Friends of the Richelieu. A river. A passion.



"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Monday, January 16, 2012

Insecticides - la mort des abeilles et le lien avec les grandes cultures


Cela fait longtemps que je suspecte qu'il y a un lien entre les grandes cultures (monocultures de maïs-grain et de soya génétiquement modifiés) et la disparition des abeilles, autour de chez moi et en Amérique du Nord. C'est impossible de tant altérer le paysage agricole (destruction des boisés, disparition des rotations de cultures autres que le maïs et le soya, disparition des pâturages, des cultures de légumes feuillus et racinaires, disparition des petits vergers familiaux) sans avoir un impact sur les abeilles. Sans compter la disparition des bandes riveraines et des haies brises-vents.

Où peuvent se nourrir les abeilles domestiques et sauvages quand le maïs et le soya ne sont pas en fleurs? Et quand ces cultures sont en fleurs, leur pollen contient un insecticide qui ne devrait pas les mettre en danger, mais qui sait?

Les fabricants d'insecticides, très puissants et influents, font la propagande de la théorie des acariens et des teignes, mais quel organisme vivant peut combattre des parasites quand il meurt de faim?

Et maintenant, des scientifiques ont fait la démonstration que les néonicotinoïdes qui recouvrent les graines de maïs et de soya contaminent l'environnement pour toute la saison après les semences! Les néonicotinoïdes sont très toxiques pour les abeilles, et saupoudrer la campagne en entier durant les semences est un autre mise à mort pour les abeilles.

Introduction:

Bien que les néonicotinoïdes sont interdits ou l'usage en est restreint en Allemagne, en France, en Italie et en Slovénie, les législateurs en Grande-Bretagne et aux États-Unis (NDLR: et le Canada!) acceptent jusqu'à date l'affirmation de l'industrie qui maintient qu'ils ne sont pas dangereux pour les abeilles.

Mais cette opinion est maintenant mise rudement à l'épreuve par une nouvelle étude scientifique de Purdue University de West Lafayette, en Indiana. Les scientifiques de l'étude ont trouvé des néonicotinoïdes dans les abeilles, dans le pollen, dans le sol et sur des pissenlits, ce qui laisserait comprendre que les abeilles pourraient se faire contaminer de plusieurs façons.

"Nous savons que ces insecticides sont très toxiques pour les abeilles; nous en avons trouvé dans chaque spécimen d'abeilles mortes ou mourantes." dit Christian Krupke, un professeur associé en entomologie à Purdue et co-auteur de l'étude. Les abeilles avaient aussi des tremblements, leurs mouvements manquaient de coordination et avaient des convulsions: tous des signes d'empoisonnement aux insecticides.

"Ce produit est tellement concentré que même de très petites quantités qui se déposent sur des plantes en pleine floraison autour d'un champ agricole peut tuer les butineuses ou se faire transporter à la ruche dans le pollen contaminé." dit Krupke.

"Cela se démarque comme étant une source énorme de contamination environnementale potentielle, et pas seulement pour les abeilles domestiques, mais aussi pour n'importe quel insecte qui vit dans ou près de ces champs. Le fait que ces composés peuvent persister pendant des mois ou pendant des années veut dire que les plantes qui poussent dans ces sols peuvent absorber ces composés dans leurs tissus feuillus ou dans leur pollen."

Les compagnies fabriquant des pesticides ont toujours tenté de protéger leurs affaires de plusieurs millions en faisant du lobbying international contre les interdictions d'utiliser les néonicotinoïdes, un groupe de chimiques toxiques conçus pour paralyser les insectes en s'attaquant à leur système nerveux.

Voici une traduction libre d'un article trouvé dans Futurity.org mis en ligne par quelqu'un de Purdue University qui explique davantage cette catastrophe en devenir.

Des concentrations élevées d'insecticide dans des abeilles à miel mortes.

Les populations d'abeilles à miel sont en déclin sévère depuis des années, et des scientifiques pourraient avoir identifié l'un des facteurs qui contribuent aux mortalités d'abeilles autour des champs agricoles. Des analyses d'abeilles trouvées mortes dans et autour de leurs ruches de plusieurs ruchers pendant 2 ans en Indiana ont trouvé la présence d'insecticides néonicotinoïdes qui sont habituellement utilisés pour recouvrir les graines de maïs et de soya avant les semences.

La recherche démontre que ces insecticides sont présents à de hautes concentrations dans la poudre de talc résiduelle qui est générée par la machinerie agricole pendant la période de semis, selon les données publiées dans le journal scientifique PLoS One.

"Nous savons que ces insecticides sont très toxiques pour les abeilles; nous en avons trouvé dans chacun des spécimens d'abeilles mortes ou agonisantes." dit le co-auteur Christian Krupke, un professeur associé en entomologie à Purdue University.

Les États-Unis perdent environ un tiers des ruches d'abeilles chaque année, dit Greg Hunt, un professeur de génétique de comportement, spécialisé dans les abeilles à miel et co-auteur de l'étude. Pas un seul facteur n'est à blâmer, bien que des scientifiques croient que les teignes et les insecticides font force commune contre les abeilles qui sont si importante pour polliniser les récoltes et les plantes sauvages.

"C'est comme un supplice aux milles coupures pour ces abeilles." dit Hunt.

La mortalité chez les abeilles en 2010 et 2011 se produisait au temps des semis dans les ruches qui se trouvaient près des champs agricoles, et des dépistages toxicologiques fait par Brian Eitzer, un co-auteur de l'étude travaillant au Connecticut Agricultural Experiment Station, afin de détecter une variété de pesticides ont démontré que les néonicotinoïdes utilisés pour traiter les graines de maïs et de soya étaient présents dans chacun des spécimens d'abeilles affectées.

D'autres abeilles trouvées dans ces ruches avaient des tremblements, des mouvements qui manquaient de coordination et des convulsions, tous des signes d’empoissonnement par insecticides.

Les graines de la plupart des récoltes annuelles sont recouvertes par des insecticides néonicotinoïdes afin de les protéger une fois en terre. Toutes les graines de maïs et environ la moitié des graines de soya sont traitées. La couche de protection autour des graines est collante, et afin d'aider la fluidité des graines dans les systèmes à vide utilisés par la machinerie agricole, le produit est mélangé avec de la poudre de talc. Le surplus de talc utilisé dans le procédé est relâché pendant qu'on fait les semis et ensuite pendant les procédures de routine pour nettoyer la machinerie agricole.

"Vu les grandes quantités de semis de maïs et l'usage de la poudre de talc, nous envoyons dans les airs de grandes quantités de talc contaminé dans l'environnement. La poussière est très légère et semble très mobile." dit Krupke. Le pollen de maïs que les abeilles ramènent à la ruche plus tard dans la saison se révélait également positif dans les tests de détection de néonicotinoïdes à des concentrations légèrement sous les 100 parties par milliard. "C'est suffisant pour tuer les abeilles si des quantités suffisantes sont ingérées, mais ce n'est pas excessivement toxique." dit-il.

Par contre, le talc excessif contaminé comptait des concentrations très élevées d'insecticides, jusqu'à 700,000 fois la dose mortelle par contact pour une abeille.

"Peu importe ce qu'il y avait sur la graine se ramasse dans l'environnement." dit Krupke. "Cette matière est si concentrée que même de petites quantités qui atterrissent sur des plantes qui fleurissent autour d'un champs peut tuer des butineuses ou être transporté vers la ruche sur du pollen contaminé. Çà pourrait être la raison pour laquelle nous avons trouvé ces insecticides dans le pollen que les abeilles avaient recueilli et ramené à leurs ruches."

Krupke suggère que des efforts devraient être fait pour limiter ou éliminer les émissions de talc durant la période des semences. "Ce devrait être la première cible en actions correctives." dit-il. "C'est évidemment une source énorme de contamination environnementale potentielle, pas seulement pour les abeilles à miel, mais pour n'importe quel insecte qui vit dans ou près de ces champs. Le fait que ces composés chimiques peuvent persister pendant des mois ou des années veut dire que les plantes qui poussent dans ces sols peuvent absorber ces composés dans leurs feuilles ou leur pollen."

Bien que la production de maïs-grain et de soya ne nécessite pas l'intervention des insectes pollinisateurs, ce n'est pas le cas pour la plupart des plantes qui produisent de la nourriture. La protection des abeilles bénéficie à l'agriculture, puisque la plupart des plantes qui fournissent des fruits, des noix et des récoltes de légumes dépendent des abeilles pour la pollinisation.

Le Department of Agriculture des États-Unis évalue la valeur des abeilles à miel pour l'agriculture commerciale à $15 milliards, peut-être bien $20 milliards par année.

Hunt dit qu'il prévoit continuer à étudier les effets sous-létaux des néonicotinoïdes. Même les abeilles qui n'en meurent pas peuvent être incommodées d'autres façons, comme ne plus être capable de retrouver leur ruche ou la diminution de résistance aux maladies et aux parasites. "Je pense que nous devons nous arrêter et tenter de comprendre les risques associés avec ces insecticides."

La campagne de promotion "North American Pollinator Protection Campaign" et le département "Agriculture and Food Research Initiative de la USDA" ont financé cette recherche.
Although neonicotinoids have faced bans or restrictions in Germany, France, Italy and Slovenia, regulators in the UK and the US have so far accepted the industry's contention that the toxins were not poisoning bees.

But that view has now been seriously challenged by a new study from scientists at Purdue University in West Lafayette, Indiana. They found neonicotinoids in bees, in pollen, in soil and in dandelions, suggesting that bees could be contaminated in several different ways.

"We know that these insecticides are highly toxic to bees; we found them in each sample of dead and dying bees," said Christian Krupke, associate professor of entomology at Purdue and a co-author of the study. Bees also suffered from tremors, unco-ordinated movement and convulsions, which are all signs of insecticide poisoning.

"This material is so concentrated that even small amounts landing on flowering plants around a field can kill foragers or be transported to the hive in contaminated pollen," Krupke said.

"It stands out as being an enormous source of potential environmental contamination, not just for honeybees, but for any insects living in or near these fields. The fact that these compounds can persist for months or years means that plants growing in these soils can take up these compounds in leaf tissue or pollen."

Pesticide companies have been trying to protect their multi-billion pound businesses by lobbying internationally against bans on neonicotinoids, a group of toxic chemicals designed to paralyse insects by attacking their nervous systems.

Excerpts of this article: http://www.heraldscotland.com/news/environment/scientists-link-mass-death-of-british-bees-to-farm-pesticides.1326596745

"High insecticide levels in dead honeybees

Honeybee populations have been in serious decline for years, and scientists may have indentified one of the factors that cause bee deaths around agricultural fields. Analyses of bees found dead in and around hives from several apiaries over 2 years in Indiana showed the presence of neonicotinoid insecticides, which are commonly used to coat corn and soybean seeds before planting. The research showed those insecticides were present at high concentrations in waste talc that is exhausted from farm machinery during planting, according to findings published in the journal PLoS One.

"We know that these insecticides are highly toxic to bees; we found them in each sample of dead and dying bees," says co-author Christian Krupke, associate professor of entomology at Purdue University.

The United States is losing about one-third of its honeybee hives each year, says Greg Hunt, professor of behavioral genetics, honeybee specialist, and co-author of the findings. No one factor is to blame, though scientists believe that mites and insecticides are working together against the bees, which are important for pollinationg food crops and wild plants. "It's like death by a thousand cuts for these bees," Hunt said.

Bee deaths in 2010 and 2011 were occurring at planting time in hives near agricultural fields and toxicological screenings performed by Brian Eitzer, a co-author of the study from the Connecticut Agricultural Experiment Station, for an array of pesticides showed that the neonicotinoids used to treat corn and soybean seed were present in each sample of affected bees. Other bees at those hives exhibited tremors, uncoordinated movement and convulsions, all signs of insecticide poisoning.

Seeds of most annual crops are coated in neonicotinoid insecticides for protection after planting. All corn seed and about half of all soybean seed is treated. The coatings are sticky, and in order to keep seeds flowing freely in the vacuum systems used in planters, they are mixed with talc. Excess talc used in the process is released during planting and routine planter cleaning procedures.

"Given the rates of corn planting and talc usage, we are blowing large amounts of contaminated talc into the environment. The dust is quite light and appears to be quite mobile," Krupke says. The corn pollen that bees were bringing back to hives later in the year tested positive for neonicotinoids at levels roughly below 100 parts per billion. "That's enough to kill bees if sufficient amounts are consumed, but it is not acutely toxic," he says.

On the other hand, the exhausted talc showed extremely hih levels of the insecticides - up to about 700,000 times the lethal contact dose for a bee.

"Whatever was on the seed was being exhausted into the environment," Krupke says. "This material is so concentrated that even small amounts landing on flowering plants around a field can kill foragers or be transported to the hive in contaminated pollen. This might be why we found these insecticides in pollen that the bees had collected and brought back to their hives."

Krupke suggests efforts could be made to limit or eliminate talc emissions during planting. "That's the first target for corrective action," he says. "It stands out as being an enormous source of potential environmental contamination, not just for honeybees, but for any insects living in or near these fields. The fact that these compounds can persist for months or years means that plants growing in theses soils can take up these compounds in leaf tissue or pollen."

Although corn and soybean production does not require insect pollinators that is not the case for most plants that provide food. Protecting bees benefits agriculture since most fruit, nut, and vegetable crop plants depend upon honeybees for pollination.

The U.S. Department of Agriculture estimates the value of honeybees to commercial agriculture at $15 billion to $20 billion annually.
Hunt says he plans to continue to study the sublethal effects of neonicotinoids. Even bees that dont't die may be affected in other ways, such as loss of homing ability or less resistance to disease or mites. "I think we need to stop and try to understand the risks associated with these insecticides."

The North American Pollinator Protection Campaign and the USDA's Agriculture and Food Research Initiative funded the research."

Article written by Brian Wallheimer from Purdue. Link: http://www.futurity.org/earth-environment/high-insecticide-levels-in-dead-honeybees/

2 comments:

  1. Voici un autre article sur le même sujet et présentant les résultats d'une étude québécoise sur les néonicotinoïdes http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/affaires/agro-alimentaire/201110/11/01-4456267-les-abeilles-clairement-affectees-par-les-pesticides.php

    ReplyDelete
  2. Merci pour cet article qui décrit très bien la problématique des traitements de semences avec néonicotinoïdes en rapport avec la santé des pollinisateurs.

    La situation observée par les chercheurs américains est peut-être un peu plus sévère que celle qui prévaut actuellement au Québec, mais elle annonce ce qui nous attend d'ici à peine quelques années lorsque les néonicotinoïdes auront atteint les me^mes niveaux de concentration dans nos sols. Car il faut savoir que la demie-vie de la clothianidine varie de 450 jours à 990 jours. Comme les sols de la Montérégie reçoivent le plus souvent une nouvelle dose de néonicotinoïde à chaque année, la situation peut devenir problématique. Et que penser du risque de contamination des nappes d'eau ... et du Richelieu... et du fleuve? Car ces molécules sont malheureusement hydrosolubles!
    Comble d'absurdité, la justification agronomique pour utiliser des traitements insecticides n'est tout simplement pas là. Je vous invite à lire l'article tout neuf d'André Dumont dans le Bulletin des agriculteurs sur la question: http://www.lebulletin.com/actualites/toujours-necessaires-les-traitements-de-semences-38117

    Ceux qui se sentent concernés par cette problématique suivront avec intérêt la page Facebook de la Fédération des apiculteurs sur les difficultés des pollinisateurs: SOS_abeilles (http://www.facebook.com/pages/sos_abeilles/209993769020348)

    Jean-Pierre Chapleau
    apiculteur

    ReplyDelete