Friends of the Richelieu. A river. A passion.



"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Saturday, June 16, 2012

Des égouts dans la rivière Richelieu

Des centaines de débordements d'égouts directement dans le Richelieu ont lieu chaque année à Saint-Jean.
Photo: Karine Guillet
"SAINT-JEAN-SUR-RICHELIEU - Des excréments, des serviettes hygiéniques et des condoms, flottaient près des berges du Richelieu, vis-à-vis de la station de pompage de la rue Champlain, à Saint-Jean-sur-Richelieu, dimanche de la semaine dernière.

Alerté par des citoyens dégoutés, L’Écho de Saint-Jean-sur-Richelieu s’est rendu sur place pour constater le phénomène, en début de semaine. L’endroit a été localisé en moins de deux, puisqu’une forte odeur émanait de cette zone, et que plusieurs détritus jonchaient la grève. D’autres résidus dérivaient à quelques pieds du bord.

La Ville se questionne

Benoit Fortin, directeur du Service d’infrastructures et de gestion des eaux à la Ville de Saint-Jean, s’explique par ailleurs difficilement le fait que des détritus aient pu remonter à la surface de la rivière vis-à-vis le poste de pompage de Champlain la semaine dernière.

« Je comprends les inquiétudes des citoyens. Je ne sais pas d’où proviennent les choses qui ont remonté à la surface, dit-il. Je suppose que le contrôle du niveau de l’eau dans les écluses peut avoir eu une incidence. »

Il assure toutefois que ces résidus ne proviennent pas d’un débordement dans le réseau du poste de pompage Champlain, puisque le canal se jette à près de 250 pieds du bord de la berge et qu’aucun débordement n’a eu lieu dans la portion du réseau du poste de pompage de la rue Champlain au cours des derniers jours.

Une situation fréquente

Selon les données du plus récent rapport d’évaluation de performance des ouvrages municipaux d’assainissement des eaux publié par le Ministère des Affaires municipales en octobre 2011, 580 débordements ont eu lieu à Saint-Jean en 2010. Sébastien Marquis, surintendant à l’usine de traitement des eaux usées de la municipalité, confirme ces données.

« Il peut y avoir plusieurs centaines de débordements par année dans l’ensemble du réseau à Saint-Jean. Ce sont des eaux usées et non traitées qui s’en vont directement dans le Richelieu. Tout ce qui passe par les égouts sanitaires peut s’y retrouver. Je ne dirais pas que c’est normal, mais c’est toléré. Dans le meilleur des mondes, il faudrait avoir un réseau qui absorbe le surplus d’eau, mais ce n’est pas le cas », explique-t-il, ajoutant que ces débordements surviennent entre autres parce que la ville de Saint-Jean a un système d’égout combiné dans ses plus vieux quartiers, comme le Vieux-Saint-Jean et Saint-Edmond.

Ce réseau transporte à la fois l’égout sanitaire et pluvial. Ces systèmes plus anciens ont été conçus pour déborder à la rivière quand il pleut, de façon à éviter des inondations et des refoulements d’égout. M. Marquis a aussi précisé que les débordements surviennent lorsqu’il y a de fortes pluies ou en situation d’urgence lors de bris dans le réseau. Aucun déversement par temps sec n’est admis par le ministère de l’Environnement.

Des citoyens condamnent cette pratique

Les citoyens, qui ont été rencontrés jeudi sur le sentier du Canal-de-Chambly, trouvaient inacceptable le fait que les égouts sanitaires de la ville se déversent directement dans le Richelieu. Nadine Trudeau, une résidante de Saint-Jean qui marche souvent près de la rivière, est outrée qu’autant de déversements aient lieu chaque année.

« Dans un contexte où le gouvernement prône l’assainissement des cours d’eau et des berges, c’est absurde que des égouts soient déviés des centaines de fois tout droit dans les rivières comme ici à Saint-Jean. C’est dégoûtant de voir des canards patauger là-dedans. C’est sans compter l’odeur », clame-t-elle.

Julie Vincelette est du même avis.

« Le Richelieu est moins pollué qu’avant, mais il y a place à amélioration. Des déversements directement dans la rivière, ça ne devrait jamais arriver. Il va falloir que les citoyens s’en mêlent pour faire bouger les choses », lance-t-elle.

Même son de cloche du côté de Michel Bérubé, un habitué du Canal-de-Chambly.

« Je marche régulièrement sur le bord du Richelieu et ça sent mauvais ici (en face du poste de pompage sur Champlain). Je sais que la Ville rejette des déchets dans la rivière. C’est déplorable! Quand nos poubelles sont pleines, nous ne les mettons pas dans la rue », image-t-il.

France Lachance, n’en revient pas.

« C’est inconcevable qu’on rejette de la cochonnerie comme ça dans les cours d’eau, fait-elle valoir. Je suis amatrice de kayak et je ne viendrais pas me promener près d’ici (site de déversement). »

Daniel Green lance un appel à tous

L’environnementaliste Daniel Green croit qu’il devrait y avoir davantage de citoyens formés à la surveillance des cours d’eau du Québec, pour pallier le manque d’inspecteurs en environnement.

« Le ministère de l’Environnement ne peut pas tout faire. Davantage de citoyens devraient avoir la formation pour vérifier eux-mêmes la qualité des cours d’eau », dit M. Green, qui est aussi toxicologue et co-président de la Société pour vaincre la pollution (SVP).

L’environnementaliste a lancé en 2007 le programme RIVE, qui vise à faire le dépistage et la surveillance communautaire des lacs et des cours d’eau du Québec. Coordonné par la SVP, l’organisme Eau Secours! et la Fondation Rivières, le programme permet aux citoyens de faire eux-mêmes, à coût minime, des analyses d’eaux de surface, de faire l’inventaire des points de pollution d’un cours d’eau et de dénoncer toute activité illégale de déversement ou de pollution.

Indépendance

Daniel Green croit que la force des « inspecteurs-citoyens » est leur indépendance face au gouvernement. « On a créé les réseaux de bassin versant pour faire entre autres des missions d’échantillonnage et pour rendre publique la qualité des eaux. Dans certains cas, il est arrivé que le résultat des tests soit rendu public longtemps après l’échantillonnage », dit-il. Il croit que les organismes de bassins versants (OBV) font du bon travail, mais ont les mains liées par leur statut d’organisme subventionné. « Il y a souvent des conflits d’intérêts dans les OBV, car certaines municipalités siègent à leur conseil d’administration », précise-t-il.

Transparence

« La moindre des choses serait que les municipalités avertissent les gens lors de déversements, en mettant des affiches, pour éviter les risques d’exposition avec de l’eau contaminée, notamment lors de la pratique d’un sport récréatif comme la pêche », dit M. Green."

Article écrit par Jean-François Guillet publié dans L'Écho de Saint-Jean-sur-Richelieu

Lien: http://www.hebdosregionaux.ca/monteregie/2012/05/23/des-eaux-usees-directement-dans-la-riviere

NDLR: Je ne comprends pas que les gens continuent à se baigner, à pêcher et manger leurs prises et les activités nautiques persistent, malgré toute cette merde qui aboutit dans la rivière! Et on ne parle ici que de la merde humaine! Quoi penser de tout ce purin brut épandu dans les champs juste avant une ondée annoncée! Même les cochons vivent dans des conditions sanitaires plus acceptables...

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