Monday, June 18, 2012
Démolir les barrages, guérir les rivières
Partout aux États-Unis (NDLR: Contrairement qu'au Québec!), les barrages sont démolis pour redonner une nouvelle vie aux écosystèmes des rivières. John Catena est superviseur de l'équipe de restoration de la région nord-est de la National Oceanic and Atmospheric Administration. Il est en entrevue avec Bruce Gellerman pour expliquer comment la démolition d'un barrage non seulement permet la migration des poissons, elle améliore les communautés locales.
Gellerman: Je suis à Somerville, au Massachusetts, pour l'émission Living on Earth.
G.: Plus tôt ce mois-ci, des membres de la tribu Penobscot a tenu une danse rituelle honorifique sur les rives de la rivière Penobscot dans le Maine. La cérémonie soulignait la destruction du barrage Great Works Dam qui avait été construit il y a de cela 125 ans. Ce barrage avait contribué à transformer la rivière Penobscot, la 2e plus importante rivière de la Nouvelle Angleterre, pour lui donner la réputation de l'une des rivières les plus menacées de la nation. Ken Salazar, le secrétaire de l'intérieur des É.-U. était là pour observer les équipes de démolition qui commençaient à démolir le barrage.
Salazar: C'est en effet un moment marqué de l'histoire de la rivière Penobscot et un parfait exemple à imiter pour le Maine et les États-Unis qui a pris du temps à enfin se réaliser.
G.: La démolition du Great Works Dam est un projet de $62 millions mené par le National Oceanic and Atmospheric Administration. John Catena est le superviseur en restauration pour NOAA de la région nord-est.
Catena: Hé bien! Il y a beaucoup d'avantages. Permettre au poisson de retourner à leurs endroits de fraie où il peut se reproduire. C'est un fait que les poissons peuvent migrer des océans en montant dans ces rivières ont besoin de ces lieux de fraie pour se reproduire et compléter leur cycle de vie. C'est le bienfait principal de ces projets: c'est de retourner les poissons vers leurs sites de fraie, leur permettre de se reproduire, de rétablir leurs nombres dans les rivières.
Ce qui mène à une suite d'effets comme la nourriture d'autres oiseaux qui se nourrissent de ces espèces de poissons. Cela permettra sûrement aux pêcheurs sportifs de revenir dans la rivière pour pêcher ces espèces qui pourront retourner à la mer. Historiquement, ces poissons étaient la proie de la morue, de l'aiglefin, du tassergal, du thon, et plusieurs autres espèces; alors lorsque nous tentons de rétablir les populations de poissons dans ces rivières en démolissant ces barrages, cela a des effets positifs pour l'océan également.
G.: Il n'y a pas si longtemps, j'imagine qu'il y avait environ 3,100 saumons qui remontaient cette rivière.
C.: En fait, juste l'année passée! C'était une année record pour les saumons qui revenaient monter la rivière. Habituellement, ils sont environ de mille à 1,500 dans la Penobscot.
G.: Et ce barrage a été construit il y a 125 ans?
C.: Hé bien, les chiffres avancés sont environ 100,000. Est-ce vrai? C'est difficile à dire.
G.: Si je comprends bien, sur l'une des rivières, la Kennebec au Maine, le gaspareau est passé de zéro à 3 millions?
C.: Oui, la rivière Kennebec est un excellent exemple de réhabilitation de rivière. Le premier barrage qui a été démoli sur ce système est le barrage Edwards Dam qui a été démoli en 1999. Et vous avez raison: il n'y avait pas de gaspareau qui remontait cette rivière à ce moment-là.
L'état du Maine a été très agressif à vouloir refaire les populations de cette rivière en l'ensemencement: en prenant des gaspareaux de d'autres endroits dans l'état et en les déposants dans des étanges en amont. Cela a permi d'être prêt et augmenter la population pour qu'elle augmente en temps voulu. Nous sommes à environ 3 millions de poissons dans cette rivière maintenant.
G.: Je sais que 1,000 barrages ont été démolis aux É.-U. depuis ce dernier siècle.
C.: En effet.
G.: Mais il y a environ 66,000 barrages aux États-Unis!
C.: Oui. C'est encourageant parce que le mouvement a pris de l'ampleur. Les communautés qui s'intéressent à démolir les barrages a pris de l'ampleur depuis les 5 ou 10 dernières années.
Le public s'y est intéressé, ainsi que le Congress et les différentes agences gouvernementales, et ce n'est pas seulement les avantages financiers qui nous intéressent dans notre agence, les pêcheries, mais souvent ces barrages sont un problème local pour ces communautés, des dangers publics, des risques financiers parce qu'ils sont mal entretenus.
Ils sont là depuis une centaine d'années et ne servent plus. Nous avons beaucoup parlé de la Penobscot qui a des installations de production d'électricité, mais la plupart des projets sur lesquels nous travaillons sont des vieux barrages à moulin.
G.: Alors, où sont ces barrages qui se font démolir? La côte est, ouest? Dans le centre du pays?
C.: Hé bien, c'est vraiment partout au pays. Je me concentre surtout dans le nord-est des É.-U., du Maine jusqu'en Virginie, et parce que le nombre de barrages dans ma partie du pays datent de la révolution industrielle, il y a des milliers de projets en vue. Alors, il y a certainement une concentration de barrages qui se font démolir dans le nord-est, et je dirais qu'ensuite, c'est le nord-ouest du pays qui est la prochaine région propice à ces démolitions.
G.: En effet, le plus gros barrage démoli l'an passé a été le Elwha Dam.
C.: Oui, le Elwha dam.
G.: Ce qui est curieux, par exemple, c'est que pendant que nous démolissons nos barrages, ou le nombre de barrages construits depuis plusieurs siècles que nous voulons démolir, des pays en développement sont en train d'en construire. Je pense au Belo Monte Dam au Brésil. Et les autres barrages, il y en a beaucoup.
C.: Oui, en Chine et au Brésil en particulier, on est très fort à chercher des endroits pour produire de l'hydro-électricité et s'en servir pour d'autres fins. Et vous avez raison: notre pays a vécu tout çà il y a longtemps, et ces pays vivent les mêmes problèmes quand ils y songent pour encourager le développement, et j'espère qu'ils tiendront compte des leçons que nous avons apprises ici: les besoins des montées de poisson.
G.: Alors, si nous avons quelques 66,000 barrages aux É.-U., et nous en avons démoli seulement 1,000 depuis 100ans, combien de barrages pensez-vous devraient être démoli?
C.: Oui, hi, hi! Çà, c'est une bonne question! Je ne pense pas que nous avons mis des chiffres là-dessus! Nous sommes à travailler très fort pour regarder partout dans notre région des É.-U., dans le nord-est, du Maine jusqu'en Virginie, afin d'identifier les rivières les plus menacées et améliorer le sort des espèces qui nous tiennent à coeur. Nous voulons commencer à travailler et se concentrer sur ces bassins versants prioritaires.
Mais nous parlons sûrement de milliers de barrages qui devront être démolis pour aider vraiment les populations de poissons et les ramener là où elles devraient être. Alors c'est un travail à longue haleine; nous ne faisons que commencer; çà ne fait vraiment que 5 à 10 ans que les choses commencent à avancer. Nous avons pris quelques centaines d'années pour causer ces problèmes, alors cela va prendre du temps à les résoudre.
G.: John Catena est le superviseur de la restauration pour la région nord-est du National Oceanic and Atmospheric Adminstration. Merci pour l'entrevue, John.
C.: Oh, vous êtes bienvenu! C'était un plaisir!
"Removing Dams Healing Rivers
Dams are coming down across the United States, giving new life to river ecosystems. John Catena supervises National Oceanic and Atmospheric Administration’s Northeast restoration team. He tells host Bruce Gellerman that dam removal not only clears the way for migrating fish, but also helps improve local communities.
Transcript
GELLERMAN: From the Jennifer and Ted Stanley Studios in Somerville Massachusetts, it’s Living on Earth. I’m Bruce Gellerman.
[CHANTING, DRUM BEAT]
GELLERMAN: Earlier this month, members of the Penobscot tribe held a ritual honor dance on the banks of the Penobscot River in Maine. The ceremony helped mark the destruction of the Great Works Dam.
It was built 125 years ago and over time helped turn the Penobscot - the second largest river in New England - into one of the most endangered rivers in the nation. U.S. Interior Secretary Ken Salazar was on hand as wrecking crews started to take the dam down.
SALAZAR: Alright, so this historic moment on the Penobscot River, this great example for Maine and for the United States of America, has finally come.
GELLERMAN: Dismantling the Great Works Dam is a 62 million dollar project led by the National Oceanic and Atmospheric Administration. John Catena is NOAA's Northeast Regional Supervisor for Restoration.
CATENA: Well, there’s multiple benefits. Getting fish back up into their grounds where they can reproduce; it’s a basic fact that fish that migrate from the ocean into these rivers need to get to their spawning grounds to reproduce and live out their lifecycle. And so that is the basic benefit of these projects; it's to get these fish back to their spawning grounds, allow them to reproduce, repopulate the rivers.
That leads to a whole cascading effect of feeding other birds that prey on these kinds of fish. Certainly allowing fishermen to get out on the river again, and fish for these species and get back out into the ocean. These fish historically were prey to cod, haddock, bluefish, tuna - any number of different species - and so as we attempt to populate these rivers with these dam removal projects, it has benefits out into the ocean very significantly.
GELLERMAN: I guess not too long ago there were about thirty one hundred salmon that were making their way down the river.
CATENA: Just last year, in fact. There was a record year for salmon returns. They’re typically on the Penobscot maybe on the order of one thousand to fifteen hundred.
GELLERMAN: And 125 years ago before this dam was built?
CATENA: Well, numbers that are thrown around are about one hundred thousand - do we know that for a fact? You know, it’s tough to say.
GELLERMAN: I understand that on one of the rivers, the Kennebec in Maine, they went from zero alewife, little tiny fish, to three million.
CATENA: Yeah, the Kennebec River is a great success story. The first dam that was removed on that system is the Edwards Dam - came down in 1999. And you’re correct - there were no alewives that were running in that river at the time.
The state of Maine was very aggressive in trying to repopulate that river by stocking - taking alewives from other locations in the state - putting them in those ponds upstream; that allowed to get a jumpstart on the population and the population has just taken off like a rocket, so it’s… we’re now at about three million fish in that river.
GELLERMAN: I know that, finally, a thousand dams had come down in the United States over the last century.
CATENA: Yeah.
GELLERMAN: There are like 66,000 dams in the United States!
CATENA: Yeah. It’s been terrific because we’ve really built a lot of momentum. The community that’s interested in dam removal over the last five to ten years really has seen these projects grow tremendously.
There’s been interest on the part of the public, on the part of the Congress, on the part of the Agencies, and it’s not only the benefits that we care about at our agency - that is the fisheries benefits - but oftentimes these are local liabilities to communities, they are safety hazards, they are financial liabilities because they’re in disrepair.
They’ve been sitting there for 100 years, they’re no longer in use now… we’ve talked a lot about the Penobscot, which are hydroelectric facilities, but most of the projects that we work on are old mill dams.
GELLERMAN: So, where are these dams coming down? East coast, west coast? Middle of the country?
CATENA: Well, it’s really all over the country. My area of focus is in the Northeastern United States - from Maine to Virginia - and because of the number of dams the industrial revolution in our part of the country here - there are just thousands of opportunities. So there is a concentration certainly of dams coming down in the northeast and then I’d say in the Northwestern United States is probably the other hotspot for dam removals.
GELLERMAN: Yeah, last year I guess the biggest dam of all came down - the Elwha Dam.
CATENA: The Elwha dam, right.
GELLERMAN: What’s curious is that, while we’re taking down our dams - or want to take down many of the dams that we have over these many centuries - countries that are developing are building dams - I’m thinking of the Belo Monte Dam in Brazil. And the other dams - they’ve got scores of dams.
CATENA: Yeah, China and Brazil in particular are going very strong in looking at hydroelectric production and other uses for dams. And you’re right - our country went through it a long time ago and those countries as a means of development are looking at the same type of issue, and I just hope that they’re taking into account the kind of lessons that we’ve learned here – in taking into account fish passage needs.
GELLERMAN: So, if we have something like 66,000 river dams in the United States, and we’ve only removed 1,000 over the last 100 years - how many dams do you think should come down?
CATENA: (Laughs.) Yeah, that’s a great question. I don’t think we’ve quantified that. We are going through an effort to really look throughout our region of the United States - in the Northeast from Maine to Virginia - to identify the most critical rivers for the benefit of the species that we care about and really start working and attacking those priority watersheds.
But it’s certainly in the thousands that need to be coming down to help really get the populations back where they need to be. So this is a long term effort, it’s really just starting, again it’s been in the last five to ten years when things have started to pick up. We took a couple hundred years to make these problems, so it’s going to take some time to resolve them.
GELLERMAN: John Catena is Northeast Regional Supervisor for Restoration with the National Oceanic and Atmospheric Administration. John, thank you for coming in.
CATENA: Oh, you're welcome. Excellent.
Link: http://www.loe.org/shows/segments.html?programID=12-P13-00024&segmentID=1
Subscribe to:
Post Comments (Atom)
No comments:
Post a Comment