vent des cheminées et des sites miniers poussiéreux, et par le ruissellement des sites en exploitation. Le rapport de l'étude contient une photo qui montre de l'exploitation presque jusqu'au bord de la rivière Athabasca.

David Schindler n'était pas surpris de l'impact de l'industrie sur l'eau de la rivière, mais a été étonné de constater la pollution de l'air. "C'était un gros nuage que nous pouvions suivre chimiquement à 50 kilomètres des sources. Nous pensons, en se fiant sur la signature, que c'est en partie de la poussière qui s'envole des grandes surfaces minières."

Pour lire l'article au complet en anglais dans le quotidien en ligne du Edmonton Journal (vous y trouverez aussi un lien qui mène à l'étude elle-même), cliquez sur le lien suivant: http://www.edmontonjournal.com/news/Oilsands+tainting+watershed+study/2313109/story.html

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To read the full article in english written by Hanneke Brooymans in the Edmonton Journal, go here: http://www.edmontonjournal.com/news/Oilsands+tainting+watershed+study/2313109/story.html

Pas facile d'être vert au Canada!

Ce matin, nous apprenons qu'une journaliste de La Presse Canadienne a voulu mettre à l'épreuve une rumeur qui courait à Ottawa: les logos de Greenpeace étaient persona non grata dans les édifices du parlement. Il semble bien que ce soit vrai. La journaliste a été interceptée à l'entrée et a pu pénétrer les lieux qu'après avoir inversé son T-shirt sens dessus-dessous.

C'est facile d'en déduire que les membres de Greenpeace, ou tout militant en environnement pourrait se voir arrêté ou empêché d'entrer dans des bâtisses du Parlement Canadien qui devraient quand même représenter la démocracie au Canada!

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This morning, we learn that a Canadian Press journalist had to turn her Greenpeace T-shirt inside out before she could enter Parliament buildings in Ottawa. We can easely construe that any Greenpeace member, or any environmental activist for that matter, could be stopped from entering Parliament Buildings in Ottawa. Buildings that should represent democracy in Canada, after all!

DES BANDES RIVERAINES POUR TOUS LES COURS D'EAU ET FOSSÉS

Le long de la rivière Richelieu, les fossés et les ruisseaux agricoles ne sont jamais bien loins
Along the Richelieu river, ditches and streams draining farmland are never very far away


Il est de plus en plus primordial d'avoir des bandes riveraines larges, où poussent herbacées, buissons et arbres, tout le long des cours d'eau et fossés partout au Québec. Il y va de la santé de nos rivières et de nos lacs, sans compter que les bandes riveraines larges et boisées sont un milieu propice pour préserver la biodiversité (les insectes, oiseaux et petits animaux peuvent y vivre, s'y reproduire et se déplacer) et pour ralentir la vitesse des vents. Les racines des plantes dans les bandes riveraines ralentissent l'écoulement des eaux lors des pluies, filtrant le ruissellement et aident à garder l'eau qui retourne aux cours d'eau plus propre et moins chargée de sédiments.

Il n'est pas rare de voir "cultiver le poisson", le soc de la charrue descendre beaucoup trop dans les fossés agricoles
Too often, farm machinery goes much to deeply down the sides of ditches


Car avec les sédiments voyagent les pathogènes, les engrais, les pesticides, les hormones et les autres polluants.

La Montérégie, dont une grande superficie est dédiée aux monocultures comme le maïs-grain, profiterait beaucoup d'une application stricte des lois sur les bandes riveraines, et partant de là, les lois devraient être changées pour forcer l'élargissement des bandes riveraines.

Une récolte typique dans la Vallée du Richelieu: du maïs-grain GM
A typical crop in the Richelieu Valley: GM corn


Après les récoltes, les pluies d'octobre et de novembre sont désastreuses pour la rivière Richelieu
After crops are in, October and November rains have a terrible impact on the Richelieu river


Le fond de la rivière, naturellement rocheux, est vaseux et visqueux
Pebbly river-bottom is covered with slime and sediment

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It is more than ever important to leave a green belt to protect our waterways from erosion. Those protective buffer zones where grasses, bushes and trees can grow all along ditches, streams and rivers should be mandatory everywhere in Quebec. These green belts also contribute to biodiversity in our mainly monocultural way of farming: they let insects, birds and small creatures live, feed, reproduce and provide them with highways to mix their gene pool. The root systems of plants growing in buffer zones filter run-off, slowing down erosion and let surplus water that ends up in watercourses in a much better quality by catching the sediments. These sediments carry pathogens, fertilizers, pesticides, hormones and other pollutants.

The Montérégie, where farming is mostly done with monocultures, mainly corn, would benefit a lot by strict implementation of present laws regarding the width of buffer zones around farm fields, and once that achieved, laws should be changed to have them wider and in a more wooded state.

Wednesday, December 9, 2009

Bientôt l'anniversaire du plus volumineux déversement aux États-Unis




22 décembre 2008: on apprenait que les parois d'un étang de sédimentation vient de rompre et des gallons d'eau mêlés à la cendre qui vient de la combustion du charbon pour faire de l'électricité ont envahi trois rivières et une partie des terrains avoisinants de la centrale thermique Kingston, au Tennessee. Plusieurs ont comparé ce désastre au Exxon Valdez qui a déversé son contenu pétrolier dans la mer et les côtes de l'Alaska.

Les trois rivières affectées, l'Emory, la Clinch et la Tennessee, ont reçu 2,66 million de livres de ce que contient ces cendres mêlées à l'eau: de l'arsenic, du barium, du chromium, du plomb, du selenium et du mercure. Un vaste chantier est en branle pour tenter de ramasser l'infect mélange et réhabiliter les rivières et leurs rives.

Le volume de polluants déversés dans la rivière Emory cette journée-là dépasse le montant total de polluants déversés dans tous les cours d'eau des États-Unis par toutes les centrales thermiques pour l'année au complet. 


Pour télécharger un vidéo qui nous montre le progrès du nettoyage du désastre, cliquez sur le lien suivant: http://152.85.42.31/Progress.wmv



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Soon, it will be the one year anniversary of the most voluminous pollution spill in the United States. On December 22th, 2008, we learned that walls of a settling pond gave way and water and fly ash from a coal burning plant rushed into 3 rivers and adjoining property. TVA's Kington plant disaster in Tennessee was compared to the Exxon Valdez disaster that poured its petroleum cargo in the sea and Alaska's shores.

The three rivers affected, the Emory, the Clinch and the Tennessee, received a total of 2.66 million pounds of toxic material like arsenic, barium, chromium, lead, selenium and mercury. It is estimated that more toxic material ended up in the Emory that day than all the pollution in all the rivers in the whole United States for the whole year.

Monday, December 7, 2009

Peu de pluie, beaucoup de ruissellement

La rivière Richelieu prend son eau du Lac Champlain et reçoit l'eau de plusieurs affluents lors de sa descente vers le fleuve Saint-Laurent. Après une semaine de beau temps, l'eau de la rivière Richelieu devient passablement transparente, et si ce n'était pas la présence de sédiments dans le fond de l'eau, on pourrait croire que la rivière Richelieu est presque propre. Mais il suffit seulement d'une pluie de quelques centimètres pour que son apparence change du tout au tout. Le mois de novembre 2009 est un très bon exemple pour illustrer ce problème. 

Voici les principales précipitations du mois de novembre 2009:

14 novembre: 16,2 mm
20 novembre: 9,8 mm
24 novembre : 4,4mm
27 novembre: 24 mm

Il y avait donc une semaine de beau temps sans précipations mesurables entre des pluies qui ne dépassaient à peine le 2cm. Mais les changements de couleur de l'eau le lendemain de pluie étaient choquants. Comment décrire la couleur sale de l'eau après une pluie? Un gris-verdâtre laiteux!

J'ai beaucoup de difficulté à croire que ce changement de couleur de l'eau est attribuable aux débordements des usines de traitement des eaux usées. Deux centimètres, c'est loin d'être un déluge, et la capacité des usines municipales devraient être capable de prendre ce surplus de volume. Par contre, j'ai constaté qu'au cours des années, de plus en plus de champs en culture sont draînés artificiellement, de plus en plus de fossés en zone verte sont redressés et "nettoyés", et les bandes riveraines deviennent de plus en plus étroites. Les projets-pilotes de réaménagements des bandes riveraines sont trop peu et de trop petite taille. D'ailleurs, la dernière étude de grande envergure de l'état de santé de la rivière Richelieu date déjà de 1995, et déjà à ce moment-là, le constat était que "La pollution agricole diffuse est associée aux phénomènes d'érosion et de ruissellement des terres. L'adoption de pratiques agro-environnementales permettrait de diminuer les apports en azote, phosphore, matières en suspensioin et pesticides dans le milieu aquatique." http://www.mddep.gouv.qc.ca/eau/bassinversant/bassins/richelieu/faits.htm



Les rapides de Chambly (et le Refuge faunique Pierre-Étienne-Fortin en arrière-plan) avant la pluie:








et les rapides de Chambly après la pluie:






Aux ruines de la vieille centrale hydro-électrique avant la pluie:







et après la pluie:







The Richelieu river gets its water from Lake Champlain and then gets many tributaries along its way to the Saint-Lawrence river. After a week of nice weather, the water of the Richelieu River is quite clear, and if you don't notice the slime on the river bottom, you could think that the Richelieu River is reasonably clean. But half an inch of rain is enough to change everything. The month of November 2009 is a very good example of how the color of the river can change drastically.

About half an inch or less fell on November 14th, 20th, 24th and 27th, with nice weather in between those rainfalls. But the color change of the water after those days that rained was shocking. How to describe the color of the water after the rain? How about milky greenish-grey!

I have a hard time believing that the color change is due to water treatment plants overflowing. Half an inch is hardly a flood, and water treatment facilities should be able to take the extra load. But I have noticed that as time goes by, more and more fields are artificially drained, more and more streams and ditches are straightened and drained, and green belts are getting narrower. The last serious study on the aquatic ecosystem of the Richelieu River dates back to 1995, and already then the non-point pollution coming from erosion and farmland run-off was already a problem.


Mais est-ce qu'il faut que ce soit si laid?



Je vis dans une petite ville d'environs 5,600 personnes, mais l'été et le beau temps attire toujours des "touristes" qui veulent profiter de la rivière, se rafraîchir et même se saucer. Je ne peux pas les blâmer. Mes parents ont quitté la ville il y a de çà 55 ans principalement à cause de la rivière Richelieu. Malheureusement, les "étrangers" ne réalisent probablement pas que la qualité de l'eau se dégrade depuis les années 1970. Mais essayez de faire comprendre çà à des jeunes pleins d'énergie qui veulent se baigner et reprendre un peu contact avec la nature!

Attention! Une rivière et ses courants ne sont pas une baignoire, ou même une piscine! Des remous dangereux et un fond de rivière gluant à cause du ruissellement de sédiments provenant de sources agricoles font qu'un après-midi les pieds dans l'eau peut rapidement se transformer en drame pour ceux qui ne se méfient pas de la puissance d'une rivière comme le Richelieu. Plusieurs noyades ont eu lieu ici, dépêchant les pompiers volontaires et tout leur attirail, ainsi qu'une hélicoptère de la Sûreté ou de la Garde Côtière pour ratisser la rivière et ses rives pour des kilomètres en aval.

Malheureusement, les limites financières d'une petite population font que l'accès à l'eau n'est pas sous surveillance, les rives ne sont pas aisées d'accès, et la police régionale n'intervient qu'après plusieurs appels. On voit dans la photo les ruines d'un barrage hydro-électrique abandonné. La majorité de la population de ma ville hésite à s'approprier du site et investir les sommes nécessaires pour en faire une ouverture conviviale au Richelieu. Ce qui fait que les lieux sont officiellement abandonnés si on ne compte pas les fidèles baigneurs et quelques pêcheurs qui taquinent le poisson.

Parce que poissons il y a encore, malgré la pollution. Un peu plus en aval de la photo se trouve le Refuge Faunique Pierre-Étienne-Fortin, qui veut protéger les derniers endroits de fraie connus du chevalier cuivré, poisson endémique de la province qui est menacé de disparaître. Une loi municipale interdit aussi la baignade dans le Richelieu. Malgré la pollution, les panneaux, les barbelés et les clôtures, j'aime encore contempler la rivière devant chez moi. J'aimerais bien m'y baigner, moi aussi, comme je le faisais sans craintes et avec beaucoup de plaisir, il y a de cela 50 ans. Je souhaiterais qu'on respecte mieux nos rivières, qu'on les aime, qu'elles fassent parti de nos vies de tous les jours. Elle nous le rendrait au centuple, avec de l'eau propre, des écosystèmes vigoureux, et une belle petite place pour aller se baigner.



But does it have to be so ugly?

Tags: Richelieu river, pollution, swimming, Copper Redhorse.

I live in a riverside town of about 5,600 people. But summertime and nice weather attract outsiders who want to cool down by and in the river. I can hardly blame them. The river is the reason my parents left the city 55 years ago. But unfortunately, unknown to outsiders, the water quality has been going downward since the 70s. But try to tell that to the mostly young and full of energy that want a sip and a back to nature experience.

But a big river and its currents are hardly a bathtub or even a swimming pool. Treacherous eddies combined with a slimy river bottom, because of sediment run-off from farm fields, make for a dangerous adventure for unwary city folks. Many drownings have taken place here, requiring our volunteer firefighters to get out all their life-saving equipment, then our provincial police helicopter or coast guard helicopter to search up and down the river for the bodies.

Unfortunately, the limited financial pool of a small town like mine means that water access is not supervised, the shores are not visitor friendly, and the regional police often only show up if somebody calls them. The structure seen in the photograph here is what's left of an abandoned hydro-electric dam. The majority of the people of my town hesitate to appropriate this structure, invest the money necessary to make it safely accessible for locals, tourists and police. And so the place is basically abandoned, except for the brave that insist on swimming here anyway, and a few fishermen.

Because, surprisingly, there are still some fish, despite the pollution. A bit downriver from the place in the photograph is a Fauna Refuge for the Copper Redhorse, an endemic endangered species of fish that reproduces (barely) in the Chambly rapids. And despite the ugly billboards (ah, yes, I forgot to mention that there is a municipal law that forbids swimming in the river), and the polluted water, I still love to contemplate the river. And I try not to see those ugly signs. I wish we would love and respect our rivers more, treat them better, and they would love us back with clean water, healthy ecosystems, and a perfect swimming hole everybody could enjoy.