Friends of the Richelieu. A river. A passion.



"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Thursday, July 31, 2014

On trouve une (autre) menace aux projets de sables bitumineux

photo: http://snowandscience.wordpress.com/

Ma traduction libre d'un reportage exclusif au quotidien indépendant The Tyee d'Andrew Nikiforuk.

Des chercheurs découvrent qu'une ancienne formation géologique de sel serait le facteur clef des désastres de fracturations à la vapeur en Alberta.

Une nouvelle étude propose qu'une circulation naturelle d'eau souterraine vers le haut dans la région des sables bitumineux créerait des fractures et des faiblesses qui pourraient expliquer une série d'évènements catastrophiques pour l'industrie minière si controversée.

La découverte, tout d'abord publiée dans une thèse de doctorat l'année dernière et qui sera dévoilée dans un papier pour le bulletin en géologie American Association of Petroleum Geologists Bulletin, a des implications importantes pour la sécurité des travailleurs, la protection de l'eau souterraine, la sécurité de disposer massivement les eaux usées industrielles dans la région ainsi que les questions économiques et l'emplacement de plus de 100 usines à vapeur et ces mines.

La moitié de tout le bitume provenant des sables bitumineux en ce moment utilise une forme de production pétrolière qui injecte de la vapeur à haute pression dans des gisements profonds de bitume froid.

Des éruptions récentes de vapeur, de bitume et d'eau souterraine à des opérations de sables bitumineux pourraient représenter une collision industrielle avec un processus naturel qui pousse l'eau souterraine salée dans des réservoirs qui contiennent du bitume qui a pour résultat de fracturer et affaiblir le roc près et au-dessus des gisements de bitume.

Ces évènements incluent l'importante fuite de 12,000 barils de bitume vers la surface de Canadian Natural Resources Ltd. (CNRL); un immense blowout sur le site du projet d'usine de vapeur de Total à Joslyn en 2006; et un immense jet d'eau souterraine à la mine de Shell à Muskeg River.

Ce désastre de 2010 avait transformé un barrage nouvellement construit pour contenir des déchets de mine en un lac rempli de 7 milliards de litres de saumures.

Ces calamités coûtent à l'industrie des dizaines de millions de dollars. Les désastres exigent aussi des efforts de nettoyage à grande échelle ou aboutissent à l'abandon du projet.

Benjamin Cowie, un chercheur de Harvard, qui avait présenté dernièrement ce qu'il avait découvert à l'industrie, maintenant avance que tous ces évènements ont un aspect géologique en commun: ils ont survenus sur le bord d'une ancienne formation géologique de sel qui s'étend du nord-ouest vers une direction sud-est au travers des gisements de sables bitumineux Athabasca et Cold Lake.

Des géologues la surnomment "Prairie Evaporite" - évaporat des Prairies - et fait parti de la formation géologique Devonian qui se trouve sous les gisements de sables bitumineux.

Mais en se basant sur la composition chimique des échantillons d'eau prélevés dans la région par l'industrie, Cowie pense que l'ancienne eau des glaciers qui non seulement gruge le roc mais crée de nouvelles faiblesses sous les couches de bitume qui sont dans la mire de l'industrie.

À certains endroits, l'eau très salée a surgi dans des formations de bitume où l'industrie a observé l'apparition soudaine d'affaissements de terrain où parfois de l'eau très salée s'est infiltrée. Plusieurs de ces endroits naturels se déversent directement dans la rivière Athabasca.

De plus, Cowie se doute que des nappes aquifères qui ont une concentration élevée de sel ont dissous et affaibli l'infrastructure de roc sous les gisements de bitume et qu'à certains endroits, ont créé des fractures verticales où l'eau très salée sous pression aurait migré vers le haut jusqu'à la surface.

Rendues là, des fractures provoquées par l'industrie en exploitant les sables bitumineux avec des opérations de vapeur ont rencontré ces montées d'Eau ou connecté avec des fractures créées par la dissolution avec le sel venant des déplacements de l'eau souterraine.

"Ceci est un important processus régional et un risque environemental entièrement nouveau pour les sables bitumineux," dit Cowie dans une entrevue exclusive avec The Tyee.

L'eau salée souterraine peut détruire le sceau de la roche-couverture

L'agence Alberta Energy Regulator (AER), qui cartographie la région afin d'identifier les facteurs géologiques qui peuvent affecter les sceaux de la roche-couverture, appuie maintenant la découverte de Cowie.

Une thèse de 2013 présentée au American Rock Mechanics Association à San Francisco affirmait que le régulateur avait identifié "une structure complexe sous-crétacée créée par la dissolution du sel et l'effondrement, qui a des implications pour l'intégrité de la roche-couverture et aussi pour la disposition des eaux usées dans les couches du Dévonien."

La thèse nous prévient également que des canaux anciens de l'eau souterraine peut percer des trous dans la roche-couverture (une couche faite de schiste et de grès qui est sensée sceller les formations de bitume des autres couches de roc). De plus, ce couvert protecteur de roc s’amincit ou s'use jusqu'à disparaître à plusieurs endroits dans les sables bitumineux.

En d'autres mots, aucun sceau géologique n'existe pour empêcher les fractures faites par l'industrie causées par des injections de vapeur sous pression ou des injections d'eaux usées de surgir à la surface.

Plus tôt cette année, le AER a soudainement suspendu des projets d'opérations d'usines de vapeur à faible profondeur sur une grande région des sables bitumineux, des projets de plusieurs milliards de dollars, à cause de préoccupations de percer des trous au travers la roche-couverture et polluer l'eau souterraine.

Nouveaux indices pour le désastre de Cold Lake

La présentation du régulateur à San Francisco a aussi révélé qu'il existe d'importantes lacunes scientifiques en ce moment sur cette question. Les régimes de stress sous 350 mètres dans la région "ne sont pas très bien compris et il y a très peu de données disponibles publiquement ." L'eau souterraine n'a pas été cartographiée de façon appropriée, ni le monitorage fait dans la région.

Un rapport préliminaire du CNRL de juin 2014 sur l'importante fuite de bitume à Cold Lake met en évidence comment l'industrie comprend mal la complexité des structures de la roche-mère de la région.

Le premier rapport de la compagnie sur les causes de l'évènement qui a fait les manchettes jette le blâme sur les fractures dans la roche-mère faites par l'industrie qui auraient permis au bitume et la vapeur de passer au travers d'une barrière de schiste et ensuite se propager dans des fractures naturelles, des failles ou des trous de puits mals cimentés jusqu'à la surface.

Depuis 2009, l'opération CNRL Primrose East à Cold Lake a laissé fuir des milliers de barils de bitume et de vapeur vers la surface via jusqu'à 5 fractures distinctes du sol identifiées, contaminant ainsi à la fois l'eau de surface et l'eau souterraine.

Toutefois, le rapport CMRL ne mentionne pas la possibilité que l'érosion d'une formation de sel sous le champ de Primrose East pourrait aussi avoir joué un rôle dans l'affaiblissement de la géologie locale en incitant des fractures et des failles.

Et le rapport du CNRL ne fait pas de référence non plus à l'étude de AER de 2013 ou au travail de Cowie.

Mais un panel technique indépendant qui a révisé le travail de causalité du CNRL souligne le nouveau danger géologique comme étant une préoccupation majeure.

Le panel prenait note, par exemple, que les faiblesses géologiques créées par la dissolution des formations uniques de sel situées sous les gisements de bitume à Primrose East "pourrait influencer l'intégrité du schiste."

Des affaissements du sel pourraient aussi provoquer des changements dans les stress et les fractures dans le roc, ce qui pourrait endommager les zones qui contiennent du bitume, dit aussi le rapport technique. "Identifier clairement ces dangers géologiques potentiels" est impératif, prévient le rapport.

Un nouveau facteur en évaluant les risques

Certains mineurs de bitume, toutefois, ont reconnu discrètement le nouveau danger géologique et ont établi récemment des nouvelles ententes pour partager des données sur e qui arrive dans la formation Devonian et comment ces évènements pourraient compromettre les activités industrielles.

Une présentation de l'industrie récente, par exemple, soulignait que l'érosion spectaculaire de gisements de sel par des eaux de glacier dans la partie est des gisements de sables bitumineux de l'Athabasca "a créé une complexité additionnelle" pour les opérations d'usines à vapeur.

Une autre présentation de 2014 prévenait: "la présence d'une nappe aquifère très transmetteur dans la formation 'intacte' de l'évaporat de Prairie devra être prise en ligne de compte dans leurs analyses de risques, et au besoin, dans les plans d'atténuation des risques."

Bernhard Mayer, un hydrologue de l'université de Calgary qui avait supervisé la thèse de doctorat de Cowie, dit que le gouvernement et l'industrie ont besoin de faire une "enquête plus détaillée de la nature de ces passages localisés entre la formation McMurray et les unités Devonian sous-jacentes."

Ils ont aussi besoin d'étudier "l'intégrité de la roche-couverture au-dessus des unités qui contiennent du bitume et évaluer l'intégrité de la roche-couverture en prévision du régime de stress et les pressions associés aux opérations de vapeur."

Cowie ajoute qu'il existe très peu d'information sur le phénomène géologique complexe.

"L'étendue de la dissolution récente du roc sous la région des sable bitumineux est inconnue et je pense que l'absence d'information pose un risque réel pour les producteurs de sables bitumineux."

En faisant un lien entre tous ces évènements sérieux à un seul mécanisme, Cowie espère que les régulateurs et l'industrie "y porteront plus d'attention" et feront une meilleure cartographie régionale pour étudier les risques.

Le nouveau danger géologique a des implications majeures pour la sécurité des travailleurs, l'aspect économique de l'extraction du bitume et la protection de l'eau souterraine dans la région.

Pendant le blowout de vapeur catastrophique de Josly et l'éclatement des nappes aquifères salines jusque là inconnues à la mine Muskeg de Shell, les travailleurs de bitume auraient pu être sérieusement blessés près des sites de sorties, dit Cowie.

Le risque géologique pourrait aussi affecter sérieusement l'aspect économique en "exigeant une caractérisation géologique plus détaillée pour identifier réellement ce qui se déroule dans l'eau souterraine dans ces systèmes, ou dans le pire des cas, des efforts substantiels et dispendieux pour nettoyer seraient nécessaires si des fuites se produisent."

David Schindler, un chercheur de l'eau reconnu mondialement et critique depuis longtemps du développement rapide du bitume a qualifié la recherche de Cowie comme étant claire et appréciable et recommande avec insistance que les autorités provinciales de changer la façon ont les projets sont approuvés et suivis.

"Encore une fois, le travail scientifique se fait après les faits accomplis. Le gouvernement de l'Alberta va-t-il jamais apprendre de ses erreurs?"

Inséré:


Casser la roche-Couverture (cap rock)
Benjamin Cowie, chercheur de Harvard et gradué de l'université de Calgary, relève 4 évènements remarquables et coûteux dans les sables bitumineux qui sont liés avec un danger géologique nouvellement identifié: l'érosion des formations salines sous les gisements de bitume par le déplacement de l'eau souterraine.

Cowie se doute que les fractures et les failles créées par ce nouveau danger sont entrés en collision avec l'activité industrielle à la limite est des mines de bitume dans la formation Athabasca.

1. En 2009, le bitume s'est infiltré à la surface dans l'opération Primrose de CNRL à Cold Lake. Quatre infiltrations additionnelles sont apparues en 2013, obligeant une opération de nettoyage de $50 millions. Éventuellement, le CNRL a excavé 82,508 tonnes de terre contaminée et a complètement drainé un lac. L'enquête sur le 4e plus important déversement de pétrole en Alberta est toujours en cour.

2. En 2010, la mine Muskeg River de Shell a frappé un geyser d'eau souterraine riche en sulfates et en sels relié au Devonian pendant qu'on creusait un étang de décantation. Cela a pris plus d'une année pour contenir une rupture qui a laissé jaillir 2,000 mètres cubes d'eau salée par heure. Cela a coûté des millions pour colmater la fuite. Des chercheurs disent que "c'est presque certain que d'autres conduits existent partout dans la région des sables bitumineux, et que ceci ne sera pas le seul incident de relâchement de saumures dans un système de sables bitumineux."

3. En 2006, Total a dynamité un cratère en surface de 75 par 125 mètres dans la forêt boréale sur le site de son usine de vapeur de Joslyn Creek, provoquant l'abandon du projet. L'évènement a rendu presque 30 millions de barils de bitume irrécouvrable. Les régulateurs de l'Alberta, qui n'ont pas fait de rapport sur l'évènement pendant 4 ans, ont plus tard comparé le blowout de Total à un travail de fracturation non contrôlé dans une présentation de 2011. "Vu les préoccupations courantes sur l'intégrité de la roche-couverture associées avec la fracturation et la fracturation hydraulique sous la surface pour initier la production, ces données vont être pertinentes pour d'autres opérations thermales et non thermales peu profondes, dont des opérations sur le terrain de bitume et de pétrole extra lourd, et de la production d'autres produits émergents non conventionnels comme du pétrole étanche et du gaz de schiste."

4. Vers la fin des années 1980, Texaco a causé un geyser de bitume et d'eau salée près de Fort McMurray. Il y a peu de littérature sur ce blowout. Mais il a très bien pu connecter avec une nappe aquifère du Devonian également.

Andrew Nikiforuk


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New-found Threat to Oilsand Projects

TYEE EXCLUSIVE: Researchers discover ancient salt formation key factor in Alberta steam fracking disasters.

By Andrew Nikiforuk, Today, TheTyee.ca

A new study suggests that naturally occurring upward flow of groundwater in the oilsands region is creating fractures and weaknesses that may explain a series of catastrophic events for the controversial mining industry.

The findings, first published in a PhD thesis last year and soon to appear in a paper for the American Association of Petroleum Geologists Bulletin, have significant implications for worker safety, groundwater protection, the security of massive industrial wastewater disposal in the region as well as the economics and placement of more than 100 steam plants and mines.

Half of all bitumen now produced from the oilsands relies on a form of oil production that injects highly pressurized steam into deep deposits of cold bitumen.

Recent eruptions of steam, bitumen and groundwater at oilsands operations may all represent an industrial collision with a natural process that drives salty groundwater into bitumen-bearing reservoirs where it fractures and weakens the rock near and above bitumen deposits.

The events include the massive 12,000 barrel bitumen seepage to the surface by Canadian Natural Resources Ltd. (CNRL); a huge blowout at Total's Joslyn steam plant project in 2006; and a large groundwater gusher at Shell's Muskeg River mine.

That 2010 disaster turned a newly created dam for mining waste into a lake full of 7-billion litres worth of highly saline water.

These calamities cost the industry tens of millions of dollars. The disasters also required large-scale cleanup efforts or resulted in project abandonment.

Harvard researcher Benjamin Cowie, who recently presented his findings to industry, now argues that all of the events share one geological feature: they occurred along the edge of an ancient salt formation that runs in a northwest to southeast direction through the Athabasca and Cold Lake oilsands deposits.

Geologists call it the Prairie Evaporite and it is part of the Devonian formation that lies underneath the tarsand deposits.

But based on the chemistry of water samples collected by industry from the region, Cowie believes that ancient glacial water is not only eating away the rock but creating new weaknesses under these bitumen layers targeted by industry.

In some places the highly saline water has erupted into bitumen formations where industry has recorded the sudden appearance of sinkholes or seeps of highly saline water. Many of these naturally occurring seeps run directly into the Athabasca river.

In addition Cowie suspects that that aquifers with high salt content have dissolved and weakened the rock infrastructure beneath bitumen deposits and in some places created vertical fractures as the highly pressurized salty water rises toward the surface.

At this point industry-made fractures created by oilsands mining and steaming operations then collide with these up swells of water or connect to metre scale fractures created by the dissolution of salt by the groundwater movement.

"This is a big regional process and an entirely new environmental risk for the oilsands," Cowie said in an exclusive Tyee interview.

Underground saltwater can destroy seal of cap rock

The Alberta Energy Regulator (AER), which is mapping the area to identify geological factors that may affect cap rock seals, now supports Cowie's findings.

A 2013 paper presented to the American Rock Mechanics Association in San Francisco said that the regulator had identified "a complex sub-Cretaceous structure created by salt dissolution and collapse, which has implications for cap rock integrity and also for the disposal of produced and process water into Devonian strata."

The paper also warned that ancient groundwater channels can carve holes in cap rock (a shale/sandstone layer that purportedly seals bitumen formations from other rock layers). In addition this protective cap rock thins or erodes to nothing in many places in the tarsands.

In other words, no geological seal exists to prevent industry made fractures caused by high-pressurized steam injections or waste water injection from erupting to the surface.

Earlier this year the AER abruptly suspended proposed shallow steam plant operations over a large area of the tarsands, worth billions of dollars, due to concerns about punching holes through the cap rock and polluting groundwater.

New clues to Cold Lake disaster

The regulator's San Francisco presentation also revealed that large science gaps now exist on the issue. Stress regimes below 350 metres in the region are "not well understood and there is very little publicly available data." Nor has groundwater been properly mapped or monitored in the region.

A June 2014 preliminary report by CNRL on its large bitumen seepage in Cold Lake also underscores how poorly industry understands the complexity of rock structures in the region.

The company's first report on the causes of the headline-making event blames industry made rock fractures that allowed bitumen and steam to break through a shale barrier and then travel by natural fractures, faults or badly cemented wellbores to the surface.

Since 2009 CNRL Primrose East steam operation in Cold Lake has leaked thousands of barrels of bitumen and steam to the surface in as many as five identified distinct ground fractures contaminating both surface and groundwater.

However, the CNRL report does not mention the possibility that the erosion of a salt formation underlying its Primrose East field may also play a role in weakening local geology by inducing fractures and faults.

Nor does the CNRL's report make any reference to the 2013 AER study or Cowie's work.

But an independent technical panel, which reviewed CNRL's causation work, flags the novel geological hazard as a major concern.

The panel noted, for example, that the geological weaknesses created by dissolving unique salt formations under the bitumen deposits in Primrose East "could influence shale integrity."

Salt-related subsidence could also result in changes in rock stress and fractures that damage bitumen bearing zones, adds the technical report. "Clearly identifying these potential geologic hazards" is imperative, adds the report.

New factor in assessing risk

Some bitumen miners, however, have quietly recognized the new geohazard and have recently set up agreements to share data on what's happening in the Devonian formation and how these events might compromise industrial activity.

One recent industry presentation, for example, noted that the dramatic erosion of salt deposits by glacial waters in the eastern portion of the Athabasca tarsands deposit "has created additional complexity" for steam plant operations.

Another 2014 presentation warned, "the presence of a highly transmissive aquifer in the 'Intact' Prairie Evaporite Formation will need to be considered as part of their risk analysis and, as needed, risk mitigation plans."

Bernhard Mayer, a University of Calgary hydrologist who supervised Cowie's PhD thesis, says the government and industry need to do a "more detailed investigation of the nature of these localized pathways between the McMurray formation and underlying Devonian units."

They also need to study "the integrity of cap rocks overlying the bitumen-containing units and assess the cap rock integrity in view of the stress regime and the pressures associated with steaming operations."

Cowie adds that there is little information about the complex geological phenomena.

"The extent of recent rock dissolution beneath the oilsands region is unknown and I think the absence of information poses a real risk to oilsands producers."

By linking all these serious events to one mechanism Cowie hopes that regulators and industry "will pay more attention to it" and perform better regional mapping to study the risks.

The new geohazard has major implications for worker safety, the economics of bitumen extraction and groundwater protection in the region.

During the catastrophic Joslyn steam blowout and the bursting of the previously unknown saline aquifer at Shell's Muskeg mine, bitumen workers could have been seriously injured near the discharge sites, says Cowie.

The geohazard could also significantly affect economics by "requiring more detailed geological characterization to truly identify what's happening with groundwater in these systems, or in the worst case, substantial and expensive cleanup efforts would be required if a leak does occur."

David Schindler, a world famous water researcher and long-time critic of rapid bitumen development, called Cowie's research clear and significant and urged provincial authorities to change how projects are approved and monitored.

"Once again, the scientific homework is done after the assignment is due. When will the Alberta government ever learn?" [Tyee]

Breaking the Cap Rock

Harvard researcher and University of Calgary graduate Benjamin Cowie traces four significant and costly events in the tarsands to a newly identified geohazard: the erosion of salt formations underneath bitumen deposits by the movement of groundwater.

Cowie suspects that fractures and faults created by the new hazard have collided with industrial activity along the eastern fringes of bitumen mining in the Athabasca deposit.

1. In 2009 bitumen seeped to surface at CNRL's Primrose operation in Cold Lake. Four more seeps appeared in 2013 resulting in a $50-million cleanup operation. CNRL eventually excavated 82,508 tonnes of impacted earth and drained an entire lake. The fourth largest oil spill in Alberta history is still under investigation.

2. In 2010 Shell's Muskeg River mine hit a gusher of sulfate-rich and salty groundwater connected to the Devonian while excavating a tailing pond. It took more than a year to contain a rupture that spurted 2,000 cubic metres of salt water an hour. It cost millions of dollars to plug the leak. Researchers say that "it is almost certain that more conduits exist throughout the oilsands region, and that this will not be the last incident of brine discharge in an oilsands system."

3. In 2006 Total blasted a 75 by 125 metre surface crater in the boreal forest at its Joslyn Creek steam plant resulting in the abandonment of the project. The event rendered nearly 30 million barrels of bitumen unrecoverable. Alberta regulators, which didn't report on the event for four years, later compared the Total blowout to an uncontrolled frack job in a 2011 presentation. "Given ongoing cap rock integrity concerns associated with fracturing and hydro-fracking in the subsurface to initiate production, these findings will have relevance to other shallow thermal and non-thermal operations, including in-situ bitumen/extra-heavy oil operations, and production of other emerging unconventional commodities such as tight oil and shale gas."

4. In the 1980s Texaco created a geyser of bitumen and salt water outside of Fort McMurray. There is little literature on the blowout. But it may have connected to a Devonian aquifer too. --Andrew Nikiforuk

Link: http://thetyee.ca/News/2014/07/28/Newfound-Threat-Oilsand-Projects/

À partir d'aujourd'hui!

Wednesday, July 30, 2014

Protection de l’eau potable - Québec laisse tomber Ristigouche


La municipalité gaspésienne est forcée de récolter des fonds pour se défendre contre la pétrolière Gastem

Publié dans Le Devoir le 29 juillet 2014 |Alexandre Shields

La petite municipalité de Ristigouche Sud-Est, en Gaspésie, a eu beau contacter directement le ministre des Affaires municipales, Pierre Moreau, pour solliciter son aide, Le Devoir a appris que Québec n’interviendra pas dans le dossier de la poursuite intentée par la pétrolière Gastem. Faute de moyens pour se défendre, elle en est réduite à lancer une campagne de financement afin de mener la bataille judiciaire.

« Le ministère fait preuve d’ignorance par rapport à notre situation, a lancé lundi le maire de Ristigouche Sud-Est, François Boulay. C’est insultant. Soit ils n’ont rien compris, soit ils font la sourde oreille. »

Le maire a pourtant contacté le ministère des Affaires municipales à plusieurs reprises. Il a finalement écrit directement au ministre Pierre Moreau pour solliciter une audience. « J’ai demandé au ministre de me rencontrer pour qu’il m’aide à trouver des pistes de solution, a expliqué M. Boulay. Je n’ai pas parlé d’argent. Je lui ai simplement fait état de la situation dans laquelle nous nous trouvons. »

La situation est la suivante : Ristigouche Sud-Est est sous le coup d’une poursuite intentée en août 2013 par l’entreprise Gastem, en raison de l’adoption d’un règlement sur la protection de l’eau potable, qui a bloqué les projets d’exploration de la pétrolière. Selon le libellé de la requête déposée en Cour supérieure, la municipalité « a outrepassé ses pouvoirs en créant de toutes pièces une nuisance par la prohibition d’une activité d’exploration ne présentant aucun inconvénient sérieux et n’étant aucunement susceptible de porter atteinte de quelque manière que ce soit à la santé publique ou au bien-être de la communauté ».

L’entreprise, présidée par l’ancien ministre libéral Raymond Savoie, réclame 1,5 million de dollars en guise de remboursement des investissements, qu’elle dit avoir effectués en vue d’un projet de forage. Elle ne souhaite toutefois pas poursuivre les travaux dans ce secteur. Elle a même cédé ses permis d’exploration à l’entreprise Pétrolia.

Québec dit non

Pour Ristigouche Sud-Est, la somme réclamée est tout simplement démesurée. Il faut savoir que le budget total de la municipalité pour 2014 se chiffre à 275 000 $. « Nous n’avons même pas les moyens de nous rendre au bout du procès », a déclaré lundi François Boulay.

Mis au fait de la situation dans laquelle se retrouve la municipalité, le ministre Moreau a refusé de rencontrer le maire. « Nous devons vous mentionner que le ministère ne peut s’immiscer dans un dossier faisant l’objet d’une procédure judiciaire », a répondu le ministère dans une brève lettre, dont Le Devoir a obtenu copie.

Dans une réponse écrite transmise lundi, le ministère a en outre précisé qu’il n’a pas de « programme pour soutenir les municipalités aux prises avec des poursuites judiciaires ». On a également indiqué que « les interventions en matière d’aide financière pour aider les municipalités à se défendre lors de contestations devant les tribunaux constituent des cas d’exception ».

La porte-parole du ministre Pierre Moreau a cependant affirmé que ce dernier est « sensible au sort des citoyens et de la municipalité dans ce dossier et continuera d’en suivre l’évolution attentivement ».

Des réponses qui sont jugées nettement insuffisantes par le maire de Ristigouche Sud-Est. Pour lui, il ne fait aucun doute que le gouvernement a une part de responsabilité dans l’impasse actuelle. Il estime que Québec a « trop tardé » avant d’adopter le Règlement sur le prélèvement des eaux et leur protection (RPEP), annoncé la semaine dernière. S’il avait été en vigueur à l’été 2012, Gastem n’aurait pas selon lui obtenu son permis l’autorisant à mener un forage.

Du côté de l’Union des municipalités du Québec, on a également refusé de commenter le dossier lundi. « Nous allons regarder cela de près », a simplement répondu le porte-parole Jules Chamberland-Lajoie. Quant à la Mutuelle des municipalités, l’assureure de Ristigouche Sud-Est, elle refuse d’assumer les coûts de la défense de la municipalité.

225 000 $ à trouver

Confrontée à un véritable cul-de-sac financier, la municipalité est forcée de lancer ce mardi une campagne de financement pour « contrer la poursuite de la pétrolière Gastem », a appris Le Devoir. Celle-ci vise un objectif de 225 000 $. Différents maires du Québec doivent d’ailleurs profiter de l’occasion pour donner leur appui au maire Boulay.

Quelque 70 municipalités québécoises ont adopté un règlement dit « de Saint-Bonaventure ». Plusieurs d’entre elles se situent dans la vallée du Saint-Laurent et ont donc agi de la sorte pour bloquer la voie à l’exploration et à l’exploitation du gaz de schiste.

Ces règles municipales sont désormais remplacées par le RPEP préparé par le gouvernement de Philippe Couillard. Celui-ci fixe pour la première fois la distance « minimale » qui devra être respectée entre un site de forage et une source d’eau potable. Celle-ci devra être de 500 mètres. La distance pourrait toutefois être plus grande, en fonction des conclusions de l’étude hydrogéologique, qui sera désormais exigée par Québec.

Lien: http://www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-environnement/414638/protection-de-l-eau-potable-quebec-laisse-tomber-ristigouche

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Protection of drinking water - The province drops the town of Ristigouche

My translation of an article published in an independent newspaper.

The Gaspésie Peninsula municipality is forced to collect funds to defend itself against the oil company Gastem.

The small municipality of Ristigouche Sud-Est, in the Gaspésie, keeps contacting directly the Minister of Municipal Affairs Pierre Moreau to get his help, but Le Devoir has learned that Quebec will not step in the case of the lawsuit initiated by the oil company Gastem. With no way to defend itself, the town has to have a funding campaign to pay for its legal fees.

"The Ministry is showing its ignorance when it comes to our situation, said François Boulay, Mayor of Ristigouche Sud-Est on Monday. It is offensive. Either they do not understand anything, or they are tuning us out."

The Mayor did contact the Municipal Affairs Ministry many times. He finally wrote directly to Minister Pierre Moreau to ask to see him. "I ask the Minister to meet him so he can help me find a solution, explained Mr Boulay. I did not ask for money. I simply stated the facts and explained our situation."

The situation is like this: Ristigouche Sud-Est was sued by Gastem in August 2013 because it passed a bylaw to protect drinking water, which had the effect of blocking exploration projects of the oil company. AS per the wording of the motion filed in Superior Court, the Municipality "overstepped its authority by creating out of nowhere a nuisance by banning an exploration activity presenting no serious inconvenience and in no way susceptible of undermining in any way public health or the well being of the community".

The company, whose president is the previous Liberal Raymond Savoie, is claiming $1,5 million to refund the investments it says went to a drilling project. It does not want to go on working in that area. It has even ceded its exploration permits to Petrolia.

Quebec says No

For the town of Ristigouche Sud-Est, the amount of money demanded is simply out of proportion. One has to know that the total budget for the municipality for fiscal year 2014 is $275,000. "We don't even have the means to get us to the end of the lawsuit.", said François Boulay Monday.

Knowing about the fate of the municipality, Minister Morau refused to meet with the Mayor. "We have to tell you that the ministry cannot interfere in a question pertaining to a judicial procedure", wrote the ministry in a short letter of which Le Devoir received a copy.

In a written answer sent Monday, the Ministry pointed out that it does not have a "programme to help municipalities caught up in legal lawsuits". It added "interventions in financial aid affairs to help municipalities defend themselves while in court disputes are exceptional cases."

The spokesperson for Minister Pierre Moreau did say that he is "aware of the plight of the citizens and the municipality in this case and will continue to closely follow the evolution of events."

These answers are simply not enough for the Mayor of Ristigouche Sud-Est. He thinks there is no doubt that the government has its share of responsibility in this current dead-end. He thinks that Quebec has "waited too long" to pass the Regulation of water withdrawal and protection (RPEP), that came through last week. If it had been in place during the summer of 2012, he thinks that Gastem would not have received it's drilling permit.

As for the Quebec municipality union, they have also refuse to comment on this subject Monday. "We shall look at this very closely", simply answered the spokesperson Jules Chamberland-Lajoie. As for the Mutual of municipalities, the insurance company for Ristigouche Sud-Est, it refuses to pay for the defence costs of the municipality.

$225,000 must be found

In a real financial dead-end, the municipality has no choice but to launch a fund raising campaign to "deal with the Gastem lawsuit", the Devoir has learned. The objective is $225,000. Many Mayors in Quebec must also jump at the occasion to bring their support to Mayor Boulay.

Some 70 Quebec municipalities have passed the bylaw called "de Saint-Bonaventure". Many among them are in the St. Lawrence Valley and have done so to stop shale gas exploration and exploitation.

These municipal rules are as of now being replaced by the RPEP prepared by the Philippe Couillard government. For the first time, it determines the "minimum distance" that must be allowed between a drilling site and a drinking water source. It must be 500 meters. This distance could increase depending on the conclusions of the hydro-geological study that will be required by Quebec.

On the agenda today

Monday, July 28, 2014

Après le décès d'un fermier, un appel à une étude sur la santé se fait plus pressant

photo: Mark Schmerling

Ma traduction libre d'un reportage dans un blog.

Le mois passé, Terry Greenwood, un fermier de la Pennsylvanie dont l'eau a été contaminée par des déchets de fracturations hydrauliques, est mort d'un cancer. Il avait 66 ans et il est mort d'une forme rare de cancer du cerveau.

Son décès a été remarqué partout sur la planète, en partie parce que M. Greenwood était parmi les premiers fermiers de son état à parler contre l'industrie gazière pendant les premières années du boom du gaz de schiste dans son état.

M. Greenwood s'est opposé à une compagnie appelée Dominion Energy qui avait foré et fracturé un puits peu profond sur sa petite propriété de ranch à bétail selon un bail signé par le précédent propriétaire en 1921. En janvier 2008, M. Greenwood avait rapporté aux autorités de l'état que ses sources d'eau avaient viré au brun et que son eau avait un goût salé. L'EPA de la Pennsylvanie a ensuite découvert que la compagnie, dont le puits gazier avait été foré à 400 pied du puits d'eau potable des Greenwood en 2007, avait impacté l'eau des Greenwood. Les autorités de l'état ont ordonné à Dominion de fournir temporairement de l'eau potable à la famille.

Le décès de M. Greenwood a été déploré par des environnementalistes partout dans le monde. À Londres, par exemple, les participants à un évènement d'éducation sur le fracking ont enregistré des messages vidéo pour la famille Greenwood et amassé plus de $500 pour les descendants de Terry.

"Terry Greenwood était l'une des personnes les plus persuasives que vous pouvez écouter," écrivait le réalisateur Josh Fox. "Il avait une façon de parler, il était d'une politesse et d'un optimisme que chaque mot laissait sentir, peu importe si le sujet de la conversation était angoissant ou troublant."

Mais l'histoire de la lutte de M. Greenwood contre l'industrie du forage et le manque de surveillance des régulateur de l'état ne s'arrête pas là. Dans les semaines avant sa mort, il y avait eu un défilé de révélations sur l'inaptitude des autorités environnementales et sanitaires de l'état à protéger le public de ce genre de menaces qui ont peut-être causé la mort de M. Greenwood. Ces révélations sont à la fois un rappel de l'importance de la bataille de M. Greenwood et une réitération qui nous démontre comment les choses n'ont pas changé.

La semaine dernière, le Docteur Eli Avila, anciennement le ministre de la Santé de la Pennsylvanie, a fait les manchettes quand il a dit au Associated Press que l'état n'avait pas tenu compte des études d'impacts sur la santé.

"Le manque d'action en dit gros," disait le Docteur Avila, maintenant le commissaire à la Santé publique de Orange County, dans New York, au AP. Sa façon de voir les choses est partagée par d'autres experts en santé. "La Pennsylvanie ne fait tout simplement pas d'études sérieuses sur les impacts possibles des forages sur la santé, disait le Docteur Bernard Goldstein à AP, lui qui a 5 décennies d'expérience en santé publique dans des hôpitaux et des universités dans New York, au New Jersey et en Pennsylvanie".

Les lacunes dans la surveillance et la transparence a été endémique en Pennsylvanie dans sa façon de gérer la fracturation hydraulique.

En 2011, la commission consultative du gouverneur Tom Corbett sur le schiste du Marcellus avait recommandé que l'état commence à suivre les effets sur la santé avec un registre qui ferait le monitorage de la santé des gens qui vivent en dedans d'un mille de sites de forages gaziers ou en production, comme les sites de puits et les stations de compression. La commission recommandait "dans un court délais une enquête rigoureuse sur les préoccupations et les plaintes des citoyens et le rendement des membres du domaine de la santé et des autorités publiques."

Mais le financement de cette initiative, dont $2 million originalement inclus dans la loi clé de l'état sur les forages, Act 13, ne s'est jamais réalisé.

Entre-temps, des demandes à l'information sur les risques pour la santé auprès des autorités de l'état semblaient souvent frapper un mur. En réaction à cela, des organisateurs locaux se sont tournés vers des listes publiées des centaines de résidents de l'état qui disent avoir été lésés par la ruée des forages.

Ce silence des autorités est causé par une politique d'obstruction. Des administrateurs en santé de l'état maintenant à la retraite ont avoué dernièrement que le Département de Santé publique leur avait interdit de retourner les appels venant des résidents avec des problèmes potentiellement reliés à la fracturation hydraulique et a fait circuler une liste de mots clefs qui pourraient laisser comprendre qu'un appel était lié à la ruée des forages dans le schiste.

"On ne nous permettait absolument pas de leur parler," Tammi Stuck avoue à Statelmpact; elle travaillait comme infirmière communautaire de Fayette County pour presque 4 décennies.

Au début, l'état niait l'existence de la liste de mots clefs. Mais après que Statelmpact ait obtenu des copies de la liste, l'agence a confirmé que les documents étaient authentiques, changeant son histoire pour dire que leur but n'était pas d'étouffer les plaintes mais de s'assurer "que nous parlons d'une même voix." Bien que les autorités de l'état sont supposé de coordonner entre les agences les préoccupations des résidents, des personnes locales ont décrit un processus frustrant durant lequel les plaintes étaient référées d'une agence à l'autre.

Pendant plusieurs années, des fermiers on souvent dit que, de toutes les choses que l'on connaît sur la fracturation hydraulique, une chose est certaine: le bétail est affecté. M. Greenwood a connu ce danger en personne.

"Il y a eu du forage et toute l'eau ruisselait dans le champ et le bétail était là dans leur pré buvant de cette eau," Terry Greenwood raconte à Josh Fox dans des prises de vue datant d'environ 2009 que le réalisateur a rendu public dans un vidéo commémoratif. "Et j'ai appelé le DEP et je leur dit 'elles (les vaches) ne devraient pas boire de cette eau', j'ai dit, 'qu'est-ce qu'il y a dans cette eau?' Parce que moi, je n'y connaissais rien au début, et ils m'ont dit 'il n'y a rien qui ne va pas avec cette eau.' Mes vaches ont commencé à vêler; il y avait 18 vaches. Les veaux ont commencé à mourir. Vous savez, des 18 vaches qui vêlaient, j'en ai perdu 10 d’entre elles."

"Alors, qu'a dit le DEP?" demande M. Fox, faisant référence au département de protection de l'environnement. "C'est çà la vie de fermier," dit M. Greenwood.

Plus tard, le DEP a dit qu'elles étaient mortes à cause de bactéries de E. coli dans la mare, mais M. Greenwood n'a jamais été convaincu que ces bactéries étaient la vraie cause des mortalités dans son cheptel. "J'ai dit, 'ces vaches boivent de l'eau de cette mare depuis 18 ans et je n'ai jamais eu ce problème," M. Greenwood avait confié à un journal local en 2010.

Et l'année suivante, les choses se sont empirées. En 2011, pas une seule des 13 vaches des Greenwood qui avaient survécu n'a donné naissance à un veau vivant, a dit M. Greenwood plus tard.

Les symptômes que M. Greenwood décrivaient chez ses vaches sembles en général s'enligner avec d'autres incidents liés aux eaux usées de fracturations hydrauliques partout dans le pays. Des animaux comme des vaches et des chevreuils sont particulièrement attirés par ces eaux usées toxiques qui remontent dans les puits de gaz naturel après les fracturations et veulent les boire à cause du goût salé de l'eau.

"Le bétail qui a été exposé aux eaux usées (le reflux et ou les eaux de production) ou à l'eau de puits ou de mare pourrait avoir des problèmes de reproduction," écrivaient la vétérinaire Michelle Bamberger et le professeur de Cornell Robert Oswalt dans une thèse de 2012 révisée par leurs pairs. "des 7 fermes d'élevage étudiées en détail, 50% du cheptel, en moyenne, était affecté, soit en mourrait, soit ne réussissait pas à se reproduire s'il survivait."

Des scientifiques ont demandé qu'on porte davantage attention aux effets des forage et des fracturations hydrauliques sur les animaux, mentionnant que la santé animale pouvait servir d'avertissement sur les effets sur la santé humaine.

"Comme faisant parti de nos efforts à obtenir des données sur la santé publique, nous croyons qu'une attention particulière doit être portée sur les animaux de compagnie, le bétail et la faune, car ils peuvent servir de sentinelles pour l'exposition humaine, avec leur durée de vie plus courte que la nôtre et davantage d'occasions de colliger des données par nécropsie," écrivaient les docteurs Bamberger et Oswald.

Personne ne peut affirmer avec certitude que les produits chimiques du fracking ont tué M. Greenwood ou ses animaux. Mais les partisans disent qu'ils ont le droit de savoir et que l'une de leurs plus grandes frustrations est le silence de l'état sur ce sujet.

Mais le manque d'information de santé publique font que des partisans demandent pour une enquête complète dans les manquements des enquêtes de l'état.

"Les questions légitimes des citoyens de la Pennsylvanie sur des questions comme leur santé ou celle des membres de leur famille suite aux activités de forages gaziers ne peuvent pas être écartées ou rejetées carrément," lisait-on dans un communiqué signé par cinq des principaux groupes environnementaux la semaine passée. "Le fait que le DEP avait au départ nié l'existence d'une liste de mots clefs, et le fait que le gouverneur Corbett avait refusé de réagir avec une réponse énergique ne nous laisse pas le choix et nous oblige à demander une enquête complète."

Des amis de M. Greenwood était l'une des premières personnes à s'opposer ouvertement contre la ruée des forages pour le gaz de schiste en Pennsylvanie et a adopté la phrase "l'eau est plus importante que le gaz" comme sa devise après ses expériences avec l'industrie du gaz de schiste.

"Nous avons deux sources, un puits pour boire et une mare," expliquait M. Greenwood au réalisateur Josh Fox dans un vidéo filmé il y a environ 5 ans que M. Fox a rendu public durant un mémorial en juin. "La mare n'est plus bonne, l'eau du puits n'est plus bonne à boire, le puits original n'est plus bon et la source pour le bétail n'est plus bonne. Il y a une petite source pour la maison et c'est tout ce qui reste sur cette propriété."

"Alors j'ai une ferme qui ne vaut plus rien," dit-il. "Quand ils reprendront le réservoir à eau potable (water buffalo), ou peu importe ce qu'il adviendra de ce réservoir, je ne sais pas ce que je ferai."

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After Rancher's Death, Calls for Fracking Health Study Grow Stronger

Last month, Terry Greenwood, a Pennsylvania farmer whose water had been contaminated by fracking waste, died of cancer. He was 66 and the cause of death was a rare form of brain cancer.

His death drew attention from around the globe in part because Mr. Greenwood was among the first farmers from his state to speak out against the gas industry during the early years of the state's shale gas rush.

Mr. Greenwood went up against a company called Dominion Energy, which had drilled and fracked a shallow well on his small cattle ranch property under a lease signed by a prior owner in 1921. In January, 2008, Mr. Greenwood had reported to state officials that his water supplies had turned brown and the water tasted salty. The Pennsylvania Department of Environmental Protection subsequently found that the company, whose gas well was drilled 400 feet from the Greenwoods' water well in 2007, had impacted the Greenwoods' water. State officials ordered Dominion to temporarily supply the family with drinking water.

Mr. Greenwood's death was mourned by environmentalists around the world. In London, for example, attendees at a fracking education event recorded video messages for the Greenwood family and raised over $500 for Terry's survivors.

“Terry Greenwood was one of the most compelling people you could ever listen to,” wrote filmmaker Josh Fox. “There was just something about the way he spoke, there was a decency and a positivity that shone through every word no matter how distressing or disturbing the subject matter was.”

But the story of Mr. Greenwood's fight against the drilling industry and lax oversight by state regulators does not stop there. In the weeks since his death, there has been a steady stream of further revelations about ineptitude by state environmental and health officials in protecting the public from the type of threats that may have killed Mr. Greenwood. These revelations are both a reminder of the importance of Mr. Greenwood's fight and an reiteration of how little has changed.

Last week, Dr. Eli Avila, formerly Pennsylvania's health secretary, made headlines when he told the Associated Press that the state had neglected health impact studies.

“The lack of any action speaks volumes,” Dr. Avila, now Orange County, New York's public health commissioner, told the AP. His perspective was shared by other health experts. “Pennsylvania is 'simply not doing' serious studies into possible health impacts of drilling, Dr. Bernard Goldstein, who has five decades of public health experience at hospitals and universities in New York, New Jersey, and Pennsylvania” said, the AP reported.

The lack of oversight and transparency has been endemic to Pennsylvania and its handling of fracking.

In 2011, Governor Tom Corbett's Marcellus Shale Advisory Commission recommended that the state begin tracking health effects, through a registry that would monitor the health of people living within a mile of natural gas drilling or production sites, like well pads and compressor stations. The Commission called for “the timely and thorough investigation of and response to concerns and complaints raised by citizens, health care providers or public officials.”
But funding for the initiative – including $2 million originally included in the state's key drilling law, Act 13 – never materialized.

Meanwhile, requests for information about health risks from state officials often seem to hit a brick wall. In response, local organizers have resorted to published lists of hundreds of state residents who say that they've been harmed by the drilling rush.

This official silence comes against a larger backdrop of stonewalling. Retired state health officials recently alleged that the Department of Public Health barred them returning phone calls from residents with potentially fracking-related concerns and had circulated a list of buzzwords that might indicate a call was related to the shale drilling frenzy.

“We were absolutely not allowed to talk to them,” Tammi Stuck, who worked as a Fayette County community health nurse for nearly four decades, told StateImpact.

The state initially denied that a list of buzzwords existed. But after StateImpact obtained copies of the buzzword list, the agency confirmed that the documents were authentic, changing its story to say that their goal was not to suppress complaints but to ensure “that we are speaking with one voice.” Although state officials are supposed to coordinate between agencies to handle residents' concerns, locals described a frustrating process in which complaints were bounced from agency to agency.

Farmers have for several years said that, for all that is not known about fracking, one thing is certain: livestock are being affected. Mr. Greenwood knew this peril first hand.

“They was drilling and all the water was running into the field and the cattle was up there right in their pasture drinking the water,” Terry Greenwood told Josh Fox in footage from roughly 2009 that the filmmaker released as part of a video memorial. “And I called DEP and I says 'they [the cows] shouldn't be drinking that water,' I said, 'what's in that water?' Cause I didn't know nothing about all this at first, and they said 'there's nothing wrong with it.' My cows started having calves, there was 18 cows. Calves was starting to die. You know, 18 cows that were having calves, I lost 10 of them.”

“So what did DEP say?” Mr. Fox asked, referring to the state Department of Environmental Protection. “'That's a farmer's luck,'” Mr. Greenwood replied.

The DEP later attributed the deaths to e coli bacteria in the pond, but Mr. Greenwood remained skeptical that bacteria was the true cause of the deaths. “”I said, 'Them cows have been drinking out of that pond for 18 years and I never had this problem before,'” Mr. Greenwood told a local newspaper in 2010.

And the following year, things got worse. In 2011, not a single one of the Greenwoods' thirteen remaining cows gave birth to a live calf, Mr. Greenwood later said.

The symptoms Mr. Greenwood reported in his cows seem generally consistent with incidents tied to fracking wastewater across the country. Animals like cows and deer are particularly drawn towards drinking the toxic wastewater that flowsback from natural gas wells after fracking because of the water's salty taste.

“Cattle that have been exposed to wastewater (flowback and/or produced water) or affected well or pond water may have trouble breeding,” veterinarian Michelle Bamberger and Cornell Professor Robert Oswalt wrote in a 2012 peer-reviewed paper. “Of the seven cattle farms studied in the most detail, 50 percent of the herd, on average, was affected by death and failure of survivors to breed.”

Scientists have called for greater attention to the effects on animals from drilling and fracking, saying that animal health could serve as warnings for effects on human health.

“As part of an effort to obtain public health data, we believe that particular attention must be paid to companion animals, livestock, and wildlife, as they may serve as sentinels for human exposures, with shorter lifetimes and more opportunity for data collection from necropsies,” Drs. Bamberger and Oswald wrote.

No one can say for sure whether fracking chemicals killed Mr. Greenwood or his animals. But advocates say that they have a right to know and they say one of their biggest frustrations is the state's silence on the matter.

But the lack of public health information has advocates calling for a full investigation into the state's investigatory failures.

“The legitimate questions of Pennsylvania citizens concerning their health or that of family members as a result of natural gas drilling activity cannot be discounted or dismissed outright,” a statement signed by five of the state's leading environmental groups said last week. “The fact that the [D]epartment [of Environmental Protection] originally denied the existence of a “buzzwords” list, and the fact that Gov. Corbett has refused to weigh in with a forceful response, leaves us no choice but to call for a full investigation.”

Friends said Mr. Greenwood was one of the first people to speak out against the shale gas drilling rush in Pennsylvania and had made the phrase “water is more important than gas” his personal motto following his experiences with the shale gas industry.

“We had two springs, a well for drinking, and a pond,” Mr. Greenwood explained to film-maker Josh Fox in a video filmed roughly five years ago that Mr. Fox released as a memorial in June. “The pond's no good, the well ain't fit to drink, original well's gone and the spring for the cattle is gone. There's a little spring for the house and that's all that's left on this property.”

“So I have a farm, and it's useless,” he added. “When they take this water buffalo, or whatever happens to this water buffalo, I don't know what's gonna happen.”

Link: http://www.desmogblog.com/2014/07/24/after-rancher-s-death-calls-fracking-health-study-grow-stronger

Sunday, July 27, 2014

Ottawa élimine un projet de protection marine



La zone de conservation projetée couvrait une grande partie de l’estuaire du Saint-Laurent, dont le secteur de Cacouna

Publié dans Le Devoir le 25 juillet 2014 |Alexandre Shields

Sans offrir la moindre explication, le gouvernement Harper vient de tuer un important projet de zone de protection marine que le fédéral étudiait depuis plus de 15 ans au Québec, a appris Le Devoir. Cette aire aurait permis de mieux préserver une large part de l’estuaire du Saint-Laurent incluant le secteur de Cacouna, où TransCanada souhaite construire un port pétrolier destiné à l’exportation des sables bitumineux.

Pêches et Océans Canada a le mandat de désigner les sites qui peuvent devenir des zones de protection marine (ZPM), en vertu de la Loi sur les océans. Le ministère instaure de telles zones « afin d’assurer la conservation et la protection » de milieux marins « ayant une importance écologique et dont les espèces ou les caractéristiques nécessitent une prise en compte particulière ».

Le gouvernement Harper a créé seulement deux nouvelles aires de protection de ce genre depuis qu’il est au pouvoir. Il existe huit de ces ZPM au Canada, mais aucune au Québec. Huit zones sont aussi à l’étude à travers le pays.

Le projet de zone de protection marine de l’estuaire du Saint-Laurent aurait pu devenir le premier à se concrétiser dans la province. Celle-ci couvrait une superficie de plus de 6000 km2, de l’Îsle-aux-Coudres à Métis-sur-Mer, en aval de Rimouski. Cette ZPM aurait été « complémentaire » au parc marin du Saguenay–Saint-Laurent. Sa création avait été prévue dans le but de protéger l’habitat et les ressources alimentaires des mammifères marins qui fréquentent le Saint-Laurent, en premier lieu le béluga, une espèce de plus en plus menacée de disparition. En raison de son statut, Pêches et Océans a d’ailleurs l’obligation légale de protéger son habitat.

La ZPM était à l’étude depuis 1998. Elle avait fait l’objet de travaux scientifiques financés par Pêches et Océans et d’une consultation publique. Un plan de gestion préliminaire avait même été élaboré. Celui-ci comprenait notamment les objectifs de protection.

Disparition de la ZPM

Sans la moindre explication et en plein coeur de l’été, Ottawa vient cependant de rayer le projet de la carte. Pêches et Océans a en effet supprimé toute mention du « projet de zone de protection marine » de son site Web consacré aux ZPM. Le ministère mentionne seulement que cette région de l’estuaire constitue un « site d’intérêt », sans plus.

Le gouvernement Harper a aussi modifié le mandat du groupe de travail Canada-Québec qui avait été mis en place pour ce projet. On a ainsi effacé le fait que ce groupe devait jusqu’ici « poursuivre le processus de désignation de ce site d’intérêt comme zone de protection marine ».

Les conservateurs ont toutefois laissé la mention des « menaces » qui pèsent sur les mammifères de l’estuaire : « perturbation ou destruction de leurs habitats, exposition aux substances chimiques toxiques, risques de collision avec des navires, exposition aux bruits et dérangement ». Mais on a éliminé toute mention des bénéfices de l’établissement d’une zone de protection marine. Jusqu’à tout récemment, on pouvait pourtant lire qu’une ZPM « permettrait de prendre des mesures de gestion pour contrer ou atténuer ces menaces, en concertation avec tous les intervenants et usagers des ressources marines ».

Il n’a pas été possible d’obtenir de précisions jeudi de la part de Pêches et Océans Canada. La Société pour la nature et les parcs (SNAP) n’a pas non plus obtenu la moindre information de la part d’Ottawa. L’organisme a pourtant écrit récemment à la ministre responsable de Pêches et Océans, Gail Shea, en lui demandant de préciser sa position concernant le projet de ZPM de l’estuaire.

Décision « incompréhensible »

Le directeur général de la SNAP, Patrick Nadeau, juge incompréhensible la décision du gouvernement Harper de mettre à mort le projet. « C’est une drôle de coïncidence, alors qu’il y a maintenant un projet de port pétrolier à Cacouna. En retirant le projet de ZPM, on facilite l’implantation de ce port. »

La pétrolière TransCanada souhaite effectivement construire un port dans le but d’exporter du pétrole des sables bitumineux qui arrivera au Québec par son futur oléoduc Énergie Est. Les pétroliers chargeront de deux à cinq fois plus de pétrole que ce que l’Exxon Valdez a déversé en Alaska en 1989. Le port s’avancera sur 500 mètres dans le Saint-Laurent, en plein coeur de la pouponnière des bélugas. Selon les spécialistes de l’espèce, ce projet risque d’anéantir tout espoir de préserver ces baleines blanches.

Mais ce port pétrolier est important pour l’industrie pétrolière albertaine, promue sur toutes les tribunes par le gouvernement Harper. En raison des blocages qui empêchent la construction de deux importants projets de pipelines dans l’ouest du pays, le Québec est pour le moment le seul chemin envisageable pour la construction d’un pipeline qui transportera à lui seul près de la moitié de la production des sables bitumineux. Le port de Cacouna deviendra donc un élément essentiel pour faciliter la croissance de l’exploitation pétrolière canadienne.

TransCanada a d’ailleurs déjà effectué des travaux en vue de la construction de son port. L’entreprise a aussi inscrit 23 lobbyistes au registre québécois. Leurs mandats comprennent des démarches auprès du gouvernement Couillard en vue de l’implantation du port et la construction du pipeline. Mais la décision finale sera prise à Ottawa.

Estuaire fragile

Robert Michaud, un scientifique qui étudie les bélugas du Saint-Laurent depuis plus de 30 ans, a pris part aux travaux scientifiques en vue de l’établissement de la ZPM. Mais c’est Le Devoir qui lui a appris la mort du projet. Visiblement déçu, il a souligné que le projet aurait permis d’établir des moyens importants de protection pour toute la zone désignée, qui compte plusieurs sites naturels reconnus.

« L’établissement d’une telle zone de protection est une reconnaissance de la richesse et de la fragilité de cette portion de l’estuaire », a résumé M. Michaud. S’il se garde bien de faire un lien direct entre la suppression pure et simple du projet de ZPM et la volonté de construire un port pétrolier à Cacouna, il juge « très pertinent » de se poser la question.

La suppression du projet de ZPM a par ailleurs pour effet « d’éloigner le Canada des engagements internationaux pris à Nagoya en matière de protection marine », a rappelé M. Nadeau. Théoriquement, Ottawa a promis de protéger 10 % de ses espaces marins d’ici 2020. Ce taux se situe actuellement à 1,3 %, soit moins que des pays comme la Chine et la Russie.

Ottawa vient de tuer un projet de zone de protection marine qui devait voir le jour au Québec.

Lien: http://www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-environnement/414364/ottawa-elimine-un-projet-de-protection-marine

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Ottawa kills a marine protection project

My translation of an article published in Le Devoir on a subject no one else covered, as far as I know.

The planned conservation area would have covered a big part of the St. Lawrence estuary including the Cacouna sector.

Without any explanation, the Harper government just killed an important marine protection project that the federal was studying for more than 15 years in Quebec, learned Le Devoir. This area would have helped to protect a large part of the St. Lawrence estuary including the Cacouna sector where TransCanada wants to build an oil harbor for the export of the tar sands production.

Fisheries and Oceans Canada is in charge of designating sites that may become marine protection areas (MPA), as per the Oceans Act. The ministry names such areas "to insure the conservation and the protection" of marine areas "that are ecologically important where the species or the characteristics needs special attention".

The Harper government only created two new protection areas of this kind since it is in power. There are 8 MPAs like this in Canada, but none in Quebec. Height areas are also under study in the country.

The marine protection area project in the St. Lawrence esturary could have become the first one to come into place in the province. It would have covered an area of more than 6000 square km, from the Îsle-aux-Coudres to Métis-sur-Mer, upriver from Rimouski. This MPA would have "complemented" the marine park of Saguenay-Saint-Laurent. It's creation had been planned with the objective to protect habitat and the feeding resources for marine mammals that are found in the St. Lawrence, especially the beluga, a species more and more endangered. Because of its status, Fisheries and Oceans have the legal obligation to protect its habitat.

The MPA was being studied since 1998. It was doing scientific studies financed by Fisheries and Oceans and had had a public consultation. A preliminary management plan had even been drafted. It included protection objectives, among other things.

A MPA disapears

Without any explanation and in the middle of summer, Ottawa just obliterated the project. Fisheries and Oceans indeed removed all mention of a "marine protection area project" from its Website dedicated to MPAs. The ministry mentions only that this area of the estuary is an "area of interest" only.

The Harper government has also modified the mandate of the work panel Canada-Québec that had been assigned for this project. This way, the fact that the group up to now "has to follow the process of designating this area of interest as a marine protection area" has disapeared.

The Conservatives did leave in the mention that some "threats" do endanger the mammals of the estuary: "disturbances or destruction of habitat, exposure to toxic chemical substances, the risk of collision with ships, exposure to noise and disturbances". But all mention of benefits of a marine protection area has been eliminated. Up to very recently, one could read that a MPA "would permit management measures to counter or attenuate these threats, in coordination with all involved, users of marine resources".

It was not possible to obtain precisions Thursday from Fisheries and Oceans Canada. The Canadian Parks and Wilderness Society (CPAWS) was not able to get any information either from Ottawa. Recently, the group did write to the minister responsible of Fisheries and Oceans, Gail Shea, asking her to give more precisions about her position with the MPA project for the estuary.

Incomprehensible decision

Patrick Nadeau, the CEO of CPAWS, thinks the Harper governement decision to kill the project is incomprehensible. "It is a funny coincidence, now that there is a oil harbor project at Cacouna. By removing the MPA project, it is easier to go ahead with the harbor development."

Indeed, the oil company TransCanada wants to build a harbor in order to export oil from the tar sands that will come in Quebec through it's futur Energy East pipeline. The oilers will load between 2 to 5 more oil that what the Exxon Valdez spilled in Alaska back in 1989. The harbor will push 500 meters into the St. Lawrence River, right in the middle of the beluga nursery. As per the specialists of the species, this project risks wiping out all hope to preserve these white whales.

But this oil harbor is important for the Alberta oil industry, promoted everywhere by the Harper government. Because of resistance that hold back the construction of 2 important pipeline projects out West, Quebec is for the moment the only forseable direction to build a pipeline that will move nearly half the production coming out of the tarsands. The Cacouna harbor is then an essential element to facilitate the growth of canadian oil exploitation.

TransCanada has already started working on the construction of its port. The company has also registered 23 lobbyists on the Quebec register. Their objective is to work with the Couillard government to see to the harbor development and the construction of the pipeline. But the final decision will come from Ottawa.

Fragile estuary

Robert Michaud, a scientist that has studied the belugas in the St. Lawrence for more than 30 years now, was part of the scientific work being done to establis the MPA. But it is Le Devoir that first told him about the project being dropped. Visibly disapointed, he mentions that the project would have provided important ways to protect the whole designated area that includes many recognized natural sites.

"The setting up of such a protection area recognizes the richness and the fragility of this portion of the estuary", sums up Mr Michaud. While not making a direct link between the cancelation of the MPA project and the will to build an oil harbor at Cacouna, he thinks that wondering about it is very relevant.

The cancellation of the MPA project also has the effect of "putting Canada further back in its international promises made in Nagoya to protect marine life", Mr Nadeau reminds us. Theoretically, Ottawa had promised to protect 10% of its marine areas before 2020. That percentage is now at 1,3%, less than countries like China and Russia.

Ottawa just killed a marine protection area project that was supposed to come to be in Quebec.

Saturday, July 26, 2014

Des injections à la vapeur auraient causé les fuites de bitume en Alberta



Ma traduction libre d'un reportage d'Andrew Nikiforuk publié dans le quotidien indépendant The Tyee.

Un nouveau rapport technique indépendant sur la cause d'une importante fuite coûteuse de bitume en 2013 dans le nord de l'Alberta met en cause une forme de fracturation hydraulique qui injecte de la vapeur dans le sol.

Le panel, dont la tâche avait été assignée par Canadian Natural Resources Lté pour examiner les données préliminaires sur la cause de la fuite à son installation de Primrose, a aussi documenté le fait que les travaux de fracturations de l'industrie, contrairement aux affirmations de l'industrie, peuvent casser la roche-couverture (caprock), se prolonger hors de la zone visée, rejoindre des fractures naturelles et se rendre à l'eau souterraine.

Des fractures faites par le CNRL, l'un des plus importants exploiteurs de bitume du pays, n'ont pas seulement rejoint des fractures naturelles dans la région, mais ont aussi fissuré plusieurs formations géologiques non visées.

Ces fractures provoquées par l'industrie ont ensuite pénétré "des schistes généralement imperméables" et rejoint des eaux souterraines avant de se retrouver à la surface à plus de 500 mètres de la zone ciblée originalement dans la région des sables pétroliers de Cold Lake, en Alberta.

En tout, plus de 12,000 barils de bitume ont fait surface grâce à 5 fractures différentes (l'une d'elle s'est ouverte en 2009) à presque une douzaine de kilomètres de distance entre elles. Le bitume s'est écoulé dans un lac, dans des tourbières et dans des forêts pendant plus d'un an, tuant la flore et la faune et polluant le paysage.

Les travaux de nettoyage en cours de la 4e plus importante fuite de pétrole de la province coûte jusqu'à date presque $50 millions.

La production sur place du bitume avec de la vapeur, une méthode utilisée pour la moitié de la production des sables bitumineux, utilise une forme de fracturation hydraulique connue sous le nom de "cyclic steam injection", injection cyclique de vapeur.

Avec des puits espacés serrés dans la forêt, le procédé de sables bitumineux grand consommateur de carbone pompe d'importants volumes de vapeur à haute pression dans les gisements de bitume froids et ensuite pompe la masse fondue de brut plusieurs semaines plus tard.

Au site des travaux de Primrose, la compagnie CNRL a injecté un "volume excessif de fluides" dans la formation qui a soulevé le sol de presque un pied, fracturé la roche-couverture protectrice, et a créé "des fractures verticales faites hydrauliquement" au travers de plusieurs formations différentes bien au-dessus de la zone qui contient le bitume.

Comme une pierre qui percute un pare-brise

Selon l'évaluation, qui a seulement passé des commentaires sur le premier rapport de causes du CNRL (il y en aura d'autres), les fractures faites par l'industrie à haute pression ont forcé les fractures naturelles à s'ouvrir plus grand, ce qui a permis au bitume de se déplacer du réservoir Clearwater vers le haut dans la formation Grand Rapids.

Des coulées de bitume ont ensuite voyagé verticalement. Quand le fluide rencontrait de la résistance, il provoquait tout simplement une nouvelle fracture horizontale dans le roc. Alternant entre des fractures verticales et horizontales, le bitume a finalement suinté à la surface.

"Des conditions facilitatrices incontrôlables" de l'incident, dont la tendance des fractures hydrauliques de se déplacer verticalement dans une formation pour ensuite se connecter à des fractures naturelles et des failles dans la suivante. Le rapport suggère que ni l'industrie ni le régulateur de la province ne comprennent suffisamment tous les risques opérationnels et les dangers géologiques de la région qui produit du bitume.

Le panel technique, que le CNRL a nommé au mois de mars passé, a aussi trouvé qu'une fois l'industrie a commencé ces fractures non contrôlées, un peu comme une petite pierre qui percute un pare-brise d'auto, certaines de ces fractures ont connecté avec au moins 2 trous de puits mals scellés, ce qui a transporté les fluides encore plus haut.

Selon les lobbyistes de l'industrie, tous les trous de puits "sont construits avec soin", mais Maurice Dusseault, un chercheur de l'université de Waterloo, a déclaré dernièrement que des milliers de puits qui fuient sont des passages potentiels pour des contaminations de l'eau souterraine et de pollution de l'air au méthane, et sont devenus un passif de plusieurs milliards de dollars pour l'industrie.

Difficile à prévoir

De plus, l'évaluation a remarqué que le CNRL a fait un mauvais travail à identifier clairement les dangers géologiques potentiels dans la région, comme les fractures naturelles déjà existantes.

"Des fractures naturelles et des fissures de densité et de propriétés variables existent dans toutes les couches géologiques à Primrose, toutefois, cela peut être difficile de caractériser leurs connectivités et leur conductivités."

En d'autres mots, la pression crée par les injections de fluides de l'industrie dans le bitume ou le schiste peut créer des fractures qui se prolongent en zigzag qui ressemblent aux craquelures dans la glace d'un lac gelé.

Des études récentes avancent que la fracturation hydraulique, qui utilise de l'injection de fluides pour craquer et ouvrir la roche-mère qui contient des hydrocarbures, se déroule souvent comme une expérimentation scientifique hors contrôle. Les ingénieurs ne peuvent pas toujours prédire où leurs fractures faites par l'homme voyageront ou comment elles pourraient se comporter une fois qu'elles communiquent avec des fractures déjà existantes sous terre.

Un reportage dans le Oilfield Review de 2005 mentionnait que "des discontinuités géologiques comme des fractures et des failles peuvent dominer la géométrie des fractures de façon à rendre la prédiction des comportements des fracturations hydrauliques difficile."

Le même papier ajoute: "Tous les modèles de fracturation hydraulique ne réussissent pas à prédire précisément le comportement d'une fracture, et dans plusieurs cas, des modèles échouent complètement, surtout à cause de l'information incorrecte et des suppositions utilisés dans ces modèles."

Un papier de 2012 du American Association of Petroleum Geologists soulignait la nature imprévisible de la fracturation hydraulique et concluait que le processus ne crée pas des fissures nettes et définies dans le roc, mais plutôt produit "un réseau complexe et endommagé de fractures."

Révision contredit les déclarations de la sécurité du fracking

Le groupe Canadian Association of Petroleum Producers, un groupe lobbyiste puissant, a déclaré pendant des années que la technologie du fracking est sécuritaire et a fait ses preuves.

Malgré les études qui démontrent que les accumulations du méthane dans l'eau souterraine tend à augmenter dans les régions intensément forées et fracturées pour leur pétrole et leur gaz, le site Web du groupe pour l'industrie affirme également que "la technologie est utilisée avec soin et s'arrange pour minimiser tout impact environnemental, surtout sur l'eau souterraine."

Par contre, la révision technique, écrite par 4 ingénieurs avec plus de 120 années d'expérience dans l'industrie, argumente que l'activité industrielle peut se connecter aux fractures naturelles, impacter l'eau souterraine, fracture au delà des zones cibles, et provoque des réactions incontrôlées sous terre.

La révision contredit aussi les affirmations de l'industrie qui dit que "les risques associés avec la fracturation hydraulique sont très minimes à cause de la règlementation gouvernementale et les avancées technologiques."

Les découvertes de la révision pourraient avoir des implications importantes sur les mines de bitumes. Les opérateurs d'usines de vapeur devront probablement dépenser plus d'argent pour colliger de meilleures données, et du monitorage géologique plus sophistiqué pour trouver les fractures naturelles partout dans la région des sables bitumineux.

À date, plus de 20 groupes environnementaux différents ont demandé pour une révision scientifique publique sur les pratiques de mines de bitume qui utilisent la fracturation hydraulique sous forme d'injection de vapeur dans les sables bitumineux.

Le régulateur énergétique de l'Alberta appelé Alberta Energy Regulator, un groupe financé à 100% par l'industrie, n'a pas tenu compte de leurs pétitions.



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Steam Injection Fracking Caused Major Alberta Bitumen Leak

Review finds fractures spread like cracks on a frozen lake, resulting in uncontrolled seepage.

By Andrew Nikiforuk, published in TheTyee.ca

A new independent technical review on the cause of a large and costly 2013 bitumen leak in northern Alberta found a form of hydraulic fracturing that injects steam into the ground to be the main culprit.

The panel, appointed by Canadian Natural Resources Ltd. to review its initial findings on the cause of the leak at its Primrose facility, also documented that industry frack jobs, contrary to industry claims, can break caprock, shoot out of zone, link to natural fractures and penetrate into groundwater.

Fractures made by CNRL, one of the country's largest bitumen extractors, not only connected to natural fractures in the area, but also cracked their way through several non-targeted formations.

These industry-induced fractures then penetrated "generally impermeable shales" and passed through groundwater before erupting to surface more than 500 metres from the original targeted zone in the Cold Lake oilsands region of Alberta.

All told, more than 12,000 barrels of bitumen seeped to the surface through five different fractures (one fracture opened in 2009) nearly a dozen kilometres apart. The bitumen seeped into a lake, muskeg and the forest for more than a year, killing wildlife and polluting the landscape.

The ongoing clean-up job of what amounted to the province's fourth largest oil spill has cost nearly $50 million to date.

Steam plant or "in situ" bitumen production, which accounts for half of all oilsands production, employs a form of hydraulic fracturing known as cyclic steam injection.

Using tightly spaced wells in the forest, the carbon-intensive oilsands process pumps highly-pressurized volumes of steam into cold bitumen deposits and then pumps up the melted junk crude several weeks later.

At CNRL's Primrose operation, the company injected an "excessive fluid volume" into the formation that lifted the ground by nearly a foot, fractured the protective shale cap rock, and created "vertical hydraulically induced fractures" through several different formations way above the zone containing bitumen.

Like rock splintering a windshield

According to the review, which only commented on CNRL's first causation report (there will be more), the high pressure in industry-made fractures forced natural fractures to open wider, allowing for the movement of bitumen from the Clearwater reservoir upwards into the Grand Rapids Formation.

Streams of bitumen then travelled vertically. Where the fluid encountered resistance, it simply started a new horizontal fracture in the rock. Shifting from vertical to horizontal fractures, the bitumen then seeped to the surface.

"Uncontrollable enabling conditions" for the incident included the tendency for hydraulic fractures to move vertically in one formation and then to connect to natural fractures and faults in the next. The report suggested that neither industry nor the provincial regulator sufficiently understand all the operational risks and geological hazards in the bitumen-producing region.

The technical panel, which CNRL appointed last March, also found that once industry started these uncontrollable fractures -- much like a small rock shattering a car windshield -- some of the fractures connected to at least two poorly-sealed wellbores, which transported the fluids even higher.

According to industry lobbyists, all wellbores "are carefully constructed," but University of Waterloo researcher Maurice Dusseault recently warned that thousands of leaky wellbores represent potential pathways for groundwater contamination and methane air pollution, and have become a multi-billion-dollar liability for industry.

Difficult to predict

In addition, the review noted that CNRL had done a poor job of clearly identifying potential geological hazards in the region, such as pre-existing natural fractures.

"Natural fractures and faults of varying densities and properties exist in all of the geological strata at Primrose, however, it can be difficult characterizing their relative connectivities and conductivities."

In simple terms, pressures created by the industrial injection of fluids in bitumen or shale rock can create a zig-zag of traveling fractures that resemble the cracking of ice on a frozen lake.

Recent studies suggest that hydraulic fracturing, which uses fluid injection to crack open hydrocarbon-bearing rocks, often works like an uncontrolled science experiment. Engineers can't always predict where their man-made fractures will travel or how they might behave once they connect to existing fractures in the ground.

A 2005 Oilfield Review article noted that "geologic discontinuities such as fractures and faults can dominate fracture geometry in a way that makes predicting hydraulic fracture behaviour difficult."

The same paper added, "All hydraulic fracture models fail to predict fracture behaviour precisely, and in many cases, models fail completely, largely because of incorrect information and assumptions used in the models."

A 2012 paper by the American Association of Petroleum Geologists emphasized the unpredictable nature of hydraulic fracturing by concluding the process doesn't make neat definable cracks in rock, but rather produces "a complex, damaged fracture network."

Review contradicts fracking safety claims

The Canadian Association of Petroleum Producers, a powerful lobby group, has argued for years that fracking technology is safe and proven.

Despite studies showing that methane accumulations in groundwater tend to increase in heavily-drilled and fracked oil and gas fields, the industry group's website also claims that "the technology is carefully used and managed to minimize any environmental impact, particularly on groundwater."

In contrast, the technical review, written by four engineers with more than 120 years of experience in the industry, argues that industry activity can connect to natural fractures, impact groundwater, fracture beyond target zones, and induce uncontrollable reactions underground.

The review also contradicts industry claims that "the risks associated with hydraulic fracturing are very small due to government regulations and advanced technology."

The review's findings may have significant implications for bitumen mining. Steam plant operators will likely have to spend more money to collect better data, as well as perform more sophisticated geological monitoring to pinpoint natural fractures throughout the oilsands.

To date, more than 20 different environmental groups have called for a public scientific review of bitumen mining practices using hydraulic fracturing in the form of steam injection in the oilsands.

The Alberta Energy Regulator, a group 100 per cent funded by industry, has ignored their petitions. [Tyee]

Link: http://thetyee.ca/News/2014/07/24/CNRL-Seepage-Review/

Thursday, July 24, 2014

Forages pétroliers - Les autochtones à la défense du golfe du Saint-Laurent

Photo: Nicolas Steinbach

Publié dans Le Devoir le 16 juillet 2014 |Alexandre Shields

Les Premières Nations innues, malécites et micmaques du Québec et des maritimes s’opposent à l’exploration pétrolière dans le golfe du Saint-Laurent et entendent poser des gestes pour le démontrer, a appris Le Devoir. Le regroupement, qui dénonce l’empressement du gouvernement Couillard dans ce dossier, estime notamment qu’un récent jugement de la Cour suprême accorde des droits aux autochtones sur ce territoire « ancestral ».

En plus de tenir une réunion à Halifax afin de « parler d’une seule voix » en faveur de la protection du golfe, les Premières Nations dépêcheront mercredi une flottille de bateaux qui doivent occuper symboliquement le secteur d’Old Harry. Cette structure sous-marine est convoitée en raison de son hypothétique potentiel en or noir.

« Nos Nations souhaitent envoyer un message clair selon lequel il n’y aura pas de forage dans le golfe. Nous voulons aussi lancer un message en faveur de la sauvegarde du golfe du Saint-Laurent et de son importance que les Premières Nations », a résumé mardi Jean-Charles Piétacho, chef du Conseil des Innus d’Ekuanitshit.

Pour les représentants autochtones, la question des pêcheries doit être davantage prise en compte dans le débat sur les supposées retombées économiques d’une éventuelle exploitation d’énergies fossiles. Dans la seule communauté d’Ekuanitshit, au moins une centaine d’emplois en dépendent directement.

« Un déversement aurait des impacts irréversibles sur l’industrie de la pêche », a d’ailleurs déclaré Claude Jeannotte, chef de la communauté micmaque de Gespeg. Pour les trois communautés micmaques de la Gaspésie, la pêche représente des retombées annuelles de 72 millions de dollars. Et pour le golfe au complet, la valeur des débarquements dépasse chaque année 1,5 milliard de dollars. Quant au tourisme, les retombées totalisent plus de 800 millions.

« Nous ne sommes pas contre le développement économique, a souligné M. Jeannotte. Mais il ne faut pas le faire aux dépens des futures générations, qui perdraient cette richesse qu’est le golfe. »

Silence à Québec

Le problème, selon les chefs Piétacho et Jeannotte, c’est que les décideurs politiques font totalement fi du point de vue des Premières Nations dans le débat sur le pétrole en milieu marin.

« Les gouvernements du Québec et de Terre-Neuve font comme si nous n’existions pas. Nous ne sommes pas consultés, estime Jean-Charles Piétacho. En plus, ils nagent dans l’inconnu. Ils veulent faire du développement économique sur le dos de l’environnement, alors que nous n’avons pas la capacité de protéger le golfe ou encore d’intervenir en cas de déversement. »

Une évaluation environnementale stratégique (EES) réalisée par Genivar à la demande du gouvernement libéral du Québec a justement mis en lumière les importantes carences d’informations concernant le golfe, mais aussi l’industrie pétrolière en milieu marin. Celles-ci concernent les technologies d’exploration et d’exploitation, les composantes des milieux physique, biologique et humain, ainsi que les impacts des déversements.

Le Québec serait ainsi inapte à répondre à un déversement pétrolier en milieu marin. « La capacité d’intervention en cas de déversement accidentel en mer est actuellement déficiente pour répondre à d’éventuels accidents majeurs, même ceux qui pourraient impliquer le transport maritime existant », souligne le rapport de 800 pages publié en septembre 2013. On ignore également comment récupérer du pétrole « lorsqu’il y a présence de glace ». On connaît relativement peu de choses des « courants et de l’évolution de ceux-ci en fonction des changements climatiques ».

Or, un déversement provoqué par l’exploitation pétrolière maritime dans le secteur d’Old Harry menacerait tout l’est du golfe du Saint-Laurent, mais aussi les îles de la Madeleine, concluait en mai la première étude scientifique indépendante sur le sujet. Et pour le moment, la responsabilité des pétrolières en cas de désastre est limitée à 30 millions de dollars. Le fédéral veut l’augmenter à un milliard. La catastrophe du golfe du Mexique a coûté plus de 40 milliards de dollars.

L’évaluation produite par Genivar insiste aussi sur la nécessité de considérer le golfe du Saint-Laurent comme une seule entité. À l’heure actuelle, Terre-Neuve mène sa propre évaluation environnementale, sans partenariat avec Québec. Or, la structure de Old Harry se trouve à cheval sur la frontière maritime entre les deux provinces. En cas de marée noire, cinq provinces risquent d’être polluées.

Droits ancestraux

Malgré les risques dénombrés par la science, le gouvernement de Philippe Couillard est toujours déterminé à aller de l’avant. Dans le cadre de l’EES lancée récemment, il entend négocier dès cet automne une loi « miroir » prévoyant « les conditions de mise en valeur des hydrocarbures dans le golfe du Saint-Laurent (zone de gestion commune), notamment la structure géologique Old Harry ».

Du côté de Terre-Neuve, le processus progresse également vers des forages exploratoires. Mais jusqu’à présent, aucun forage n’a eu lieu dans le secteur de Old Harry, où seule l’entreprise Corridor Resources possède des permis d’exploration. Les évaluations préliminaires faisant état de la présence de deux milliards de barils de pétrole dans le fond marin se basent essentiellement sur des levés sismiques. En fait, aucune ressource pétrolière exploitable n’a jusqu’ici été trouvée dans le golfe, malgré des décennies d’exploration de la part de différentes pétrolières.

Les Premières Nations comptent cependant faire valoir leurs droits sur le golfe du Saint-Laurent. Le récent jugement de la Cour suprême qui a accordé à une nation le droit de regard sur les activités qui se développent sur son territoire « ancestral » leur donne espoir d’être entendus.

« La Cour suprême a été claire sur l’obligation des gouvernements d’entreprendre des discussions avec les Premières Nations avant tout projet sur leurs territoires ancestraux, a fait valoir le chef Claude Jeannotte. Elle a aussi souligné la nécessité d’obtenir leur consentement lorsqu’un projet risque d’affecter leurs droits ancestraux. C’est exactement le cas avec les projets pétroliers dans le golfe du Saint-Laurent. »

« Ils ne pourront plus se défiler de leurs obligations, a ajouté le chef Jean-Charles Piétacho. Le message est très clair : il faut consulter les Premières Nations. »


Lien: http://www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-environnement/413549/forages-petroliers-les-autochtones-a-la-defense-du-golfe-du-saint-laurent

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My translation of above article. (My question is: they won't listen to us taxpayers and voters. Will they listen to them?)

Oil drilling - The Natives want to protect the Gulf of St. Lawrence.

The Innu First Nation, Maliseet and Mi'kmaq of Quebec and the Maritimes are against oil exploration in the Gulf of St. Lawrence and intend to act to prove so, the Devoir has heard. The group, against the Couillard government rush to go ahead in this file, thinks that a recent judgement ruling of the Supreme court gives the Natives some rights over this ancestral land."

On top of having a meeting in Halifax so they can "talk with one voice" in favor of protecting the Gulf, the First Nations will send a boat flotilla Wednesday that will symbolically occupy the Old Harry region. This underwater structure is sought after because of it hypothetical potential for black oil.

"Our Nations want to send a clear message saying that there will not be any drilling in the Gulf. We also want to send a message for the protection of the Gulf of St. Lawrence and its importance for the First Nations", explained Chief of the Councel of the Innus of Ekuanitshit, Jean-Charles Piétacho, Tuesday.

The Native representatives think that fishing must be more taken into account in the debate around the estimated economic spin-off of an eventual exploitation of fossil fuels. In the Ekuanitshit community alone, at least some hundred jobs depend on fisheries directly.

"A spill would have irreversible impact on the fishing industry", says Claude Jeannote, chief of the Mi'kmaq community of Gespeg. For the 3 Mi'kmaq communities of the Gaspésie Peninsula, fishing represents annual benefits of $72 million. As for the Gulf in its entirety, the value is over $1,5 billion a year. As for tourism, the spin-offs add up to more than $800 million.

"We are not against economic development, says Mr Jeannotte. But it must not be done at the futur generations' expense that would lose the Gulf's wealth."

Quebec's silence

Chiefs Piétacho and Jeannotte think the problem is that the political decision-makers completely ignore the First Nations opinion in the oil debate in marine zones.

"The Quebec and Newfoundland governments act as if we do not exist. We are not consulted, says Jean-Charles Piétacho. Moreover, they thread in unknown territory. They want to do economic development at the expense of the environment, when we do not have the capability to protect the Gulf or intervene in case of a spill."

A Strategic Environmental Assessment (ÉES) done by Genivar that the Quebec Liberal government had asked for had mentioned exactly those lapses of information concerning the Gulf, but also the oil industry's in marine zones. These are about exploration and exploitation techniques, the composition of the physical, biological and human areas, and the impacts of spills.

Quebec would then be incapable of responding to an oil spill in a marine environment. "The capacity of intervention in case of an accidental spill out at sea is deficient right now to be able to respond to eventual major accidents, even those that could involve the existing maritime transportation", says the 800 page report published in September 2013. We also do not now how to recuperate the oil "when there is ice present". We know relatively few thing about "the currents and their evolution along with climate change".

But a spill from a maritime oil exploitation in the Old Harry sector would not only threaten the whole eastern part of the Gulf of St. Lawrence, but also the Magdalen Islands, reported the first independent scientific study on the subject. And for now, the oil companies' responsibility in case of a disaster is limited to $30 million. The Federal wants to increase that to one billion. The Gulf of Mexico disaster cost more than $40 billion.

The assessment done by Genivar also notes the necessity to consider the Gulf of St. Lawrence as one whole entity. Right now, Newfoundland is having its own environmental assessment without Quebec's participation. But the Old Harry structure is located right at the maritime border between the 2 provinces. If a black tide happens, five provinces may receive some pollution.

Ancestral rights

In spite of all the dangers listed by the science, the Philippe Couillard government is still determined to go forward. It intends to negotiate this fall, during the just recently announced ÉES, a "mirror" bill that will plan "the conditions for the development of hydrocarbons in the Gulf of St. Lawrence (common zone management), including the Old Harry geological structure".

On the Newfoundland side, the exploratory drilling is progressing, but up to now, none have been done in the Old Harry sector where only Corridor Resources has exploratory permits. Preliminary assessments estimated the presence of 2 billion barrels of oil at the sea bottom, based mostly on seismic soundings. Indeed, no exploitable oil resource has yet to be found in the Gulf, even after decades of exploration made by different oil companies.

The First Nations intend to have their rights recognized in the Gulf of St. Lawrence region. The recent Supreme Court ruling in their favor regarding development activities in their "ancestral" territory gives them hope.

"The Supreme Court was very clear about the governments' obligation to discuss with the First Nations before any project on their ancestral land, said Chief Claude Jeannotte. It also mentioned the necessity of obtaining their consent when a project risks of affecting their ancestral rights. That is exactly the case with the oil projects in the Gulf of St. Lawrence."

"They will no longer be able to ignore their obligations, added Chief Jean-Charles Piétacho. The message is very clear: First Nations must be consulted."