Friends of the Richelieu. A river. A passion.



"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Wednesday, December 21, 2011

Agriculture - mettre les terres agricoles sur une diète


Croyez-le ou pas, il vient de se terminer une consultation publique qui a pris fin le 21 décembre 2011. Cette consultation publique était pour établir un projet de règlement pour modifier le REA (Règlement sur les Entreprises Agricoles).

Sur le site du MDDEP, au sujet de la consultation publique: http://www.mddep.gouv.qc.ca/milieu_agri/agricole/rea-mod2011.htm

Sur ce qu'est le REA: http://www.mddep.gouv.qc.ca/milieu_agri/agricole/faq.htm

Pour ceux que cela intéresse, le PAEF (Plan AgroEnvironnemental de Fertilisation) est déjà en vigueur au Québec, mais on peut s'interroger sur l'efficacité de ce plan pour assainir les rivières agricoles du Québec. Le problème est global. Voici une traduction libre d'un article trouvé sur la station télé publique aux États-Unis, et la situation est la même ici.

Mettre les terres agricoles sur une diète d'engrais.

En décembre, le département de l'agriculture des États-Unis a rendu public un document qui n'a pas fait les manchettes aux nouvelles, ou même nulle part, de toute façon. Son titre est à dormir debout, je suis sûr que vous en conviendrez: "National Nutrient Management Standard" - standard national de gestion de nutriments. Pourtant, ce document représente le meilleur effort déployé de cette agence pour résoudre l'un des plus importants problèmes environnementaux du pays, et de la planète: l'azote et le phosphore qui polluent les cours d'eau.

La raison pour laquelle ce problème est si majeur, et si difficile à résoudre. Les fermiers doivent fertiliser leurs champs avant que ces champs puissent nous nourrir. Sans engrais, le succès des récoltes diminue. Mais les lacs, les estuaires et les eaux côtières sont en aval de terres agricoles très fertilisées, et aujourd'hui, ils étouffent à mort à cause de surplus de nutriments. Ces nutriments viennent typiquement des engrais commerciaux, mais cela n'est pas nécessairement le cas. Les agriculteurs biologiques doivent engraisser leurs champs aussi. Les fermiers se servent aussi des fumiers animaux (qui sont vraiment de l'engrais recyclé venant des champs qui ont fourni la nourriture de ces animaux) et des légumineuses: des récoltes comme la luzerne ou les pois chiches, car ils ajoutent de l'azote dans le sol. Le problème est que ces nutriments ne restent pas où on en a besoin. Ils se déplacent vers l'eau souterraine, les cours d'eau et dans l'air, et partout sont la source de problèmes. Ils nourrissent la croissance de microbes et d'algues, transformant l'eau claire en bouillie et privant les poissons et les autres créatures aquatiques de l'oxygène essentiel à leur croissance. Il y a d'autres sources importantes de pollution par nutriments également, dont les égouts urbains et la combustion des combustibles fossiles, mais l'engrais est la plus importante.

Aux États-Unis, les victimes les plus connues de la pollution par nutriments sont la baie de Chesapeake et une partie du Golfe du Mexique appelée la zone morte. Mais des problèmes semblables se retrouvent à plusieurs autres endroits également, dont des lacs et des régions côtières en Chine et en Europe (faut surtout penser aux plages bretonnes qui suffoquent du purin de porc!). Alors, partout sur la planète, des environnementalistes et des scientifiques se mobilisent pour combattre le fléau de la sur-fertilisation. C'est le pourquoi du nouveau document de la USDA. Il détaille une série d'étapes que les fermiers peuvent entreprendre, et devront entreprendre, s'ils veulent recevoir les incitatifs financiers venant de certains programmes de la USDA, afin de minimiser le ruissellement de nutriments qui vient des champs agricoles. Essentiellement, cela implique mettre les terres agricoles sur une diète raisonnable. Seulement nourrir la terre avec ce qu'elle a vraiment besoin. Et ne pas épandre d'engrais, dont le purin, quand les récoltes en ont pas besoin. (Par exemple, je suis entourée à chaque automne en octobre et novembre par des champs arrosés avec du purin, alors que toutes les récoltes sont engrangées et les champs seront vides pendant les mois d'hiver qui viennent. Où vont les nutriments dans ces champs agricoles composés surtout de sols argileux, donc imperméables, croyez-vous????). Aussi, il faut tenter de capturer et emmagasiner tout nutriment en excédent. Par exemple, faire pousser des récoltes hivernales qui protégeront les sols pendants l'hiver, afin de capturer l'azote libre avant qu'il ne ruisselle dans l'eau souterraine (ou dans le fossé le plus près).

Dave White, à la tête du service de conservation des ressources naturelles de la USDA, a dit aux journalistes que les nouvelles recommandations pourraient avoir un impact considérable sur le continent. Les recommandations n'ont pas les pouvoirs de véritables règlements, mais les gouvernements de l'état peuvent les rendre obligatoires. Maryland est à s'affairer à nettoyer la Baie de Chesapeake et exige déjà aux fermiers de lui fournir un plan d'aménagement de nutriments détaillé, ce qui devrait minimiser, et peut-être même prévenir le ruissellement de nutriments. À l'annonce de ce plan, White a suggéré aux agriculteurs qu'ils adoptent ce plan sur base volontaire simplement pour des raisons économiques à leur avantage. L'engrais est dispendieux, et le gaspiller coûte de l'argent. (Ce n'est pas un argument au Québec: nous sommes en surplus de purin en Montérégie!). "Si vous chercher quelqu'un pour réglementer l'industrie, je ne suis pas votre homme." dit-il.

Pourtant, une étude qui se déroule depuis longtemps à l'université du Michigan menée par le Kellogg Biological Research Station laisse penser que se limiter à faire la promotion des intérêts économiques égoïstes peut en réalité travailler contre la découverte d'une solution. L'expérience étudiait les impacts environnementaux des différentes pratiques agricoles depuis les 20 dernières années et a constaté que c'est possible de réduire beaucoup les pertes de nutriments des terres agricoles, mais cela exige que les fermiers diminuent légèrement leurs attentes, plutôt que de chercher à avoir les plus gros rendements de récoltes au meilleur prix possible, ce qui veut dire le maïs.

Ken Staver, un scientifique en recherche pour l'université du Maryland, dit que contrôler la marée de nutriments prendra beaucoup d'années. "C'est de l'incrementalisme." dit-il. "Nous allions dans la mauvaise direction de façon incrémentielle, et nous faisons le travail inverse de façon incrémentielle. Cela ne nous donnera pas la qualité de l'eau que nous espérions. Mais nous allons dans la bonne direction." Photo: La Presse

"Putting Farmland On A Fertilizer Diet

The U.S. Department of Agriculture released a document yesterday (December 13 2011) that got no attention on the nightly news, or almost anywhere, really. Its title, I'm sure you'll agree, is a snooze: National Nutrient Management Standard. Yet this document represents the agency's best attempt to solve one of the country's — and the world's — really huge environmental problems: The nitrogen and phosphorus that pollute waterways.

There's a simple reason why this problem is so big, and so hard to solve. Farmers have to feed their fields, before those fields can feed us. Without fertilizer, harvests would dwindle. But lakes, estuaries, and coastal waters lie downstream from highly fertilized farmland, and now they are choking to death on too much nutrition. Those nutrients typically come from commercial fertilizer, but they don't have to. Organic growers need to feed their fields, too. Farmers can also use animal manure (which is really recycled fertilizer from the fields that fed those animals) and legumes — crops like alfalfa or chickpeas, which add nitrogen it to the soil. The problem is, those nutrients don't stay where they're needed. They migrate into groundwater, streams, or the air, and everywhere, they cause problems. They feed the growth of microbes and algae, turning clear water cloudy and depriving fish and other creatures of essential oxygen. (There are other important sources of nutrient pollution as well, including urban sewage and the burning of fossil fuels, but fertilizer is the biggest.)

In the United States, the best-known casualties of nutrient pollution include the Chesapeake Bay and a portion of the Gulf of Mexico called the "dead zone." But similar problems exist in many other places as well, including lakes and coastal areas of China and Europe. So around the world, environmentalists and scientists are mobilizing to fight the plague of over-nutrition. That's where the new USDA document comes in. It lays out a host of steps that farmers can take — and will have to take, if they get funding from certain USDA programs — to minimize the spread of nutrients outside farm fields. Essentially, it involves putting farmland on a sensible diet. Only feed the land as much as it really needs. And don't apply fertilizer, including manure, when the crops don't need it. Also, try to capture and store any excess nutrients. For instance, grow wintertime "cover crops" that can trap free nitrogen before it leaches into groundwater.

Dave White, the head of USDA's Natural Resources Conservation Service, told reporters that the new guidelines "could have a tremendous, continental impact." The guidelines do not have the force of actual regulations, but state governments can make them mandatory. Maryland, which is fighting a desperate battle to clean up the Chesapeake Bay, already requires its farmers to come up with detailed "nutrient management plans" that are supposed to minimize, and hopefully prevent, nutrient runoff. At yesterday's briefing, White suggested that farmers will follow these guidelines voluntarily, simply out of economic self-interest. Fertilizer is expensive, and wasting it costs money. "If you're looking for someone who wants to regulate agriculture, you're talking to the wrong guy," he said.

Yet a long-running experiment at Michigan State University's Kellogg Biological Research Station suggests that economic self-interest alone can actually work against a solution. The experiment, which has been studying the environmental impact of different farming practices for the past 20 years, shows that it is possible to dramatically reduce nutrient releases from farmland — but it seems to require farmers to scale back their expectations modestly, rather than pursuing the highest yields of the most profitable crop, which is corn.

Ken Staver, a research scientist for the University of Maryland, says getting the flood of nutrients truly under control will take many years. "It's incrementalism," he says. "We went in a wrong direction incrementally, and we're working our way back incrementally. It's not going to give us the water quality that we would wish for. But it's all moving in the right direction.""

Author: Dan Charles
link: http://www.npr.org/blogs/thesalt/2011/12/13/143659204/putting-farmland-on-a-fertilizer-diet

1 comment:

  1. Si on va voir les travaux des gens qui font de la permaculture et ceux des agronomes comme Claude et Lydia Bourguignon, on apprendra à faire revivre la terre sans besoin de substances chimiques. On peut lire aussi les travaux de Fukuoka. Comme le dit Claude Bourguignon, nous en sommes rendus à faire de la gestion de pathologie végétale.

    Les terres sont mortes ou mourantes.

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