Friends of the Richelieu. A river. A passion.



"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Tuesday, May 31, 2016

La pivoine de ma mère


La pivoine sur la tombe de Fillette, la chatte de ma mère, a ouvert ses 2 fleurs ce matin. Çà me touche tout particulièrement, parce que Fillette a été choisie à La SPCA de la Montérégie en 1998 pour ma mère qui commençait à montrer des signes certains de la maladie d'Alzheimer. Dès 2001, j'ai dû "placer" ma mère parce que sa maladie était rendue trop sévère, et Fillette est venue vivre chez moi. La dernière chose que j'ai emmené chez moi du jardin de ma mère a été la pivoine rouge sang qui se trouvait en arrière de chez elle. L'intégration de Fillette à la vie chez moi, déjà avec 2 chats, n'a pas toujours été facile, mais nous avons quand même vécu de bons moments ensemble. Juste avant Noël 2009, Fillette a souffert d'un cancer du sein fulgurant et j'ai dû la faire endormir avant le Jour de l'An 2010. J'ai choisi de planter la pivoine rouge de chez ma mère sur la tombe de Fillette, la petite chatte que ma mère aimait tant. Elles ont toutes les deux été de bonnes amies à moi et elles me manquent beaucoup.



Today, the blood red peony bloomed its 2 flowers. It is on Fillette's tomb, my mother's cat. It really took me back in time and gave me a heavy heart. Fillette was picked out from the many cats at the SPCA back in 1998 especially for my mother. She was an itsy bitsy thing then. My mother was already showing signs of Alzheimer's and I was hoping that the company and the responsibility of feeding her and cleaning her litter box would help my mother keep track of time and remind her of feeding herself too. In 2001, my mother was too sick to stay alone at home by herself anymore, so she had to go in a home, and Fillette came to stay with me, along with the 2 other cats I already had. The last thing I brought from my mother's home was that blood red peony she had in the back of her garden. Life with Fillette wasn't always easy, but we had some good times together. Just before Christmas 2009, Fillette got rapidly progressing breast cancer and I had to have her put down before the New Year of 2010. I thought it was particularly fitting to plant the blood red peony on Fillette's tomb, my mother loved her Fillette so much. They were two good friends of mine, and I miss them both a lot.

Monday, May 30, 2016

Pourquoi les scientifiques sont surpris des niveaux de smog des sables bitumineux



Ma traduction libre d'un reportage d'Andrew Nikiforuk

Le rapport sur la pollution de l'air publié dans la revue Nature choque même les meilleurs chercheurs du Canada.

Pendant n'importe quelle chaude journée, les guides de tournées des sites de Shell et Syncrude qualifiaient les vapeurs semblables à celle de l'essence qui s'émanaient des immenses mines à ciel ouvert de Fort McMurrray de "l'odeur de l'argent."

Mais une nouvelle étude publiée dans Nature donne un autre nom pour la puanteur: pollution de l'air en volumes d'une méga-cité.

En réalité les sables bitumineux, qui sont déjà la plus importante source de gaz à effet de serre du Canada, portent un nouveau sobriquet sinistre: "l'une des plus importantes sources d'aérosols organiques secondaires anthropiques de l'Amérique du Nord."

Les chercheurs décrivent les "aérosols organiques secondaires" ou AOS sont des gaz et des particules qui interagissent avec la lumière solaire de façons complexes et sont relâchés par les matières végétales de la planète ainsi que les machines et les industries qui brûlent des combustibles fossiles.

Que l'exploitation des sables bitumineux crée du smog n'est pas une nouvelle en soi pour les chercheurs, mais la sorte de pollution de l'air qu'on a identifié et son ampleur sont ce qui surprennent et inquiètent la communauté scientifique.

La pollution générée par les mines de bitume se compose d'hydrocarbures similaires à ceux qui viennent des autos et des camions, explique John Liggio, chercheur d'Environnement Canada et le principal auteur de l'étude.

Les vapeurs réagissent avec les rayons du soleil et forment des particules dans l'air. "Ce sont des molécules plus grosses que les hydrocarbures qui seraient générées par une ville. Ces vapeurs réagissent dans l'atmosphère pour former des aérosols organiques secondaires, une partie du smog."

Les AOS ont été associés avec une variété d'impacts négatifs pour la santé dont des maladies respiratoires et cardio-vasculaires.

Tous les jours, la pollution venant des opérations industrielles du bitume s'élève dans l'atmosphère à un rythme de 55 à 101 tonnes par jour. Les scientifiques ne sont pas certains si la pollution vient des sites miniers, des raffineries, ou les 220 kilomètres de lacs contenant les déchets miniers, ou les trois à la fois.

Les scientifiques d'Environnement Canada étonnés

La piètre qualité du bitume, à comparer avec le pétrole conventionnel, explique les volumes extrêmes de polluants semblable au smog. Le bitume, un mélange d'eau, de sable, d'argile et de pétrole semblable au goudron lourd dégradé par des bactéries, est si riche en carbone et pauvre en hydrogène qu'il doit être raffiné pour en faire un carburant utilisable.

Actuellement, l'industrie extrait, raffine et traite environ 2,4 millions de barils de bitume par jour.

L'échelle a même surpris les chercheurs d'Environnement Canada parce que cette sorte de pollution des AOS est habituellement liée aux grandes villes.

Mais la pollution venant des sables bitumineux, mesurée en avion, est maintenant "comparable à celle trouvée sous le vent des méga-cités comme Mexico et Paris, et est plus élevée que celle observée à Tokyo et la Nouvelle-Angleterre."

Les sables bitumineux dépassent même la pollution qui vient du centre-ville de Toronto qui atteint 67 tonnes par jour.

De plus, le taux absolu de la pollution de l'air journalière est comparable aux vapeurs nocives qui se sont évaporées pendant le déversement de BP de 5 millions de barils de pétrole du Deepwater Horizon dans le Golf du Mexique en 2010.

L'étude de Nature fait remarquer que les combustibles fossiles conventionnels ne génèrent pas autant de AOS que le pétrole dense ou le bitume de moindre qualité. Le pétrole non conventionnel ou extrême, un des pétroles les plus dispendieux et les plus sales du monde, compte pour 10% des extractions de pétrole annuelles mondiales.

"À la lumière de la tendance actuelle de l'augmentation de production de pétrole lourd relativement au brute conventionnel, il est nécessaire d'enquêter davantage pour mieux comprendre l'ampleur de cette question mondiale potentielle."

Des polluants mystérieux

Les scientifiques en savent pas beaucoup sur les AOS. Ils ne connaissent pas leurs sources les plus courantes ni leur composition chimique complète. Ils ne savent pas non plus ce qui arrive à la pollution pendant son déplacement dans l'atmosphère ou même les impacts qu'elle pourrait avoir sur les changements climatiques.

Les vapeurs toxiques venant du stockage du bitume et des citernes de ventilation près des opérations de sables bitumineux à Peace River ont rendu des résidents malades pendant des années et en ont obligé plusieurs de quitter la province.

La nouvelle étude fédérale suit un autre rapport scientifique accablant d'il y a 3 ans. Cette étude fédérale là avait confirmé qu'un programme de monitorage discrédité, financé par l'industrie, n'avait pas pu dire: la pollution qui contamine maintenant les lacs aussi loin que 90 kilomètres de distance du projet minier gigantesque.

À cause "de l'absence de monitorage environnemental adéquat dans les sables bitumineux de l'Athabasca," les chercheurs d'Environnement Canada ont prélevé des échantillons des sédiments de 6 lacs entre 35 et 90 kilomètres de distance du projet.

Dans les sédiments des lacs de la zone boréale les chercheurs ont découvert que les polluants aériens venant de la production des sables bitumineux étaient maintenant de 2 à 23 fois plus importants que les niveaux des sédiments datés des années 1960.

L'étude avait démontré que, contrairement à la propagande de l'industrie des sables bitumineux et du gouvernement, la pollution du bitume "n'est pas naturelle, s'accroit avec le temps et l'empreinte de l'industrie est beaucoup plus importante que quiconque l'aurait cru," dit John Smol, l'un des écologistes d'eau douce les plus importants du Canada, un professeur du Queen's University et collaborateur à cette toute récente étude.

Le plus important émetteur de gaz à effet de serre

En même temps, les sables bitumineux demeurent la plus grande source unique des gaz à effet de serre du pays. Environnement Canada a rapporté cette année que le secteur pétrolier et gazier de la nation était le plus gros émetteur de gaz à effet de serre au Canada et produisait 192 mégatonnes, ou 26% des émissions totales de la nation.

Le secteur grandissant du transport au Canada vient au second rang avec 171 mégatonnes ou 23% des émissions.

Selon Environnement Canada, la pollution néfaste pour le climat venant des sables bitumineux pourrait augmenter de 124% (64 mégatonnes) entre 2010 et 2030 et atteindre environ 115 mégatonnes.

Plus tôt cette année, le Conference Board du Canada a accordé au pays la note "D" pour sa piètre performance en environnement. Seulement deux autres pays ont fait pire: les États-Unis et l'Australie. Le Board a décrit la performance de l'Alberta et de la Saskatchewan, deux producteurs de pétrole lourd, comme étant "lamentable" pour la pollution de l'air et les changements climatiques.

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

Why Scientists Are Amazed at Oilsands Smog Levels

Air pollution report in Nature shocks even Canada's top researchers.


By Andrew Nikiforuk, published in The Tyee May 30 2016

On any hot day Shell and Syncrude tour guides used to call the gasoline-like vapours that wafted from Fort McMurray's huge open-pit bitumen mines "the smell of money."

But a new study in Nature has another name for the stench: air pollution and megacity volumes of it.

In fact the tarsands, already the largest source of climate disrupting greenhouse gas emissions in Canada, have a new grim moniker: "one of the largest sources of anthropogenic secondary organic aerosols in North America."

Researchers define "secondary organic aerosols" or SOAs as gases and particles that interact with sunlight in complex ways and that are released by both the globe's plant matter as well as fossil-burning machines and industries.

That mining the oilsands would create smog isn't news to researchers -- but the kind of air pollution identified and the sheer magnitude of it is what startles, and concerns, the scientific community.

Pollution from bitumen mines are composed of hydrocarbons similar to those spewed from cars and trucks, explained Environment Canada researcher John Liggio, and the study's lead author.

The vapours react with sunlight and form particles in the air. "They are larger molecules than the hydrocarbons that would be emitted from a city. These vapours react in the atmosphere to form secondary organic aerosols, which is part of smog."

SOAS have been linked to a variety of bad health impacts including respiratory and cardiovascular diseases.

Every day pollution from industrial bitumen operations pulsates into the atmosphere at the rate of 55 to 101 tonnes a day. Scientists aren't sure if the pollution is coming from mine sites, upgraders, or 220 kilometres of lakes containing mining waste -- or all three.

Environment Canada scientists taken aback

Bitumen's poor quality compared to conventional oil accounts for extreme volume of smog-like pollutants. Bitumen, a mixture of water, sand, clay and bacteria-degraded heavy tar-like oil, is so carbon rich and hydrogen poor that it must be upgraded into a usable fuel.

Everyday industry now extracts, upgrades and processes about 2.4 million barrels of bitumen.

The scale even surprised researchers at Environment Canada because that sort of pollution from SOAs is normally associated with large cities.

But air pollution from the oilsands, measured by airplanes, is now "comparable to downwind of megacities such as Mexico City and Paris, and is higher than that observed in Tokyo and New England."

The tarsands even outdo the pollution drifting from the Greater Toronto Area at 67 tonnes a day.

Moreover the absolute rate of daily air pollution is comparable to the noxious vapours that evaporated during BP's 5-million-barrel oil spill at Deepwater Horizon in the Gulf of Mexico in 2010.

The Nature study noted that conventional fossil fuels don't release as many SOAs as lower quality heavy oil or bitumen. Unconventional or extreme oil, some of the world's costliest and most dirty oil, now accounts for 10 percent of the globe's annual petroleum extraction.

"In light of the current trend for increasing heavy oil production relative to conventional crude, further investigation is required to fully understand the magnitude of this potential global issue."

Mysterious pollutants

Scientists don't know a lot about SOAS. They don't know their most common sources or their complete chemical composition. Nor do they know what happens to the pollution as it travels through the atmosphere or even what impact it may have on climate change.

Toxic vapours from bitumen storage and venting tanks near oilsands operations in Peace River have sickened residents for years and forced many to flee the province.

The new federal study follows another damning scientific report three years ago. That federal study confirmed what a discredited industry-funded monitoring program could not: that pollution has now contaminated lakes as far as 90 kilometres away from the massive mining project.

Due to "the absence of well-executed environmental monitoring in the Athabasca oilsands," Environment Canada researchers cored the sediment of six lakes ranging from 35 kilometres to 90 kilometres away from the project.

In the sediment of boreal lakes researchers discovered that airborne pollutants from the tarsands production were now two to 23 times greater than levels deposited in the 1960s.

The study showed, contrary to pro-tarsands industry and government propaganda, that bitumen pollution "is not natural, is increasing over time and the footprint of the industry is much bigger than anyone thought," said John Smol, one of Canada's leading freshwater ecologists, a Queen's University professor and a contributor to the study.

Largest greenhouse gas emitter

At the same time, the tarsands remain the largest single source of greenhouse gases in the country. Environment Canada reported this year that the nation's oil and gas sector was the largest greenhouse gas emitter in Canada and accounted for 192 megatonnes or 26 per cent of the nation's total emissions.

The country's sprawling transportation sector came second with 171 megatonnes or 23 per cent of emissions.

According to Environment Canada, climate disruptive pollution from the tarsands could increase by 124 per cent (64 megatonnes) between 2010 and 2030 and reach about 115 megatonnes.

Earlier this year the Conference Board of Canada gave the country a "D" for its poor environmental performance. Only two other countries ranked worse: the United States and Australia. In particular the board described the performance of Alberta and Saskatchewan, two heavy oil producers, as "dismal" on air pollution and climate change. [Tyee]

Link: http://www.thetyee.ca/News/2016/05/30/Oilsands-Smog-Levels/

Saturday, May 28, 2016

Physician assisted dying or euthanasia



I can only look at the discussion on "physician assisted dying" or euthanasia from my mother's point of view. My mother saw her younger sister lose her mind and control of her body because of Alzheimer's and was horrified by it.

When my mother realized she was starting to have symptoms of Alzheimer's, she wanted to kill herself. She was scared of dying but she was even more scared of loosing her independence, her life in the brand new little house she had built for herself, and especially did not want to end up in a palliative care residence. And most of all, she did not want me to bear the burden of having to make all those decisions for her and worrying about her, for after all, I was the only family she had left.

My mother admitted to me, crying bitterly as she did so, that she did try to kill herself many times, but had lost her nerve. She could not bring herself to throw herself in the rough rapids of the river, even though she did not want to continue living with Alzheimer's either. She then described to me what was going on in her mind: it was a confusing mess of noise and movement that was scary and hypnotizing at the same time. It was hard for her to fight and not let herself fall into the confusion, but she resisted the temptation to let go. Obviously, it made her very mad and tense.

With Quebec's new law on assisted dying, my mother would not have been able to ask a doctor to help her die because she did not have all her wits about her all the time. But if the discussion had been started decades ago, perhaps the laws and society would have made it possible for her to end her life in a dignified way before dementia turned her brain to mush and her body a shell of her former self.

Between the time my mother told me she wanted to kill herself and her death, 14 years will have passed.

Friday, May 27, 2016

The colours of my garden



My garden goes through a series of colour palettes every year thanks to the bulbs, perennials, vines, bushes and trees that bloom one after the other. I have given the different periods names reflecting the colours that come and go.

For instance, the first to come in the spring is "Easter Eggs", coming mostly from the crocus, pale blue scilla, yellow daffodils, sky blue wind anemones and snowdrops.

Then comes "Fire & Ice", thanks to the orange tulips, serviceberry and the wild violets that are mostly white, white and blue, violet, and purple.

Follows "Wine & Brandy", because of the pink and wine colored crabs, with the orange, red and purple tulips.

When the weather is unusually warm, though it seems to happen more and more often with climate change, "Blueberry Sundae" comes along, like it is just starting now. This is when the white and mauve lilacs join the forget-me-not, the last purple tulips, the lilly-of-the-valley, the first centaurea and the three shades of blue-purple iris, the periwinkle that has already joined the party for a while now, and the deep blue-purple geraniums that are just starting.

Soon, more plants start to bloom with their own color scheme, like the red, pinks and whites of the peonies, the yellow daylilly, the very orange almost warm red of the Oriental poppies, the yellow allium, the orange tiger lillies, the blue lupins and the still blooming geraniums. Let's not forget the golden yellow of the honeysuckle vine and the double bright yellow heliopsis too.This mix of warm and cold colors I call "Sunrise & Sunset".

Follows "Daisy City" with the wild daisies of course, but also the pale pinkish fleabane, the pink and mauve beebalm, and the start of the very long reign of the gold black-eyed susans and the blue globe thistle that looks like and exploded daisy shooting blue in all directions.

Then the last weeks of the flower season I call "Harvest Gold": the black-eyed susans are still going strong, and the Jerusalem artichoke join the party in September. To add a bit of orange, the trumpet flower vine has been going strong in August and if the Oreoles permit, still bloom till a hard frost during the night puts them to bed till next year.

This ballet of rainbows come and go every year around me and it has been a delight for the past 37 years.

Thursday, May 26, 2016

La Mitis et La Matapédia menacées par les combustibles fossiles!



Je ne peux pas croire que les rivières où j'ai appris à pêcher à la mouche pour le saumon sauvage de l'Atlantique, la truite arc-en-ciel et la truite de mer sont menacées par l’appât du pétrole et du gaz! Et on en entend presque pas parler dans les grands médias. C'est un vrai scandale!


Le sous-sol de La Mitis regorgerait de 52 millions de barils de pétrole

Argent

| Publié le 19 mai 2016 à 11:34

Le sous-sol de La Mitis pourrait contenir 52 millions de barils de pétrole, selon une nouvelle évaluation dévoilée par la compagnie Squatex de Brossard.

Squatex a fait réaliser une étude par Sproule Associates sur la partie Est de la structure Massé, située à environ 25 km au sud-est de Mont-Joli. Il se révèle que les volumes de ressources estimées sont beaucoup plus élevés que lors d’une première estimation en raison de l’ajout d’une «très importante» ressource de pétrole.

Parallèlement, les ressources de gaz ont aussi été augmentées à la suite d’une analyse plus poussée.

«Les résultats du rapport de Sproule me laissent croire que Massé pourrait être une des plus importantes découvertes de réservoirs conventionnels de pétrole et de gaz au Québec faite à ce jour», affirme Jean-Claude Caron, président et chef de la direction de Squatex.

Squatex et son partenaire dans ce projet, Petrolympic, prépare un programme de forage afin de poursuivre la validation du potentiel du site.

Lien: http://www.tvanouvelles.ca/2016/05/19/le-sous-sol-de-la-matapedia-regorgerait-de-52-millions-de-barils-de-petrole

Beaucoup de pétrole dans le sous-sol de la Matapédia?

Lien: http://fr.canoe.ca/argent/actualites/archives/2016/05/20160519-162724.html

Une découverte qui soulève des craintes

HYDROCARBURES. La découverte d'un important potentiel pétrolier et gazier dans la région par Squatex et Petrolympics sème le questionnement chez le maire de Saint-Léon-le-Grand, qui redoute une phase d'exploitation.

Daniel Dumais, manifeste une certaine inquiétude face aux résultats de cette étude. La municipalité a été le théâtre, en 2015, de relevés préliminaires de faisabilité, visant à déterminer si des forages conventionnels pourraient s'effectuer pour la recherche d'hydrocarbures.

Les récentes données font notamment état d'un potentiel pour le gaz de 53,6 billions de pieds cubiques et pour le pétrole de 52,2 millions de barils sur une superficie moyenne probable de 5,2 km carrés dans la structure Massé, se trouvant dans la Mitis et La Matapédia. M. Dumais dit avoir appris la nouvelle via les médias. Il déplore un manque de dialogue. « Je trouve dommage qu'une compagnie arrive comme ça, sans nous rencontrer et sans avoir pris des arrangements avec nous », signale le maire.

Daniel Dumais prévoit rencontrer le député de Matane-Matapédia, Pascal Bérubé, ainsi que la préfet de la MRC de La Matapédia, Chantale Lavoie, afin d'aborder la question. Rappelons que la population de Saint-Léon s'était massivement prononcée contre le forage, l'exploration et l'exploitation de gaz naturel et de pétrole conventionnel sur son territoire, en 2011. Une pétition de 725 signatures avait été acheminée à l'entreprise Gastem, qui réalisait des travaux à cette époque.

Lien: http://www.lavantposte.ca/actualites/2016/5/19/une-decouverte-qui-souleve-des-craintes.html

Thursday, May 19, 2016

Another Quebec law modified to fit the oil industry



Gaspé - Pétrolia dans la dernière ligne droite vers l’exploitation commerciale


Publié dans Le Devoir du 19 mai 2016 |Alexandre Shields

See my English translation below.

L’entreprise Pétrolia a obtenu le feu vert de Québec pour mener un test de production de huit mois pour son puits pétrolier situé à Gaspé, dernière étape avant l’exploitation commerciale. Mais cette éventualité divise la municipalité, alors que le gouvernement Couillard refuse de lancer une étude environnementale indépendante sur ce projet.

Dans un bref communiqué diffusé mercredi, l’entreprise a dit avoir reçu « toutes les autorisations gouvernementales nécessaires » pour mener un essai de production sur le puits Haldimand 4. Ces travaux d’extraction de pétrole ne nécessitaient aucun certificat d’autorisation du ministère de l’Environnement du Québec.

Pétrolia souhaite ainsi « valider le potentiel commercial » du puits, qui a déjà permis d’extraire du pétrole du sol. Des travaux menés en novembre et décembre 2015 ont notamment permis d’extraire un total de 360 barils de brut en quelques jours, avec un maximum de 60 barils par jour.

L’entreprise, dont le gouvernement est le premier actionnaire, entend maintenant pomper du pétrole sur une période de quelques mois. Une telle opération d’extraction pétrolière a été rendue possible grâce à une modification du Règlement sur le pétrole, le gaz naturel et les réservoirs naturels inscrite dans la Gazette officielle du 16 décembre dernier, a appris Le Devoir.

La durée maximale des essais de production est ainsi passée de 60 jours à 240 jours. Fait à noter, les entreprises n’ont pas à payer de redevances sur le pétrole extrait lors de la phase exploratoire. La législation en vigueur ne fixe également pas de période limite pour cette phase ni de quantité limite de pétrole extrait.

Dans une réponse transmise mercredi par courriel, Pétrolia a toutefois indiqué qu’elle avait trouvé un client qui achètera le pétrole qui sera extrait lors de son test de production des prochains mois. L’entreprise n’a pas précisé le nom du client en question.

Population divisée

Si Pétrolia progresse dans ses travaux à la pointe de la Gaspésie, l’idée de voir un jour une exploitation commerciale sur le territoire de Gaspé « divise profondément la population », a fait valoir mercredi le maire de la municipalité, Daniel Côté. Il faut dire que le puits Haldimand 4 est situé à 350 mètres d’un secteur résidentiel de Gaspé, et à moins de cinq kilomètres du centre-ville.

S’il ne juge pas inquiétant le test de production de Pétrolia, M. Côté continue malgré tout de réclamer une étude du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) « avant un nouveau forage ou avant la phase d’exploitation commerciale ». L’exploitation d’un éventuel gisement nécessiterait fort probablement le forage de plusieurs puits.

Or, le gouvernement Couillard refuse toujours de mandater le BAPE pour qu’il étudie le projet, et ce, malgré les demandes répétées de Gaspé. Et s’il se montre très réticent à l’idée d’exploiter le pétrole de l’île d’Anticosti, le premier ministre a dit à plusieurs reprises qu’il souhaitait permettre l’exploitation en territoire gaspésien.

Le maire Côté y voit « une logique de deux poids, deux mesures ». Selon lui, il est clair qu’il n’y a actuellement pas d’« acceptabilité sociale » pour le projet Haldimand 4. Il espère donc toujours qu’une étude « indépendante » sera menée.

Le gouvernement maintient toutefois que tous les projets pétroliers en développement au Québec sont étudiés dans le cadre des évaluations environnementales stratégiques lancées en 2014 et coprésidées par deux sous-ministres du gouvernement. Le rapport n’a pas encore été rendu public.

Lien: http://www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-environnement/471287/gaspe-petrolia-dans-la-derniere-ligne-droite-vers-l-exploitation-commerciale

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

Petrolia on Final home stretch to extract oil commercially in Gaspé

My translation of article above:

Petrolia got the green light from Quebec to go ahead with an eight month production test on oil well in Gaspé, last step towards commercial exploitation. But this possibility divides the municipality, just when the Couillard government refuses to do an independent environmental study on the project.

In a short press release Wednesday, the company says it received "all the necessary governmental authorizations" to do a production trial on Haldimand 4 well. This oil extraction needed no authorization certificate from the Quebec Environment Ministry.

Thus, Petrolia wants to "validate the commercial potential" of the well that already has the permit to extract the oil from the ground. Work done back in November and December 2015 had extracted a total of 360 barrels of crude in just a few days with a maximum of 60 barrels per day.

The company, of which the government is the primary stockholder, now wants to pump oil for a period of a few months. Such an oil extraction operation was made possible thanks to a modification to the regulation Règlement sur le pétrole, le gaz naturel et les réservoirs naturels (regulation on oil, natural gas and natural reservoirs) in th Gazette officielle dated December 16 2015, learned Le Devoir.

The maximum length of time the production trials can go on thus went from 60 days to 240 days. One has to remember that the companies do not have to pay any royalties on oil extracted during the exploratory phase. Current legislation also does not mention any time limit for this phase nor a limit on the quantity of oil extracted.

In a response sent out Wednesday by email, Petrolia did mention that it had found a customer that will buy the oil that will have been extracted during the production test in the next few months. The company did not give out the name of the customer in question.

A population divided

If Petrolia goes ahead with work on the tip of the Gaspésie Peninsula, the idea of having a commercial exploitation on the Gaspé territory "deeply divides the population", said Daniel Côté, the mayor of the municipality, Wednesday. It is to be noted that the Haldimand 4 well is 350 meters from a residential area of Gaspé, less than five kilometers from downtown.

If he does not worry about the production test of Petrolia, Mr Côté still continues to ask for a study from the BAPE (provincial environmental public hearings body) "before a new well is drilled or before the commercial exploitation phase". Exploitation would probably mean the drilling of more wells.

But the Couillard government still refuses to launch a BAPE to study the project, even though Gaspé asked for one many times. And if he is very reluctant to exploit the oil from Anticosti Island, the Prime Minister said more than once that he hoped to allow exploitation in the Gaspésie territory.

Mayor Côté says that is "a double standard logic". He figures that it is clear that there is no "social acceptability" right now for the Haldimand 4 project. He still hopes an "independent" study will be done.

The government still maintains that all oil projects going on right now in Quebec are studied within the strategic environmental assessments launched in 2014 and co-presided by two deputy ministers of the government. That report has still not been made public.

Wednesday, May 18, 2016

Et hop! La piscine!



Pas longtemps après que l'eau de la rivière Richelieu devint si polluée que çà causait des irritations cutanées qui ne voulaient plus guérir et la baignade à la "plage Panet" n'était plus que des bons souvenirs du passé, le même Henri Charles Panet, mon voisin, fit creuser une piscine en béton derrière sa maison après avoir arraché le verger de sa mère maintenant décédée.

J'ai continué à me baigner chez lui, mais beaucoup moins souvent, car les traitements de la piscine n'étaient pas constants et uniformes, et çà nous jouait des mauvais tours à nous, les blonds. Parfois, nos cheveux en ressortaient verts. En tout cas, cette piscine devint un centre nerveux de mon adolescence où mes amis et moi se retrouvions assez souvent durant les beaux jours de l'été.

Je vous parle de cela aujourd'hui, car selon les bruits de marteaux piqueurs que j'entends ce matin et la source d'où ils semblent venir, je crois que la fameuse piscine se fait démanteler aujourd'hui. Elle servait de puits de chaleur dans le temps et aidait à climatiser la grande maison. J'imagine que les nouveaux propriétaires ont trouvé le(s) moyen(s) de s'en passer.

Un autre souvenir de mon enfance qui restera bien réel que dans ma mémoire seulement.

Saturday, May 14, 2016

Après Fort Mac, le Canada doit choisir!



Est-ce que Justin Trudeau peut voir la forêt qui brûle malgré les arbres?

Ma traduction libre d'un reportage d'Andrew Nikiforuk.

Le Premier Ministre photogénique du Canada nous promet un leadership nouveau genre: plus éclairé et ami de l'environnement. Mais il est toujours accro au pétrole sale.

L'horrible feu de forêt qui consume de grandes surfaces de Fort McMurray, en Alberta, a déjà battu les records canadiens des calamités alimentés par les changements climatiques. L'incendie a dépassé les dommages économiques causés par la tempête de glace au Québec en 1998 qui avait coûté plusieurs milliards, et même le déluge biblique du sud de l'Alberta en 2013 qui avait coûté $2 milliards celui-là. Le brasier boréal, qui se répandait exponentiellement comme un virus aérien, n'a pas seulement obligé l'évacuation périlleuse de 80,000 Canadiens installés dans l'avant-poste minier corporatif, mais a aussi détruit près de 2,400 édifices. Des banquiers et des assureurs nerveux qualifient maintenant l'incendie sans précédent comme étant le désastre naturel le plus coûteux du Canada.

Ce n'est pas accidentel que l'incendie ait surgi parmi le débat sur les changements climatiques au Canada dans l'un des paysages nordiques les plus transformés de la nation. Tout autour de Fort McMurray, des pipelines, des routes, des lignes sismiques, et des puits miniers ont envahi des grandes surfaces de la forêt comme une pieuvre industrielle. Probablement que le début de l'incendie est de source humaine, mais les changements climatiques ont aidé à attiser les flammes pour en faire une tempête qui génère ses propres éclairs et laissé derrière elle un estimé $10 milliards en dommages.

L'horreur est survenue à un moment intéressant du jeune gouvernement du Premier Ministre Justin Trudeau. Contrairement à son prédécesseur Stephen Harper, un idéologue qui vantait les pipelines, muselait les scientifiques des changements climatiques, et attaquait les environnementalistes malicieusement, Trudeau a changé le ton. Il mit fin à la censure des scientifiques et joua un rôle proéminent à la récent conférence de Paris sur les changements climatiques. Mais il ne s'est pas encore éloigné du "drill, baby, drill" national de Harper. Il fait maintenant la promotion des oléoducs d'exportation et des parcs éoliens dans la même phrase, une sorte de schizophrénie politique. Contrairement aux preuves scientifiques écrasantes, Trudeau agit comme si la rhétorique optimiste de la baisse des émissions d'une façon ou d'une autre ira chercher un marché pour ce qui est maintenant devenu du brut non rentable. Aux prix courants du pétrole, la plupart des mineurs des sables bitumineux saignent à blanc.

Même la réaction de Trudeau au désastre inspiré par le climat a été vaguement huileuse, mais malheureusement un bel exemple de l'attitude business-as-usual qui afflige même les meilleurs et les plus intelligents d'Ottawa. Le 4 mai, il a brusquement critiqué la chef du Parti Vert Elizabeth May pour avoir dit l'évidence même: que le brasier de Fort McMurray et la crise globale climatique sont liés. "À n'importe quel moment qu'on tente de dresser un argumentaire politique sur un désastre en particulier, je crois que c'est un peu faire un raccourci qui peut avoir le résultat cherché," a rétorqué Trudeau. "Il y a toujours eu des incendies."

Mais cela n'est pas vrai dans un monde déstabilisé par un atmosphère de plus en plus transformé par l'humain. Depuis plus d'une décennie maintenant, les sylviculteurs et les experts en changements climatiques ont documenté une pléthore de tendances néfastes. Des températures à la hausse n'ont pas seulement augmenté les surfaces brûlées par les incendies, mais aussi allongé la saison des incendies. Grâce aux changements climatiques, les modèles de régénération de la forêt naturelle par le feu ont été déséquilibrés. Les incendies plus fréquents et plus désastreux ont aussi ruiné les budgets provinciaux dédiés à combattre les incendies.

Le tiers des grandes forêts boréales mondiales se trouvent au Canada. Elles fournissent $700 milliards de services par année et demeurent le plus important régulateur du climat et de l'eau au monde. Malgré cela, plus il devient réchauffé et asséché, plus il devient cible aux incendies, aux maladies et aux insectes. Dès 2003, des experts des forêts au Canada ont fait la prédiction gênante que "c'est douteux qu'il y aura suffisamment de ressources pour réagir aux incendies de plus en plus nombreux." Cela s'est réalisé avec les cendres de Fort McMurray.

Tous ceux qui ne travaillent pas dans les sables bitumineux (un pétrole de faible qualité que même les frères Koch le qualifient de brute "d'ordures") ont saisi l'ironie boucanée du désastre. Le feu a consommé des sections du centre d'affaires de cette industrie sale. Le bitume, une ordure goudronnée emprisonnée dans les sables bitumineux, a l'empreinte carbone la plus élevée de n'importe quelle autre hydrocarbure de la planète et est plus impure que les bruts acides du Mexique ou du Venezuela. Par conséquent, l'énergie nécessaire pour extraire et raffiner 2,4 barils par jour de pétrole des sables bitumineux a fait du méga-projet énergétique du Canada la plus importante source de gaz à effet de serre.

Grâce à la croissance démesurée et l'absence d'un plan national du carbone, les émissions qui dessèchent les forêts du secteur pétrolier et gazier de la nation ont dernièrement dépassé celles de l'immense secteur du transport du Canada. De plus, malgré les prix historiquement faibles du pétrole, l'industrie veut maintenant doubler sa production, ce qui empireraient les tendances des émissions. Par conséquent, les sables bitumineux et leurs supporteurs en déni des changements climatiques sont devenus un obstacle presque immuable sur le chemin vers une restriction des émissions du carbone nationales. L'échelle de grandeur du projet explique aussi pourquoi les promesses fédérales faites en 2006 pour réduire les émissions du Canada de 20% d'ici 2020 et 65% d'ici 2050 ne se sont pas réalisées. "C'est impossible pour le Canada d'atteindre même de près ses cibles de gaz à effet de serre en augmentant la production du bitume," dit David Schindler, l'un des plus éminents scientifiques du Canada. En d'autres mots, c'est impossible que Trudeau puisse avoir des effets sur les changements climatiques sans limiter, et ensuite diminuer, le principal émetteur de carbone du Canada.

Le déclin du boom des sables bitumineux du Canada est un avertissement contre la folie des foules et la cupidité des politiciens. En hâtant le développement pour profiter des prix pétroliers à la hausse, l'industrie et les régulateurs gouvernementaux en connivence ont exagéré les avantages, ignoré les risques carbones, baissé les taxes, et ont à peine mis des sous de côté. En même temps, les sables bitumineux ont fait du Canada le cinquième producteur pétrolier au monde et le fournisseur de presque la moitié des importations pétrolières des É.-U. Mais les périls du développement sauvage, dont la volatilité du pétro-dollar et un secteur manufacturier fléchissant, s'abattent maintenant sur le pays comme les tisons qui pleuvaient sur les véhicules des gens qui se sauvaient de Fort McMurray.

D'un étrange coup du sort, l'incendie dévastatrice donne au gouvernement et la classe politique du Canada une chance de revoir l'économie défaillante du projet et ses passifs carbones. La baisse globale des prix du pétrole l'an passé a déclenché sans surprise une tempête sur le marché. L'industrie à coûts élevés des sables bitumineux a rapidement viré 40,000 travailleurs au Canada et réduit ses investissements de dizaines de milliards de dollars. La crise a aussi montré le caractère marginal d'une laide ressource. Extraire le pétrole des sables ne fait pas que coûter davantage que les autres hydrocarbures: il se vent à une fraction du prix du brute de l'ouest du Texas à cause de sa piètre qualité. Jeff Rubin, l'ancien chef économiste de l'une des plus grosses banques du Canada, a récemment fait la remarque que le bitume encore "se négocie avec un rabais qui va de 25% jusqu'à plus de 50% des prix mondiaux du pétrole, ce qui en fait le pétrole le moins cher au monde avec l'un des prix de production les plus dispendieux." Ce genre de fragilité fait du produit lourd du Canada très vulnérable à la volatilité du prix du pétrole, ainsi que le prix du carbone.

Le feu a accompli ce qu'aucun politicien n'avait encore envisagé: il a temporairement mis fin à un million de barils de la production de pétrole des sables à cause d'un manque d'employés et des préoccupations pour leur sécurité. Rubin et d'autres analystes ont bien pris note que d'importantes augmentations de production des dépôts de schiste aux É.-U. et des sables bitumineux du Canada sont grandement responsable de la saturation mondiale des réserves. Un gouvernement modéré pourrait remarquer que les pipelines proposés empireraient la saturation et possiblement abaisseraient les prix encore davantage. La solution? Définir une voie vers une diminution de production d'un million de barils par jour avec un prix efficace du carbone. C'est çà ou les politiciens enivrés par l'illusion d'une richesse pétrolière pourraient s'attendre à des termes plus punitifs d'un monde restreint du carbone plus tard.

Voilà le choix cru que doit faire face le gouvernement de Trudeau: il peut agir maintenant pour sauver les forêts nordiques menacées du Canada et respecter l'engagement du pays pour un futur plus vert, ou il peut soutenir un brut voué à sa perte et la ruine. Il ne peut pas faire les deux.

N'importe quel observateur qui voit clair réaliserait que l'extraction du pétrole des sables au carbone élevé doit diminuer avec le temps. Le Canada a misé sur un boom de la ressource à la baisse et a surproduit un brute "d'ordures" à haut risque. Le prix du carbone et les changements climatiques, des opportunités et des risques, respectivement, le pays les a niés collectivement, ne laissent voir qu'une seule destinée rationnelle pour les sables bitumineux: la contraction. Alors, maintenant Trudeau doit agir de façon non conventionnelle, encourageant courageusement sa nation productrice de pétrole à mener la charge contre la perturbation du climat.

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

Can Justin Trudeau See the Forest Fire for the Trees?

Canada’s photogenic prime minister promises a new type of enlightened, environment-friendly leadership. But he's still hooked on dirty oil.

By Andrew Nikiforuk
May 11, 2016

The horrific wildfire that is consuming large swaths of Fort McMurray, Alberta, has already broken Canadian records for calamities fueled by climate change. The fire surpassed the economic damage wrought by Quebec’s multibillion-dollar ice storm in 1998 and even southern Alberta’s biblical $2 billion deluge in 2013. The boreal inferno, which mushroomed exponentially like some airborne virus, not only forced the perilous evacuation of 80,000 Canadians from the corporate mining outpost, but also consumed nearly 2,400 buildings. Twitchy bankers and nervous insurers now peg the unprecedented firestorm as Canada’s costliest natural disaster.

It is no accident that the fire sprang up amid Canada’s climate change debate in one of the nation’s most disturbed northern landscapes. All around Fort McMurray, pipelines, roads, seismic lines, and mining pits occupy huge chunks of the forest like an industrial octopus. Humans most likely started the blaze, but climate change helped propel the flames into a storm that made its own lightning and has left behind an estimated $10 billion in damage.

The unfolding horror show caught the young government of Prime Minister Justin Trudeau at an interesting juncture. Unlike his predecessor, Stephen Harper — an ideologue who championed pipelines, muzzled climate change scientists, and attacked environmentalists with malice — Trudeau has changed the tone. He ended the censorship of scientists and personally played a prominent role at the recent Paris COP21 conference on climate change. But he has not yet departed from Harper’s “drill, baby, drill” national narrative. He now promotes oil-export pipelines and wind farms in the same sentence — a sort of political schizophrenia. Contrary to overwhelming scientific evidence, Trudeau acts as though sunny rhetoric on curbing emissions will somehow win more markets for what has become an uneconomic crude. At current oil prices, most oil sand miners are bleeding cash.

Even Trudeau’s response to the climate-inspired disaster was somewhat oily, though sadly demonstrative of the business-as-usual attitude that afflicts even Ottawa’s best and brightest. On May 4, he abruptly criticized Green Party leader Elizabeth May for spelling out the obvious: that the fiery consumption of Fort McMurray and the global climate crisis are linked. “Any time we try to make a political argument on one particular disaster, I think it’s a bit of shortcut that can sometimes not have the desired outcome,” Trudeau countered. “There have always been fires.”

But that’s not true in a world destabilized by an increasingly human-engineered atmosphere. For more than a decade now, Canada’s federal foresters and climate change experts have documented a plethora of bad trends. Warming temperatures have not only increased the area burned by wildfire, but also extended the length of the fire season. Thanks to climate change, patterns of natural forest renewal by fire have been thrown off-kilter. The more frequent and more disastrous blazes have also bankrupted provincial fire-fighting budgets.

Canada is home to a third of the world’s great boreal forest. It supplies Canadians with $700 billion worth of life-supporting services each year and remains one of the world’s important climate and water regulators. Yet the hotter and drier it gets, the more easily it will succumb to fire, disease, and insects. As early as 2003, Canadian forestry experts made the inconvenient prediction that “it is unlikely that there will be sufficient resources to respond to increasing fire.” This, of course, all came to pass in the ashes of Fort McMurray.

Anyone who doesn’t work in oil sands (a low-grade heavy oil that even the Koch brothers call “garbage” crude) grasped the disaster’s smoky irony. The fire consumed sections of the business center of this dirty industry. Bitumen, a tarry mess trapped in oil sands, has one of the highest carbon footprints of any hydrocarbon on the planet and is more impure than Mexican or Venezuelan sour crudes. As a consequence, the energy required to extract and upgrade 2.4 million barrels a day of oil sands has made the energy megaproject Canada’s single largest source of greenhouse gases.

Thanks to unchecked growth and the lack of a national carbon plan, forest-drying emissions from the nation’s oil and gas sector recently surpassed those of Canada’s immense transportation sector. Moreover, despite historically low oil prices, the industry now wants to double production, which would worsen emission trends. As a consequence, the oil sands and their climate-denying supporters have become an almost unmovable boulder on the road to constraining national carbon emissions. The project’s scale also explains why federal promises, made in 2006 to reduce Canadian emissions by 20 percent by 2020 and 65 percent by 2050, have all come to naught. “There is no way Canada can come close to meeting its greenhouse gas targets by expanding bitumen production,” says David Schindler, one of Canada’s top scientists. Simply put, there’s no way Trudeau can make a dent in climate change without limiting — and then shrinking — Canada’s chief carbon-maker.

Canada’s fading oil sands boom is a cautionary tale on the madness of crowds and the greed of politicians. By rushing development to take advantage of high oil prices, the industry and complicit government regulators exaggerated benefits, ignored carbon risks, lowered taxes, and saved hardly a dime. In the process, the oil sands made Canada the world’s fifth-largest oil producer and the supplier of nearly half of U.S. oil imports. But the perils of rapid development, including a volatile petrodollar and a wounded manufacturing sector, are now raining down on the country like glowing embers pelted convoys of vehicles fleeing Fort McMurray.

In a strange twist of fate, the firestorm gives the federal government and Canada’s political class a chance to revisit the project’s failing economics and carbon liabilities. The collapse of global oil prices last year ignited a highly predictable market firestorm. The high-cost oil sands industry quickly dumped 40,000 workers in Canada and scaled back investments by tens of billions of dollars. The downturn also illustrated the marginal character of an ugly resource. Extracting oil sands not only costs more than other hydrocarbons; it also sells at a fraction of the price of West Texas crude due to its poor quality. Jeff Rubin, the former top economist at one of Canada’s biggest banks, recently noted that bitumen still “trades at anywhere from a 25 to more than 50 percent discount to world oil prices, rendering it the cheapest-priced oil in the world, with one of the highest production costs.” That sort of fragility makes Canada’s heavy product highly vulnerable to oil price volatility, as well as carbon pricing.

The fire did what no politician has yet contemplated: It temporarily shut in a million barrels of oil sands production due to worker shortages and safety concerns. Rubin and other analysts have duly noted that large production increases from U.S. shale deposits and Canada’s oil sands are largely responsible for the global supply glut. A sober government might note that new proposed pipelines would make the glut worse and possibly drive prices down further. The solution? Chart a course toward curtailing production by a million barrels a day with effective carbon pricing. It’s either that or politicians drunk on the illusions of oil wealth could wait for a carbon-constrained world to exact more punishing terms later.

That’s the blunt choice facing the Trudeau government: It can act now to save Canada’s endangered northern forests and honor the country’s commitment to a green future, or it can support a doomed and ruinous crude. It can’t do both.

Any clear-eyed observer would realize that high-cost, high-carbon oil sands extraction must shrink over time. Canada gambled on a resource boom that has fizzled and overproduced a high-risk “garbage” crude. Carbon pricing and climate change — opportunities and risks, respectively, the country collectively denied — point to only one rational destiny for the oil sands: contraction. And so, now Trudeau must act unconventionally, boldly pushing his oil-exporting nation to lead the charge against climate disruption.

Link: http://foreignpolicy.com/2016/05/11/canada-trudeau-fort-mcmurray-wildfire-oil-sands-climate-change/

Thursday, May 12, 2016

Un voyage dans le temps



Pour quelques étés des années 1960, nous formions un groupe d'amis que le temps et les circonstances mèneraient sur des chemins tellement, mais tellement! différents.

Nos parents, nos amis, nos talents, nos goûts nous feront vivre des évènements si dissimilaires, et quelques cinqante années plus tard et beaucoup d'efforts, on se retrouve enfin tous les quatre autour d'une table pour partager un repas, des souvenirs et nos expériences de vie.

Tellement de choses à se dire, et l'on constate, avec un peu d'étonnement, comment nous sommes si semblables, et si différents l'un de l'autre, finalement.

Nous nous étions connus pendant la période difficile de l'adolescence qui d'un côté veut s'affirmer en tant qu'individu indépendant de ses parents, mais de l'autre veut garder ses amarres bien attachés au port qui protège des tempêtes du large.

Nous les avons traversés, ces tempêtes, avec les moyens du bord, chacun à notre façon. Avec le recul et l'expérience, on peut constater de nos erreurs, de nos bons coups, de ce qui nous a motivé à agir, à subir, à endurer, et finalement à tourner la page.

Nous sommes maintenant des adultes à part entière, avec chacun de nous un bagage bien différent de celui des autres. Certains éléments dans nos valises laissent indifférents certains d'entre nous, alors que d'autres faciliteront des liens que l'on tient à garder malgré l'écoulement du sable dans le sablier.

Çà me fait penser à des chatons d'une portée, ou encore mieux, des chiots d'une même portée qui se retrouvent quelques années plus tard: on ressent un léger sentiment de déjà-vu, une complicité immédiate qui vient des tripes, mais quand même une petite gêne qui se rend compte que finalement, on se connaît un peu moins bien que l'on pensait, et un manque d'affinités, creusé par le vide de s'être presque perdu de vue.

Sunday, May 8, 2016

Le fracking: une contamination qui change avec le temps


Photo: Puits Bourque entre Grande Vallée et Murdochville


Au fil du temps, la contamination de l'eau souterraine causée par le fracking change selon une étude récente

Ma traduction libre d'un reportage d'Andrew Nikiforuk publié en ligne hier:

Une étude du Texas constate que la qualité fluctue en même temps que l'industrie tout près évolue.

Une nouvelle étude du Texas a découvert que les puits pétroliers horizontaux fracturés par l'injection de grandes quantités de produits chimiques, du sable et de l'eau contaminent les puits d'eau potable avoisinants avec plusieurs métaux lourds et produits toxiques qui fluctuent au fil du temps.

Depuis une décennie, l'industrie du fracking de l'Amérique du Nord qu'on évalue à $40 milliards a percé des formations géologiques non rentables ou "non conventionnelles" à partir de la Colombie-Britannique jusqu'au Texas avec des puits longs et latéraux qui s'étendent sur des milles sous terre.

Ensuite ils font éclater la formation autour avec des injections d'eau, de produits chimiques, du sable, des fluides ou des hydrocarbures. Mais l'industrie ne peut pas toujours contrôler la direction des fractures.

"Dans notre toute dernière étude, nous avons trouvé qu'au fur à mesure que de plus en plus de puits non conventionnels sont forés et stimulés, de plus en plus de contaminants reliés aux forages se retrouvent dans l'eau souterraine," dit l'auteur de l'étude Zacariah L. Hildenbrand.

Le dichlorométhane, un produit chimique de l'industrie et potentiel cancérogène pour l'humain se retrouvent en quantités au-dessus des normes acceptées pour l'eau potable saine dans des puits d'eau potable retrouvés dans des paysages hautement fracturés. L'EPA des É.-U. dit que le produit chimique "présente des dangers pour la santé pour quiconque respire l'air quand ce composé chimique est présent."

Hildenbrand, un natif de la vallée de Okanagan, est un scientifique (et biologiste du cancer par formation) de la Collaborative Laboratories for Environmental Analysis and Remediation de l'University of Texas à Arlington.

L'étude, publiée dans le journal scientifique Science of the Total Environment, est la première à mesurer la qualité de l'eau souterraine venant de puits privés d'eau potable avant, pendant et après l'expansion des forages horizontaux et la fracturation hydraulique.

Bien que les chercheurs n'ont pas pu obtenir pleine transparence des produits chimiques utilisés par l'industrie du fracking au Texas pour des raisons de secrets commerciaux, ils ont testé l'eau souterraine locale pour une variété de solvants, d’alcools, de biocides, et des composés chlorés souvent utilisés par l'industrie.

Plusieurs des produits chimiques de fracking ont une durée de vie très courte dans l'eau ou servent comme source de carbone pour les communautés microbiennes également, ce qui rend le suivi de leurs déplacement leurs impacts sur la chimie de l'eau souterraine encore plus difficile au fur à mesure que le temps passe, selon Hildenbrand.

L'étude s'est penché sur les forages sur la région est du bassin Permian sur une période de 13 mois entre 2012 et 2014. L'industrie extrait environ 280 millions de barils de pétrole par an du bassin Permian.

Aucune telle étude n'a été faite encore en C.-B., où du fracking de schiste intensif dans presque 10,000 puits horizontaux ont déclenché des milliers de petits, mais importants séismes partout la parti nord-est de la province.

Suivi d'une région au fil du temps

En 2012, les chercheurs du Texas ont échantillonné 38 puits d'eau potable dans une région couvrant 3 comtés déjà percés par 298 puits pétroliers et ont trouvé des quantités importantes de métaux lourds comme le fer et l'arsenic et des niveaux élevés de sels dissous dans les puits d'eau potable.

Plusieurs mois plus tard quand 85 puits additionnels ont été forés dans la région étudiée, d'autres contaminants, et des niveaux plus élevés de contaminants sont apparus dans 36 puits d'eau potable monitorés, dont du toluène, de l'arsenic, du baryum, du strontium et du chrome. Le pH de l'eau a également changé tandis que du dichlorométhane, un dégraisseur utilisés sur les sites de forages, est apparu dans l'eau également.

Durant la phase trois (en 2013), tandis que l'industrie forait et fracturait 37 puits de plus dans la région, le projet a enregistré des hausses importantes dans le pH (l'eau est devenue plus alcaline), de carbone inorganique, du toluène, du o-xylène (un cancérogène humain probable), et du baryum, ainsi que des diminutions statistiquement significatifs de sels, de fluor, de béryllium, de chrome, de fer, de zinc et de zirconium.

Avec l'an 2014, pendant que les forages et les fracturations industriels se sont intensifiés, la composition chimique de l'eau changea encore une fois. Les concentrations d'éthanol, de bromure, de fluor, de chlorite, de nitrates et de sulfate ont toutes augmenté comparé à la phase trois. Les échantillons contenant des ingrédients habituels du fracking et du forage comme le méthanol, l’alcool isopropanol, acétaldéhyde, le cyclohexane, l'éthyl benzène et l'o-xylène ont aussi augmentés.

Dans plusieurs cas, les puits pétroliers étaient situés à moins de quatre kilomètres des puits d'eau potable échantillonnés.

"Nous savons que pas tous les puits contribuent aux contaminants à tous les mêmes rythmes, et c'est ici qu'une collaboration plus serrée avec l'industrie et l'usage de marqueurs chimiques nous aideraient mieux à comprendre exactement quand les évènements de contamination se sont produits, comment ils se sont produits, et comment ils pourraient être évités ou améliorés dans le futur," dit Hildenbrand.

Les chercheurs du Texas se doutent que les contaminants chimiques suivent un ou deux passages dans l'eau souterraine: au travers les puits qui ont des fuites ou, et en plus de passer dans les failles naturelles "quand il se trouve de l’inter-connectivité géologique entre la couche de schiste et l'eau souterraine au-dessus."

Hildenbrand dit qu'ils ne savent pas quel rôle pourraient jouer les petits séismes déclenchés par l'industrie dans la mobilisation des produits chimiques ou comment le mouvement naturel des gaz sous terre transporteraient ces produits chimiques dans l'eau souterraine. C'est bien reconnu que les séismes peuvent changer la chimie de l'eau.

Vu qu'une variété de produits chimiques souvent dangereux, dont l'éthanol, le bromure, le dichlorométhane, et plusieurs composés organiques volatils augmentent en concentration pendant l'intensification des forages et des fracturations dans la région immédiate étudiée, les chercheurs demandent pour d'autres études afin de protéger les communautés qui dépendent de l'eau souterraine.

"La détection de ces composés dans des sources d'eau potable est particulièrement déconcertant vu la nature potentiellement nocive de ces composants pour la santé humaine," dit l'étude du Texas.

L'industrie a toujours argumenté que la fracturation hydraulique ne peut pas contaminer l'eau souterraine parce que la technologie est sûre et prouvée bien qu'il n'y a virtuellement pas d'études scientifiques sur le sujet avant 2004.

Manque de monitorage à long terme disent les scientifiques

La recherche au Texas ajoute à l'ensemble de preuves grandissante qui a détecté plusieurs alcools (qui peuvent causer des irritations cutanées sévères), des espèces chlorées, des composés qui causent des cancers, et du 2-butoxyethanol (un produit chimique très toxique pour les humains) dans l'eau souterraine au-dessus d'activités minières de pétrole et de gaz non conventionnels dans les schistes du Barnett et du Marcellus.

(L'étude du Barnett avait été financée par des scientifiques locaux inquiets des impacts du fracking des schistes non conventionnels sur les communautés rurales.)

Des scientifiques de Stanford ont aussi fait le lien entre des composés chimiques utilisés durant le fracking aux produits chimiques trouvés dans deux puits de monitorage d'eau souterraine dans le Wyoming forés par l'EPA des É.-U.

Questionné à savoir si aux É.-U. il se faisait du monitorage adéquat à long terme de contaminants dans l'eau souterraine dans des régions qui subissent des fracturations hydrauliques, Hildenbrand a répondu non.

"Malheureusement, il n'y a pas de législation en place qui exigerait des tests témoins et un monitorage continu. Il en revient aux opérateurs individuels de le faire, et certains le font mieux que d'autres," dit-il.

John Cherry, un important hydrogéologue du Canada et expert en contaminants, confirme qu'il ne se fait pas de monitorage adéquat dans aucune province ébranlée par le fracking à haut volume et les forages horizontaux.

Il qualifie maintenant le fracking comme une expérimentation scientifique non contrôlée sur l'eau souterraine, l'une des ressources les plus importantes du continent.


~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

Groundwater Contamination from Fracking Changes over Time: Study

Texas study finds quality fluctuates as nearby industry evolves.

By Andrew Nikiforuk,published yesterday in TheTyee.ca

A new Texas study has found that horizontal oil wells fractured by the injection of high volumes of chemicals, sand, and water contaminate nearby water wells with a variety of heavy metals and toxic chemicals that fluctuate over time.

In the last decade, North America's $40-billion fracking industry has punctured uneconomic or ''unconventional'' rock formations from British Columbia to Texas with long lateral wells that extend for miles underground.

Then they blast open the surrounding formation with injections of water, chemicals, sand, fluids, or hydrocarbons. But industry can't always control the direction of the fractures.

''In our most recent study, we found that as more unconventional wells were drilled and stimulated, more drilling-related contaminants were found in the groundwater,'' study author Zacariah L. Hildenbrand told The Tyee.

Dichloromethane, an industry chemical and potential human carcinogen, was found in quantities above safe drinking water levels in water wells on highly fracked landscapes. The U.S. Environmental Protection Agency says the chemical ''poses health risks to anyone who breathes the air when this compound is present.''

Hildenbrand, a native of the Okanagan Valley, is a scientist (and cancer biologist by training) with the Collaborative Laboratories for Environmental Analysis and Remediation at the University of Texas in Arlington.

The study, published in the journal Science of the Total Environment, is the first to measure groundwater quality from private water wells before, during, and after the expansion of horizontal drilling and hydraulic fracking.

Although researchers couldn't get a full disclosure of the chemicals used by the fracking industry in Texas for proprietary reasons, they tested local groundwater for a variety of solvents, alcohols, biocides, and chlorinated compounds commonly used by the industry.

Many of the fracking chemicals have short life spans in water or serve as a carbon source for microbial communities too, which makes tracking their transport and impact on groundwater chemistry over time even more difficult, Hildenbrand said.

The study examined drilling on the eastern shelf of the Permian Basin over a period of 13 months between 2012 and 2014. Industry extracts about 280 million barrels of oil a year from the Permian Basin.

No such study has been done yet in B.C., where extensive shale gas fracking of nearly 10,000 horizontal wells has triggered thousands of mini yet significant earthquakes throughout the northeastern part of province.

Tracking region over time

In 2012, the Texas researchers sampled 38 water wells in a three-county region already punctured by 298 oil wells and found significant amounts of heavy metals such as iron and arsenic and high levels of dissolved salts in the water wells.

Several months later when an additional 85 wells appeared in the study area, more or higher levels of contaminants appeared in 36 monitored water wells, including toluene, arsenic, barium, strontium, and chromium. The pH of the water also changed while dichloromethane, a degreaser used on well pads, appeared in the water as well.

During phase three (in 2013), while industry drilled and fracked another 37 wells in the region, the project recorded significant increases in pH (the water became more alkaline), inorganic carbon, toluene, o-xylene (probable human carcinogens), and barium, along with statistically significant decreases in salts, fluoride, beryllium, chromium, iron, zinc, and zirconium.*

By 2014, as industry drilling and fracking intensified, the chemical composition of the water changed once again. Concentrations of ethanol, bromide, fluoride, chloride, nitrate, and sulfate all increased from phase three. Samples containing common frack or drilling ingredients such as methanol, isopropyl alcohol, acetaldehyde, cyclohexane, ethyl benzene, and o-xylene also increased.

In many cases, the oil wells were located within four kilometres from the sampled water wells.

''We know that not all of the wells are contributing to the contaminants at the same rate, and this is where a closer collaboration with industry and the use of chemical tracers would help us better understand exactly when the contamination events occurred, how they occurred, and how they could be prevented or improved upon in the future,'' Hildenbrand said.

The Texas researchers suspect that chemical contaminants followed one of two pathways into the groundwater: through leaky wells and/or through naturally occurring fault lines ''when there is geological interconnectivity between the shale layer and the overlying groundwater.''

Hildenbrand said they do not know what role mini-earthquakes set off by industry may play in mobilizing chemicals or how the natural movement of gases in the earth transports these chemicals into groundwater. It is well established that earthquakes can change water chemistry.

Given that a variety of often hazardous chemicals, including ethanol, bromide, dichloromethane, and multiple volatile organic compounds increased in concentration as drilling and fracking activity intensified in the immediate study area, the researchers called for more studies to protect communities dependent on groundwater.

''Detection of these compounds in sources of drinking water is particularly disconcerting given the potentially deleterious nature of these constituents to human health,'' said the Texas study.

Industry has always argued that hydraulic fracturing can't contaminate groundwater because the technology is safe and proven even though there were virtually no scientific studies on the matter prior to 2004.

Long term monitoring lacks, say scientists

The Texas research adds to a growing body of evidence that has detected various alcohols (which can cause severe skin rashes), chlorinated species, cancer-causing compounds, and 2-butoxyethanol (a chemical highly toxic to humans) in groundwater overlying unconventional oil and gas mining activity in the Barnett and Marcellus shales.

(The Barnett study was funded by local scientists concerned about the impacts of unconventional shale fracking on rural communities.)

Stanford scientists have also matched chemical compounds used in fracking to chemicals found in two Wyoming groundwater monitoring wells drilled by the U.S. Environmental Protection Agency.

Asked if any U.S. jurisdiction was doing proper long-term groundwater contaminant monitoring in areas being fracked, Hildenbrand said no.

''Unfortunately there is not legislation in place that would require baseline testing and continual monitoring. This is left up the individual operators to do, and some are better about this than others,'' he said.

John Cherry, Canada's top hydrogeologist and contaminant expert, confirms that no adequate monitoring is taking place in any Canadian province being disturbed by high-volume fracking and horizontal drilling.

He now calls fracking an uncontrolled science experiment on groundwater, one of the continent's most important resources.

Link: http://thetyee.ca/News/2016/05/07/Contamination-Fracking-Changes-Study/

Saturday, May 7, 2016

L'eau, la confiance et la vérité


Ma traduction libre d'une critique de livre d'Amy Reiswig

Andrew Nikiforuk décrit la bataille d'une femme qui veut protéger son eau de la fracturation hydraulique et nos vies des mensonges corporatifs.

Peut importe où vous vous trouvez sur cette planète, la société a besoin de quelques éléments pour fonctionner. L'eau est l'un de ceux-là. La confiance en est un autre. Quand les deux deviennent corrompus, ils s'enflamment littéralement, afin de faire des profits, et on doit se demander où tout cela va nous mener, pas seulement environnementalement parlant, mais aussi moralement.

C'est une question abordée par Andrew Nikiforuk, un journaliste d'enquête récipiendaire de plusieurs prix, depuis bien des années par ses textes sur les secteurs de l'énergie et la ressource. Son tout dernier livre, Slick Water: Fracking and One Insider's Stand Against the World's Most Powerful Industry (Greystone Books et l'institut David Suzuki, 2015), retrace l'évolution du fracking et nous fait connaître une femme indomptable qui, après avoir perdu son eau et sa confiance, décide qu'elle devait prendre le chemin de la cour légale.

Nikiforuk est un chercheur tenace, diligent et un homme plein d'attention et de compassion (avec de la colère, aussi). En se penchant sur la longue histoire industrielle et les impacts intimes et personnels du fracking, il raconte une double histoire qui choque et émerveille pendant qu'il décortique non seulement une pratique problématique mais les questions philosophiques plus larges qui entourent ce qu'il croit être une culture d'extraction essentiellement abusive ainsi que ce que cela exige, à un profond niveau humain, pour lui tenir tête.

En 2007, Jessica Ernst, propriétaire terrien de l'Alberta et ancienne consultante pour le secteur pétrolier, témoignait devant le comité fédéral Standing Committee on Environment and Sustainable Development à Ottawa, et comme le rapporte Nikiforuk, "L'un des parlementaires a dit que la seule fois qu'il a vu une toilette prendre feu, c'est quand ses enfants regardaient le film Home Alone." Mais l'eau de Ernst, dans sa toilette et ses robinets, ne badinait pas, et ce qu'elle avait à dire n'avait rien d'une comédie, pour personne d'entre nous.

Après que les fracturations hydrauliques du géant énergétique Encana aient contaminé la nappe aquifère qui alimentait la propriété d'Ernst et ses voisins dans la communauté rurale de Rosebud, en Alberta, son eau maintenant devenue inflammable émanait une buée blanche, contenait des particules de charbon noir, et comptait des niveaux de méthane dissous de 44,800 parties par million (alors que l'Association des Producteurs pétroliers considèrent que 1 partie par million est un danger si l'eau se trouve dans un endroit clos). Dans un tour de force d'alchimie industrielle, son eau anciennement parfaitement saine à boire était devenue un mélange infernal de terre, d'air et de feu.

Par trahison cruelle, une compagnie pour laquelle Ernst avait travaillé finira par fracturer beaucoup plus que le roc sous sa maison. La communauté de Ernst s'en trouvera brisée, divisée par les cadeaux de l'industrie, et son sens de la justice.

Mais cela n'a pas affecté son courage. Avec sa poursuite sans précédent de $33 millions (qui finalement, après 9 longues années, s'est rendue à la Cour suprême en janvier de cette année), Ernst poursuit non seulement Encana, mais deux agences régulatrices du gouvernement de l'Alberta: Alberta Environment et Energy Resources Conservation Board (ERCB). Elle accuse Encana d'avoir fracturé dans une nappe aquifère, et en plus les deux agences gouvernementales n'ont pas bien fait l'enquête, et ainsi n'ont pas rempli leur obligation de diligence envers le public afin de protéger l'eau potable. Les agences avaient aussi interdit à Ernst de communiquer avec leurs employés, ainsi violant, d'après elle, ses droits selon la Charte. Comment une industrie soit-disant "propre" puisse se rendre à un tel point? Le livre de Nikiforuk examine la réponse à cette question.

Le fracking, ou la fracturation hydraulique, est un processus d'extraction controversé qui libère le pétrole et le gaz difficile à rejoindre en fissurant le roc avec des injections à haute pression d'eau, de sable et des mélanges de produits chimiques dont la recette est souvent secrète. Afin de comprendre les processus courants et la culture de l'industrie, Nikiforuk recule dans le temps jusqu'à ses origines, jusque dans les années 1850. Grâce à des recherches extensives dans des documents de l'industrie, il raconte l'histoire d'une mentalité de ruée vers l'or d'expérimentations scientifique effrénée, dont l'usage de torpilles, d'acide chlorhydrique, de nitre-glicerine, de napalm, de kérosène, de diesel et même des bombes nucléaires pour stimuler les puits dans le perpétuel désir de maximiser la production de la ressource.

Nikiforuk nous montre aussi que les opérateurs de l'industrie (alors comme maintenant) souvent ne comprennent tout simplement pas la complexité de la géologie, même si des déposants de brevets optimistes qualifient les pratiques du fracking comme étant de l'"art". Le livre se questionne sur cet "art" qui à Hutchison, au Kansas, en 2002, qui a laissé du méthane venu d'une installation de stockage gazier s'échapper d'un puits avec des fuites le gaz vers des fractures naturelles du roc, franchissant presque 7 milles de distance jusqu'à la surface dans des vieilles mines de sel en ville pour ensuite exploser, rasant ainsi deux édifices. Ou quand en 1985, un magasin de vêtements dans le district de Fairfax à Los Angeles "explosa dans un brasier" qui blessa 23 personnes à cause du gaz qui avait migré de puits gaziers urbains qui avaient été fracturés et de puits gaziers abandonnés qui avaient des fuites.

En se penchant sur l'historique de l'information sur l'industrie et les études scientifiques sur la technologie du fracking, Nikiforuk nous révèle une litanie de problèmes de longue date qui perdurent jusqu'à nos jours, comme les dimensions et les directions des fractures qu'on ne peut pas prédire ni contrôler (les fracturations hydrauliques qui sortent de la zone visée pour l'extraction) ou les gaz qui s'échappent des trous de puits qui fuient, le long des lignes de fractures non contrôlées ou les fractures naturelles et les failles du roc vers des zones résidentielles ou les nappes aquifères. Et tandis que cela semblait être nouveau d'entendre en mars qu'une étude canadienne était arrivée à la conclusion que le fracking cause des séismes jusqu'à 4,8 sentis dans l'ouest canadien, la recherche de Nikiforuk indique que les séismes ont été associés avec le fracking depuis la fin des années 1970. En 1978, la soit-disant stimulation d'un puits de 3,000 pieds de profondeur a déclenché 70 séismes en quelques 6 heures en Oklahoma. Cet état-là a été géo-transformé, écrit-il, en un "paysage plus sujet aux séismes que la Californie."

C'est un problème important pour la C.-B., où certaines fracturations hydrauliques les plus importantes au monde dans des régions comme les formations Montney et Horn River, celle-ci ayant déjà compté des centaines de séismes. En août 2015, Progress Energy (appartenant à Petronas) a déclenché un tremblement de terre dans la région de Fort St. John mesurant 4,6, à peu près aussi violent que celui qui a brassé Victoria en décembre. À cause de la récente étude sur les séismes, Andrew Weaver, le député Vert de Oak Bay-Gordon Head, demande un moratoire sur le fracking horizontal en C.-B., faisant la remarque que le Québec, le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse ont déjà déclaré un arrêt de la pratique. Le livre de Nikiforuk arrive donc à point pour les lecteurs intéressés par ce débat.

Parfois accusé d'être non objectif, Nikiforuk dit qu'il a commencé à écrire sur l'industrie énergétique comme un journaliste du monde des affaires. Un ancien de Calgary qui vit maintenant à Campbell River, en C.-B., il a aussi été un propriétaire terrien en Alberta et amis avec d'autres propriétaires terriens, alors il nous dit qu'il a souvent entendu "des vraies histoires de vraies personnes" sur la façon que les compagnies travaillent sur le terrain. "Une fois que vous avez entendu la vérité, dit-il simplement, "vous ne pouvez plus l'ignorer."Que ce soit pour ses articles dans National Magazine qui lui ont mérité des prix, ses reportages dans The Tyee, ou ses livres qui lui ont mérité le prix du Gouverneur général, ou être finaliste pour le prix Grantham Prize for Exellence in Reporting on the Environment, Nikiforuk s'est dévoué pendant des décennies pour trouver et partager la vérité sur une industrie qui, selon lui, est très adroite à cacher des choses.

Dans le fond, Slick Water est sur l'accès à l'information, la manipulation ou même la suppression de l'information environnementale, économique et de santé publique. "Quand j'ai commencé comme un reporter," raconte-t-il, "je n'ai pas connu le niveau de mensonges et d'évitement, l'évasion que je rencontre maintenant," et il remarque qu'il y a environ six personnes de relations publiques pour chaque journaliste. Alors que ce soit l'industrie qui se règlemente elle-même, les évaluateurs environnementaux qui se fient sur les données fournies par l'industrie, ou la machine de relations publiques corporative toujours en expansion, une partie de ce qui préoccupe Nikiforuk est la façon dont l'industrie projette son image.

Si nous avons besoin de confiance pour que la société fonctionne, cela doit inclure la communication. Quand Talisman, une compagnie de Calgary, a distribué un livre à colorier de Terry le gentil Fracosaurus montrant des bulles souriantes d'émanations de gaz, le comédien américain Stephen Colbert a qualifié ce geste comme l'équivalent de Joe Camel et la campagne pour vendre le tabac. Et quand les exécutifs de l'industrie affirment qu'il n'y a pas de cas démontrés de contamination de nappes aquifères d'eau douce, Nikiforuk appelle çà "l'un des plus gros mensonges du vingt-et-unième siècle," avançant que l'information est tout simplement étouffée par des ententes bâillons imposées aux plaignants quand ils s'entendent hors cour.

Nikiforuk ne s'inquiète pas seulement des impacts industriels sur l'environnement, mais sur nous aussi - le paysage salopé, notre intégrité morale. "C'est le même mécanisme utilisé par l'église catholique pour cacher les abus sexuels," dit-il, dégoûté par le procédé répété lors d'allégations de contamination environnementale faites contre les compagnies énergétiques, souvent faites par des propriétaires terriens ruraux, qu'ensuite des avocats bien payés viennent offrir des compensations en échange d'entente de confidentialité, et la victime souvent intimidée jusqu'au silence. Le cycle d'abus est ainsi perpétré sans dossiers publiques de malfaisances, dit-il. "C'est absolument malade et très efficace."

Ainsi, avec beaucoup d'admiration, Nikiforuk nous raconte aussi une deuxième histoire: comment aucune mesure d'intimidation ne peut faire taire Jessica Ernst.

Décrite par certains comme la Jeanne d'Arc de l'Alberta, l'Erin Brockovich du Canada et une héroïne du public, Nikiforuk raconte comment Jessica Ernst a passé les neuf dernières années à tenter de tenir responsable ceux qui ont contaminé son eau et tenté de la faire taire. Elle avait travaillé dans le secteur énergétique pendant presque 30 ans sur l'atténuation des risques, des plans de protection de la faune et la flore, et consultation des communautés pour certains des plus gros joueurs, Esso, Statoil, Chevron, et Encana, alors Nikiforuk l'appelle "une vraie histoire non conventionnelle" parce qu'elle n'est pas une environnementaliste ou une activiste mais une ancienne initiée qui, malgré beaucoup de pressions, refuse d'être une victime.

Le livre est donc en partie une exploration de son courage comme un lanceur d'alerte et un être humain qui soigne des blessures très profondes à la quête de la justice pour elle-même et les autres. Pour attester de l'empathie de Nikiforuk, Ernst, malgré qu'on l'ait trahie très souvent, s'est ouverte à lui et partagé des détails extrêmement personnels de sa vie. Agressée sexuellement à l'âge de six ans par un chauffeur d'autobus d'écoliers et ensuite violée à répétition par un ami de la famille quelques années plus tard, le sens de sécurité de son enfance en ce bas monde a été brisé. Mais on apprend comment, une fois adulte, ces souffrances ont paradoxalement alimenté sa détermination à arrêter ce qu'elle percevait être un nouveau cycle d'abus. Bien que plusieurs amis ont dit à Ernst que la poursuite serait seulement source de douleurs, inutile et finalement la ruinerait, elle dit: "La principale raison que je le fais est qu'il n'y a rien que personne ne peut me faire qui n'a déjà été fait. Ils ont violé notre nappe aquifère... je ne pouvais pas arrêter le chauffeur d'autobus ou Rex, mais je peux agir maintenant." Pour Ernst, la bataille en vaut le sacrifice personnel parce que, selon elle: "L'argent, c'est rien. Mes biens, c'est rien. L'eau, c'est tout. La vérité est beaucoup plus importante."

Finaliste pour le Writers' Trust of Canada 2015 prix Shaughnessy Cohen pour écriture politique, Slick Water fusionne les faits et les données, la grande échelle comme le face à face, ainsi que l'économie et l'éthique qui vont au-delà de l'histoire d'une femme et même cette industrie. Souvent philosophique dans son oeuvre, Nikiforuk se réfère à The Technological Society de Jacques Ellul pour étudier comment la culture se fait transformer, comment nous et notre système de valeurs se font transformer par l'industrie énergétique. Comme il dit: "C'est très important pour les lecteurs de comprendre que l'histoire du fracking n'est pas seulement la seule histoire qu'ils vont rencontrer dans leurs vies" reliée à la technologie et ses impacts. "Nous sommes des mouches dans la toile de l'araignée, et nous ne voulons pas parler de la nature de la toile. Vivons-nous une crise culturelle à cause de çà?" demande-t-il sombrement. "Oui, nous le sommes."

Tandis que la cause de Ernst est centrée en Alberta, Nikiforuk croit qu'elle a une importance universelle. "Elle ne s'attendait pas à trouver justice," écrit-il. "À la place, elle réalise que sa poursuite est devenue quelque chose de plus profond." J'ajouterais que le livre de Nikiforuk est aussi à propos de quelque chose de plus profond qu'un exposé de l'industrie. C'est un avertissement pour tout le monde, globalement, pour penser à où nous mène notre dépendance énergétique, et qu'est-ce que nous sommes prêts à sacrifier pour s'y rendre, l'eau, la confiance, la vérité. Inciter les gens à se poser ce genre de question est, en un certains sens, un pas en avant vers une justice pour nous tous.

Quinze pourcent des redevances du livre seront mis de côté pour aider à financer la poursuite légale de Ernst.


~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~


Water, trust and truth

By Amy Reiswig, May 2016

Andrew Nikiforuk writes about one woman’s battle to protect her water from fracking and our lives from corporate lies.

NO MATTER WHERE YOU ARE on this planet, society needs a few key things in order to work. Water is one. Trust is another. When both become corrupted—actually going up in flames—for industrial profit, one has to wonder where we’re headed, not just environmentally, but morally.

It’s a question award-winning investigative journalist Andrew Nikiforuk has been examining for years in writing about the energy and resource sectors. His most recent book, Slick Water: Fracking and One Insider’s Stand Against the World’s Most Powerful Industry (Greystone Books and the David Suzuki Institute, 2015), traces the evolution of fracking and shines a light on one indomitable woman who, after losing both her water and her faith, decided that where she was headed was to court.

Nikiforuk is a dogged, diligent researcher and a man of obvious thoughtfulness and compassion (and attendant anger). By looking at the broad industrial history and the intimate, personal impacts of fracking, he tells a double story that will shock and awe as he digs into not just a problematic practice but the larger philosophical issues around what he believes is an essentially abusive extraction culture as well as what it takes, at a deep human level, to stand up to it.

In 2007, Alberta landowner and former oil patch consultant Jessica Ernst testified before the federal Standing Committee on Environment and Sustainable Development in Ottawa, and as Nikiforuk reports, “One of the parliamentarians said the only time he had seen a toilet on fire was when his kids watched the movie Home Alone.” But Ernst’s water, in her toilet and taps, was no joke, and what she had to say was certainly no comedy—for any of us.

After fracking by energy giant Encana had contaminated the aquifer serving Ernst’s property and that of her neighbours in the rural town of Rosebud, Alberta, her now-flammable water gave off a white fog, ran bits of black coal, and showed dissolved methane levels at 44,800 parts per million (when the Canadian Association of Petroleum Producers considered a mere 1 part per million a hazard for water passing through an enclosed space). In a feat of industrial alchemy, her formerly safe water had become an unholy admixture of earth, air, and fire.

And in a cruel betrayal, a company Ernst had worked for ended up fracturing much more than the rock around her home. It broke up Ernst’s community, divided around the benefits of the industry, and her sense of justice.

But it didn’t touch her courage. In a groundbreaking $33 million lawsuit (that finally, after nine years, reached the Supreme Court in January of this year), Ernst sued not just Encana but two Alberta government regulators: Alberta Environment and the Energy Resources Conservation Board (ERCB). She charged that while Encana had fracked into an aquifer, the two regulators had failed to investigate—and failed in what Ernst saw as a duty of care to the public to protect the groundwater. They had also barred Ernst from communicating with them, thereby, she claimed, violating her Charter rights. How did a supposed “clean” energy industry get to this? Nikiforuk’s book explores the answer.

Fracking, or hydraulic fracturing, is a controversial extraction process that frees hard-to-get oil and gas by cracking rock with high-pressure injections of water, sand, and often non-publicly-disclosable combinations of chemicals. In order to understand the current processes and industry culture, Nikiforuk goes back to its origins, all the way to the 1850s. Through extensive research into industry documents, he presents the story of a gold rush mentality of excited science experimentation, including the use of torpedoes, hydrochloric acid, nitro-glycerin, napalm, kerosene, diesel oil and even nuclear bombs to stimulate wells in the incessant drive to maximize energy production.

Nikiforuk also shows that industry operators (then and now) often simply don’t quite understand the complexities of geology, even though some patent filers rather rose-colouredly referred to fracking practices as an “art.” The book questions how artful it is when, in Hutchison, Kansas, in 2002, methane from an underground gas facility escaped a leaky well into natural rock fractures, travelled almost seven miles to surface in old salt wells in town and exploded, levelling two buildings. Or when, in 1985, a clothing store in the Fairfax District of L.A. “blew up into an inferno” that injured 23 people because of migrating gas from urban horizontal fracking and leaky abandoned gas wells.

By looking at the historical record of industry information and scientific papers around fracking technology, Nikiforuk reveals a litany of long-known problems that we’re still dealing with today, like unpredictable and uncontrollable fracture dimensions and directions (frack jobs going “out of zone”) or gases escaping out leaky wellbores, along uncontrolled frack lines or natural rock fractures and faults into residential areas or aquifers. And while it may have seemed to be news in March when a Canadian study concluded that fracking is behind quakes as large as magnitude 4.8 felt in western Canada, Nikiforuk’s research indicates that earthquakes have been associated with fracking since the late 1970s. In 1978, the so-called stimulation of one 3000-foot-deep well triggered 70 earthquakes in just over six hours in Oklahoma. That state has been geo-engineered, he writes, into “a landscape more earthquake-prone than California.”

It’s an important issue for BC, home to some of the world’s largest frack jobs in areas like the Montney and Horn River formations, the latter already having experienced hundreds of quakes. In August 2015, Progress Energy (owned by Petronas) triggered a quake in the Fort St John area measuring 4.6—roughly the size of the one that rumbled through Victoria in December. As a result of the recent quake study, Andrew Weaver, Green Party MLA for Oak Bay-Gordon Head, called for a moratorium on horizontal fracking in BC, noting that Quebec, New Brunswick, and Nova Scotia have already suspended it. Nikiforuk’s book is therefore timely reading for anyone interested in the debate.

Sometimes accused of being unobjective, Nikiforuk says he started writing about the energy industry as a business journalist. A former Calgarian now living in Campbell River, BC, he was also an Alberta landowner and friends with other landowners, so he would regularly hear, he tells me, “real stories from real people” about how energy companies worked on the ground. “Once you’ve heard the truth,” he says simply, “you can’t ignore it.” Whether in his National Magazine Award-winning articles, his column in the Tyee, or books that have won him the Governor General’s Award for Non-Fiction and the Rachel Carson Environment Book Award, and landed him as a finalist for the Grantham Prize for Excellence in Reporting on the Environment, Nikiforuk has devoted decades to finding and sharing the truth of an industry that is, he says, very good at hiding things.

At its heart, Slick Water is about access to information—the manipulation or outright suppression of information germane to environmental, economic, and public health. “When I started out as a reporter,” he recounts, “I didn’t encounter the level of lies and evasion, the constant evasion that I do now,” and he notes that there are approximately six PR people employed for every journalist. So whether it’s industry self-regulation, environmental assessors relying on industry-submitted data, or the ever-expanding corporate PR machine, part of what preoccupies Nikiforuk is the way the industry represents itself.

If we need trust for society to work, that has to include communication. When Calgary-based Talisman put out a colouring book featuring Terry the friendly Fracosaurus and showing escaping natural gas as happy-faced balloons, US comedian Stephen Colbert called it the fracking industry’s equivalent of Joe Camel. And when industry executives claim there are no proven cases of freshwater aquifer contamination, Nikiforuk calls it “one of the biggest lies of the twenty-first century,” arguing that the information is simply buried by gag orders imposed on complainants when they settle out of court.

Nikiforuk’s concern is not just with industrial impacts on the environment but on ourselves—the dirtying of the human landscape, of our moral character. “It’s the same mechanism the Catholic church used to cover up abuse,” he tells me, clearly disgusted by the repeated process wherein allegations of environmental contamination are made against energy companies, often by rural landowners, then high-paid lawyers swoop in offering compensation in exchange for a confidentiality agreement, with the victim frequently intimidated into silence. The cycle of abuse is therefore allowed to go on with no public record of wrongdoing, he says. “It’s absolutely sick and very effective.”

Thus, with clear admiration, Nikiforuk also tells a second story: How no amount of intimidation could silence Jessica Ernst.



DESCRIBED BY SOME AS the Joan of Arc of Alberta, Canada’s Erin Brockovich and a public hero, Nikiforuk chronicles how Jessica Ernst has spent the last nine years trying to hold accountable those responsible for contaminating her water and trying to suppress her voice. She worked in the energy sector for nearly 30 years on risk mitigation, wildlife protection plans, and community consultation for some of the biggest players—Esso, Statoil, Chevron, and Encana—and so Nikiforuk calls hers an “unconventional true story” because she’s not an environmentalist or an activist but a former insider who, against tremendous pressure, refused to be a victim.

The book is therefore partly an exploration of her courage as a whistleblower and as a human being overcoming deep wounds in a search for justice for herself and others. In a testament to Nikiforuk’s empathy, the oft-betrayed Ernst opens up to him about extremely personal life details. Molested by a school bus driver at age six and repeatedly raped by a family friend a few years later, her childhood sense of safety in the world was broken. But we learn how, as an adult, that suffering paradoxically fuelled her determination to stop what she saw as a new cycle of abuse. Though many friends told Ernst the lawsuit would only be painful, futile and ultimately financially ruinous, she said: “The main reason I can do this is that there is nothing anyone can do to me that hasn’t already been done. They raped our aquifer…I couldn’t stop the bus driver or Rex, but I can do something now.” For Ernst, the fight is worth the personal sacrifice because, as she puts it: “Money is nothing. My belongings are nothing. Water is everything. Truth is much more important.”

A finalist for the Writers’ Trust of Canada 2015 Shaughnessy Cohen Prize for Political Writing, Slick Water integrates facts and figures, the large-scale and the face-to-face, as well as economics and ethics that go beyond this one woman’s story and even this one industry. Often touching on philosophy in his work, Nikiforuk here looks to Jacques Ellul’s The Technological Society to explore how culture is being transformed, how we and our values are being transformed by the energy industry. As he tells me: “It’s very important for readers to understand that the story of fracking is not the only story they’re going to encounter in their lives” that revolves around technology and its impacts. “We’re flies in the spiderweb, and we don’t want to talk about the nature of the web. Are we in a cultural crisis over this?” he asks somberly. “Yes, we are.”

While the Ernst case is centred in Alberta, Nikiforuk believes there’s a universal importance to it. “She didn’t expect to find justice,” he writes. “Instead, she realized that her case had become something more profound.” I would argue that Nikiforuk’s book is also about something more profound than an industry exposé. It’s a caution to everyone, globally, to consider where our energy dependence is leading and what we’re each willing to sacrifice along the way—water, trust, truth. Prompting people to ask that kind of question is, in a sense, a step towards some justice for us all.

Fifteen percent of the book’s royalties will be set aside to help fund Ernst’s ongoing legal case.

Link: http://focusonline.ca/node/1086