Friends of the Richelieu. A river. A passion.



"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Monday, July 11, 2011

Lac Ontario - le lac de la honte

Photo: waterfrontoronto.ca

Juste en dessous de la falaise de Scarborough Bluffs, Piper Clark, une gosse de 17 mois, joue dans le sable et son frère Reed, qui a 4 ans, s'avance bravement dans l'eau. Autour d'eau, en ce beau jour d'été ensoleillé, de jeunes filles en bikini s'amusent à taquiner les garçons dans les vagues, et pendant ce temps, le surveillant de la plage les avertit de ne pas s'avancer trop creux. Des volées d'hirondelles évitent le faucon tout en s'agrippant sur la surface sablée de la falaise.

Collen Clark, une infirmière de métier, surveille ses enfants tout en trempant ses pieds dans l'eau en tenant sa jupe pour ne pas la mouiller. "Bien sûr, que je les laisse se baigner." dit-elle, pointant du doigt le drapeau vert qui indique que l'eau est baignable. "Mais je ne les laisserais pas la boire."

À quelques kilomètres à l'ouest de Bluffer's Park, juste au sude de la rue Gardiner, deux bernaches nagent dans le Keating Channel, leur nichée pas loin derrière eux. C'est là que le Don River se déverse dans le ports de Toronto, les égouts inclusivement. C'est là également que de gros camions se rendent au Leslie Spit pour déposer leurs chargements d'asphalte usagée, morceaux de fer rouillés, briques de démolition et barres d'armature, ce que la ville appelle des déchets "propres". Un tampon d’absorption flotte juste sous la ligne d'arbres où les bernaches trouvent refuge pour absorber ce qui "flotte": les condoms usagés, les applicateurs de tampons en plastique, les aiguilles hypodermiques, des déchets qui valsent dans l'eau à cause des explosions miniatures de méthane qui fait surface. Malheureusement, la mère oie ne peut pas comprendre les menaces qui flottent dans l'eau visqueuse.

Matt Mattson, le président de Lake Ontarion Waterkeeper, un ancien avocat transformé en avocat en environnement, surveille le paysage et dit: "J'enquête sur le canal depuis 20 ans, et cela n'a jamais été aussi mauvais. Les carpes nagent partout dans le lac, les oiseaux migrent. Ils font toujours parti de la diète de nos communautés nordiques. Je ne voudrais pas être le chasseur qui tue l'une de ces bernaches et la donner à manger à mes enfants! Hé, le monde! Voici notre eau, l'eau qui sort de nos robinets, que nous buvons, dans laquelle nous nous lavons, et si vous êtes chanceux d'avoir un chalet, c'est l'eau dans laquelle vous vous baignez! Environ 4,5 millions d'humains vivent autour du Lac Ontarion et ont besoin de cette eau, tout comme la vie sauvage qui vit sur, dans et autour. C'est notre seule source d'eau potable. Nous sommes chanceux, à comparer avec Boston, New York ou Vancouver: ils n'ont pas leur eau potable juste au bout de la rue. Mais pensez-y! Si le lac Ontario devenait imbuvable, si nous aurions un désastre comme Fukushima dans l'un des 21 réacteurs nucléaires de l'Ontario, il n'y aurait pas d'autres sources d'eau potable. On serait obligé de construire un pipeline jusqu'au lac Huron ou la Baie James!"

Dans le langage Huron, lac Ontario veut dire lac des eaux étincelantes. Debout sur le haut de la pente sur Jones Avenue, juste sous Danforth, quand le soleil brille sur l'eau, c'est comme un miroir. Mais de tous les Grands Lacs, le lac Ontario, le plus en aval, est sûrement le plus pollué.

"Nos avertissements pour les poissons sont plus graves pour le lac Ontario." selon le commissaire en environnement de l'Ontario, Gord Miller. "Si vous consultez le guide pour la consommation du poisson, vous trouverez que les niveaux les plus élevés des contaminants sont pour le lac Ontario." Dans le "Guide to Eating Ontario Sport Fish" du ministère de l'environnement pour les années, 2011-2012, les enfants plus jeunes que 15 ans et aucune femme qui peut tomber enceinte ne devraient même songer à en manger. Voici un extrait: " Pour les différentes espèces de truites et de saumons trouvés dans le lac Ontario, les dioxines, les furanes, les dioxines comme le BPC, le mirex, le photomirex, le toxaphene et le chlordane sont à des concentrations élevés dans le même poisson...la consommation de certaines espèces comme la perche et le brochet devrait être limitée à cause du mercure. En tout, 58,6% des conseils donnés pour les poissons du lac Ontario comportent des limites de consommation."

Le lac Ontario est le 14e plus grand lac au monde: 19,529 kilomètres carrés, 1,146 kilomètres de rivage, 244 mètres de profondeur au point le plus creux. C'est l'une des raison qu'il n'est pas tout à fait un égout à ciel ouvert, selon des experts. Sa grandeur et sa profondeur aident à diluer les bactéries que nos usines de filtrations réussissent à tuer grâce au chlore.

Mais qu'advient-il des ruissellements agricoles? Des égouts? Des boues industrielles? Des déchets nucléaires? Des pesticides? Des herbicides? Du sel de voirie? Des sous-produits toxiques d'avoir incinéré les déchets des institutions de santé et municipaux? Et puis l'huile d'auto qui s'est écoulé dans l'égout? Les restes des médicaments d'ordonnance jetés aux toilettes?

Remarquez que de bien des façons, le lac Ontario s'est bien amélioré. Les lois environnementales ont diminué la pollution industrielle. On peut maintenant se baigner de nouveau aux 20 plages de la région de Toronto, la plupart du temps. Personne n'attrape le choléra, de nos jours, et le doré jaune revient. Il n'y a pas si longtemps que çà, certaines parties des Grands Lacs, dont le lac Ontario, étaient mortes ou presque. Mais malgré les améliorations, l'automne passé, Miller, le surveillant indépendant de l'Ontario, nommé par Queen's Park, a publié une évaluation cinglante du manque d'initiative du gouvernement Libéral. Les nouveaux comme les vieux polluants, fait-il remarquer, se combinent pour créer des mélanges avec des effets imprévisibles, en plus la destruction écologique causée par les espèces invasives comme la moule zébrée et la lamproie.

Mais in ne faut pas prendre panique. Pas tout de suite.

"La qualité de l'eau potable en général autour des Grands Lacs et du lac Ontario est très bonne." dit John Nevin, un porte-parole pour la Commission Mixte Internationale (CMI). C'est l'organisme indépendant créé par le Canada et les États-Unis pour gérer tous les traités qui touchent nos eaux communes et pour s'assurer que nos lacs et rivières frontaliers sont gérés adéquatement et bien protégés. Nevin remarque que la commission fait des recherches en ce moment sur les impacts des nouveaux produits chimiques comme les retardateurs de feu et les pharmaceutiques. La CMI rendra public son rapport cet automne.

Ce qui complique la protection du lac Ontario est la multiplicité des juridictions, le mêli-mêlo des lois et traités qui gouvernent ce qu'on y déverse et ce qu'on y enlève. Non seulement qu'il y a des ententes internationales comme le 1909 Boundary Waters Treaty, qui a inauguré le Joint Commission, mais il y a aussi les lois fédérales, municipales, provinciales et des états. Les coupures de budget du gouvernement aux niveaux provinciaux et fédéraux ont affaiblis la surveillance et le respect de ces lois. "Ici en Ontario, nous avons le Ontario Water Resources Act et le Environmental Protection Act." précise Mattson. "Les 2 sont sont rigides et sévères. Vous pouvez faire de la prison pour enfreindre ces lois et les amendes du OWRA peuvent aller jusqu'à $6 million par jour. Mais ce qu'il arrive, c'est que vous pouvez demander pour des permissions de polluer. C'est à ce point-là que nous nous en mêlons: pour s'assurer que ces permis sont justifiables."

Par exemple, Lafarge, l'une des plus importantes compagnies de ciment du monde, a demandé pour un permis pour stocker et brûler des carburants "alternatifs" comme des pneus, des plastiques et de la farine d'os à être incinérés près de Kingston. Avant et après l'approbation du gouvernement de l'Ontario en 2006, le groupe de Mattson s'est objecté au projet. Waterkeeper a dû aller en cour à la Ontario Divisional Court. Après des années de procédures, Lafarge a enfin retiré sa demande. Mattson précise que l'industrie a des connections politiques et peut argumenter qu'elle crée des bienfaits économiques. "Ils créent des emplois. Ils fournissent du ciment. Ils produisent de l'électricité. Mais d'un point de vue de protection de l'environnement, ce sont des normes à leur minimum. Elles ne sont pas négociables."

Le document de base, celui qui jette les grandes lignes de toutes les actions du gouvernement, est le Great Lakes Water Quality Agreement (GLWQA), signé en 1972 par Pierre Trudeau et Richard Nixon, et a été révisé en 1978 et amendé plus tard et pour la dernière fois en 1987. C'était avant l'apparition des nouveaux médicaments comme le Viagra, le Prozac et les nouveaux analgésiques qui se retrouvent dans les sources d'eau potable de l'Amérique du Nord, et même avant l'usage généralisé des polybromodiphényléther (PBDE), les ignifuges qui s'accumulent dans les tissus vivants, comme le lait maternel humain et les oeufs des oiseaux.

C'est pourquoi qu'en juin 2009, Lawrence Cannon, qui était alors le Ministre des Affaires étrangères et Commerce international Canada (MAECI), se tenait debout au milieu du Rainbow Bridge avec le U.S. Secretary of State Hillary Clinton pour confirmer sa volonté de mettre à jour cette entente. Les négociations continuent toujours, mais il n'y a pas de sentiment d'urgence, malgré le fait que l'entente doit être mise à jour tous les 6 ans. "Nous avons perdu notre élan." déplore Miller, un scientifique en environnement. "Dans le passé, nous étions le partenaire agressif. Nous étions ceux qui faisaient des pressions auprès des Américains, les défiant de s'engager dans des efforts scientifiques, d'assainissement, etc... Je ne vois plus cela aujourd'hui, bien que les négociations ne sont pas encore terminées. Le gouvernement fédéral semble se dire que personne n'y accorde beaucoup d'importance, et le public ne se fait plus entendre. Si il y avait un message clair à faire passer, un sentiment d'urgenc et les gens diraient: "Non, non, non, nous voulons que ces lacs soient nettoyés, nous sommes inquiets!" , je pense que nous aurions plus de chance de se faire entendre. Nous devons nous engager à nettoyer ce lac et je m'inquiète de voir que cela ne se réalisera pas." déplore Miller.

Maude Barlow, du Council of Canadians et Food and Water Watch, s'inquiète pour l'avenir. "Nous voulons vraiment souligner certaines choses, comme l'exportation du bitume via des projets d'oléoduc vers des raffineries sur le lac, ainsi de suite." Un rapport lancé par le Munk Center de l'université de Toronto a appelé ces oléoducs des systèmes de livraison de pollution. Alors Barlow est à la tête d'une campagne pour déclarer tous les Grands Lacs des biens communs et les protéger de dégradations futures. "Si nous voulons que le gouvernement agisse," dit-elle, "c'est comme attendre pour un miracle. Ce que nous devons faire c'est une marée de demandes de la part des communautés autours des lacs que nous, ensemble, devons protéger et sauver les lacs."

Les pluies ont été abondantes ce printemps. Dans un sens, c'est bien, car elles ont aidé à remplir les lacs et les ruisseaux. Par contre, quand il pleut fort, comme cela arrive souvent depuis quelques années, les égouts combinés obsolètes de Toronto continuent de faire ce qu'ils sont conçus de faire: déborder, ce qu'ils font de 50 à 60 fois par année.

Voici en bref ce qui se passe: le réseau unitaire d'assainissement qui se trouve sous des villes partout en Amérique du Nord, combine le ruissellement des eaux pluviales et les égouts dans 2 canaux mais à l'intérieur d'un seul tuyau. Quand il fait beau et quand il ne pleut pas trop, les 2 se rendent à l'usine de traitement. Mais quand il pleut trop fort, les 2 se mélangent et débordent pour se retrouver tel quel dans la rivière Don River et Toronto Harbour.

C'est pourquoi nous ne les construisons pas de cette façon maintenant, et pourquoi Ottawa et Kinston dépensent des centaines de millions pour nettoyer leurs eaux usées. Ottawa a promis de dépenser $252 millions pour séparer ses égouts, et Kingston investit $30 millions pour séparer ses égouts, une toute petite partie de son projet de contrôle de pollution qui totalisera $200 millions.

Toronto a un retard de $1,3 milliards dans ses réparations d'aqueduc et d'égout, et devrait dépenser un minimum de $254 millions par année pour y voir, selon le directeur général du Toronto Water dans le rapport annuel de 2010 du commissaire Miller. Si Toronto voyait à rattraper son retard, on peut s'attendre à des fermetures de rues et d'importants travaux. Imaginez les bouchons de circulation! Il y a un coût politique qui vient avec les coûts financiers quand les payeurs de taxes se plaignent déjà.

En regardant vers le centre-ville, Mattson dit: "Imaginez tous ces nouveaux condos et tout ces égouts qui aboutissent au port toutes les fois qu'il pleut. L'eau devient intouchable." Pour ce qui est des nouveaux parcs sur Queen's Quay, Mattson dit: "Vous pouvez admirer H2O et Sugar Beach, mais ce sont des endroits où vous ne pourrez jamais tremper vos orteils à l'eau."

"Les gestes qui doivent être accomplis sont presque exclusivement dans le domaine du gouvernement provincial." dit le commissaire Miller. "Des actions comme forcer les industries à moins polluer, améliorer les systèmes d'égouts pluviaux et les usines de traitement sont tous du domaine de l'Ontario, mais les villes devront payer. Ces actions peuvent être implantées par la province si la province décide de le faire."

"Les lacs seront sauvés." dit Nevin du IJC. "Mais est-ce que les gouvernements peuvent faire plus pour s'assurer que ces lacs seront protégés pour nos enfants et nos petits enfants? Ils peuvent certainement en faire plus."

"L'eau potable est un besoin de base, comme la nourriture, un gîte, des vêtements." dit Mattson. "C'est vraiment fondamental à notre milieu de vie et pourquoi nous avons choisi de vivre ici. C'est important que les gens comprennent que c'est un privilège et quelles protections sont nécessaires pour garder ce privilège." Pour Mattson, les réponses se trouvent à la plage. L'organisme Lake Ontario Waterkeeper vient de lancer son pamphlet gratuit "The Swim Guide", un outil de travail maintenu à jour pour trouver où sont les plages où la baignade est sécuritaire autour des Grands Lacs. Les prochains projets seront sur l'eau potable et la pêche sportive. Le but de son groupe est de rendre le lac Ontario baigable à la grandeur, buvable et pêchable de nouveau. "Ce n'est pas seulement pour l'être humain" dit-il, en regardant les bernaches prendre soins de leurs canetons dans Keating Channel. "Il y a la faune et la flore qui dépendent du Lac Ontario pour boire, pour nager, se nourrir et se reproduire. Si vous vous limitez à afficher les interdictions de pêcher, de se baigner ou de boire l'eau, ceux-là ne peuvent pas lire."Photo: Lake Ontario Waterkeeper

"Lake of Shame: Ontario’s pollution problem

Just below the soaring Scarborough Bluffs, 17-month old Piper Clark scoops the fine sand into gloppy pies. Her brother Reed, 4, bravely ventures deeper into the water. Around them on this hot summer day, bikini-clad girls frolic and tease boys in the waves, while the lifeguard warns them from straying too far out. Colonies of swallows, warily eyeing the hawks soaring above, cling to the sandy face of the cliff.

Colleen Clark, a nurse, stands watch over her toddlers, her feet in the water, her dress hitched up above her knees. “Oh sure, I let them go in,” she says, pointing to the green flag indicating the water is safe. “But I wouldn’t let them drink it.”

A few kilometres west of Bluffer’s Park, just below the Gardiner, two adult geese paddle around Keating Channel with their four fluffy goslings. That’s where the Don River spills into Toronto Harbour, spewing sewage as it flows. It’s also where heavy trucks rumble on their way to the Leslie Spit to dump their loads of asphalt and rusty steel, bricks and rebar — what the city calls “clean fill.” A boom spreads just beneath the trees where the geese shelter, there to catch the “floatables,” the used condoms, plastic tampon applicators and hypodermic needles that bob among the mini-explosions of methane bubbles. Unlike Colleen Clark, Mother Goose can’t read the menace in the soupy black water.

Mark Mattson, president of Lake Ontario Waterkeeper, a criminal lawyer turned, appropriately enough, environmental lawyer, surveys the scene and says, “I’ve been investigating the channel for 20 years, and this is as bad as it’s ever been. “These carp go all over the lake, the birds migrate,” continues Mattson, as one of the geese elegantly dips its beak into the water. “They’re still part of the diet of northern communities. I wouldn’t want to be the hunter who shoots one of these geese and feeds it to his children.” This, folks, is your water, what comes out of your tap, what you drink, what you bathe in and, if you aren’t lucky enough to have a cottage, what you swim in. Some 4 1/2 million humans who have made their homes around Lake Ontario depend on this water — as does the wildlife on, in, above and around it. “It’s our only source of drinking water,” says Mattson. “We’re very fortunate because, unlike so many other cities, Boston, New York, Vancouver, they don’t have their drinking water at the bottom of their street. “But think about it: if Lake Ontario became undrinkable, if we had a Fukushima disaster at one of Ontario’s 21 reactors, there would be no alternative potable drinking water. We’d have to build a pipeline to Lake Huron or James Bay or something.”

In the Huron language, Lake Ontario means Lake of Shining Waters. Stand on the crest of the slope on Jones Avenue, just below the Danforth, and, when the sun hits the water it’s like a mirror. But of all the Great Lakes, Lake Ontario, which is furthest downstream, is almost certainly the most polluted.

“Your fish warnings are more ominous in Lake Ontario,” says Ontario’s Environmental Commissioner, Gord Miller. “If you look at the guidelines for eating fish, you’ll find that the highest level of contaminants is in Lake Ontario.”Just check out the Environment Ministry’s 2011-2012 “Guide to Eating Ontario Sport Fish.” No kids under 15 and no women considering getting pregnant should even think of a fish fry. Here’s an appetizing bit: “In the various species of trout and salmon found in Lake Ontario, dioxins, furans, dioxin-like PCBs, mirex, photomirex, toxaphene and chlordane can be elevated in the same fish . . .
“Consumption of species such as walleye, pike, bass and perch is usually restricted because of mercury. In total, 58.6 per cent of the advice given for sport fish from Lake Ontario results in some level of consumption restriction.”

Lake Ontario is the 14th largest lake in the world: 19,529 square kilometres, 1,146 kilometres of shoreline, 244 metres at its deepest. Which is one reason it’s not a total cesspool, experts say. Its size and depth help dissipate the bacteria, which our drinking-water filtration plants kill off with chlorine.

But what about the agricultural runoff? The sewage? The industrial sludge? The nuclear waste? The pesticides? Herbicides? Road salt? The toxic by-products of burning medical and municipal waste? The engine oil you poured down the storm sewer? The leftover prescription pills you flushed down the toilet?

Mind you, in many ways Lake Ontario much better than it used to be. Environmental laws have reined in industry. Our 20 Toronto-area beaches are now swimmable again — much of the time. Nobody is getting cholera anymore, and the walleye are making a comeback. A generation ago, parts of the Great Lakes, including Lake Ontario, were dead or dying. But despite the improvement, last fall Miller, Ontario’s independent environmental watchdog, who is appointed by Queen’s Park, published a scathing assessment of the Liberal government’s lack of action on the lake. Pollutants old and new, he points out, are combining to make chemical cocktails with unpredictable effects — and none of this includes the ecological destruction caused by invasive species such as zebra mussels and lamprey eels.

But there’s no need to panic . . . yet.

“The quality of the drinking water generally throughout the Great Lakes and in Lake Ontario is very good,” says John Nevin, a spokesperson for the International Joint Commission (IJC). That’s the independent, binational organization created by Canada and the U.S. to oversee all the treaties governing our boundary waters and to ensure that our shared lakes and rivers are properly managed and well-protected. Nevin notes that the commission is now researching the impact of new chemicals — fire retardants and pharmaceuticals, for example. The IJC will release its findings in the fall.

What’s complicating the protection of Lake Ontario is the many and myriad jurisdictions, the tangle of laws and treaties that govern what we put into it and what we take out. Not only are there international agreements such as the 1909 Boundary Waters Treaty, which established the Joint Commission, but also federal, municipal, provincial and state laws, bylaws and regulations. But government cutbacks at both the provincial and federal levels are weakening enforcement. “Here in Ontario we have the Ontario Water Resources Act and the Environmental Protection Act,” Mattson points out. “Both are strong pieces of legislation. You could go to jail for breaking these laws and fines under the OWRA are up to $6 million a day. “But what happens is that you can apply for permits to pollute . . . That’s where we get involved, to make sure that those permits are justifiable.”

For example, Lafarge, one the largest cement companies in the world, applied for a permit to store and burn “alternative” fuels — tires, plastics and bone meal — in a kiln near Kingston. Before and after the Ontario government approved the project in 2006, Mattson’s group challenged the plan. Waterkeeper had to go to Ontario Divisional Court. After years of back-and-forth, Lafarge withdrew its application. Mattson points out that industry has political connections and can argue that it creates economic benefits. “They’re providing jobs. They’re providing cement. They’re providing electricity to power your birthday parties. “But, from an environmental-protection point of view, these are minimum standards. They’re not negotiable.”

The flagship document, the one that sets the framework for everything government do, is the Great Lakes Water Quality Agreement (GLWQA), first signed in 1972 by Pierre Trudeau and Richard Nixon, then revised in 1978 and later amended for the last time in 1987. That was before the introduction of drugs such Viagra, Prozac and modern painkillers, which have been known to turn up in North American water supplies, or the widespread use of polybrominated diphenyl ethers (PBDEs), the ubiquitous flame retardants that “bioaccumulate” in everything from human breast milk to birds’ eggs.

That’s why, in June 2009, Lawrence Cannon, then Canada’s Minister of Foreign Affairs and International Trade, stood in the middle of Rainbow Bridge with U.S. Secretary of State Hillary Clinton and made a commitment to update the agreement. Negotiations are ongoing but there is no sense of urgency — despite the fact the agreement is supposed to be updated every six years. “We have lost momentum,” despairs Miller, an environmental scientist. “In the past we were the aggressive partner, we were the ones pushing the Americans, challenging them with large commitments of science, cleanups and that sort of thing. I don’t see any of that on the table, although the negotiations are not over yet. “The federal government seems to be saying, ‘Well, we don’t give this very much importance and we haven’t heard very much from the public.’ “If there were a clear message, a sense of urgency and people saying, ‘No, no, no! We want these lakes cleaned up, we’re worried about this,’ I think you’d get a better response. “We need to recommit to this lake and I am worried that we’re not going to do it,” Miller sighs.

Maude Barlow, National Chairperson of the Council of Canadians and Chair of the Board of Washington-based Food and Water Watch, worries about what is to come. “We really want to highlight certain things, the export of bitumen through (proposed) pipelines to refineries on the lake, and so on.” A report commissioned by the University of Toronto’s Munk Centre called those pipelines “a pollution delivery system.” So Barlow is spearheading a campaign to declare all the Great Lakes a publicly owned “commons,” and to save them from further degradation. “If we wait to government to take action,” she says, “we will be waiting for a miracle to happen. What we need to do is to get a groundswell of demand from communities around the lakes that we, together, have to protect and save the lakes.

The rains have been heavy this spring. On the one hand, they’ve helped replenish our lakes and streams. But when it rains hard, as it has in recent years, Toronto’s obsolete combined sewers do what they were built to do long ago — overflow, as many as 50 or 60 times a year.

Here are the dirty details simplified: combined sewers, found beneath cities all over northeastern North America, essentially channel storm-water runoff and sewage into two trenches but through a single pipe. In dry and moderately wet weather, both go to sewage treatment plants. But when it pours, what goes down the john meets and mingles with what goes down the sewer grate and overflows into the Don River and Toronto Harbour.

This is why they aren’t being built anymore, and why Ottawa and Kingston are spending hundreds of millions clean up their wastewater act. Ottawa has committed $252 million to separate its sewers, while Kingston is investing $30 million just in sewage separation, part of a $200-million pollution-control plan.

Toronto has a backlog of $1.3 billion in underground water and wastewater repairs and should be spending a minimum of $254 million per year to deal with it, according to the general manager of Toronto Water as quoted in Environmental Commissioner Miller’s annual report for 2010. Were Toronto to address that backlog, count on street closures and huge excavations. Imagine the gridlock. There’s a political cost that goes with the financial cost when taxpayers are already complaining.

Pointing towards downtown, Mattson says: “Just imagine all those new condos and all that new sewage going into the harbour every time it rains. It makes the water untouchable.” As for Toronto’s new parks on Queen’s Quay, Mattson says, “You can admire H20 and Sugar Beach, but they’ll never be places where you can dip your toes in the water.”

“The actions that have to be taken are almost exclusively in the domain of the provincial government,” says Environmental Commissioner Miller. “Things like curbing industrial pollution, improving storm-water management, improving the sewage plant — these are under the authority of Ontario, but the cities will have to pay . . . “This can be driven by the province if the province chooses to do so.”

“The lakes will be okay,” says the IJC’s Nevin. “But can the governments do more to make sure that these lakes are protected for our children and grandchildren? They certainly can be doing more.”

“This is a primary need — drinking water — like food, like shelter, like clothes” says Mattson. “This is really fundamental to where we live and why we live here. It’s really important for people to understand what a privilege it is and what protections are needed to maintain that advantage.” For Mattson, the answers are on the beach. Lake Ontario Waterkeeper has just put out a free app called “The Swim Guide” — a constantly updated tool for finding where it’s safe to swim on http://www.blogger.com/img/blank.gifthe Great Lakes. The next projects are apps on drinking water and catching fish. His group’s goal is to make Lake Ontario fully “swimmable, drinkable and fishable” again. “It’s not just a human thing,” he says, watching the geese tend to their young in Keating Channel. “There are animals and wildlife that rely on Lake Ontario for drinking water, for floating and swimming and having their babies and getting their food. “So even if you put up signs saying don’t fish, don’t swim, don’t drink the water, they are not reading those signs.”"

Excerpts from article written by Antonia Zerbisias published here: http://www.thestar.com/news/article/1022104--lake-of-shame-ontario-s-pollution-problem
Photo: toronto.com

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