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"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Wednesday, April 20, 2011

Conservation et agriculture doivent s'harmoniser



Voici une traduction libre d'un texte écrit par le sous-secrétaire général des Nations Unies, Achim Steiner.

L'agriculture et la conservation sont sur le point de s'affronter irrémédiablement, et cela doit changer. Des milliers de personnes en Afrique vivent dans la pauvreté et la faim. Dans le proche avenir, la seule façon d'alléger leur misère est de développer l'agriculture. Mais cela doit être fait pour être soutenable. Par exemple, bien que l'Afrique ait préservé beaucoup de sa biodiversité, certaines tendances sont inquiétantes. L'agriculture qui envahit les régions fragiles pourrait aggraver des problèmes déjà criants.

Les tensions entre le développement de l'agriculture et la conservation ne sont pas uniquement senties en Afrique. La production agricole croissante est en grande demande partout sur le globe. D'ici l'an 2050, la population du globe pourrait atteindre 6,9 milliards, peut-être même 8 ou 9,7 milliards. La demande pour les récoltes de céréales, des huiles et du sucre devrait doubler pendant cette période car les gens consommeront plus de viande et plus de calories, tandis que certains gouvernements se sont fixés des cibles à atteindre en production de biofuels.

Répondre à cette demande sera tout un défi. Les gains en rendements de récoltes deviendront probablement de plus en plus difficiles à réussir, en tout cas plus que la révolution verte des années 1960 alimentée par les quantités phénoménales d'engrais et d'eau. Des rendements de récoltes ne seront pas suffisants: il faudra aussi plus de surfaces cultivées. On estime que les surfaces agricoles devront augmenter de 6 à 17 millions de kilomètres carrés d'ici 2050.

Mais les terres agricoles, l'eau et les engrais sont déjà manquants dans plusieurs régions, et l'augmentation des surfaces cultivées imposera des pressions croissantes sur la biodiversité, augmentera les émissions de GES, et nous précipitera davantage vers un point de non retour qui pourrait mettre à risque les systèmes sources de vie de la planète dont l'agriculture dépend également.

Des nouvelles approches sont clairement nécessaires si nous voulons répondre aux besoins des milliards de personnes qui se couchent le ventre vide à tous les soirs. Il est grand temps d'engager des actions coordonnées en conservation et en agriculture.

Premièrement, nous avons besoin d'une "nouvelle agriculture". Le programme en environnement des Nations Unies (UNEP) dont je fais parti est convaincu que pour que l'agriculture réponde à nos besoins futurs d'une façon durable, les services rendus par les écosystèmes comme l'eau, la pollinisation et la fertilité du sol doivent être revalorisés. Présentement, la valeur de ces services ne sont pas inclus dans les coûts de production de la nourriture. Il en résulte que les fermiers ne sont pas récompensés pour prendre les précautions nécessaires afin de léguer des terres fertiles aux générations futures, et la production de nourriture ainsi que sa distribution sont souvent néfastes à l'environnement.

Nous avons besoin de trouver des moyens pour valoriser la panoplie de services rendus par les écosystèmes et devons implanter des systèmes de monitorage et d'encouragements financiers pour encourager ceux qui gère leurs terres d'une façon soutenable: par exemple, en offrant des primes pour des séquestrations de carbone ou des services de retenues d'eau. Les coûts environnementaux de la production doivent être inclus dans le prix de la nourriture et les services.

Ce n'est pas seulement l'agriculture qui doit changer. Une nouvelle façon de faire de la conservation est aussi nécessaire, une façon de reconnaître l'importance de l'agriculture.

Bien que l'agriculture parfois aide à augmenter la variété des espèces, bien trop souvent, elle fait le contraire. Cela est l'une des raisons pourquoi les conservationistes demeurent concentrés à établir des réserves fauniques et d'autres régions protégées. Bien que cela soit important, des analyses ont démontré qu'elles ne sont pas assez vastes ou assez représentatives pour inclure toutes les espèces menacées. De plus, les régions protégées sont parfois implantées au détriment des populations humaines locales, ce qui les rend socialement et économiquement problématiques.

Les conservationistes doivent élargir leur vision et travailler avec les fermiers, les scientifiques en agriculture et l'agri-business pour encourager l'intégration de la biodiversité dans l'agriculture. Ensembles, les conservationistes et les agriculteurs peuvent évoluer.

Il y a des signes de progrès. En décembre 2010, l'assemblé générale de l'ONU a formé un groupe pour que la biodiversité et les écosystèmes soient traités comme l'IPCC fait avec le climat de la planète. L'IPBES sera un forum pour fusionner les connaissances en agriculture et en conservation et en tirer des lignes de conduite.

De plus, un vaste projet de recherche internationale appelée The Economics of Ecosystems and Biodiversity souligne l'importance des bienfaits économiques rendus par les services des écosystèmes et calcule les prix des pertes en biodiversité et de la dégradation des écosystèmes. Grâce au TEEB, la valeur des richesses de la nature sera mise au grand jour.

Si nous avons tant soit peu une petite chance de céder une planète en santé et productive sur laquelle plus de 8 milliards de personnes peuvent vivre et s'épanouir, les agriculturalistes et les conservationistes doivent mettre de côté leurs différents.
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"Conservation and farming must learn to live together

Agriculture and conservation are on collision course, and that has to change, says the UN Environment Programme director

MILLIONS of people in Africa live in unremitting poverty and hunger. For the foreseeable future, the only way to alleviate their misery is through agricultural development. So it is heartening that the Food and Agriculture Organization and World Bank see great potential for expansion throughout the Guinea Savannah Zone, an area larger than India that stretches across 25 countries from Senegal to Mozambique.

The prospect of development is to be welcomed, but its manner requires careful consideration to avoid threats to sustainability. For example, though Africa retains much of its biodiversity, certain trends are cause for concern. Agricultural expansion into sensitive areas could aggravate declines that are already taking place.

The tension between agricultural development and conservation is not unique to Africa. Increased agricultural production is needed the world over. Between now and 2050, the global population is projected to grow from 6.9 billion to between 8.0 and 9.7 billion. Demand for cereal, oil and sugar crops is expected to double in this time as people consume more meat and calories, and governments set biofuel targets.

Meeting this demand will be challenging. Gains in yield are likely to be much harder to achieve than those during the green revolution of the 1960s, which was driven by large volumes of fertiliser and water. Higher yields will not be enough; large amounts of new agricultural land will also be required. Estimates of the extra land needed by 2050 relative to 2000 range from 6 to 17 million square kilometres. The higher figure equates to an area larger than Russia.

But land, water and fertilisers are already in short supply in many areas, and expansion of agricultural land will put further pressure on biodiversity, increase greenhouse gas emissions, and perhaps bring us closer to ecological tipping points that could strain the global life-support systems upon which agriculture itself depends.

New approaches are clearly needed if we are to address the needs of the billion people who go to bed hungry each night. Integrated action by conservation and agriculture is long overdue.

First and foremost we need a "new agriculture". The United Nations Environment Programme (UNEP), of which I am executive director, contends that for agriculture to meet our future needs sustainably, ecosystem services such as water provision, pollination and maintenance of soil fertility must be enhanced. At present, the value of these services is not built into the cost of food production. The result is that farmers are not rewarded for stewarding their land for future generations, and food production and distribution are often environmentally damaging.

We need to find ways to put a value on the full range of ecosystem services and implement monitoring and payment systems to reward those managing land sustainably - for example, by offering incentives for carbon sequestration or water catchment services. The environmental costs of production need to be factored into the price of goods and services.

It is not only agriculture that needs to change. A "new conservation" is also required that acknowledges the importance of agriculture.

Although agriculture sometimes leads to an increase in species richness, all too often it does the opposite. That is one reason why conservationists remain focused on establishing nature reserves and other protected areas. While these can be important, recent analyses have shown that they are not large or representative enough to encompass all threatened species. Moreover, protected areas are sometimes established at a cost to local people, which makes them socially and economically contentious.

Conservationists need to broaden their outlook and work with farmers, agricultural scientists and agribusiness to support the integration of biodiversity with agriculture. Together, conservationists and agriculturalists can move forwards.

There are signs of progress. In December 2010, the UN General Assembly created a body to do for biodiversity and ecosystem services what the IPCC does for the global climate. The Intergovernmental Science-Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem Services (IPBES) will be a forum to integrate agriculture and conservation knowledge, and translate it into policy.

On top of that, a huge international research project called The Economics of Ecosystems and Biodiversity is drawing attention to the economic benefits of ecosystem services and calculating the costs of biodiversity loss and ecosystem degradation. Thanks to TEEB, the multitrillion-dollar value of the world's nature-based assets is rapidly being made clear.

If we are to have any chance of handing on a healthy, productive planet upon which more than 8 billion of us can survive and thrive, agriculturalists and conservationists must reconcile their differences.

Achim Steiner is an under-secretary-general of the United Nations and executive director of the United Nations Environment Programme, based in Nairobi, Kenya"

Excerpts from article written by Achim Steiner published in NewScientist here: http://www.newscientist.com/article/mg21028085.100-conservation-and-farming-must-learn-to-live-together.html

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